« together, we'll do great things »

Ayant toujours été une élève brillante, Leyna Jackson-Stones a toujours eu de la facilité à l’école. Petite déjà, elle était souvent dans les premiers de la classe. Ses parents, qui ne lui accordait que très peu temps et ne lui montrait quasiment aucune affection ont toujours pensé qu’elle finirait médecin, ou avocate. Son père étant lui même chirurgien et sa mère étant l’une des avocates australiennes les plus prisées, il était pour eux totalement impensable que leur progéniture se lance dans l’art. Leyna n’ayant jamais eu des relations X avec ses parents, il est vrai que ces derniers ont pensé qu’elle se lançait dans la photographie uniquement pour se venger, pour les énerver. Mais étant bien plus intelligente que cela, elle était plutôt triste qu’ils arrivent penser une chose pareille, étant donné et qu’elle avait toujours adoré cela depuis son plus jeune âge. Quasiment élevée par ses grands-parents, ses derniers lui avaient d’ailleurs offert une appareil photo de qualité juste avant qu’elle quitte le pays. D’ailleurs, ils lui manquaient énormément, contrairement à ses parents, à qui elle n’a jamais parlé ni même téléphoné depuis quatre ans. Depuis son départ. Mais enfin, lorsque la jolie australienne avait du choisir une université, c’était sans trop d’hésitations qu’elle opta pour les Etats-Unis. L’image que l’on s’en fait aujourd’hui est truffée de mensonges et de clichés, sans doute à cause des centaines de séries télévisées qui nous font croire à ce fameux American Dream. Leyna aurait volontiers opté pour Harvard ou Stanford, mais elle avait peur de se retrouver avec des bourges insupportables qui ne feraient que lui rappeler ses parents. Ainsi, elle opta pour un entre deux et obtint une bourse pour la prestigieuse université de Berkeley, en Californie. Et à vrai dire, jamais elle n’avait regretté son choix, ne serait-ce que pour un instant. Malgré la mauvaise passe qu’elle avait eu lors de sa première année – qu’elle a d’ailleurs redoublée – elle s’est reprise et est désormais en 3e année. Dernière année avant un premier papier qui lui permettra d’ouvrir sa galerie l’été prochain. Pour la suite, elle compte bien continuer les études tout en faisant un double cursus psychologie ou marketing. Quoi qu’il en soit, elle avait été très excitée lorsque ses professeurs avaient fait l’annonce d’un échange avec des anglais. Et pas n’importe lesquels, puisqu’il s’agissait d’un échange avec l’université d’Oxford, une des plus prestigieuse d’Angleterre, voire d’Europe. Sociable et accueillante, elle se réjouissait de voir quel correspondant elle allait se voir attribuer. Elle tomba sur William, un jeune homme canon mais pas franchement sympathique au premier abord. Bornée, elle compte bien le rendre aimable. Lors du premier jour, elle fit la connaissance de Candice, une jeune femme passionnée par le stylisme. Elles n’avaient pas eu le temps de réellement discuter, mais les présentations avaient été faites et le courant était passé. Ainsi, le temps étant au beau fixe et n’ayant pas de cours cet après-midi, Leyna décida d’aller prendre le soleil sur une des pelouses du campus. Sur son chemin, elle aperçu une jeune fille, seule, assise à une table. Elle s’approcha afin de déterminer l’identité de la personne ; s’il s’agissait d’un petit anglais, autant aller faire connaissance. Si c’était elle qui était en Angleterre, elle apprécierait sans doute que les gens fassent l’effort de l’intégrer. Ainsi, elle se rendit compte qu’il s’agissait bel et bien de la fille du premier jour, Candice. Candice Hepburn. Leyna se demandait si elle avait un quelconque lien avec la fameuse Audrey Hepburn, mais elle n’osait pas lui poser la question alors qu’elles ne se connaissaient finalement pas. Lorsqu’elle s’approcha, la jeune anglaise ferma violemment le petit carnet dans lequel elle semblait être en train d’écrire. Loin d’elle l’envie de la déranger, l’australienne se sentit gênée, mais il était trop tard pour faire marche arrière. Candice l’avait remarquée. « Salut ! » lui répondit-elle sur un ton certes timide mais enthousiaste. « Excuse-moi, je ne voulais pas te faire peur. Leyna… tu te souviens ? J’espère que je ne te dérange pas, mais comme je t’ai vu assise seule, je me suis dit que ce serait sympa de continuer notre conversation de l’autre jour » ajouta-t-elle en lançant un sourire à Candice. « Je peux m’asseoir ? » osa-t-elle finalement dire, presque en chuchotant.