the great escape
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et puis hier, avant demain. (samigail)

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MessageSujet: et puis hier, avant demain. (samigail) et puis hier, avant demain. (samigail) EmptyDim 5 Avr - 1:40

abigail et samson,
Elle sait qu'elle ne peut rien me demander. Elle ne sait pas grand chose de moi, mais ça, elle le sait, je n'ai rien à lui donner, je n'attends rien non plus d'elle. Peut-être qu'elle en souffre. Peut-être qu'elle attend, qu'elle pense qu'elle va me guérir. A l'époque, après une dispute, j'ai définitivement interdit les mots d'amour. Obscènes, les mots d'amour, usés d'avoir trop servi, je trouve ça déshonorant de dire je t'aime à une femme, je trouve qu'entre un homme et une femme ça devrait être un motif de rupture, je nous interdit les mots pour être sûr que les sentiments ne vont pas suivre et qu'un matin on va pas se réveiller avec l'amour qui sera parti, comme ça, cling, comme c'est venu.  


Sa main vient frotter l'arrière de son crane, machinalement, comme pour y écraser toutes ses idées noires. Doucement, il glisse sa tête entre ses bras. Il est là, assis torse nu contre le mur, à l'autre bout de leur lit. Samson a mal au cou de se l'être dévissé trop longtemps, de trop loin, pour la regarder dormir. Il la trouve si belle, là, dans l'instant, alors que le soleil lui caresse le visage -à moins que ce ne soit elle qui caresse le soleil-. Il aime les choses ordonnées, Samson. Il aime les rendez-vous qui ne sont pas en retard, les habits parfaitement repassés, ses papiers alignés sur son nouveau bureau, les cartons dans lesquels on entasse les bibelots. Il aime quand tout est en ordre, mais Abi, c'est en bordel qu'il la préfère. Quand elle a une mèche de cheveux en travers du visage, les mains pleines de terre parce qu'elle vient de passer une heure à prendre soin de ses fleurs dehors, lorsque son T-shirt n'est pas parfaitement rentré dans son pantalon et qu'il entraperçoit un bout de sa hanche ou lorsqu'elle remue un peu trop au milieu de la nuit et qu'elle ne se calme qu'en sentant les paumes du jeune homme venir couvrir ses joues rosies. Il l'aime dans les plis, entre les lignes, quand il ne fait plus tout à fait jour sur eux. Comme depuis bientôt dix-huit heures. Comme depuis que Millie est réapparue, alors qu'il ne l'avait pas vue depuis deux ans, huit mois et quatre jours. Il essuie la flotte qui coule encore un peu le long de ses joues, rageusement, et s'étouffe dans un sanglot qui réveille sa petite amie. « Tu ne veux pas te rendormir, s'il te plait ? Que je puisse te regarder dormir encore un peu. » Elle ferme les yeux, doucement, et lui arrache un sourire qu'elle ne verra jamais. Arrache, oui. Parce que depuis presque dix-huit heures, Samson n'a plus le coeur aux rayons de soleil coincés entre les dents et aux rires cascades. Elle lui manque, sa Abi. Depuis qu'il travaille la plupart du temps à New-York, Samson a l'habitude de la chercher dans le ciel, parmi les étoiles. C'est un truc con, il le sait, un truc qui ferait rire les oiseaux ou juste ses amis, mais ça lui fait du bien, à lui. Chaque fois qu'il finit un peu trop tard le boulot, que son costume le gratte et qu'il se sent prisonnier dans le bureau de son père, Samson ouvre la fenêtre, passe la tête à travers et scrute l'obscurité pour y trouver l'étoile Abigail Ansley-Layton. Elle est toujours là, à la fois lumineuse et discrète. S'il se concentre, il est facile de mettre le doigt dessus. Mais lorsqu'il pense à trop de choses -mais pas à elle- alors l'étoile disparait. Comme sa petite amie, qui l'aime au soleil lorsqu'il l'y autorise et à l'ombre le reste du temps. « Ils n'avaient plus de croissants, désolé... » Il a l'impression que c'est la soixante-dix-huitième fois qu'il lui ment depuis l'apparition de Millie. La première fois, c'était hier, lorsqu'en ne la trouvant pas dans le ciel de New-York, il l'avait appelée, complètement paniqué, prétendant avoir oublié un papier important à la Nouvelle Orléans. Il l'avait laissée chercher des dizaines des minutes et s'excuser tout autant de fois, lui, de son côté, s'était calmé à pas d'escargots au son de sa douce voix. Puis il avait menti plus tard, dans la soirée, en lui murmurant "Bonne nuit ma chérie, plus que trois petits jours avant qu'on se retrouve" alors qu'il s’engouffrait dans un taxi pour l'aéroport d'où il annulerait tous ses rendez-vous des prochains jours afin de les passer avec elle. Il avait menti encore, après, en lui faisant l'amour sauvagement sans savoir si c'était entre ses reins ou ceux de Millie qu'il s'invitait, et en sanglotant tout près d'elle sans la laisser sentir ses larmes. « Mais je peux aller te chercher autre chose. Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? Des pains au chocolat ? Un chausson aux pommes ? Ou bien juste un énorme paquet de bonbons ? Dis-moi, et j'irai. » Bien sûr, il le fera, en prétextant le faire pour elle quand, en réalité, il souhaite simplement lui cacher la vision de ses yeux rougis et de ses cernes qui racontent que de la nuit, il n'a pas fermé l'oeil. Ca fait tellement longtemps qu'il n'avait pas pris le temps de la regarder, pour de vrai, sans faire semblant ou glisser sur elle comme quand on lit un courrier de travers. Il l'avait presque oubliée, il ne savait presque plus rien de ses cils qui clignotent doucement quand elle dort, de l'arête de son nez qu'il embrasse si souvent, de cette main droite qu'elle glisse au creux de ses cuisses la nuit pour la réchauffer et de ce grain de beauté, près du cou, un peu plus clair que les autres. Il n'est qu'un monstre, voilà ce qu'il se crie intérieurement, qu'il n'est qu'un monstre, un géant d'ombre, faiseur de pluie. « Pourquoi est-ce que tu es avec moi, Abi ? » Il devrait plutôt lui demander pourquoi est-ce qu'elle n'est pas avec un autre, un qui l'aimerait comme on aime l'horizon, infiniment, sans ligne indiquant la fin, un qui lui cueillerait des fleurs un autre jour que le quatorze février et lui dirait je t'aime au moins deux fois par mois. « Pourquoi c'est moi, que t'as choisi ? D'aussi loin que je m'en souvienne, les hommes t'ont toujours aimée. Je ne te connaissais pas encore très bien mais ça, je le savais : t'étais cette femme solaire qui transformait les hommes en tournesols autour de toi. Je ne me rappelle pas d'un qui ne se soit pas retourné vers toi après t'avoir croisée, des hommes tournesols, je te dis, voilà ce que tu faisais de nous. Alors pourquoi moi ?  » Il a un sourire mélancolique et passe sa main sur son visage, épuisé. Il refuse de la regarder parce qu'il sait déjà ce qu'il y verrait. Il n'y verrait rien d'autre que la répétition de ces dix-huit dernières heures de douleur. Il n'y verrait rien d'autre que des bouts de Millie éparpillés partout, des bouts de Millie brouillard, Millie fantôme, Millie absente et déguisée en vide. Alors il préfère ne pas la regarder, car il ne veut pas qu'elle comprenne, puis qu'elle s'imagine que c'est Millie qui lui manque, tout de suite. Ce serait imaginer un mensonge de plus. Parce que partout dedans lui, c'est Abi qui manque. Mais il y a une éternité de Millie entre eux, peut-être même deux.



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MessageSujet: Re: et puis hier, avant demain. (samigail) et puis hier, avant demain. (samigail) EmptyLun 6 Avr - 21:22

samson & abigail
quand je panique la mécanique de mon cœur
déraille au point que je me prends pour une locomotive
à vapeur dont les roues décollent dans les virages.
je voyage sur les rails de ma propre peur.
de quoi ai-je peur ? de toi, enfin de moi sans toi.

+++

Abi ferme les yeux sur le monde mais elle ne dort plus. Elle reste allongée là, dans les draps enroulés presque autour d’elle. Elle ferme les yeux encore un peu, elle imagine le soleil et ses rayons qui roulent sur le ciel pour le colorer en bleu, pour faire disparaître le noir de la nuit qui est parti maintenant, pour empêcher le gris de prendre la place. Elle sent le soleil contre sa peau, il passe même la barrière de ses paupières clauses pour mettre un peu de rouge et de orange sur le vide qu’elle garde encore un peu dans ses yeux fermés. Elle ne bouge pas, n’ose pas trop. Elle somnole un peu, elle pense et réfléchie mais ne veut pas ouvrir ses yeux sur le jour, elle a envie de rester là pour toujours. Toute la vie, juste écouter son cœur qui bat. Il a retrouvé ses battements, il marche mieux qu’hier, il est réparé son cœur parce que Samson est là. Peut-être est-ce la seule raison qui la pousserait à ouvrir ses yeux, pour le voir un peu mieux, même s’il est là devant elle, elle le revoit au dessus des couleurs solaires, au téléphone, elle le revoit rentrer plus tôt, arriver là alors qu’il avait dit à dans trois jours, ça lui avait fait mal au cœur parce que ça lui semblait long, elle se disait déjà une heure c’est long, alors qu’est-ce que je ferais à attendre trois jours encore ? Elle n’a pas attendu, elle se repasse les souvenirs d’hier dans sa tête et revoit le visage de Samson tout près d’elle, elle entend même son cœur contre le sien. Elle n’ouvre pas les yeux, pour pas que tout disparaisse, le monde n’est pas encore venu se perdre au milieu des yeux de Samson qu’elle revoit, il n’a pas encore volé le son de sa voix qu’elle entend encore, et sa main accrochée à lui pour être certaine qu’il est bien là. Samson fait disparaître le reste du monde en arrière-plan, comme une chose qu’on oublie, qu’on pourrait faire disparaître, alors peut-être qu’elle restera comme ça des heures encore pour être certaine que rien ne s’envole, pour s’assurer que son cœur reste accroché au sien. Elle n’a pas besoin de voir le soleil qui brille, lorsqu’il illumine déjà les murs de son cœur, elle est heureuse Abi parce qu’il a dit plus que trois petits jours, et comme un magicien il les a fait disparaître, transformées en heures qui passent aussi vite qu’un train qui s’en va loin, aussi vite que l’avion qui la fait apparaître juste à côté d’elle. Surement que ses yeux brillaient autant que ceux des enfants découvrant le lapin blanc dans le chapeau. Qu’est-ce que tu fais là Sam ? Elle ne sait toujours pas Abi, peut-être qu’il n’a pas répondu, ou bien qu’elle n’a pas fait attention parce qu’elle s’en fichait un peu, elle aurait pu répondre toute seule, dire c’est pas grave les pourquoi, les comment et les questions, puisque t’es là, t’es là alors pourquoi s’embêter à se demander des choses qui sont inutiles ? Peut-être qu’elle avait peur de la réponse aussi, un petit peu. Il aurait pu dire que c’était parce qu’il n’y avait plus rien à faire là-bas, qu’il avait fait tout ce qu’il fallait, ce fut plus rapide que prévu alors pourquoi rester ? Peut-être que c’est ce qu’il a dit, peut-être que c’est pour ça qu’il est là, alors qu’Abi elle aimerait qu’il soit là juste parce qu’elle lui manquait. Parce que son cœur à lui aussi marchait pas trop comme il fallait, qu’il continuait de battre mais un peu au ralentit, un peu à l’envers aussi. Elle voudrait qu’il soit là parce qu’elle ne l’était pas justement. Parce que trop loin. Elle quitte ses rêves même si réels, elle ouvre les yeux sur le soleil qui l’ébloui un peu parce qu’elle entend Samson, juste là au bout du lit. Elle le regarde et elle sourit du bout des lèvres, encore un peu endormie. « Je peux fermer les yeux et faire semblant si tu veux. » Sa voix déraille un peu, elle est toute petite comme si elle se perdait dans la pièce trop grande encore pour elle. Alors Abi clos ses paupières, même si Samson est plus beau les yeux grands ouverts sur lui parmi les rayons du soleil, même si elle le préfère à la lumière du jour qu’à la lumière de ses souvenirs déjà trop flou. Elle aurait voulu enfermer la nuit d’hier dans une boîte et la ranger dans une étagère avec plein de beaux souvenirs, et l’ouvrir parfois pour la revivre lorsque ses yeux se ferment. Mais elle se contente d’écouter son cœur et sa mémoire qui efface un peu, qui photographie des images qui bougent trop vite pour elle, qui rendent le tout jamais aussi claire que la réalité. Mais tant pis Abi reste les yeux fermés et écoute sa voix aussi belle qu’une berceuse, aussi douce qu’un nuage. « Je ne veux rien, sinon tu vas devoir t’en aller encore. Je veux simplement que tu restes à côté de moi, je te veux toi. » Elle n’a pas faim Abi, peut-être que si mais elle attendra, elle a peur que Samson se lève et qu’il s’en aille, qu’il passe le coin de la rue et puis ne revienne plus. Qu’il ne revienne que dans trois jours comme prévu. Elle l’écoute encore, et puis elle rouvre les yeux sur ses questions, se relève un peu pour s’asseoir dans le lit. Elle le regarde et répond sans vraiment réfléchir, comme si la réponse à la question était là dans le coin de sa tête depuis la première fois qu’elle avait posé les yeux sur lui. « Je crois que ce n’est pas toi le tournesol, ni eux. Je ne suis pas une femme solaire, parce j’avais besoin d’un peu plus de soleil justement, y’en avait pas tant que ça dans mon cœur, y'avait surtout des fleurs et puis t’es apparu là. Et toutes les fleurs perdues se sont misent à fleurir. » Abi elle a un grand champs de toutes les couleurs dans le cœur, et y’a toutes les fleurs qui poussent, qui grandissent depuis qu’elles ont croisé Samson. « Tu es mon soleil, voilà pourquoi. » C’est le soleil qui brille tout là-haut, même la nuit, même au milieu des étoiles qui brillent encore plus. Et même avec ses nuages de pluie, Samson il nourrit les fleurs, pour pas qu’elles fanent, pour pas que les pétales tombent. Dans ses silences et ses secrets, dans le coin trouble de son cœur, Samson arrive quand même à faire battre celui d’Abi. C’est pour ça qu’elle reste là à le regarder, à regarder son sourire et ses yeux qui regardent à côté, qui ne la regarde pas. « Peut-être que c’est moi le tournesol, et j’ai trouvé mon soleil, voilà. » Peut-être qu’il y croira pas Samson, que c’est un soleil, peut-être qu’il dira qu’elle raconte n’importe quoi, mais Abi ne brille que grâce aux rayons des autres, ceux qu’on lui offre, ceux qu’elle prend sans demander parfois, ceux qu’elle croise de l’autre côté du trottoir, ceux qu’on ne voit pas mais qu’elle décèle au fond du cœur, voilà comment elle fait.
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MessageSujet: Re: et puis hier, avant demain. (samigail) et puis hier, avant demain. (samigail) EmptySam 13 Juin - 14:50

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