the great escape
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« standing in the hall of fame. » •• flashback.

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MessageSujet: « standing in the hall of fame. » •• flashback. « standing in the hall of fame. » •• flashback. EmptyVen 14 Mar - 10:26



2 mars 2014.

Les lumières de la ville semblent éblouissantes, ce soir, même les vitres teintées ne suffisent pas à tout cacher. Ou s'agit-il seulement de mon anxiété, responsable de mon regard incertain ? Je ne saurais le dire. Je suis actuellement dans une voiture qui m'emmène tout droit à la cérémonie des Oscars, orchestrée cette année de nouveau par Ellen DeGeneres, une populaire humoriste américaine ayant son propre talk-show. Je déglutis et passe un doigt entre mon cou et le col de ma chemise, écartant le nœud de la cravate de ma pomme d'Adam. J'ai chaud. Tiens, j'ai de la fièvre ! Ça, c'est une bonne excuse pour faire demi-tour ! Malheureusement, comme si le second passager de la voiture avait deviné mes intentions, je sens une main presser mon genou avec fermeté. Je tourne la tête et croise le regard à la fois rassurant et autoritaire de celui qui fut mon collègue pendant les mois de tournage du film : Michael Fassbender. "T'es sûr que t'as plus de cigarettes ? Mon paquet est vide, alors... Oh, ça va, j'ai bien le droit d'être nerveux, non ?" Je croise les bras et me renfrogne. Au départ, j'avais auditionné en espérant avoir une ou deux répliques à peine. Je me retrouve premier rôle, coup de cœur de Monsieur Danny Boyle. Seconde surprise, il s'avère que le film fait un vrai tabac au box-office, me propulsant sur le devant de la scène à une vitesse affolante. Quant aux dollars qui s'alignent sans arrêt sur mon compte en banque, ça m'effraie encore davantage. Et, comble des surprises, je suis en route pour les Oscars car j'ai été nominé pour la catégorie du Meilleur Acteur, et je suis même le plus jeune acteur de l'histoire du cinéma à être nominé dans cette catégorie. Rien que la nomination est prestigieuse, je n'imaginais même pas un instant parvenir à ce niveau avant des années et des années de travail. Certains s'en vanteraient, d'autres trouveraient ça flatteur... Je ne peux pas dire que je ne sois pas ravi car, au fond, c'est une immense fierté. Mais la hantise masque le goût de la réussite. Ce soir, je vais avec un état d'esprit second, je me dis simplement qu'après tout ça, je suis déjà bien content de ce que j'ai. Non, je n'y vais pas avec la rage d'être élu, loin de là. Après avoir envoyé un message par texto à Mackenzie pour l'avertir que j'allais bientôt me ridiculiser devant des millions de téléspectateurs, je range mon téléphone et lève la tête pour réaliser que nous nous sommes arrêtés. Michael me regarde et me sourit. Allez, Salaun, l'heure est venue d'endosser le rôle du poseur, de l'acteur à l'aise devant les photographes. Le jeune premier qui fait une entrée fracassante dans la sphère hollywoodienne, c'est comme ça que certains magazines m'appellent. Je sors, boutonne ma veste de costume et entame la longue marche sur le tapis rouge. Ça n'a rien à voir avec les premières que j'ai dû faire : les flashs crépitent, c'est vrai, mais l'ambiance est différente. Plus formelle, plus mesurée, plus cadrée. Le moindre faux pas se voit. Une main autour de la taille de Michael et l'autre autour de celle de Rosario Dawson, le second rôle féminin du film, nous posons avec aisance et complicité. Heureusement qu'ils sont là. J'entends les photographes crier nos noms, cette perspective me surprendra toujours : on m'appelle comme on appellerait une star. En un clin d'œil, j'aperçois Ben Affleck, Anne Hathaway, Robert de Niro, George Clooney, Sandra Bullock... Et une question me tourne dans la tête : qu'est-ce que je fous ici ?! Nous montons les marches peu à peu et, enfin, j'aperçois un visage reconnaissable entre mille. "Papa..." murmurai-je, un sourire sincère aux lèvres. Il est là, dans un costume flambant neuf - j'imagine que la bonne fée de la mode Sydney est passée par là - attendant de l'autre côté du cordon de sécurité. S'il n'avait pas été là du début de cette aventure jusqu'à aujourd'hui, je n'aurais pas pu affronter ça tout seul. La célébrité, lui, il a su la gérer du temps où nous habitions à Paris avec Maman. J'ai besoin de ça, de sa présence, de son expérience. Au final, cette carrière qui débute nous a encore plus rapprochés que ce que nous aurions pu imaginer. Je pose une main sur l'épaule d'un des agents de sécurité pour lui faire signe de laisser passer Logan. Le type m'interroge du regard puis finit par s'exécuter. De là, je tire sur la manche de mon père et l'attire à moi pour une accolade. Dans mon dos, je ne remarque pas Michael Fassbender qui passe juste à ce moment-là et qui salue Logan d'un geste de la main. Je me détache et prend le temps de le regarder. "Ça te va très bien. Allez, viens, on va faire quelques photos." C'est peut-être ma soirée, mais je veux la partager avec celui qui a été mon plus grand soutien depuis le départ. Nous nous plantons donc dans l'espace réservé pour les photos et nous posons l'un avec l'autre, souriant et grimaçant même parfois pour plaire aux photographes en recherche du cliché qui se démarquera des autres. Après une poignée de minutes, nous rentrons enfin à l'intérieur. "Tu... Ça va, toi ? T'as pas eu trop de mal à trouver ?" Classique. Je me soucie uniquement de lui pour cacher mon malaise car je suis réellement stressé. Je souffle, apercevant des stars partout autour de nous. "Qu'est-ce qu'on fabrique ici, franchement...? T'as encore des cigarettes ? Mon paquet est vide et je... Oh la la, je transpire, on dirait un puceau devant sa première fois... Tu crois qu'il y a un buffet avant que ça commence ? Je crois que j'ai oublié mon... Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?" grognai-je en voyant un petit sourire se loger sur le visage de mon paternel.

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MessageSujet: Re: « standing in the hall of fame. » •• flashback. « standing in the hall of fame. » •• flashback. EmptyJeu 27 Mar - 23:22

« standing in the hall of fame. » •• flashback.
Kilian & Logan




- Non, ce n’est que ma seconde cigarette aujourd’hui. Je t’assure que c’est vrai.

Bon d’accord, c’est certainement la dixième. Pour quelqu’un qui essaie d’arrêter de fumer, aujourd’hui, c’est une véritable défaite. Mais comprenez-moi, mon fils est nominé aux Oscars et ce soir, je l’accompagne. Ca doit me stresser au moins autant que lui. Si j’ai déjà fait face à la célébrité – et que je reste encore connu en France, je sais ce que Kilian doit ressentir aujourd’hui. Je suis angoissé au possible. Je ne tiens plus en place, je passe mon temps à manger tout ce qui me passe sous la main, y compris le déjeuner des gamins, et dans le plus grand glamour du monde, Cheyenne me voit faire des allers retours multiples aux toilettes. Ba quoi ? Le stress, ça me donne mal au ventre…

Le soir, je suis en route pour la cérémonie des Oscars. J’ai appelé un taxi par question de sécurité. Si mon stress ne s’estompe pas, je risque d’abuser du champagne pour me détendre. J’ai laissé Cheyenne et les enfants à la maison. Caitlin et Aidan sont malades et en bonne mère-poule, Hutchinson a préféré rester avec eux plutôt que de confier toute la marmaille contaminée à une nourrisse. Elle fut pourtant présente leur de la première du film et si j’avais été totalement excité à l’idée de rencontrer Michael Fassbender, Cheyenne ne s’était pas cachée de le déshabiller du regard. Et lui en avait joué. Heureusement que je ne suis pas très jaloux. Si, si, j’vous jure !

- Merci. Gardez la monnaie. Bonne soirée à vous, monsieur.

Je sors du taxi. Il y a déjà une foule impressionnante. Et pour me frayer un chemin jusqu’au premier rang du tapis rouge, ce fut un parcours du combattant entre un Koh Lanta, un Man VS Wild et une coupe du monde de Rugby. Rien à foutre, mon fils va faire ses premiers pas dans cette soirée, donc si je dois bousculer des personnes pour le voir, ça m’est égal ! Malgré mon costume flambant neuf choisi par Sydney – m’a-t-elle réellement laissé le choix ?, j’ai l’impression d’être minable à côté de toutes ces grandes pompes. Je chasse cependant très vite ces pensées de mon esprit quand je vois une nouvelle voiture arriver. Kilian en sort en compagnie de Fassbender. Et je peux lire sur son visage, pourtant souriant, qu’il est tout aussi stressé que moi. D’ailleurs, comme s’il avait senti ma présence, ses yeux bleus se posent presqu’automatiquement sur moi. Je lui adresse un sourire de fierté. Et très vite, un type de la sécurité m’invite à passer. Cinq secondes plus tard, je me retrouve sur le tapis rouge. Oh putain de merde !

Une accolade père-fils plus tard, mes yeux se posent sur Fassbender qui me salue d’un geste de la main. Je lui adresse un sourire ainsi qu’un signe de tête, avant de me détacher de Kilian. Je pose mes mains sur ses épaules et plante mon regard dans le sien, les sourcils haussés.

- Ca va aller ?

Nous nous retrouvons un peu plus tard à l’endroit des photos. Nous nous faisons ainsi mitrailler par de nombreux flashs mais finalement, nous jouons le jeu, dévoilant notre complicité face aux photographes. Une histoire qui prête à l’attention : le fils d’un ancien comédien renommé de France qui fait ses premiers pas à Hollywood en tant que jeune premier, sans aucune expérience concrète dans le cinéma à part son tout premier succès. Ce n’est pas très banal et ça, tout le monde le sait. Une fois les photos terminées, nous entrons à l’intérieur. Il ne faut pas plus de temps pour commencer à perdre Kilian en presque crise de folie. Ca m’amuse beaucoup. Finalement je regarde à droite et à gauche avant de soulever un côté de ma veste de costume avec, à l’intérieur, trois paquets neufs de cigarettes.

- Heureusement que papa est là. Et si ça ne va vraiment pas, le chauffeur de taxi qui m’a emmené a même voulu me vendre de la marijuana. Enfin, j’sais pas si c’était un vrai chauffeur de taxi en fait…

Rassurant, n’est-ce pas ? Finalement je plante de nouveau mon regard dans celui de mon fils. Je l’emmène dans un coin tranquille et me place en face de lui.

- Prends une longue inspiration, ensuite tu la bloques cinq secondes avant d’expirer tout doucement. Et tu recommences cinq fois de suite. Tu vas voir, c’est magique. Mais sache qu’il y a un autre remède. Attends deux minutes.

Je viens de voir du coin de l’œil un serveur avec de nombreuses coupes de champagne. Je me rue presque sur lui, en prends deux puis en apporte une à mon fils. Nous trinquons.

- A cette soirée. Mais détends-toi, ce n’est que des artifices. Ton talent, tout le monde a déjà pu le voir avec le film.



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MessageSujet: Re: « standing in the hall of fame. » •• flashback. « standing in the hall of fame. » •• flashback. EmptySam 29 Mar - 11:54



Les Oscars, j'en regardais la cérémonie chaque année avec mes grands-parents. Ma grand-mère rêvait de flirter avec les grands acteurs avant de mettre une claque à l'arrière de la tête du grand-père qui s'amusait à commenter toutes les actrices engoncées dans des robes toutes plus somptueuses les unes que les autres, s'imaginant à leur bras sans aucun mal. De mon côté, j'étais souvent silencieux. Je me souviens, étant plus petit encore, que je restais assis en tailleur sur le sol devant la petite télévision, bouche bée. A une époque où je croyais encore dur comme fer que Logan reviendrait, j'espérais l'y apercevoir. Quoi ? Pour les yeux du fils, le père a toujours été vu comme le meilleur acteur qui soit. Finalement, en grandissant, je me suis demandé si un jour j'allais fouler les marches jusqu'à la cérémonie… et ce soir, nous y sommes. Bien plus tôt que prévu. Le plus ironique ? C'est qu'après avoir espéré y apercevoir Logan, je me retrouve avec lui dans la compétition de cinéma la plus prestigieuse qui soit. Il n'est pas nominé, certes, mais ce n'est pas ce qui importe. En prime, les journalistes ont mené l'enquête : il n'a échappé à aucun d'entre eux que Logan Salaun a aussi une sacrée notoriété sur le sol français, autant dire que l'histoire du père et du fils a fait couler beaucoup d'encre. En bien comme en mal, d'ailleurs… j'ai même aperçu un titre selon lequel j'avais pu être pistonné pour obtenir ce rôle. Faux, archi-faux… bienvenue dans le monde impitoyable de la presse people. J'arque un sourcil en le voyant ouvrir sa veste de costume et en apercevant trois paquets de cigarette. Comme un camé qui n'aurait pas fumé depuis six mois, je me jette sur l'un d'eux, quitte à le pousser un peu, j'arrache le plastique et j'en sors une que j'allume en seulement quelques secondes. Si je ne suis pas un gros fumeur ordinairement – un paquet me fait très largement une semaine, chaque cigarette avec un café – ce n'est pas le même combat quand je suis en plein stress. "Papa est là, oui… Il est loin le moment où tu m'as dit que si tu m'avais surpris à commencer la clope, tu m'aurais fait fumer jusqu'à m'en dégoûter." Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres tandis que je tire une première fois sur la cigarette. Je souffle la fumée en l'air, nous sommes non loin d'une terrasse, on ne nous reprochera pas de fumer à l'intérieur. "Tu prends des taxis bizarres, toi. Tu dois avoir un côté dealer…" dis-je en prenant la coupe de champagne qu'il me tend. Nous trinquons et j'hoche la tête. "A cette soirée." Je me dépêche de boire. Ou plutôt de vider la coupe d'un seul trait. Il parait que j'ai la bonne descente d'un Salaun pur et dur. Je repose la coupe et fronce un peu les sourcils. "Mais tu vois, j'me serai tout à fait contenté du film… pourquoi est-ce qu'il a fallu qu'ils me nominent, d'un coup, comme ça ? J'suis sûr qu'il y en a des bien meilleurs que moi !" C'est pour cette raison que je ne me sentais pas à l'aise : être catapulté d'un coup sous les projecteurs sans qu'on nous demande notre avis, c'est brutal. C'est Hollywood, dirons les plus habitués. "Allez, on va s'asseoir, sinon j'vais pas tenir debout bien longtemps. On est au premier rang, il paraît. Je reviens, je vais faire un tour aux petits coins… enfin, si j'arrive à les trouver." Je tapote son épaule puis je m'éclipse en jetant des regards de tous les côtés. Je ne vais pas demander à un serveur, ça fait mauvais genre. Après cinq minutes, je finis par trouver. Et là, j'y passe un bon quart d'heure. Sans commentaire. Lorsque j'en sors enfin, je tombe nez à nez avec… Gerard Butler et Russel Crowe qui discutent comme si de rien n'était en se lavant les mains. C'est chouette, ce n'est pas comme si c'étaient deux armoires à glace, d'ailleurs. Quand ils me voient, ils me décochent des sourires sympathiques, entamant la conversation comme si j'étais l'un des leurs. Pas embarrassant du tout, les gars. Je ressors des toilettes en m'en voulant d'avoir songé pendant un instant à prendre une photo et demandé des autographes. Heureusement que cela n'a pas franchi le mur de mes lèvres. Je me rends dans la salle principale, admirant des décorations que je n'avais vu qu'à la télévision. "Oups, pardon…" Angelina Jolie et Brad Pitt. Ca va s'arrêter quand ? Je marche rapidement en direction du premier rang et je m'installe à ce que je pense être ma place. "Non mais c'est un truc de dingue, tu peux pas faire trois pas sans tomber sur une star ! J'ai papoté avec Gerard Butler dans les toilettes, tu te rends compte ?!" Je tourne la tête vers mon père qui m'observe avec étonnement. "Excusez-moi, mais ce siège est pris. – Oh, Papa, arrête un peu tes conneries, c'est pas le moment !" lançai-je en secouant la tête. Un sourire amusé mais un peu crispé se place sur les traits de mon interlocuteur. "A vrai dire, je ne pense pas avoir un fils de votre âge. – C'est bon, t'as fini ? T'es sûr que t'en as pas fumé un peu, toi, de la marijuana ? Parce que t'as l'air quand même vachement f…" Je penche la tête et j'aperçois qu'un type assis quelques sièges plus loin sur la rangée me fait de grands signes. Je fronce les sourcils et j'écarquille les yeux avant de regarder brutalement le type à qui j'ai parlé. Il assis à la place de… "Hugh Jackman… Oh mon Dieu, Hugh Jackman, je suis désolé !! Je voulais pas, c'est juste que mon… enfin vous vous… Bonjour Madame…" Et là, c'est sa femme qui me regarde en souriant, presque aussi hilare que son mari. Fiché pour les vingt années à venir. Je me lève en m'excusant à nouveau. "Ce n'est rien ! Vous avez un garçon charmant, monsieur !" lança Hugh à mon père tandis que je pars m'asseoir à côté de ce dernier, rouge jusqu'aux oreilles. En même temps, la ressemblance est incroyable entre les deux hommes. Des traits du visage à la barbe en passant par les yeux… Hugh Jackman, c'est mon père avec quelques petites années en plus. Installé à côté de mon père, je croise les bras. "Je ne suis même pas encore connu que je suis déjà grillé par le gratin des stars… elle va être longue, cette soirée. Oh, t'as fini de rire, un peu ? C'est vrai qu'il y a une ressemblance !" lançai-je en me tournant dans mon siège. Je parle autant à mon père qu'à Michael Fassbender, assis juste derrière nous, tout aussi éclaté de rire. M'en fiche, je vais bouder jusqu'à la fin de la soirée.
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MessageSujet: Re: « standing in the hall of fame. » •• flashback. « standing in the hall of fame. » •• flashback. EmptyDim 6 Avr - 23:19

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Kilian & Logan




Comme le plus grand des drogués, ou le plus flippant des affamés, Kilian se jeta sur l’un des paquets de cigarettes rangés à l’intérieur de ma veste de costume. Le bruit du plastique qui se retire aiguisa mes oreilles et j’eus à peine le temps de cligner des yeux que mon fils avait déjà la clope entre les lèvres, le briquet allumé sur son extrémité. Je levais les yeux au ciel dans un air gentiment exaspéré. Oui, heureusement, Papa est là, et Papa pense à tout.

- Ca aurait été moins pire que la réaction de ta mère si elle t’avait vu faire. Elle t’aurait suivi partout au risque de devoir t’espionner jour et nuit pour te tomber dessus au moment où tu aurais eu le malheur d’allumer la moindre clope.

Oui, Sasha était très exigeante. Bon, pour tout avouer, si elle avait été la meilleure mère du monde, il lui arrivait par moment de se montrer un poil flippante. Des réactions parfois extrêmes et prête à tout pour respecter ses promesses. Sans nul doute, donc, elle aurait été capable de suivre Kilian jusqu’à une soirée chez ses amis et débarquer sans gêne aucune au milieu d’un groupe de jeunes pour donner la fessée à son fils de seize ans. D’ailleurs, à cette pensée, un sourire amusé venait de fendre mon visage. Ca aurait été drôle à voir.

Et blablabla. Kilian est en totale crise d’angoisse. Et si je prends mon temps pour déguster la coupe de champagne – non, ce n’est pas un vulgaire mousseux Charles Volner à moins de cinq euros la bouteille, mon fils, lui, l’a déjà terminée. J’ai presqu’envie de l’engueuler pour ne pas avoir pris le temps d’apprécier cette douce boisson. Je me contiens cependant car je me rends compte en tournant la tête que le champagne, il est à volonté. Je suis au Paradis !

- Oui, t’as raison. Il paraît que Justin Bieber veut faire carrière au cinéma ? T’es dans la merde, fils. Tu ne lui arriveras jamais à la cheville.

J’ai pris un air grave, malgré l’ironie de mes paroles. Ce que je veux ? C’est que Kilian profite de cette soirée et qu’il ait davantage confiance en lui. S’il est ici, et s’il a été nominé, c’est bien pour une raison, non ? Ils n’ont pas pris le premier artiste en herbe au hasard pour ramener ses fesses sur le tapis rouge. Je n’ai pas vraiment le temps de demander à mon fils par où il faut passer pour rejoindre nos places qu’il s’est déjà éclipser aux toilettes. Envie pressante ou évacuation urgente liée à l’angoisse ? Aucune idée, mais pour le moment, je me retrouve seul au monde, totalement perdu et stressé…

- Oh un buffet !

Demi-tour, droite ! Je m’approche d’un buffet à volonté. Non, pas l’apéritif dinatoire avec du taboulé et un peu de charcuterie. Non ! Foie gras, foie gras, foie gras et quelques amuse-gueules que je ne connais pas. Et déjà, je suis en train de tout dévaliser. Putain ! Ca fait du bien de manger ! Finalement, je tourne la tête vers la personne qui semble vouloir dévorer également le buffet. Michael Fassbender. Bordel ! Je ne vais pas m’y faire. Il m’adresse un sourire et nous engageons la conversation. N-O-R-M-A-L, quoi ! Un peu plus loin, mon regard se pose sur George Clooney qui use déjà de son sourire charmeur. Je lève les yeux au ciel.

- Non mais vraiment, qu’est-ce qu’elles lui trouvent toutes ?
- Aucune idée. Il paraît que ce sont les cheveux gris.


Oui, « Mauvaise-foi » de Je-suis-jaloux-ville, bonjour ! Finalement, après une discussion, je me dirige avec Fassbender jusqu’à nos places. Parfait, j’ai trouvé un guide. Nous continuons de converser lorsque Kilian refait son apparition pour s’asseoir aux côtés de Hugh Jackman. J’arque un sourcil. Michael pouffe déjà. Et à ma plus grande exaspération, mon fils prend un bon moment avant de comprendre que son père, ce n’est pas l’homme à ses côtés ! Faites des enfants, j’vous jure. Finalement je lui fais des signes afin de me faire repérer. Oui, Kilian, t’es fiché. Mais dans le fond, ça me fait bien rire.

- Oui, une vraie ressemblance. On a la même pilosité. Même pas tu reconnais ton père. C’est comme si je te confondais avec le type, là-bas.

Je montre d’un signe de tête l’acteur James McAvoy. Sauf que moi, je suis un bon père, celui qui reconnaît ses enfants ! De nouveau je lève les yeux au ciel. La soirée continue et plus le moment de l’ouverture de la cérémonie approche, plus je stresse. Je me ronge les ongles et tape du pied.

- J’aurais dû la prendre, cette marijuana.


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MessageSujet: Re: « standing in the hall of fame. » •• flashback. « standing in the hall of fame. » •• flashback. EmptyVen 11 Avr - 11:29



J'ai beau être fier du film dans lequel j'ai joué, je me sens encore en complète insécurité parmi tous ces acteurs talentueux qui frayent avec les invités ce soir. Assis à côté de mon père, j'ai l'étrange sensation d'être un enfant de quatre ans qui ne veut pas lâcher la main de ses parents le premier jour où il va à l'école. Si j'avais eu le temps d'avoir une carrière ayant un peu de mal à décoller, je pense que j'aurais sans doute mieux géré toute cette pression, mais être nommé directement sans être passé par la case "galère", ça me donne le vertige. Je tourne la tête en direction de l'acteur qu'il me désigne, histoire de me changer les idées. James McAvoy. "C'est un Écossais, on comprend rien à c'qu'il raconte de toutes man… Aïe !" Une tape à l'arrière de la tête de la part de Fassbender. "T'es Irlandais, toi, ça n'a rien à voir !" rétorquai-je en frottant l'arrière de mon crâne, puis je prends un air à moitié vexé. Pourquoi ? Parce qu'il a raison, on se ressemble beaucoup, lui et moi. Et tout le monde sait que Kilian Salaun n'aime pas avoir tort… tel père, tel fils. "J'ai de plus beaux yeux et moins de cheveux blancs." Le menton en l'air, la fierté bretonne à l'état brut, je croise les bras sur mon torse. Comme quoi, se gonfler d'orgueil peut faire évacuer la tension. Les lumières se tamisent, l'ouverture approche, tout comme Ellen DeGeneres qui se place sous la poursuite. J'ai une pensée pour mes grands-parents et mes amis qui doivent être devant la télévision à cette heure-ci, probablement aussi stressés que l'est Papa Ours sur le siège d'à côté. Je pose ma main sur la sienne – ou du moins celle qui n'a pas les ongles qui saignent – et je lui chuchote à l'oreille pendant le monologue de la célèbre animatrice. "DiCaprio est à quelques sièges de nous, il lui reste peut-être de la drogue du Loup de Wall Street. C'était probablement de la farine, mais au point où tu en es…" ironisai-je avec un air pourtant très sérieux. Il y a cinq minutes, j'étais encore aux toilettes à cause de mon angoisse et, maintenant, je me moque de l'homme qui a voulu me réconforter. Ca, c'est typique de la famille aussi. Je finis par sourire face à l'expression de son visage. "Oh, si on peut même plus plaisanter…" Le monologue d'ouverture suit son cours et on y reconnait sans mal les talents d'humoriste de l'animatrice blonde. Si d'ordinaire, je ne suis pas friand des talkshows, l'humour de DeGeneres est percutant, ironique et parfois d'une grande finesse. L'hilarité ne tarde pas à gagner la salle car son speech a le mérite de moquer les nominés mais également de les mettre dans la lumière. D'ailleurs, la lumière tombe sur les deux Salaun quand son regard s'arrête sur nos sièges. "Mesdames et messieurs, ce soir n'est pas un soir comme les autres. Pour la première fois, les Oscars accueillent une sortie scolaire tout droit venue de la France ! Après nous avoir envahi avec leur nourriture, voilà qu'ils prétendent s'octroyer les places de choix du cinéma : accueillez bien fort Kilian Salaun, nominé dans la catégorie Meilleur acteur." Je rougis légèrement et souris tout de même sous les applaudissements et les rires de la salle. Ellen s'approche, s'accroupit et prend une mine niaise volontairement surjouée. "Alors, trésor, on est venu avec Papa ? Il est gentil, ton papa ?" Ca continue. J'hoche exagérément de la tête et me met à rire, pas vexé le moins du monde, et encore moins lorsqu'elle désigne une autre star du doigt. "Si tu ne sais pas bien comment ça fonctionne, tu iras demander à mamie Meryl Streep là-bas, ça fait 18 fois qu'elle est nominée, elle connait la maison !" L'actrice concernée pouffe de rire et secoue la tête, tandis que l'animatrice de la soirée s'approche de Logan en lui tendant un micro pour qu'il le prenne. "Donnons la parole au papa… Bonsoir Monsieur. Ah, je remarque que cette année encore, on s'est arrangés pour mettre les moins moches au premier rang, vive la démocratie. Encore raté, Cumberbatch !" lança-t-elle à l'acteur en désignant Hugh Jackman et mon père. "Logan, me semble-t-il, c'est ça ? Alors, Logan, est-ce que si le fiston gagne ce soir, vous lui avez promis un tour à Disneyland ? A moins qu'il soit trop turbulent, racontez-nous… Chéri, laisse ton père parler, c'est impoli de couper la parole aux adultes." ajouta Ellen en me voyant protester. Et voilà qu'elle s'amuse même à me taper gentiment la tête en s'asseyant sur l'accoudoir entre mon père et moi. Logan Salaun a la parole, sous les projecteurs et l'objectif des caméras.
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MessageSujet: Re: « standing in the hall of fame. » •• flashback. « standing in the hall of fame. » •• flashback. EmptyLun 5 Mai - 21:31

« standing in the hall of fame. » •• flashback.
Kilian & Logan





- Si tu l’dis, fiston.

J’ai fait la navette entre James McAvoy et Killian. Effectivement, la ressemblance est frappante. Mais il paraît que l’on ressemble tous plus ou moins à une célébrité. Malheureusement, encore faut-il qu’elle nous plaise. Pour ma part, Hugh Jackman, j’estime que c’est la classe. Je comprends mieux pourquoi Caitlin m’avait fait tenir des couteaux et fourchettes entre chaque doigt, pour que je ressemble à ce très sympathique Wolverine. Quant à Kilian, lui, sa ressemblance se prêtait à l’acteur écossais qu’on lui avait désigné un peu plus loin. Oui, il y avait des airs de ressemblance, mais contrairement à mon fils indigne, jamais je ne les aurais confondus ! Nah !

Finalement, les lumières se concentrent sur la scène à l’arrivée d’Ellen DeGeneres. La célèbre animatrice d’un Talk Show, connu mondialement. Cette femme, aux allures de garçons manqués, est très appréciée, notamment par moi. Son humour est toujours franc, quitte à ridiculiser et c’est ce qui fait rire. Le tout est d’accepter un minimum l’autodérision. Et sincèrement, elle est sexy, non ? En tout cas, elle est très à mon goût. Oh mon Dieu ! J’ai l’impression d’avoir ressenti Cheyenne me donner un coup de poing dans l’épaule. Grrr… !

Je commence sérieusement à stresser. Kilian aussi mais lui ne semble pas vouloir l’avouer. Moi non plus d’ailleurs. Mais nous nous connaissons assez bien pour comprendre ce que l’autre ressent sans avoir à utiliser de mots. De la drogue ? J’avoue que pour le coup, je ne serais pas contre un petit pétard. En cachette. Oh c’est bon ! Juste une fois ! A la That ‘70s Show. En attendant, je tourne la tête vers mon fils avec de gros yeux.

- Sois beau, et tais-toi.

Je lève les yeux au ciel. Qu’ai-je fait pour mériter un fils comme lui ? J’ai vraiment dû faire le mal dans une vie antérieure…

¤¤¤

La cérémonie débute dans un long monologue de l’humoriste DeGeneres. Beaucoup en prenne pour leur grade et à chaque fois que cette femme blonde prend la parole, des vagues de rire déferlent sur la salle. Ils prennent tous cher, et ça m’amuse grandement ! Enfin, jusqu’à ce que la lumière se pointe sur nous. Le coude posé sur l’accoudoir, je place ma main contre mes lèvres avec un faux air pensif, du genre « Ah ? C’est nous qu’on montre ? Je n’avais pas remarqué ! ». Dommage, cette tentative de diversion ne fonctionne pas. Bon heureusement, c’est à mon fils qu’elle s’adresse. Mon cœur bat la chamade et finalement, j’applaudis également mon fils en l’observant avec un regard on ne peut plus fier. A noté qu’il n’a pas besoin de faire preuve de notoriété pour que je sois fier de lui. Mais il faut avouer qu’il a tout de même fait un pas de géant avec facilité là où certains luttent depuis des années sans rien décrocher. Finalement, Ellen s’approche et s’accroupit. Oui, Papa est là. Je me mordille la lèvre inférieure avec amusement. Une chance, nous sommes doté d’autodérision.

L’idée que mon fils soit le petit nouveau de cette grande société m’amuse beaucoup. Mes pensées s’envolent néanmoins très vite lorsque l’animatrice s’approche de moi. A son compliment, je me sens légèrement rougir, même si cela n’est qu’à peine visible. J’esquisse un sourire amusé et hoche la tête lorsqu’elle me demande si mon prénom est bien Logan. Finalement elle s’installe sur l’accoudoir entre Kilian et moi et me pose une question. Un sourire sadique s’inscrit sur mon visage lorsque je vois mon fils tenter de protester. Non fiston, ce soir, tu prendras cher. Niark, niark, niark !

- Comment avez-vous deviné ? Après tout, s’il gagne, il faudra bien qu’il aille dire la bonne nouvelle à ses frères, les six nains. N’est-ce pas, Grincheux ?

Face aux rires de la salle, Ellen DeGeneres fait de gros yeux avec un sourire non dissimulé. Oui, ça vanne ce soir. Mais rien n’est méchant là-dedans. Et je sais très bien que Kilian me rendra la pareille très rapidement, par exemple en expliquant qu’en allant à Disney, Baloo pourra enfin retrouver Mowgli ! Le regard taquin, je tends le bras pour ébouriffer les cheveux de mon fils. Je mime même un « Je t’aime » avec mes lèvres, comme pour me faire pardonner, même si mon amusement est plus que visible.


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MessageSujet: Re: « standing in the hall of fame. » •• flashback. « standing in the hall of fame. » •• flashback. EmptyJeu 12 Juin - 21:52



En voyant que l'humoriste se cale sans gêne entre nous, je lève les yeux au ciel en frottant mon front avec amusement. Plus à l'aise que moi, je sais que mon père ne va pas manquer de répartie lorsqu'elle va s'adresser à lui... et ça ne manque pas. Les nains ? Classique. Tandis que la salle se met à rire aux éclats, je ne peux m'empêcher d'être transporté plusieurs années en arrière, lorsque Logan faisait encore salle comble à Paris sur les planches. J'en oublie pendant une poignée de secondes de répondre, comme si ce simple souvenir me paraissait plus réconfortant que le gouffre face auquel je me tenais depuis le début de la soirée. C'est la main de mon père dans mes cheveux qui me ramène droit dans l'arène, je me penche pour l'éviter en lui jetant un regard narquois à la manière d'un chat qui échapperait à la caresse du pauvre hère qui a cru s'octroyer le droit de le toucher. J'attrape le micro que me tend Ellen sans lâcher Logan du regard avec un sourire jusqu'aux oreilles. "Une blague sur ma taille, comme c'est original... Ce sont ceux qui en parlent le plus qui en sont le plus souvent complexés, tu sais... Et j'me sens pas "nain" à tous les niveaux, moi." Les rires repartent de plus belle dans la salle, renchéris par Ellen qui tape dans ma main en signe de solidarité. À côté de nous, Jackman et sa femme sont écroulés, de même que Fassbender qui me colle une tape sur l'épaule au passage. La maîtresses de cérémonie finit par se lever et reprendre le micro en main. "On va laisser les hommes parler chiffons entre eux, pas vrai les filles ? Ce qui nous amène à la première catégorie qui..." Tandis qu'Ellen continue sa présentation, j'adresse un sourire à la fois taquin et complice à mon paternel, immortalisé par la caméra. Qui aime bien châtie bien, non ? Et je sais que Logan est du genre à vite jouer des épaules quand on le pique dans sa virilité. Ce moment aura au moins eu le mérite de nous détendre alors que la cérémonie récompense en premier lieu la meilleure actrice de l'année. Les applaudissements envahissent la salle et, soudain, je m'aperçois que voir la lauréate quitter la scène à l'issue de son discours signifie que la catégorie suivante est la mienne. Jennifer Lawrence monte pour présenter les nominés. "J'vais vomir, je me sens pas bien..." grognai-je à mon père. Sans lui demander son avis, je prends sa main et la serre comme si j'étais un gosse de cinq ans la première fois qu'il va à l'école. Les nominés sont donnés, j'essaie à peine de faire bonne figure en entendant mon nom à côté de tous ces acteurs prestigieux et mille fois plus expérimentés que moi. Je déglutis, mon cœur frôle l'attaque à force de battre à pleine vitesse. L'enveloppe est ouverte. Elle prend son inspiration. Et l'Oscar est attribué à... "Kilian Salaun." Un gong vient de résonner dans mon estomac et l'onde se propage à toutes les zones de mon corps. Kilian Salaun. C'est moi, Kilian Salaun ? Sûr qu'il n'y en a pas un deuxième dans la salle ? Ce que je ne sais pas encore, c'est que dans leur salon à San Francisco, mes grands-parents viennent littéralement de bondir de leur canapé pour crier victoire devant leur écran de télévision. Tandis que ma grand-mère se lance dans une danse de la joie improvisée, mon grand-père se rue sur la bouteille de champagne pour faire sauter le bouchon, non sans en renverser pratiquement la moitié tant il est sous le coup de l'émotion. Ils s'embrassent, pleurent de joie... Et moi, dans cette salle, je suis comme abasourdi. Je sens mon père me soulever du fauteuil et me serrer de toutes ses forces contre lui en disant je ne sais quoi. C'est en sentant son parfum que je me sens comme projeté à nouveau dans mon corps. Je passe mes bras autour de ses épaules et le serre en retour. Le trop plein d'émotions accumulées me fait pleurer contre la veste de son costume. Je n'arrive même pas à parler, à réaliser que toute la salle est debout pour applaudir, ou que les caméras diffusent ces images à travers la planète. Je suis tout seul avec mon père pour l'un des plus grands moments de toute ma vie. Et pour une fois, il est heureux, ce moment. Tout simplement. Lorsque je sens l'étreinte se desserrer un peu, je me rends compte qu'il faudrait que je monte sur scène pour aller le chercher, cet Oscar. Je renifle et titube tant bien que mal jusqu'aux escaliers que je monte lentement. Les yeux rougis, je lève le regard vers Jennifer Lawrence qui me prend dans ses bras en me murmurant qu'elle est ravie et que c'est entièrement mérité. Je bredouille un remerciement et, quand je tourne la tête vers le micro, je vois enfin l'ampleur de la salle. Toutes ces actrices et tous ces acteurs, réalisateurs connus sont debout pour applaudir. Des gens dont je me dis bêtement que j'ai les DVD à la maison... Incapable d'en placer une, la standing ovation dure un moment qui me paraît être une éternité, lorsque mes yeux se posent sur le siège vide à côté de mon père. Pourtant, je ne le vois pas vide, il est occupé par quelqu'un. "Maman..." soufflai-je dans ma barbe, loin du micro. Elle est là, assise dans une longue robe noire, sublime comme dans mes souvenirs. Pendant cet instant irréel, je ne suis plus en état de choc, mes yeux fixent ce fauteuil avec un sentiment de sécurité et de sérénité. Elle me sourit en retour, je jurerai qu'elle murmure un "je t'aime" avant qu'un cameraman ne passe devant le siège et, soudain, elle s'est évaporée. N'était-ce qu'une hallucination ? Je cligne des yeux et regarde le micro avec un peu plus d'assurance. "Je... Merci, merci beaucoup, c'est... Bon sang, je vais me ridiculiser jusqu'à la fin de ma vie, j'avais pas prévu de gagner, donc... J'ai pas prévu de discours non plus, en fait..." Mes mains tremblent sur la statuette que je sers de toutes mes forces, à m'en faire blanchir les jointures. Des rires amusés et attendris s'élèvent dans la salle alors que je reprends. "Je remercie toute l'équipe du film, Danny Boyle pour m'avoir donné cette chance extraordinaire de faire partie de cette aventure qui a... qui... qui a chamboulé ma vie..." Je déglutis en détournant le regard, luttant pour ne pas pleurer à nouveau. Tant pis si, pour une fois, mes amis et autres ne me voient pas comme Grincheux, je n'arrive pas à me retenir. Et puis Grincheux, c'est un grand émotif qui a de la pudeur. Je suis le plus jeune acteur à avoir reçu cette distinction, ce n'est quand même pas rien. "Merci à Michael Fassbender qui m'a beaucoup aidé à apprivoiser le rôle et aussi le métier d'acteur... J'oublie des gens... Rosario Dawson, la production, vous tous pour vos encouragements ce soir, et..." Cette fois, je me tourne vers Logan avec le micro pour le fixer droit dans les yeux. "Et j'aimerai avant tout remercier l'homme qui a été le modèle de toute une vie. Dans les bons comme les mauvais moments, c'est lui à qui je dois la vie et à qui je dois d'être ici ce soir. Il a été, il est et il restera aussi le plus grand acteur que j'ai jamais connu. Désolé, les gars, j'suis pas impartial..." glissai-je en regardant le public tandis qu'un rire s'élevait dans l'audience. En écrasant une larme sur mes joues humides, je fixe mon père à nouveau. "Papa, merci d'avoir été là et d'être là pour m'accompagner. On aura peut-être mis le temps avant de se retrouver, mais... Ça valait le coup d'attendre, hein ?" Je laisse à nouveau quelques larmes s'échapper en riant un peu. L'humour pour essayer de se contenir, c'est un truc de famille. "Puis j'aimerai finir en dédiant cette statuette à cet autre modèle qui, je le sais, est quand même là ce soir. Maman, j'espère que tu es fière de ton garçon et je... je t'aime très fort, merci de veiller sur moi." J'embrasse le sommet de la statuette et le lève au ciel en fermant les yeux. Les applaudissements retentissent à nouveau tandis que je redescends les marches tout doucement afin de ne pas tomber parce que je tremble trop. Une fois assis près de Logan, je le regarde en fronçant un peu les sourcils. "T'as pas un mouchoir...? J'ai pris un gros rhume, je crois..." Ça, c'est "je suis ému" en langage Salaun.
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MessageSujet: Re: « standing in the hall of fame. » •• flashback. « standing in the hall of fame. » •• flashback. EmptySam 12 Juil - 16:21

« standing in the hall of fame. » •• flashback.
Kilian & Logan




Entre Kilian et moi, les taquineries ont toujours été présentes. Et si je le charrie sur sa taille, je sais qu’il va répliquer… sur ma virilité. Oui, « original » a-t-il dit. J’esquisse cependant un sourire amusé, pas le moins du monde vexé. Si je l’étais, je ne ferais que lui donner raison. Cependant, je reste particulièrement fier d’une virilité bien portante et de taille plus que raisonnable. J’ai d’ailleurs de la chance, car avec ma taille et ma musculature, ça aurait fait étrange d’en avoir une modeste. Bref, là n’est pas le sujet.

- T’es vraiment en train de parler de ma… c’est glauque, je suis ton père ! Mais maintenant, je vais devoir baisser mon pantalon devant tout le monde pour te donner tord.

Rappelais-je en riant. Finalement, la maîtresse de cérémonie reprend son discours car si elle restait là à nous écouter nous lancer des pics, nul doute sur le fait que nous en aurions pour la soirée, jusque très tard. Je ne reprends totalement mon sérieux que lorsque l’on cite les nominés de la catégorie « meilleur acteur ». Mon stress monte d’un coup, bien que je ne montre rien. Et déjà, je sens Kilian s’agiter comme un gosse.

- Serre les dents. Vu que tu as porté un appareil dentaire et que tes dents sont parfaitement alignées, ça ne devrait pas faire ‘‘passoire’’.

De rien pour l’image. En attendant, plus les secondes passent et plus je stress. Quand l’enveloppe est ouverte, je retiens mon souffle. Dépêche-toi, Lawrence, où vais tomber dans les vapes ! Et là, le nom de mon fils est prononcé au micro. Je me sens défaillir quelques secondes, le temps d’accuser le coup. Puis c’est un large sourire de bonheur qui se dessine sur mes lèvres, atteignant mes oreilles. Je me lève et serre mon fils dans les bras. Je suis fier de lui. Je l’aurais bien évidemment été même s’il n’avait pas été nommé, car il a déjà parcouru un chemin de folie à lui tout seul. Et là, il vient de réaliser un rêve.

- Je suis fier de toi, fiston.

Kilian fond en larmes. Des larmes de joie qui me réchauffent le cœur et qui prouvent à tous que ce jeune homme possède une véritable passion et qu’en rien l’argent est sa motivation. Je le pousse à monter sur scène récupérer ce qu’il a gagné. Et lorsqu’il s’y dirige, je me sens anxieux, comme si je montais à mon tour sur les planches. Une sensation que j’avais oubliée avec les années. Le trac. Et aujourd’hui, je redécouvrais cette sensation pour mon fils. Soudain, je sens une main se poser sur la mienne, fixée à l’accoudoir de mon siège. Je tourne la tête et croise le regard de Sasha. Pourtant, aucune surprise ne se lit sur mon visage. Au contraire, c’est un sourire qui s’y dessine, conscient qu’il ne s’agit là que d’une hallucination, et que j’ai bien pris conscience de son décès. Elle me sourit à son tour, et nos doigts s’entremêlent. Mais déjà, notre attention se repose sur notre fils. Elle murmure finalement un « Je suis fière de vous deux » à mon oreille. Un caméraman passe devant nous et lorsque je retourne la tête vers Sasha, elle a disparu. Une pointe au cœur, je souris néanmoins.

Kilian commence alors un discours improvisé. Ce n’est que lorsqu’il se tourne vers moi que mon cœur loupe un battement. Non, pudeur, Kilian, pudeur ! Trop tard, il continue de parler. Je me retiens de verser une larme et pour cela, je dois me contenir avec force. Sa blague qui amuse l’audience me fait également sourire et m’aide à reprendre contenance. Oui, nous aurons pris du temps à nous retrouver, mais même si c’était à refaire, je n’hésiterais pas une seule seconde. Mais lorsqu’il s’adresse à sa mère, là, une larme traitresse coule le long de ma joue, jusqu’à la commissure de mes lèvres. Oui, elle est là ce soir, aux premières loges, présente pour accompagner son fils dans chacun de ses pas. Touché en plein cœur, j’ai besoin de me ressaisir, alors que les caméramans voient en ce trop plein d’émotions, une histoire qui ne peut qu’attirer les médias. Ainsi, ils braquent leur caméra sur nous.

- Ah, c’est toi l’enfoiré qui me l’a refilé, ce rhume ?

Pudeur, bonjour ! Bon, pas trop non plus. J’essuie mes larmes et vins embrasser mon fils sur la tempe.

- Ta mère doit être très fière de toi.


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MessageSujet: Re: « standing in the hall of fame. » •• flashback. « standing in the hall of fame. » •• flashback. EmptyDim 20 Juil - 21:08



Je tiens à peine sur mes jambes, heureusement que nous sommes au premier rang afin d'éviter une chute mémorable. J'esquisse un sourire en prenant le mouchoir que me tend mon père, et je me mouche d'une façon assez peu discrète, il faut le reconnaître. Et il y a de l'écho car, visiblement, Logan produit exactement le même son. Quand on vous dit que le père et le fils Salaun forment un sketch à eux seuls… Il me parle de ma mère, une boule se forme dans ma gorge. Je me contente d'hocher la tête sans lui répondre, un sourire crispé sur les lèvres. Parler d'elle est toujours extrêmement délicat, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle les gens autour de moi n'osent pas aborder le sujet : ils attendent que ce soit moi qui le fasse. Mais ce soir, je me sens épaulé par mes deux parents, chacun à leur manière. Mes mains restent vissées sur la statuette, comme si j'avais peur qu'elle s'évapore, que tout ceci disparaisse et n'ait finalement jamais eu lieu. Pour être honnête, je ne prête qu'une attention secondaire au reste de la cérémonie qui se déroule sur des chapeaux de roue. Un selfie entre célébrités, une maîtresse de cérémonie déguisée en fée, et j'en passe… J'ai l'impression qu'une bulle s'est formée autour de mon siège et m'éloigne un peu du monde réel. Malgré tout, mon visage et mon regard restent parfaitement alertes afin de sauver les apparences, mais mon esprit est à mille lieues d'ici. Lorsque la remise des prix touche à sa fin, nous sommes invités à nous lever pour partir en direction de la soirée privée où quiconque parmi les invités peut se présenter. Un signe de la tête de ma part invite mon père à me suivre pour que nous y allions. Je suis fatigué, c'est vrai, et surtout très remué de tant d'émotions, mais j'ai vraiment envie de participer. Lâcher les vannes, rencontrer du monde sans aucune caméra ni journaliste autour. Et au-delà de ça, j'y vois l'occasion de faire en sorte que Logan retrouve "ses marques". Je le tire par la manche alors qu'il dévisage Brad Pitt avec un air assez embarrassé. "Allez, viens, ils mordent pas… enfin, pas tous…" lançai-je en désignant Cameron Diaz d'un léger mouvement de tête, tandis qu'elle me fixe des pieds à la tête avec un air de prédatrice. Merci, mais non merci. J'ai actuellement une autre blonde qui m'obsède et, chez elle, tout est naturel. Sans commentaire. "Après tout, tu sais ce que c'est, ce genre de fête." Je me souviens d'une fin de représentation collective à Paris où, après m'avoir pris sur ses épaules sur scène, face au public, nous avions rejoint sa troupe d'humoristes à l'occasion d'une soirée dans un restaurant chic sur près de la Tour Eiffel. J'avais à peine six ou sept ans, mais je n'avais d'yeux que pour Logan qui coulait d'un artiste à un autre avec une facilité déconcertante. Poignées de mains aux célébrités, toast avec le producteur, discussions animées avec certains collègues… il donnait l'impression de connaître tout le monde, et tout le monde semblait réellement apprécier sa façon d'être. Cheyenne l'a aidé à redevenir un homme en partie semblable au père que j'ai connu, à lui de mettre ses talents à l'épreuve. Je commande un cocktail sans alcool au barman puis, d'entrée de jeu, quelqu'un nous aborde. "Félicitations, Monsieur Salaun !" Je souris en regardant mon père… mais lorsque je prends conscience qu'ils me regardent tous les deux, j'écarquille les yeux. "Ah, c'est moi, Monsieur Salaun ! Désolé, je croyais que c'était pour… enfin bref, merci à vous." Quoi ? Monsieur Salaun, c'est un truc de vieux, donc c'est mon père qu'on appelle comme ça ! L'homme serre ma main puis serre également celle du paternel avant d'entamer la conversation. "Je suis Joe Wright, réalisateur." Intérieurement, je plonge dans ma mémoire pour faire remonter ses films dans mes souvenirs. Orgueil et Préjugés, Reviens-moi, Anna Karénine… Ok, il connait bien son sujet, c'est même une pointure. "Je n'ai pu m'empêcher de deviner quelques petites particularités dans votre rapport père/fils, et même si la presse est à prendre avec des pincettes pour sa tendance à exagérer des faits d'ordre privé, je suis pour le moins intrigué par votre histoire, à l'un comme à l'autre." achève-t-il en posant ses yeux sur mon père. Je fronce les sourcils en creusant un peu ma ride du lion – héritage du bonhomme juste à côté. "C'est sans doute prématuré, mais il s'avère que j'envisageais de réaliser un film à propos d'une histoire de famille entre père et fils… est-ce que vous seriez disposés à me parler un peu plus de vous, d'ici quelques temps ?" L'offre est relativement tentante, je dois dire, mais je m'abstiens de parler pour l'instant. Il n'y a pas trois semaines, je plaisantais avec mon père de faire un film sur nous deux… mais là, c'est du sérieux. Mes yeux se posent sur Logan car je ne veux pas le forcer. L'influencer, à la rigueur… mais ça mérite réflexion. Reste à voir si, de son côté, il aura enfin le cran d'enfiler à nouveau son costume d'acteur. "Ca fait un certain temps que je dis qu'au lieu de donner des cours sans arrêt, il ferait bien de se montrer un peu, vous prêchez un convaincu…" plaisantai-je en donnant un coup de coude au grand Breton. Beaucoup de paramètres entrent en jeu, néanmoins, donc j'attends de voir ce qu'il en pense avant de me prononcer.
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