the great escape
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Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana.

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MessageSujet: Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. EmptyDim 9 Sep - 23:20

« FUCK ME LIKE YOU HATE ME. »

Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. Tumblr_m96dtbZnpY1qjhilfo1_500

Bordel. Tu ouvres les yeux, difficilement. Tu passes dix minutes à regarder dans le vide en attendant que ce p'tain de voile qui te cache la vue disparaisse une bonne fois pour toute. Là, tu passes à l'étape que tu adores le plus: la découverte. Tu te lèves tant bien que mal et sens tes genoux faiblir quand tes pieds touchent le sol. Ton crâne te fait mal. Merde, tu as un peu trop exagéré quant à la quantité de drogue, la veille. Tu n'apprendras jamais la leçon. Tu fronces les sourcils en voyant un gars à poils ronfler à côté de toi. La chambre est tellement petite. Tu suffoques. Tu cherches la sortie, impatiemment. P'tain une chambre de motel à 5 dollars. Tu t'es bien rabaissée la veille, apparemment. Pas le temps de porter tes chaussures, tu les tiens dans la main et quittes hâtivement le motel. Tu cherches ta voiture mais ne la trouves pas. Tu te dis alors que tu l'as sûrement laissé à ton hôtel ou qu'on t'a ramené ici. Tu ne te rappelles plus ce qui s'est vraiment passé. Tu as envie de marcher mais tes pieds saignent tellement tu as passé la soirée à danser. Tu n'as cependant pas trop le choix. Tu ne sais pas quelle heure il est mais vu qu'il fait sombre tu te dis qu'il est sûrement trois heure du matin. Tu soupires. Tu ne sais pas quoi faire. Tu ne peux pas rentrer chez toi ; t'as pas envie que ta mère te prenne la tête - comme toujours - pour avoir passé la soirée dehors. Elle aura sûrement un arrêt cardiaque en voyant ton état actuel. Le fait de penser à cela te fait sourire et tu hésites presque à rentrer rien que pour voir sa tête. Tu continues de marcher tout en essayant de reconnaître le quartier dans lequel tu te trouves. Tu es perdue certes mais tu t'en fous. Ce n'est guère la première que cela t'arrive de te réveiller dans une maison d'inconnus. Tu as fait la fête un peu trop et maintenant tu assumes les conséquences de ton acte. Tu erres dans les rues sans avoir une destination finale bien déterminée. Tu aimes l'aventure, la découverte et les frissons. Tu essaies de pimenter ta misérable vie de bourgeoise. Tu t'arrêtes. Tu t'étrangles presque en reconnaissant les lieux. Un cimetière. Non; LE cimetière. Tu t'affoles. Tu ne t'es pas rendue à cet endroit depuis plusieurs années. Depuis ce fameux jour; depuis les funérailles. Ton subconscient commence à s'alarmer te connaissant. Tu es partagée entre l'envie de te casser de cet endroit funeste et le besoin de t'y aventurer. Tu ne mets que deux secondes avant de suivre tes pulsions; comme toujours. Impulsive, tu te retrouves tout le temps dans des situations du genre. Tu devrai réfléchir avant d'agir ma Pi. Tu en es bien consciente, oui. Tu n'es pas dupe. Ils sont cons les gens à penser que tu te mets toujours dans le pétrin sans le vouloir. Ils ignorent la vérité. Ne les écoutes pas. Ils sont idiots de penser que tu n'es pas maître de ton destin. Non... ils sont cons de croire qu'il y a un destin, tout court. Tu soupires. Ta tête te fait mal. Un putain de mal de crâne incontrôlable. Tu as envie de fumer. Impatiente, tu fourres ta main dans ton sac à la recherche de ton paquet de clopes. Il est écrasé, massacré. Tu jures. Tu commences à rouler le tabac doucement essayant de réparer ceci. Tu emprisonnes la cigarette entre tes lèvres, l'allumes et aspires une bonne taffe. Dans tes actions bien minutieuses, hâtives et précises à la fois - tu accompagnes chacun de tes gestes par un haussement de sourcils. Tu emprisonnes la fumée la laissant bien pénétrer dans tes poumons voir même les percer. Cela te procure un plaisir infini. Indécise, tu commences à avancer doucement dans les ténèbres à tâtons. Tu te rends alors compte à quel point tu as une très bonne mémoire. Tu t'arrêtes devant la tombe convoitée. Tu n'as pas eu le réflexe d'éclairer ton chemin à l'aide de ton portable. Tu aimes la pénombre. La tranquillité est requise surtout à un moment aussi "spécial" que maintenant. Tu n'aimes pas les adieux, les sentiments, les valeurs à la con ça t'emmerde. Tu n'aimes pas la sensibilité, les larmes; bref tous les sentiments humains. Ça t'exaspère. Tu sais très bien qu'ils sont éphémères; affaiblissants et tu refuses donc de céder. Tu restes là - à fixer la tombe - tout en fumant ta clope. Tous les bons moment se terminent rapidement et ce fut le cas de ta pauvre et misérable cigarette. Tu l'écrases sur le sol en lançant une autre série de jurons. Tu aurais dû penser à acheter un autre paquet ainsi qu'une bonne bouteille de Whisky. Tu voulais célébrer ce moment en compagnie de ta grand-mère. Tu sais très bien qu'elle aurait voulu que tu fasses cela au lieu de fuir ce cimetière plein de misères. Ta mamie a toujours été la petite révolutionnaire de la famille et maintenant c'est toi qui prends sa place. Tu soupires. P'tain les histoires de famille te font chier. Tu détournes le regard et décides de partir. Tu sens que tu commences à faiblir; à un peu trop devenir sentimentale et ça t'agace. Tu le refuses. Matez la gonzesse. Tu serais pas Betty boobs vampirique sortie tout droit d'un très bon film porno ? Tu ne prends même pas la peine de deviner d'ou vient cette affreuse voix vu que tu te fais déjà asphyxier par une odeur pourrie d'alcool. Des ivrognes. Il manquait plus que ça. Allez vous faire foutre. Non, tu n'as pas peur. T'as toujours été extrêmement imprudente. Tu fonces tête la première dans toutes sortes d'emmerdes. Téméraire, tu te retournes et croises les bras en leur jetant un regard de défi. Zoli la mamszelle. Elle a une belle voix en prime. Ils commencent à avancer et tu te rends alors compte à quel point leur taille est imposante. Oui, tu avais été saisie d'une hardiesse vraiment inutile et imbécile. Tu aurais dû fermer ta petite gueule de princesse et prendre la fuite sans jouer les petites emmerdeuses. Tu es paralysée sur place, tu n'arrives plus à bouger. Tu les regardes s'avancer vers toi prêts à bondir tels un prédateur ayant aperçu une proie alléchante. Tu fermes alors les yeux en faisant confiance - pour la première fois de ta vie - à ton soi-disant destin.

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MessageSujet: Re: Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. EmptyLun 10 Sep - 16:44

Love me cuz' i hate you.
Pitana ;

J’avais changé. L’époque de Scampia était belle et bien révolue. Trois ans. Trois ans que je crèvais dans un enfer où le seul diable, c’était moi. L’issue ? La rédemption, mais sortir des flammes pour en connaître des nouvelles est peut-être pire que tout le reste. Pire que la passion qui vous ronge, pire que l’attente, que l’absence, que le désir permanent, que les regards qui vous brûlent, que les mots qui vous cognent et que les sourires qui vous achèvent. Alors, on continue et on attend demain. Demain, ce sera pire. L’adolescence est réputée pour être une des périodes les plus difficiles à vivre durant notre existence. C’est faux. Le plus dur, c’est de la quitter. Il paraît que c’est un cap, je n’étais pas sûr de beaucoup l’aimer. Arrivés à la vingtaine, nous sentons déjà que nous vieillissons ou plutôt que nous y sommes forcés. On a peur de se perdre en route. On a peur de ne plus s’intéresser au « pourquoi les roses ont des épines ? ». Je sais, c’est le deal. Quand on vieillit, on n’a plus le temps de s’intéresser à tout ça, quand on vieillit on doit s’occuper des choses sérieuses. Les adultes ne se souviennent pas. Ils ne souviennent pas qu’ils aimaient arracher l’herbe sur laquelle ils s’asseyaient, des éclats de rires au clair de lune, des paris et des défis futiles qui les rendaient pourtant heureux. C’est peut-être ça, le cap fatidique de la vingtaine ; être entre deux mondes, se souvenir mais êtres conscients qu’on va oublier, qu’on va bientôt oublier, qu’on a déjà presque oublié. Il paraît que c’est normal, que l’on n’échappe pas à la routine et au temps qui passe. Je crois qu’on peut choisir, j’espère qu’on peut choisir.

Le cimetière. J’avais toujours eu un faible pour ces endroits, calmes et apaisants. Ils faisaient flipper la majorité des foutus habitants de cette foutue planète. Pas moi. J’aimais l’air glacial qui s’en échappait toujours, même les soirs d’été, les souvenirs qu’ils racontaient. Trois heure trente du matin, je sortais du casino. Tout perdre ou tout gagner. La roulette russe pour votre compte bancaire. J’avais misé sur le numéro 18. Case noire. Ce n’était ni un vice ni une quelconque dépendance, seulement la passion du risque. Mon endroit préféré restait tout de même la table de poker, j’y avais d’ailleurs empocher un joli pactole. Il n’y avait rien d’étonnant là-dedans, j’avais toujours été un incorrigible bluffeur. A Scampia, nous pouvions passer des nuits entières à brasser nos cartes avec quelques bières pour seul ravitaillement. Ces souvenirs me firent serrer les dents, j’avais tout quitté par orgueil. Et aujourd’hui, j’étais là, debout devant une roulette qui n’en finissait plus de tournoyer, ne manquait pas de créer quelques fausses joies aux anciens riches, nouveaux ruinés. La pétasse qui m’y avait convié me promettait des récompenses salaces si je venais à remporter la mise. Je finirais par la sauter de toute façon, gagnant ou non. Ca n’avait d’ailleurs plus rien d’amusant, les femmes n’étaient pour moi qu’un futile passe-temps, je n’avais qu’à les choisir et elles se retrouvaient à remuer du bassin dans mon pieu dans l’heure qui suivait. Triste routine. Ou peut-être pas. « Zoli la mamselle. Elle a une belle voix en prime. » Je connaissais que trop bien ce putain de ton, cette salope de tournure de phrase. Tous les bledards de Scampia avaient été témoins d’agressions au moins trois fois dans leurs courtes vies. C’était la règle. J’allais bientôt en compter une de plus. Leurs silhouettes massives ne tardèrent pas à se préciser, deux types aussi défoncés que moi –ou presque- prêts à achever leur proie. Je n’avais pas peur, je n’avais jamais eu peur. C’est comme le vélo, on n’oublie pas comment tuer un homme. Doucement, je m’avançais derrière eux, silencieusement. Enfin arrivé à leur hauteur, mes doigts encerclèrent la gorge du premier, son partenaire était trop surpris pour intervenir. « Ecoutes bien, on va faire un truc. Maintenant, vous allez dégager toi, ton gros cul de camé et ta copine la tatouée. » Mes doigts resserrèrent leur étreinte. « Et vous allez le faire vite. » Evidemment, ça avait fonctionné. Ca avait toujours fonctionné. Une fois libérée de ses bourreaux, je me tournais enfin vers celle que je venais de sauver. J’aurais pu ne pas la reconnaître, elle était dans un sale état, bien loin de la foutue bourge immaculée et angélique que j’avais connu. J’aurais pu ne pas la reconnaître et me contenter de considérer ses traits vaguement familiers. J’aurais pu s’il n’y avait pas eu ses yeux. Deux perles, deux émeraudes qu’il était impossible d’oublier, elles vous assiègent et vous coupent la respiration. Si vous avez le malheur de les croiser un jour, croyez-moi, elles vont obsèderont. Il me fallut un moment pour reprendre mes esprits et arborer de nouveau mon indétrônable sourire en coin, mais je savais qu’elle ne le voyait pas. Elle ne voyait que le gosse de quinze ans qui lui avait fait escalader la devanture d’une boutique Dior pour lui montrer l’envers du décor, pour lui montrer Scampia. « Finalement, j’aurais peut-être dû les laisser faire. C’est quoi ton prénom déjà ? » Bébé-Esmeralda Pi, née à Naples. Elle avait un chien qui s’appelait Bandit.

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MessageSujet: Re: Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. EmptyLun 10 Sep - 21:17

« THE PAST ALWAYS CATCHES US TOO FAST. »

Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. Tumblr_lxt2svhUsE1r9gwxjo1_500

La peur s’autoalimente. Elle commence à se propager lentement dans toutes les parcelles de votre corps jusqu’à atteindre votre cerveau. C’est là ou réside la vraie peur. C’est quand on est incapable de la dompter. L’hardiesse consiste à contrôler sa peur pour qu’elle disparaisse. Toi, tu en es incapable. La couardise est sûrement relative mais à cet instant précis tu es sûre et certaine que l’on aurait réagi de la même façon que toi si on s’était retrouvé à ta place. La panique, l’effroi, la frayeur ; tu expérimentes tous ces sentiments à la fois et ça te paralyse. Prête à crever de peur en proie à une foudroyante crise cardiaque , tu fermes les yeux et attends le verdict. Tu aurais très bien pu prendre la fuite ou bien essayer quoi que ce soit pour lutter – comme tu le fais si souvent. Mais bizarrement, tu fus incapable de réfléchir. Tu es impatiente et excitée de voir ce qui va vraiment se passer. Ton instinct de survie ne s’est pas déclenché. Tu es à la merci de ces bandits et tu aimes ça. Tu dégustes lentement cette horrible douleur au creux du ventre causée par la peur. Tu essaies de pimenter ta misérable vie en courant un danger de la sorte. Tu n’as rien programmé et en as donc profité pour mettre cela sur le compte du destin. Tu n’y crois même pas. Hypocrisie hargneuse. Tu te mens à toi, sans cesse et tu en es consciente. « Ecoutes bien, on va faire un truc. Maintenant, vous allez dégager toi, ton gros cul de camé et ta copine la tatouée. Et vous allez le faire vite. » Cette voix te fait l’effet d’une dague enfoncée en plein cœur. Tu n’ouvres pas les yeux craignant de percer la brume qui traîne à cet instant dans le cimetière. Pour une fois, tu espères ne pas avoir raison. Tu pries Dieu pour que tu te sois trompée ; que tes hypothèses ne soient pas du tout bien fondées. Tu entends les pas précipités de tes agresseurs se diriger vers la sortie. Tu en déduis donc que ton « sauveur » a réussi à leur faire peur - rapidement - rien que par son physique. Ceci te trouble d’avantage et valide malheureusement tes hypothèses. Tu aspires une bonne bouffée et ouvres lentement les yeux. Bien que ce ne soit pas parfaitement éclairé, tu ne peux te retenir de laisser échapper un petit cri en découvrant l’identité de ton interlocuteur. Tu es capable de le reconnaître parmi des milliers d’autres personnes assemblées à un même endroit. Tu connais sa voix, son odeur, les traits de son visage par cœur. Tu n’as même pas besoin de les mémoriser vu qu’ils sont déjà bien ancrés dans ta tête, dans ta peau. Tu ne peux t’empêcher de le dévisager ; embrasser son visage du regard. Tu t'éternises - presque - sur la cicatrice bien dessinée sur sa joue. Tu la connais à la perfection. Ta main te brûle et tu luttes contre l'envie d'effleurer cette vieille cicatrice du bout des doigts. Tu reprends tes esprits. Tu ne t’attardes donc pas et détournes le regard autre part. Tu t’es déjà un peu trop laissée aller en prenant ton temps à le regarder. Tu aurais dû être beaucoup plus prudente et surtout indifférente. « Finalement, j’aurais peut-être dû les laisser faire. C’est quoi ton prénom déjà ? » Cette voix, bon Dieu. Ce ton qui a le don de te rendre folle de rage et te faire oublier ton prénom par la même occasion. Tu te transformes subitement en cette gamine de quinze ans qu’il a traité de bourgeoise inutile et capricieuse. Tu as envie de le gifler ; le frapper ; lui faire du mal comme tu l’as toujours fait. « De quoi je me mêle ? » Le ton sûr et sec de ta propre voix qui raisonne te surprend et tu admires ta capacité à mentir et à dissimuler tes émotions. Tu tournes la tête et tu t’accostes contre la tombe. Tu fouilles à nouveau dans ton sac et soupire en te rappelant que tu n’as plus de clopes. Tu as une envie soudaine de fumer. Tu en as besoin. « J’aurais très bien pu m’en sortir toute seule. Je n'avais pas besoin de ton aide. » Grincheuse, hargneuse. Tu n’aimes pas du tout qu’il soit ton sauveur ; que tu lui dois quelque chose. Déjà que l’idée préconçue par rapport à la faiblesse du sexe féminin t’agace. Que même au vingt-et-unième siècle, une fille a besoin qu’un prince vienne la sauver sur son cheval blanc. Pire encore, si il s’agit de ce démon. Satana Antonn De Luca ; ce garçon de classe ouvrière qui t’a ouvert les yeux et t’a craché ta vérité en plein visage. Ce garçon que tu détestes tant mais que tu ne peux accepter l’idée de cesser de lui parler, pour toujours. Tu fuis son regard et tu commences à jouer – nerveusement – avec une mèche rebelle qui te cache la vue. Tu ne réponds pas à sa question. Tu sais qu’il t’a reconnu. Ce connard de menteur. Tu sais très bien qu’il se rappelle de ton prénom ; d’absolument tout et tu le détestes de faire semblant que ce soit le contraire. Tu préfères donc t’abandonner à son jeu stupide mais bien dangereux. Tu ne révéleras pas ton « identité » ; qu’il crève. Voyons comment il va s’en sortir. « Qu’est-ce que tu fous ici ? » Oui, c’est toi qui poses les questions, pas le contraire. Ton « ici » concerne San Francisco - ton chez toi - et tu sais très bien qu’il a compris le sens caché de ta question. Tu as abandonné ton passé en Italie, à Naples et le fait qu’il te rattrape te frustre. Tu ne sais même plus comment tu es supposée te comporter face à cette situation. Tu n’aimes pas les surprises ; tu préfères toujours de tout planifier à l’avance. Putain, tu aurais dû être prévenue. Tu n’aimes pas qu’on débarque ainsi dans ta vie sans même te le demander ou te le faire savoir. Tu aurais au moins pu te préparer. Mais qu’est-ce qui te prends, merde ? Tu te calmes. Tu es déçue de ton comportement ; de l’effet que Satan a sur toi. Tu le détestes ; l’aurais-tu oublié ? Tu te fous de lui ; de tout le monde. Tu les emmerdes, tous. Tu te crispes ; tu te fermes sur toi-même et redeviens la petite tepu bourge impassible et froide que tout le monde respecte.

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MessageSujet: Re: Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. EmptyJeu 13 Sep - 19:15

Love me cuz' i hate you.
Pitana ;

Il y a tout un tas de choses qui font ce que nous sommes devenus aujourd'hui, il y a tout un tas de sourires qui ont soutenu les nôtres, tout un tas de regards qui naissent à nouveau les soirs d'insomnies, un paquet de couteaux qu'on nous a plantés au beau milieu du dos et vos plaies ont aujourd'hui pour la plupart, cicatrisés. Pour la plupart. Pour le reste, il y a Pi. Son parfum venait m’asphyxier, par intermittences, interminable supplice. Elle était là, plantée sur ses élégantes jambes, tenant du bout de ses ongles vernis la lanière de ses Louboutin. Ecœurant spectacle. Elle n'avait plus rien de la fillette que j'avais connue, si ce n'est cet air insupportablement hautain. Cette garce était devenue une femme, une femme plutôt réussie d'ailleurs. Je l'aurais volontiers sauté si elle ne m'avait pas filé la nausée.

Pi avait un véritable don pour se foutre dans les situations les plus merdiques, dans les impasses et en être témoin m’avait toujours fait jubiler. Ce soir, je l’avais tiré d’affaire. Elle m’était redevable. Cette pensée m’arracha un bref haussement de sourcil et puis je repris mes esprits. Elle ouvra la bouche, mais je n'entendis rien. Rien du tout. Nada. Quedal. Je m'étais contenté de suivre ses lèvres formuler le silence. Ses yeux m’avaient rendu sourd. Malheureusement, cette connivence ne dura pas et sa voix criarde perça enfin mes tympans qui ne s’y habitueraient définitivement jamais. « De quoi je me mêle ? » Un demi sourire vint border les commissures de mes lèvres. Naïve et crédule petite conne. « De sauver ton cul dans un premier temps. » Elle s’appuya contre une tombe et s’affaira à chercher dans son sac la cigarette qu’elle n’avait pas. Dommage Dell’Anna. Ma main plongea dans la poche de mon jeans pour en faire ressortir un paquet neuf de Marlboro Light. Ses préférés. J’allumai ma cigarette avec son zippo, celui que je lui avais volé il y a trois ans. Celui qui valait 500$. J’aurais pu le revendre, oui, mais c’était bien plus jouissif de voir son visage, là, maintenant, se décomposer. Je crachais la fumée vers elle dans une infinie lenteur, comme si le poids des mois, comme si le poids des années se faisait ressentir maintenant, dans un peu de goudron. «J’aurais très bien pu m’en sortir toute seule. Je n'avais pas besoin de ton aide. » Bébé-Esmeralda Pi Dell’Anna n’avait jamais besoin de personne, c’était bien connu. De quoi est-ce qu’on peut bien avoir besoin quand on a déjà tout ? Quand à cinq ans, on a déjà fait trois fois le tour du globe, quand nos parents prouvent leur amour à coups de chèques de 1000$ ? D’une âme. « Nous non plus, on avait pas besoin de la vôtre et ça ne vous a pas empêchés de venir nous faire chier à Scampia avec vos fringues à paillettes et vos strings en soie. » Je te déteste, je vous déteste tous. Vous n’êtes rien de plus que des billets géants sur deux jambes avec de la coke au bord du nez. Les poches pleines et le cœur vide. Vous n’êtes rien. Je restais impassible, de marbre. J’affichais ma légendaire indifférence, celle qui la rendait dingue. Mes yeux noirs ne manifestaient rien, pas plus que mes traits figés. Je restais droit, les pieds ancrés dans la terre humide. Je resterais debout devant elle, jusqu’à la fin, la fin de notre partie. « Qu’est ce que tu fous ici ? » Son regard s’anima, elle se sentait déjà victorieuse, elle se voyait déjà remporter la manche. Candide et insignifiante créature. Je rêvais de lui faire mal, comme toujours. De lui faire mal avec les yeux. De la blesser avec un sourire. Je te connais par cœur. Tu te crispes ; tu te refermes sur toi-même et redeviens la petite pute bourge et froide que tout le monde connaît, que tout le monde respecte. Tout le monde, sauf moi. « Je passais voir si ta grand-mère n’avait pas trop soif. » avais-je murmuré avant de lui tendre mon paquet de cigarettes. J’haussais les sourcils et planta mon regard dans le sien, comme on plante une lame aiguisée dans une plaie déjà ouverte. Je m’appelle Satana et je suis –toujours- ton pire cauchemar. Je gagnais. Encore.

Le ciel de San Franscio s’était couvert, les nuages cachaient les étoiles, la brume obstruait la lune. La pluie n’allait pas tarder à se pointer, elle aussi, l’orage suivrait. Mais les vrais éclairs, les plus foudroyants, c’est nos yeux qu’ils éclairaient.

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MessageSujet: Re: Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. EmptySam 15 Sep - 13:18

« THE PAST ALWAYS CATCHES US TOO FAST. »

Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. Tumblr_lxt2svhUsE1r9gwxjo1_500

De sauver ton cul dans un premier temps. Connard. Tu serres les poings, furieuse. Tu n'as guère besoin de son aide à cet imbécile. Tu continues de te persuader - bêtement - que tu aurais très bien pu t'en sortir toute seule, comme une grande. Ton orgueil te rend aveugle et insensée. Tu es bien trop fière pour lui avouer qu'il t'a sauvé la vie ou pour t'avouer à toi même que ce n'est pas du tout la première fois que cela arrive. Des flashs te traversent l'esprit rapidement et tu te retrouves spectatrice dans ton propre passé, le votre. Il t'a sauvé la vie à plusieurs reprises quand tu t'aventurais toute seule dans les rues malfamées de Scampia. Tu te croyais supérieure aux autres, armée de tes habits de chez Gucci et de tes louboutins. Tu n'étais pas consciente que cela allait te transformer en une cible extrêmement facile à exterminer. Et comme à chaque fois, Satan te sauvait la vie, ingrate. Démon et ange gardien. Douce ironie. Tu ne peux t'empêcher de sourire et ton visage se transforme en cette petite Pi de quatre ans. Tu t'interromps - soudainement - en reportant ton attention sur Satan. Tes yeux se figent sur le Zippo qu'il tient à la main. Cela te dit quelque chose mais tu n'arrives pas très bien à t'en souvenir. Tout est tellement flou. Tu as toujours refusé de penser à ton passé, d'en parler. Tu as réussi à l'enfermer dans une boite, à le faire noyer pour que ta mémoire s'en débarrasse une bonne fois pour toute. Ton crâne te fait mal à force de réfléchir. Tu fronces les sourcils, une de tes nombreuses manies. TON gold Zippo. C'est bon, tu t'en souviens. Tu t'affoles et te diriges vers lui rapidement avant de lui arracher le zippo des mains. Non mais je rêve... Furieuse, tu l'examines. Il est toujours en très bon état, bizarrement. Ta grand-mère te l'avait offert il y a dix ans à ton anniversaire. C'était de loin le meilleur cadeau. Bien meilleur que le chèque habituel de tes parents ou la robe Dior de ta marraine. Ta grand-mère les surpassait toujours quand il s'agissait de cadeaux. Elle te connaissant parfaitement et d'ailleurs elle était la seule. J'arrive pas à croire que tu l'ais gardé depuis tout ce temps. Dans ta colère, tu t'es laissée emporter et tu as réduit la distance vous séparant. Tu recules de deux pas en te rendant compte de cela. Tu te détestes d'avoir été aussi impulsive et ne pas avoir réagi calmement voire froidement. Tu essaies de te rattraper. Un sourire moqueur se dessine sur tes lèvres et tu répliques instantanément: Dis donc, tu es bien trop attaché à moi à ce que je vois. Tu lui lances le zippo avant d'ajouter: Tiens, garde-le. Souvenir. Non tu ne t'es pas transformée en une âme charitable et généreuse. Pathétique. Bon Dieu, tu n'as même pas d'âme. C'est juste, que tu n'as pas du tout envie de récupérer ce zippo. Il te rappelle bien trop de choses; bien trop de moments passés à Scampia et Dieu seul sait à quel point t'as pas envie que ton passé te rattrape. Ce qui est d'ailleurs trop tard. Tu observes Satan sortir son paquet tout neuf de cigarettes. Marlboro Light, tes préférées. Tu te crispes. Tu n'aimes pas le voir fumer. Tu te rends alors compte que tu as toujours détesté cela. Tu jalouses cette cigarette qui lui procure autant de plaisir. T'as envie de la massacrer en la voyant bien emprisonnée entre ses lèvres. Tu détournes le regard, furax. Nous non plus, on avait pas besoin de la vôtre et ça ne vous a pas empêchés de venir nous faire chier à Scampia avec vos fringues à paillettes et vos strings en soie. L'aversion mortelle et l'écœurement régnant sur le timbre de sa voix te firent jouir de bonheur. Tu te sens plus forte, puissante en te nourrissant de ses douleurs et de sa haine profonde envers toi et ta famille. Tu as toujours été contre les activités de charité de ta mère - passe temps préféré de tous les bourges de la planète. Mais cette fois, tu lui étais reconnaissante d'avoir chamboulé la vie de Satan - de lui avoir fait mal. Tu te trompes. Sans nous, vous ne serez rien;niente Tu lâches un petit rire enfantin brisant par la même occasion le silence mortel du cimetière. Tu es bien fière de toi; de ta réplique. Tu as placé la barre beaucoup plus haut que toute à l'heure. Petite sotte. Tu as rendu la partie beaucoup plus dangereuse et blessante. Tu t'en fous. Tu as confiance en toi, en tes capacités et ta froideur. Tu ne ressens rien; tu es froide, impassible. Du moins, tu es supposée l'être. Tu ne peux cependant t'empêcher de t'inquiéter. Tu changes complètement quand il s'agit de Satan. Créature démoniaque et insensible. Tu le détestes d'avoir cet effet immédiat sur toi. Je passais voir si ta grand-mère n’avait pas trop soif. Touchée. Tu te fermes sur toi - à nouveau. Tu te crispes. Tu lui jettes un regard noir et répliques sèchement en articulant lentement: Je t'interdis de parler de ma grand-mère, sale con. Oui, c'est ton point faible. C'est ta famille. Ta mort t'a beaucoup affecté et tu n'arrives toujours pas à digérer cela. C'est la première fois que tu te rends à sa tombe et tu te sens vraiment coupable. Lasse, tu te laisses tomber par terre en regardant la tombe. Hécate-Nermin Pénélope Dell'Ann. Elle a toujours détesté cette tradition ridicule des Dell Ann' à choisir des prénoms à rallonge en croyant que ça montrera à quel point leurs filles sont riches et nobles. Tu es d'accord avec elle. Tu l'as toujours été. Tu as failli oublier la présence de Satan. Tu détournes le regard - ailleurs - refusant de lui montrer qu'il a réussi à te faire du mal. Ce serait trop facile. Si tu tiens tellement à ton quartier infâme de Scampia, qu'est-ce que tu viens foutre ici à San Francisco ? Retournes là-bas. Tu n'as pas envie qu'il soit ici. Tu ne veux pas vivre dans la crainte quotidienne de le croiser à chaque fois que tu sors les poubelles ou que tu fais les courses. Tu n'as pas du tout envie qu'il réapparaisse dans ta vie. Tu le détestes. Tu hésites avant d'accepter de prendre une cigarette. Tu as besoin de fumer. Tu aspires une bonne taffe puis regardes la fumée se dissiper petit à petit dans ce cimetière seul témoin de votre rencontre sulfureuse.


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MessageSujet: Re: Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. EmptyLun 24 Sep - 15:47

Love me cuz' i hate you.
Pitana ;

Je détestais Pi pour un foutu tas de raisons, pour des milliers de raisons, mais le pire, le pire c’était ses yeux. Ses yeux me renvoyaient le souvenir d’un passé dégueulasse, d’une époque révolue, d’une enfance consumée.

Six ans plus tôt ;

Consumée la bouteille de whisky, détruit le paquet de mes Marlboro pour construire les filtres de mes joints, vide le sachet de coke sur la table basse qui sert d’appui à mes Nike. Je suis seul. Je suis toujours seul, même quand je suis accompagné. Mais pas ce soir. Ce soir il n’y a personne, seulement moi et la drogue. Seulement moi et mes faiblesses. Pi est à Scampia ou peut-être est-elle déjà repartie. Peu importe, où qu’elle soit elle est trop près, même quand elle est à l’autre bout du monde elle est toujours trop près, jamais assez loin. Je la déteste. Je la déteste parce qu’elle ne me laisse pas le choix. Je suis inefficace face à son sourire. Je la déteste parce que je ne la déteste jamais assez longtemps. Ca vous est déjà arrivé à vous ? D’avoir le sentiment d’être prisonnier des flammes et de ne rien pouvoir faire, de ne rien pouvoir faire du tout et d’aimer ça ? Son rire de pétasse euphorique m’exaspère, je lui ferais bien avaler. Son rire de pétasse euphorique me manque. Je vais toujours bien, toujours. Sauf ce soir. Je suis défoncé et j’ai envie d’embrasser ma pire ennemie. Je suis défoncé, elle me manque et ça me fait mal au ventre. « Allô Kira ? Tu as quelque chose de prévu ce soir ? Bien. Tu annules et tu ramènes ton cul chez moi. Non, c’est inutile de t’habiller. » Ce soir je vais sauter cette abrutie de Kira. Je vais la sauter, je vais la faire jouir et je ne vais rien ressentir du tout. Je ne vais rien ressentir parce qu’elle ne s’appelle pas Pi.

Aujourd'hui ;

« Non mais je rêve… » Moi, oui. Je rêvais et sa voix piquante m’arracha de mes souvenirs gerbants. Merci. Je me souvenais avec exactitude du soir où j’avais sombré, où Bébé-Esméralda Pi n’avait plus été qu’une simple ennemie. Je me souvenais aussi de la promesse que je m’étais faite le lendemain matin ; faire de sa vie un enfer. La haïr d’avantage encore, plus qu’avant, moins que jamais. Le diable n’a qu’une parole. « J’arrive pas à croire que tu l’ais gardé depuis tout ce temps. » Elle faiblit. Elle brisa la distance minimale de sécurité qui nous séparait pour arracher le zippo de mes mains qu’elle connaissait par cœur avant de reculer, réalisant son erreur. Elle afficha un sourire mutin qui répondait au mien, pauvre sotte. Ne tente pas de te rattraper, c’est trop tard. « Dis donc tu es bien trop attaché à moi à ce que je vois. » articula-t-elle sournoisement. « A toi ? » lui lançais-je avec un air de défi en rattrapant le briquet qu’elle me renvoya nonchalamment. « Tiens, garde le en souvenir. » J’haussai un sourcil en inspectant son objet fétiche minutieusement. « Je suis attaché à l’or chérie. Ton zippo a été le fondateur de quelques dizaines de sauteries. » Je replongeai le briquet au fond de la poche de mon jeans. « Elles te disent merci. »

Et puis son regard s’éteignit. La simple évocation de sa grand-mère la rendait folle, je le savais. Je l’avais touchée, une fois de plus. Je la coulerais, encore. « Je t’interdis de parler de ma grand-mère, sale con. » Elle se renferme, s’emprisonne. Le ciel se battait enfin avec les nuages entre deux éclairs tandis que sa voix s’éteignait. Elle croisait les bras avec son regard débile rempli de défi et de haine. « Oh, tu crois qu’elle m’entend ? Autant pour moi, j’oublie trop souvent la politesse. » Je leva les yeux au ciel, amusé et les gouttes de pluies trempaient mon visage. « Bonsoir mamie. J’espère que vous n’allez pas inonder pendant la nuit. » Je m’appelle Satana et je suis un enfoiré. J’aimais la pousser dans ses retranchements, la forcer à abandonner sa légendaire distance, son air froid et intouchable. Moi, je la touchais et j’adorais ça. «Si tu tiens tellement à ton quartier infâme de Scampia, qu'est-ce que tu viens foutre ici à San Francisco ? » articula-t-elle sereinement, comme une énième attaque. Elle ne voulait pas me voir ici, je ne voulais pas la voir non plus. Je crois que le monde était trop petit pour nous deux. Il y a quelqu’un en trop ; toi. Après une courte hésitation, elle attrapa une cigarette dans le paquet que je lui tendais et je tirai sur la mienne. Elle avait ce goût, ce goût des cigarettes qu’on fumait à deux après d’interminables disputes, après de tumultueuses trahisons. J’haussai un sourcil, déterminé. « Tu me manquais. » C’était un dangereux sujet de plaisanterie, peut-être celui que nous supportions le mien. A peine sortis de mes lèvres, ces mots me les avaient écorchées et je sais qu’ils lui avaient soulevé le cœur.

Le tonnerre gronda en redoublant d’intensité. L’orage était près, trop près. Comme elle. Elle n’aimait pas ça, elle n’avait jamais aimé ça et je me régalais silencieusement de nos souvenirs de tempête à Scampia. Elle était vulnérable sous les éclairs, faible et affreusement belle.

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MessageSujet: Re: Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. EmptyMer 26 Sep - 23:13

pitana casse-toi mais pas trop loin.
you only know what I want you to. I know everything you don't want me to. ta bouche est un poison, ta bouche est un vin. you think your dreams are the same as mine. i wish you'd hold me when I turn my back. the less I give the more I get back. tes mains peuvent guérir, tes mains peuvent blesser. I don't love you but I always will. I don't have a choice but I still choose you.je ne t'aime pas mais je t'aimerai toujours. and all i breathe is your love. sooner or later it's over. i just don't waana go home right now. Je n'avais pas le choix, mais je t'ai choisi quand même.;; pitana - la base.


Tu es perdue. Tu erres – petite princesse – dans les quartiers du peuple, de la classe ouvrière. Tu découvres ce qu’on essaie de te cacher depuis des années. Tu es armée de ton sac Gucci minable et ta robe qui coute dix fois le loyer de tous ces malheureux de Scampia. Tu n’as pas mal. Tu ne culpabilises pas. Pas de sympathie, pas de pitié, rien. Tu es froide, insensible bordel. Tu es inhumaine. Tu souris. Tu te sens supérieure à ces cons ; tu te sens comme une reine au milieu des ouvriers. On te remarque aussitôt. Diamant brillant au fond d’une poubelle. Comment pourrait-on te rater ? Petite gazelle prise au piège ; tu suffoques dans ce cercle qui t’entoure. Tu essaie de jouer aux braves dames mais tu t’affoles. Tu t’échappes mais on te rattrape. On te regarde, curieusement. Tu dois les comprendre, ma petite princesse ; vous ne vivez pas dans le même monde. Tu en étais fière, auparavant. Maintenant, tu en assumes les conséquences. On fixe ton sac, ta robe, ton manteau… absolument tout. On te dévisage ; on te déshabille du regard. Tu te sens nue et pour la première fois de ta vie cela te dérange. Tu maudis ta mère, tu l’insultes de t’avoir obligée à l’accompagner à cette fête caritative extrêmement banale et hypocrite. Bien que l’hypocrisie ne t’ait jamais vraiment agacée. Mais là, tu dois avouer que c’est différent. Tu te troubles ; tu t’alarmes ; tu ne sais plus quoi faire. Tu refuses de t’abandonner à eux. « J’vous préviens. Le premier qui m’touche , je le bouffe. Est-ce clair ? » Petite sotte. Tu les provoques d’avantage. Tu rends leur tâche beaucoup plus facile ; pire, tu leur donnes même une bonne raison pour te niquer petite pute. Et tu le mérites. N’est-ce pas ? Tu mérites qu’on te donne une bonne baffe afin que cette brume qui te cache la vue dégage une bonne fois pour toute ; afin que tu te réveilles, sale créature égoïste et narcissique. « Laissez-la tranquille. » Bordel. Cette voix te paralyse et t’agace à la fois. Tu ne prends même pas la peine de te retourner. Tu fronces les sourcils et roules des yeux, furieuse. Tu n’aimes pas le ton employé. Tu n’aimes pas qu’on te sauve ; qu’on vienne à ta rescousse. Tu n’es pas comme les autres filles. Tu n’es pas une petite princesse ; une romantique désespérée qui crèvera si jamais son prince se pointera un peu en retard. Toi le prince tu le baises. T’en as rien à foutre ; tout simplement. Ils se tirent. Ils se tirent aussitôt et te laissent tranquille. Tu fais la moue. Tu fais semblant d’être déçue. Sale hypocrite ; lâche. Tu te retournes, aussitôt pour le regarder. Tu n’aurais jamais du. Tu le regrettes, déjà. Ce fut l’action la plus stupide que t’ais jamais faite, ma Pitasse ; c’est de te perdre dans son regard. Depuis ce jour, la présence damnée de « Satana Antonn De Luca » fut sauvagement ancrée dans ta peau potelée de putain de bourge. Fin du flashback. Ta tête te fait mal à force de réfléchir. Oui, tu n’y es pas habituée ; petite feignasse. Cette situation te procure un sentiment de déjà vu et cela t’agace, te perturbe. Ça te frustre encore d’avantage quand t’arrives enfin à te souvenir. Scampia. C’était un lundi. Tu t’en rappelles, c’est bon. C’est tellement clair. Les souvenirs que tu as essayé de noyer au fin fond de ta mémoire ont refait surface. Bordel. Tu le détestes à ce con d’être réapparu de la sorte dans ta vie après tous tes efforts. Tu lui en veux à cet imbécile de foutre en l’air le « régime » que tu entretiens depuis plus de dix ans. Dire que tu t’es débarrassée de toute chose te rappelant Scampi ; ton passé ; VOTRE passé. « Bonsoir mamie. J’espère que vous n’allez pas inonder pendant la nuit. » La remarque déplacée et purement provocatrice de Satan te sors de tes pensées et tu te rends comptes qu’il pleut à torrent. Temps de chien. Tu regardes le vent habiller les arbres et tu fermes les yeux laissant les goûtes d’eau t’embrasser doucement la peau tout en effaçant sur leur chemin toute trace de ton maquillage de la veille. Tu aimes la pluie. Contrairement aux autres ; cela t’apaise. Tu crains cependant l’orage. Ca t’effraie. Pourquoi ? Tout simplement parce que ça ne prévient personne ; que ça vient à l’improviste. Et surtout car c’est semblable à ta situation actuelle avec Satana. Vous deux vous représentez la tempête ; l’orage. Pire, encore. « Gros con. » Tu préfères ne pas répondre. Tu refuses de lui donner la satisfaction de te voir énervée, blessée. Ce serait trop facile. Cela te fait pourtant mal qu’il dise cela sur elle. Il ignore complètement qu’elle sait tout sur lui-même si tu as refusé de lui raconter quoi que ce soit. Oui, ta grand-mère avait deviné rien qu’en te regardant et analysant ton comportement. Elle était sûre et certaine qu’en cette journée d’hiver ou tu t’es aventurée dans les rues malfamées de Scampia tu avais rencontré la personne qui hanterait ton esprit, pour toujours. Toi, tu ne l’écoutais pas. Tu refusais de l’admettre. D’ailleurs tu le refuses toujours. Tu lui en veux de te dire une telle absurdité. C’est idiot ; c’est con. Bref. Hargneuse, tu craches ton venin à nouveau essayant de l’attaquer en utilisant la même méthode. Grosse conne. Tu tires une taffe en attendant sa réponse. « Tu me manquais. » Tu t’étrangles. Tu t’asphyxies par ta propre fumée. Tu suffoques. Tu t’étouffes. Tu ouvres la bouche mais la refermes tout de suite incapable de parler. Tu balbuties. Tu réfléchis mais tu es pétrifiée. Oh l’enfoiré. Il t’a prise par surprise. Il sait très bien que c’est un jeu dangereux. Et tu sais qu’il regrette sûrement ses paroles. Ta phrase te fit l’effet d’un couteau enfoncé en plein cœur. Une douleur lente, insupportable. Bizarrement, tu fus saisie d’un afflux de chaleur – tout de suite après. Tu étais flattée, pauvre conne. Pauvre gamine. Tu fus heureuse – pour l’espace d’un instant – qu’il ait songé à toi. Tu sais pourtant qu’il ment. Tu sais qu’il se fout de ta petite gueule de tepu, comme toujours. Tu reprends tes esprits et tu fixes le sol. Ta robe est mouillée ; elle te colle à la peau. Assise par terre, tes fesses, tes jambes sont couvertes de boue. Tu trembles de froid mais tu ne le remarques pas ; bien trop captivée par la présence de Satan. Tu ne t’y attardes donc pas et reportes ton attention sur Satan. Cette fois, tu prends le temps de le regarder. Non tu ne le fuis pas. Tu croises son regard et tu t’y plonges. Tu t’approches de lui, dangereusement. Tu sens son souffle chaud te balayer le visage. Tes lèvres s’approchent des siennes. Tu te rends alors compte à quel point ses traits sont dessinés à la perfection. Tu luttes contre l’envie d’effleurer de tes doigts la cicatrice dessinée sur sa joue. Tu ne bouges pas ; prenant ton temps ; le faisant languir. N’en pouvant plus, tu changes de position approchant tes lèvres de du creux de son oreille.: « Surtout évites de tomber amoureux de moi, s’il te plait. » Tu lâches un petit rire de pute et ta voix s’éteigne tout de suite. Tu n’aurais jamais du dire ça. Tu le sais. Tu en es bien consciente. Mais entre vous deux, ça a toujours été comme ça. Ce n’est qu’un jeu n’est-ce pas mon Satan ? N’est-ce pas mon ange ? Un jeu sans limites, sans barrières. Du plaisir indomptable à l’amour redoutable. Sommes-nous coincés dans cette ruelle si fine et dangereuse ? Ce n’est qu’un jeu malsain, damné qui nous mènera droit en enfer … tous les deux. Oui mon Satan, mon démon, mon ange. Nos âmes – mon mal baisé - sont gardées par le même geôlier. Douce ironie. Au moins, on crèvera en enfer… mais ensemble.
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MessageSujet: Re: Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. EmptyJeu 27 Sep - 3:48

Love me cuz' i hate you.
Pitana ;


Dix ans plus tôt ;

« Wesh Satan. T’as vu la ragazza de Naples ? » me demanda Giovanni en cognant son poing contre le mien. « Quelle meuf de Naples ? » Giovanni était un de mes meilleurs amis, un de mes meilleurs alliés. Celui qui faisait le guet quand je pétais les vitrines en somme. Un pote, un vrai. « La bourge, bâtard. Celle qui a un blaze chelou, Bébé-Esméralda mes couilles là. » Bébé-Esméralda. C’était la première fois que j’entendais son prénom. Pi faisait son entrée dans ma putain de vie. « Une bourge ? Alors, j’en ai rien à foutre. On va au squat ? » Elle n’en sortirait plus.


Aujourd'hui ;

« Gros con. » Articula-t-elle plus pour elle que pour moi. Grosse conne. J’admirais sa manière de s’obstiner à demeurer impassible, glaciale et imperturbable dans toutes les circonstances et ce que j’aimais le plus là-dedans, c’est qu’elle était incapable de l’être bien longtemps lorsqu’elle avait le malheur d’être en face de moi. Elle était fragilement fière, fièrement touchante. Un dimant brut, comme disait la Mamma. Je n’ai jamais compris pourquoi ma mère avait toujours adoré Pi. Toujours, jusqu’à ce qu’elle meurt bien sûr. Elle avait la putain de manie de s’attacher aux gens qui feignaient de nous venir en aide, ô braves riches qui donnent aux pauvres. Mon cul. Elle ne savait pas que Pi n’était ni bonne, ni altruiste. C’était une catin, une catin avec des pompes à 500$. Rien d’autre. Comme si elle lisait mes pensées, elle se redressa et s’avança vers moi d’une démarche féline. Distruzione. Elle s’approcha et s’approcha encore, toujours plus près, dangereuse attraction et puis elle s’arrêta net, à quelques centimètres de mon visage. Sa respiration saccadée réchauffait ma nuque, son parfum m’empoisonnait, ses lèvres frôlaient les miennes. Atroce supplice. Recule Pi, recule.


Six ans plus tôt ;

Hors d’haleine, Pi posa ses mains sur le mur taggué d’une sombre ruelle sur lequel j’étais adossé. Doucement, nous reprenions notre souffle. Exaltés et glorifiés. Ce n’était pas une première, pour ma part, c’était plutôt payer l’addition qui était un rare événement. Mais s’enfuir en courant, la main liée à celle d’une parfaite petite bourge de bonne famille était jouissif. Oubliées les bonnes manières, les règles strictes et autres contraintes à respecter. Nous étions libres. Libres et vivants, à minuit dans une rue étroite et sordide de Scampia. Le trottoir sentait la pisse et était parsemé des restes d’une bouteille de whisky éclatée. Il n’y avait rien de romantique là dedans, nous étions loin de nous apprécier, à des milliers de kilomètres d’un amour d’adolescents innocents, pourtant mon cœur battait vite, trop vite et cela n’avait rien à voir avec le kilomètre que nous venions de courir. C’était à cause d’elle, à cause de ses yeux qui tourmentaient les miens, à cause de l’éclat de rire qu’elle venait de lâcher sans raison, à cause de la mèche de cheveux coincée aux commissures de ses lèvres.


Aujourd'hui ;

Une mèche de ses cheveux roux était coincée aux commissures de ses lèvres et j’oubliais. J’oubliais la femme, l’étudiante de Berkeley, l’Epsilon arrogante et capricieuse. Je revoyais l’ado, désorientée et soumise à vivre une vie qu’elle n’aimait pas, celle qui avait les yeux qui brillaient parfois encore un peu, mais qui oublierait plus tard. « Surtout évites de tomber amoureux de moi, s’il te plaît. » Je laissai mon pouce courir sur sa joue trempée puis aux bords de ses lèvres humides pour laisser s’échapper la mèche de ses cheveux. Mon regard restait immobile, enfoncé dans le sien. Je la haïssais pour l’empreinte intemporelle qu’elle était en train de laisser là, au creux de mon estomac. Je savais que je n’oublierais jamais ce moment, nos retrouvailles sous l’orage. Au milieu de la tempête. « Et si c’est déjà trop tard ? » soufflais-je dans un murmure à peine audible au creux de sa nuque. Ultime provocation. La pluie inondait nos corps, je l’oubliais presque. Un tonnerre assourdissant éclata à la face du ciel et j’haussai un sourcil en ne la quittant pas des yeux. Elle n’était pas en position de force ici, dans ce cimetière insalubre et glaciale, sous cet orage retentissant.


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MessageSujet: Re: Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. Hé, ce soir j'te fais des crêpes et après j'te saute. ;; pitana. EmptyJeu 27 Sep - 18:17

pitana casse-toi mais pas trop loin.
you only know what I want you to. I know everything you don't want me to. ta bouche est un poison, ta bouche est un vin. you think your dreams are the same as mine. i wish you'd hold me when I turn my back. the less I give the more I get back. tes mains peuvent guérir, tes mains peuvent blesser. I don't love you but I always will. I don't have a choice but I still choose you.je ne t'aime pas mais je t'aimerai toujours. and all i breathe is your love. sooner or later it's over. i just don't waana go home right now. Je n'avais pas le choix, mais je t'ai choisi quand même.;; pitana - la base.


« je ne veux pas rester. Je n’en peux plus. Je veux rentrer. Je dois renter. » Tu t’affoles. Tu la supplies presque en refusant de la regarder dans les yeux. Elle te dégoûte toujours autant ; tu la détestes toujours autant mais elle seule pourra convaincre ton père de quitter cette pourriture ; quitter Naples pour toujours. Elle sent le désespoir régner sur ton regard ; elle te sent triste, peureuse. Elle se demande qui est cette personne qui a eu tant d’effet sur toi. Elle l’intrigue. Elle aimerait tellement la rencontrer ; la remercier d’avoir réussi à te rendre – presque – humaine. Tu te lèves et commences à faire les cents pas dans votre énorme salon d’aristocrates. T’y mets tellement de force que le plancher grince presque sous ton poids. Ta mère, n’en pouvant plus face à tes supplications se lève et se fourre rapidement dans le bureau de ton père. Tu ne te calmes pas. Non, tu es toujours aussi affolée. Tu t’éloignes des meubles bien trop fragiles craignant de les balancer ; de tout casser. Tu en as envie. Tu es furieuse. Oui, tu es emportée par une colère immesurable mais à la fois par une peur incontrôlable. Oui. Tu vacilles ; tu titubes – ma garce – entre la colère et la crainte. Tu le détestes à ce con. Tu le détestes de t’obliger à quitter Naples. Tu le détestes de te faire tellement de l’effet que tu te retrouves obligée à le fuir. Tu n’aimes pas qu’il ait le contrôle ; qu’il gagne à votre jeu stupide. Mais tu n’as guère le choix. Tu dois peser le pour et le contre et classer les conséquences selon leur gravité. Tu sais très bien que si jamais tu restes ; si jamais tu acceptes de jouer cela mènera à ta perte. Tu sais très bien que tu tomberas très bientôt dans son piège ; ses filets et que tu ne pourras plus t’en échapper. Ma Pi – tu es bien trop lâche pour t’aventurer de la sorte. Tu guettes les surprises, les dangers certes mais pas quand il s’agit de toi ; pas quand il s’agit de tomber amoureuse de ton pire ennemi. Tu te diriges vers la fenêtre et t’adosses contre le mur. Il pleut. Tu regardes les gouttelettes d’eau danser individuellement sur la vitre avant de se réunir dans une étreinte passionnée. Tu soupires. Ce soir tu vas réussir à fuir Scampia et ses souvenirs bien trop douloureux mais certainement pas… lui. FIN DU FLASHBACK. Cette soirée pluvieuse te rappelle tous les moments passés à Scampia. Les décisions que tu avais prises et la personne que tu devais surtout fuir s’évoquaient dans la clarté. Tes lèvres proches à celles de Satana t’exhument de ton oubli. Tu es perdue face à tous tes sentiments qui s’entrechoquent ; face à tous tes souvenirs qui refassent surface soudainement. Tu fermes les yeux un instant voulant chasser les milliers de pensées qui te traversent l’esprit hâtivement. Tu te figes en sentant la main de Satana effleurer doucement ton visage. Tu n’ouvres pas les yeux. Tu frissonnes quant au contact de sa peau froide contre la tienne. Tu te réchauffes en sentant son souffle te baiser le visage. Ses doigts effleurent tes lèvres et celles-ci s’entrouvrent – systématiquement - réclamant les siennes. Pour l’espace d’un instant, tu t’oublies. Tu te laisses aller ne bougeant pas ; ne l’arrêtant pas. Tu aimes la sensation qu’il te procure rien qu’en te touchant le visage. Tu te sens fébrile. Tu trembles presque en te rendant compte à quel point vous êtes proches, à cet instant. Tu aimerais que ce moment dure pour une éternité. Que le temps s’arrête et que vous restiez là, tous les deux, sans parler ; sans vous emmerder ; sans vous chamailler. Oui ; pour une fraction de seconde ; tu changes complètement. Pi, la jeune femme garce, manipulatrice ; l’epilson qui enchaîne les conquêtes ; la reine de glace sent son cœur fondre suite aux touchers de son démon. Tu te transformes en cette adolescente de 14 ans – les yeux brillants en regardant son pire ennemi, son partenaire de jeu, sa moitié interdite. « Et si c’est déjà trop tard ? » Tu ouvres les yeux, brusquement. Tes orbites te brûlent. Tu sens ton pou te percer l’oreille. Ton cœur se compresse dans ta poitrine. Ton cerveau – imbécile – bug et trouve des difficultés à fonctionner normalement. Tu ne sais pas quoi répondre. Tu te tais. Tu réfléchis mais rien ; le néant. Il a réussi à te faire taire. Bon Dieu, il est tellement fort. Tu mets deux minutes voire trois à comprendre le sens de ses paroles. Et là ça te paraît comme une évidence. Quel gros connard ; quel enfoiré ! Ta respiration s’accélère et tu sens ta main trembler. La colère s’est saisie de toi à une vitesse surhumaine. Tu te transformes en une peste, une sorcière. Tu le détestes d’avoir sorti la carte de l’amour. Tu le détestes d’avoir mené le jeu à ce stade. Tu le détestes de dire des choses qu’il ne ressent même pas juste pour te faire de la peine ; pour te provoquer. Ultime provocation certes mais la plus dangereuse. Jamais votre jeu n’a atteint un tel niveau et cela te perturbe. L’orage éclate et ça aggrave encore plus les choses. Tu commences à t’affoler. Tu as envie de crier ; hurler. Et là – sans même t’en rendre compte – tu lèvres ta main rapidement et la lui colle sur la joue, sèchement. Une gifle, comme au bon vieux temps mon Satan. Tu te transformes – encore une fois – pas en cette adolescente avide de découvrir le monde qu’on lui cache ; mais en cette Bébé-Pi Esméralda Dell’anna qui hait Satana Antonn De Luca de tout son cœur. Cette situation – elle aussi – te procure un sentiment de déjà vue et ça te rend encore plus furieuse. Sa phrase t’as frappé ; t’as meurtri et tu n’as pas trouvé comment le blesser, à ton tour. Tu t’es donc tournée vers la violence physique, bien consciente que tout est permis dans votre relation. Impulsive – comme toujours – tu ne te retiens pas. Emportée par ta colère, ton désarroi, ta peine ; tu tambourines sur son torse. Emprisonnée par ton chagrin, tu évacues toute ta peine sur lui. Quel imposteur; connard; perfide; hypocrite. Tu es perdue dans une énorme boule remplie de sentiments. Tu cries, tu ries, tu hurles, tu te tais. Tu ne sais plus quoi faire. Tu veux lui faire du mal ; l’embrasser; le blesser ; le baiser ; le tuer ; l’aimer ; lui défoncer la tête violemment. Tu lui en veux tellement d’être réapparu dans ta vie comme ça pour tout te rappeler. Tu lui en veux d’avoir toujours cet effet sur toi-même après dix ans de séparation. Tu le détestes de ramener sa fraise alors que t’essayais d’avancer ; de l’oublier. « tu n’as pas le droit de dire ça. » tu clames, essoufflée. Aurais-tu oublié que ce n’est qu’un jeu ma pitasse ? Aurais-tu oublié que dans votre relation tout est permis ? Tu perds le contrôle de tes pensées, ton esprit, ton corps et l’orage te rend encore plus folle, furieuse. Tu as peur et tu transformes cette peur en fureur. Cette explosion émotionnelle t’a achevé. Tu n’es pas habituée à t’exposer de la sorte, ma petite princesse ; ma mal-aimé. Essoufflée, épuisée, tu te reposes presque sur Satana. Sa présence t’apaise. Tu regrettes tes paroles ; tu regrettes ton comportement mais c’est trop tard. Tu sais qu’il a gagné. Tu sais qu’il va en être fière ; qu’il se fout de ta gueule mais tu es bien trop épuisée pour répliquer. Il a réussi. Oui ; il a réussi à t’achever. Tu oublies presque la pluie. L’orage gronde vous rappelant sa présence. L’orage témoin de toutes vos rencontres bien sulfureuses.

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