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| Sujet: • and your name is hapiness. Mer 13 Juin - 1:54 | |
| Uriel & Lùllaby « and your name is hapiness. » Il y a des choses dans la vie auxquelles on ne s'attend pas ; qui arrivent sans crier gare ; qui frappent sans qu'on ai rien demandé. Il y a des choses dans la vie qu'on a espérées si fort et si longtemps qu'on y croit plus à présent. Des voeux je n'en ai pas fait beaucoup, je n'en ai pas fait souvent et je n'en fait plus depuis depuis des années déjà ; mais ceux que j'ai silencieusement formulés n'avaient rien de futile. J'ai souhaité que Gabriel se rétablisse ; et face à l'inévitable j'ai souhaité échanger ma vie contre la sienne. Mais personne n'a entendu ; mes doléances n'ont pas été écoutées. Puis, secrètement encore, j'ai souhaité qu'Uriel me revienne - mais là-haut on devait bien se foutre de moi et de mes prières à la con car, encore une fois, je n'ai pas eu le droit à mon miracle. A dix-huit ans j'ai arrêté de rêver et j'ai cessé de prier. Ce n'est donc pas là, alors que mes ongles déchirent le papier immaculé d'une enveloppe où mon nom est écrit en lettres capitales, que je vais me douter que mon tour est enfin arrivé. Délicatement, je déplie le mot qui semble m'être destiné ; il y a quelque chose d'étrangement familier dans cette écriture, comme une impression de déjà-vu, comme une vieux souvenir en technicolor que je n'arrive pas à resituer. Lùllaby. Cette façon particulière de dessiner les L, comme moi, presque calligraphiés. Retrouve-moi sur le toit du campus à 11pm, il y a quelque chose que j'ai perdu depuis longtemps et je voudrais le récupérer ; soit à l'heure birdy. Birdy. Il y a quelque chose qui se brise soudain ; je crois que c'est mon coeur qui se craquelle, qui se fendille. C'est douloureux, si bien que j'ai du mal à respirer. Mes doigts se sont resserrés sur le papier taché d'encre, je suffoque. J'ai la terrible sensation que quelque chose vient de s'ouvrir sous mes pieds, d'être au bord d'une falaise et de n'avoir d'autre choix que de m'élancer dans le vide. Je porte la feuille à mon visage, ferme les yeux et inspire profondément. Je veux y retrouver une odeur familière - son odeur - pour être certaine que je ne rêve pas, que tout ça n'est pas simplement une divagation de mon esprit malade pour tromper ma tristesse et ma solitude. Mais rien, pas même une petite pointe de musc.
J'ai l'impression de flotter, d'être coincée dans une ouate épaisse qui enserre mon corps, qui m'empêche de bouger, de respirer. J'étouffe encore, là, alors que le vent fouette avec douceur mon visage. Je ne sais pas de quelle façon je suis arrivée jusqu'ici. Ma longue robe blanche, virginale, toute de dentelle brodée, danse au gré de la chaude brise de ce début d'été et caresse mes pieds nus. Mes cheveux s'éparpillent en une cascade de fils d'or le long de mes épaules et de mon dos ; je n'ai pas même pris le temps de me préparer. Je me tiens là, appuyée de mes deux mains sur le muret qui me sépare du vide. Je chavire. J'ai la nausée, j'ai chaud, je suis fiévreuse. J'ai mal dans le creux de la poitrine ; mon coeur s'emballe, comme s'il voulait fuir, semblable à un soldat voulant déserter le front. Je n'entends que lu, ses palpitations agitées qui résonnent dans ma boite crânienne. Mes doigts agrippent le muret avec violence tandis que je fixe le vide. Mon palpitant s'agite encore. Il est encore tôt, mais je ne peux plus attendre. Dis-moi que je ne rêve pas, je t'en supplie, je veux entendre tes pas juste derrière moi, je veux sentir ton odeur voler jusqu'à moi .. rejoins-moi. Soudain, la porte tourne sur ses gonds, dans un grincement désagréable et j'ai l'impression de faillir. Mes doigts s’enfoncent plus fort encore dans la brique, j'ai peur de me retourner, de voir que tout ça n'est qu'une foutue blague ; ou pire encore, que je l'ai simplement fantasmé. J'avais cru pouvoir vivre sans eux, sans lui ; mais maintenant que je suis prête à le retrouver je me rends compte avec désespoir qu'il n'était rien d'autre que mon oxygène. Là, même le souffle court, mais la respiration haletante, j'ai l'impression de vivre. « Si c'est une foutue blague, je jure de tellement te défigurer que même ta propre mère n'te reconnaîtrait pas. » dis-je en me retournant.
Les mains à la bouche, je peine à retenir une exclamation. Mon coeur a manqué un battement ; deux même. J'ai l'étrange sensation que tous mes organes vitaux se décomposent ; mon corps me fait souffrir et mes jambes ont désormais du mal à le soutenir. J'ai envie de courir vers lui, de me blottir dans ses bras, d'enfouir mon visage dans son cou et de m'enivrer de son odeur. Il se tient là, debout devant moi ; plus beau, plus imposant que dans mes souvenirs. Il se tient là, à quelques mètres, et il me sourit. Et moi, je ne sais que pleurer. « Je dois être laide. » je lâche entre deux sanglots. My brightest star. |
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Jake Fitzgerald there's no place like berkeley › prénom, pseudo : elo, lodiie › date d'inscription : 22/10/2009 › nombre de messages : 37026 › avatar : sam claflin
| Sujet: Re: • and your name is hapiness. Mer 25 Juil - 19:16 | |
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