« A jamais dans ton ombre. »

   

Lysa & Alec

Vacances. L'été est là. Partir de San Francisco est une chose aisée, partir sans réel but et sans réel espoir en est une autre. Dans la précipitation, l'on fait des choix idiots et l'on n'a généralement pas le temps de vérifier les informations que l'on obtient. C'est pour ça que je suis ici, à Orlando. A regarder les filles bronzer, les gamins courir et remonter sur les toboggans qu'ils viennent de descendre. L'effervescence des vacances, des 'no limits' se font sentir. Ma douleur n'en est que plus lancinante, dans ma poitrine, un vide est présent et pourtant je n'ai pas réellement ce cœur que tout le monde semble avoir, ce qui sert à ressentir des émotions. Du moins, à mes yeux, je n'en ai pas, vu le nombre de personnes à qui j'ai du mentir ou omettre de révéler des choses. Encore aujourd'hui, ce cœur est présent pour me rappeler une douleur que je n'oublierais jamais. Avoir un cœur et penser ne pas en avoir un est une pensée tout à fait paradoxale je l'accorde, mais je ne suis pas un être simple, je suis compliqué et j'ai tendance à compliquer les choses pour que ma vie devienne un véritable parcours du combattant. Bien sûr, sans que je ne le veuille et que je ne le prévois. Qui peut prévoir les conséquences de ses choix ? Personne ne le peut, et bien vantard celui qui oserait le dire. J'ai fait des choses et maintenant je dois les assumer, me faire excuser et aller de l'avant. Il est bien plus facile à le dire qu'à le faire, voilà ce qui m'attend, cette tâche ne me convient pas du tout, mais si je veux garder les personnes qui me sont chères près de moi ou bien avoir une chance à ce qu'il me reparle un jour, je dois faire ce pas. Lysa. Où est-elle ? Je la cherche désespérément mais je sais que j'ai une chance sur dix milles de la trouver ici, je n'ai même pas pu vérifier la véracité de l'information et pourtant aujourd'hui j'en suis là. A la recherche de ma blonde. Là où j'ai commencé à couler. C'est par elle, depuis le début, elle m’obsède et je ne sais pas comment faire pour m'excuser sans qu'elle ne fuit ou qu'elle ne crie au danger que je suis peut-être à ces yeux. Il est vrai que je pourrais être un danger, mais j'ai pris conscience de cette part de moi à présent et je ne pense pas que cela se reproduira. J'aime à avoir le contrôle de ma personne et le fait que moi-même je me contrôle de façon qui me déplaise me reste en travers de la gorge. Il me faudrait un petit coup de pouce du destin pour la retrouver et un coup de main plus précisément pour qu'elle ne parte en me voyant. Évidemment, je ne m'attends pas à ce que tout cela puisse se faire exaucer, cela serait bien trop beau et bien trop incroyable pour que le destin m'aide une fois dans ma vie. Et à en croire les cris de détresses que j'entends, je ne suis pas le seul à avoir besoin d'un coup de pouce du destin. De ma nature extrêmement curieuse je me rapproche du bassin de quelques mètres et y voit un corps qui ne remonte pas, why ? Personne pour la sauver ? Il ne faut pas réfléchir dans ces cas-là et y aller direct. Sans même enlever mon t-shirt je plonge à l'eau et m'en vais récupérer le corps de ce qui semble être une jeune fille aux rondeurs que je sens, la prenant par la taille et la remontant rapidement, une fois à la surface je la mets sur le dos et l'amène sur les rebords de la piscine et la porte allonger dans mes bras et la pose à même le sol. Une fois les cheveux blonds de la demoiselle écartée je bloque. Lysa.

Que fait-elle là ? Vacances ? Pourquoi était-elle en train de se noyer ? A cause de moi ? Est-ce que je lui attire les malheurs ou bien est-ce à cause de ma présence ici qui l'est potentiellement choquée ? En tout cas, je n'agis pas et ça se voit, je reçois un coup dans le dos, léger, pour me dire de faire quelque chose. C'est vrai, elle n'est pas sorti d'affaire et des excuses à un cadavre ne m'aideront pas. J'hésite au fond de moi, mais mon corps n'hésite pas, il va réaliser ce que je voulais depuis dix ans maintenant. Je recule un peu sa tête, demande aux gens de reculer avant de pincer son nez et de lui faire du bouche à bouche. Ne l'embrassant même pas au passage. Le contact de ces lèvres aux miennes à un effet électrique, je me sens attaché à elle mais je ne dois pas que lui redonner de l'air. Rapidement, mes mains s'activent sur son corps pour redonner du pouls à son cœur, de lui redonner une nouvelle vie, si je puis dire. Une belle façon de sortir les choses de leur contexte. Je répète plusieurs fois les gestes sans remarquer qu'elle revient à la vie dans des toussotement légers qui expulse l'eau qu'elle avait dans les poumons « Allez Lysa, ne me laisse pas comme ça, tu n'as pas le droit ! » Petit message impersonnel et déclaration de faiblesse masculine, la honte. De nouveau à son visage, je lui fais de nouveau du bouche à bouche et ne l'embrasse toujours, légèrement, avant que nos regards se croisent et que je sois surpris une nouvelle fois et recule d'un bon pas. « Dé.. dé.. désolé !! » Dis-je en me relevant précipitamment et de partir en poussant les gens afin d'avoir un chemin clair, en espérant qu'elle ne m'est pas reconnu et qu'elle n'ai pas cru que je l'embrassais alors que le goût léger de ces lèvres et rester ancré sur les miennes. Essayant d'échapper au 'hourra' de ma performance pour la sauver, je fuis la foule et essaye de retrouver ma serviette et mes affaires.


   

   

« A jamais dans ton ombre. »

   

Lysa & Alec

Me remercier ? Avait-elle le cerveau noyée sous une tonne d'eau encore pour dire de tels inepties ? Ce que je redoute le plus est peut-être sur le point de se produire, je ne sais pas réellement quoi faire mais sa main retient mon poignet, j'ai le cœur qui bat, un cœur qui joue des siennes et qui a failli avoir peur de perdre une nouvelle fois une personne à qui il tient. Et pourtant, si elle était morte, elle ne l'aurait jamais su. Je ne vois pas comment je pourrais lui dire que je crois l'aimer, du moins je suis attirée par elle d'une manière que je n'arrive ni à comprendre et encore moins à expliquer, mais c'est ici, présent. Au plus profond de mon être je sais qu'elle et moi sommes liés par une force destructrice qui est, d'elle ou moi, m'anéantira ou me fera un bien fou. Le destin est une chose à laquelle je ne crois pas réellement, du moins, je sais qu'il m'a fait souffrir et j'espère mériter un châtiment plus clément que celui que je traverse si je viens à faire des choses qui mérite punition. Cependant cela n'arrivera pas, je viens de sauver la fille que j'aurais pu violer, tuer, alors que je ne voulais qu'être près d'elle. La démarche pour le faire n'a pas été des plus romantiques mais j'étais perdu lorsque je l'ai revu ici, totalement hors de contrôle. Mais aujourd'hui, tout est différent.. je suis différent, mais elle ne pourra pas le voir, ni me comprendre. Elle pourra seulement me jeter ce regard dédaigneux et terrifié. Je pourrais lire le dégoût et l'aversion qu'elle m'apporte et cela ne me fera pas du baume au cœur, alors non. Sa main sur mon poignet est douce et trempée, je pourrais facilement m'en défaire mais je n'en fais rien. Physiquement, pour la première fois, elle et moi sommes liés par son bon vouloir et cette pensée aussi puérile qu'est la situation et aussi pathétique est mon ressenti, me donne de la joie. Une joie.. de courte durée. Je ne me tourne toujours pas et lui laisse seulement mon poignet à son regard. Rien ne va comme je le veux. Je n'ai pas le contrôle de la situation et cela ne m'arrange pas du tout. Il est dans la vie, des moments où tout semble être contre vous, mais c'est seulement pour nous faire comprendre que la vie est faite de ces moments-là, si spéciaux qui vous redonnent un éclat aux regards des autres sans pour autant changer votre ressenti. Lysa est une fille formidable, gracieuse et terriblement attirante, pour moi. Elle est aimée et appréciée, aussi bien que par sa beauté que par son intelligence et sa nature douce et calme. Cependant, moi. Moi, je suis un mystère pour les autres. Une personne pour lequel l'on ne trouve pas d'explication logique. Une brebis égarée ou tout simplement un personnage anarchique et solitaire. Rien n'est aussi doux qu'une brebis mais rien n'est aussi fou que la solitude. Une brebis egarée prête à se faire manger. Cela aurait pu représenter l'image que je me suis faite de Lysa aux premiers instants. Mais au fond, c'est moi qui est prêt à me faire manger par la belle blonde. Moi qui suis terrifier à l'idée de croiser son regard, moi qui ai peur de lire les mauvaises émotions sur son visage. Ma gorge se noue mais je dois m'exprimer afin de trouver une issue, quelque chose pour m'échapper et ne pas me laisser avoir. Dans un léger soupir, je m'exprime enfin « Tu n'as pas à me remercier, c'est normal. Quelqu'un l'aurait fait, j'ai seulement été le plus rapide. » Modeste qui plus est. Je ne bouge pas. Mon corps s'y refuse, il veut se confronter à elle mais mon esprit est terrorisé. La brebis égarée que je suis va se confronter à une louve des plus terribles et calmes qu'il soit. La seule vue de mon visage réveillerait-il une sanglante chasseuse ? Cette pensée ne m'attire pas du tout et je me défais d'un geste sec mais pas fort de son étreinte et amorce un pas « Je dois y aller, au revoir Lysa. » Un ton triste et froid à la fois, une attitude à donner envie de s'éloigner de moi de peur d'être contaminé par ce semblant de déprime, de solitude et de mauvaise tête. Une voix cependant qu'elle connaît et qui, je l'espère, ne reconnaîtra pas.


   

   

« A jamais dans ton ombre. »

   

Lysa & Alec

Tétanisé. C'est l'état dans lequel je suis. Elle n'en démord pas et moi je me mords les lèvres. Hésitant mais toujours effrayé, Lysa me fait peur à son tour. Son regard que je supportais bien avant, son ignorance qu'elle m'a jadis portée ont été remplacés par un mépris que je ne peux supportais et que je ne supporterais jamais si elle en fait usage. Cependant, je n'ai pas le choix et je dois assumer les choix et les choses que j'ai pu faire ou commettre par le passé. Dans le présent, maintenant. Il est tellement difficile d'assumer des erreurs comme celle-ci, alors des choses qui ne sont pas réellement des erreurs mais pas quelque chose de votre fait même ? Quelque chose d'inqualifiable, je ne pourrais même pas lui expliquer si elle me demandait des raisons. Au fond, je pourrais à peine lui expliquer, mais cela dépasse le rationnel et plonge dans ma vie privée, mes souvenirs les plus douloureux, mon deuil et je n'ai pas du tout envie d'en parler, à quiconque. Je suis parti, elle est revenue. Elle me suit et quémande à me voir. Je sens déjà dans sa voix qu'elle a peut-être découvert mon identité rien qu'à ma voix, j'ai été bête en même temps, j'aurais du me taire et fuir où laisser quelqu'un d'autre lui sauver la vie. Mais je n'ai pas pu, je n'ai pu me résoudre à la regarder se noyer bêtement en s'amusant, mourir est quelque chose que l'on doit prendre au sérieux, pas la façon dont l'on doit mourir mais plutôt les regrets qu'on aurait. Mourir sans regrets serait une belle mort. Mais dans un monde où l'humain est totalement illogique de ces choix et chaque choix engendre des conséquences bonnes ou mauvaises, contre ses propres envies et désir par pur égoïsme et protection, l'humain est lâche et moi, devant Lysa, je le suis encore. Du moins, en venant ici j'espérais la voir, la croiser. Là est ma chance, bien sûr, elle pourrait crier et alerter le monde de ma bêtise, mais pour l'instant nous sommes plus dans le tas de gens, nous sommes qu'elle et moi, près de ma serviette et pourtant lorsqu'elle m'a parlé je me suis interrompu entre ma serviette et elle. Je ne me retourne pas encore. J'ai la respiration haletante et j'ai envie de fuir, comme un lâche, mais ma décision est prise. Il faut que j'assume. Je me retourne alors lentement, pour ne pas la choquer, avant de lui faire véritablement face et je pose un doigt sur ces belles lèvres. « Ne crie pas.. s'il te plaît. - Je la sollicite d'un regard, dans l'espoir d'avoir ce que je demande – Je ne suis pas là pour toi.. enfin si, mais pas pour.. te faire du mal.. je.. je.. . » Je ne sais plus quoi dire, s'excuser est une chose que je fais rarement, car il m'arrive rarement de faire du mal ou bien d'être en tort, mais là, j'ai tout contre moi alors je n'ai pas réellement le choix. J'ai balbutié comme un gamin devant une magnifique fille à qui il demanderait une danse à la Boom. Quel idiot. Je finis par reprendre, plus sûr, mais toujours gêné. Mes joues ont rougis, mon regard est posé sur mes propres pieds et j'ouvre enfin la bouche, sans pour autant qu'un son y sorte, je toussote et reprend « JE SUIS DESOLE. -Avais-je dis un peu trop fort, mais d'un coup sec, tout était sorti. - Je.. je ne sais pas ce qui m'as pris ce soir-là.. Je.. n'ai aucune excuse, je veux juste.. - S'il m'était possible de rougir à ce point, je crois que ce moment était l'un des rares, voir unique - .. je veux juste me faire pardonner, je voulais juste qu'on se connaisse.. je voulais juste que tu saches que j'étais là. » Cette dernière phrase, une phrase lourde en sens et en confidence mais qui paraît si simple. Une phrase tellement importante à mes yeux. Lysa est une femme formidable qui ressemble en tout point, hormis sa couleur de cheveux à ma défunte Gabriela. Je me sens bien près d'elle, sans que je ne puisse le comprendre et je suis totalement perdu aussi, ce qui m'effraie à chaque fois que je pense à elle. Alors maintenant, Lysa a les cartes en main, et moi, mes yeux dans les siens, j'attends son verdict.



   

   

« A jamais dans ton ombre. »

   

Lysa & Alec

Comment réagir face à ces mots durs et froids ? Comment être stoïque et faire le mâle fort alors que je souffre de son regard. Lysa est incontestablement devenu plus forte, plus forte mentalement et peut-être physiquement.. elle est encore plus sexy et c'est sans doute l'arme la plus utile chez une femme. De quoi désarçonné n'importe quel armée. Ce n'est pas réellement mon genre de m'excuser, d'être dans une position qui ne m'est pas avantageuse, mais pour espérer être bien avec moi-même et surtout avec Lysa, il faut que je passe par cette phase, celle du pardon, du premier contact, des premières discussions même si elles ne sont pas aussi normales que les autres. Elle me met dos au mur, et moi, je reste là, à attendre, à réfléchir alors que je sais quoi dire, je peux lui donner les raisons, mais ses raisons sont bien trop personnels alors je ne peux pas lui dire cela comme ça, elle en deviendra folle et moi, je serais considéré comme fou, ça c'est sûr. Alors j'hésite, j'ouvre la bouche pour parler puis la referme, plusieurs fois. De quoi l'irriter au plus au point je suppose, elle n'est pas blonde pour rien, et de plus, une femme n'est pas patiente. Il ne faut pas que je montre cette facette de moi, facette que je n'apprécie pas mais qui est bel et bien là, l'homme doux et fragile, au fond. Alors pour cacher ça, il est facile de provoquer pour ne pas se dévoiler.. « Pour quelqu'un qui vient de te sauver la vie c'est méchant de dire ça, mais je comprends ton ressenti. » Faire bonne figure, reprendre la main. Mon esprit et mon sang d'italien m'interdise d'être plus faible que ça devant une femme, mais mon éducation poli et chevaleresque m'interdise de ne pas assumer comme un  homme. Tiraillé, je cède. Il faut que je continue sur ce que je viens de commencer pour ne plus le refaire, pour ne plus me rabaisser à être celui qui s'excuse. Malheureusement, avec les femmes, ce sont généralement les hommes qui font leurs excuses. Foutus femmes. « Pourquoi te suivre ? Je ne te suis pas, j'avais toujours prévu de faire mes études à Berkeley, je ne savais pas quand c'est tout.. et puis tu ne peux pas comprendre dans tout les cas. Ce n'est pas à cause de toi, mais en partie... . C'est compliqué. - Légère pause – Tu ressembles beaucoup à quelqu'un que j'ai perdu, voilà tout, et je crois au destin, et notre rencontre fait partie du destin car à chaque fois que je vais quelque part je sais que tu y es sans que je ne puisse le prédire, seulement l'instinct. » Bien rattraper, bien cacher. Mon visage est fermé, mais montrant une certaine froideur et une certaine confiance en soi qui me permette d'assumer ce mensonge qui n'en est pas tellement un, plutôt une vérité à moitié dévoilé et qui restera sans doute ainsi pour toujours. Je la regarde toujours, et puis je me tourne. Je n'ai plus grand chose à lui dire, et si elle veut encore d'autres réponses plus compliqués que celle-là, et bien elle viendra me les poser. Je retourne sur ma serviette et m’assois dessus avant de m'allonger et regarder le ciel, pensif. Je lui ai fait une petite place pour qu'elle s’assoit, si elle en a envie, ce que je doutes, c'est pour ça que c'est une petite place.




   

   

« A jamais dans ton ombre. »

   

Lysa & Alec

Désastre. Le naufrage arrive. La situation et l'esclandre publique que j'essaie de disperser depuis que l'on s'est croisé me rattrape comme si je suis embourbé dans de la boue et qu'elle est un 4x4 tout terrain. Merde. Lysa n'est plus la même et moi je ne suis plus le même, et pourtant, elle arrive encore à éveiller quelques nerfs en moi lorsque je sens le regard des gens et surtout son manège. Je dois rester maître de moi-même, je n'ai pas à lui répondre même si elle veut des réponses claires et nets. Malheureusement pour elle, ce n'est pas dans un trait qui fait parti de ma personne. Le fait d'être clair sont pour les simples d'esprits, pour certains hommes. Les femmes ont le don de tout compliquer et c'est le cas, alors que les regards deviennent lourds mais pas encore nombreux, j'en ai marre mais je ne fuirais pas. Ces larmes sont un catalyseur chez moi, je me concentre dessus et je me mords les lèvres pour ne pas être cruel mais plutôt compatissant, faire appel à un ressenti que je n'ai pas utilisé depuis un moment me donne carrément le vertige, par chance je suis allongé. Je me relève un peu et respire. « Je ne suis pas un menteur. Je suis perdu, c'est tout, comme toute personne à un moment de sa vie, alors désolé de t'avoir pris en cible, mais non, je ne le fais pas exprès et ne le ferais jamais. Je te vois mal et ça me rend mal, et si tu veux que je disparaisse de ta vue, de ta vie, dis-le moi. Je voulais te retrouver pour m'excuser et effacer l'ardoise, mais je n'ai réussi qu'à juste m'excuser. Alors accepte mes excuses que je puisse partir et tu seras libre, tu entends Lysa ? Libre de ma torture que je te fais sans vraiment te la faire. » Au fond, ce n'est qu'une fille faible, pour être aussi obsédé par moi de cette façon qui la terrorise. Maintenant, je me sens mieux, même si j'ai avoué être faible aussi, mais pas autant qu'elle. C'est à cause de moi, mais je m'en fiche, elle se doit d'être forte et voir les larmes des femmes ne fait que me rappeler l'état de Gabriela lorsque l'on s'est parlé pour la dernière fois. Mon regard ne peut supporter ça et je lui tourne dos. J'en ai assez de me faire torturer par mes propres souvenirs, alors je fuis réellement cette fois. Je finis par me lever et par la regarder, pleurée comme une fillette abandonnée. Je n'attends qu'une chose, sa réponse. Une fois qu'elle me l'aura donner, je partirais et disparaîtrais sûrement. En attendant je ramasse ma serviette et j'attends avec de l'irritation sur le visage, pour une fois, sa présence m'irrite réellement. Lysa est une femme forte, et je l'ai rendu si faible, par ma faute elle n'a pas réellement confiance en elle de la manière que je voudrais, je veux une femme, pas une chenille dans son cocon. Je n'ai que ce que je mérite en même temps, c'est ma faute si elle est ainsi, à croire qu'il me faut de la patience et la modeler selon mes désirs, mais ça ne marche plus ainsi. Ses pensées qui sont obscures et qui me font passer pour un sadique sans pitié refont doucement surface mais je les écrase et les range de nouveau, personne ne me contrôlera mise à part moi. Elle fait ressortir des choses trop sensibles en moi. « Lysa, arrête de pleurer, ça en devient vraiment triste et malsain. Bref, j'ai pas tout mon temps, je veux pas te gêner plus que ça, alors, dis-moi, tu me pardonnes ou pas ? »