En ce nouveau lundi, Andrew était de passage dans l’université. Depuis la fin de la semaine passée, jeudi, pour être exact, il avait passé ses journées avec Cheyenne. Jeudi, elle avait été envoyée à l’hôpital, après une dispute qu’ils avaient eus. Alors, il avait prit son vendredi et pendant le week-end, ils avaient pû parler de comment ils allaient aménager l’appartement de la jeune femme, pour qu’ils puissent tous y vivre. Puis, il était venu ici aujourd’hui, pour donner quelques coups de pouces à certains étudiants en théâtre. Il avait dit à Cheyenne qu’il n’en aurait pas pour longtemps et il pensait que ça serait le cas. Après avoir passé une demi-heure avec les étudiants, il les avait laissés partir. Il alla ensuite dans les coulisses de la salle, il avait des choses à ranger avant d’aller rapidement en salle des professeurs, pour voir s’il avait des choses dans son casier. Alors qu’il rangeait ce qui n’était pas à sa place, il entendit un bruit de porte, mais ne fit pas plus attention que cela. C’est le fait qu’on le tire en arrière, qui lui fit comprendre que ça n’allait pas aller. Recevant un poing en plein visage, il se retrouva déstabiliser et tomba directement par terre. Essayant de voir qui était la personne qui venait de faire ça, il fronça les sourcils. Il aurait dû s’en douter !

Le jeudi, quand il était sortit de la chambre de Cheyenne, il avait appelé Maria, pour la tenir au courant. Il avait demandé son vendredi et il avait expliqué que la jeune femme avait été amené à l’hôpital. Il avait également expliqué que ça avait été après une dispute qu’il avait eue avec Cheyenne. Maria l’avait rassuré, mais il se sentait encore fautif. Puis pendant le week-end, il avait tenue la jeune femme informé comme il le lui avait promit. Il ajouta donc à ses propos, le fait qu’elle avait eu tous les symptômes pour faire une fausse couche, mais que ça avait été une fausse alerte. Sur le coup, il n’avait pas pensé que Edward aurait été mit au courant. A vrai dire, depuis la dernière fois qu’il avait vu l’irlandais, il n’avait pas pensé à lui et au fait que Maria était de nouveau avec lui. En fait, il n’avait pas suivit l’histoire du couple depuis la bagarre. Alors, en voyant Ed en face de lui, qui semblait remonté, il savait parfaitement pourquoi il venait de faire ça. Andrew considérait Maria comme sa petite sœur, d’où le fait qu’il se soit jeté sur Edward, dans un couloir. Edward lui considérait Cheyenne comme sa petite sœur, alors normal qu’il vienne le voir ici. Ils allaient s’arranger le portait à nouveau ?

Je dois faire du rangement.

Se levant, Andrew ne voulait pas se battre. D’une part parce qu’il savait que Cheyenne lui en voudrait même si ça n’était pas lui qui avait commencé cette fois-ci. D’autre part, parce qu’il s’énervait, toute la rage qu’il avait contre lui-même pour avoir abandonné Cheyenne dans son appartement jeudi soir allait sortir et il ne donnait pas chez de la peau de l’irlandais. Alors, une fois debout, il se remit à ranger les affaires qui n’étaient toujours pas à leur place, faisant abstraction de l’homme qui était toujours là.

J'ai envie de casser la gueule à Andrew Holden. J'ai envie de lui casser la gueule pour trois raisons. La première, parce que je ne l'aime pas, c'est un fait. Mais ce n'est pas la plus importante. Non, la plus importante, c'est la seconde. Il a fait souffrir Cheyenne. Ces derniers se sont pris la tête et tout ceci s'est terminé à l'hôpital. Oh, n'allez pas croire que l'homme a lever la main sur ma meilleure amie qui plus est enceinte – si ça avait été le cas, je l'aurais déjà tué, c'en était certain –, mais leur dispute avait mené à quelques complications de grossesse, si bien qu'on a même cru que la pression et le stress allaient la mener à faire une fausse couche. Cheyenne avait besoin de ralentir son rythme de vie et de se détendre. Néanmoins, avec un homme comme Andrew, cette idée semblait assez compromise. La troisième raison ? Il faut savoir qu'il est venu se battre avec moi sous prétexte que j'avais osé faire souffrir Maria. Et je comptais bien lui rendre présentement la monnaie de sa pièce. Une simple vengeance. S'il n'en était jamais venu aux mains avec moi, je me serais certainement abstenu. Mais, aussi puérile cette situation puisse paraître, je voulais lui faire comprendre à quel point ça peut être énervant de se faire agresser par quelqu'un pour quelque chose que l'on a commis à première vue, involontairement. Et je comptais bien le frapper pour les mêmes raisons qui l'avaient poussé à régler ses comptes avec moi, devant un certain nombre d'étudiants, et ce, à l'intérieur même de l'université.

J'ai bien essayé de voir Andrew en fin de semaine dernière. Pourtant, ce dernier restait introuvable. Maria m'avait expliqué la nouvelle, et le fait que l'homme ne viendrait pas travailler durant un petit moment. Pour ma part, à peine au courant, je filais déjà à l'hôpital pour voir comment Cheyenne se portait. Je suis resté plusieurs heures avec elle, dans le but de la rassurer, ainsi que de prendre soin d'elle comme je le pouvais. Je voyais avec une grande facilité qu'elle n'avait pas vraiment envie de me dire ce qu'il s'était passé avec Andrew, connaissant les tensions qui se sont créées entre nous depuis un petit moment déjà. Mais son silence ne fit que confirmer mes idées. J'allais bousiller ce mec, tant j'avais la haine contre lui. Bien évidemment, je n'en touchais mot à la future maman, bien qu'elle put certainement lire sur mon visage mon énervement soudain. On aurait pu penser que mon envie de le frapper s'estomperait avec les jours, mais non.

Lundi. J'utilisais mon temps libre pour demander à des étudiants où se trouvait le professeur Holden. On m'indiqua le théâtre. Et alors que je m'y dirigeais, je vis quelques élèves sortir de la pièce. Je les saluais brièvement puis entrais dans la salle, de façon silencieuse. Je fulminais intérieurement, et seule la ride du lion qui s'était creusée entre mes sourcils le prouvait. Mes yeux bleus cherchèrent Andrew. Personne. Je restais dans le plus grand silence et mon ouïe fine m'indiqua qu'il se trouvait dans les coulisses, certainement en train de faire du rangement. Pour en être sûr, je m'y dirigeais donc, à pas de loup. Il entra enfin dans mon champs de vision, bien qu'il fut de dos. Et, sans plus attendre, ni réfléchir – sa simple vue remontait toute la rancœur que j'avais pour lui présentement –, je le tirais en arrière pour l'obliger à se retourner. Et à peine l'eut-il fait que je lui envoyais un poing puissant en pleine figure qui l'entraîna à terre. Je serrais les dents, sourcils froncés. « Je dois faire du rangement. », me lança-t-il en se relevant. Je le poussais en arrière en plaquant violemment mes mains à plat contre son torse. « Non, tu rangeras plus tard ! Tu vas déjà m'expliquer ce que tu as fait à Cheyenne pour qu'elle se retrouve dans cet état et j'espère pour toi que tu as une bonne excuse ! » J'étais visiblement très remonté. Et c'est pour cela que je lui envoyais un second coup de poing en plein visage. En fait, je n'étais même pas sûr de vouloir qu'il s'exprime.

Comme le lui avait signalé Cheyenne à l’hôpital, Andrew ne travaillait pas le lundi d’habitude. Seulement aujourd’hui, il voulait aider quelques étudiants, avant de vite repartir voir sa compagne. Alors, une fois dans la salle de théâtre, il avait donné quelques coups de pouce à ses étudiants, avant de les laisser partir, pour ranger les coulisses. N’entendant aucun bruit, il fut véritablement surprit de se retrouver attrapé par le col et de recevoir un poing en plein visage. Mais en voyant Edward, il n’était finalement plus étonné du tout. Ne voulant pas se battre, il lui expliqua qu’il fallait qu’il fasse du rangement. S’il ne voulait pas se battre c’était parce qu’il savait que ça dégénérait il allait vraiment en venir aux mains à son tour, mais en plus de cela, Cheyenne lui ferait encore la morale, alors que pour une fois il n’aurait rien fait du tout. En même temps allé dire ça quand vous vous retrouvez amoché. Encore la première fois il pouvait dire que oui il avait mal agit, mais cette fois-ci, ça n’était pas lui qui avait cherché. Après s’être relevé, il allait pour ranger ce qui restait un peu partout, seulement il se retrouva repoussé en arrière et il sentit les mains de l’irlandais contre son torse. Ne disant rien, Andrew fixa l’homme dans les yeux et il serra les dents. Seulement, il n’eu pas le temps de parler qu’il se retrouva avec un nouveau coup au visage. Une nouvelle fois au sol, Andrew ferma les yeux, avant de les rouvrir et de fixer l’homme.

Je n’ai rien à te dire Edward. Comme tu l’as si bien souligné la dernière fois, je dois rester en dehors des affaires qui ne me regardent pas, alors fais-en autant.

Se relevant, il serra à nouveau les dents. Il avait cette envie de rendre coups pour coups, mais il ne voulait pas que ça lui apporte de nouveaux ennuis. Il savait qu’il allait s’en mordre les doigts et que Cheyenne et Maria risquaient vraiment de leurs en vouloir. Alors, une fois debout, il fit le tour par l’autre côté, pour ne pas se retrouver près de son collègue et il reprit son rangement.

Tu devrais plutôt aller voir Cheyenne si tu veux des informations. De toute façon, je ne suis même pas sûr que tu en veuilles de ma part, alors va la voir elle.

Continuant donc de ranger, il fronça les sourcils quand il vit une tâche de sang par terre. Passant sa main sur sa lèvre, il fronça les sourcils. Il avait appuyé trop fort et il voyait que sa lèvre avait prit. Apparemment le second coup de poing venait de lui ouvrir la lèvre. Génial, Cheyenne allait véritablement le tuer, même si elle devait rester allongée dans son lit. Il savait qu’elle avait les moyens de le tuer même si elle était ainsi et il ne donnait pas cher de sa peau.

J'avais envie que Andrew se défende, que l'on règle ça entre homme. Je savais qu'il en crevait d'envie, tout comme moi. Et pourtant, il se retenait. On pourra dire ce que l'on veut, mais chaque homme sait que parfois, les mots ne suffisent plus. Les tensions sont trop importantes qu'il semble nécessaire de régler les problèmes d'une façon beaucoup plus physique. Nous restons des mâles bourrés de testostérones, et même si les femmes nous le reprochent très souvent, il n'en reste pas moins que nous ne pouvions rien y faire. Et pourtant, Andrew restait étrangement stoïque, ce qui eu pour effet – je dus l'avouer – de me déstabiliser un minimum. Avait-il si peur de Cheyenne pour ne pas oser m'affronter ? Si c'était le cas, il n'était rien d'autre qu'un soumis. Certes, je savais que pour ma part, Maria m'en voudrait déjà de ce que je venais de faire si, bien sûr, elle l'apprenait. Et pourtant, ça ne m'empêchait pas de le faire. La brunette me connait assez bien pour savoir que je ne suis pas le genre de personnes a garder le silence lorsque j'ai quelque chose a dire. Et à cet instant précis, j'en avais besoin.

« Je n’ai rien à te dire Edward. Comme tu l’as si bien souligné la dernière fois, je dois rester en dehors des affaires qui ne me regardent pas, alors fais-en autant. » Je le regardais se relever une fois de plus, alors que je fronçais de nouveau les sourcils. Il m'énervait avec ce genre de paroles. C'était comme si tout allait dans son sens. Il fait toujours ce qu'il l'arrange. Là, c'est lui qui se fait emmerder pour avoir fait souffrir Cheyenne et bizarrement c'est moi le méchant. La dernière fois, c'était encore moi, même si je n'ai pas cherché la bagarre avec lui. Donc, ce genre de réflexions me faisaient davantage fulminer. La seule chose qui me fit sourire intérieurement, fut de voir sa lèvre inférieure en sang. Au moins, ça sera toujours ça de fait. Au début j'avais uniquement voulu le provoquer pour qu'on se livre dans un duel et que je lui montre toute la haine que je pouvais ressentir pour lui. À présent, c'était la colère qui parlait à ma place. « Étrangement, quand les rôles sont inversés, tu ne tiens plus le même discours. Tu veux que je te dise Holden ? Tu es tellement soumis, un merdeux soumis que tu n'oses même pas me tenir tête. T'as peur de quoi ? Que Cheyenne te donne la fessée ? C'est peut-être déjà le cas après tout. » Je fronçais les sourcils.

Puis je m'approchais de lui, non sans qu'une expression de mauvaiseté ne se lise sur mon visage. « La dernière fois tu me faisais comprendre qu'on ne doit pas faire souffrir les gens que l'on aime ? Tu me devrais également des excuses uniquement parce que tu viens de faire ce que tu m'as reproché la dernière fois. Mais ce que je regrette le plus, c'est que Cheyenne soit tombée amoureuse d'un type comme toi, et pire, qu'elle soit tombée enceinte. » Je ne lui laissais même pas l'occasion de répondre quoi que ce soit, que je poursuivais de nouveau. « T'es toujours collé à ses fesses, jaloux et névrosé. Tu ne te rends même pas compte que tu l'empêches de voir d'autres personnes sans que tu ne dises quelque chose ? Mets toi dans le crâne que tu n'es pas son père et que tu n'as aucun droit sur elle. Laisse la respirer. Enfin ça, ça tiens seulement si elle accepte que tu restes à ses côtés, ce que je n'espère pas. Tu ne te rends même pas compte qu'en la séquestrant, tu l'as rends malheureuse. Et après tu oses faire la morale aux autres ? Ouvre les yeux putain, sale égoïste ! »

Il préférait rester calme, même s’il savait que si Edward continuait il allait le démolir. En tout cas, il s’en donnerait à cœur joie. Mais il ne voulait pas que Cheyenne lui en veuille. Il avait déjà fait trop d’âneries pour en plus se battre avec Edward. Il préféra donc expliquer à l’homme qu’il ne devait pas se mêler de ses affaires. Allant ramasser d’autres affaires, Andrew compris que sa lèvre inférieure était coupée. Il resta calme, malgré cela et il continua son rangement, tout en écoutant l’autre homme parler. Quand l’irlandais parla du fait que Cheyenne devait le mener à la baguette et qu’il était un homme soumis, il se crispa légèrement, mais il continua de ranger. Quelque part il n’avait pas tort et c’était ça qu’avait retenu Andrew. Il restait calme parce qu’il savait que Cheyenne allait lui en vouloir et qu’elle allait sans aucun doute lui faire la morale. Même quand il n’avait rien fait il se retrouvait soumis. Pourquoi ? Il ne le savait même pas. Fronçant les sourcils, il se demandait pourquoi il pensait à tout ça. Il savait aussi s’affirmer non ? A vrai dire, il n’en était plus très sûr et c’est ce qui le déstabilisa. Etant dans ses pensées, il n’avait pas entendu Edward avancer. De dos à lui, il l’écouta à nouveau parler et Andrew fronça les sourcils. Il était attentif à ce que l’homme disait et il commença à serer les points. En plus des poings, il serra les dents et continua d’écouter sans couper une fois l’homme. Attrapant un objet à ramasser, Andrew en eu assez. Se retournant, il frappa de toutes ses forces Edward en plein visage. Un bon crochet du droit, qui fit ouvrir la bouche d’Andrew, ayant eu mal à sa main sur le coup. Fixant sa main, il se rendit compte qu’il avait dû frapper assez fort, mais en voyant Edward qui fonçait vers lui, Andrew fronça les sourcils et fonça lui aussi tête baissée. Deux mâles dominants qui veulent devenir chef d’un territoire ? Oh que oui, mais ici c’était chef de celui qui parviendrait à protéger sa compagne. Attrapant Edward par les hanches, il parvint à le faire tomber directement au sol. Se relevant ensuite, il fixa l’homme.

Et toi avec Maria ? Tu l’obliges à vivre aux côtés d’un condamné, ça n’est pas la séquestrer et faire en sorte qu’elle te pleure pour le reste de sa vie ?

Avoir des paroles blessantes lui aussi pouvait en avoir et si Edward voulait jouer à ça, Andrew s’en donnerait à cœur joie.

Tu devrais vraiment la laisser tranquille. En plus si mes souvenirs sont bons Ambre considère un autre homme comme son père, non ?

Haussant les sourcils, Andrew se mit à sourire en coin.

Tu m’as chauffé Edward, alors fonces, je n’attend que toi.

Ouvrant les bras, il garda son sourire et fixa l’homme. Pouvoir se défouler, ça allait vraiment lui faire du bien. Il avait tant de colère qu’il retenait en lui, que jouer des points lui ferait le plus grand bien.

Je ne fus pas vraiment étonné par le fait qu'Andrew finisse par se retourner et m'envoyer un coup de poing en pleine figure. Ce qui put me surprendre néanmoins, ce fut la violence de ce dernier qui me décrocha un râle de douleur néanmoins discret. Je me rattrapais de justesse en plaquant ma main contre un meuble qui manqua également de basculer sur le côté. Il ne me fallut pas plus de quelques secondes pour me remettre de mes émotions et de laisser ma colère reprendre le dessus, si bien que je fonçais à présent sur Holden. Ce dernier ne semblait plus vouloir se laisser faire. Il vint vers moi rapidement et notre collision m'amena très rapidement à terre. Je basculais donc en arrière, ce qui me donna une sensation de ralenti, puis une certaine chaleur au niveau de la tête. Mon crâne venait de heurter quelque chose sur le sol. Je n'aurais su dire quoi. La seule chose qui m'importait, c'était de régler son compte à Andrew.

Je n'eus même pas le temps de me remettre sur mes deux jambes que l'homme commença à m'asséner des coups de façon verbale. Les coups physiques, je ne les sentais même pas, tant ma colère était puissante. Ses paroles, par contre, réussirent à me blesser au plus haut point. « Et toi avec Maria ? Tu l’obliges à vivre aux côtés d’un condamné, ça n’est pas la séquestrer et faire en sorte qu’elle te pleure pour le reste de sa vie ? » Oui, c'est ce genre de paroles qui vous détruit, qui vous donner l'impression que la terre est en train de s'ouvrir sous vos pied. Il venait tout simplement de toucher le point le plus sensible. Je culpabilisais déjà énormément de devoir infliger cela à Maria. Elle le savait. C'est une des raisons pour lesquelles j'avais refusé de nous accorder une chance, l'été dernier. Et pourtant, la brunette avait insisté en m'expliquant qu'elle acceptait cela. Je culpabilisais donc chaque jour que Dieu m'accordait à ses côtés. Et entendre Andrew enfoncer le couteau dans la plaie me faisait mal. De plus, croyait-il sincèrement que cette situation me faisait plaisir ? Que j'avais décidé de mourir jeune ? Mais je vis davantage rouge quand il s'attaqua à ma relation avec Ambre. « Tu devrais vraiment la laisser tranquille. En plus si mes souvenirs sont bons Ambre considère un autre homme comme son père, non ? » Deuxième point sensible. Il voulait vraiment que je devienne incontrôlable en me faisant comprendre que je pourrais très bien disparaître, qu'on me trouverait bien vite un remplaçant ? Car c'était bien parti pour. Et son petit sourire en coin fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase, alors qu'il me provoquait.

De cette façon, la colère me submergeant comme rarement je lui donnais l'occasion de le faire, je me relevais d'un coup et fonçais vers lui comme une véritable furie. Plus rien n'aurait pu m'arrêter, si ce n'est peut-être l'image d'un Andrew assommé, allongé à même le sol, en sang. Mon poing rencontra de nouveau sa mâchoire avec une telle violence que je me fis moi même mal à la main. Néanmoins je l'empêchais de basculer en arrière, car j'agrippais sa chemise pour le pousser contre un meuble. « Toi tu peux remédier à tes soucis avec Cheyenne ! Tu peux choisir de ne plus agir de la sorte ! Moi qu'est-ce que j'y peux à ça ? Je ne l'ai pas choisi ! » La conscience de lui faire réellement mal ne me traversait même pas l'esprit. J'en avais presque envie et il ravivait en moins un côté violent qui me faisait peur. Et même si j'ai commencé ma carrière de grand bagarreur en étant une terreur des bacs à sable, je ne savais pas si j'étais capable d'avoir le dessus face à un homme qui a appris à se battre à l'armée. Mais je ne déclarais pas forfait. Ce fut la raison pour laquelle, dans un élan de haine, je l'entraînais vers moi et d'un violent coup de genoux, le frappais en plein estomac.

Ne pouvant se retenir plus, Andrew laissa la colère parler physiquement et il frappa Edward. L’enseignant ne s’était pas attendu à avoir aussi mal à la main, ce qui l’étonna d’ailleurs au vu de la douleur qu’il ressentait à la main. Se fonçant l’un dans l’autre, Andrew réussit à mettre son collègue au sol. Puis, il décida de l’attaquer verbalement. Autant être aussi venimeux que son ennemi. C’était bête et méchant, mais c’était la seule qu’il savait qui énerverait son ennemi. Parce que là pour Andrew, Edward était définitivement son ennemi. Commençant donc pas parler du fait qu’Ed condamnait Maria en même temps que lui, il savait que c’était un point sensible. Puis, il enchaina sur Ambre, qui avait appelé un autre homme papa au lieu d’Ed. En tout cas dans ces souvenirs, Andrew avait entendu Maria lui dire qu’à Paris, ça avait été le cas. Autant alors prendre tous ses souvenirs en compte. Puis, donnant les moyens à l’homme de le frapper, Andrew, garda un sourire en coin avant de voir son adversaire foncer sur lui. Un coup dans la mâchoire et il allait tomber, quand il se sentit qu’on le retenait par sa chemise. Sentant le tissu le serrer, il fronça les sourcils et se retrouva plaqué à un meuble. Fixant alors l’irlandais dans les yeux, il l’écouta parler et fronça encore plus les sourcils, avant de recevoir un coup de genou dans l’estomac. Passant ses bras autour de son ventre, Andrew se laissa tomber au sol. Toussant tout ce qu’il pouvait, il avait l’impression que ses poumons s’étaient décollés. Relevant la tête, il fronça à nouveau les sourcils. Posant une main au sol, il pû se mettre à moitié debout, avant de tenter de se redresser. Une fois sur ses deux pieds, il se remit à tousser, avant de passer sa main sur ses lèvres. Y voyant du sang, il pensa qu’il s’agissait de sa lèvre, mais apparemment Edward avait frappé assez fort pour lui faire cracher du sang.

Tu crois tout savoir toi aussi sur ce qui s’est passé avant que Cheyenne ne finisse à l’hôpital ? Tu crois toi aussi tout savoir n’est-ce pas ?

Relevant les yeux vers l’homme, il le fixa dans les yeux.

Finalement on n’est pas si différent si on y réfléchit bien.

Il savait que cette simple parole allait faire réagir l’homme.

Si moi je peux changer, toi tu le peux aussi, parce qu’il n’y a pas que ta maladie qui fais que tu condamnes Maria. Ton comportement le fait également et là-dessus on est encore une fois semblable.

Se redressant, il réussit à mieux respirer, mais il ne lâcha pas l’homme de regard.

Mais une chose nous différencie.

Sentant du sang coulé dans sa gorge, Andrew fronça les sourcils. Allant vers l’irlandais, il tendit son bras juste pour que son adversaire se défende. Cela fonctionna et Andrew pû se baisser pour attraper les jambes de l’irlandais et le faire chuter en arrière. Avant de se mettre entre ses jambes, pour les bloquer et le fixer dans les yeux.

Moi je ne m’apitoie pas sur mon sort. Je fais en sorte que les choses changent.

Le coup de genoux dans l'estomac que je venais de donner à Andrew fut violent, et je ne fus pas étonné de le voir tomber sur le sol en passant ses bras autour de son ventre. Je l'observais tousser, tout en faisant un énorme travail sur moi même pour tenter de me calmer un minimum et de ne pas profiter de sa faiblesse pour le rouer de coups jusqu'à le mettre KO. Et, même si j'étais fort haineux envers lui, je n'avais pas envie que les choses dérapent d'une façon plutôt dramatique. Voilà pourquoi j'essayais de me contenir et de me prouver que ça n'en valait pas la peine. Nous n'allions que nous créer des ennuis et je n'osais même pas encore imaginer comment Cheyenne et Maria allaient réagir en sachant que nous nous sommes battus. Et bien évidemment, elles allaient vite le savoir. Entre Andrew qui tousse du sang, qui a la lèvre fendue, et moi qui sens un liquide chaud couler sur ma tempe parce que ma tête a heurté je ne sais quoi sur le sol, nous allions nous trahir très facilement. Bref. Autant ne pas penser à cela tout de suite.

« Finalement on n’est pas si différent si on y réfléchit bien. » Je haussais les sourcils en entendant cette parole. Quelle blague ! Ça me ferait bien mal de devoir lui ressembler, sur un quelconque point. Physique pourquoi pas. Mais mental ? Il en était hors de question. Néanmoins je gardais le silence, en me concentrant pour canaliser toute mon énergie et ne pas foncer de nouveau sur lui pour le rouer de coup. Pourtant avouons que c'était peine perdu. C'était comme essayer de se rattraper à un fil sur le point de s'arracher. Ainsi, ses paroles arrivèrent jusqu'à mes oreilles et je n'avais pas d'autres choix que de les écouter. « Moi je ne m’apitoie pas sur mon sort. Je fais en sorte que les choses changent. » J'eus un semblant de sourire. Oui, un sourire nerveux, comme si c'était aussi simple. Oui, toujours plus facile à dire qu'à faire.

Ce genre de paroles me faisaient presque rire dans la mesure où les idiots comme lui n'arrivent pas à comprendre ce que peuvent ressentir des personnes condamnées. Comme s'il était simple de se dire : « Hop ! Je n'y pense plus ! » et y arriver. N'importe quoi ! Et donc, en contre partie, il me donnait envie de lui exploser la tête juste pour lui faire comprendre qu'il était grand temps pour lui de se la fermer. Il s'approcha de moi. Par réflexe, je me défendais en voyant sa main trop s'approcher de moi. Il profita de cela pour m'attraper les jambes et me faire de nouveau tomber sur le sol en arrière avec violence. Ma tête en repris un coup. Je gémissais de douleur. Puis nos yeux rentrèrent en contact. Mes sourcils se froncèrent, alors qu'il immobilisait mes jambes. « Réfléchis un peu crétin ! », lui lançais-je avant de lui envoyer un poing en pleine figure. Oui, il ne pouvait pas immobiliser tous mes membres. J'en profitais pour passer par dessus lui, avec acharnement. « Ne pas m'apitoyer sur mon sort ? Si je l'avais fait, je ne ferais pas de projet, je n'aurais pas d'enfants ni une femme qui m'aime ! » Je profitais de ma position de supériorité pour lui donner une nouveau coup en plein visage. « Ensuite tu ne peux pas demander par exemple à un cancéreux de se croire en pleine santé quand il se regarde dans le miroir et que ses cheveux sont tombés ! Tu peux comprendre ça ?! » Nouveau coup de poing. « J'aimerais qu'on échange nos positions pour voir comment tu réagirais. T'es confiné dans ton petit monde merveilleux. Sors en un peu ! »

Se faire insulter était une chose, mais se faire rabaisser, c’était pire que tout. Alors avec tout ce que l’irlandais lui avait dit, Andrew n’avait pas pû se retenir. Frapper physiquement, puis verbalement, il l’avait également fait. Il savait que Maria et Cheyenne allait leur en vouloir, mais Andrew s’en fichait pas mal maintenant. Alors que quelques minutes avant, il se disait qu’il allait ramasser avec Cheyenne, il n’en avait désormais plus rien à faire. Edward avait touché des points bien trop sensibles pour qu’Andrew ne réagisse pas. Il aurait bien évidemment pû partir sans se retourner et donc être à peu près tranquille, mais il n’avait pas voulu se laisser faire et il comptait bien ne pas se laisser marcher dessus. Arrivant alors à comprendre que quelqu’un part ils étaient pareils, il trouva cependant une différence. Le fait que lui ne restait pas à s’apitoyer sur son sort. Arrivant à faire tomber l’homme, Andrew se retrouva finalement avec un poing en pleine figure. Allongé sur le dos, il essaya de se redresser, mais ce fut trop tard. Edward avait reprit la parole et en plus, il faisait pleuvoir un grand nombre de coup de poings. Toujours en plein visage et Andrew sentait à chaque fois une intense douleur. Fronçant les sourcils, il n’aimait pas ce qu’il entendait, alors il essaya de se redresser, mais sans succès. Il continuait de sentir les coups pleuvoir, mais il sentait aussi que toute la force qui lui restait s’envolait au fil des minutes. Restant donc allongé, essayant juste de protéger son visage, il essayait de reprendre ses esprits. Mais ce fut sans doute le fait qu’Ed continue de le frapper sans s’arrêter qui le fit finalement bouger. Il se fichait de l’entendre dire qu’il vivait dans une sorte de monde aseptisé. Alors, il parvint à redresser ses bras, pour envoyé un coup de poing en pleine figure de l’homme et avec son autre main, il réussit à le pousser en arrière. Prenant alors la supériorité à son tour, il s’assit sur les genoux de l’homme. Les jambes ainsi bloquées, il ne pouvait même pas lui donner un simple coup de pieds. Attrapant les poignets d’Edward, il l’immobilisa ainsi complètement et il le fixa dans les yeux.

Tu t’apitoies sur ton sort, parce que ton frère est mort.

Il fixa l’homme dans les yeux.

Oui c’est triste et ça fait mal, mais tu dois passer au-dessus de ça. Je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire, mais tu devras toujours faire face à la perte d’un être cher et tu n’y pourras jamais rien.

Fronçant les sourcils, Andrew lâcha les poignets de l’homme et frappa de toutes ses forces dans les côtes de l’homme. Un coup à droite et un coup à gauche. Le voyant se tordre de douleur, il donna un coup de poing dans le visage de l’homme et il lui fit relever la tête, pour le fixer dans les yeux.

J’espère que tu es soulagé en m’ayant frappé, parce que c’est la dernière fois qu’on se parlera.

Un nouveau coup de poing au visage et Andrew se leva. Titubant légèrement, il soupira et fixa l’homme qui était au sol.

Garde un œil sur moi si ça peut te faire plaisir, mais lâches-moi O’Malley.

Passant une main sur son visage, il grimaça en sentant chaque parcelle de son visage lui faire mal.