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Assit au bout d’une table, des dizaines de livres devant lui, Nick prêtait la plus grande attention à un ouvrage de Tim Newburn alors que la bibliothèque universitaire se vidait toujours un peu plus au fil des minutes qui passaient. Ce ne fut qu’aux alentours de vingt-et-une heures trente que Nick releva la tête et se rendit compte qu’il était seul. Mais que pouvaient avoir de mieux à faire les étudiants de cette université à cette heure que d’être ici, à se cultiver l’esprit de la meilleure façon qu’il puisse exister ? Marquant la page à laquelle il s’était arrêté, Nick ferma l’ouvrage, posa ses coudes sur la table en bois vernis de façon à ce que ses mains se joignent et puissent supporter le poids de son menton. Silencieux, il inspira profondément avant de se rendre compte que l’endroit vide était certainement l’un des endroits les plus agréables qu’il ait eu la chance de découvrir depuis son arrivée aux Etats-Unis. Il fallait dire que peu d’endroits plaisaient à l’homme lorsque ceux-ci n’avaient rien à voir avec la Grande-Bretagne.

Son île lui manquait terriblement. Evidemment, les découvertes qu’il faisait ici étaient pour la plupart très intéressantes, en particulier les affaires dans lesquelles il fourrait son nez évitant ainsi de s’ennuyer. Il y avait également se rapprochement quelque peu inattendu avec Noah Clives qui s’était révélé être un personnage important dans la vie du professeur de criminologie. Mais malgré cela, Nick n’avait aucun doute sur la nature de ses sentiments de manque qu’il croyait ressentir. Son appartement, ces rues qu’il connaissait par cœur, ses habitudes anglaises…tout ça lui manquait au fil du temps qu’il passait ici, sur le territoire américain. Cependant, personne ne le savait. Pas même Noah. Son côté humain et émotionnellement perturbable, Nick faisait en sorte de les cacher au plus profond de lui-même, dans un tout petit coin et n’y revenait jamais, du moins très rarement. Il n’avait jamais rien laissé paraitre à quiconque, pas même à Noah, du moins pas à son souvenir. Avait-il seulement déjà évoqué quoiqu’il ait pu ressentir à quiconque ? Un doute s’empara de lui. Non, rien de tel. Ce n’était pas son genre, ça ne sonnait pas Nick Clark. Le silence en la manière était préférable à tout le reste.

Secouant brutalement la tête de droite à gauche, Nick fronça les sourcils, surpris et agacé d’avoir commencé à avoir de telles pensées. Le travail. Il n’y a que ça qui comptait. Et Noah aussi, mais ça, c’était une autre affaire. Il rouvrit son livre et se replongea dans sa lecture, bien décidé à avancer dans ses recherches et non à commencer une remise en question ridiculement inutile. Cependant un sentiment pesant l’empêcha de se concentrer correctement. Quelque chose clochait. Un sentiment de surveillance lui pesait. On l’observait. Relevant la tête, il chercha rapidement du regard la cause de son ‘mal-être’ soudain et inattendu avant de trouver l’objet de ses soucis. Faith Rosebury. « Ne me faîtes pas croire que vous être du genre à venir passer la soirée ici plutôt que de sortir avec les crédules de votre âge, Miss Rosebury. »

Depuis son retour, Faith pataugeait. Un peu perdue dans les marées. Monter, descendre… La vie était trop complexe. En cas de déprime, la blonde agissait comme elle savait le faire : travailler. Certains préféraient l’alcool, les fêtes, les amis, les folies. Elle, elle voulait le calme, les livres, l’odeur de la poussière sur les bouquins…

La bibliothèque se vidait lentement mais surement. Les chaises qui grincent, les pas feutrés, les murmures… une habitude qui rassurait la blonde. Bientôt, la pièce fut presque vide. Seul un souffle persistait dans le silence. Un rythme de page qu’elle connaissait, une respiration qu’elle avait à de mainte reprise calculée. Ses mèches de cheveux la firent sourire. Enfin, une chose familière. Il n’avait pas l’air dans son état, secouant la tête comme pour chasser un insecte. Etait il préoccupé ? Pourquoi s’en inquiétait-elle ? Elle ne le connaissait même pas ! Elle savait son temps moyen de lecture, d’écriture, sa résistance à la fatigue, ses petites horaires, sa taille, sa couleur préférée… Bref, elle l’avait analysé sous toutes les coutures. Une manie qui la rassurait comme si elle était apte à déceler les psychopathes de cette manière !

Le sentant redresser le nez, elle baissa le sien dans son bouquin, négligeant qu’elle était sur la même ligne depuis dix minutes. Précipitamment, elle tourna sa page dans le mauvais sens. Attrapant son critérium pour se donner contenance, elle gribouilla sa feuille. Aussitôt, elle rougit en sentant ses yeux sur elle. Pourtant au son de sa voix, son stylo dérapa sur la longueur, cassant sa pointe. Il… Il lui avait parlé ? Les doigts se crispèrent sur le plastique tandis que ses lèvres se pincèrent. Comment devait elle réagir ? Que dire ? Timidement, elle redressa le nez vers lui pour lui adresser un sourire. Elle calcula elle-même le nombre de signes de nervosité qu’elle exposait. Stylo sans cesse remué entre ses doigts, les joues rougies, le regard fuyant, la pointe du pied qui bat l’air,… Elle se figea en le réalisant pour tenter d’avoir l’air plus décontractée.

Elle bafouilla quelques mots sans réel sens avant d’inspirer profondément.

« J’aurais peut être dû aller chez les Alpha pour éviter cette remarque. »

Voilà, elle embrayait sur une explication statistique expliquant le temps moyen que passait chaque confrérie à travailler…

« Mais je soupçonne les gammas de se planquer pour travailler… Et p… »

Alors qu’elle s’apprêtait à disserter sur la dernière confrérie, la sienne, elle rougit de plus belle en réalisant qu’elle avait fait un discours, certes particulièrement juste, mais que la majorité des humains trouvait ennuyeux. Elle baissa son nez sur sa feuille pour gribouiller un peu dessus et conclure dans sa barbe.

« Enfin voilà… je vous épargne le discours sur comment on évalue la beauté… et tout ca. »

Elle avait raté son introduction pensa t elle, tout en continuant à gribouiller une épée sur le haut de sa feuille. Une manie qu’elle avait prit à force de dessiner avec le petit garçon qu’elle faisait passer pour son fils. Adorable tête blonde. STOP ! Posant son critérium sur la table, elle inspira profondément. Non, elle ne lui présentera pas la petite blonde timide qu’elle était. Au fil du temps, elle s’était forgée un personnage. Il était temps de le ressortir même si, elle ne s’en sentait pas la force. Fermant son livre, elle redressa le nez sur lui.

« Et vous ? La légende dit que les professeurs dorment dans leur salle de classe et mangent les retardataires à la bibliothèque. J’ose espérer être trop coriace. »

Elle plissa son nez dans un petit air mutin. Plus aucun tremblement, respiration contrôlée et d’apparence calme, il ne restait que le regard qui se plantait en lui comme pour s’assurer de ne pas flancher. Et puis, c'était étrange d'entendre son petit accent anglais à lui, alors qu'elle, elle roulait les "r" dans un étrange accent écossais à couper au couteau, ou presque. Pour les oreilles averties, on retrouvait un accent Biélorusse bien camouflé.

[Roh comme ca me manquait de la jouer elle J'étais trop impatiente de la reprendre en main sous cet angle. Je serais pas aussi rapide les prochains coups xD ]

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Bon sang, pourquoi les gens ne pouvaient-ils pas faire simple dans leurs propos ? Concis et rapide ! Il n’y avait pourtant pas mille choses à dire pour expliquer sa présence ici. Mais apparemment, la jeune Gamma en avait décidé autrement. Nick fronça un instant les sourcils. Il aurait encore mieux fait de ne pas lui adresser la parole. « Vous pouviez tout aussi bien me dire que vous préfériez travailler à cette heure à la bibliothèque. » Nick n’aimait pas les grands discours. En réalité, Nick n’aimait pas beaucoup de choses, mais celle-ci – le fait d’entendre les gens blablater sur des sujets parfaitement inintéressants – était très certainement l’une de celles qu’il détestait le plus. Il fallait dire qu’hormis pour dire la vérité, l’homme n’était pas un grand bavard. Il en était autrement lorsqu’il était en compagnie de Noah, mais il n’y avait bien qu’avec lui qu’un sujet basique pouvait découlait sur une discussion pouvant durer un bon moment.

Il ne fallut pas longtemps à Nick avant de voir que la jeune étudiante était anxieuse en sa compagnie. Cela était très certainement dû au fait qu’elle était présentement en train de ‘discuter’ avec l’un des enseignants de cette université, et pas le plus amicale d’entre eux, qui plus est. Rares étaient les étudiants n’ayant pas ‘peur’ de Nick Clark en vérité. Pourtant, il n’avait pas la carrure de Mike Tyson ou l’aura impressionnante que dégageaient certains de ses collègues. Mais quelque chose chez cet homme fascinait autant qu’il effrayait les plus courageux cherchant malgré tout à en savoir un peu plus sur la personne qu’était Nick.

« Et vous ? La légende dit que les professeurs dorment dans leur salle de classe et mangent les retardataires à la bibliothèque. J’ose espérer être trop coriace. » Nick esquissa un bref sourire dont il se réprimanda la seconde d’après. Elle avait au moins le mérite de savoir tourner ses phrases. « Je crains ne pas être en mesure de combler vos espérances, miss Rosebury. » Il appuya ses derniers mots d’un accent des plus anglais qu’il soit, rappelant ainsi d’où il venait. Bon dieu, ce que cette île pouvait lui manquer ! « Une bibliothèque est toujours plus intéressante à ce moment de la journée. On parvient à cerner certaines personnalités. » Il la fixa du regard, ajoutant à ses propos un sous-entendu clairement prononcé. Elle était cette personnalité, en ce moment.

Il ne l’aimait pas. Une déduction rapide qui ne perturba pas réellement Faith. Qui appréciait les intello timides tout juste bon à se cacher derrière des chiffres, des statistiques et autres petites choses rassurantes à ses yeux, barbantes pour les autres. Il préférait Smile, comme tout le monde finalement. Visiblement, elle était vouée à jouer son rôle jusqu’au bout. Ce personnage inventé de toute pièce séduisait tant qu’elle en avait peur. Peur qu’un jour son masque soit si fortement collé à sa peau qu’elle ne puisse plus jamais l’ôter. Être jalouse de son propre personnage, quel comble !

Mais c’était ainsi qu’elle était faite non ? On l’avait créée de toutes pièces pour plaire. Certains diraient qu’elle s’adapte, d’autres qu’elle n’est qu’une hypocrite ou une manipulatrice. Pour sa part, elle ne pensait qu’à sa survie, peu importe si elle détestait faire exactement le contraire de ses envies, désirs ou paroles. Au moins, elle l’avait fait sourire. Un sourire qu’elle ne lui rendit en rien, s’imaginant bien qu’il ne souhaitait pas que l’on remarque ce petit rictus. Les coudes s’appuyèrent sur le bois massif de la table pour les laisser ses doigts s’entremêler les uns aux autres, suspendus, en parallèle au sol.

« Et bien, professeur… Une chance pour moi que, ce soir, vous sembliez avoir la tête plus ailleurs qu’à vos devoirs. »

Sourire et inclinaison de la tête aussi fugace que l’air mutin sur son visage. En somme, il avait parfaitement raison et son langage corporel signifiait parfaitement qu’elle ne l’attaquait en rien. Et sa phrase lui arracha un brin de curiosité aussi impressionnant que la crainte qu’il avait pu éveiller auparavant. La timidité s’envolait pour cette assurance typiquement propre à son personnage. Tout le monde tombait sous le charme des belles paroles de Smile. De tour de passe-passe en belles paroles, elle finissait par arriver à son but. Lequel était-il aujourd’hui ? S’amuser, comme toujours. Leur discussion se transformait petit à petit en partie d’échec ce qui ne déplaisait pas à la blonde.

« Oh ? » Fit elle mine d’être mi surprise mi intriguée, une fausse surprise. Il était évident qu’elle ne cherchait pas à la jouer correctement ou à se moquer. « Serait ce là l’explication à la fuite de mes congénères ? »

Non, bien évidemment. Mais avouez-le, l’idée était trop tentante pour ne pas saisir l’opportunité de plaisanter un peu. Possédait-il ce fameux humour anglais ? Lui qui exposait si vivement son accent avait de quoi prouver ses origines. Pour sa part, elle avait parfaitement comprit le sous entendu mais elle décidait de ne pas entrer dans le jeu de la manière qu'il semblait attendre. Surprendre, tel était le maitre mot de Smile...Surprendre en se plaçant là ou on l'attendait ou non.

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Nick n’avait absolument aucune envie de parler. Encore moins avec une étudiante. En vérité, que ce soit une étudiante ou non, le fait est qu’il n’avait pas envie de parler. Ce livre l’avait fortement intéressé, jusqu’à ce qu’il se sente observé. A partir de là, Nick savait pertinemment qu’il ne serait plus en mesure de redonner une telle importance à l’ouvrage. Il le reprendrait plus tard. « Serait-ce là l’explication à la fuite de mes congénères ? » On ne pouvait au moins pas lui reprocher sa répartie. Elle avait du répondant, plutôt direct qui plus est. Une qualité bien rare de nos jours. Mais cela ne faisait pas de la jeune Gamma une personnalité plus intéressante que les autres. Peu de monde parvenait véritablement à attirer l’attention du British pour tout dire. « L’appel de la boisson Miss Rosebury, voilà ce qui les fait fuir. » Il ne tenait pas de longues phrases abasourdissantes comme il pouvait pourtant avoir l’habitude de le faire. Au vu de l’heure, elle ne tarderait pas à partir, du moins il osait l’espérer. A chaque fois que l’un des étudiants essayait – vainement, bien entendu – de faire une démonstration de force devant lui, Nick le faisait très rapidement redescendre de son petit nuage en cristal à peine brisé pour lui rappeler qu’il n’était qu’étudiant et que la vie n’attendait pas après lui mais bel et bien l’inverse. Qu’il est beau de rêver. Il les observait, chaque jour, les voyant batifoler les uns avec les autres, certains jouant les gros durs alors que d’autres longeaient les murs pendant être oubliés – ce qui, reconnaissons-le, fonctionnait plutôt bien.

« Dîtes-moi, pourquoi me fixiez-vous de la sorte ? » Il n’était pas vraiment de ceux à tourner autour du sujet pendant deux ans avant d’avoir les réponses aux questions qu’il se posait. En vérité, il aimait la spontanéité, même si celle-ci lui était reprochée à de multiples occasions. Il ne comptait plus le nombre de fois où Noah avait pu lui faire la ‘leçon’ vis-à-vis de ses commentaires apparemment ‘outrageants’ pour les gens ‘normaux’.

Peu de personnes considéraient Nick comme étant normal. Lui-même avait bien du mal à se considérer comme étant conçu à partir du même modèle que base que l’individu moyen. Il n’était pas extraordinaire, il n’était pas rien. Il était lui. Et cela lui suffisait amplement. « Je vous intéresse tant que ça ? Faîtes-moi plaisir, si c’est pour un quelconque sujet de psychologie où vous considéreriez que je suis un sujet parfait, passez votre chemin. Plusieurs de vos ‘congénères’ comme vous dîtes si bien, ont déjà tenté leur chance, sans grand succès. »

Pourquoi le fixait elle ? Un sourcil se redressa mi amusé, mi perplexe. La question ne la perturba en rien. Il en fallait bien plus pour déstabiliser Smile ! Puisqu’il jouait la carte de la franchise, la blonde lui répondit sans le moindre détour. Les choses semblaient si logiques dans son esprit.

« Vous semblez déjà avoir votre idée sur la question. » Rétorqua Faith en entendant la suite. Ou avait il été chercher cette idée de sujet ?

Sincèrement, quel égo ! Faith plissa le nez. Le trop était l’ennemi du bien. Elle-même faisait preuve d’un égo surdimensionné lorsqu’elle jouait son rôle de Smile avec les autorités. Pourtant, le doute la troublait continuellement. La crainte la tiraillait. Malheureusement, pour cette fois, elle ne prêterait aucune attention aux émotions que pourrait ressentir le jeune professeur. Nulle personne ne viendrait la considérer comme juste bonne à vivre en groupie, dans son ombre. Une seule personne éveillait un tel intérêt chez elle, une seule. Aussi surprenante que la vie pourrait paraitre, cet homme n’était autre que celui auquel pensait tant Nick. Noah Clives lui avait sauvé la vie par ses écrits. Il avait mit des mots sur ce qu’elle ressentait en silence. Il avait été un compagnon qui ne la connaitrait jamais.

« Ah oui ? Sans succès ? Etrange, Monsieur. Ne savaient-ils pas chercher, n’aviez-vous rien à offrir ou n’étaient ils pas assez coriace pour résister à l’attaque du soir dans un coin de la bibliothèque ?»

Elle rebondissait sur leur précédente conversation. Il descendait du statu de Professeur à celui de Monsieur. Un sourire en coin, elle, elle jouait encore. S’il ne se joignait pas à elle, alors elle jouerait seul ou le forcerait à prendre les armes de mousse. Le message de son propos était particulier. Elle lui signifiait simplement qu’il ne devait pas la prendre pour une groupie, pour un objet. Caressant doucement la cote de son livre, elle se régala du délice que lui procurait son bouquin. Faith était une jeune femme hypersensible, autant émotionnellement que physiquement. La moindre petite caresse pouvait s’avérer douloureux ou au contraire.

Parfois, ses propres vêtements devenaient douloureux. Elle laissa un temps, non pas pour obtenir plus d’attention, le laisser accrocher à ses lèvres mais plutôt pour vérifier qu’il serait toujours là et non plongé dans son livre. Son attention ne se captait pas aisément après tout. Il aurait dommage de parler dans le vide.

«Je ne suis pas en psychologie, Monsieur. »

Avait il obtenu la réponse qu’il désirait ? Analysant son attitude et la façon dont il se tenait, Faith jugea s’il était temps de se taire ou de continuer. En fonction de son langage corporel, elle agirait en retournant à son livre ou en poursuivant la conversation. Parfois, il convenait de savoir se taire. L’insolence oui mais pas de trop!

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« Ah oui ? Sans succès ? Etrange, Monsieur. Ne savaient-ils pas chercher, n’aviez-vous rien à offrir ou n’étaient-ils pas assez coriace pour résister à l’attaque du soir dans un coin de la bibliothèque ? » Nick ignora tout bonnement la question. Elle cherchait à l’énerver, il pouvait le sentir rien qu’à la manière dont elle tournait ses phrases, et le ton qu’elle y mettait. La jeune femme semblait ne pas savoir qui elle avait devant elle. Nick se fichait pleinement des pics qu’on pouvait lui lancer et se refusait tout autant à répondre à ce qui semblait être pour certain un genre d’amusement. « Je ne suis pas en psychologie, Monsieur. » Cette fois-ci, il ne put réprimer un sourire devant la naïveté de la jeune étudiante. Il savait parfaitement qui elle était, ce qu’elle semblait ignorer en ce moment. « Vous êtes étudiante en Littérature. Votre spécialisation ? Le théâtre. Comment je le sais ? Les dossiers peuvent en dire plus qu’il n’y parait, miss Rosebury. »

Elle l’ennuyait. Nick n’avait pas plus d’intérêt à lui parler que ce qu’elle pouvait croire. En réalité, il se fichait pleinement qu’elle soit présente ou non dans celte bibliothèque universitaire, à cette heure. Tout ce qu’il espérait, c’est pouvoir avoir une heure de tranquillité supplémentaire avant de devoir sortir du bâtiment et affronter la réalité, les gens allant dans tous les sens, les enfants braillant comme si leur vie en dépendait, les parents désespérés leur courant après dans une folle course en slalomant aussi vite et aussi correctement que possible entre les passants agacés d’autant d’agitation.

Soudain une sonnerie de téléphone retentit dans la bibliothèque. Heureusement qu’il n’y avait qu’eux. Nick attrapa aussi rapidement son Iphone et décrocha. « Tu sais pertinemment que tu ne dois PAS m’appeler à cette heure-là, qu’est-ce qu’il y a ? » L’autre personne au téléphone lui répondit brièvement, et il raccrocha sans un mot de plus. Replaçant son cellulaire dans sa poche droite de jeans, il posa une main sur l’ouvrage qu’il lisait plus tôt et observa d’un bref coup d’œil la jeune étudiante apparemment interloquée par un soudain retournement de situation. « Il semblerait que cet entretien soit sujet à une fin plus rapide que prévue. »

Citation :

NB: Je ne veux pas qu'on clôture, c'est juste pour un peu de rebondissement.

Faith leva un sourcil. Il sembla prendre cela pour de la surprise, une forme de victoire. Ne pas contrarier ce genre d’homme. Il risquait de s’étrangler avec sa prétention. Il ne savait visiblement pas quel cursus elle suivait et tant mieux. Faith avait voulu s’assurer du niveau de connaissance et d’analyse du professeur. Elle semblait être tout en bas de l’échelle. Avec sa position, Faith ne pouvait se permettre de monter plus haut. Malgré sa curiosité naturelle, le retrait s’imposait. Ce n’était pas drôle. Ni pour lui, ni pour elle. Il ne relevait pas de défi, ne se lançait pas dans une discussion et jouait les intouchables. Dans un haussement d’épaules, elle lui offrit un sourire pour terminer cet échange poliment. Pour une fois, elle aurait espérée qu’une personne puisse suivre une conversation avec elle sans se sentir largué au bout de deux minutes.
Une erreur visiblement. Rapidement aspirée par son livre, Faith replongea dans l’univers de la littérature anglaise. Son professeur l’effrayait. Qui ne craignait pas Joe Shark sincèrement ? Madame First était plus agréable, heureusement. Mais les sourcils de la blonde se froncèrent en entendant la musique d’un téléphone. Sérieusement ? Il décrochait en plus ! Faith pinça les lèvres, mécontente. Ce genre de comportement à la bibliothèque l’insupportait. D’un signe de tête, elle le salua, peu incline à la conversation.

Finalement, la bibliothèque s’offrit à elle, et elle seule jusqu’à la fermeture. Dans un sourire satisfait, elle replongea dans son bouquin. Ce ne fut qu’une heure plus tard, qu’elle ressorti, son livre à la main. Comme toujours, la blonde calculait la moindre petite chose. Un vieux réflexe. Son pas la guida jusqu’à sa maison de confrérie.

[HRP: J'ai pas tout compris de la manœuvre alors je te laisse reprendre la main =)]