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« La fugue. » || Tacha

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MessageSujet: « La fugue. » || Tacha « La fugue. » || Tacha EmptyVen 11 Jan - 9:06



La fugue
Déjà trente minutes que je poireautais dans le parc. J'en pouvais plus d'attendre. Ce n'était pas que j'en avais marre, mais je voulais la revoir. Elle me manquait. Dire qu'elle avait sûrement passé sa journée avec l'autre, là ! Je lui arracherais ses dents les unes après les autres, un de ces jours ! Mains dans les poches de mon jean, je sentais le vent se lever. Il ferait mauvais temps dans pas longtemps. Qu'est-ce que j'avais lu dans la presse aujourd'hui ? La première tornade de la saison ? Rien à foutre. Elle a cas repassé à un autre moment, j'ai vraiment pas la tête à ça en ce moment. Pourtant, dieu sait que parcourir les routes sur ma Trimph, avec Tacha à l'arrière, à faire du rodéo avec cette tornade était tentant. Bon, tu fous quoi Tacha ? Dépêche !! Marmonnant tout seul dans mon coin, appuyé contre l'un des arbres qui jouxtaient le parc, je fixais les derniers passants qui s'éloignaient vers le véhicule, la ville, ou leur petit chez-eux. Un couple tout particulièrement attira mon attention. Mignon. Dans la soixantaine. Monsieur tenait la main de sa dame et la protégeait de son bras. Attendrissant. « Tu es perdu, mon petit ? » Un type venait de m'aborder. Grand, élancé, cheveux ébène, sourire colgate. Je sentais l'entourloupe à plein nez. Vous avez déjà vu ce genre de type à la télé, qui paraît super gentil en l'apparence mais qui a des tendances masochistes en réalité ? Il ressemblait à ça. « Dégage. » Je n'avais pas dû être assez clair, puisqu'il s'était approché, à nouveau. «Allez, n'aie pas peur. Je vais te ramener chez toi... » Le con. Il avait même osé m'agripper le poignet. Tu crois que j'ai dix ans, l'ancêtre ? « Touche-moi encore, et je te défonce ! » grognai-je en arrachant mon poignet de ses doigts sales et maigrelets. Soit ce type était vraiment débile, soit il me prenait pour un idiot fini. « Dégage, j't'ai dit. Désolé de te décevoir, mais chui majeur, et parfaitement capable de te foutre une raclée ! » Un pédophile, voilà pour qui je le prenais. Enfin, en partie seulement, parce que si la preuve avait été faite, il aurait déjà passé sous un rouleau compresseur par mes soins. Au lieu de ça, ne sachant pas à qui j'avais affaire, je restais distant. Brutal, prêt à le frapper s'il recommençait, mais distant quand même. Finalement, il finit par s'en aller, conscient sans doute que ses pauvres muscles ne feraient pas le poids face à l'homme que je devenais. Il était 22h00, et je mourrais de faim.
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MessageSujet: Re: « La fugue. » || Tacha « La fugue. » || Tacha EmptySam 12 Jan - 15:58

Je pris d'un geste rapide mon sac, posé sur mon lit. J'y engouffrai tout aussi vite mon portable, mon porte-monnaie, et quelques autres bricoles qui traînaient dans la chambre. J'étais poussée par mon instinct. J'allais voir Benedikt, et je comptais bien ne plus lui mentir. J'avais l'étrange pressentiment que je ne verrais plus cette chambre avant un bout de temps. Après avoir balayé une dernière fois la pièce du regard, je me faufilai à l'extérieur, en refermant la porte derrière moi, sans respirer.

Je dévalai les escaliers, et me rendis sur le parking du campus. Ma moto m'y attendais. Et là aussi, j'eus un pressentiment. Si je ne voulais pas que l'on ai son père sur le dos, il fallait peut-être mieux ne pas éveiller les soupçons. En laissant la moto sur le parking, je marquerais sûrement ma présence, et il n'aurait pas à aller pointer son nez dans ma chambre pour finalement se rendre compte que j'étais partie rejoindre son fils. En conclusion, je contournai l'engin et me rendis à l'arrêt de bus le plus proche. Une fois assise sur le banc d'attente, je soufflai un coup. L'adrénaline était à son comble. Je sentais au fond de moi le besoin de voir Benedikt, et je savais que lorsque ce sentiment m'envahissait, j'avais très souvent du mal à contenir mon désir. Il me manquait terriblement. Son odeur, sa présence, ses bras et ses lèvres...Tout. Si tout allait comme prévu, il avait prit une chambre dans un hôtel discret, comme je lui avais recommandé, pour qu'on parle. Il pensait sûrement qu'on parlerait de Mark, ou encore de Léonie. Sa naïveté me rendait encore plus folle de lui. Je n'étais pas censée le rejoindre, ni même être en contacte avec lui. Mais j'avais bravé les règles, et en ce moment même, je mettais Benedikt et moi en danger. Ou peut-être seulement moi. Après tout, si je repartais en Russie, peut-être que ce serait mieux pour tout le monde...En mettant les pieds ici, j'avais eu l'impression que j'avais semé une pagaille irréparable.
Lorsque le bus arriva, je montai à l'intérieur (sans payer), et m'assis tout au fond du véhicule. J'étais habillée simplement, d'une robe fleurie décolletée et d'escarpins en cuir. Peut-être que ma tenue contrastait énormément avec la haine que je portais en moi. Je symbolisais parfaitement l'expression "Ne pas se fier aux apparences". Au loin, une Triumph attira mon regard. Benedikt était adossé sur un arbre juste à côté de l'engin. Je souris légèrement. Il dégageait une classe naturelle, et j'adorais cela. Je fis arrêter le bus et en sortis.
Marchant vers mon ami, je cachai quelque peu ma joie de le voir. Au contraire, je laissai apparaître une certaine inquiétude, ou haine immense, à vous de voir. Pourtant, arrivée à sa hauteur, je m'arrêtai, le regardai trois secondes, avant de l'étreindre tendrement. Il m'avait manqué.
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MessageSujet: Re: « La fugue. » || Tacha « La fugue. » || Tacha EmptySam 12 Jan - 19:26



La fugue
Je regardais ma montre toutes les deux secondes. Est-ce qu’elle fonctionnait encore ? J’étais trop en avance peut-être ? Ah non, la voilà qui arrive. Malgré moi, un sourire de soulagement s’installe sur mes lèvres, alors que je m’éloigne de mon arbre, me postant juste devant elle. Juste avant … ses bras qui enserrent ma taille, et les miens qui l’attirent contre moi. Dieu qu’elle m’avait manqué. Son odeur, ses cheveux, ses yeux, sa bouche … Je résistai d’ailleurs à l’envie d’y déposer la mienne, jugeant que ce n’était pas encore le bon moment. Après tout, il ne fallait pas oublier qu’elle était ‘fiancée’ à un autre. Même si ça ne me dérangeait pas en soi de le faire cocu, je ne voulais pas lui faire ce plaisir de me soumettre à sa volonté, comme la fois dernière, dans ma chambre. Une fois relâchée, je l’observais, m’arrêtant d’abord sur ses vêtements. « Depuis quand tu mets des robes ? » Mon ton n’était pas agressif. Juste … surpris. Mises à part ses habituelles robes en cuir noir, félines, je ne l’avais jamais vu porté ce genre de vêtements. Surtout pas avec des fleurs. Ca faisait très … fille tout à coup. Je fronce les sourcils, l’observe une dernière fois de haut en bas, avant de lâcher, dans un murmurer quasi-inaudible. « C’est joli. » Elle avait sûrement compris le message. Quand je disais ‘c’est joli’, ça voulait plutôt dire ‘TU es jolie’. Et effectivement, mes joues s’étaient empourprées. Je me sentais comme un gosse devant une glace à la crème, sans argent de poche pour la payer. Ou sur le point de commettre une bêtise. Gêné, et pressé d’en finir. « Merci. J’pensais pas qu’tu viendrais. » Encore une fois, parce qu’y’avait l’autre. Aucun mec sain d’esprit ne laisserait sa copine sortir avec un ‘ami’ de sa connaissance, surtout quand on voyait la façon dont Benedikt fixait Tacha lorsqu’elle lui tournait le dos. Son regard avait tendance à fixer non pas seulement ses épaules, mais aussi le bas de son corps, si vous voyez ce que je veux dire … « Viens, faut pas rester là, on pourrait nous voir. » Et je n’ai pas envie que mon père nous surprenne. Il nous a déjà suffisamment causé de problèmes comme ça ! Enfourchant ma moto, cadeau offert justement par mon cher père, un cadeau auquel je tenais comme à la prunelle de mes yeux, je donnais son casque – que j’avais acheté exprès pour elle il y a de cela deux semaines – à Tacha, avant de démarrer. Direction : l’hôtel où j’avais réservé une chambre, afin que l’on puisse discuter tranquillement.
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MessageSujet: Re: « La fugue. » || Tacha « La fugue. » || Tacha EmptySam 12 Jan - 21:13

Il m'attira à lui au même instant où je passai mes bras autour de sa taille. L'étreinte dura quelque secondes, puis je me retirai pour le regarder dans les yeux. Lui, par contre, me dévisagea de haut en bas.

« Depuis quand tu mets des robes ? » me demanda-t-il surprit.

Je plissai les yeux, histoire de lui faire passer le message : Attention à c'que tu vas dire. . Il était vrai que je mettais très rarement des robes, et même presque jamais. Sauf depuis mon arrivée aux Etats-Unis. Benedikt n'avait donc pas encore eu l'occasion de me voir dans cet accoutrement, et encore plus avec des fleurs. Mais il semblait que c'était la mode ici. Et puis la première fois que j'en avais piqué une à Léonie "par urgence", tout le monde m'avait complimenté. Donc je m'étais prêtée au jeu, même si moi-même j'avais encore du mal à me reconnaître dans ce genre de style vestimentaire. Il ajouta un « C'est joli. » quasiment inaudible, et cette fois-ci, je laissai apparaître un sourire sur mes lèvres. Je le connaissais. C'était sa manière de me complimenter. Je lui plaisais, et c'était un point de gagné, qui nous poussait encore un peu plus vers l'interdit. J'avais remarqué qu'il rougissait, mais je l'avais tout autant ignoré. Qu'est-ce qui lui prenait ? Beni, rougir ? Montrer une faiblesse ? Non, jamais. Ce devait être mon imagination. Je détournai alors mon regard sur le magnifique engin qui nous attendais à un mètre de là. Sur ce même moment, il annonça l'élément qui me replongea la tête la première dans la réalité :

« Viens, faut pas rester là, on pourrait nous voir. »

« Ouais » répondis-je simplement.

Je en savais pas encore si je lui avouerais réellement tout ce qui me brûlait les lèvres depuis le départ. Pour Mark, pour son père et le chantage qu'il m'avait fait,... J'hésitais, et j'étais certaine que je m'apprêtai à faire une grosse bêtise. Je voyais déjà l'avion qui m'emmènerais en direction de notre terre natale. Sauf que cette fois, ce serait seulement moi qui y mettrais les pieds. Sans Benedikt. Et ça, j'avais énormément de mal à l'accepter. Je le suivis jusqu'à la moto, et l'observai enfourcher la Triumph. Il était sexy. Et je ne perdis pas une seule miette de son petit rituel de motard. Ça m'avait manqué ça aussi, de le voir sur une moto. Il me tendis un casque, et je l'attrapai sans me demander comment il avait anticipé le coup. Je dégageai mes cheveux en arrière d'un geste de la tête, et l'enfilai rapidement, puis l'attachai. Puis, j'enfourchai à mon tour la moto en posant mes mains sur les hanches de mon ami. Me serrant contre lui, je plaçai mes pieds sur les emplacements prévus pour cet effet, et entourai mes bras autour de sa taille.

Nous roulâmes quelques minutes, et je profitais de chaque instant. Lorsqu'il arrêta la moto sur le parking d'un motel, de manière à ce que l'engin ne soit pas visible de la route, je me redressai et posai les pieds à terre en enlevant mon casque, que je lui tendis par la suite.

« T'aurais pas pu choisir plus miteux ? » le provoquais-je.
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MessageSujet: Re: « La fugue. » || Tacha « La fugue. » || Tacha EmptyDim 13 Jan - 6:55



La fugue
Je roulais, en direction de l’hôtel. Et comme une fois n’est pas coutume, je roulais à fond la caisse. Elle y était habituée On avait toujours adoré les courses de moto, lorsqu’on était en Russie. Ca devait lui avoir manqué autant qu’à moi alors, je voulais au moins lui offrir ça. « J’ai pas un salaire de ministre, déjà, et en plus, c’est discret. Ils ne nous poseront pas de question ici. » rétorquai-je en la prenant par la main et l’entraînant à l’intérieur. « J’ai réservé au nom de O’Griffin. » Le nom de famille d’Aengus. C’était le premier qui m’était passé par la tête. Je savais que mon père ne mettrait pas longtemps à nous trouver si je donnais mon nom ou celui de Tacha. Allez savoir comment, mais j’avais compris que c’était un homme qui disposait de beaucoup de ressources, depuis le jour où il était venu me chercher dans cet avion, en compagnie de deux médecins. Depuis qu’il nous avait fait sortir du commissariat. Et, ignorant jusqu’où s’étendaient ses ‘pouvoirs’, je redevenais le Russe d’autrefois. Méfiant, et secret. « Tenez Monsieur, votre clé. » « Merci. » Nous regagnons alors notre chambre, là où je fermais à double tour la porte, avant de jeter ma veste sur le lit, me dirigeant immédiatement par la fenêtre, au cas où on aurait été suivi. Paranoïaque ? Oui, depuis le problème que j’avais eu avec Aengus il y a un mois de cela, j’avais tendance à voir le mal partout. Une fois certain que nous étions bien seuls, je m’approchais à nouveau de Tacha, enlaçant sa taille alors qu’elle m’était de dos, et déposant un baiser fiévreux dans son cou. « Merci d’être venue. » Tu n’imagines pas à quel point ça compte pour moi. « Et Meerk, tu lui as rien dit j’espère ? Vous avez l’air tellement proches ! » Ma jalousie refit surface, alors que je la relâchais pour aller m’asseoir sur le lit double, une mine boudeuse sur les lèvres. « Je veux plus que tu le vois. » Machiste, oui, je l’admets. La jalousie faisait souvent cet effet-là. « …ste plait… » Mais j’avais tout de même conscience d’aller trop loin. Tacha avait toujours été une fille indépendante. Rebelle. C’était ça que j’appréciais chez elle. Si elle m’avait offert son cœur immédiatement, si elle m’avait été ‘soumise’ ou entièrement dévouée, je l’aurais repoussé, comme toutes les autres. C’était parce qu’il n’y avait jamais rien eu de décidé entre nous, que ça fonctionnait. « On était bien tous les deux, non ?! Pourquoi lui ? Pourquoi tu … t’es fiancée ? » demandai-je faiblement. J’étais triste, et cela se voyait. Après tout, les fiançailles signifiaient qu’il y aurait un mariage. Et une fois mariée, je ne pourrais sans doute plus la revoir. Et cette idée m’était insupportable.
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MessageSujet: Re: « La fugue. » || Tacha « La fugue. » || Tacha EmptyDim 13 Jan - 12:53




O'griffin ? Même si ce nom de famille me disait quelque chose, j'étais incapable de mettre un visage dessus. Peut-être une camarade de l'amphi', pensais-je, rationnelle. Une petite dame un peu grassouillette nous accueillit. Je la fixais, lorsqu'elle tendit les clés à Benedikt. Cette abrutie ne s'était pas gênée pour le dévisager comme l'aurait fait une lionne nymphomane face à un superbe et jeune lion. Elle cessa son petit manège dès qu'elle croisa mon regard. Je lui adressai alors un sourire forcé. Je rêvais de lui en foutre une, mais Benedikt me reprit par la main, et m'attira vers les couloirs. Il ouvrit la porte de notre chambre, et nous nous y engouffrâmes tel des espions en pleine mission. Il referma à double tour derrière nous, et se dirigea illico vers la fenêtre pour fermer les volets. Je souris. Il m'avait devancé. Après tant d'expériences ensemble, nous avions appris les mêmes réflexes de précaution. Je l'observai, le coeur serré. Il était redevenu le Benedikt d'autrefois. Aussi prudent et sauvage de lorsque nous étions en Russie, avec notre bande. Je l'adorais plus que tout, lorsqu'il était ainsi. Je me sentais bien, en sécurité, et emplie de bonheur. Je me dirigeai vers une commode qui régnait tranquillement dans la pièce, contre le mur opposé à la fenêtre. Je passais mes doigts sur le bois usé, me demandant combien de personnes elle avait vu défiler, et surtout, quel genre de personnes. Un jeune couple ? Un mari trompé ? Un homme d'affaire ? Une femme de ménage ? Une jeune droguée ? Un serial killer ?
Puis mes pensées furent interrompues par le souffle chaud de Benedikt, et le contacte de ses bras autour de ma taille. Il déposa un baiser fiévreux dans mon cou, ce qui fit naître un frisson qui parcouru tout le long de mon échine. Je fermai les yeux, et me laissai bercer par son étreinte. « Merci d’être venue. » souffla-t-il.

« Merci de vouloir encore me voir. » répondis-je doucement. Puis, notre étreinte prit fin, et j'eus soudain peur d'avoir dis une bêtise. Quelle idiote, encore plus film à l'eau de rose, tu peux pas. Mais il ajouta en quelques secondes : « Et Meerk, tu lui as rien dit j’espère ? Vous avez l’air tellement proches ! » lança-t-il. Et je compris qu'il ne s'agissait que de jalousie. Encore. Je me retournai et vis qu'il s'était assit sur le lit. Je restais adossée à la commode, et le dévisageais. Il avait l'air...Triste ? Faible ? Je fronçais légèrement les sourcils. Je ne le voyais quasiment jamais dans cet état là. « Je veux plus que tu le vois. » continua-t-il. Et alors, je ne pu m'empêcher de sourire nerveusement. Ça ne m'étonnait en rien de lui, et d'ailleurs, je me demandais combien de temps ça mettrait pour qu'il prononce cette phrase. C'était venu plus tôt que je ne l'imaginais. Dieu, que je l'aimais. Mais j'hésitais encore à jouer le jeu. Pour rester dans le flou, je fis une grimace, me mordant la lèvre. Puis je m'approchai doucement de lui, et m'arrêtai au moment où nos genoux se touchaient. Moi toujours debout, lui assit. Je pris sa tête entre mes mains, et l'obligeai à plonger dans mon regard. « …ste plait… » ajouta-t-il. Il semblait si triste...Si...Vulnérable. J'avais envie de l'embrasser, là, tout de suite. Mais cependant, je me retins. Il fallait que je lui dise la vérité. Au moins pour Mark. Et puis peut-être qu'il ne me demanderais pas la raison de ce mensonge. Mais je ne supportais plus de lui mentir encore. C'était la raison pour laquelle je ne disais pas un mot. Je réagissais, c'est tout. J'enlevai mes mains de son visage et m'assis de l'autre côté du lit. Je lui tournai le dos, et j'avais fait exprès. Ainsi, on s'écoutait, mais on ne se voyait pas. C'était plus simple pou résister à la tentation. Et puis il ne pourrait pas voir mon visage. Je fermai les yeux, et ravalai une larme.
« On était bien tous les deux, non ?! Pourquoi lui ? Pourquoi tu … t’es fiancée ? » demanda-t-il sur un ton qui paraissait si...Faible ? Les seules fois où je l'avais vu montrer autant de faiblesse, c'était lorsqu'il venait se réfugier chez moi en sang et couvert de bleus, et quand...Et quand je le faisais trop souffrir. Alors je sentis que j'étais allée trop loin. Le jeu était terminé. Je ne supportais plus rien. Et lui non plus. Il fallait que je lui dise la vérité.

Je serrai les dents, puis me levai d'un seul coup, oubliant les larmes que j'étais censée cacher. Je me replaçai face à lui et secouai énergiquement la tête.

« C'était un mensonge, Beni...Je t'ai menti....Y a pas de Mark, y en a jamais eu....Le gars de l'autre fois, c'était Nicolas, un camarade de classe, on devait faire un travail d'économie, et tu as débarqué...Je voulais te le dire, mais je ne pouvais pas...C'était le seul moyen pour que tu fuis....C'était un mensonge...Je ne suis pas fiancée....» enchaînais-je, tout aussi faible que lui. J'étais rongée par la culpabilité. Il fallait que je remette un peu la faute sur lui, si je ne voulais pas me montrer encore plus faible que je ne l'étais déjà. Et après tout, c'était sa faute à lui aussi, hein. Je haussai le ton, et partis sur les reproches :

« Espèce d'idiot, tu ne t'es douté de rien...? Tu me croyais vraiment capable de me marier avec un gars pareil ? Tu me sous-estime autant ? Pourquoi t'as pas douté, hein ? Pourquoi tu m'as cru ?! Tu vois bien que je n'ai pas de bague bordel..! » hurlais-je en tendant ma main devant ses yeux, « Tu vois bien non ?? Pourquoi tu m'as laissé te mentir, hein, pourquoi ?! » Et je finis en beauté sur une insulte prononcée en Russe : « Espèce de naïf débile ! »

Je pleurais, mais je ne m'en rendais pas compte. Très rarement, je pleurais.
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MessageSujet: Re: « La fugue. » || Tacha « La fugue. » || Tacha EmptyDim 13 Jan - 13:41



La fugue
Non, je n'étais pas faible. J'étais triste, c'est tout. J'étais toujours d'un humeur égale lorsque ça concernait Tacha. On était si proches elle et moi. La Lune et le Soleil, le Yin et le Yang. Complémentaires. Inséparables. Réfléchissant assis sur le lit, j'avais immédiatement relevé les yeux lorsqu'elle se placa devant moi. Les yeux emplis de larmes. Je détestais la voir pleurer. Je détestais encore plus quand la cause de ses pleurs, c'était moi. Je me sentais alors aussi stupide qu'impuissant. Aussi cruel qu'égoïste. « Nicolas ? Mais c'est un prénom pourri ça ! C'est pire que Merk ! » Si si, j'avais bien entendu tout ce qu'elle venait de dire, je vous assure. Mais le prénom avait déclenché une réaction allergique insoupçonnée, que voulez-vous ! « Que je fuis quoi ? Toi ? T'aurai jamais réussi de toutes façons. Je t'aurai collé jusqu'à ce que tu le lâches ou qu'il se prenne un pain. » avais-je répliqué, plus sérieusement. Je me relevai alors du lit, furieux qu'elle me reproche ce qu'elle m'avait fait pendant plusieurs mois. Ca allait être de ma faute, en plus ! « Et comment j'aurai pu deviner, hein ?! C'était pas écrit sur ton front que tu jouais la comédie, j'te signale ! » Quant à la morphologie de Nicolas, soyons clair : je savais qu'il n'était pas le genre de Tacha. Mais il était bel homme, il fallait l'admettre malgré tout. « Y'a beaucoup de filles qui veulent se marier avec ce genre de mec. Propre sur lui, belle gueule. J'te parie qu'il aura pas pris une ride dans vingt ans. » soupirai-je en levant les yeux au ciel. La Nature était parfois si cruelle. « BAH J'EN SAIS RIEN MOI, TU L'AVAIS P'TÊT OUBLIÉ OU PAS MISE PARCE QU'ELLE TE SERRAIT TROP LE DOIGT, OU TU LUI AS ENFONCÉ AU FOND DE LA GORGE POUR QU'IL ÉTOUFFE AVEC !! » Je fulminais réellement. Si bien que je dûs faire grand effort pour baisser d'un ton – au risque de réveiller tous les résidents de l'immeuble – et me calmer par la même occasion. « Dis donc, inverse pas les rôles, hein. C'est TOI qui as pas été honnête, oublie pas ça. Moi je t'ai jamais menti ! » grognai-je en m'éloignant. « Sale menteuse ! » A mon tour de l'insulter en Russe. Puis, le silence. Entrecoupé par ses pleurs. Je me sentais minable. « Tacha, arrête. J'aime pas quand tu pleures, chérie. » Je n'avais même pas remarqué le petit nom affectif que je venais de lui donner, trop occupé à la prendre dans mes bras, pour la consoler. Déposer mes lèvres sur les siennes, caresser son dos, et essuyer ses larmes de mon pouce. « Pourquoi tu m'as menti, Tacha ? » Je ne comprenais pas. Je n'avais pas encore toutes les réponses...
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MessageSujet: Re: « La fugue. » || Tacha « La fugue. » || Tacha EmptyDim 13 Jan - 14:41

Sa première réaction m'avait paru..Inattendue. Il parlait de prénoms alors que je venais de lui annoncer un coup de théâtre. Est-ce qu'il se foutait de moi ? « Que je fuis quoi ? Toi ? T'aurai jamais réussi de toutes façons. Je t'aurai collé jusqu'à ce que tu le lâches ou qu'il se prenne un pain. » répliqua-t-il. Je le regardai alors, les yeux emplis de larmes. Il n'aurait pas lâché, je le savais depuis le début. Il fallait que je passe pour morte, si je voulais qu'il s'éloigne réellement de moi. Et dieu que j'en étais soulagée. Je en savais pas vraiment ce que tout cela voulait dire, et à vrai dire, je ne cherchais même pas à savoir. J'étais aveuglée par ce jeu que l'on jouait depuis toujours : "Tu me fuis, je te suis. Moi t'aimer ? Non, je t'aime, c'est tout." Nous nous étions tout dis, sauf ces deux mots. "Je t'aime". Et on ne s'en rendait presque pas compte. « Y'a beaucoup de filles qui veulent se marier avec ce genre de mec. Propre sur lui, belle gueule. J'te parie qu'il aura pas pris une ride dans vingt ans. » Il était clair que j'avais eu de la chance en prenant Nicolas en pleine improvisation. Et même si je ne lui disait pas, je rêvais de lui hurler que je m'en fichais, que moi, ce que je voulais, ce n'était pas un visage sans rides, ni des pectoraux surdéveloppés. C'était lui. « BAH J'EN SAIS RIEN MOI, TU L'AVAIS P'TÊT OUBLIÉ OU PAS MISE PARCE QU'ELLE TE SERRAIT TROP LE DOIGT, OU TU LUI AS ENFONCÉ AU FOND DE LA GORGE POUR QU'IL ÉTOUFFE AVEC !! » hurla-t-il. Surprise par sa réponse, je le regardai, me taisant. Et je pleurais encore plus, en riant bêtement. C'était d'une stupidité sans nom. Il m'aurait cru même si je lui disais que j'étais blonde et pas brune, même si je lui disais que j'avais quatre-vingt six ans. Mais pourquoi, pourquoi ?! Il s'éloigna de quelques pas, me reprochant d'inverser les rôles. Et il avait tout à fait raison. Mais c'était dans ma nature. Ça avait été obligé, je devais garder ma fierté. Il riposta à mon insulte. J'étais une sale menteuse, oui. Une grosse sale menteuse. Et si seulement il savait la raison de ce mensonge...Devais-je lui dire ?

Soudain, l'électricité dans l'air retomba, et il se rapprocha de moi. « Tacha, arrête. J'aime pas quand tu pleures, chérie. » dit-il plus doucement. C'est seulement à ce moment là que je me rendis compte que je pleurais. Prise de honte, j'essuyais rageusement mes larmes, tandis qu'il me prenait dans ses bras. Je posai alors ma tête sur son épaule, fermant les yeux. Je me calmais tout doucement, au rythme des battements de son coeur. Et c'est alors qu'il m'embrassa, et qu'il essuya le reste des larmes de son pouce. Je le regardais, troublée, me laissant faire. Dieu que je m'en voulais...
« Pourquoi tu m'as menti, Tacha ? » souffla-t-il. Je serrais les mâchoires, et cachai mon visage dans son cou. Est-ce que je devais lui avouer ? J'allais de toute manière devoir trouver une explication, et il était hors de question que je lui mente encore une fois. Je m'imprégnais de son odeur, et les mains qui passèrent tendrement dans mon dos me poussèrent à dire la vérité. Après tout, j'assumerais les conséquences. Si je devais repartir en Russie, je repartirais en Russie. Il serait certainement plus heureux sans moi. J'avais semé la pagaille tout autour de moi depuis mon arrivée ici. J'hésitais encore. Mais sa présence semblait me donner toutes les forces du monde. Je n'avais plus peur de rien. Alors, dans un marmonnement presque inaudible, j'avouai : « Ton père...Te protège. C'était soit ça...Soit je repartais en Russie, et je voulais rester ici pour...Mes études. » Cette dernière affirmation paraissait clairement fausse à nos oreille. Nous savions tous les deux que je voulais rester ici pour lui, et pour fuir la Russie et les autorités qui m'attendaient là-bas.
J'avais formulé cet aveu de manière à ce qu'il se pose encore des questions. De manière à ne pas rejeter entièrement la faute sur Joe Shark. J'avais dis cela comme si c'était parfaitement normal, qu'un père interdise son fils de me voir. J'étais un danger public.
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MessageSujet: Re: « La fugue. » || Tacha « La fugue. » || Tacha EmptyDim 13 Jan - 15:19



La fugue
Je la berçais, tout doucement, pour qu’elle se calme entre mes bras. Dans un même temps, je réfléchissais à la raison qui aurait pu pousser mon amie d’enfance à m’abandonner de la sorte. Elle ne m’avait jamais menti, pas autant en tous cas, jusqu’à ce jour. Ce devait être grave, ou important à ses yeux, pour qu’elle l’ait fait. Même lorsque son père avait mal agi, je l’avais su, même au décès de sa mère. Moi-même je lui avais confié des secrets que nul autre, même pas la bande, savait. Les coups que je prenais, elle m’avait même surpris, prostré, une fois qu’elle était venue me chercher pour aller jouer, à la maison. Je lui avais confié ce que je voulais faire plus tard, à quel point mon père, que je n’avais pourtant jamais vu ni connu, manquait à ma vie. Et là, elle débarquait aux Etats-Unis, et la première chose qu’elle faisait, c’était m’envoyer paître en se jetant dans les bras d’un autre. Je devais savoir. Si ce n’était pas par elle, ce serait par Nicolas. Et je ne serais sûrement pas aussi gentil avec lui que je l’étais envers Tacha. Mon père ? Ses premières paroles me firent reculer de quelques pas alors que je desserrais mon étreinte. Premier mot, première erreur. « Qu’est-ce que mon père a à voir là-dedans ? » La phrase se forma, petit à petit. Mais elle demeurait toujours aussi floue dans mon esprit. « J’comprends pas. Je sais qu’il me protège. Depuis qu’il a appris pour … enfin, depuis que je suis revenu de Russie, il est même étouffant par moment. » J’avais failli commettre une bévue. Lui dire pour ma maladie. Ce n’était vraiment pas le moment de lui en parler. Finalement, moi aussi j’avais eu des secrets pour elle. Et comme elle pour moi, c’était pour son bien. Tout à coup, je compris. Mes yeux s’étirèrent, ma bouche s’agrandit. J’étais … abasourdi. J’avais même du mal à y croire. Non Ben, tu as sûrement mal interprété ses mots, ce ne pouvait être ça. « Quand tu dis que mon père me protège, est-ce que tu veux dire … » Je balbutiais. On avait passé de si bonnes vacances lui et moi. Il ne m’aurait pas fait ça… « …tu veux dire qu’il me protège de ... toi ? » Je ne voyais pas d’autres explications à sa formulation. Ma colère enflait à vue d’œil. Mes mâchoires se contractaient. Mon regard était profondément mauvais. « Donc… si j’ai bien compris … soit tu faisais semblant d’avoir un fiancé, soit tu quittais le pays et retourner en Russie, c’est ça ? » Je vais reformuler, pour moi-même. « Il t’a menacé de te renvoyer si tu m’adressais encore la parole ? C’EST LUI QUI T’AS DIT DE PLUS M’PARLER ?! » avais-je hurlé en serrant les poings. Ce n’était pas de sa faute. Mais j’enrageais à l’idée qu’il m’ait fait un coup pareil. Qu’il m’ait … menti. Ou plutôt, caché la vérité. « Quand je pense à toutes ces fois où … à ce qu’il m’a dit à Noël… toutes ces questions, c’était pour ça ! » Les questions qu’il m’avait posé au sujet de Tacha. A savoir, si j’avais quelque chose de prévu, en février. C’était pour ça. Savoir si elle avait tenu sa langue. S’il devait la renvoyer dans les geôles russes. « Je le déteste. Je le déteste. » avais-je répété en passant une main dans mes boucles blondes, avant de prendre les mains de Tacha dans les miennes. Je n’avais jamais plus sérieux qu’aujourd’hui. Ma haine pour mon père fut telle que j’étais prêt à tout pour l’empêcher de me nuire. A moi, et à Tacha. « Personne, tu entends, personne ne te renverra jamais là-bas. Je te le promets, Tacha. Même pas lui, j’y veillerai. » Et elle savait que je disais vrai. Après tout ce qu’on avait vécu, j’étais prêt à tout, pour elle. « On va rester ensembles, tous les deux. Je vais trouver une solution. » Je n’avais pas encore d’idée, malheureusement. Comment arrêter l’attachement trop étouffant de mon père ? Non, ce n’était pas de l’attachement. Je croyais qu’il voulait mon bonheur. Je m’étais trompé. « Je … il faut que … j’reviens. » J’avais besoin d’être seul. Pour penser à tout ça. Pour verser quelques larmes. De rage et de tristesse. Il m’avait trahi. Mon propre père. Me retirant dans la salle de bain, je retirai tous mes vêtements. Une douche froide me ferait le plus grand bien.
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