the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. »

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Empty
MessageSujet: « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » EmptyDim 12 Oct - 10:48



"Devoir surprise." Je venais à peine d'entrer dans l'amphithéâtre qu'un silence de mort s'étendit au-dessus de la tête des étudiants en littérature. Y compris Rayan, assistant à la ville, auquel je n'accordais qu'un regard rapide. L'anxiété ne tarda pas à gagner les rangs de ces jeunes gens, certains se précipitaient sur leurs chemises cartonnées ou leurs tablettes afin de se remémorer le cours précédent. Classique. En retirant mon manteau pour dévoiler un costume impeccable et hors de prix, contrairement à certains collègues vêtus de loques sans nom, je prends la peine de donner l'intitulé du sujet. "En une heure, je veux une synthèse analytique quasi exhaustive des enjeux du style épistolaire des Liaisons Dangereuses de Laclos. Je consacrerai la deuxième heure à une correction directe. Une heure, pas une seconde de plus." Sur ce, tout le monde se jeta sur ses feuilles et son crayon afin de commencer à griffonner les premières idées. Malgré mon visage de marbre, cette situation attise l'amusement de mon côté profondément sadique. L'amphithéâtre est plein à craquer en ce début du mois d'octobre, mais je ne donne pas cher de la moitié de la promotion d'ici les partiels de mi-semestre qui ne tarderont pas à arriver. Je prends place au bureau et j'installe mon ordinateur portable afin de travailler dessus pendant que les étudiants planchent sur leur sujet. Le travail est l'une des seules choses capables de me maintenir à flots ces derniers temps. Entre Beni qui s'est enfui et que j'ai sué à retrouver, sa relation tumultueuse avec Maisy qui est désormais très officiellement ma compagne, la nouvelle vie à la maison avec la jeune femme et les impératifs du MI6 que je n'ai guère abandonné, il va sans dire que les moments de pause sont peu nombreux. Une heure plus tard, après avoir bouclé le prochain budget trimestriel de Shark Publications et mis à jour l'intégralité des réponses à faire aux mails reçus au cours de la semaine, je demande aux étudiants de me remettre les copies au bureau. N'attendez pas que je prenne la peine de me lever pour aller chercher des travaux dont la moitié sera potentiellement médiocre. Après une demi-heure au cours de laquelle je leur ai demandé de s'échanger leurs brouillons pour mettre à plat leurs idées, je me manifeste pour la correction. "La moyenne de la classe s'élève à 7.5. Mention spéciale à Clives-Harabo qui s'en sort avec un honorable 15. En revanche, je demanderai à Richet de bien vouloir se réorienter dans les jours à venir. Ce n'est pas avec un esprit d'analyse aussi limité que le vôtre que vous pourrez prétendre aligner deux mots sans devenir la risée du monde littéraire." Je pose un regard impitoyable sur le jeune homme qui s'enfonce dans sa chaise avec un air décomposé. Shark, fils de Satan en personne. Après une correction rapide que je voulais bénéfique à toutes et à tous, je quitte l'amphithéâtre à temps pour passer à l'administration. "Bonjour, Monsieur Shark. J'ai du courrier pour vous !" Un sourire charmeur se pose sur le coin de ma bouche alors que la secrétaire me dévore du regard. J'ai beau me dédier entièrement à Maisy, cela ne m'empêche pas de garder cette part séductrice qui anime une grande part de ma personnalité. "D'ordinaire, Jane, vous m'apportez un thé lorsque vous me donnez de la…" Mon cœur – ou du moins l'organe qui pompe mon sang – rate un battement, lorsque j'aperçois une jeune fille d'à peine vingt ans se présenter à l'autre secrétaire. Ce visage… Non, impossible.

Flashback – Londres, juillet 2012.

Je franchis les portes du siège du MI6 d'un pas pressé, écartant d'un regard hautain quiconque aurait l'imprudence de se mettre sur mon chemin. Sans passer par son assistant, je rentre dans le bureau de la patronne des services secrets britanniques, visiblement au téléphone. Malgré son regard courroucé, je reste campé devant elle, bras croisés, jusqu'à ce qu'elle consente à raccrocher. "J'aimerai savoir pourquoi vous me convoquez comme un bleu à une heure aussi matinale." Le ton est donné. J'ai beau être investi d'un profond sentiment patriotique et avoir dédié la moitié de mon existence à protéger mon pays, j'ai horreur que la hiérarchie vienne se rappeler à moi en ces termes. La patronne soupire puis arque un sourcil. "Les Dawson ont été découverts et assassinés hier." Cette fois-ci, la dureté de mon visage vacille et laisse témoigner d'un choc profond. Avec lenteur, je m'assieds sur le siège face au bureau, calmé par cette annonce macabre. Je connais les Dawson depuis près d'une vingtaine d'années, et pas que sur le plan professionnel. "Leurs enfants ont été retrouvés vivants, leur fille a été grièvement blessée et abusée, elle est actuellement en hospitalisation à Londres." Comme piqué d'un élan de crispation, je me lève puis je marche jusqu'à la baie vitrée sous le regard scrutateur de ma supérieure. Les mains dans les poches, mes yeux se posent sur les contours du quartier où se situe l'hôpital de la capitale britannique. Une pluie fine coule sur les carreaux, battant au rythme de mes propres pulsations. "Où voulez-vous en venir ?" La dame, déjà d'un certain âge, soupire puis se tourne sur son fauteuil. "Vous le savez très bien, Shark." Bien sûr, que je le sais. Quelle idée d'avoir placé une femme à la tête du MI6… Les femmes et leur saleté d'instinct maternel. Je secoue la tête sans lâcher l'hôpital des yeux. "Je ne modifierai pas mon choix de vie pour si peu. Des enfants deviennent orphelins tous les jours, j'ose espérer que ses parents n'auront pas eu l'idiotie d'élever cette fille dans un univers fantaisiste où tout va toujours pour le mieux." Mon ton est glacial, détaché. Du moins, c'est l'impression nette qui en ressort. Je me tourne vers la patronne et la fixe droit dans les yeux. "Assurez-vous que le frère et la sœur demeurent sous surveillance, j'en assurerai une partie par l'intermédiaire de mes propres moyens. Cependant, je veux qu'en aucun cas cette fille ne puisse remonter jusqu'à moi. – Et si elle cherche son père entre ces murs, un jour ?" Je marche jusqu'à la porte puis, la main sur la poignée, je tourne la tête vers mon interlocutrice. "Alors vous aurez ma lettre de démission sur votre bureau dans les heures qui suivront, Madame."

Berkeley, de nos jours.

"Monsieur Shark…?" Je cligne des yeux puis je reviens à la réalité, détournant mon attention du visage de cette jeune fille. Mon regard tombe sur l'ordinateur de l'autre secrétaire, et mes soupçons se confirment. Athéna Dawson. Je vais tuer cette vieille peau du MI6 d'avoir laissé pareille fuite se produire. "Gardez le thé au chaud pour une prochaine fois." Sans plus de cérémonie, je tourne les talons et quitte le bâtiment à grandes enjambées, en direction du parking de l'université. Mon téléphone en main, je compose un sms le plus rapidement possible pour prendre contact avec la directrice du MI6 au plus tôt.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Empty
MessageSujet: Re: « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » EmptyMer 15 Oct - 18:22

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Tumblr_mnqhjcD2mt1qgx2ojo2_250 « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Tumblr_n2yd7jK3t11qm9230o1_250

Titubant sur mes pieds, je continuais malgré tout à avancer. Chaque bruit que je venais à faire semblait faire écho dans la ville tout entière, trahissant ainsi ma présence dans cet immense parc vide de toute présence au vu de l'heure tardive qu'il était. La nuit profondément installée, il n'y avait que le reflet de la lune comme point d'éclairage à travers les arbres et autres buissons qui se trouvaient déjà dans mon dos. Des pas précipités se rapprochaient toujours un peu plus tout comme ces voix prononçant des mots dans une langue inconnue. Un pied posé au mauvais endroit et la chute fut inévitable. Je me redressais tant bien que mal, quelques secondes plus tard, prête à reprendre cette course presque effrénée jusqu'à ce qu'une vive douleur ne vienne à me transpercer. Une fois encore, je me retrouve à terre, une main posée sur mon flanc et se retrouvant bien vite ensanglantée. Au moment où je redresse la tête, j'aperçois mon père s'écrouler sous mes yeux, suivi de ma mère. Un hurlement s'échappe d'entre mes lèvres et je me redresse dans mon lit, agrippant au passage l'arme dissimulée sous l'oreiller que je braque en direction de la porte de la chambre, d'une main tremblante. « Athéna ! » La porte s'ouvre finalement à la volée sur mon frère aîné qui reste figé dès lors que son regard se pose sur moi. « D'accord... Calme-toi, ce n'est que moi. Je vais m'approcher, tout ira bien... » De mes pupilles ébènes, je fixe le jeune homme avec un regard des plus vides, comme si à cet instant je me voyais être démunie de tout sentiment. Sans bouger le petit doigt ou hausser le moindre sourcil, je le laisse s’approcher, ôter l’arme de mes mains et s’installer à mes côtés. « Tu fouilles dans mes affaires, maintenant ? » « Fouiller est un bien grand mot lorsque l'on voit l'objet en question en évidence sur une table de chevet. » J'aurais pu débattre pendant des heures avec mon frère quant à notre sécurité en ces quatre murs, mais les mêmes arguments seraient toujours ressortis d'entre ses lèvres. Après donc dix minutes de haussements de voix, les grands moyens furent sortis : un somnifère pour passer le reste de la nuit sans la moindre interruption.

« Non, mais t'as vu l'heure un peu ? Me réveiller après m'avoir assommé à coups de somnifère, c'est pas une option. », braillais-je alors que je venais d'entrer dans le salon en trombe, enfilant une veste par-dessus mon tee-shirt. Mon frère se retourne sur sa chaise, m'adressant un regard des plus blasés comme si cela se trouvait être le dernier de ces problèmes. Évidemment, pourquoi donc se donner la peine de me réveiller alors qu'il sait que je suis bien plus en sécurité avec lui que loin de ce dernier. Deux années sans le moindre incident avaient beau s'être écoulées depuis l'assassinat de nos parents, Oliver continuait à agir comme si les évènements s'étaient déroulés la veille. Dans son envie de me rassurer, il ne faisait que m'effrayer un peu plus chaque jour. Système de sécurité à la pointe de la technologie, une caméra dans chaque pièce de l'appartement - et je dois encore le remercier de ne pas en avoir placé une dans la salle de bains -, sans compter celles installées à l'entrée de l'immeuble et à chaque étage de ce dernier. « Allez bouge, j'ai plus de deux heures de retard. », annonçais-je en jetant les clés de voiture au jeune homme tout en enfilant une paire de talons. Quelques minutes plus tard et il me déposait devant l'université après m'avoir lancé sa phrase quotidienne : fais attention à toi. Direction l'amphithéâtre où se tenait mon cours d'histoire de la politique étrangère. À la sortie du cours, je plonge mes mains dans mon sac à la recherche de mon emploi du temps, mais aucune trace de ce dernier. Je retourne les poches de mon jean ainsi que celle de mon blouson, toujours rien. C'est en poussant un soupir que je me rappelle avoir dû le laisser dans la voiture de mon frère aîné. Quelle pitoyable journée. L'administration n'est qu'à quelques mètres de l'endroit où je me trouve actuellement et je me décide donc d'y faire un crochet pour ne pas avoir à m'inquiéter pour le reste de la journée, me présentant bien rapidement devant une secrétaire. « Bonjour, j'ai un léger souci pour trouver la salle de mon prochain cours et j'ai un piètre sens de l'orientation, vous pourriez m'aider ? Athéna Dawson. » Rejetant mes cheveux en arrière d'un simple geste de la main, voilà que la voix de l'autre secrétaire présente attire mon attention. « Monsieur Shark... ? » Mon sang ne fait qu'un tour dans ma tête, et pourtant, je ne me daigne en rien à prêter attention à cet homme. J'attends avec une soudaine pointe d'impatience que la secrétaire me remette le papier que je venais à lui demander et finis par suivre les traces du professeur, restant malgré tout à une certaine distance de ce dernier. Quelques secondes plus tard et je retrouve l'homme sur le parking de l'université. J'allonge le pas afin de le rattraper et arriver à sa hauteur, je saisis son téléphone et me campe devant lui sans la moindre gêne, jetant un bref coup d'œil sur l'écran au passage. « Agent Shark... Pourquoi chercher à joindre le MI6 ? Vous voyez une quelconque menace à l'horizon ? », lançais-je de but en blanc tout en lui tendant à nouveau son portable, mon regard venant à se plonger dans ses pupilles azur. À cet instant, je pense avoir commis une véritable erreur en venant me frotter à cet homme sans trop savoir à quoi m'attendre. Je recule d'un pas, me voyant subitement assaillir par une flopée de sentiments en tout genre. Vingt années plus tôt, cet homme m'avait rejeté de sa vie et aujourd'hui, il pouvait très bien en faire de même. Cela ne serait qu'une souffrance en plus à endurer, mais au point où j'en étais, plus rien ne pouvait m'effrayer. J'avais vu mes parents mourir sous mes propres yeux et j'avais été mise entre les mains de leurs tueurs qui n'ont pas hésité à faire de moi leur marionnette. Autant dire que le rejet n'était rien comparé à ce que j'avais pu connaître. Il ne se passait pas un seul jour où je ne pensais pas à ce que je savais sur Joe Shark et à ce qui nous liait. Je me torturais l'esprit depuis des jours et aujourd'hui, j'avais vu l'occasion de, sans doute, me délivrer d'un certain poids. Bien qu'au final, cela ne semblait pas être l'idée du siècle.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Empty
MessageSujet: Re: « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » EmptyDim 26 Oct - 14:40



D'une main, je tape frénétiquement sur mon portable afin d'envoyer un sms à la directrice du MI6 pour savoir de quoi il en retourne. Comment cette fille a pu se retrouver ici ? Et sans que j'en sois informé au préalable ? Si elle me sort que l'information lui a échappé, je fais un scandale juste après avoir décapité le comité de surveillance de mes mains. Malgré mon visage de marbre, la colère monte à vitesse grand V à mesure que les secondes s'égrènent, il vaudrait mieux que le reste de l'humanité file droit jusqu'à nouvel ordre sous peine de voir un massacre imminent se produire. Cependant, alors que je m'apprête à appuyer sur la touche d'envoi, un bruit de talons hauts attire mon attention, mais un peu trop tard. J'ai à peine le temps de tourner la tête qu'on m'arrache mon portable des mains : un volte-face me fait tomber nez à nez avec la fautive. Athéna. Figé, je la regarde des pieds à la tête pour la première fois de toute ma vie. Génétiquement, cette demoiselle est supposée être ma fille, et c'est de loin l'un des plus lourds secrets que j'ai eu à porter depuis ces vingt dernières années. Elle ressemble à sa mère sur bien des points, hormis peut-être la dureté de son regard à l'heure actuelle. Ça, c'est du Shark tout craché. Une silhouette athlétique qui laisse supposer qu'elle n'est pas qu'une banale fille de bonne famille se faisant entretenir. Une détermination de fer filtre à travers ses pupilles. Je déglutis, mais mon attitude ne demeure en rien troublée pour autant. Même si je suis complètement chamboulé intérieurement, le flegme britannique est d'un immense secours à l'heure actuelle. Des traits énigmatiques, un regard scrutateur et souverain, rien ne saurait trahir ce que je ressens. Ses paroles coulent, inquisitrices et fermes. Elle sait. Je ne peux pas encore juger de l'étendue de ses connaissances, mais elle doit au moins être au courant du fait que j'ai côtoyé ses parents par le passé. Sa mère en particulier, pour tout dire. Sait-elle seulement que je suis son père ? Autant marcher sur des œufs, pour le moment. Sans lui répondre immédiatement, je tends la main pour récupérer mon téléphone avec une douceur qui aurait fait fondre Marc de peur. J'envoie le message puis je range le téléphone dans la poche intérieure de ma veste. Les yeux toujours fixes dans ceux de la jeune femme. "Si vous voulez faire croire que vous me connaissez, vous devriez donc savoir qu'il est plus que malvenu d'user le terme de "menace" en s'adressant à moi." rétorquai-je sur un ton glacial. Tais-toi, petite. Tu n'as pas idée de ce que tu es en train de faire. Je lis dans tes yeux que tu as répondu à une curiosité instinctive, sans réfléchir plus loin que le bout de ton nez. Dans un soupir ennuyé, je finis par faire un pas vers elle, en conquérant dénué d'émotion. "Votre imaginaire fantaisiste de petite fille sur le retour se plaît à penser ce qu'il veut en m'associant au MI6, mais cela s'arrête là. Par ailleurs, je n'ai aucun compte à rendre à une impertinente de votre espèce." Cassant et froid, je la toise sans me parer de rien d'autre que du mépris. C'est un traitement odieux, je veux bien le reconnaître, mais il est nécessaire dans le cas présent, et ce ne sont pas les scrupules qui m'étouffent d'une façon générale. "Un conseil : passez votre chemin, mademoiselle." Mon téléphone sonne, il s'agit de la directrice du MI6. Sans prendre la peine de m'excuser, je contourne Athéna et je continue à marcher pour m'éloigner le plus rapidement possible. "Vous pouvez m'expliquer ce que cette gamine fabrique à l'accueil de Berkeley, ou dois-je lever le ton, Madame ?! J'avais pourtant été très clair !" vociférai-je d'une voix suffisamment modérée pour que les oreilles de la jeune fille en retrait ne puissent pas venir se promener. D'ailleurs, je commence à penser que c'est trop risqué. "Je vous rappelle une fois chez moi, cela vous laissera le temps de trouver une excuse béton." Je raccroche brutalement et soupire en marchant jusqu'à mon Aston Martin. Cliché, c'est vrai, mais c'est comme ça. Malheureusement, je sens que le regard de la fille Dawson ne m'a pas lâché.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Empty
MessageSujet: Re: « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » EmptyMer 5 Nov - 20:40

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Tumblr_mnqhjcD2mt1qgx2ojo2_250 « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Tumblr_n2yd7jK3t11qm9230o1_250

Je pensais avoir ça sous contrôle, au moment même où je m'étais décidée à poursuivre Shark afin de chercher une certaine confrontation. Visiblement, j'avais complètement tort. Si j'étais raisonnable, je serais parti. J'aurais mis un terme à ce désastre avant même qu'il n'est lieu, mais il était trop tard pour faire demi-tour et pour trouver une échappatoire. Cherchais-je seulement à en trouver un ? Absolument pas, ce n'était pas dans mes cordes de revenir en arrière, mais je n'étais pas non plus à plonger tête la première dans les embrouilles. Malheureusement, pour aujourd'hui, j'avais fait abstraction de cette règle. Je peux sentir quelque chose de froid et d'inconfortable compresser ma poitrine alors que son ton glacial résonne à mes oreilles et si j'ai pu trembler un instant plus tôt, une carapace extérieure faite d'intelligence et d'une pointe d'arrogance s'est bien vite dressée, m'aidant ainsi à trouver le courage pour redresser le regard et ne lâcher en rien la dureté de celui de Shark. Je ne pense pas avoir actuellement cette même dureté, mais je suis prête à mettre ma main au feu que je n'en suis pas loin. Des centaines de questions se bousculaient au portillon, cherchant à me faire trépasser à leur tour, mais les chasser furent d'une banalité infligeante. Bien plus facile que de devoir soutenir le regard de Shark. Croisant les bras contre ma poitrine alors qu'il fit un pas dans ma direction, je le gratifie d'un air des plus hautains, osant presque la provocation là où d'autres seraient sans doute déjà parti au pas de course. Ma respiration et les tremblements de mon corps sont contrôlés à la perfection, je garde la tête froide à chaque seconde venant à s'écouler, inébranlable face à des paroles devant lesquelles n'importe qui auraient immédiatement craqué. Ce n'est qu'il n'y a peu de temps, que je m'étais endurcie, après avoir été abusée et après avoir vu mes parents succomber sous mes yeux, blessure profondément encrée qui m'aidait d'une certaine manière à avancer et à me battre. Si Shark décide de ne pas passer par quatre chemins, je compte bien lui rendre la monnaie de sa pièce de la même façon. Œil pour œil, dent pour dent, comme certains se prennent très bien à le souligner. Son téléphone vient cependant à me couper l'herbe sous le pied au moment où je m'apprête à mon tour à laisser des mots cinglants se glisser hors de mes lèvres. Je profite de son départ pour modérer la rancœur survenue au cours de cet affrontement, sachant malgré tout que cette histoire n'en restera pas là, que dés l'or que le téléphone aura quitté son oreille, je partirais à mon tour à la charge. Peu importe les représailles, et je sais qu'il y en aura, j'ai bien rapidement cerné le personnage. Les élèves s'écartant sur son passage, baissant le regard de peur de se voir être transformé en statue de pierre. Du grand n'importe quoi. Mes prunelles ébène ne l'ont en rien lâché. Shark avait beau me tourner le dos, avait beau fuir comme bon lui semblait, je n'allais pas le laisser filer si facilement.

LONDRES, JUILLET 2014. - « Je ne pense pas que rester ici pendant des heures vous soit bénéfiques. » Assise depuis près de deux heures devant la tombe de mes parents, je ne daigne même pas à lever les yeux en direction de cette voix féminine qui vient tout juste de s'élever dans les airs. La directrice du MI6, de toute évidence. « Vous faites allusion à ma santé ou à ma sécurité ? Mais pour ce dernier point, vos quatre agents postés dans les environs devraient être en mesure d'intervenir rapidement si quelque chose devait mal tourner. » Quant à ma santé, peu importait. Si je tente de garder une bonne apparence, à l'intérieur, je suis complètement brisée depuis deux années maintenant. Installée en Californie depuis quelque temps, mon frère avait décidé de m'emmener quelques jours à Londres, à l'occasion de cette date qui avait bouleversé nos vies. « Perspicace. Mademoiselle Dawson. » Je l'observe déposer un bouquet sur la tombe avant de saisir une occasion que je n'aurais probablement plus jamais. « Shark. Dawson. » Le silence s'instaure. Long, gênant, mais qui révélait bien des choses. « Merci pour votre confirmation. », lançais-je face à son regard fuyant. Plus tôt dans la matinée, mon frère et moi avions eu une violente dispute quant à ce sujet. Mon véritable père n'avait jamais été celui que je pensais.

« Visiblement, rien n'a changé. Vous cherchez toujours à fuir vos responsabilités. », lançais-je de but en blanc alors que Shark venait tout juste de raccrocher. La discussion n'en resterait pas là, oh que non. Je n'allais pas laisser ce type marcher sur mes plates-bandes de la sorte. « J'estime que vous êtes mal placé pour me parler comme vous venez de le faire, puisque l'impertinente ne serait absolument pas ici si vous aviez su retenir vos plus bas instincts il y a vingt ans. » Oh oui, Joe, à mes yeux, tu es plus qu'un agent du MI6, plus qu'un professeur ou qu'un éditeur. Tu es mon père, même si ces mots refusent d'être prononcés à haute voix, vérité presque dérangeante. « L'impertinence est un sacré défaut dans notre espèce, d'après ce que j'ai pu constater. » Sourire arrogant et tête hautement dressée pour accompagner le tout. La garce dans toute sa splendeur.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Empty
MessageSujet: Re: « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » EmptySam 15 Nov - 8:28



La main sur la poignée de ma voiture, je soupire en songeant à cette déconvenue parfaitement impossible à préméditer. Je ne souhaitais qu'une chose : rentrer chez moi et prétendre que tout ceci n'est rien de plus qu'une fantaisie quelconque sans importance. Cependant, il semblerait que cette fantaisie blonde perchée sur talons aiguilles qui s'avère être ma fille a hérité d'un de mes innombrables défauts : l'obstination. Mon regard se pose sur la vitre de la portière côté passager, dans le vide, avant de cerner son reflet. J'ai l'impression d'être projeté dans le passé, ce fameux jour où un jeune homme aux vêtements déformés et à la coiffure désordonnée s'est présenté à mon bureau en se déclarant être mon fils. Beni. Je déglutis, accusant un ton que je connais déjà par cœur. Si j'avais eu la nette impression d'entendre la folie de Natacha au travers des paroles acerbes de l'aîné de mes enfants, j'ai cette fois la sensation de m'entendre parler par le biais d'une voix féminine. Cassante, présomptueuse, implacable. Dommage pour elle, ma fierté machiste et mon inhumanité ne mettent guère de temps à contrebalancer une confusion que certains nomment "sentiments", sans mon esprit. Je pivote et lui fait face, soutenant ce regard hautain et orgueilleux qu'elle cherche à m'imposer. Elle a du cran, il faut bien l'admettre. Je la laisse s'exprimer comme je laisserai Connor s'imaginer qu'il est déjà un homme du haut de ses douze ans. Avec condescendance et amusement. Elle veut jouer ? Alors testons si elle est digne de porter le nom de Shark près d'un autre. Père, je le suis peut-être biologiquement. Mais seul Benedikt peut affirmer que je peux être le plus odieux personnage que cette terre ait jamais portée s'il m'en prend l'envie. Après avoir déposé ma serviette en cuir sur la banquette arrière, je toise Athéna avec l'arrogance d'un Britannique conquérant qui ne se laissera pas impressionner si facilement. "C'est amusant de constater que vous puissiez imaginer que nous faisons partie de la même espèce. Je n'ai toutefois guère pour habitude de frayer avec la vermine qui peuple la base de la chaîne alimentaire." arguai-je calmement en l'observant de bas en haut avec un snobisme inégalé. Tu veux prétendre être ma fille ? Prepare yourself. It's gonna hurt like Hell. Un pas de plus dans sa direction réduit l'écart entre nous, mes yeux lagon font danser les flammes de la discorde entre nous. "Mes bas instincts, comme vous les appelez, ont conduit l'allumeuse facile qui vous a servi de mère à enfanter une fille qui aurait dû grandir loin de tous les dangers que comportent certains métiers. Si j'ai compris très tôt qu'il serait dangereux à la fois pour vous et pour moi de céder à quelque chose d'aussi attaquable que la vie de famille, votre mère n'a pas eu cette présence d'esprit. J'imagine que c'est le lot commun des naïfs et des simples d'esprit." J'arque un sourcil subtilement pour appuyer mon propos. A l'époque, j'étais un jeune espion britannique doublé d'un futur éditeur ambitieux... hors de question de me sacrifier pour un enfant, ou de sacrifier sa vie en ne faisant que "prétendre" être père. "Si elle avait eu deux sous de jugeote, vous auriez été une aimable demoiselle adoptée, loin de tout ce qui a conduit votre famille à une inévitable et prévisible perte. Vous n'auriez pas eu à vivre au crochet de votre demi-frère, à nourrir les angoisses d'une adolescente traumatisée et encore moins à venir vous abaisser à venir m'importuner dans l'espoir de pouvoir mettre un terme à cette rage et cette solitude qui doivent vous ronger." J'ai avancé vers elle tout le long de ma tirade, plongeant dans ses yeux comme un vautour piquerait sur une charogne délaissée. Je ne lui épargne rien, absolument rien. Soit elle encaisse et elle se bat, soit elle tourne les talons. Et quoiqu'il en soit, elle n'obtiendra ni tendresse, ni compassion. Du moins pas de façon ostensible. Pour l'heure, il s'agit d'un test d'approche. Planté devant elle, je me surprends néanmoins à lui trouver quelques traits de ressemblance avec ma propre mère. Cet air à la fois fermé et vif. Ce "masque" qu'elle m'a appris à porter. Ses boucles blondes, à une époque lointaine où elle portait encore les cheveux longs. Son port de tête. Difficile de repousser ce qui fait partie de votre sang et de votre patrimoine familial. "Cela étant, vous êtes là aujourd'hui, face à un père qui ne s'excusera pas d'avoir pris la meilleure décision envisageable en ce qui vous concerne. Que voulez-vous ?" demandai-je en croisant les bras. Ce n'est pas une coïncidence, elle s'est inscrite à Berkeley dans un but précis. Reste à savoir lequel, ou du moins, celui qu'elle voudra bien admettre. La patronne du MI6 peut bien attendre, je m'occuperai de son cas plus tard. Pour l'heure, j'ai vingt ans d'éducation parentale à rattraper face à Athéna.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Empty
MessageSujet: Re: « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » EmptyJeu 20 Nov - 19:28

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Tumblr_mnqhjcD2mt1qgx2ojo2_250 « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Tumblr_n2yd7jK3t11qm9230o1_250

Loin d'être du genre à cataloguer les autres au premier abord, je ne peux m'empêcher de déjà ranger Joe dans la case emmerdeur de service. Avec lui, je n'ai pas besoin de plus d'observations et de plus de paroles, mon opinion est déjà toute faite, cependant, l'on ne peut pas dire que je regrette de m'être lancée dans pareille aventure. Ou tout du moins, pas pour le moment. Ses yeux d'un bleu azur envoutant est actuellement plongé dans le mien et il est tout simplement hors de question de les quitter ne serrait-ce que le temps d'une courte seconde. Je ne cherche pas à confronter Shark ou à lui prouver que je vaux bien mieux que lui, mais je veux tout simplement qu'il comprenne qu'il peut chercher à m'atteindre comme bon lui semble, rien ne me fera rebrousser chemin pour l'heure. Pour quelle raison suis-je en train de faire tout cela ? Je n'en ai absolument aucune idée. La folie du moment, sans le moindre doute. Un sourire empli de moqueries fait subitement son apparition sur mes lèvres. S'il pense que son petit jeu me fera trembler, soit. Il en sera plus étonné de voir que je ne suis pas de celles et ceux qui se mettent à genoux devant ce dernier sous prétexte qu'il peut être cassant et un brin autoritaire. « Dans ce cas, quelle désolation cela doit être pour vous d'avoir engendré pareille vermine. » A présent, je suis parée à toute éventualité. Il ne m'a fallu que de quelques secondes pour cerner le personnage que Shark était, autant dire qu'aucun de nous ne lâchera le morceau face à l'autre. En fin de compte, je n'étais en rien parée à ce qui suivit. Ces paroles, ô combien blessantes, me donnent cette soudaine impression d'avoir dégringolé de plusieurs étages. Clairement, il frappe là où ça fait mal. La famille. Tout ce à quoi j'étais attachée et tout ce que j'ai perdu, deux années plus tôt. Souiller la mémoire d'une femme aujourd'hui disparue, autant dire que l'homme ne s'en sortira pas indemne, même s'il se croit intouchable. Je l'écoute, toujours et encore, tout comme j'écoute les martèlements de mon cœur contre ma poitrine qui se veulent être de plus en plus saccadés. Cependant, je ne peux m'empêcher de froncer les sourcils après coup. Je soutiens toujours son regard lagon encré dans le mien sans le moindre tremblement. S'il se trouve que la moitié du campus tremble rien qu'à entendre le nom de Shark au détour d'un couloir, je ne ressens pas même un frisson alors que nos regards ont entamé une lutte acharnée quelques instants plus tôt. « Vous croyez être en mesure de pouvoir juger les agissements de ma mère ? C'est bien triste venant de la part d'un homme qui a à sa charge deux enfants en bas âge. Alors pour une leçon de moral sur les enfants devant grandir loin de certains dangers, vous êtes plutôt mal placé. » Crois-tu sincèrement que je vais te laisser me dénigrer de la sorte ? Moi et ma famille ? Absolument pas. Je me suis une fois laissée entraîner dans une spirale infernale qui m'a conduit à me terrer chez moi, mais plus jamais. Obtenir ses faveurs est la dernière chose dont j'ai envie et s'il veut me détester, peu m'importe, je serais intransigeante à son égard à mon tour. « Vous avez faux sur toute la ligne, Shark. Voyez-vous, je vous espérais plus raisonné que cela, mais vous ne faites que suggérer des faits qui sont en dérision totale avec la réalité, histoire sans aucun doute de vous donner un certain genre et de rabaisser ceux qui vous entourent. Sachez que si j'avais eu besoin de quelqu'un pour soulager ma conscience, vous auriez été la dernière personne que je serais allée voir. » Hors de question que je laisse mes faiblesses se montrer aux yeux de celui qui se trouve être mon père et qui m'a rejeté, alors que je n'étais pas encore née. Certes encore traumatisée par ces tragiques évènements, je commence doucement à me reconstruire, mais ces blessures béantes ne cicatriseront jamais correctement. Cependant, je garde ces faiblesses profondément enfouies afin de ne pas être atteinte si facilement. Arquant un sourcil, je me demande bien où Joe a cherché ces idées farfelues. « Comme si j'avais besoin de vos plates excuses, elles ne changeront après tout rien à la situation actuelle. Je ne vous demanderais rien, mais j'estime simplement avoir le droit de savoir pourquoi. Pourquoi avez-vous pris cette décision, il y a vingt ans ? Était-ce uniquement à cause de ce travail ? » Je n'ai pas  besoin de quoi que se soit d'autre venant de Shark, je ne cherche que des réponses afin de mieux comprendre mon histoire parce que ces derniers temps, je dois bien avouée ne plus trop savoir qui je suis. J'ai passé vingt années à divaguer entre plusieurs personnalités afin de mieux repousser le monde extérieur et aujourd'hui, j'ai fini par me perdre.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Empty
MessageSujet: Re: « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » EmptyDim 23 Nov - 10:53



"Je ne vous le fait pas dire." rétorquai-je d'une voix presque ennuyée. Oui, c'est une désolation d'avoir engendré une fille, je dirai même que cela a motivé l'un de mes choix à l'époque où j'ai appris la grossesse de la mère d'Athéna. Joe Shark, père de famille à vingt-deux ans… Non, jamais. On peut me qualifier d'égoïste, je ne renierai pas ce choix qui a été bénéfique tant à ma vie privée que professionnelle. J'attaque point par point, presque méticuleusement, la moindre faiblesse de la carapace que porte la jeune femme blonde, testant sa résistance à une avalanche de critiques blessantes… et force est d'admettre qu'elle se défend. Elle réplique en visant ma propre famille, ce qui n'est pas sans m'attirer un haussement de sourcils circonspect. Je ne rétorque rien, curieux de voir jusqu'où elle compte aller pour esquiver ces critiques hautaines que je lui sors sans l'ombre d'un remords. Des excuses ? Elle n'en désire pas, et c'est tant mieux, cela lui épargnera une déception supplémentaire. Tout ce qu'elle semble chercher, ce sont des explications. Les mains enfouies dans les poches de mon pantalon, je prends un air à la fois sérieux et détaché… détaché pour essayer de ne pas voir toute cette foule de caractéristiques qui semblent nous rapprocher, à commencer par la lutte perpétuelle contre nos propres émotions. La froideur qu'elle dégage à mon égard est particulièrement familière, et elle semble capable de s'en servir à bon escient et sur les bonnes personnes. "Bien, alors je vous donnerai les explications que vous désirez. Non pas pour vous faire plaisir, mais surtout pour en être débarrassé." Que les choses soient bien claires, et je pense qu'elles le sont dans l'esprit de l'étudiante. "Il y a vingt ans, je n'aurais pas pu assumer la moindre relation familiale, voire sentimentale, avec qui que ce soit. Je n'avais pas de ressources, pas de toit suffisamment grand, de temps à y consacrer, et encore moins d'envie d'y parvenir. Il ne vous a probablement pas échappé que je ne suis guère ce père modèle que les inepties télévisuelles ont coutume de vanter haut et fort… Néanmoins, je suis suffisamment lucide sur mes défauts et sur ce qu'il y a de mieux à faire dans certaines situations." Je pousse un léger soupir en regardant ailleurs, presque par dépit. "Je suis égoïste, égocentrique, manipulateur, froid, distant, insensible et principalement porté sur ce qui peut me donner une satisfaction personnelle sans me soucier de celle des autres. Il va sans dire que votre présence dans ma vie il y a vingt ans n'aurait guère eu sa place, n'est-ce pas ?" Cette fois, Athéna ne pourra pas me dire que je ne suis pas honnête avec elle, dans la mesure où je me complais à pointer chaque défaut qui lui a sans doute déjà sauté aux yeux. "Ajoutez-y que vous étiez une fille, et que je ne voulais pas m'encombrer d'un poids supplémentaire." Elle peut donc cocher "macho" dans la liste, histoire de redorer un peu le blason de Shark senior. "J'ai donc conseillé à votre mère de vous abandonner également à la naissance, de vous remettre à une famille – que nous aurions pu chercher ensemble – et qui aurait eu les moyens de vous offrir une vie probablement moins dramatique que celle-ci. Des parents qui ne seraient pas morts en raison de leur engagement envers la patrie." J'avance sur elle, la tête légèrement penchée sur le côté. "Sachez simplement qu'aucun de mes enfants n'a été "désiré", mais que j'ai aujourd'hui les moyens de les protéger envers et contre tout, contrairement à ces vingt dernières années. Le manque de professionnalisme et de discrétion de vos parents explique que désormais, vous soyez orpheline… contrairement à eux, aucun de mes enfants ne sera soustrait à ma protection." sifflai-je sur un ton ferme et glacial. Je ne l'admettrai pas à voix haute, mais je suis un père possessif et aimant à l'extrême. Aimant dans le sens où au moindre danger quelconque, je ferai couler le sang sans la moindre hésitation pour protéger les miens. Comme je l'ai déjà fait. Je reprends un air moins tendu et je l'observe avec une certaine distance. Et un air peu dupe. "Toutefois, vous vous installez dans cette ville et vous vous inscrivez dans cette faculté, fréquentée par un homme dont vous n'attendez qu'une banale explication. Vous vous engagez donc à croiser cet homme sur une base presque quotidienne, sans jamais rien attendre de plus en retour." Un rictus presque amusé et cynique flotte sur le coin de mes lèvres. "Et vous ne changez pas de continent pour vous approcher de la seule famille biologique qu'il vous reste… Suis-je réellement la dernière personne que vous seriez allée voir, dans ce cas ? N'aviez-vous donc personne de plus proche ?" A mon tour de poser les questions. Je ne gobe pas son histoire. "Vous avancez ne pas vouloir être en relation avec moi, mais vos actes sont relativement contradictoires, mademoiselle. J'imagine que votre inconscient n'est pas en parfait accord avec vos paroles… Que désirez-vous vraiment ?" Elle fait preuve de retenue. Je suis convaincu qu'il y a des choses qu'elle ne veut pas exprimer, de peur de perdre ce précieux contrôle de ses émotions. Toutefois, je réalise que c'est peut-être mon cas également. J'affirme la rejeter en bloc… alors pourquoi ne suis-je pas indifférent envers elle ? Pourquoi vouloir la percer à jour, si ce n'est pour apprendre à la connaître ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Empty
MessageSujet: Re: « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » EmptyDim 30 Nov - 15:17

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Tumblr_mnqhjcD2mt1qgx2ojo2_250 « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Tumblr_n2yd7jK3t11qm9230o1_250

Un soupir vient à s'échapper d'entre mes lèvres tandis que mes yeux roulent dans leurs orbites. Aucunement besoin de le préciser, je sais pertinemment que Shark ne fera rien pour me satisfaire. Ses propos ne font d'ailleurs que confirmer ce que j'ai pu entendre à son sujet et pourtant, je me tiens à l'écouter afin d'avoir enfin les réponses tant attendues. Gardant la tête haute, j'encaisse chaque remarque faite par celui qui se trouve être mon père biologique. J'en viens finalement me demander si je veux réellement faire face à une vérité presque dérangeante. Je n'ai aucune attente face à Joe, je ne lui demande pas d'assumer enfin son rôle de père, ni même de montrer un quelconque intérêt à mon égard car je me doute bien qu'il ne doit pas en avoir. Il m'a abandonné, vingt années plus tôt, et un revirement de situation reviendrait à un miracle, or, je ne crois en rien aux miracles. Acquiesçant d'un simple signe de la tête, je me rends compte que ce n'était pas que des paroles en l'air, toutes ces remarques d'étudiants à l'encontre de Shark, toutes ces personnes qui soi-disant tremblaient sur son passage parce qu'ils pensaient avoir à faire au Diable en personne. Mais je me dois d'avouer que je préférais bien mieux entendre telles remarques de la bouche du principal intéressé, étant loin d'être de ceux et celles qui se fient à l'avis des autres. Je tâche tant bien que mal de garder une respiration des plus normales et de ne pas m'emballer, mais à l'intérieur, je ne cessais de bouillonner. Ses jugements concernant mes parents me mettaient très nettement hors de moi, il creusait là où ça faisait mal, impossible de le nier. Cependant, il m'est impossible de baisser le regard, je ne veux pas qu'il sache que quelque part, il arrive à m'atteindre, mais je ne peux toutefois m'empêcher de faire un pas en arrière lorsqu'il s'autorise un pas en ma direction. À ses questions, mes réponses se font attendre. D'une part, je tente de me canaliser avant d'ouvrir la bouche, mais d'autre part, je mesure le poids des mots que je m'apprête à débiter. « Très bien, si vous voulez vraiment savoir. » Je vais déballer mon sac et je me fous du reste. Peu m'importe si mes termes ne lui conviendront pas, je ne cherche en rien à me le mettre dans la poche. Je n'ai aucunement besoin de lui à mes côtés. « J'espérais pouvoir en apprendre d'avantage à votre sujet, savoir qui vous étiez et qui vous êtes vraiment, car bien que cette situation ne convienne à aucun d'entre nous, vous comme moi ne pouvions nier le fait que vous êtes mon père biologique. » J'ai vécu dans le mensonge pendant trop d'années, hors de question que cela ne vienne à se reproduire. Joe Shark est mon père, qu'il le veuille ou non, mais il peut s'estimer heureux sur un point. Le fait que je ne lui demanderais jamais rien quant à ce rôle. « Vous le saviez pendant toutes ces années, vous le saviez lorsque mes parents ont été assassinés et pourtant, vous n'avez rien fait après ça. J'ai passé pas mal de temps à me demander ce qui a pu vous empêcher d'être présent au cours de cette période, sans jamais trouver la véritable raison. » Il était au courant de ce lien qui nous unissait, il était au courant du drame qui avait chamboulé ma vie et pourtant, je n'avais jamais entendu parler de lui jusqu'à ce que mon demi-frère ne vienne à cracher le morceau. « Mais je comprends bien mieux maintenant. Vous l'avez dit vous-même, vous êtes insensible, égoïste, doublé d'un véritable macho, mais je ne vais pas vous blâmer pour ça, peu m'importe qui vous êtes dans le fond. » Il aurait pu être d'un naturel plus attendrissant que cela n'aurait absolument rien changé à la situation. Cela me permet juste de comprendre un peu mieux ses agissements et les raisons pour lesquelles il n'a jamais voulu assumer son rôle de père. « Cependant, laissez-moi souligner le fait que vous ne semblez pas être si... désintéressé que vous dîtes l'être. Si c'était vraiment le cas, vous seriez déjà parti depuis bien longtemps, et ce, avant d'avoir pu me faire toutes ces révélations. » Pourquoi s'être donné cette peine, après tout ? S'il était si égoïste qu'il le disait, il m'aurait laissé planter ici à peine l'aurais-je abordé, mais non. Shark était toujours présent face à moi et je me devais d'admettre que j'avais terriblement envie de m'en débarrasser. Sans doute parce que je commençais à douter de moi et de ma capacité à me protéger de lui. « Vous devriez partir, je ne vous retiens pas. Retournez chez vous et faites comme si cette discussion n'avait jamais eu lieu. Je ne doute pas quant au fait que cette épreuve sera d'une facilité infantile à vos yeux. Après quoi, il nous arrivera de nous croiser en ces couloirs, mais cela en restera là. Je ne chercherais pas à vous aborder d'une quelconque manière. » Actuellement, je me sens mal. Je m'en veux presque d'être aussi désagréable en voulant le chasser, mais je ne cherche qu'à me préserver d'une certaine manière. Quelque part, je sais que d'une certaine manière, j'ai besoin de lui, mais hors de question de l'avouer. « Allez donc assurer la protection de vos autres enfants puisque vous en avez les moyens au lieu de me bassiner sur les erreurs que mes parents ont pu commettre dans leur vie. Pour ma part, je n'ai et je n'aurais certainement jamais besoin de vous pour ce genre de choses. » Parfaite petite menteuse.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Empty
MessageSujet: Re: « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » EmptyMer 3 Déc - 8:18



Quitte à lui faire comprendre qui est son père, j'ai fait preuve de la plus grande honnêteté vis-à-vis d'Athéna. Je n'allais pas nier que j'étais un démon enfermé dans une enveloppe charnelle humaine… à ceci près que certains se plaisent à croire que je suis le premier modèle de cyborg hybride ayant foulé cette terre, une sorte d'intelligence artificielle sans la moindre émotion. Demandez à mon ancien assistant, Marc, il est à l'origine de bon nombre de ces rumeurs de couloir. Après avoir pris la peine de lui expliquer les raisons pour lesquelles elle n'a jamais fait partie de mes préoccupations, j'attends sa réaction. J'ai beau être stoïque, je ne peux m'empêcher de noter, dans le fond de son regard, une lueur volcanique qui ne demande qu'à entrer en éruption. J'ai volontairement attaqué la moindre décision de ses parents, critiquant ceux qui sont morts parfois sous ses yeux dans d'atroces conditions… et force est de constater que cette petite en a sous la semelle pour se prémunir de ce genre d'attitude de la part d'un étranger. Ce contrôle est encore perfectible, mais je ne peux m'empêcher d'éprouver une certaine forme de fierté parfaitement cachée derrière ce dédain qui flotte sur mes traits. Elle voulait simplement en apprendre davantage sur moi, ce qui est somme toute assez légitime. Muet, je l'écoute en feignant le faux intérêt poli. Retourner mes propres paroles contre moi… Une spécialité Shark, mademoiselle. Elle inverse la vapeur et rebondit sur mes mots à merveille. Elle va même jusqu'à me repousser purement et simplement, arguant qu'elle s'en sortira très bien seule. Pauvre enfant… tu ne serais même pas là si je n'avais pas mis quelques agents sur tes traces du jour où tes parents sont morts. Je ne voulais pas m'investir, mais j'ai investi d'autres personnes à ma place pour veiller sur elle. "J'ai pris la peine de vous répondre car mon inhumanité ne me dispense pas des rudiments d'une certaine éducation, mademoiselle." avançai-je en haussant brièvement les épaules, repoussant son argument avec aisance. Cela dit, elle est dans le vrai, mais je ne l'avouerai pas. Sur ce, je tourne les talons et m'apprête à prendre congé sans plus de cérémonie. Portière fermée, je fais vrombir le moteur puis je démarre pour quitter le parking sans ajouter un seul mot de plus à cette conversation désormais close. Pourtant, à peine quelques mètres plus loin, je m'arrête en plein milieu de la voie et des voitures. Une scène me revient brutalement en tête.

Noël 2012, non loin de Londres.


La porte d'entrée claque brutalement, je peste en me débarrassant de mon manteau. L'œil inquisiteur et inquiet de ma mère se pose sur mon dos tandis qu'elle tricote près du feu. Benedikt, Connor et moi passons le Noël chez elle, et je viens déjà de me fâcher contre l'aîné de mes fils. "Si je ne tenais pas tant à ma virilité, j'aurais déjà procédé à une vasectomie." grognai-je en m'asseyant sur le fauteuil en face de celui de ma mère, le journal à la main. J'entends à peine le bruit d'un soupir désabusé avant que quelques minutes de silence ne viennent s'installer entre nous, seul le crépitement dans l'âtre de la cheminée trouble le calme hivernal de la bâtisse. Finalement, c'est sa voix qui perce la bulle dans laquelle je me suis enfermé. "Joey, pourquoi tu ne te montres pas un peu plus conciliant avec Beni ? – Je ne fais pas dans l'intimité parentale. Cela ne m'a rien donné d'autre que des ennuis. Aussi bien avec mon père qu'avec mon propre fils. Dois-je te rappeler qu'il s'est débrouillé pour me faire envoyer en prison ?" Mon ton est abrupt, sec et n'invite en rien à la moindre réponse. Toutefois, s'il y en a bien une qui peut prétendre à tenir tête à Joe Shark, c'est Martha Shark. Elle continue son tricot, imperturbable. "Et pourquoi l'a-t-il fait ? – Parce que j'ai refusé de lui verser la somme qu'il a voulu m'extorquer. – Pourquoi lui avoir refusé ? – Parce qu'il voulait s'en servir pour son idiote de mère. – Et pourquoi voulait-il l'aider uniquement avec ton argent ? – Parce que je suis le seul à en posséder suffisamment et que je… Mais je n'ai même pas à me justifier !" Fin de la discussion. Non mais alors… Agacé, je jette le journal sur le fauteuil et je me dirige vers l'escalier pour monter dans la chambre, mais ma mère ne lâche pas si facilement. "Il ne t'est jamais venu à l'idée qu'il ait seulement envie d'avoir un vrai père qui s'occupe de lui et qui fasse attention à lui ?" Je m'arrête subitement, les sourcils froncés. "Tu ne t'es jamais dit que tout serait plus simple si tu acceptait le rôle de père à ses yeux ?"

Parking de Berkeley, de nos aujourd'hui.


Le regard dans le vide, la main négligemment posée sur le volant, je repense à ce qui s'est produit du jour où cette remarque maternelle a provoqué comme déclic. Résultat des courses ? J'ai réussi à recoller les morceaux d'une famille qui n'a rien de commun, faire en sorte d'être un patriarche respecté et apprécié malgré ses multiples travers. Même chez Benedikt, autrefois d'une réticence redoutable. Ici, le choix m'est donné de reproduire les erreurs du passé ou de suivre l'autre direction. Il y a cette voix égoïste dans ma tête qui résonne, qui refuse de mettre la famille Shark en danger à cause de l'arrivée d'Athéna… et cette autre voix qui me rappelle qu'elle fait partie de cette famille, que nous le voulions ou pas. Je déglutis, soupire et je secoue la tête. Marche arrière. Je reviens rapidement à hauteur de la jeune femme, en la frôlant sans pour autant la toucher. Frein à main. Je baisse la vitre et garde les yeux plantés dans le paysage face à moi. "Écoutez, je… il s'avère que je suis un monstre et que rien ne pourra jamais atténuer ce fait. Je ne cherche d'ailleurs pas à minimiser ce que je considère être un don." Oui, je me félicite d'être une personne aussi détestable. Point barre. "Cela étant, j'ai aussi commis des erreurs qui ont coûté cher à beaucoup de personnes, y compris ma famille. Je me suis juré de ne pas recommencer et, jusqu'à preuve du contraire, vous faites partie de ma famille." Aucun des mots qu'elle a pu employer à mon égard ne peut être remis en cause, je suis insensible, égoïste, macho et tellement plus… mais je suis un homme de parole. Je me penche puis j'ouvre la portière côté passager avant de me redresser pour reprendre le volant en main. Je ne regarde pas Athéna pour autant, par pudeur. "Je dois passer chercher mon fils et ma fille chez leur nourrice. Libre à vous de venir si vous le souhaitez." A elle de peser tout ce que cette invitation a de sous-entendu. Quelques mois plus tôt, jamais je n'aurais pris ce risque… mais j'ai aujourd'hui un certain recul qui me permet d'envisager la vie sous un angle différent. Je ne m'adoucirai pas, bien que cela ne m'empêche pas d'être sensiblement plus magnanime lorsque la situation l'exige. Et elle a raison : je ne suis pas désintéressé de ma propre fille. Je suis seulement très mal à l'aise et égaré. J'attends donc qu'elle prenne sa décision. Fermer la portière ou se laisser une chance d'approcher la famille Shark.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Empty
MessageSujet: Re: « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » « i'll be the ambassador of condoms. starting right now. » Empty

Revenir en haut Aller en bas

« i'll be the ambassador of condoms. starting right now. »

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Sujets similaires

-
» Starting A New Life ? [ Pv : Emily K. Sheppard ]
» fairytales are just lies, starting with ours ✰ CASSANDRA
» SUJET COMMUN ▶ the unholy generation, starting together, ending together...

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-