L'australienne avait l'habitude d'être seule. Pas seule dans sa vie, mais au quotidien. Avoir des moments pour elle, être dans son coin et réfléchir. C'est dans ses moments de solitudes qu'on voyait vraiment qui elle était. Curieuse de tout, un brin fêlé, mais attachante. Elle ne disait pas non pour aider les personnes autours d'elle, son égoïsme prenait des vacances et elle montrait sa vraie générosité. Arielle était une petite fille perdue, elle aurait pu avoir sa place dans la compagnie des enfants perdus de Peter Pan sans aucuns problèmes. Son enfance avait été perturbée par son hyperactivité, ses difficultés de concentration, son comportement pas vraiment digne d'une fille et elle avait réussi à surmonter tout ça. Surement d'une mauvaise manière, car elle devenait dure et méchante dès qu'elle était blessée, mais au moins, elle arrivait à surmonter tout d'une manière ou d'une autre. Comme la mort de son bébé, ce précieux bébé qu'elle avait appris à aimer et qu'elle attendait. Mais le destin était ainsi, et ce bracelet, cet argent offert par son frère aîné qui l'avait accueillis et soutenu, c'était un symbole. De l'espoir qu'elle pourrait un jour retrouvé une vie normale, avoir un petit ami, une famille, des amis fidèles.  Elle avait les amis, ces amis si précieux qu'elle chérissait. Et malgré tous les soucis qu'elle pouvait leur causé, ils arrivaient à l'aimer et à lui montrer cet amour tous les jours qui passaient. Le meilleur dans tout cet océan de mélodrames qui parsemaient sa vie, c'était qu'elle faisait des rencontres encore et qu'elle arrivait à charmer grâce à son petit sourire d'ange et ses conversations profondes de nouvelles personnes. flashback Le joli visage du jeune homme la rassurait. Il avait tout d'un petit prince venu à la rescousse d'une princesse qu'elle était. Dans sa robe bleu et ses escarpins haut perché, elle n'avait pourtant rien d'une princesse. Un peu trop courte, un peu trop haut, elle avait plus l'allure d'une aguicheuse qui ne voulait pas finir la nuit seule. C'était sans doute vrai il y a quelques minutes, mais elle l'avait rencontré. Maël avait été là quand il le fallait. Il lui avait parlé, elle lui avait répondu. Ils se sauvaient l'un et l'autre d'une horde d'harceleurs qui n'allait que les faire s'énerver alors que ce n'était pas dans leur intention première. Leur conversation était posée, la discussion facile. Ils s'entendaient bien de premier abords. Sans doute que leur passé chargé avait été le point déclencheur, trouvant chez l'autre une personne à découvrir, une personne à dévoiler et à aider par la suite. . Non, pas philosophe, seulement éprouvé par les épreuves de la vie. . Elle avait trouvé une personne avec un passé sans doute aussi lourd que le sien. Sans en être heureuse, car elle pouvait voir à quel point ça l'avait affecté, elle était enfin dans une atmosphère propice à la confession. Mais elle ne le ferait pas. C'était trop dur pour elle d'en parler. La dernière fois qu'elle en avait parlé, elle avait fini en pleur et complètement amorphe pendant près d'une semaine. Alors parler après avoir bu la moitié d'une bouteille de vodka ne semblait pas approprié. . Je ne vais pas poser de question sur ton passé. Je sais à quel point ça peut faire mal et franchement, j'ai pas vraiment envie de finir en larme devant toi. Pour une première rencontre, on peut faire mieux quand même. . Elle rit un peu, essayant de détendre l'atmosphère. Elle accroche son regard à l'éclat argenté qui est posé sur le torse du jeune homme. Elle demanda à le voir. Elle aimait les bijoux la petite, comme toute femme qui se respecte en même temps. diamond are the girl best friend. La vérité vraie. . C'est une bague unique. Elle a été dessinée par mon frère il y a quelques années. . La chevalière était magnifique. Les dessins étaient fins et précis, élégant et gracieux mais très masculin. La lourdeur du métal dans la paume de la jeune fille était bien réelle, son contact lui donnait envie de savoir plus sur le dit frère de Maël. . C'est un très beau bijou. Il est magnifique. D'autant plus si c'est ton frère qui l'a dessiné. Il s'appelle comment ? . Elle était curieuse. Cet homme devait être un véritable artiste pour avoir dessiné un bijou aussi beau. Elle avait hâte de le rencontrer un jour. Maël lui demanda le bracelet fin en argent qui entourait son poignet. Son beau bracelet qu'elle ne quittait jamais. Mais pour lui, elle le détacha. Elle eut un petit pincement au coeur mais le déposa avec délicatesse dans la main du jeune homme. flashback off La bouche remplie de glace, les yeux brillants de larmes, elle regarda son bracelet avec émotion. Elle pensait l'avoir perdu et perdre la seule chose qui lui rappelait son bébé était une chose qu'elle n'aurait pas pu surmonter. Elle voyait bien que Maël avait remarqué ses larmes qui coulaient très lentement sur ses joies pâles. Elle n'entendait plus rien, elle ne voyait que son bracelet. Puis elle sentit une chose rêche essuyer le coin de ses yeux. Arielle leva la tête doucement et tomba nez à nez avec le visage du jeune Maël. Il lui essuyait les yeux, recueillant les larmes qui coulaient doucement sur ses joues. . Merci. . La première impression qu'elle avait eu de lui était sans doute la bonne. Il était gentil Maël, comme un prince venu la sauver sur son cheval blanc. Elle attrapa la main du jeune homme qui était en l'air. Assez de serviettes, elle avait arrêté de pleurer. Elle avait honte. Se montrer faible et vulnérable, elle ne supportait pas ça. Et si il en profitait ? Mais au regard que le jeune homme arborait, il était loin d'être un profiteur. . Désolé. C'est juste que ce bracelet me rappelle une personne que j'ai perdu. Récemment. . Un peu moins d'un an, c'était récent. Les cours de psychologie avait appris à Arielle que la perte d'un enfant, le deuil que l'on ressent, pouvait durer d'un an à trois ans. Parfois moins, parfois plus, mais le deuil était bien là. Agir en conséquence, ce n'était pas des plus aisés. Mais il fallait bien le faire.