Elz&Casey in : "And since you’re back, those bright lights and this big city belong to us tonight"

Invité

Un samedi soir de mai. Un beau samedi soir de mai. Ça sentait déjà l’été à San Francisco. Quoique ça ne sentait jamais l’hiver à San Francisco, mais les étés dans cette ville, il fallait les vivre pour les comprendre. Casey n’avait jamais pour habitude de rester durant toute cette période dans cette ville, mais il adorait néanmoins ce moment-ci de l’année. Moment où tout semblait se mettre en branle. Évidemment, San Francisco n’était jamais ennuyante, mais l’excitation de la fin de l’année scolaire, le début de la période touristique, de l’insouciance, du plaisir dans limite, des matins sans cadrant… C’était spécial à San Francisco, beaucoup plus qu’à New-York (quoique totalement différent qu’en Sicile ou en Espagne, mais bon, restons sur le continent). Ça donnait envie de rejoindre des amis, de trainer en ville, d’aller boire un verre, puis jouer au billard. Pas besoin d’aller dans une boite de nuit ce soir, c’était le genre de samedi qui semblait plus appréciable si on était sobre. C’était le genre de nuits où les gens allant à leur premier rendez-vous tombaient amoureux, où un groupe de garçons tombaient sur un groupe de nuit et que toute suite la chimie se faisait. C’était un peu comme dans les films. La chaleur, une douce brise, les rires, la bonne humeur.
Et évidemment, tout ça ne laissait pas l’italien d’origine de marbre. Il avait un petit quelque chose pour ce genre de samedis le Casey. C’était probablement dans son sang, ou à cause des histoires que son père lui racontait dans sa jeunesse, il n’en savait trop rien. Pourtant, sa saison préférée restait l’automne. Il y avait bien des différences entre le vent automnale et celui-ci, mais il ne lui apportait jamais ce picotement, ce frisson d’excitation. C’était comme si durant cette soirée, rien n’était impossible, tous étaient immortels et invincibles, tous étaient à l’abri du danger, du passé et du futur. C’était bien ça San Francisco.
Le delta avait reçu un appel de quelques amis avec qui il jouait au baseball en fin de soirée, après un repas en compagnie de ses cousins et avaient décidé d’aller rejoindre le groupe dans un genre de saloon plutôt branché. Évidemment, il n’avait rien à voir avec les saloons que l’on pouvait voir dans les vieux westerns! C’était plutôt un endroit où on passait de la musique branchée, avec un bar où l’on pouvait s’assoir et quelques tables de billards. Il risquait d’y avoir pas mal d’ambiance là ce soir, c’était certain.

Plusieurs minutes plus tard, le brun se trouvait à se garer dans un stationnement public au centre-ville. Il devait être passé 23 heures, mais bon, peu importe l’heure qu’il était, personne n’avait l’intention de se lever pour aller à l’église le lendemain matin, non? L’étudiant se dirigea ensuite vers le saloon où il retrouva ses amis à une table de billard. Ceux-ci avaient déjà entamé une partie, alors il les regarda jouer un moment, discutant avec les uns et les autres avant de décider d’aller prendre un verre au bar. De la bière? Non, il ne buvait pas de ça; ça faisait gonfler l’estomac. « Un Bourbon Lancer » demanda-t-il au barman qui s’exécuta sur le champ. Du Bourbon et du Champagne, très peu de gens pouvaient se payer ce délice, mais c’était un pêché mignon du New-Yorkais.
Casey prit place sur un tabouret devant lui en attendant que son verre lui soit servi. Son regard dériva finalement sur ce qui l’entourait. Des gens, beaucoup de gens, la plupart en groupe, en pleine discussion puis à sa droite, une jeune femme. Une jeune femme blonde assise seule un peu plus loin. Elle regardait dans la direction opposée, alors il ne pouvait pas voir sa tête, mais sa silhouette lui rappelait vaguement quelqu’un… quelqu’un qui ne se trouverait jamais ici. Premièrement parce que cette personne avait disparu dans la nature depuis deux ans, et deuxièmement parce que cette dite personne était encore plus prude que Aidan alors… non, impossible! En fait, juste s’imaginer la petite Alpha coincée de l’époque en ce lieu fit rigoler Casey légèrement.
Le serveur revint avec son verre bien rapidement, mais l’américain décida de ne pas aller rejoindre ses amis sur le champ. Au lieu de ça, il se mit à savourer en douceur son verre, son regard encore sur la jeune femme. Elle du probablement sentir un regard sur elle, car elle finit par se retourner et… Casey s’étouffa carrément avec sa gorgée. « Elzbieta?! » s’exclama-t-il. C’était une blague? Une caméra cachée? C’était bien assez de voir un fantôme du passé, mais en plus, elle devait se trouver au dernier endroit où il se serait attendu à la revoir.

❝ Lo que me gusta es que tu te dejas llevar ❞
Casieta ✖ L’été arrivait, et ça me donnait envie de sortir. Je décidai alors d’envoyer un message à un ami pour qu’on se retrouve plus tard dans la soirée. Il me proposa un endroit, que je ne connaissais pas, mais c’est toujours sympa de découvrir de nouveaux endroits pour sortir. Généralement les gens sortent toujours dans le même bar, aux mêmes endroits. Ils aiment être des habitués. Moi non. Ca me gonfle plus qu’autre chose. Voir toujours les mêmes personnes, ne pas pouvoir faire de nouvelles rencontres c’est un peu ennuyant. Moi, j’aime bien sortir, et faire de nouvelles rencontres. Rencontrer des gens avec qui tu n’as pas forcément des points communs, que tu ne rencontrerais pas en journée car on ne fréquente pas les mêmes endroits. Et bien, le soir on peut rencontrer de tout. Et c’est une des raisons pour lesquelles j’aime sortir le soir. Que ce soit dans un simple bar, ou même une discothèque. J’avais bien changé depuis la dernière fois que j’étais à San Francisco. En un an, j’ai du sortir bien plus de fois que durant les années où j’avais été ici. Et j’en avais manqué des choses. J’étais enfin dans le bar, et au moment même où je m’assois à une table, je reçois un message. Le pote en question me disant qu’il ne pouvait pas venir. Bien merci. Il ne pouvait pas le dire plus tôt celui là ? Bon tant pis. J’allais peut-être trouver d’autres personnes qui voudront me rejoindre. Je regarde donc dans mes contacts, tout en envoyant des messages à quelques personnes susceptibles de pouvoir et vouloir venir me rejoindre. Sinon, je boirais un truc et je ressortirais. Je me tournais, prête à faire signe à un serveur pour lui demander une boisson. Jusqu’à ce que je vois, Casey. Oh, ça fait un bail. Et j’en fus même étonnée, bien que lui semblait plus étonnée que moi. Et je repensais alors à la dernière fois qu’on s’était vu. Alpha que j’étais. Et j’étais encore coincée, très coincée. Je me regardais, dans cette robe que je n’aurais jamais mise auparavant. Si j’avais changé de tête il ne m’aurait surement jamais reconnu. Avec ce changement que j’ai opéré en moi. Je lui fis signe de la main, et me leva pour venir le rejoindre. Je m’assis à ses côtés. « Ca fait un bail Casey ! » Tout en le regardant, je me demandais si je lui faisais ou non la bise. Après tout ce temps… Bon allez, je me rapprochais de lui pour lui laisser un baiser sur sa joue. « Qu’est ce que tu deviens ? » Voyant son regard sur moi, je savais qu’il allait, lui, me demander ce que j’ai pu faire durant tout ce temps d’absence. Mais attendez, s’il est toujours là, c’est qu’il est toujours à Berkeley, enfin, j’en sais rien en fait. « Toujours à Berkeley ? » Parce que tout de même, je suis revenue depuis septembre et s’il y était toujours, alors pourquoi nous sommes nous jamais recroisés ? Comme quoi j’ai bien fait de sortir ce soir. Nous étions bons amis, à l’époque. J’espérais alors qu’il ne m’en veuille pas de mon départ comme Wren a pu m’en vouloir.

Invité

Même s’il avait dit son nom à elle en premier, il se serait tout de même à nouveau étouffé s’il avait repris une autre gorgé de son verre lorsqu’elle le salua en retour et dit son nom à lui. Bon, jusque-là, il y avait un doute possible; peut-être que ce n’était pas elle, juste quelqu’un qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau (parce que oui, il semblerait que nous ayons tous un double quelque part dans le monde) ou peut-être même que l’ancienne Alpha avait une jumelle cachée dont elle n’avait jamais parlé ou dont elle ne connaissait même pas l’existence. Mais toutes ces possibilités étaient à effacer maintenant qu’elle l’avait nommé par son prénom. Si cette fille qui ressemblait étrangement à Elzbieta le reconnaissait, et ben ça ne pouvait être qu’Elzbieta. C’était dingue tout de même! Même sa démarche lorsqu’elle s’approcha de lui (oui, parce que en plus, c’est elle qui vint à lui et non l’inverse comme par le passé), était différente de par le passé. On aurait presque dit une autre personne. Une personne qui respirait l’assurance et c’était sexy, encore plus sexy que la timidité constante qui l’habitait par le passé. Qui aurait cru que la blonde avait ça en elle par le passé! « Ah ben! Et comment que ça fait un bail » répondit-il avait un sourire sincère. Néanmoins, la jeune femme n’avait pas fini de le déstabiliser semblerait-il, car elle se pencha et déposa un baiser sur sa joue. La situation en était à un tel point où il avait envie de demander « Qui êtes-vous, et qu’avez-vous fait à Elzbieta? », néanmoins, le New-Yorkais ne savait pas trop s’il demanderait à ravoir l’ancienne version ou pas, parce que la nouvelle avait quelque chose de… fascinant. « Qu’est-ce que tu deviens ? » Il était sur le point de répondre lorsqu’elle ajouta « Toujours à Berkeley ? » Casey hocha tout d’abord positivement la tête « Toujours à Berkeley, il me reste un an avant d’en finir. Enfin, si tout se passe bien » Il rigola légèrement. « Mais je pense que c’est moi qui devrait poser les questions-là, non? » Le brun plongea ses yeux bleus dans ceux de la blonde. Il était loin d’être fâché contre elle pour sa disparition, il était simplement contente de la revoir saine et sauve. De toute façon, qui était-il pour en vouloir à la jeune femme? Certes, donner des nouvelles aurait été apprécié, mais elle n’avait pas de comptes à lui rendre. Par contre, maintenant qu’elle était de retour, il tenait à savoir en moindre détails ce qu’elle avait fait durant ces deux années, et surtout, ce qu’il lui était arrivé pour qu’elle change comme ça. « Donc dis-moi; t’es de retour à Berkeley ou juste de passage et San Francisco? Et surtout où est-ce que t’étais passée tout ce temps! » En voyant le barman passer, il ajouta : « Tu veux quelque chose à boire au fait? » C’était pas mal de questions, mais le verre serait probablement nécessaire, car il sentait bien qu’il n’irait pas rejoindre ses amis aux tables de billard de sitôt et une histoire, ça se racontait et s’écoutait bien mieux autour avec un verre ou deux…

❝ Lo que me gusta es que tu te dejas llevar ❞
Casieta ✖ Je dois l’avouer. Casey ne faisait pas partie des gens auxquels je pensais beaucoup durant mon voyage. Il ne fait pas partie de ces personnes à qui j’ai hésité à dire pour mon départ. Et pourtant, je l’aimais bien. Oui. C’était un ami. Même s’il est vrai qu’à l’époque c’était plus étrange qu’autre chose entre nous deux. On était à l’opposé de l’autre. Les deltas n’étaient pas mes meilleurs amis. Bien que j’ai été chez les betas un jour. Et pourtant, j’ai toujours su qu’il était un ami pour moi. Je ne saurais pas comment vous le dire, mais je le sentais. Comme quoi les contraires peuvent vraiment s’entendre. Bien qu’il semble que nous ne soyons plus si différents que ça. J’ai changé. Lui non. J’ai fais un pas vers son lui. J’ai quitté mon moi timide, coincée. Je suis tout une autre Elzbieta. J’espère bien qu’il le remarque. J’aime montrer mon nouveau moi. Non pas que je renie mon moi alpha. Loin de là. Je l’assume totalement même. J’ai tout simplement grandi, et changé de ce fait. Et plutôt même contente de ce que je suis devenue. J’étais venue dans ce bar pour voir un ami, mais j’en retrouvais un autre. Ce que je peux aimer ce genre de coïncidences là. C’est ce genre de retrouvailles qui peut vous égayer la soirée. Casey, quant à lui, ne semblait pas avoir changé. Même physiquement. Il était toujours le même. Toujours aussi charmant. J’avais toujours eu un petit faible pour lui. Pour cette beauté, ce charisme. Et cette gentillesse qu’il avait pour moi. Bien qu’en y réfléchissant, il reste tout de même un Delta. A moins qu’il ne soit plus à l’université, ou qu’il ait changé de confrérie. Oh ça fait trop de questions d’un coup. J’en saurais un peu plus dans la soirée. Ne précipitons pas les choses. Je sus tout de suite qu’il était à Berkeley. Alors pourquoi nous sommes nous pas croisés ? Mhh, surement parce qu’on ne pensait pas se revoir, de ce fait, nous n’avons pas fait attention. Avec tout ce monde dans les couloirs. De plus, nous ne côtoyons pas les mêmes personnes. Nous n’aurions pas pu savoir. Mais se revoir ici, dans ce bar, c’est bien mieux. Ca fait moins officiel, j’aurais envie de dire. « Mh... Vas-y pose toutes tes questions. » C’est vrai qu’il y avait le droit, et que c’était plutôt son rôle en cette soirée. C’est moi qui suis partie, et non lui. C’est bien moi qui lui dois quelques « explications ». Je le regardais. Droit dans les yeux. Ca devait bien être la première fois que je faisais cela. Et je n’avais jamais remarqué ces yeux. Oh quelle belle couleur. « Je suis bel et bien de retour. Et bien, disons que j’ai voulu un peu m’évader, du coup j’ai fais en quelque sorte le tour du monde. A certains endroits je suis restée plus de temps, à aider des populations pauvres, construire des choses, être là pour des familles. D’autres endroits, j’ai plus fait la touriste qu’autre choses. Une belle aventure. Une aventure à moi toute seule. » Je l’avais raconté plusieurs fois cette histoire, mais la raconter à Casey, c’était tout autre chose. J’aimais l’idée de lui raconter. « Non merci, je n’ai pas vraiment soif maintenant. Peut-être plus tard. Merci Casey. » Je sentais qu’une toute autre amitié allait naitre entre nous deux, et l’idée me plaisait. « Et toi, tu as des choses à me raconter ? » Et bien oui, après tout, il n’y a pas qu’à moi de parler. C’est du donnant-donnant avec moi.

Invité

Lorsqu’elle commença son court récit, Casey ne put s’empêcher de se sentir légèrement envieux. Envieux de la possibilité pour Elzbieta de partir ainsi du jour au lendemain, de sa liberté. Son quotidien à lui commençait à devenir lassant. Même s’il pouvait faire ce qu’il voulait ici, sa vie était régi par des règles bien établie. En fait, il ne faisait même pas ce qu’il voulait réellement; par exemple, il pouvait dépenser l’argent qu’il voulait sur sa carte de crédit, mais toutes ses dépenses étaient scannées de près par son père, parce que cet argent ne lui appartenait pas réellement. Et pourquoi était-il à Berkeley et nulle part d’autre? Parce que son père en avait décidé ainsi. Pourquoi étudiait-il en gestion? Parce que son père en avait décidé ainsi. Et que ferait-il lorsqu’il aurait obtenu son diplôme? Exactement ce que son père lui dirait de faire. En réalité, il était loin d’être libre, loin de pouvoir voler de ses propres ailes comme la blonde devant lui. Évidemment, ce n’était pas le New-Yorkais qui irait aider des populations pauvres et faire de l’aide humanitaire, mais il aurait tout de même tout donné pour voir ce qu’elle avait pu voir et allée où elle avait pu aller. Et surtout, il trouvait admirable ce que la jeune femme avait fait. Il l’écouta donc avec attention, hochant à tête légèrement tandis qu’elle parlait. « Et pourquoi être revenue ici? Pourquoi ne pas être restée ailleurs? » demanda-t-il sincèrement intéressé. Si elle était capable de quitter tout du jour au lendemain comme ça, elle ne devait pas avoir de remords sur ce qu’elle avait laissé derrière non? Ça non plus, Casey ne serait pas capable de le faire; partir du jour au lendemain, laisser tout là en plan. L’étudiant ne pouvait juste pas s’imaginer ce que ses parents allaient en dire et penser, ce que ses cousins et son frère aller en dire et penser, comment Léo prendrait la chose aussi. Il aimait se croire aventurier et intrépide, mais au fond, il n’était qu’un peureux à côté d’elle. Au final, ce n’était pas pour rien que ses parents le considéraient comme digne de confiance avec un simple besoin d’être remis dans le droit chemin. On pouvait toujours s’attendre du pire de Jayson, du meilleur de Aidan et de la normalité avec lui. C’était probablement ce qui faisait de lui le favori pour la prochaine génération des Morello; pas trop doux, mais pas totalement sauvage non plus. Le juste milieu quoi. Et justement parce qu’il était ce juste milieu, il ne pouvait que vivre au travers des autres les choses qu’ils ne pouvaient pas – et ne pourraient jamais – faire.
L’Américain pris une autre gorgée de sa boisson, se retrouvant ainsi seul à boire puisque Elzbieta avait décliné son offre pour le moment (mais il n’avait en aucun cas l’intention de quitter ce lieu sans au moins lui avoir payé un verre!). Lorsqu’elle lui demanda s’il avait quelque chose à raconter, il reposa son verre sur le bar et haussa légèrement les épaules. Honnêtement, c’était le moment où jamais de parler de cette histoire avec Léo, parce que c’était bien la seule chose d’intéressante qui était arrivée dans sa vie durant 2 ans, mais quelque chose l’empêchait de mentionner sa fausse petite amie. Oui, bon de toute façon c’était faux, alors quel problème ça posait? Ben ça pouvait en poser pas mal final… Alors il décida de ne pas la mentionner. « À côté de ce que tu as vécu, je crois que je n’ai pas grand-chose à raconter pour être honnête. Tu sais, c’est toujours le même train-train quoi. J’oserai même dire que ça manque un peu d’action dans ma vie… » Le brun leva un sourcil, laissant sa phrase en suspense. Ça pouvait dire pas mal de chose ça, et Elzbieta pouvait l’interpréter comme elle le voulait…

❝ Lo que me gusta es que tu te dejas llevar ❞
Casieta ✖ Lors de mon retour, faire tout ce récit m’ennuyait. M’énervait. M’exaspérait même. Toutes les personnes que je connaissais auparavant me posaient tous la même question. Cette question que même Casey avait posée. Fort heureusement pour lui, le temps était passé, et cela faisait bien longtemps que je n’avais pas raconté ma petite histoire. Et ça me faisait du bien d’en parler, de le revivre en quelque sorte pas des mots. C’est ce genre d’expérience dont la majorité des personnes rêve. Pas forcément pour faire ce que j’ai fais moi, mais au moins pour voyager et voir différents paysages. C’est étonnant le contraste que notre Terre peut nous offrir à l’échelle mondiale, mais même à l’échelle locale. Tout est si différent. Même à San Francisco. Nous, nous vivons dans des beaux quartiers, mais il suffit d’aller en périphérie, et je suis certaine qu’on trouverait des populations bien pauvres. C’est ainsi dans toutes les grandes villes. Seulement, on n’y fait pas gaffe car on ne fait qu’attention à ce qui nous entoure vraiment. A notre environnement. Nous sommes heureux là où nous sommes. Alors pourquoi aller un peu plus loin où nous ne le serions pas ? Vous ne comprenez pas ce que je dis ? Tant pis. L’essentiel, c’est que moi je me comprenne. « C’était vraiment bien. Extraordinaire même. Mais l’argent ne tombait pas vraiment du ciel, et je souhaitais finir mes études pour avoir au moins un diplôme. Il ne me servira surement jamais, mais c’est toujours une roue de secours. Mais je ne dis pas que je vais rester ici pour toujours. Je repartirais surement un jour. Quand j’aurais de nouveau de l’argent. » Au regard très intéressé qu’il portait sur mon histoire, je pus comprendre qu’il semblait un peu envieux. Ce n’était pas le premier qui m’enviait. « Pourquoi tu ne partirais pas non plus ? » C’est bien ça que je ne comprends pas chez certaines personnes. Ils m’envient. Mais alors pourquoi s’envoler ailleurs ? La plupart du temps on m’a répondu par peur. Peur d’aller dans des endroits inconnus, et tout le tralala. Foutaises. Ce sont justes des raisons non valables. Si on veut réellement voyager, et qu’on a l’argent pour, il faut le faire. Qui auraient pu imaginer l’ancienne Elzbieta faire ce que j’ai fais ? J’étais si bien dans mon petit cocon de vie d’étudiante. J’aurais pu tout aussi bien avoir peur, mais non. Je suis partie comme ça. Sans rien dire à personne. Surement parce que je savais qu’on m’aurait incité à ne pas faire ce voyage. Et si tu ne retrouves plus de place à Berkeley après ? Et si, et si. Avec des si on refait le monde. Carpe diem quoi. « Ne me dis pas qu’après tout ce temps, il ne s’est rien passé de palpitant dans ta vie. Pas possible Casey. Je suis certaine qu’il y a truc qui s’est passé, mais que tu ne veux pas me raconter. Toujours la même histoire… » Ou alors il s’agit d’un truc bien long à raconter, et alors il ne veut pas commencer sur ce chemin. Je comprendrais. Je regardais la salle, et je vis un groupe de personnes qui nous regardait. « C’est tes potes là-bas ? » Ca ne pouvait pas être quelqu’un d’autres, après tout, on ne regarde pas avec autant d’insistance des gens que nous ne connaissons pas.

Invité

C’était comme réponse quand on y pensait. Obtenir un diplôme dont on ne se servirait probablement jamais. N’étais-ce pas simplement une perte de temps. Ou simplement la preuve, qu’on fond, Elzbieta ne s’était pas totalement libéré des boulons de la société. Casey pour sa part, il vivait comme tous les autres jeunes hommes de sa classe sociale; étudiait pour obtenir un diplôme qui lui assurait de faire de l’argent, étudiait surtout parce qu’il le devait, couchait avec différentes filles sans réellement penser à qui serait celle avec qui il partagerait son futur, parce qu’on fond, il ne voulait pas vraiment tout de suite de ce futur et surtout il se doutait déjà de qui serait la personne avec qui il le construirait ce futur, il voyait ses potes, voyait le monde, voyageait dans les lieux les plus luxueux. Mais le fait était qu’il était né dans un monde qui se trouvait en dehors des rouages de la société, il n’y était intégré que pour l’image, que le temps qu’il comprenne le vrai monde avant d’être introduit à son vrai monde; celui du crime organisé. C’était tout de même intéressant que de regarder ces gens évoluer, et aller dans le sens que leur dictait la société d’aujourd’hui; va à l’école, mange tes légumes, fais du sport, obtient un diplôme universitaire, et peut-être plus qu’un même, fait de l’argent, maries-toi, fais des enfants, fais plus d’argent parce que la société a besoin que tu travailles pour elle et te fais croire que l’argent est un bien nécessaire. Alors au fond, Elz était tout de même encore prise au piège… il fallait revenir à San Francisco, parce que la société disait qu’une personne bien avait un diplôme et surtout que pour vivre bien et faire ce qu’on veut, il faut bosser, bosser encore et après… après la liberté. Mais quelle liberté? Une liberté comptée. Une liberté qui s’effritait avec chaque sou dépensé. Elle était plus libre dans ses mouvements que lui, mais elle était encore enchaînée à quelque chose de beaucoup plus grand. Lui, il n’avait que sa famille qui le tenait en chaine. Et au final, tous les deux étaient enchainés pour quoi; pour de l’argent. Ah ben oui, le crime organisé, ce n’est pas juste pour jouer les marginaux qu’on en fait partie – quoique lui n’avait pas vraiment choisi d’en faire partie – mais c’est pour s’enrichir… Sur le dos de la société et non l’inverse.
« Je vois » Répondit-il simplement en hochant la tête avant de soupirer longuement à la question qu’elle lui posa en retour. « Disons simplement que mes parents sont plutôt… contrôlant. Pas moyen d’échapper leur radar même s’ils sont à l’autre bout du pays. Je sais, un mec de 23 ans qui écoute encore ses parents, c’est un peu ridicule quand on y pense, mais on ne blague pas avec des parents italiens disons! » Il rigola doucement, parce que c’était très vrai, d’autant plus lorsqu’ils étaient Siciliens.
Elle le relança sur la question de ce qu’il faisait de sa vie et il rigola doucement. « C’est exactement ça; toujours la même histoire » Il croisa les bras sur sa poitrine et s’avança légèrement vers elle. « Tu sais, toujours les mêmes histoires avec les Deltas… Je dirais que la première année ç’avait été intéressant, la seconde j’avais déjà commencé à me lasser et maintenant je dirais que le jeu des rois du campus, prince charmants de toutes les dames et briseurs de cœurs invétérés, ça commence à me peser. Encore un an, que je me dis, mais je ne sais pas, des fois j’ai envie de me poser quoi. » C’était réellement la première fois qu’il exprimait à voix haute cette envie qui le prenait depuis quelques semaines. « Pour le reste, c’est rien que des commérages. » Peut-être comprendrait-elle, peut-être ne comprendrait-elle pas, mais oui, ce que les magazines à potins disaient sur lui et Léo, rien que des commérages.
La blonde tourna la tête et sembla remarquer quelque chose et il tourna la tête vers où elle pointait. Ah oui! Cette bande de nigauds! Ils les avaient carrément oubliés. Il eut soudainement une idée. « Tu sais jouer au billard? Ça te dirait de les écraser? » Le brun sourit à sa compagne.

❝ Lo que me gusta es que tu te dejas llevar ❞
Casieta ✖ Ca fait du bien de revoir un ami, et pouvoir parler comme on le fait. Un peu comme si je n’étais que partie pendant les vacances d’été. Et je lui racontais ces deux mois de vacances qu’on a pendant l’été. Oui, c’est bien ça. C’est ce que je ressentais en parlant avec Casey en ce moment. Ca changeait carrément de toutes les conversations que j’avais pu avoir auparavant, dès mon retour. On me montrait bien tout le temps que j’avais perdu en partant. On me montrait ces deux ans où j’étais partie. A croire qu’on souhaitait me faire culpabiliser d’avoir pris cette décision. Mais, jamais, personne ne pourra réellement me faire culpabiliser, parce que cette aventure a été une grande aventure humaine. J’ai vu et vécu des choses que je ne ferais surement plus dans l’avenir. Mais surtout, lorsque vous aidez des gens plus démunis que vous, ça fait un certain choc. D’un côté, vous êtes heureux de pouvoir aider, de pouvoir enfin utiliser votre vie pleine de richesse pour d’autres. De l’autre, vous ressentez de la peine pour eux. Jusqu’à ce qu’on me dise, lorsque j’ai aidé des gens de Favelas au Brésil, qu’ils sont heureux comme ils sont, car ils ont tout de même ce qu’ils souhaitent. Et après tout, c’est vrai. En y voyant les enfants, avec ce sourire, ils ne semblaient pas si malheureux que ça. En y pensant, nous, on y serait mal dans ce genre de vies, car on connait la vie paisible, on ne connait pas la pauvreté. Alors qu’eux, ils ne connaissent que ça. Oh et puis bon, à quoi bon vous racontez ça, je crois qu’il n’y a que moi qui pourrait comprendre, ainsi que toutes les autres personnes qui font comme moi, à aider les plus démunies. « Je vois, et bien bonne chance alors. » Je ne pouvais rien dire de plus. Je connaissais ce genre de parents. Les miens ne sont pas comme ça, mais j’ai eu plusieurs amis dans cette situation. Des amis dont les parents les couvaient trop. Et à mon avis, c’est ce genre de comportement venant des parents qui fait fuir les enfants. Ces enfants, comme Casey par exemple, rêve d’un peu plus de liberté, alors dès qu’ils en verront l’occasion, ils sauteront dessus, et puis la suite dépend de chacun. Mais à mon avis, ça ne finit jamais très bien dans cette situation. Lorsqu’il me parla de son ressentit vis-à-vis de la confrérie, je savais totalement ce qu’il voulait dire. J’étais passée par là. Je souris donc, et lui répondit. « Peu importe la confrérie dans laquelle tu entres, tu peux être sur qu’on te collera une étiquette sur ton visage. Toi par exemple, tu es le tombeur de ses dames. Moi, j’étais la coincée de service, qui ne pensait qu’à ses études. Au début, ça ne me pesait pas trop. Mais au bout d’un peu plus d’un an, j’en ai eu marre, et je me suis rebellée. D’où mon changement de confrérie, pour les Betas. » Je souris à ce souvenir. Ce changement de confrérie avait bien fait parler les étudiants. Une Alpha qui va chez les Betas. Etonnant. Mais ce qui l’était encore plus, c’est que je m’étais vraiment bien comporté comme telle. Les gens avaient donc vu que les Alphas pouvaient être autre que des coincés. Après leur avoir fait prendre conscience de soi, je m’étais remise chez les Alphas, fière de moi. « Mais d’un côté, la première confrérie qu’on intègre, on y met une grande part de soi, et ça en devient réellement notre famille. J’ai beau être chez les Sigmas maintenant, et m’y sentir bien, les Alphas me manquent énormément. » Les confréries, vraiment pas quelque chose de faciles à gérer. Mais c’est aussi quelque chose qui nous marquera à jamais dans notre vie. C’est aussi quelque chose qui nous aide à nous construire, à nous trouver. « Te poser ? Et bien dis donc ! Un grand pas que tu fais là Casey ! Il ne suffit plus qu’à trouver la fille qui ne verra pas en toi un tombeur et briseur de cœurs. » Les commérages ? Je n’y connais rien, vraiment pas mon truc. Si je veux connaitre la vie des gens, je vais leur parler directement. Pas besoin de tous ces papiers, d’internet pour soi-disant savoir les détails croustillants de tel et untel. Surtout, que la majorité du temps, ce n’est que du mensonge, juste pour leur faire du buzz, comme on aimerait le dire. Jouer au billard ? Je fis un très grand sourire, et répondit « J’ai appris en Irlande, avec des tonnes d’irlandais avec leur bières autour de moi. Je pense que je peux faire face à tes potes. » Je lui souris, et on se dirigea donc vers eux. Je les saluai, et on prépara le billard pour une nouvelle partie. « Par contre je vous préviens, si je gagne, vous m’offrez tous, chacun, une boisson ! » Je me tournais vers Casey, lui fit un clin d’œil. Juste pour lui montrer quelle joueuse je faisais.

Invité

« Merci » répondit-il dans un demi-soupir. De la chance, il en aurait besoin, oui. Pour le moment on ne lui demandait pas grand-chose en réalité. En gros, il devait vivre sa vie comme n’importe quel étudiant de Berkeley, il pouvait coucher à droite et à gauche s’il le voulait, il pouvait sortir tous les soirs s’il le voulait, il pouvait dépenser sans compter s’il le voulait (quoique ça, ça avait ses limites qu’on se le dise et il l’avait compris un peu à la dure après avoir acheté sa moto que son père lui avait passer le savon du siècle), il pouvait tout faire tant qu’il ne s’attirait pas d’ennuis et restait retraçable par son père. Mais un jour… Oui, un jour on lui en demanderait plus et ce jour pouvait venir le lendemain comme il pouvait venir dans quelques années seulement, et là, il en aurait besoin. C’était peut-être la vie qui lui était destinée, mais ça lui pesait. Ça devait aussi peser à Don et probablement encore plus à Jayson vu la position de son père dans la famille, et ça pesait surtout à Aidan qui ne voulait pas être mêlé à tout ça sans pour autant être dans la possibilité de renier sa famille. En gros, Casey avait pas mal d’appréhensions pour le futur, mais personne à qui en parler, pas même Elzbieta. Elle ne pouvait pas comprendre et surtout, elle ne devait pas savoir. Même Léo ne savait pas la vérité sur sa famille. Enfin, elle devait se douter de quelque chose, elle devait avoir entendu des choses aussi, mais jamais il n’avait révélé à sa meilleure amie le secret sur sa famille et pourtant… pourtant il aurait aimé pouvoir se confier à quelqu’un à ce sujet… Et à échanger ainsi avec Elzbieta – déjà, il se rendait compte que c’était la première fois qu’il avait une vraie discussion avec la blonde, une discussion ne tournant pas autour de taquineries – le Delta se disait qu’elle serait une bonne personne à qui s’ouvrir. C’était impossible certes, mais s’il se retrouvait dans une situation où il devait se confier à quelqu’un un jour, ce serait elle qu’il choisirait. Léo était peut-être sa meilleure amie, mais Elzbieta avait ce petit quelque chose… Il savait qu’elle l’écouterait sans le juger, sans changer sa vision qu’elle avait de lui. Au final, l’ancienne Alpha avait bien plus en elle que ce qu’il avait cru durant toutes ces années! « Alors, tu crois que je devrais changer de confrérie si je veux changer d’image et de vie comme toi? » demanda-t-il avec un petit sourire. « Les Alphas te manquent, mais tu crois que tu pourrais remettre là-bas? J’ai l’impression que tu es devenue quelqu’un que la confrérie des Alphas ne pourrait pas contenir… L’étiquette des sigmas te va mieux telle que tu es aujourd’hui. » Bon, il était un Delta, c’était un peu d’office qu’il avait une mauvaise opinion des intellos du campus! Mais c’était vrai, les Alphas étaient plutôt confinés comme dans un cocon, comme elle à l’époque, tandis que les sigmas étaient pour la plus part des esprits libres, un peu comme des papillons, et c’était ce que la jeune femme était maintenant.
Un léger rire s’échappa de sa gorge lorsque son interlocutrice fut surprise de l’entendre dire qu’il voulait se poser. Elle avait donc une si mauvaise opinion de lui? « Eh! Oh! Pendant que t’étais partie j’ai quand même entretenue une relation de plusieurs mois! » Bon, cette relation n’avait pas été de tout repos qu’on se le dise, mais oui, Nitshia et lui, ça avait bien duré. Et il avait eu quelques petites amies avant celle-ci dont Tessa, Léo et Luciana, sa relation la plus longue, mais aucune depuis la belle israélo-espagnole d’origine et ça devait bien faire presque un an du coup qu’il se la jouait volage. La blonde parla de trouver la fille qui ne verrait pas en lui un tombeur et un briseur de cœur… Oh il y en avait bien. N’empêche que ce commentaire lui fit pencher la tête sur le côté. En gros, il fallait trouver la bonne fille, mais disons que sa définition de « la bonne fille » n’était probablement pas la même que la sigma. Si on parlait de la bonne, tout de suite Léo lui venait en tête, et ensuite Luciana, mais pour ce qu’il était, Luciana devait venir devant Léo. Jamais sa famille n’accepterait sa meilleure amie et oui, Léo n’était que sa meilleure ami, il ne pouvait penser à elle de cette façon. « Finalement, tu sais quoi, je crois que le jour où Casey ne sera plus un Delta n’est pas encore arrivé! »
Qu’on se le dise, ce ne serait pas la Elzbieta d’antan qui se serait retrouvée là et qui aurait en plus de ça accepté sa proposition. Il posa son verre bruyamment sur la table. « Tu ne cesseras jamais de me surprendre, Elz! » Et qu’on se le dise, c’était évident que ce n’était pas pour lui déplaire. C’était réellement un de ces samedis à San Francisco qu’il adorait. Qui pouvait savoir comment tout cela terminerait? Même pas lui, honnêtement. Ils se levèrent donc et allèrent rejoindre les potes du brun. Il présenta la jeune femme à ses amis, et celle-ci sembla bien lui plaire, encore plus lorsqu’elle déclara que si elle gagnait, ils devaient tous lui payer une boisson. « Et si c’est moi qui gagne, tu dois payer la tournée, c’est bon? » Casey rigola légèrement en replaçant les boules de billard en triangle sur la table. Après une courte discussion, il fut décidé que ce serait lui qui aurait l’honneur de joueur contre son amie. « Les femmes d’abord » lui dit-il en lui laissant la place face à la table pour qu’elle démarre le jeu sous le regard attentif de la petite assemblée

» You wanna go to the city and the bright lights [PV Tacha]
» bright lights, big city, he lives to run ▶ alèxios
» city lights cry - r.
» THE PROM SEASON ▶ so shine bright, tonight you and i
» Back in the City -Terrance }*

Elz&Casey in : "And since you’re back, those bright lights and this big city belong to us tonight"

Elz&Casey in : "And since you’re back, those bright lights and this big city belong to us tonight"

Sujets similaires

Sujets similaires