Gabriel & Kirby

La plage, ou autrement dit le lieu le plus parfait pour se vider la tête suite à une simple journée éprouvante ou une semaine paressant un peu trop longue. C’était également le meilleur endroit dans cette ville pour pouvoir se rincer l’œil sur des hommes dégoulinant d’eau et dont le torse était taillé à la perfection. Enfin quoi qu’il en soit, la plage était un endroit de détente, tout le monde pourra l’affirmer. Entre mes petites séances de bronzage et les quelques minutes que je passais à profiter de l’eau, j’étais totalement aux anges, je ne pensais plus à rien. Ni aux cours, ni aux garçons, ni à qui que se soit d’autre, je me sentais libre, comme soulagée d’un poids mais cela ne fut qu’éphémère car après plus d’une heure passée sur la plage, je fus accostée par l’un de ces gros débiles qui ne cherchait autre qu’une femme avec qui il pourrait prendre son pied pendant les prochaines minutes. J’enlevais les lunettes de soleil que je portais alors sur mon nez, les plaçant au dessus de ma tête et me tournant enfin vers cet inconnu qui m’énervait depuis plusieurs minutes maintenant. « Bon écoute-moi bien toi, tu prends tes affaires et tu vas gentiment rentrer chez toi avant que mon petit ami ne vienne te mettre la raclée du siècle. » Bien évidemment, cet imbécile ne me crut pas et à vrai dire il n’avait pas tord. Je n’avais pas de petit ami, j’avais tout simplement inventé cette excuse des plus minables pour pouvoir me débarrasser de lui. Malheureusement, ma menace ne lui fit aucun effet. Je levais au ciel alors qu’il ricanait et j’étais à deux doigts de prendre mes affaires et de m’en aller lorsqu’une voix me fit sursauter. Bon Dieu, j’étais sauvé. Un sourire se dessina sur mon visage alors que je m’avançais vers cet homme, entrant avec grand plaisir dans son jeu. « Oh mon amour enfin tu es là ! J’ai cru que tu n’arriverais jamais ! » Pour poursuivre dans ma lancée, je glissais une main dans son cou, rapprochant son visage du mien pour déposer un baiser sur ses lèvres. Autant jouer le jeu à fond sinon cela n’en valait pas vraiment la peine. Me retournant vers le mystérieux inconnu, j’étais bel et bien décidée à le faire déguerpir d’ici. « Tu me crois maintenant espèce de ringard ? Alors dépêche-toi de dégager avant qu’il ne s’attaque à ta petite gueule déjà assez mal formée. » Ce crétin me dévisagea une dernière fois, m’insultant au passage, et finit par s’en aller. Enfin j’étais libre et c’était tout ce que je désirais à cet instant. Un nouveau sourire s’étala sur mes lèvres alors que je tournais mon visage vers Gabriel. « Je ne sais vraiment pas comment te remercier de m’avoir sauvé de cet abruti, je ne sais pas si j’aurais réussi à m’en débarrasser seule. Au fait c’est quoi ce truc ridicule que tu portes sur ta tête ? » Il n’y avait qu’un seul mot pour décrire le chapeau de paille qu’il portait ; affreux.

Gabriel & Kirby

Lorsqu’un mystérieux inconnu vient vous sauver des griffes d’un monstre, vous n’hésitez pas un seul instant, surtout s’il est hyper canon, et vous entrez dans le jeu qu’il démarre sans vous poser de questions. Au passage, vous en profitez pour le dévisager de haut en bas, de le toucher ou carrément de l’embrasser, ce que je venais de faire comme si je connaissais cet homme, encore mieux, comme s’il était mon compagnon de tous les jours. « Et tu risques de manquer bien plus la prochaine fois. » Oui, j’en rajoutais une couche tout naturellement, il jouait tellement bien son rôle que je ne pouvais m’empêcher de poursuivre dans cette lancée, même si cela n’avait que très peu d’intérêt, il fallait l’avouer. Je souriais un peu plus lorsqu’il se prétendit être Superman, encore un égo surdimensionné mais vu son physique, je le comprenais puis après tout, il m’avait débarrassé d’un type un peu trop collant, je ne pouvais pas le blâmer pour cela, mais pour son chapeau de paille, si. « Ce truc que l’on appelle un chapeau ne se porte qu’à la campagne je crois, si tu veux un conseil, enlève-moi ça, ça t’évitera de te prendre des moqueries à longueur de temps. » J’étais désolée de le blesser, si tout du moins cela était le cas, mais je n’étais pas du genre à me faire draguer ou bien même à côtoyer un homme vêtu d’un chapeau de paille. Tout cela restait mon opinion et j’étais prête à garder le silence sur ce sujet pour la suite. « Et bien Gaby… enchantée, moi c’est Kirby. » Naturellement, il ne se gêna pas pour saluer les deux amies avec qui j’étais venue aujourd’hui, encore un tombeur de plus. Cela dit, il pourrait très bien animer ma soirée, malgré son chapeau de paille. « De temps à autre mais la plupart du temps ils ne sont pas aussi collants que celui-ci. » Cela n’était pas pour me vanter, rien de là, mais il était vrai que cela m’arrivait de temps à autre et parfois, c’était fort agaçant, autant dire qu’une journée entre copines pouvait rapidement tourner au vinaigre. Baissant alors le regard, j’observais le bas de mon bikini pendant de courtes secondes, fronçant finalement un sourcil avant de redresser la tête et de reporter tout mon attention sur l’homme qui se tenait en face de moi. « Ah ouais la couleur ? Qui me dit que tu dis la vérité ? Après tout tu pourrais très bien être un pervers tout comme mon prétendant de tout à l’heure. », lançais-je d’un ton des plus surs tout en croisant les bras contre ma poitrine.

Gabriel & Kirby

Cet homme, qui n’était alors qu’un mystérieux inconnu dont je ne m’étais guère souciée jusqu’à présent, s’avérait en fait être quelqu’un de plutôt attachant, il fallait se l’avouer. Il avait un sacré tempérament, cela se ressentait déjà et ce même après quelques courtes minutes de discussion. Dans tous les cas, je lui étais redevable de m’avoir aidé avec cet abruti qui venait tout juste de prendre la fuite. Enfin un peu de tranquillité. Ou pas cela dit, mais peu m’importait, la présence de cet homme était loin d’être désagréable. « Ici c’est San Francisco mon grand. » Je le taquinais bien évidemment car en y réfléchissant bien, son chapeau de paille ne lui allait pas si mal que cela, c’était juste qu’il était rare d’en voir quelqu’un en portait un dans ce coin. Bien sur, j’allais garder tout cela pour moi. « Et oui, merci, mais Kirby… comme… comme Kirby quoi. » C‘était nul, je souriais bêtement. Après tout je ne savais pas d’où venait ce prénom, mes parents l’avaient choisi pour moi et j’en étais plutôt fière en fin de compte. Il m’allait à la perfection, enfin, c’était mon point de vu, si cela ne plaisait pas à quelqu’un, il n’avait qu’à tracer son chemin. « Après tout je ne te connais pas, tu pourrais très bien être l’un de ses types qui sauve la vie des gentilles filles pour au final n’en tirer qu’une seule et unique chose. Je ne vais pas te faire un dessin là-dessus. » Les efforts que je venais de faire étaient monstrueux. J’avais du me retenir tout du long pour ne pas éclater de rire devant la mine boudeuse qu’il avait pris quelques secondes auparavant. Il savait me mettre à l’aise, se moquer de moi sans pour autant que cela soit blessant. Je fus alors quelque peu surprise par le discours qu’il vint ensuite à prononcer. Au moins, il avait le courage d’avouer la vérité, qu’il n’y avait pas que le maillot de bain qui l’intéressait et il marquait des points. Je ne l’interrompis pas un seul instant jusqu’à ce que finalement, il me fasse une certaine proposition pour aller diner. Levant les yeux au ciel, je souriais malgré moi. Il n’y avait pas de doute, il savait y faire avec les femmes.« Un dîner, vraiment ? C’est ça ton plan drague avec les filles ? » Croyait-il vraiment que j’allais donner ma réponse du premier coup ? Non, je préférais le laisser un peu languir. « Alors premièrement, je m’en fiche totalement que les gens me reluquent ou non lorsque je me dandine en maillot de bain. » Vrai, je n’allais pas coller ma main dans la figure de tous ces types, je risquerais d’y passer une journée entière et j’avais bien mieux à faire que cela. « Deuxièmement, je préfère quand les hommes jouent franc jeu lorsqu’ils s’adressent à moi et je suis bien placée pour savoir que mater le bas d’un bikini signifie se rincer l’œil sur les fesses qui s’y trouvent en dessous. » Ce qu’il venait bien évidemment d’avouer. « Et troisièmement, j’espère que tu ne m’emmèneras pas dans un fast-food comme on put le faire certaines personnes avec qui j’ai pu sortir. » J’aime bien les burgers mais quand même, j’ai un corps à entretenir, une réputation à garder et le fast-food comme premier dîner c’est l’échec assuré.

Gabriel & Kirby

Cette situation ressemblait fort à Tom et Jerry, l’histoire d’une hat et d’une souris qui se cherchent sans arrêt, des taquineries, des blagues, c’était tout ce qui me plaisait chez un homme. Je n’aimais pas ceux qui étaient en train de vous daguer à tout bout de champ en vous faisant des compliments à deux balles, je préférais nettement me retrouver dans une situation comme celle-ci, se taquiner pour se séduire en quelque sorte.« Les Californiennes faciles à séduire ? Bon j’avoue que certaines n’ont pas besoin de grand chose. En revanche, les Floridiennes sont plutôt coriaces, mais tout cela dépend de la personne qui les accoste. » Effectivement, je n’étais pas une Californienne d’origine, j’avais vu le jour à Miami, en Floride, mais ça il n’aurait pas pu le deviner sans que je ne vienne à lui dire. J’espérais d’ailleurs qu’il avait compris la subtilité. En fait, je n’en avais aucun doute. Il ne devait pas être débile à ce point là non plus. « Avoue que cela te fait quand même plaisir de pouvoir admirer de belles paires de fesses sur cette plage. Franchement, je serais un homme je n’hésiterais pas non plus. » J’avais dit cela tout en laissant un sourire se dessiner petit à petit sur mes lèvres. Oui, j’étais d’une humeur taquine depuis qu’il s’était fais passer pour mon soi-disant petit ami, me rendant compte à quel point il pouvait avoir du charme alors qu’il essayait de me draguer depuis le départ. De on expérience, je savais que les hommes aimaient qu’on leur tenait tête, pas trop non plus, juste ce qu’il fallait pour les tourmenter et leur en faire baver. J’étais passée professionnelle dans ce domaine, sans trop vouloir me vanter bien sur. « J’avoue avoir un peu de sang suédois dans mes veines et je ne dis pas non à un hamburger de temps à autre. Mais disons que mes passe-temps ne me permettent pas vraiment d’en avaler tous les deux jours. Puis plus aucun homme ne s’intéresserait à moi si je perdais ma taille de mannequin comme tu l’as si bien dis. » Il n’empêche que je n’avais pu m’empêcher de rire à l’idée d’un nouveau rendez-vous dans un fast-food. J’appelais ça le plan foireux. Je ne demandais pas non plus à être emmenée dans un endroit de luxe et dépenser des milliers pour un repas mais quand même, un petit effort n’était pas trop demandé. « Allez arrête avec ça, je disais simplement cela pour plaisanter et t’embêter un peu. 18h30 alors, j’y serais sois-en certain. » Effectivement, Noah n’avait rien à voir d’un pervers, je le savais bel et bien ce n’était que pour le taquiner. Un vrai pervers n’aurait sans doute pas hésité à me mettre la main aux fesses et ce depuis fort longtemps, un peu comme cet imbécile de tout à l’heure qui n’avait que voulu poser ses mains sur mes formes. « Merci, je vais le garder très précieusement. », lançais-je avec un nouveau sourire après m’être emparé du morceau de papier. Je le pliais en deux, finissant pas le glisser dans le haut de mon bikini. Si vous saviez tout ce que peut contenir le soutien-gorge d’une femme… j’y cachais bien souvent de l’argent lorsque je ne voulais pas prendre trop d’affaires, notamment pour aller en boîte de nuit. « On verra ce soir si tu mérites de recevoir le mien. » Il le méritait, j’en étais plus que convaincue mais comme dit, je voulais le faire languir encore un peu.