Voilà quelques jours déjà que je n’avais pas donné signe de vie à Stephen et que j’avais revu JT…mais après notre effroyable dispute je me sentais toujours aussi mal…voire même pire, j’avais des remords ! Et puis j’y avais été un peu fort surtout avec des mots qui avaient dépassé ma parole et ma sortie en trombe ! Mais je ne cessais de penser à Stephen, au mal que j’avais pu lui faire que même mon propre père, en revenant deux jours plus tard à la villa où je le croisais, voulut me faire probablement la morale. Mais je le stoppais dans son élan, lui suggérant de nouveau, de rejoindre ses bureaux à New-York tout en traversant la villa sans même poser un regard sur lui et trouvant la carte d’invitation à ce fameux vernissage où Stephen devait se rendre afin d’exposer ses œuvres. Cherchant ici et là, voilà qu’enfin je la trouvait, la lisant et m’apercevant que cette fameuse soirée avait lieu le soir même ! Il ne me restait plus que quelques heures pour trouver une place dans un avion, première classe ou qu’importe du moment que j’arrivais à temps à l’exposition. Je m’empressais de trouver une tenue adéquate mais je n’arrivais pas à me concentrer sur le choix vestimentaire trop stressée que je pris simplement un sac à main, mon portefeuille, ma carte bancaire, un peu de liquide, mon Gsm et me voici donc prête après avoir pris une bonne douche et direction l’aéroport pour me trouver un vol espérant que cela soit encore possible.
Au volant de ma berline me voici donc partie perdue dans mes pensées me posant mille et une questions à savoir comment je réagirais face à Stephen, comment il prendrait la chose après l’avoir abattu de propos blessants et méchants même ! Arrivée enfin au premier arrêt je m’empressais de courir vers les guichets afin de trouver encore une place de libre. Une vraie misère ! Il était 15h45 et cela semblait peine perdue…je patientais donc voir si un passager allait se décommander au dernier moment, ne pouvant prendre le jet de mon cher père pour cause de révision…L’heure tourna que je désespérais grandement faisant des allées-retour de mon siège jusqu’au comptoir et ce jusqu’à une heure avancée que je pensais qu’il ne serait plus nécessaire d’espérer rejoindre N-Y , décidant de partir quand soudain une hôtesse m’interpela un papier en main avec un grand sourire alors que c’était pour le dernier vol de la soirée, Dieu merci !
Il était déjà 22h15 quand j’arrivais enfin au lieudit noté sur le carton d’invitation que j’avais gardé soigneusement. Le vol me parut interminable près de 6 heures de vol quand enfin nous atterrissions parcourant des yeux les boutiques de vêtements chiques mais simple afin de me trouver une tenue ne pouvant m’y rendre en jeans et top.je trouvais à la va vite mon bonheur une simple robe de cocktail de couleur claire afin de ne pas trop faire ressortir mn teint blafard et fatigué, deux trois bijoux tape à l’œil et me voici donc en tenue sortant du magasin à l’enseigne reconnue tout de même avant de regarder par la vitre si je voyais Stephen et ce fut le cas, le voyant discuter avec une femme qui aurait pu être ma mère. Mais ce moment où je voulus pénétrer dans les lieux j’eus une drôle de sensation, celle d’avoir peut-être fait une erreur...Et si je n ‘étais pas la bienvenue ? Et si tout était réellement terminé entre lui et moi après l’avoir repoussé de différentes manières ces mois derniers ?! Puis un couple d’une quarantaine arriva sur mes pas, me salua et me tint même la porte que je n’eus pas d’autres choix que d’entrer prenant une bouffée d’oxygène à pleins poumons histoire de décompresser. Je fus vite accoster par un serveur, me servant un verre de champagne, endroit chic et renommé également que je foulais le sol portant mon regard sur toutes sortes d’œuvres avant d’en voir de nouvelles de Stephen, ayant décroché de son suivi artistique depuis des semaines durant étant dans ma bulle. J’en avais loupé des choses c’était certain ! Puis mon regard se porta à l’autre bout de la galerie, ou je vis le peintre tatoué en compagnie d’une personne qui ne m’était pas inconnue, sa sœur, Tatiana…je ne sus comment comprendre le regard du beau brun quand soudain un ami de mon père et fin collecteur d’Art, vint m’accoster où je dus faire bonne impression poursuivant la conversation par politesse.
« Emy ? Tu ne cesseras donc jamais de m’étonner ! Quelle belle jeune femme es-tu donc devenue ? Alors dis-moi es-tu là pour les affaires ou alors comme simple admiratrice de ses œuvres ? »
Arnold Schnauzer, ancien homme d’affaire à la retraire, qui m’avait vu grandir auprès de mon paternel, un gentil homme qui avait la réputation de faire plier tous ses adversaires sur son chemin, je l’ais toujours admirer tant il ne ratait jamais une occasion de s’approprier des droits et des titres dans ce monde de requins dont je voulais tant faire partie, qu’il regarda autour de nous brièvement.
« Merci Mr Schnauzer, et pour dire vrai je suis venue en tant que simple contemplatrice, j’ai toujours aimé l’Art quelle qu’elle soit. » « Aurais-tu mis ton père au cachot pour enfin prendre sa place derrière cet immense bureau de noyer ? »Lança t il en riant doucement, il avait toujours su que j’avais cette passion dévorante pour ce monde qui m’avait fasciné depuis mon plus jeune âge pour avoir passé d’innombrables heures au bureau de mon cher père ! Son rire fut même communicatif.
«Non, il est à San Francisco pour le moment et loin de moi cette idée, de plus il n’approuverait pas malheureusement de me céder sa place ! Mais pourquoi pas avoir mon nom un jour comme le sien placardé sur une porte d’une des grandes tours qui ornent ce pays ? »Ce fut à cet instant que je perdis le sourire n’ayant même pas touché à ma coupe. Pourtant l’alcool était mon souffre-douleur depuis un certain moment mais ce soir j’avais d’autres préoccupations surtout lorsque je sentis une présence à mes côtés…

CODE TOXIC GLAM

J’avais aperçu brièvement Stephen en compagnie de ce qui me semblait être sa sœur, sans toutefois porter mon attention sur lui ou bien encore elle. J’avais fait l’effort pour moi-même de me rendre à New-York à cette exposition pour avoir la conscience tranquille et montrer ma bonne foi de vouloir peut-être les choses s’arranger entre lui et moi ou du moins qu’il s’aperçoive que j’avais su ravaler ma fierté et que je m’en voulais atrocement malgré tout car je l’aimais plus que quiconque même si je pensais cet amour partir…au sens propre, pesant qu’il m’ôterait de son existence tant j’avais été odieuse et blessante avec lui ! Des paroles dites qui seront à jamais gravés dans nos mémoires…malheureusement !
Ayant fait la rencontre de Mr Schnauzer, me voici donc en train de discuter agréablement, un verre à la main quand soudain une voix se fit entendre et nul doute que c’était Stephen. Mon cœur se mit à battre à tout rompre, avec une once d’espoir mais aussi de crainte ! Poliment il demanda au sexagénaire de bien vouloir nous excusez que le vieil homme s’exécuta en nous laissant et allant vaquer à l’admiration de ses œuvres exposées…avec un signe de salutation pour ma part, que lui adressant un sourire je me tournais vers Stephen dorénavant le souffle coupé et étant presque tremblante.
« Bonsoir…Du mieux que je peux…À croire que j’aurais encore plus de retard dans ce domaine… »Puis je vis son regard se poser sur mon verre qui bullait, avant de reprendre la parole mais uniquement sur ses œuvres, dont la plupart que je n’avais pas encore vu jusque-là, étant dans ma bulle qu’il avait dû trouver refuge dans la peinture avec des tableaux sombres et si expressifs, que je n’avais jusqu’à ce soir pas su à quel point il avait également aussi souffert. Oui j’avais des remords, j’en étais rongée à un tel point que je devais me reprendre pour ne pas attirer l’attention sur moi de quelconque manière que ce soit.
« J’ai pu voir que tu avais passé beaucoup de temps à créer de nouvelles œuvres et elles ont l’air de faire sensation, tes fans doivent en être ravis, je suis contente pour toi… »Dis-je tout en buvant une infime gorgée de champagne, boisson que je détestais en fait avant de voir un serveur plateau en main ou l’interpellant d’un signe de main je lui remis mon verre le remerciant et me retournant vers le peintre ténébreux avant de chercher mes mots intérieurement…
« C’est ta sœur que j’ai vu à tes côtés ? Elle sembla aller plutôt bien… »Puis ne pouvant me contenir plus longtemps, je devais lui dire certaines de mes pensées ou tout du moins mes intentions sur ma venue de ce soir.
« Je ne suis pas venue ce soir pour créer des histoires, je trouvais légitime de me retrouver ici et de t’accompagner d’une certaine manière mais je ne compte pas m’éterniser ni même t’ennuyer, j’en ai assez fait comme ça… »Je regardais autour de nous, faisant bonne figure même si j’étais fort mal que peut-être d’être venue n’avait pas été l’idée du siècle !
« Et je sais faire la part des choses entre le fait d’être professionnel ou non. » Étant gérante de la galerie et l’ayant poussé à s’ouvrir au monde de l’Art, se faisant connaitre, je gérais les comptes tant les dates de vernissage même si pour celle-là il avait dû se débrouiller tout seul, ou du moins le pensais-je…
Ce fut à ce moment qu’un couple déjà rencontré à San Francisco vint à nous, et qui avait déjà acquérit certaines des œuvres de Stephen.
« Bonsoir Monsieur Winston-Carter, vos œuvres sont toujours aussi intéressantes et si débordantes d’émotions, vous avez un sens inné pour l’Art sans oublier votre gout en matière de femmes, n’est-ce pas chérie ? »Dit-il tout en souriant, crocheté par son épouse.
« Décidemment tu resteras un incorrigible charmeur, mon cher ! »Rétorqua-t-elle tout en nous saluant à son tour, et ne sachant plus où me mettre surtout que notre relation était désormais indécise, que vraiment mal à l’aise je m’excusais poliment prétextant un vieil ami à aller saluer.
« Veuillez m’excusez, je dois absolument voir une personne avant qu’elle ne parte, vous permettez ? »L’homme et la femme me firent un signe d’approbation avant que je ne m’éclipse vers une porte fenêtre afin de prendre l’air loin de toute cette agitation…me faisant des plus discrètes tandis que Stephen serait occupé un petit moment avec ce charmant couple…Un bol d’air frais et à pleins poumons afin de ne pas défaillir…

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Je devais reprendre le cours de ma vie avec ses inconvénients et ses atouts, et pour atteindre un jour mon but je devais tenir bon, tout du moins dans ma vie professionnelle, me montrant telle une femme forte malgré les événements tragiques que l’existence pouvait nous faire subir. Tout d’abord pour moi-même, pour une future réussite sociale où le bouche à oreille avait une importance capitale pour intégrer un jour le monde des affaires en premier lieu, car qui ferait confiance à une jeune femme, nouvelle de surcroit dans un pareil milieu ou les hommes régnaient en maitre et ou la gente féminine était perçu d’un drôle d’œil, étant parfois même sous-estimée ! Je devais commencer par tenir mes engagements envers Stephen et la galerie, étant la gérante je me devais de faire acte de présence n’ayant pu participer à l’organisation de ce vernissage. Autant me rattraper ce soir du mieux que je le pouvais !
Mais les relations personnelles étaient bien plus compliquées à gérer, surtout avec Stephen, mon fiancé, si cela était encore d’actualité à l’heure actuelle avec toutes ses méchancetés balancées au visage du beau brun qui lui aussi avait souffert, j’en avais conscience plus que jamais à présent…que de le voir et le savoir tout près de moi, me fit presque suffoqué leur faussant compagnie prétextant des futurs acquéreurs peut-être à aller saluer, histoire de reprendre l’air et de reprendre mes esprits espérant avoir pris la bonne décision en ayant pris l’avion jusqu’ ’ici après 6 heures de vol, six heures éreintes en autre et en tout point !
Nous avions échangés simplement quelques mots, sur le plan artistique et légèrement personnel pour ne pas se lancer dans des propos contrariants ou encore une autre querelle lui disant mes intentions sur ma venue à cette exposition de New-York. Et puis « la famille « était un sujet des plus sensible désormais, que j’avais même aperçu sa sœur, Tatiana au loin, après affirmation de la part du peintre ténébreux !
Sur le balcon prenant l’air, pendant que des acquéreurs faisaient affaire à l’intérieur pour telle ou telle œuvre, me remettant également des propos de ce couple de retraités millionnaires, je sentais soudainement une présence qui ne fut autre que celle de Stephen…Mon cœur battait la chamade de telle manière que je trouvais cela troublant le connaissant parfaitement et ayant cette horrible crainte que tout ne bascule ce soir pour lui, pour moi…même s'il commençait à évoquer cette exposition, et que ne pas y venir aurait été une erreur. Je ne me tournais pas vers lui, regardant droit devant moi, les lumières éclairant une partie de la ville qui avait également son charme si toutefois on savait profiter du panorama. Je ne rétorquais pas sur ses dires avant de lui lancer un coup d’œil furtif quant à son compliment sur ma tenue en guise de « merci » avant de l’entendre me dire que l’on devrait peut-être ce parler, que c’était le bon moment ou du moins l’occasion de le faire ouvertement ! Je soupirais intérieurement avant de me sentir me crisper, je n’étais pas venue ici pour me dispute ou créer des tensions loin de là, étant fatiguée de voir à quel point notre vie se dégrader. Après un silence, me demandant si le mutisme complet ne serait pas mieux que de se lancer dans une conversation qui pourrait déborder, je tournais mon regard sur lui, sans bouger, pendant quelques secondes avant de poursuivre.
« Je suis désolée, j’ai dépassé les bornes j’en suis consciente, crois-moi je suis sincère mais je ne pense pas que ce soit le meilleur moment, ni même le lieu, je suis venue en tant que gérante et non en tant que ta…c’est professionnel avant tout… »Je ne souhaitais pas terminer ma phrase pour ne pas accentuer la situation, peut-être qu’un peu de distance et de calme serait le seul moyen pour nous de peut-être nous retrouver ou pas…
Le regarder ainsi me crevait le cœur mais j’étais comme paralysée, ne pouvant aller vers lui, je l’avais blessée plus que jamais, je l’avais mis à l’écart, préférant parcourir les bars de la ville plutôt que de trouver refuge aux creux de ses bras et ne montrer mes faiblesses, mon sale caractère qui me faisait défaut et d’ont j’en payais le prix aujourd’hui mais il fallait que certaines choses soient dites , peut-être tout aussi blessantes que ce que j’avais pu lui balancer à la Villa
« Tu mérites bien mieux, je ne suis qu’un poids et je t’arrête, je ne me plains pas ni rien de ce genre, je sais que toi aussi tu as souffert, que j’ai été immonde et égoïste, et bien plus encore que j’ai déserté notre couple et notre vie. Je n’ai aucune excuse à te soumettre et je ne le ferais pas d’ailleurs. Je ne sais pas ce que tu attends de moi mais moi-même je ne suis pas sûre de le savoir. Quoi qu’il puisse arriver, je ne lâcherais pas la galerie à moins que tu ne me le demandes et pour le reste…fais comme tu le sens je n’irais pas contre ta volonté tout simplement… »Je faisais une sorte de mea culpa envers celui qui faisait encore battre mon cœur mais que j’avais fait souffrir de manière très intense avant lui faire comprendre que s’il souhaitais arrêter notre relation, chose que pensais déjà d’actualité, alors je n’irais pas le tenter à lui faire changer d’avis, c’était compréhensible et puis comment pouvait-on dires de telles horreurs à celui que l’on disait être son fiancé, son futur époux…contribuer à une relation alors que beaucoup de non-dits planent au-dessus de nos têtes serait aller à notre perte, et celle de notre couple qui pouvait toutefois être maintenue par le professionnalisme de chacun de nous. S’en tenant qu’à des rencontres pour la galerie et l’Art tout en se séparant ? Je ne savais plus quoi penser mais je devais remettre mes idées en ordre. S’il voulait me quitter alors très bien, s’il voulait rester à mes côtés, je ne saurais même pas si je pourrais me pardonner à moi-même de mon comportement et de mes dires à son égard, un manque total de respect envers lui, ce lui que j’étais censé aimer plus que tout. Puis je repris lâchant d’une main la rambarde de pierre qui ornait ce balcon pour me tourner vers lui.
« J’aurais dû t’écouter et prendre en compte ton avis sur cette grossesse, nous n’en serions probablement pas là aujourd’hui, mais peu importe puisqu’aujourd’hui tout est derrière nous désormais, plus rien ne t’empêche de poursuivre tes rêves ni ta vie… »Sur ce, mon regard se baissa pour venir se poser sur cette main de libre, où se tenait la magnifique bague qu’il m’avait offert lors de notre tout premier vernissage, ayant un sourire presqu’amer, aux lèvres avant de la faire glisser doucement de mon annulaire et de la tendre à Stephen. Un, geste déchirant mais inévitable.
« Tiens reprends-la. J’ai adoré la porter mais je n’en suis pas digne, je ne la mérite pas, je te souhaite de vivre heureux et de trouver celle qui saura te combler et t’aimer d’une meilleure façon que moi… »Croyant entendre un bruit de pas venant en notre direction je m’approchais du peintre, avant de lui mettre la bague dans la poche de son jean à la va vite, de peur qu’on ne soit vu par autrui et me reculant avant de voir passer un couple d’une quarantaine d’années nous saluant allant chercher une veste déposée ici un peu plus tôt probablement suite à un oubli avant de repartir dans la grande salle de réception, faisant bonne figure devant eux et de lancer un dernier regard sur Stephen.
«Il est temps pour toi de retourner auprès de tes potentiels acquéreurs tandis que je vais aller jeter un œil au déroulement de la soirée avant de prendre le prochain vol pour San Francisco… »Je faisais comme si cela, ce rendu de bague de fiançailles n’était qu’une chose anodine en reprenant sur le thème de la galerie et de l’organisation de celle-ci mais j’en étais dévastée malgré tout bien que surtout triste mais c’était impensable de faire comme –ci rien n’avait été dit ou encore fait…à son égard, une vraie tortionnaire et méchante personne.

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Je ne savais s’il allait venir me voir au tout du moins pour parler de « nous » à titre personnel, mais il le fit ce qui me gênait quelque peu au vue de cette soirée qui était dédiée à ses œuvres concernant son futur. Que voulait-il que je lui dise, les choses que lui auraient aimé entendre de ma bouche, pour lui faire plaisir, certes j’aurais pu tant je l’aimais mais il me fallait prendre mes responsabilités surtout avec ses mots si durs que je lui avais balancé en plein visage. Je n’étais pas venue pour rompre, ni même chercher querelle mais simplement pour le soutenir et lui montrer que j’étais là, malgré tout, sachant être des plus professionnelles et parce que j’aimai aussi ce côté de personnalité qu’il avait en tant que peintre…Je savais et reconnaissais mes torts pour avoir été si mal ces derniers jours, jusqu’à me faire consoler par JT…celui que j’avais considéré comme mon ex-meilleur ami …mais aujourdh’ui je devais faire du tri dans ma vie et tout remettre dans le bon ordre, ainsi que dans mon esprit…
Stephen ne semblait pas content de mes propos et encore moins de la suite des évènements entre nous, son côté amer et cette distance entre nous en disait long mais il devait me voir tel que j’étais, un être égoïste, voulant toujours tout contrôler, telle une dictatrice ! Pourtant ne m’avait-il pas aimé dès le premier jour ainsi ? Ou avais-(je réellement changé en pire ? Je souffrais intérieurement, me voyant tel un monstre n’en faisant qu’à ma tête pour ne voir que mes propres intérêts, du moins jusqu’au ce que je ne lui rendre sa bague de fiançailles…Une fois ses pensées dites à haute voix, au moins le choses avaient été claires, il m’en avait voulu, que je faisais cavalier seule le relayant peut-être au second rôle alors que nous devions avancer tous les deux, main dans la main ! Un détail que j’avais omis grandement.
Interdite et ne voulant enfoncer davantage le couteau dans la plaie je l’écoutais attentivement , tandis qu’il me regarda, me sentant cœur battant et gorge serrée, prête à fondre en larmes d’ici peu…alors qu’un couple passa furtivement coupant un instant ce moment de « séparation » ou de « remise à zéro » entre nous, n’en savait-on encore rien du tout que je reposais mes yeux sur Stephen. J’avalais difficilement ses paroles, je savais que je ne méritais rien d’autre que cela, mais lui aussi avait le droit de s’exprimer, qu’à mon tour je me sentais également traverser d’un glaive avec une intense lenteur…Si je décidais de ne pas revenir vers lui, il ne le ferait pas non plus ? Et bien au moins c’était dit, non ? Mais il avait raison je ne savais pas ce que je souhaitais à part qu’on cesse de se faire du mal, dont j’en étais la cause malgré tout...
Il décida de rester un moment ici avant que je ne regagne le vernissage, saluant ici et là des personnes déjà rencontrées tentant de faire bonne mine avant de me sentir de nouveau prise de remords, excusant le peintre de son absence de quelques temps ayant des obligations pour conclure certaines ventes, chose que les éventuels clients comprenaient bien évidemment prenant leur mal en patience, s’abreuvant et grignotant avec des petits fours ! Après un certain moment je m’inquiétais de ne pas le revoir arriver, allant donc vers le balcon ou il se trouvait toujours, me faisant dos…
« Stephen…les gens s’impatientent de ne pas te voir errer à travers la galerie… »Puis faisant un pas de plus toujours le cœur battant me mettant à sa place malgré tout je décidais de prendre mon courage à deux mains, fronçant les sourcils…et inspirant profondément, me tortillant les doigts de chaque main.
« Écoute…je ne saurais te dire à quel point je suis désolée pour tout, et je suis sincère...réellement mais je ne vois pas comment je pourrasi recoller les morceaux avec toi. Je t’ai fait souffrir et je m’en veux…oh si tu savais à quel point mais …je n’arrive toujours pas à être celle que tu voudrais que je sois. J’ai toujours été solitaire quelque part, j’aime faire les choses à ma manière et cela ne m’a jamais fait du tort…Du moins je le pensais, mais à te voir ce soir, et à avoir été si blessante la fois dernière à la villa…que le meilleur moyen pour toi de t’élever c’est de faire cavalier seul. Tu as raison j’en ai fait qu’à ma tête, je t’ai souvent mise sur le fait accompli mais c’était une erreur. Je t’ai fait assez de mal comme ça pour essayer de...pour rester à tes côtés. Je ne dis pas vouloir te jeter, ni même penser par égoïsme, ce serait mentir, car tu me manques, plus que jamais mais j’ai bien compris ce que tu as dit, que je ne prenais pas en compte l’avis des autres alors je me suis mise à ta place ces temps durant et le mieux pour toi est que je ne m’éloigne de toi, pour t’éviter de souffrir encore ou encore de devoir supporter ma façon de vivre. J’ai passé bien plus de temps à trainer les bars que d’être en ta compagnie et ce n’était pas pour rien. Ce n’est pas toi qui a fait que rien ne va plus dans notre couple mais bel et bien moi, j’ai fait des mauvais choix, j’ai mal agi alors j’en paie les conséquences mais …mais je n’arriverais jamais plus à te regarder en face, sans voir cette lueur dans la prunelle de tes yeux ; Et ce bébé…de toute façon ce n’était pas comme si cela avait été un choix, c’était accident tout bonnement alors… maintenant que tout est rentré dans l’ordre…chacun peut reprendre le cours de sa vie, je ne serais plus un obstacle pour toi dans ta vie privée, tu n’auras plus à te soucier de moi non plus. Je suis assez grande pour me relever comme je l’ai toujours fait. »Les larmes coulant sur mes joues mais réussissant à ne pas trembler dans la voix, je ne sus quoi dire d’autre, même si parler de cette tragédie aurait pu être un soulagement après une dispute encore ? Peut-être…Mais une chose était sure, nous avions eu ensemble un petit garçon prénommé Sam, prénom que jamais je n’évoquais et qui avait été enterré comme il le convenait au nom complet de Sam Nolan Stephen Winston-Carter, voilà ce que j’avais voulu qu’il soit inscrit sur sa sépulture de pierre qui venait d’être posée il y a quelques jours à peine, le fameux jour de notre dispute…
« Je vais partir il est temps pour moi, et si vraiment tu veux changer de gérant pour la galerie alors je comprendrais… »Sur ce, je le regardais telle une dernière fois avant de vouloir quitter le balcon. Que pouvais-je faire d’autre ? S’il voulait me demander ou m’interroger sur certaines choses alors j’y répondrais mais je ne souhaitais pas m’imposer davantage…
« Au revoir Stephen… »

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