Let me know your dirty little secret

BROTHER : A person who is there when you need him; someone who picks you up when you fall; a person who sticks up for you when no one else will; a brother is always a friend.

La journée avait été longue, le DG de l’entreprise qui appartenait à mon père m’avait donné du fil à retordre. Il ne laissait rien au hasard et était bien trop souvent derrière moi. J’avais beaucoup trop fêté la veille au soir, et n’avait que très peu dormi, résultat je ne me trouvais que très peu actif aujourd’hui et en réunion, je n’avais pas pu garder les lunettes qui cachaient la rougeur de mes yeux et mes cernes jusqu’au nez.  Le directeur général s’en était bien évidemment rendu compte et avait tout fait pour faire de ma journée un enfer.

Après cet interminable vendredi, je m’apprêtais à retrouver un peu de répit ce soir, en me rendant au restaurant avec mon frère. Nous avions toujours été proches tous les deux et malgré notre différence d’âge et nos caractères bien trempés à l’un comme à l’autre nous nous entendions très bien. Il y avait bien sur eu des différents entre nous au cours des années et Andrew m’avait reproché de ne pas avoir été là pour lui, et nos sœurs lors du décès de notre mère. Mais j’avais géré ma perte à ma manière, en m’envoyant en l’air avec de parfaites inconnues. Et la dernière chose dont j’aurai eu besoin à cette époque là aurait été d’entendre d’autres personnes pleurnicher. Alors que j’avais toujours eu la figure paternel que notre père, trop souvent absent n’avait jamais su leur donné ; pour une fois j’avais failli à la tâche. Mais c’était pour me protéger, car contrairement à ce que j’aime montrer, ce décès m’avait énormément affecté.   Nous avons réalisés nos études chacun de notre côté, j’étais à Berkeley, sans lui c’est pourquoi nous n’avions pas décidé d’habiter ensemble à mon retour sur New York. J’étais bien trop attaché à ma liberté. A l’université j’avais trouvé des amis qui m’étaient désormais chers, et que j’arrivai presque à considérer comme des frères, notamment les DELTAS, ou certains membres des OMEGA. Mais aucun d’entre eux ne remplacera jamais Andrew, car le lien qui nous unie et le passé commun que nous partagions faisais que nous étions désormais inséparables. Très soudés l’un à l’autre, malgré toutes les erreurs que j’ai commis dans le passé, il ne m’en avait jamais tenu rigueur, et de mon côté j’avais toujours tenté au mieux de l’aider lorsqu’il avait besoin de moi.

Nous travaillions désormais ensemble dans l’une des filiales de l’entreprise familiale : 20th Century Fox. Notre père avait fondé News Corporation et détenait donc la majorité du Fox Entertainment Group. L’avantage de travailler là-bas, était que nous n’avions pas à subir la pression de notre père et que je pouvais ainsi, pour ma part redorer mon blason et laver les erreurs du passé dans le but de reprendre la place qui m’était destinée. Travailler ensemble nous avait soudé encore plus, même si nous étions chacun dans un service différent, lui à la production et moi au marketing nous avions tous deux de hautes responsabilités et devions travailler conjointement.  Mais c’était surtout une bonne partie de rigolade assez régulièrement.

Ce soir, nous nous étions donné rendez-vous au Ritz pour un diner en tête à tête, il m’avait confié plut tôt dans la journée avoir une nouvelle à m’annoncer. Cela faisait de moi un homme tout excité. Etant donné que nous nous voyons quasiment tous les jours, il devait s’agir de quelque chose d’important pour qu’il ne me l’ai pas annoncé au détour d’un couloir au boulot. Nous partagions certains de nos défauts, et la ponctualité ne faisait pas partie de nos qualités. J’arrivais avant lui, faute de n’avoir pas eu le temps de rentrer me changer et en profitais pour passer commande « Je commencerai par un whisky, apportez ensuite deux martinis Monsieur ! »   J’eu comme prévu le temps de savourer mon premier verre avant son arrivée, et lorsque la deuxième tournée fut servie, il apparut. « Alors Andrew, tu as perdu ta montre ? » Lui dis-je en rigolant, comme si son retard pouvait bien me faire quelque chose, ça serait un comble, l’hôpital qui se fou de la charité ! Mais qu’importe ! «  Bon alors, pas de temps à perdre en suspens, dis-moi tout, c’est quoi cette bonne nouvelle dont tu souhaitais me parler ? » Je trempais alors mes lèvres dans mon verre de martini, dans l’attente de sa confidence.

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Travailler dans la même entreprise nous avait rapprochés. Mais nous avions toujours la possibilité d’avoir notre jardin secret. Chacun son secteur, chacun son domaine. Il était en charge de la production moi de la communication marketing. Nous avions également chacun notre appartement. Bien sûr, nous aurions pu faire une colocation, entre frères, mais on aurait risqué de gâcher quelque chose. Trop de proximité nous aurait fait défaut. J’étais un homme avec un grand besoin d’autonomie, un électron libre qui supporte difficilement qu’on empiète sur son espace privé. Même lorsque vivais en Californie, à la confrérie delta, la promiscuité avec mes confrères m’avait poussé à prendre un appartement, même s’il ne me servait que pour quelques jours par semaines. Un petit espace rien qu’à moi, cela m’était plus que nécessaire. Et en vivant avec mon frère, on se serait marché sur les pieds. De toute façon nos égaux respectifs seraient difficilement rentrés dans un même appartement.
Ainsi c’était très bien, nous avions chacun nos vies et nous nous retrouvions uniquement pour passer du bon temps. Nous n’avions pas besoin de plus. L’un comme l’autre, nous n’étions pas réputés pour notre ponctualité, alors nous avions l’habitude de prendre notre mal en patience lorsque l’autre l’était plus. J’attendais en compagnie d’un bon whisky, puis mon frère fit son apparition, lorsque je le taquinais en lui demandant s’il avait perdu sa montre, il me répondit « Crois-moi, j’aurais préféré. Un appel urgent, tu sais ce que c’est. » Effectivement, je savais ce que c’était, notre travail ne nous laissait pas énormément de temps libre, et les clients avaient parfois du mal à comprendre que nous n’étions pas uniquement à leur service, et que nous aussi, nous avions une vie. « Moi qui pensais que c’était parce que tu te tapais ta secrétaire » lui dis-je en rigolant. J’étais connu pour faire chavirer les cœurs et coucher avec les plus belles femmes. Cette réputation ne me dérangeait absolument pas, et je l’assumais totalement. J’aimais m’amuser à lancer de petits piques à mon frère dans cette direction. Lui aussi aimait les jolies demoiselles, mais agissait avec un peu plus de retenue, en général.

Venant-on au fait, nous nous étions donné rendez-vous ce soir car Andrew avait quelque chose à m’annoncer. Il souhaitait me parler d’une chose qu’il ne semblait pas pouvoir me dire sur notre lieu de travail, il avait choisi le Ritz pour me l’annoncer, il devait s’agir de quelque chose d’officiel, dans un lieu si formel. Etrangement je ne me posais aucune question, peu importe ce qu’il s’apprêtait à me dire, cela ne pouvait pas avoir une grande influence dans ma vie, car je n’avais plus grand-chose à perdre désormais. Cela était peut-être en rapport avec notre père, ce grand fou qui avait mis son entreprise, notre héritage, son bébé, entre les mains de notre sœur. J’avais toujours eu une haute estime d’elle, jusqu’à ce qu’elle prenne mal place. Non que ce soit de la jalousie mal placée, simplement je n’acceptais pas que celle qui avait toujours occupé la place de seconde soit désormais sur le haut du podium. Mais ce n’était pas le sujet du jour. Aujourd’hui, c’était Andrew qui se trouvait sous les projecteurs. Avant qu’il ne me dise « Bonne nouvelle, tout est relatif… » tout se passait bien, mais là je commençais à me poser de sérieuses questions. God, qu’allait-il m’avouer. Dans un mélange de hâte et de stress, je tendais l’oreille, prêt à écouter son annonce. Puis il finit par lâcher dise « « Je suis fiancé. »» , je ne put retenir un fou rire nerveux « Ahahaa » rigolais-je aux éclats « La blague, t’es con, j’ai failli y croire en plus. Non sérieusement tu voulais me dire quoi. » Il ne bougeait pas, et n’avais pas l’air de rigoler tant que ça. Puis il vint à me monter son alliance. Mon cœur sursauta. J’avais l’impression d’être à l’intérieur de l’attraction de la tour de la terreur à Walt Disney, et que l’ascenseur venait de lacher. Mon visage se figeait. Je ne savais pas quoi dire. Les seules choses qui me vinrent à la bouche, n’était pas très polies. « Andrew c’est quoi ces conneries ? ça ne me fait pas rire du tout. » Je n’arrivais plus à réfléchir calmement, jusqu’à ce que je sache mon petit-frère n’avait pas réellement de copine, rien de bien sérieux. Comment en était-il pu arriver à se fiancer ? Si vite. Je regardais sa bague, et elle avait tout d’une vraie. « Tu sais que si c’est parce que t’es parti à Vegas, que t’étais trop bourré et que tu t’es marié avec la première blonde aux gros seins que tu as trouvé, on peut arranger ça. On trouvera une solution. » Je prenais un ton beaucoup plus sérieux. Il m’avait dit fiancé, non pas marié, ça n’avait donc aucun rapport avec Vegas. Bordel de quoi parlait-il ? Comment ce faisait-ce qu’il ne m’avait pas mentionné la moindre fille faisant partie de sa vie alors qu’on se voit tous les jours ? Comment avait-il pu me cacher une chose pareille. Moi qui pensais que nous partagions tous, je me trouvais déçu. Je buvais mon martini d’une traite, et le serveur qui était planté à quelque mètre de notre table s’empressa d’en apporter un autre. Blasé je lui demandais « Sinon, je peux savoir qui est l’heureuse élue ? » Un rictus moqueur s’échappa de ma bouche. Je n’y croyais pas, ça n’était pas possible.

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Lorsque nous nous retrouvions, il fallait très peu de temps avant que la conversation dérive à la rigolade. Ce soir alors que le serveur venait à peine de nous apporter le menu, nous avions déjà commencé à rire. Je lui avais lancé, à son arrivé une perche au sujet de sa secrétaire, à propos de laquelle j’avais eu vent, on m’avait sous-entendu que la demoiselle en question était plutôt bien proportionnée et fraichement célibataire. « Nancy ? Ce serait plutôt ton genre. Blonde libidinale à forte poitrine... Tâche simplement de faire en sorte qu’elle ne démissionne pas. » Si lui savait être indifférent au charme de si charmante demoiselle, en ce qui me concernait, c'était une autre paire de manche. « Comment ça se fait qu'on n’ait jamais été présenté ? Ce genre de merveille se trouve à quelques mètres de moi, et je ne l’ai jamais rencontré ? Quel frère indigne ! Je pensais que tu la gardais pour toi !» lui dis-je en rigolant. Cette première discussion nous rappelait à quel point notre amour fraternel était fusionnel et ô combien nous avions besoin de peu de choses pour passer une bonne soirée.
Nous étions pourtant très différents, il représente la sagesse et la dextérité alors que je suis fait de démesure et de débauche. Il venait de m’annoncer ses fiançailles et pourtant je n’en croyais pas un mot. Je cru dans un premier temps qu’il s’agissait d’une mauvaise blague de sa part, pour tâter le terrain avant de m’annoncer sa véritable mauvaise nouvelle. Mais face à son air sérieux je fini par comprendre qu’il ne s’agissait de rien d’autre que de la triste vérité. Après m’avoir laissé quelques longues second en suspens total, il finit par lâcher « Voyons Aiden, je n’ai pas cet humour là et cette situation ne me réjouis pas. » Totalement pris par notre conversation je n’avais pas pris le temps de réfléchir au plat qui me ferait plaisir ce soir. Et je n’avais pas réellement l’envie de passer du temps à choisir. Je dis alors au serveur de prendre la décision à ma place, dans la mesure où il me surprendrait, cela me suffirait. Je lui fis ainsi signe de me rapporter un verre, car je compris rapidement que ce soir, l’alcool serait mon seul allié. « Tu vas devoir m’expliquer un peu plus en détail mon garçon là ! » Très mauvais en devinette, j’avais pour le coup un peu de mal à comprendre la situation « « Pourquoi est-ce que tu te fiance si ça te t’enchante pas ? » Il était encore jeune et avait tellement d’expérience à vivre avant d’être obligé de s’emprisonner dans cette institution qu’est le mariage. Je ne saisissais pas bien la situation.
Il avait la voix grave, et était bien trop calme au regard de ce qu’il était en train de me dire. Moi, j’étais en pleine exitation, mon cœur palpitait à cause du suspens dans lequel me laissait mon frère. « Imagine-la plutôt brune, issue d’une famille influente et… avec de petits ballons. » avait-il fini par ajouter. C’était donc ça ? Une histoire de famille. Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ? Mais il était trop jeune pour se marier peu importe la raison, et si la situation ne lui plaisait pas, je n’allais pas le laisser dans cette galère seul. Etre son grand frère me donnait la responsabilité de l’aider, je voulais le mieux pour lui et apparemment ça n’était pas le cas. Mon visage trahisait mon incompréhension. Moi qui avait pourtant l’habitude de ne rien laisser paraitre, avec lui je n’avais pas besoin de jouer une quelconque comédie ou de me retenir. J’étais peut-être des plus sincères, en sa présence. On pouvait lire la tristesse que j’éprouvai à son égard dans mes yeux. Comment avait-il pu se laisser faire ? « ça a quelque chose à voir avec notre père, c’est ça ? »
J’avais néanmoins souhaité en savoir plus, et l’avais questionné sur l’identité de la demoiselle en question. La réponse qu’il me donna dona à la discussion une toute autre dimension. « Vixie Oswald-Macieira. Tu ne lis donc pas les journaux Aiden ?
Vixie ? Comme dans la Vixie que je me suis tapé il y a quelques semaine de cela, pensais-je. C’était de la pure folie. J’essayais de ne pas montrer à mon frère que je paniquais à cet instant précis. Je ne pouvais absolument pas lui dire qu’en plus de tout ce qu’il avait à vivre en ce moment, sa future femme avait couché avec son frère. Mais si mes souvenirs étaient bons, la demoiselle avait un sacré potentiel et il ne devrait pas s’ennuyer avec elle. Mon cœur avait accéléré et ma gorge était serrée. Je ne savais pas quoi dire pour me sortir de là. Je fini alors par lâcher T’es en train de me dire que tout New York, voire l’Amérique est au courant et que tu ne m’en parles que maintenant » Au Mexique durant la dernière semaine pour la promotion d’un nouveau film, je ne m’étais pas réellement tenu au courant de l’actualité. Et effectivement je n’avais pas lu les journaux. Mais comment avait-il pu ne pas m’en parler plus tôt, alors que nous nous voyons tous les jours. J’avais bien conscience de ne pas être un modèle pour lui, mais cette annonce me décevait un peu. « Tu imagines si je l’avais appris par les médias justement ? J’aurais été fou ! » C’était un moyen de noyer le poisson, lancer mon frère sur ce sujet et le culpabiliser, c’était une très bonne manière d’éviter de parler de Vixie.