❝ Esta noche esta buena ❞

ELBONY   Aujourd’hui s’annonçait une très bonne journée. Il n’y avait pas de raisons particulières pour que je pense ainsi, seulement le beau ciel qui nous était offert et ma bonne humeur. Je me préparais alors, pour ma journée de cœur, en chantant. Dès lors que j’avais allumé la radio je me sentis encore mieux. J’étais de bonne humeur, je souriais toute seule chez moi, et j’avais envie de m’amuser. Je répondais à mes messages de la veille, et après un bon petit déjeuner je me mis à marcher vers le bâtiment des cours. C’est ça qui est bien de vivre sur le campus, il vous suffit de vous réveiller une petite demie heure avant les cours. Je m’étais habillée d’une petite robe, munie de collants, car malgré le beau temps, il commençait à faire froid et on sentait vraiment l’hiver arriver. Mais dans ma petite robe, ainsi que la petite veste que j’avais choisie, je me sentais très bien. Je me sentais jolie, et j’avais l’impression de ramener un peu de soleil aux autres que je croisais. Cela changeait des gens qui faisaient la tête en allant en cours. On en a tous connus des comme ça. Des déprimés de la vie. Je le suis de temps en temps, surement une matinée par mois. Sinon la plupart du temps je suis bien, mais ce matin c’était plus que la normale. Mes cours défilèrent tout au long de la journée, et moi je restais attentive à chacun qui passait. J’avais redoublé cette foutue année, et je comptais bien la réussir cette fois-ci. Et pour cela, il me fallait être encore plus attentive que d’habitude, étant donné que l’année dernière, il est vrai, je n’avais pas retenu grand-chose. Surement le temps d’adaptation à la bonne réalité, et apercevoir que je ne suis plus en voyage. Pour le comprendre il m’avait fallu ce choc de voir que je ne passais pas à la classe supérieure, mais ça valait le coup. Une fois mes cours terminés, je me dirigeais vers les casiers pour y déposer ce dont je n’avais plus besoin, et au contraire prendre ce qu’il me fallait pour travailler pour ce soir, car oui, je comptais bien travailler et non sortir comme je pouvais le faire ces temps-ci. De plus, avec ces Olympiades, je m’étais un peu laissé aller. Elles n’étaient pas une excuse pour ne pas travailler, et je l’avais bien compris. Une fois aux casiers, j’aperçus Ebony. Une amie ? Oui on pourrait dire cela. Je m’avançais vers elle, et lui fis un sourire « Salut toi. » On ne s’était plus trop vu, ou même parler depuis la fois où nous nous étions amusés ensembles. Oh vous le savez tous que je suis bisexuelle. Les hommes pour la vie, et les femmes pour une nuit. C’était un peu ma devise. Ebony faisait partie de ces filles. Et comme toutes les autres conquêtes que je pouvais avoir, je souhaitais rester en contact avec la jeune fille, et même peut-être remettre ça un de ces soirs. Je ne vais pas mentir, je me suis vraiment bien amusé avec elle. C’était hyper chouette.

❝ Esta noche esta buena ❞

ELBONY   Je m’étais avancée vers la jeune fille comme je l’aurais fais avec n’importe quel autre ami. Concernant mes  relations sexuelles,  je suis loin d’être compliquée, et surtout chiante. Tout d’abord, ils en deviennent tous des amis à moi, mais seulement s’ils le veulent bien. Ensuite, je n’en demande pas plus, à moins que l’autre personne me montre qu’elle veut remettre ça un autre jour. Alors là, pas de problèmes. Et pour terminer, on peut partir le matin avant même mon réveil que je m’en foutrais totalement. Chacun son truc. D’ailleurs, j’en fais même la même chose de temps en temps. Moi je ne suis que là pour prendre du plaisir, et non emmerder les autres. De toute façon pourquoi ferais-je la chieuse alors que moi-même je ne recherche rien ? A part du plaisir ? Se poser ? Ah non pas pour le moment. J’aime m’amuser ainsi maintenant. Plus tard je me poserais surement. Pas pour tout de suite. Bref. J’étais venue voir Ebony, juste pour avoir de ses nouvelles. C’est bien ce que l’on fait  entre amis, non ? C’est ce que je pensais. Mais au vu du regard qu’elle me destina, je ne sus plus trop où me mettre. Ca allait surement être la dernière fois que je viendrais vers elle. Apparemment c’était le genre de filles qui ne voulaient plus entendre parler de moi. Tant pis, écoutes. Mais pour le coup, je ne savais même plus quoi lui répondre, ni même si je devais continuer la conversation. Oh, oui. Je n’étais pas venue pour repartir tout de suite. Oh que non. « Comment vas-tu ? » lui demandais-je avec un petit sourire. Un sourire totalement amical. J’espérais qu’elle le comprenne. Je la regardais pour ensuite désister mon regard et le poser par terre. Sur le coup, elle m’intimidait un peu. Etrange comme situation non ? Pas vraiment. Elle n’était pas une Gamma pour rien. La confrérie avec laquelle j’ai le moins d’affinité. Non pas parce que je ne les aime pas, au contraire. Seulement car il y a une certaine incompréhension entre nous. Je n’arrive pas à les comprendre, et surement qu’ils ne comprennent personnes d’autres que leur chers confrères. Elle sentait le joint. Pas du tout étonnant. J’en avais même l’impression qu’elle ne pouvait qu’avoir cette odeur, une sorte de nouveau parfum. Lors de la soirée ça ne m’avait pas dérangé, mais à cet instant, un peu. Nous étions dans l’université, et apparemment, elle, ça ne la dérangeait pas du tout. Je reposais mon regard sur elle, et pour le coup, je ne savais plus du tout quoi dire d’autres. Ce qui n’est pas du tout mon genre. Je ne suis pas du genre à être intimidée. Et je n’aimais pas être comme ça, ça me faisait rappeler l’ancienne Elzbieta. Et merde quoi. « Tu allais faire quoi là ? » Voire si je la dérangeais ou pas. je semblais un peu déranger sa journée. Et bien j’en suis désolée, et arrêtes de me regarder avec ce regard, ça ne marchera plus avec moi. Je me redressais, prête à affronter ce regard qui m’intimidait.

❝ Esta noche esta buena ❞

ELBONY   Dans mon genre je suis plutôt sympa. Je ne me prends pas aucune prise de tête vis-à-vis de mes relations, qui sont toutes à peu près sexuelles. Cette Ebony semblait avoir voulu me faire du mal en partant comme une voleuse, me laissant alors seule lors de mon réveil. Et bien raté. Tu es tombée sur la mauvaise personne pour cela. J’avais pris mon petit déjeuner, et passé ma journée comme toutes les autres. Certes, ça avait été une très bonne nuit pour moi, mais je ne suis pas du genre à m’attacher aux gens dès le premier soir. Au contraire. Je sais très bien distingué le sexe aux sentiments. Elle semblait ne vouloir que s’amuser alors ça serait qu’ainsi avec moi. A défaut de jouer qu’avec le feu avec moi, elle allait surement se brûler les ailes cette demoiselle. Et enfin de compte, ça m’amusait plutôt pas mal cette situation. C’est bien pour cela que j’étais arrivée vers elle, pour prendre de ses nouvelles. Mais aussi voir comment elle allait réagir, face à moi qui venais la voir, même après son départ de volage. Je voulais ainsi lui montrer que je m’en fichais pas mal du comportement qu’elle pouvait avoir avec moi. Je n’allais pas la lâcher aussi facilement. Et sa réponse me fit rire. Vraiment. C’était presque pathétique de me répondre ça. Comme si j’allais le croire. Je la regardais, pour enfin lui répondre. « Désolée. Mais tu m’as fais rire en me disant ça. Ca ne fait… tellement pas vrai. » Sur le coup je n’avais même pas remarqué qu’elle avait dit que ça allait mieux, sous entendant alors qu’avant ça n’allait pas au mieux. Oh, et puis même si je l’avais remarqué, est-ce que j’aurais pu lui demander ce qui n’allait pas ? Après tout, nous ne sommes pas aussi proches que ça. Amicalement parlant. Pour lui demander de tels détails. Je ne pouvais même pas savoir si j’allais m’entendre avec elle. Bien que pour l’instant elle me semblait drôle. Et là, ce fut le truc qui me fit encore plus rire. Elle m’allumait littéralement. J’accrochais son regard. De telle sorte à voir si elle rigolait ou si au contraire elle était sérieuse. Oh et puis merde, je peux répondre comme elle. En rigolant. « Une chambre encore ? On l’a déjà dans une chambre, on pourrait tenter ailleurs non ? » A voir comment elle allait réagir après une telle réponse. Une réponse à laquelle elle ne s’attendrait surement pas. Et le meilleur dans tout ça ? C’est que je n’étais même pas sûr de vouloir quelque chose en ce moment même, avec elle. Mais elle m’amusait. Elle me faisait rire. Et sur le coup, je me disais qu’elle devait être comme ça avec tout le monde. A allumer tout ce qui bouge, pour enfin de compte ne pas faire grand-chose avec la dite personne. Ou du moins c’est l’impression qu’elle donnait à cet instant précis.

❝ Esta noche esta buena ❞

ELBONY   Je m’étais totalement lâchée avec elle. Ne cherchant même pas à en savoir plus sur cette fille. Je ne connaissais que son prénom, et ça s’arrêtait là. Après tout, avons-nous besoin d’en savoir beaucoup pour prendre simplement du plaisir ? Je savais qu’elle était dans la même université que moi. Après tout on s’était rencontré durant une soirée universitaire, et je savais ainsi que si je souhaitais la revoir, pour n’importe quelles raisons, je le pourrais facilement. Il me suffirait de trainer dans les couloirs, et d’attendre. Voire même tout simplement demander aux gens s’ils ne connaissaient pas une Ebony. Et voilà que je l’avais croisé sans même réellement le vouloir. J’aurais très bien pu continuer mon chemin, mais non. Je m’étais avancée vers elle pour avoir un peu de ses nouvelles. Sans en demander plus. Juste comme ça. Et voilà que je commençais à décerner le personnage. Un personnage qui doit avoir un bon fond derrière tout ce sarcasme. C’est bien pour cela que je continuais sur sa lancée, et que je m’amusais à lui répondre, tout en la surprenant. Elle souhaitait me faire partir, en me décevant de sa personne, seulement ce n’était pas le cas. Elle m’amusait, et puis elle faisait passer le temps plutôt bien. « C’est une bonne résolution à prendre pour l’année qui va venir. » La fin d’année était lancée, et nous allions bientôt être en 2014. Il est temps de penser à nos résolutions à prendre. Quant à moi, je ne savais toujours pas ce que je pourrais prendre comme résolution. Mais d’ici le début d’année, je trouverais bien. Pour le moment, je peux continuer à m’amuser avec Ebony et ses belles paroles qu’elle tente de me faire boire innocemment. Comme si j’allais la croire dans tout ce qu’elle me disait. Elle ne semblait pas être une personne de totale confiance, ou du moins lorsqu’on la connait si peu que moi. « Oh crois moi, je suis de bien meilleure forme lorsque j’ai toute ma conscience ! » lui répondis-je du tac o tac. Pas besoin de réfléchir pour lui lancer une réponse. Ça venait tout seul. A croire qu’on était toutes les deux pas mal dans ce jeu de taquineries, et on se cherchait pas mal. Juste pour le jeu, car au fond, on savait surement toutes les deux que ce jeu ne mènerait à nulle part. Lorsque je la sentis me tripoter les cheveux, je la laissais faire, pour ensuite lui dire « Oh non, et moi qui avait prit du temps à bien me coiffer ce matin, tu viens de tout gâcher. » le tout dans l’ironie car au fond je m’en fichais pas mal. Et puis je m’étais attachée les cheveux en vitesse lumière, ne faisant même pas attention à si c’était bien fait ou non. C’était juste de quoi lui montrer que je ne suis pas comme les autres filles, et que je n’allais pas tomber dans son panneau quoiqu’elle fasse. Malgré tous les gestes intimes qu’elle pourrait faire.

❝ Esta noche esta buena ❞

ELBONY   Les bonnes résolutions ? Je n’en faisais pas non plus. Bien qu’il me semble que je devrais en faire : au moins pour me fixer un ou plusieurs buts pour cette année, et peut-être faire comme les autres. Seulement, je ne trouvais jamais la bonne résolution à prendre. Trop d’idées ou au contraire, rien qui me venait à l’esprit. Je préférais surement vivre comme si on n’avait pas gagné un plus un dans l’année, et faire au jour le jour. Car après tout, j’étais en quelque sorte une carpe diem. Mais pas concernant les études, je visais tout de même mon diplôme, quant au reste, je n’y pensais pas et je faisais avec ce qui me venait sous la main. C’était surement à cause de cela que j’étais devenue bisexuelle. J’avais eu une fois l’occasion de le faire avec une fille, je l’avais fait. Puis ensuite, l’occasion s’était répétée, etc. Pour terminer enfin sur ma dernière conquête, ou alors étais-je plutôt la conquête cette fois-ci : Ebony. Je ne voulais pas non plus devoir dire non, et passer à côté d’un amusement juste parce qu’il s’agit d’une fille. D’où la raison de ma bisexualité. J’étais ok pour tout le monde, bien que je choisisse tout de même des personnes qui me plaisaient un temps soit peu. « C’est plutôt original en effet. » On ne me l’avait jamais sortie celle-là : faire pire que les années précédentes. Et qui plus est, elle le clamait haut et fort. Voir même qu’elle en était plutôt fière, de tout ce qu’elle pouvait faire. Une vraie Gamma, pure et dure. Je n’étais pas tombée sur une copie imparfaite d’une Gamma. D’ailleurs elle n’en était pas la Doyenne pour rien. Il fallait qu’elle montre le « bon » exemple à ses confrères. Le bon exemple qu’il faut suivre pour être un bon Gamma. Une Gamma qui aime jouer avec les autres. Généralement, je ne porte pas particulièrement cette confrérie dans mon cœur, et à en voir Ebony je comprenais totalement mon choix, pourtant cette fille me plaisait. Son fond, son caractère, sa personnalité. Il y avait décidemment quelque chose qui m’attirait chez elle, et qui me faisait rester à ses côtés, malgré le fait que je voyais très bien qu’elle jouait avec moi. Ce qui ne me dérangeait pas autant que ça, vu que je répliquais sur le même ton qu’elle. J’haussais les épaules, signe que j’étais désolée pour elle, si cette fois-ci j’avais toute ma tête. Car apparemment elle préférait le contraire. Elle préférait surement ne pas avoir tout ses esprits non plus, en bonne Gamma qu’elle est. Je sentis toujours sa main sur ma joue, et j’en souriais. Ce serait mentir de dire que je n’aimais pas ce charmant contact, de sentir sa peau contre la mienne. J’avais aimé nos ébats, et j’aimais toujours sentir nos deux peaux se touchant. Mais je ne le lui dis pas. Elle s’en sentirait poussé des ailes, si ce n’était pas déjà fait. Elle semblait avoir un égo surdimensionné. Lorsqu’elle me proposa d’aller dans un endroit plus tranquille, je me mis à réfléchir, tout en regardant autour de nous. Les gens faisaient mine de ne pas nous observer, pourtant on pouvait sentir leurs regards sur nous. Ce qui me donna une idée. D’un seul coup, sans même qu’Ebony ne puisse s’y attendre, je déposais mes lèvres sur elle, l’embrassant. Et pourtant nous n’étions même pas encore dans cet endroit tranquille, mais je l’avais fait exprès. Exprès pour voir ce que serait la réaction d’Ebony face à ce baiser devant d’autres étudiants fréquentant la même confrérie. Il y avait même surement des personnes de sa confrérie. Et je m’en fichais. Retirant mes lèvres des siennes, je lui dis enfin « On peut y aller maintenant, si tu le souhaites toujours… » Vois-tu Ebony, je peux aussi jouer. Et pour la peine, je lui déposais un baiser dans le cou. Sachant toujours que des regards étaient posés sur nous.