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Il y a des cicatrices qui saignent encore plus que les plaies elles-mêmes.

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MessageSujet: Il y a des cicatrices qui saignent encore plus que les plaies elles-mêmes. Il y a des cicatrices qui saignent encore plus que les plaies elles-mêmes. EmptyLun 5 Nov - 20:29





Crève, mais pas sans moi.

Rien ne m'avait prédestiné à étudier dans une université si prestigieuse que l'était celle de Berkeley. Nada. Quedal. J'étais issu d'un quartier glauque et sinistre du sud de Naples, une banlieue fréquentée par des petites frappes et de grands démons, de petites pétasses et de grandes putes. Il fallait bien choisir son camp, je crois que ma mère l'a choisi pour moi quand elle a décidé de m'appeller Satana. Il en faut de la volonté vous savez, il en faut du courage pour s'échapper de ses murs souillés par le vice et les bombes de peinture. On ne sort pas indemne d'une vie à Scampia. On ne s'en sort pas, tout court.

La sonnerie de l'université allait bientôt sonner la fin de la journée, je déambulais nonchalamment dans les couloirs et comme d'habitude, quelques gamines excitées pouffaient sur mon passage. J'avais dû les sauter ou bien je ne tarderais pas à le faire, ce n'était qu'une question de statistiques. Ma vie n'était, après tout, pas si différente de celle que j'avais mené en italie ; j'étais toujours le même enfoiré cynique, glacial et impassible que j'avais toujours été. Satana, pour le meilleur et pour le pire et c'était dans le pire que j'étais le meilleur. Je m'étais toujours forcé à ne pas éveiller de vieux souvenirs poussiéreux de cette époque résolue, parfois en vain. Je pouvais encore sentir l'odeur morbide des halls de nos immeubles, de l'herbe émiettée dans nos joints préparés avec application, des bougies parfumées de la Mama et surtout … surtout du parfum d'Alejandra. J'étais connu pour haïr la gente féminine autant que je l'aimais, pour la salir et la martyriser avec passion : toutes des putes ou des futures putes, mais Alejandra était la reine. Elle était hors concours, hors classement, elle battait tous les records ; les pires records. Je crois que cette connasse aurait tout aussi bien pu se retrouver dans le roman d'un grand écrivain torturé, mais elle a préféré être dans ma vie. Mauvaise idée. Notre histoire n'avait ressemblé à aucune autre et je crois que c'est exactement pour cette raison qu'elle avait été la plus belle. La seule. La première. Du moins, c'est ce que j'avais cru pendant quelques longs mois et puis l'amour s'en est allé et elle aussi. Je suis désolée Satana, je devais faire ça. Je devais le faire, pour notre bien à nous deux. Je t'aimerai toujours, sache le. Ton ange, Alejandra. Salope. Quand on est désolée, quand on est vraiment désolée on n'écrit pas deux phrases sur un putain de post-it collé à la bave près d'un téléphone qui n'a jamais fonctionné. Quand on est désolée, quand on est vraiment désolée, on reste.
C'est ridicule. Qu'est-ce que j'avais cru ? Que ça allait durer comme ça des années ? Toute une vie ? Ma bite. Je m'étais senti dépassé, impuissant, résigné. Résigné à la perdre un jour. Je ne sais pas pourquoi je n'ai rien fait, je n'ai rien dit. Je n'ai jamais essayé de la rappeler, je n'ai jamais reprononcer son putain de prénom. J'aurais pu tenter de la rattraper, mais j'ai baissé les yeux. J'ai compris que nous avions perdu la partie.

On peut parler d'une maladie, d'une mère camée, d'un piano muet ou d'une vieille cicatrice sur une pommette, mais un deuil scelle vos lèvres, il se fait prisonnier de votre cœur, prisonnier de votre âme. Peut-être que ça m'aurait été bénéfique d'en parler avec quelqu'un les mois qui ont suivis. Peut-être. Mais je n'avais rien dis, à personne. Qu'est ce que j'aurais pu leur dire ? Que ma meuf venait de crever la bouche ouverte dans un accident de la route causé par un pd ? C'était faux. Elle n'était plus à moi, elle était partie. J'aurais préféré qu'elle crève amoureuse. Qu'elle crève en murmurant mon prénom. Ange de mes couilles.

L'arrivée de l’ascenseur m'arracha à mes rêveries et c'était tant mieux. J'y entrai sans lever des yeux de l'écran du dernier iphone qu'une pauvre conne que j'avais sauté m'avait offert après notre escale dans les chiottes du Lex. Pitoyable. Je préparais ma soirée, comme d'habitude. J'allais rentrer défoncé, coké et m'endormirais à l'aube pour rouvrir les yeux la nuit tombée. Triste routine. J'étais de nul part et j'allais partout. Un sac à main de cuir et aux anses d'or empêcha la fermeture des portes. Une pétasse blonde venait d'empiéter mon espace vital. Comme toujours, mes yeux glissèrent sur elle sans aucune discrétion. J'haussai un sourcil : exquise. Puis mes yeux ont atterris dans les siens et mes jambes manquèrent de flancher. J'avais peut-être du mal à reconnaître ses traits modifiés par le temps, mais jamais je n'aurais pu manquer son regard. C'était impossible, cette garce était morte et enterrée depuis des lustres. J'aurais aimé bouger, dire quelque chose, mais j'en étais incapable. Hypnotisé par ses yeux vides. Je suis mort avec toi. Les vices, le shit, la cocaïne, l'héroïne, l'alcool, les putes, la prison, tout ça c'est toi. Tout ça, c'est à cause de toi. Tout ça, c'était pour toi. Pour notre bien à tous les deux, hein ? Sombre conne.

La seconde qui suivi, mes doigts encerclaient sa gorge. Plaquée contre la parois de l’ascenseur, j'en fit ma prisonnière. Mon regard n'avait pas ciller, il était toujours violemment planté dans le sien, comme on planterait un couteau en plein cœur, froid et menaçant. Je n'étais même pas sûr que ce soit elle, même presque persuadé que c'était quelqu'un d'autre, que mon imagination me jouait un putain de tour. Voilà ce que ça fait les souvenirs, ça rend fou. J'étais prêt à tuer une parfaite inconnue juste à cause de son regard. Mes yeux s'embuèrent de rage, mes doigts resserrèrent leur étreinte. J'avais toujours suivi mon instinct et c'était pour cette unique raison que j'étais encore vivant aujourd'hui. Une de mes mains abandonna sa proie et remonta fougueusement la robe de ma victime, laissant entrevoir sa cuisse délicieuse … entourée de la queue d'un diable. Je pourrais te tuer, là, maintenant. Murmuraient mes lèvres serrés au creux de sa nuque. Je sentais son souffle chaud, sa respiration saccadée balayer mon visage. Mais je me contenterais d'un post-it de sincères condoléances. Je lâcha prise et appuya frénétiquement sur le bouton qui ferait s'arrêter cette maudite machine.
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MessageSujet: Re: Il y a des cicatrices qui saignent encore plus que les plaies elles-mêmes. Il y a des cicatrices qui saignent encore plus que les plaies elles-mêmes. EmptyMar 6 Nov - 14:49



. elle pleure pour tellement de raisons qu'elle n'a pas envie d'y penser. c'est toute sa vie qui lui revient dans la figure. alors, pour se protéger un peu, elle se dit qu'elle pleure pour le plaisir de pleurer et c'est tout .

Les cours de danses ont été avancés d'une demi-heure pour ce qui concerne les élèves de deuxième année. Veuillez vous rendre à la salle Verdier, bâtiment d où les cours auront lieu à 16h30, merci. Salope ! 16H30? C'était dans quinze minutes et mes affaires de danse sont de l'autre côté du campus, alors que la salle Verdier est dans l'extrême opposé. Les gens sont vraiment cons en Amérique ou quoi ? Quand je pense que ça fait près de deux mois que je suis à Berkeley ! La dernière cloche de la journée avait sonné et je sortais en déambulant de la classe pour me rendre en sprint jusqu'à mon casier, sauf qu'il se trouvais quatre étages en haut et que je devais prendre l'ascenseur qui se remplissait de fainéants en un rien de seconde. Je poussais les gens à droite et à gauche dans les couloirs afin qu'ils dégagent leurs gros culs et seins siliconés de ma route.

Et merde. Je voyais du bout du couloir que les ascenseurs était tous plein. Sauf celui de l'extrême droite, mais à ma chance suprême qui me souriait chaque jour depuis ma naissance dans une poubelle, celui-ci se refermait. J'accélérais ma démarche et réussi tant bien que mal à mettre mon sac entre les portes avant que celles-ci ne se referment. Je levais les yeux vers la seule personne qui se trouvait dans l'ascenseur, ne manquant pas en route de glisser mon regard sur son corps si bien moulu qui me rappelait tellement un certain .. Mes yeux se posèrent alors sur son visage. Satana. Combien cela faisait-il de temps que je ne l'avais pas revue ? Quatre ans ? Cinq ans ? J'ai arrêté de compter quand la douleur était toujours de plus en plus vive, quand mes plaies béantes avaient refusés de cicatriser et que le sang coulait à grand flot à chaque fois que son prénom traversait mon cerveau et le tranchait comme un milliard de lames aiguisés. Combien de temps était passé depuis que j'ai arrêté de sentir son odeur qui m'hantait ? Depuis que nos lèvres s'étaient effleurer pour la dernière fois ? Depuis que nos corps ne s'étaient pas touchés ? J'avais arrêté de compter certes, mais mon corps m'hurlait qu'au moins un milliard d'années devait s'être écoulés. Un milliard d'années et les papillons, que dis je ?, les crocodiles dans mon ventre étaient toujours là prêt à me déchirer de l’intérieur à chaque fois qu'il bougeait. Et .. il était juste là devant moi, son éternel cicatrice sur sa pommette gauche. En le regardant, j'ai eue l'impression de se plonger dans son regard, le temps d'une vie. Et pourtant, son expression changea si vite qu'on aura presque cru que c'était un réflexe qu'il aurait travaillé toutes ses années passés loin de moi. Il me colla au mur, ses deux mains agrippaient mon cou, et je sentis ma respiration saccadé contre mes lèvres, il m’étouffait et je ne demandais que ça. Qu'il m’étouffe, son visage si près du mien, s'il ne m'avait pas tenu dans une telle position je lui aurai sûrement sauté au cou, et j'emmerde les conséquences. Une de ses mains lâcha mon cou et moi je voulais qu'il continue à le serrer comme si sa vie en dépendait, même si ça me faisait mal, tant que c'était lui qui provoquait la douleur, j'étais heureuse. Je sentis tout mon corps frémir au contact de sa main avec mon entre-jambe. Il cherchait la queue du diable, bien sûr, ultime tatouage qui prouvait que c'était bien moi, que j'étais bien Alejandra, sa pétasse d'amour, perdue. Je pourrais te tuer, là, maintenant. Me souffla-t-il dans un murmure, son visage dans mon cou. J'humais l'odeur de sa peau qui m'avais tant manqué autant que je le pouvais, comme si chaque respiration était une bouffée d'oxygène qui me réveillait d'une mort si ancienne. Reviens-moi. Reviens-moi. Mais je me contenterais d'un post-it de sincères condoléances. Il me lâcha ensuite et appuya sur le bouton qui arrêtait l'ascenseur.

J'allais être en retard, mais en cet instant précis dans un ascenseur avec celui qui était la cause de ma venue à Berkeley, je m'en foutais. Royalement. Il appuyait tant sur son sarcasme, et la rage d'être trahi, même pas juste la rage que je sois partie, se lisait sur son visage. Mais la douleur de toutes ses années étaient bien là aussi, il ne pouvais pas me le cacher. M'avait-il pleuré ? Un sourire pâle frôla mes lèvres en imaginant Satana pleurer sur un corps invisible. Non, impossible. Ce bout de roc aussi doux soit-il n'était sûrement pas capable de larmes. Et dire que c'était prévu qu'il meurt en premier, pour que j'aille ricaner sur sa tombe en lui ramenant un de mes sandwichs dégueulasses. Mais je suis toujours là tu vois, je suis encore vivante Satana. Donne-moi ta main et on pourra tout reprendre. T'as pas perdu ton sarcasme au moins ! J'essayais tant bien que mal d'esquisser un sourire narquois, malgré les picotements salé dans mes yeux. Saleté de larmes de merde, hormones stupides, ce n'est franchement pas le putain de moment pour vous révolter. Je ravalais la boule dans ma gorge. J'avais peut-être commis une horrible erreur, et le mot est faible. Mais je ne m'excuserai pas, jamais. Je savais que je pouvais l'aimer au point de me détruire et bien au-delà, mais jamais oh grand jamais, je n'écraserai ma fierté. Jamais. Alors, je t'ai manqué ? Parce que toi oui, tu m'a terriblement manqué. Au point que ça fait si mal au bide que j'ai envie de m'écraser au fond, là où personne ne se perd parce que ça fait trop peur la profondeur, parce que ça fout les boules de pas savoir si on retrouvera un jour la surface de la terre, l'air et puis surtout le soleil. Mais moi je crevais de le faire. Je crevais d'envie d'aller buter le centre de la terre et de m'y casser les dents, parce que ça serait bien fait pour ma gueule. Je t'aime tellement Satana. Je t'aime tellement que ça me fait monter la gerbe à la gorge à chaque fois que l'idée me griffe le cerveau. Et le pire, c'est qu'on aurait pu faire autrement, on aurait du faire autrement. Et puis au final, c'est juste l'histoire d'une sale conne qui a honte de ses sentiments mais qui t'aime quand même pour les quinze milles à venir. Et qui a mal au bide à chaque fois qu'elle te voit avec une autre et qui a mal bide et qui se tue à coup de putain je l'ai perdue et je le retrouverai sans doute jamais. On est pareil Satana. On joue la comédie parce qu'on a rien à désirer de la vie et qu'on sait très bien qu'on ne vaut pas mieux que ces sept autres milliards de connards qui marchent à côté de nous. Mais l'important, c'est qu'on soit les seuls au courant de ça. L'important c'est qu'ils aient peur de nous, presque autant que l'on a peur d'eux.
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MessageSujet: Re: Il y a des cicatrices qui saignent encore plus que les plaies elles-mêmes. Il y a des cicatrices qui saignent encore plus que les plaies elles-mêmes. EmptyMar 6 Nov - 18:00





Crève, mais pas sans moi.

Scampia. Voici ce qu'en dit wikipédia : à scampia, où le taux de chômage dépasse largement la moyenne nationale, le travail au noir est très élevé. Mais l'activité principale est le trafic de drogue, Scampia est en effet considéré comme étant le plus grand supermarché européen de vente de drogue. Scampia est également considérée comme la banlieue la plus dangereuse d'Europe (six chance sur dix de mourir avant vingt-cinq ans pour les trafiquants de stupéfiants.) C'était écrit, noir sur blanc. Mais personne ne connaissait mieux notre banlieue que ceux qui osaient s'y aventurer et ces crétins de journalistes n'y avaient sûrement jamais mit les pieds. Quand la rue vous élève, vous l'aimez. Démesurément. Vous l'aimez comme on aime une mère qui ne nous regarde jamais, comme on aime un film d'horreur qui nous empêchera de dormir pendant trois jours. Vous désirez la quitter, mais l'idée vous effraie. Elle est votre seule repère, votre seule alliée. Votre meilleure amie et votre pire adversaire. La rue, c'est vous. C'est un interminable combat, contre vous-même. Et ça, wikipédia n'en parle pas. Il n'en parle pas parce qu'il ne connaît pas ces impasses sinistres où vous teniez les murs avec vos meilleurs amis, ces toitures que vous escaladiez pour échapper aux flics, cette odeur mélancolique de la pluie qui tombait sur nos routes brûlantes, ces immeubles à perte de vue, ce bitume, ces tags, ces victimes de viol dans les caves que tout le monde croisait et que tout le monde ignorait. C'est ici que nous avons grandis, c'est ici que nous avons aimé, détesté, trahi, sali, banni. On y a fêté nos anniversaires, nos diplômes foirés, nos fêtes d'adolescents, nos premiers baisers, nos premiers cuites et nos premières lignes de cocaïne. C'est notre monde. C'est notre vie. Les plus terre à terre diront que ceux qui s'en sont échappés s'en sont sortis, comme moi. C'est faux. On ne quitte jamais la rue, même en s'expatriant à l'autre bout de la planète. On vit avec ces images, avec ces souvenirs. Je suis Scampia. Et Alejandra l'est avec moi.

Tu aurais pu rester. On aurait pu devenir comme le reste du monde, ou au moins faire semblant. On aurait pu devenir quelque chose ensemble. J'aurais pu rester le même enfoiré que celui que j'avais toujours été, mais avec un cœur, avec une femme et non avec cinquante-quatre putes. Tout ça, c'était ta faute. La taule, la drogue, mon regard froid et le sang des autres qui a coulé sur mes doigts, c'était ta faute. Je te déteste.


Six years earlier ;


Mes doigts froissèrent le journal, le déchirèrent, le lacérèrent. Elle était morte. Morte sans moi. Toute seule avec une tapette qui ne savait pas conduire. Elle n'avait pas eu le temps de voir le vrai monde, de voir ce qu'il y avait derrière nos immeubles. On aurait du partir ensemble. J'aurais du l'emmener, lui prendre la main ou lui cracher à la gueule, mais j'aurais du l'emmener loin de tout ça. C'était un rendez-vous manqué. Un rendez-vous manqué avec l'amour, mais aussi avec la vie. Dans les films, les types hurlent quand leurs nanas se fait buter. En réalité, on ne fait rien. On reste immobile, on ne ressent plus rien sinon l'immense vide glaciale qui se forme au creux de notre estomac. On comprend vite qu'il ne partira jamais. C'est comme si ma mère mourrait une deuxième fois, comme si je devais encore recommencer à zéro. Seul. Mon ange m'avait abandonné, encore. J'aurais aimé être dans cette voiture avec toi, crever avec toi. Te tenir la main quand on se serait retournés et t'ordonner d'entendre un air de piano en fermant les yeux. Enfoncer mes ongles dans ta paume moite de peur, et puis partir. Partir avec toi. Tu me disais toujours que tu étais une grande fille, solide et indépendante. Mais partir toute seule mon ange, c'est égoïste. Je n'avais plus que toi. Mon dernier espoir, ma dernière chance d'être un homme bien. Je t'aime tellement mon amour. Ne me laisse pas tout seul. N'éteins pas la lumière.


Today ;


T'as pas perdu ton sarcasme au moins ! Sa voix mélodieuse m'arracha à mes souvenirs et n’explosa à la gueule. J'avais toujours tout fait pour oublier ce moment, les meilleurs des efforts, les pires des sacrifices. Et aujourd'hui, elle se pointait avec son regard de clébard abandonné et me rappelait ce que j'aurais pu être, ce que j'aurais pu devenir. Salope. Ce serait cruel de passer sa vie à perdre des choses, hein Alex ? Avais-je marmonné sans relever les yeux vers mon fantôme. Les émotions se bousculaient, s'entre-choquaient, c'était un beau bordel. Elle était un beau bordel. La rage, les souvenirs, la souffrance, la rancune … L'amour. Alors, je t'ai manqué ? Sombre conne. Le trou béant que j'ai toujours dans la poitrine, c'est toi. Quand je trace mes lignes immaculées, quand je ressors des chiottes le nez plein, quand je saute une parfaite inconnue, quand je les salie, quand je me salie, quand je fume le meilleur shit des Etats-Unis, c'est pour combler le manque. Pour panser l'absence. Tu ne m'as pas juste manqué. Je me suis réveillé toutes les nuits en sursaut, surpris à respirer ton parfum que je pensais ne plus jamais sentir. Tu ne m'as pas juste manqué. Tu as été avec moi chaque seconde de ma putain de vie. Ton cul, à la limite. Je serrais les dents, me retenant de ne pas l'encastrer dans le métal froid de notre ascenseur. Comment peut-on faire autant de mal à quelqu'un et feindre de l'ignorer ? Comment peut-on tuer un homme et continuer à respirer ? Mais j'en ai trouvé de bien meilleurs.


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MessageSujet: Re: Il y a des cicatrices qui saignent encore plus que les plaies elles-mêmes. Il y a des cicatrices qui saignent encore plus que les plaies elles-mêmes. EmptyMer 7 Nov - 0:33



. Et puis la tristesse passera, elle aussi, comme le bonheur. Comme la vie, comme les souvenirs qu'on oublie pour moins souffrir. .

Joyeux chaos. Je me retrouvais dans un joyeux chaos, sans personne pour m’aider à me relever, sans personne pour me donner des conseils, sans personne pour m’aimer, sans amis, sans amour, sans personne. Juste moi, un chaos et rien d’autre. Alors j’ai fermé les yeux, comme pour essayer d’oublier, comme pour essayer d’me cacher de cette chose qui maintenant fait partie de moi-même, cette chose horrible que personne ne peut voir, que personne ne peut ressentir, sauf moi et j’ai rêvé. J'ai rêvé que je n'étais jamais partie, que j'étais resté avec lui et qu'on s'était enfui ensemble et qu'on était heureux. Et puis je me suis réveillé, et j’ai compris que je n’y arriverais pas. Je n’arriverais jamais à me libérer. Même en rêvant. Que c’était devenu une réalité, ma réalité. Alors je me suis mise à espérer. J’espérais qu’à chaque lendemain matin, mon quotidien serait bouleversé, dérangé de telle sorte que je n’y retrouve plus rien, pas même les bons souvenirs. J’avais juste envie de tout foirer jusqu’à la dernière note de ma vie et de tout reconstruire. A la main. Ensuite ? Je remonterais. Sans corde, sans l’aide de quiconque. Je remonterais. Seule. J’accomplirais cette chose que jamais personne n’a accomplie, histoire de prendre ma revanche sur eux, sur vous, sur le monde entier. Une fois. Une bonne fois pour toutes. Parce que finalement, rien n’était plus important que ça : faire taire ces abrutis qui ne m’avaient jamais laissé ma chance. Au début, j’avais fait des efforts… puis j’avais fini par lâcher, lassée de n’être aux yeux des autres qu’un paillasson qu’on écrasait n’importe quand, n’importe où, dès que c’était possible. Putain, ce qu’elle est conne l’humanité. Et puis la vie… Dans la vie, soit on a de la chance, soit on en a pas. Mais à la base, ce n'est pas une question de choix. C'est une question de destin. Est-ce que l'on aura la chance de naitre dans une bonne famille ? Ou la malchance d'être abandonné par sa pétasse de mère dans une benne à ordure et de devoir grandir dans un quartier malfamé ? Et ensuite, une fois que le destin a choisi, c'est à nous de nous débrouiller avec ce que l'on a. Mais nous ne sommes pas condamnés. Le sort est modifiable. Il suffit d'un peu de bonne volonté. Seulement vous voyez, il y a des personnes qui s'entêtent à poursuivre dans la mauvaise voie. Des personnes comme moi qui s'entêtent à passer à côté du bon chemin. Peut-être parce qu'ils n'aiment pas les normes. Ou tout simplement parce qu'être du bon côté ne les intéresse pas. Après tout, la vie nous aura tous au final, que nous soyons bons ou mauvais. Elle ne fera pas d'exceptions, et ne prendra pas la peine de consulter notre casier judiciaire, ni même de regarder la couleur de notre âme. Elle barrera juste notre nom sur sa liste d'attente. Même le mien. Qui suis-je finalement ? Personne. Je fais juste partie de ceux qui marchent sur la mauvaise route, mais qui marchent la tête haute. Comme si ils étaient fiers. Et je crache sur les autres. Sans aucune retenue.

Et puis un jour, on s’entasse dans un coin de notre vie. Parce qu’il n’y a plus de place. Il n’y a plus de place pour rien, plus de place pour les rêves, plus de place pour l’amour, plus de place pour la joie, plus de place pour la paix, plus de place pour l’espoir, plus de place du tout. Et on se rends compte qu'en fait, il n'y a jamais eu de place pour toutes ces petites choses là dans notre vie, parce que nous on y jamais eu droit à tout ces foutus petits bonheur, parce que nous, on est né comme ça, on a vécu comme ça, dans ce trou à rat qu'était notre seul point de repère. Scampia. Je n'ose pas le regarder dans les yeux, parce que je sais que j'y verrai tous les fantômes de mon passé révolu renaître, parce que je sais que si je le regarde encore une fois, si je le regarde vraiment, je lui sauterai sûrement au cou et je m'y accrocherai pour toujours. Ce serait cruel de passer sa vie à perdre des choses, hein Alex ? Je réussi à distinguer ses marmonnements. Ce n'est pas toi qui m'a perdu Satana, c'est ça que tu comprends pas. C'est moi qui t'ai perdue. Et c'est bien fait pour ma gueule. C'est là que je me suis rendue compte que j'avais pensé à voix haute. Sale conne. J'avais cependant murmurer mes paroles, et je priais intérieurement pour qu'il ne m'eut pas entendu. Mon dieu je t'en supplie si tu existes quelque part, prouve le moi et réponds à ma prière. Alors, je t'ai manqué ? Ton cul, à la limite. Menteur. Bien sûr que je t'ai manqué. Je suis certaine que je t'ai manqué presque autant que tu ne m'as manqué. Mais j'te connais trop bien et je sais que tu me l'avoueras jamais sale enfoiré, tu me l'avoueras jamais parce que tu me ressembles tellement et que je me connais si bien que je sais que tu le feras pas. Et pourtant je t'en supplie, j'ai besoin que tu me le dises, j'ai besoin de t'entendre me le dire, juste une fois, je t'en supplie. Mais j'en ai trouvé de bien meilleurs. Tu ne l'aimais pas non.  On ne détruit pas la personne qu'on aime. Je me le répète chaque jour, et pourtant même si je restais là à débâter des heures et des heures de la raison pour laquelle je t'ai laissé, je reviendrai toujours à la même réponse. Cette même réponse qui n'a aucun sens, ni pour moi, ni pour personne. Je l'aimais. Pourquoi je t'ai fais ça ? Parce que je t'aimais. Seulement ça. Si je le disais à haute voix, tu m'aurais sûrement prise pour une conne, ce que je suis parfois. Je le sais ça aussi, mais je n'arrive pas à me l'expliquer à moi non plus. Alors comment je vais faire pour m'excuser pour un truc que j'ignore ? Hein, comment je vais faire ? Je peux pas juste te dire de me pardonner parce que ça sonnerait trop con à haute voix. Je peux pas juste me lancer et dire : excuse-moi de t'avoir laissé, d'avoir fait l'égoïste pour échapper de cette bordel de vie qui me bouffait tellement que je sentais la mort en moi, chaque matin. Je peux pas, parce que ça me ferait tellement pleurer que je pourrais plus jamais me tenir debout près de toi, et que moi je voudrais rester près de toi jusqu'à ce que satan nous foute dans deux enfers séparés, histoire de nous voir souffrir un peu plus, même au fond des flammes. Non, je pouvais pas. Même si tu me détestes profondément aujourd'hui, je suis presque heureuse juste en sachant que tu respires quelque part près de moi. Je crois pas non. C'est juste qu'avec le temps, ta mémoire a faibli. Je te parie ce que tu veux qu'avec moi t'oublieras toutes ces pétasses en dix fois moins de temps qu'elles ont pris pour te faire jouir. L'ascenseur eut une secousse. Pile au bon moment. Je parie que cette merde était tombé en panne en plus. Les lumières s'était éteinte et j'en profitais pour me coller à Satana. Aucune pute dans ce monde ne pourra être meilleur que moi, quand c'est avec toi. La baise c'est bien. Mais la baise passionné c'est encore mieux. Ma poitrine vint effleurer très légèrement son torse. J'essayais de distinguer ces yeux dans le noir. Je l'aimais tellement que rien de le savoir près de moi me chamboulait énormément. Mais ça, tu le sais déjà

J'aurai pu rester oui. Et on aurait pu faire comme le reste du monde. Sauf qu'on n'était pas le reste du monde et qu'on fera jamais comme eux. Mais maintenant je suis là mon amour, et je te promets qu'on y arrivera. On fera pas mieux que les autres, mais on fera pas pire non plus. On va y arriver, j'te dis. De toute façon on a rien a perdre nous, puisqu'on a rien.
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MessageSujet: Re: Il y a des cicatrices qui saignent encore plus que les plaies elles-mêmes. Il y a des cicatrices qui saignent encore plus que les plaies elles-mêmes. EmptyMer 7 Nov - 16:51





Crève, mais pas sans moi.

Alejandra n'était plus la jeune fille insouciante que j'avais connu, que j'avais aimé. Je n'étais plus sûr de l'avoir connu en fait, comment est-ce qu'on peut simuler sa propre mort et juste … se taire ? Elle n'était plus la même et moi non plus, je n'étais plus le connard qui savait aimer. On ne se connaissait plus. Des étrangers avec des vieux souvenirs au creux du ventre, voilà ce qu'on était. Le regard figé sur les boutons de l’ascenseur, je me refusais de le tourner vers elle. Je ne voulais même pas essayer, même pas un quart de seconde pour voir ce que ça ferait ; je le savais déjà. Je me noierais dans son regard qui avait perdu son éclat depuis longtemps, je me souviendrais de ses doigts experts sur les touches d'un piano délabré, des battements de son cœur contre le mien. Je ne voulais rien voir d'elle, ni sa silhouette céleste ni ses lèvres rosies par le rouge à lèvres ni ses cheveux d'or ondulés qui criaient à quiconque de passer ses doigts entre leurs mèches.


Six years earlier ;

J'adore quand tu fais ça. Je lui souriais en continuant à faire danser mes doigts entre ses mèches. Nonchalamment étalés sur les tables de notre salle de colle qu'on avait prit soin de rapprocher, on était loin. Loin de Scampia et de ce bahut, des regards insistants et du paquet de baltringues qui rêvait de la toucher, loin du paquet de pétasses qui rêvait de me sucer. Nous étions ensemble et c'était tout. Tout ce qui comptait. Monsieur De Luca, ça ne vous pose aucun problème de conscience d'interrompre le bon déroulement de cette colle, je suppose ? Je sentis la poitrine d'Alex vibrer sur la mienne, elle riait et j'adorais ça. Je crois que son rire aurait pu sauver le monde. Il avait sauvé le mien. Nous n'étions pas des élèves modèles, personne ne l'était à Scampia. Les salles de retenue étaient toujours plus remplies que les salles de cours et les professeurs n'enseignaient jamais plus d'un an ici. Et vous m'sieur Bariani ? J'haussais un sourcil en le dévisageant. Nous n'avions peur de rien, de personne. Tout le monde avait peur de nous. Au lycée, tout le monde nous connaissait. On était le couple en qui personne croyait, mais que tout le monde suivait du regard dans les couloirs. Personne ne nous connaissait vraiment, trop intimidés par l'image qu'on voulait bien leur donner et ils se demandaient à quoi pouvait bien ressembler notre vie privée. On avait dix-sept ans et on vivait ensemble. C'était ça, notre famille. Certains pensaient que je battais Alex chaque soir en rentrant des cours, d'autres qu'on passait nos nuits à sniffer des lignes de coke, à danser sur notre canapé. On le faisait. On le faisait pour oublier le reste du monde, nos mères décomposées, nos pères inconnus, nos vies merdiques. On ne pensait plus qu'à nous et on rêvait d'avenir. Un avenir loin de toute cette merde, un avenir commun et idyllique. Je crois qu'on s'est trompés.


Today ;

Bien sûr qu'on s'est trompés. On s'est lamentablement plantés. Ce n'est pas toi qui m'a perdu Satana, c'est ça que tu comprends pas. C'est moi qui t'ai perdue. Je riais nerveusement. Quelle conne. J'aurais pu me retourner et lui déballer ses quatre vérités, ses quatre mensonges surtout. Mais je ne l'ai pas fait. Elle n'en valait pas la peine. Elle n'en valait plus la peine. Tu m'as perdu ? Ma bite. Il faudrait peut-être que je te fourre mon poing dans la mâchoire pour te dégeler le cerveau, connasse. C'est vrai, excuses-moi. C'est moi qui suis parti, qui ai laissé un putain de post-it pour seule explication et qui a fait semblant d'être mort. Autant pour moi, c'est l'accident de voiture qui a dû me rendre amnésique. Je lui tournais le dos, droit et impassible. Son parfum parvenait tout de même à se frayer un chemin jusqu'à moi. Délicieux supplice. C'était le même qu'il y a six ans, celui que j'avais tant aimé respiré. Aujourd'hui, il me filait la nausée. Je gerbais sur son odeur sucré, sur nos souvenirs et sur cette histoire qui n'aurait jamais dû compter. Je crois pas non. C'est juste qu'avec le temps ta mémoire a faibli. Je te parie ce que tu veux qu'avec moi t'oublieras toutes ces pétasses en dix fois moins de temps qu'elles ont prit pour te faire jouir. Cette connasse insolente commençait doucement à me taper sur le système. J'en avais envoyé à l'hosto pour bien moins que ça, tu sais. J'ai acheté des putes au radiateur en les laissant patiemment attendre qu'on leur vienne en aide, j'en ai laissé à poil sur le bord d'une autoroute, volé des pouffiasses friquées après les avoir sauté, j'ai fait chialé la moitié de mes conquêtes et j'ai adoré ça. Elles se sont toutes lamentées sur mon répondeur, me suppliant de les retrouver chez elles au milieu de la nuit, me priant de leur laisser une seconde chance. Mais toi, toi je t'ai rien fait. Rien du tout. Et tu es partie quand même. Et moi je crois que ... Un bruit assourdissant vint m'interrompre. Une secousse et puis l'obscurité. Je n'aurais pas dû sortir de mon lit ce matin. Je n'aurais pas dû foutre une Nike dans cet ascenseur et surtout, je n'aurais jamais dû te filer un pot de sauce tomate. Je sentis son parfum se rapprocher, trop près. Je l'imaginais s'avancer vers moi avec la démarche assurée et sensuelle au possible que je lui connaissais. Sa poitrine frôla la mienne, affreux calvaire. Tires-toi. Restes pas comme ça, à deux centimètres de moi. Tu comprends rien, t'as jamais rien comprit. Tu as été la seule, tu es toujours la seule. Toutes ces putes, c'est pour ne pas penser à ce qu'on a manqué et si je les baise toujours en fermant les yeux, c'est pour ne pas réaliser qu'elles ne sont pas toi. Tires-toi. Maintenant. Mais ça tu le sais déjà. Sa voix se fit soudain plus caressante, plus charnelle.


Six years earlier ;

Sa voix se fit soudain plus caressante, plus charnelle. Elle laissa glisser sa main sous mon tee-shirt et ses doigts couraient déjà sur mon torse, là, en plein milieu du couloir de notre triste bahut. La fin des cours allait sonner et les étudiants se précipiteraient bientôt à leurs casiers. On aimait le danger et on se foutait des risques. Le vrai risque, c'était nous. Je l'imaginais déjà se mordiller la lèvre de plaisir, ses hanches onduler au rythme de notre amour, ses ongles s’enfoncer dans mon dos frissonnant. Elle était mienne et il n'y avait rien de plus excitant que ça. Ma main glissa derrière sa nuque et la força à m'embrasser. Je jeta un œil la queue de diable qui entourait sa cuisse et lui releva la jambe avant de la coller sur ma hanche. Elle était mienne. Pour toujours.


Today ;

Son parfum me criait de me laisser faire, de céder à mes dangereuses pulsions. C'était hors de question. Ma respiration s'intensifia, elle s'en rendrait bientôt compte. Dans l'obscurité la plus totale, je pouvais à peine distinguer sa silhouette. Mais je la sentais m'effleurer, joueuse et taquine. Je glissa mes doigts derrière sa nuque et d'un mouvement brusque, la força à approcher son visage du mien. Mes lèvres se perdirent sur sa nuque. Elle avait ce goût du passé, comme une vieille promesse oubliée. Moi, je ne l'ai pas oublié. Je voulais lui faire mal, la torturer ou lui donner plus de plaisir que personne ne lui en avait jamais donné. Même pas moi. Je voulais qu'elle se souvienne de ça, qu'elle se souvienne de moi. Je voulais la mordre, lui entailler la peau, l'embrasser, jeter de l'acide sur ses yeux merveilleux, la griffer, la faire saigner, lui faire mal comme elle m'avait fait mal. C'était un combat perdu d'avance, mon ange. Et puis je brisa notre étreinte. Tu vois, tu t'es plantée. A ce niveau-là, je bandais déjà avec les autres. Un coup de plus. Je voulais la blesser, la salir, l’humilier. J'haussai un sourcil en laissant glisser mon regard sur sa silhouette à peine visible. J'étais aussi devenu un très menteur depuis toi. J'ai toujours fait semblant de ne pas connaître l'amour, d'en ignorer les sensations. L'amour ressemble à ça : c'est quand rater quelqu'un revient à rater sa vie. L'amour c'est quand on cesse d'hésiter, quand toutes les autres deviennent fades. L'amour c'est être enfermé dans un ascenseur avec un fantôme, prier pour que les protes s'ouvrent, mais ne jamais en sortir. L'amour, c'est Alejandra.
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MessageSujet: Re: Il y a des cicatrices qui saignent encore plus que les plaies elles-mêmes. Il y a des cicatrices qui saignent encore plus que les plaies elles-mêmes. EmptyDim 11 Nov - 0:11



. Je crie ma détresse, ma douleur, mon amour, mon amour, mon amour... .

C'est vrai, excuses-moi. C'est moi qui suis parti, qui ai laissé un putain de post-it pour seule explication et qui a fait semblant d'être mort. Autant pour moi, c'est l'accident de voiture qui a dû me rendre amnésique. Et c'est là que je me suis rendue compte que dieu n'existais pas, ou du moins pas dans mon monde à moi. Je n'avais jamais vraiment cru en sa présence, et si jamais il existait, je ne crois pas qu'il m'en voudrait pour mon manque de foi, vu la vie de merde qu'il m'avait réservé. Satana m'avait entendu, m'avait répondu avec ironie et me tournait le dos. Je ne savais pas quoi lui répondre, par contre je savais que je lui avais fait du mal en le quittant, en m'enfuyant comme une lâche et en le laissant derrière moi. Je le savais même s'il essayait de le cacher, même s'il essayait de me mentir. Je le savais, mais je ne pouvais rien lui dire. Rien du tout. Je restais muette comme une carpe, me faisant petite en regardant le dos de celui que j'avais tant aimé, et que j'aimais sans doute encore. Peut-être que toute cette histoire m'a bousillée et peut-être que je ne suis même pas faites pour aimer, je ne sais pas, je ne sais plus.


Il glissa ses doigts derrière ma nuque et un frisson traversa mon corps. Il força mon visage à s'approcher du sien, sauf que je n'avais pas besoin qu'il me force. J'étais toute à lui. Je n'ai pas oubliée, je n'oublierai jamais. J'étais sienne, et ça rien ni personne ne pourra le changer. Ni le temps, ni ses putes, ni la drogue, ni mes conneries; Rien. En cet instant précis, quand son souffle chaud balaya mon visage et que ses lèvres sèches vinrent se poser sur mon cou, je m'étais complètement soumise à lui. Il pouvait me frapper, me tabasser, m'écorcher, m'érafler, me blesser, me dépouiller, m'égorger, me tuer, me faire mal jusqu'à l'agonie, me faire crier, pleurer, hurler. Peu m'importais. Je voulais juste sentir sa peau contre la mienne, je voulais que cet instant si piteux soit-il dure pour toujours. Et c'est là qu'il brisa notre étreinte. Je sentis la boule de tristesse qui ne m'avait pas quitté depuis les six ans passé loin de lui retomber dans mon estomac. Tu vois, tu t'es plantée. A ce niveau-là, je bandais déjà avec les autres. Ses mots me transpercèrent la peau du cerveau et je refusais de les enregistrer dans ma tête. A 17 heures un vendredi, dans l'une des plus grandes universités du monde, dans l'obscurité d'un ascenseur en panne avec seul personne pour me tenir compagnie, celle que j'avais tant blessé mais tant aimé aussi; je ne pouvais plus me battre. Plus du tout. Je ne voulais plus m'inquiéter de ce qui allait se passer après, ou du fait que je brise ma dignité, de toute façon elle l'était déjà. Je m'en foutais des conséquences, rien ne pouvais m'arriver de pire que ce que j'avais déjà subit. Ma fierté m'avait emmené à faire tellement de mauvais choix dans ma vie. Mais maintenant, je n'en pouvais plus. Je me laissais aller. Tu mens. Les mots s'étaient échappé de ma bouche dans un chuchotement à peine perceptible. Je mis ma bouche au niveau de l'oreille de Satana qui s'était éloigné de moi, comme pour dire quelque chose, mais aucun mot ne sortais de ma bouche. Les pensées se bousculaient dans ma tête, milles et une excuse se proféraient dans ma tête, six ans d'excuses non prononcés, six ans de malheur et de chagrin, six ans à vivre loin de toi mon amour. Je l'enlaçais par sa taille avec mes deux bras de toutes mes forces, je savais qu'il allait vouloir m'éloigner de lui, mais moi je ne pouvais plus m'éloigner de lui, je m'accrochai tant que je pouvais en essayant de réduire la distance entre nous, pourtant nous étions déjà collé l'un contre l'autre. Mes doigts se faufilèrent sous son t-shirt, et mes ongles s'enfoncèrent dans son dos. Je ne voulais pas lui faire de mal, mais je n'en pouvais plus de sentir cet espace invisible qui nous séparait, alors sa peau contre ma peau, même si elle ne faisait pas partir ce sentiment de vide, me rassurait. Mes lèvres se glissèrent jusqu'à son oreille. Je n'oserai pas l'embrasser. Je murmurais contre la peau de son lobe, tout ce qui me passait par la tête, tout le mal que j'avais caché en moi si longtemps. Je suis triste. Et tu vas me dire que tu t'en fou que c'est bien fait pour ma gueule et que ça m'apprendra, et tu auras raison. Mais je t'en supplie ne le fais pas, ne me dis rien. Parce que tu vois je suis triste. C'est une drôle de tristesse, un peu extérieur parce que dedans il n'y a plus de place. Mais c'est une vraie tristesse. Comme un bruit de fond. Elle ne lâche jamais prise, pas comme moi. Elle ne te donne pas une seconde de repos et elle te détruit de l'intérieur. Dis comme ça, ça ressemble à rien je sais. Mais c'est horrible. Je déposais ma tête sur son épaule, refusant toujours de m'éloigner de lui ou de le lâcher de mon emprise. Je m'agrippais à lui, comme en s'agrippe à une bouée de sauvetage quand on sait que c'est elle, la dernière lueur d'espoir qui nous sortira de là. J'avais tellement mal que je me disais intérieurement qu'il avait déjà gagné la partie puisque je n'avais même plus envie de me battre contre lui.


On était contents d'être ensemble, contents et fiers, deux imbéciles contents et fiers de leur bel amour, ah on va leur montrer, ah ils vont voir, ah on va leur balancer notre grand amour à la gueule, notre amour insolent et solaire, ce corps à deux têtes, cette âme à deux corps... On n'avait pas vingt ans, on s'aimait mais on ne savait pas ce que ça voulait dire, on ne savait pas que ça voulait dire qu'on allait souffrir, qu'on allait pleurer et se battre et se faire du mal et avoir envie de mourir, on avait vu les autres mais on n'était pas les autres, on était un miracle, on allait gagner là où les autres avaient échoué, on vivait dans l'instant, on ne se posait pas de questions, et on ne savait pas qu'un jour l'amour deviendrait un souvenir qui tord le cœur.
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MessageSujet: Re: Il y a des cicatrices qui saignent encore plus que les plaies elles-mêmes. Il y a des cicatrices qui saignent encore plus que les plaies elles-mêmes. EmptyMer 16 Jan - 17:47

corbeille
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