Un message rapidement envoyé à quelques amis et voilà qu’ils se retrouvaient tous devant le Lexington Club. Bien évidement, il avait fallu que Jesse arrive à bord de sa nouvelle BMW noire, très classe. Verrouillant les portières, il rejoignit ses quelques amis avec qui il sortait généralement, affichant un sourire fier. Après tout, il venait de montrer à toute la galerie son nouveau bébé. Ah, Jesse et son amour pour les belles voitures. Il fallait se l’avouer, c’était sa troisième en deux ans. En même temps, quand on a de l’argent à ne plus savoir quoi en faire, pourquoi se priver des petits plaisirs de la vie comme celui-ci ? Il entra dans le bar avec sa classe habituelle, à savoir une paire de pantalon qui avait dut lui coûter une petite fortune et une chemise des plus classe. Ses boucles brunes tombant gracieusement pour encadrer son visage, un sourire charmeur sur les lèvres et le voilà fin prêt pour la soirée. Il y avait quelque chose dans ses prunelles sombres, une touche de mystère qui attirait indéniablement les filles. Jesse avait dut charme et il le savait. Pourquoi ne pas en profiter pour en attirer quelques unes comme le fait une flamme pour les papillons ? Il aimait bien se comparer à une flamme, comme il était tout aussi dangereux que celle-ci. Les filles approchaient et y laissaient souvent, pour la majorité, leurs ailes. Quel beau connard qu’il faisait, l’héritier Heathcliff. N’ayant jamais eu de relation qui s’étirait au-delà d’une nuit, disons qu’il préfère profiter de la vie et de son statut de célibataire pour enchaîner les filles. S’il doit leur faire des promesses qui dépassent l’entendement, pourquoi pas ? Ce sont elles les idiotes de croire à ses balivernes. Ce n’est pas lui le problème dans l’histoire, évidemment. En règle générale, il sait cibler ses proies. Des filles faciles qui croiraient n’importe quoi pour un peu d’attention et d’affection d’un mec comme Jesse. Sa réputation à Berkeley n’était plus à faire, depuis le temps qu’il y était. Et comme au Lexington Club, plusieurs étaient étudiants, beaucoup le connaissaient. Du moins, de nom, de réputation, en façade. Mais aucun ne pouvait affirmer réellement le connaître. Oh, même ses amis ne pouvaient que prétendre croire le connaître. Enfin, bref. L’étudiant en droit s’avança vers une table avec ses amis où il se commanda d’entré un verre de fort. Autant bien commencer la soirée.

Assis avec quelques amis, son verre de whiskey entre les doigts, ils ont l’air d’une belle bande d’amis qui passent du bon temps ensemble. Eux, peut-être que oui. De son côté, Jesse n’a jamais sut se sentir réellement à sa place. Traumatisme de jeunesse qui lui répondrait son psychologue. Suite à une adolescence difficile, l’héritier Heathcliff à plutôt tendance à se sentir terriblement seul, malgré le fait qu’il soit entouré. Continuant de plaisanter avec une facilité dont il se surprenait à avoir, un sourire parfaitement faux sur les lèvres, son regard parcours la salle, à la recherche d’une future fille à sûrement ramener dans sa résidence universitaire. Alors qu’il apprécie – faussement – les courbes qui s’affichent devant lui… Bon, en réalité, il se convainc lui-même que ce qu’il voit l’attire indéniablement, son regard tombe sur une fille qu’il semble connaître de vue. Sûrement Berkeley, après tout, l’université est immense et il croise plus d’un visage par jour. Ladite demoiselle, plutôt mignonne, il peut bien l’avouer, semble se retrouver seule pour le moment. Alors qu’il préparait mentalement une technique pour l’aborder – allé, le futur héritier de la multinationale pétrolière des Heathcliff se doit d’être classe – c’est un autre mec qui le devance. Alors ça, non. Il a horreur qu’un autre mec prenne les devants. Continuant de porter une attention au mec et à la demoiselle, il remarque cependant rapidement que ladite demoiselle semble peu intéressée et l’autre devenir vraiment lourd. Il n’est pas un samaritain, venir en aide à son prochain ne fait pas parti de ses priorités, même qu’on pourrait dire qu’il est particulièrement égoïste, mais là, c’est pour une bonne cause. Il se lève donc, laissant en plan ses amis puis s’approcha de la demoiselle, un sourire confiant au visage. Arriver derrière l’autre inopportun, il lui tapote l’épaule, le regard peu avenant. « Tu veux bien me dire ce que tu fais à l’embêter ? » Ce dernier te rit au nez alors qu’il est on ne peut plus sérieux. « Non, parce que j’aimerais bien que tu lâches ma copine. » Copine. C’est une première celle-là. Mais face à son regard tempétueux, il se décide finalement à lâcher prise. Bonne idée. Jesse est peu commode.

L’autre disparaissant finalement dans la foule, gardant cependant un regard sur vous deux, le Lambda réalise qu’il devra jouer le jeu. Sinon, il reviendra de plus belle et Jesse risque de s’en prendre plein la gueule pour avoir voler la proie dudit mec. Et puis, disons qu’il n’a pas spécialement la tête à se prendre la tête ce soir, il était venu pour décompresser avec quelques connaissances, rencontrer une belle fille et passer la soirée avec elle. Il prit donc le tabouret aux côtés de la demoiselle dont il ignorait jusqu’au nom, passant un bras autour de ses épaules. « Soit tu décides de jouer le jeu, soit je te laisse aux mains avec l’autre gros lourd. » Belle entrée en matière mon cher. Sans compter que sa compagnie était bien plus appréciable. Il lui adressa un sourire séducteur parce que le tout jumeler avec ses prunelles sombres, cela faisait un lot gagnant avec les filles. Lorsque le serveur vint vers eux, il commanda deux verres de gin tonic – il aimait bien les mélanges, pour être franc -. « Alors moi c’est Heathcliff. Jesse Heathcliff. » Léger clin d’œil, toujours ce petit jeu de séduction qui s’affiche sur ses traits légèrement tirés par la fatigue des insomnies passées. « Et toi ? Une demoiselle comme toi doit bien avoir un joli nom. » Aller, tu fais ton lover, mais pourquoi pas ? Ça passe ou ça casse. Et si jamais cela venait qu’à casser, il y en aurait sûrement une autre, plus accessible et plus facile pour finir la nuit avec lui. Et puis, elle devait jouer le jeu, sans quoi il l’abandonnerait volontiers avec l’autre gros lourd, qui ne la lâcherait clairement pas, quitte à l’harceler. Ah ce genre de mec, ce que tu peux les trouver d’un pathétisme.