the great escape
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you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan

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MessageSujet: you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan EmptySam 10 Mar - 2:33

you and i'll be safe and sound.
jack & ethan .♥. « I remember tears streaming down your face when I say I'll never let you go. When all those shadows almost kill your light, I remember you said don't leave me here alone. But all that's dead and gone and passed tonight. Just close your eyes, the sun is coming down. You'll be alright, no one can hurt your know. Come morning light, you and I'll be safe and sound. » ▬ taylor swift ;; safe and sound.



C’était fini. Enfin. Après des heures de cauchemar grandeur nature, le monde semblait reprendre ses couleurs et tandis que l’aube pointait à l’horizon, prometteuse d’un avenir plus radieux, les premières estimations du massacre se faisaient déjà. Je faisais partie des premières personnes à avoir pu sortir, en vie, indemne, sans la moindre égratignure. J’étais une miraculée, c’était exactement ce que j’étais. Pour une fois, j’étais heureuse d’avoir été une anonyme noyée au milieu de la foule, j’étais heureuse que l’on n’ait pas prêté plus attention que cela à moi. Car ne pas s’intéresser à moi voulait dire que j’obtenais quelques secondes de répit. Puis quelques minutes, puis quelques heures, avant la libération. J’avais passé les quatre dernières heures enfermée dans une salle de classe, cinq tables bloquant l’entrée, moi-même cachée sous une autre table, tout au bout de la salle. Et j’avais prié, de toutes mes forces, pour que personne ne me trouve. Jusqu’à ce que des voix retentissent dans les couloirs, nous disant qu’ils faisaient partie des forces de l’ordre et qu’ils venaient nous sauver et quiconque les entendaient pouvait sortir. Ce que je fis, avec appréhension, craignant un piège des tireurs, bien assez psychopathes pour faire ça. Mais ils avaient dit vrai. Ils étaient là pour nous porter secours, avec bien trop d’heures de retard. Et j’avais fini par sortir, vacillante, traversant les portes d’une université où je n’avais jusqu’à présent jamais eu peur. Mais à présent, même pour l’éternelle grande enfant qui ne voyait jamais la gravité des choses que j’étais, j’étais encore terrifiée, et mes membres tremblaient avec une telle intensité que je crus pendant quelques secondes que j’allais faire un malaise. Dès ma sortie, on me prit en charge, un médecin, chargé d’examiner brièvement tous les étudiants sortants, décidait du sort de chacun, hôpital ou autre. Je n’eus pas besoin d’un examen approfondi pour qu’il constate que physiquement je n’avais rien. Il allait sans dire que psychologiquement j’étais dévastée, l’ombre de moi-même, me retournant brusquement à chaque bruit, avec ce désir si puissant d’aller me cacher éternellement. Et le plus dur n’était pas encore arrivé. Bientôt, tout le monde serait sorti et la véritable horreur pourrait commencer, compter le nombre de blessés, le nombre de morts, prier pour ne pas que l’un de ses proches figure sur la liste. On me suggéra, ou plutôt, on m’ordonna de rentrer chez moi me reposer. Me reposer ? Pourquoi faire ? A moins d’être sûre et certaine que ma famille et mes amis n’avaient rien, il était hors de question que je rentre pour dormir, de toute façon j’aurais été bien incapable de trouver le sommeil malgré la fatigue marquée sur mon visage par des cernes violacées et un teint terne. En plus de cela, ma maison, c’était la confrérie Epsilon, ce qui m’obligeait de toute façon à rester sur le campus, alors autant rester. On finit par céder à mes protestations incessantes et je me retrouvais assise sur la pelouse, une couverture sur moi pour pallier la fraîcheur de ce mois de février, un café brûlant dans les mains. Habituellement, je n’étais pas une grande consommatrice de café mais à situation extrême solution extrême, j’avais besoin de n’importe quoi pour me faire tenir le coup pendant l’attente, insupportable. Je ne savais même pas ce que j’attendais, qui j’espérais voir sortir de là en premier, ou ce qui se passerait si je découvrais avec horreur que l’un de mes proches avait été blessé ou pire par un de ces fous furieux. Ma première pensée fut évidemment pour Adriel. Mon frère, même si ce n’était pas de sang. Malgré nos chamailleries, je n’étais pas sûre de pouvoir vivre avec l’idée qu’un de ces salauds l’avait tué froidement, pour le plaisir de massacrer le plus de gens de possibles. Ma seule consolation était que Vraona était saine et sauve pour avoir refusé de se rendre au bal. Et puis il y avait Cameron. Que se passerait-il si notre dernier contact avait été une engueulade horrible où je l’accusais de tous les maux ? Je n’osais même pas y penser. Mes mains continuaient à trembler, menaçant de m’ébouillanter avec mon café mais à vrai dire je n’y prêtais même pas attention, trop concentrée sur la vision s’offrant à mes yeux, tentant de discerner des silhouettes familières dans la pénombre du jour levant. Des étudiants sortaient au compte-goutte, certains en plus mauvais état que d’autres, mais dans l’ensemble en relative bonne santé vu les circonstances. J’avais honte de ressentir cette pointe de soulagement en voyant que je ne connaissais pas les quelques personnes très blessés. Et puis le premier corps sortit, inanimé. Poussée par une curiosité morbide je m’approchai, avant de voir avec incrédulité les yeux clos de Damian San Mercury. Il me fallut plusieurs secondes avant d’intégrer la nouvelle. Je ne le portais pas dans mon cœur, c’était peu dire, mais de là à concevoir qu’il puisse être sans vie, lui d’habitude si… animé. Je sentis mon rythme cardiaque s’accélérer, la pression augmenter au fur et à mesure que les étudiants sortaient. Je reconnus quelques personnes, à qui j’adressai un signe de tête de compassion. L’attente devenait insupportable et moi je commençais à tourner en rond comme un lion dans sa cage, faisant les cent pas en attendant de tomber sur quelqu’un dont j’étais proche. Mais personne. Personne de connu, tout le monde ne m’était que très vaguement familier et je vis d’autres blessés sortir, en me demandant même s’ils étaient là avant, alors que je ne les avais jamais vus. Puis d’autres têtes, plus connues, firent leur apparition. Constance La Tour Dubois, Augusto et Sandro Pelizza Da Volpedo. Les deux semblaient plutôt mal en point d’ailleurs, Augusto plus que Sandro, avec une blessure bien visible, et justement, un peu trop visible. J’avais beau ne pas les porter dans mon cœur, la scène n’en restait pas moins surréaliste, comment imaginer que ces personnes que je côtoyais chaque jour, qui faisaient partie des figures de proue de l’université puissent elles aussi devenir des proies à la merci de fous ? Le chasseur chassé. Boucle bouclée. Je les observais s’éloigner en direction des ambulances qui arrivaient en grand nombre avant de reporter mon attention sur la porte d’entrée, m’enfouissant un peu plus profondément dans ma couverture, tentant de me réchauffer le plus possible. Il ne devait pas faire plus de 6 ou 7 degrés et j’étais encore vêtue de ma robe de soirée particulièrement légère. Adieu manteau, laissé à l’intérieur, que je ne récupèrerais probablement jamais. Je sentais le sommeil me gagner légèrement mais je m’efforçais de garder les yeux grands ouverts et de rester la plus attentive possible aux allées et venues. Un policier vint me voir, me demandant si tout allait bien, et j’acquiesçai vigoureusement. Pour l’instant, tout allait bien. Il me précisa de ne pas hésiter à aller le voir si j’avais besoin de quoique ce soit et je le remerciais d’un bref signe de tête avant qu’il ne reparte ailleurs. D’autres étudiants, par dizaine, sortaient, soulagés d’être encore en vie mais avec une mine effarée, terrifiée. Nous étions tous dans le même bateau, certaines images imprégnées durablement dans notre esprit. Je n’oublierais jamais le son des coups de feu tirés à proximité de la cafétéria, ni les cris d’étudiants apeurés courant dans tous les couloirs, pris de panique. Je n’oublierais jamais la sensation atroce me tenaillant le ventre tandis que je me trouvais recroquevillée sous une vulgaire table. Des images gravées éternellement, pour mon plus grand malheur, et qui me hanteraient pour les mois, les années à venir. A coup sûr on nous obligerait à aller voir un psychologue pour exprimer nos peurs les plus profondes et nous aider à surmonter notre traumatisme. Pour ce que ça changerait. Je finissais par perdre espoir, hésitant à suivre les conseils du médecin et rentrer chez moi. D’ici quelques heures nous en saurions plus, et j’aurais probablement reçu des textos, ou des mails ou n’importe quoi m’informant de l’avancée des choses. Je me sentais prête à partir lorsque je le vis. Ethan. Sous le choc, mais en vie, sans blessure apparente. Une vague de soulagement m’envahit tandis que je courais dans sa direction avant de le serrer dans mes bras, comme si ma vie en dépendait. Je savourais l’étreinte réconfortante et bienheureuse et pendant quelques secondes, j’oubliais tout, depuis l’endroit où je me trouvais jusqu’à l’épisode massacre à la Saint-Valentin. Je me contentais de fermer les yeux et de sentir la pression de ses bras autour de mon cou tandis que j’enfouissais ma tête dans son torse. Je finis par me détacher de lui. « Tu n’as rien ? J’ai eu tellement peur… » avouai-je, piteusement. Qui n’avait pas eu peur, de toute façon. « Tu sais si… » Les mots ne franchirent pas la barrière de mes lèvres. A bien y réfléchir, je préférais ne pas savoir immédiatement et savourer d’abord les retrouvailles avec Ethan avant de m’attarder sur les possibles blessés et morts de mon entourage. Chaque moment suffit sa peine.
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MessageSujet: Re: you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan EmptyMar 13 Mar - 1:35

J'étais comme anesthésié, je ne regardais même plus ce qui se passait autour de moi, je venais de voir Reagan ma meilleure amie, partir sur un brancard avec Matt qui prenait soin d'elle, malheureusement seule une personne pouvait accompagner la blessée et je m'étais dit que le iota avait tout de même le monopole même si je lui en voulais toujours, il était profondément amoureux de la blonde, je pouvais le sentir le connaissant comme ma poche, et malgré le fait qu'elle le niait par tous les pores de sa peau, elle aussi avait toujours cette petite flamme qui brûlait pour lui au plus profond de son coeur. Je me dirigeais alors vers les toilettes, la vue embuée par les larmes que j'avais versé, j'étais juste un zombie qui essayait de trouver son chemin sans trébucher sur un corps ou rencontrer un autre tireur fou qui aurait pu mettre fin à mes jours. Une fois dans la petite pièce immaculée, je me dirigeais vers le premier lavabo, levais la tête vers le miroir qui me montrait mes yeux bouffies et le sang qui était présent abondement sur mes vêtements et sur mes mains. Je me passais le bras sur les yeux avant de commencer à frotter, frotter le plus fort que je pouvais tout en passant sous l'eau glacée qui me rendait presque endolori mais je m'en fichais, tout ce que je voulais c'était que tout ce sang disparaisse, que le sang de ma meilleure amie qui venait couvrir mes mains s'en aille dans les tréfonds des canalisations et que les souvenirs que j'avais de cette soirée d'enfer s'en aillent avec lui. Les larmes à nouveaux me montèrent aux yeux et coulèrent pendant que je m'attelais à la tache, je ne pouvais tout simplement pas les arrêter, j'étais dans mon monde et rien ni personne n'aurait pu m'en sortir. Puis tout à coup je commençais à penser à tous mes amis, à ma soeur, étaient-ils sortis de là ? Est ce que d'autres avaient péri par les balles ? Autant de questions qui venaient se bousculer dans ma tête et qui m'empêchaient même de réfléchir à ce que j'étais en train de faire. Mes doigts glissèrent sur le robinet afin de l'éteindre rapidement, puis je les passais sur mon visage histoire de me réveiller et de me sortir de ma léthargie qui prenait le pas sur ma conscience.
Je repris enfin ma route vers la sortie de la fac, je poussais la porte pour voir les nombreuses ambulances et les étudiants emmitouflés dans leurs couvertures, ils essayaient tant bien que mal d'arrêter de trembloter, ce n'était pas l'effet du froid non, il s'agissait simplement de l'état de choc que leur corps faisait ressortir par le moyen le plus simple qu'il avait trouvé. Je les regardais, tournant la tête pour essayer de trouver le moindre visage connu, malheureusement je semblais être le seul iota dans les parages, et dans un sens je trouvais ça rassurant car les autres avaient du réussir à s'échapper et à éviter le bain de sang. Non enfin je vis la seule personne qui avait occupé la moitié de mon esprit depuis le début de ma marche silencieuse dans le dédale dans couloirs. Jack, Jack Rosebury-Baxter, la fille qui était sur le papier ma meilleure amie pour délirer et faire des conneries mais aussi celle que secrètement j'aimais depuis un certains temps maintenant, depuis que nous avions décidé d'aller nous marier à Las Vegas d'ailleurs. Aujourd'hui nous avions bien sur annulé cette histoire improbable mais cela m'avait ouvert les yeux sur ce que je ressentais pour elle, je n'étais pas prêt de l'oublier et tout ce que je voulais la tout de suite c'était la serrer dans mes bras, l'embrasser même peut-être, pourtant, je me retenais, j'attendais... cette attente ne dut que de courte durée car elle se précipita tout à coup pour me serrer tout contre elle. Je la serrais contre moi malgré les tâches de sang apparentes sur mes vêtements, je ne me souciais pas vraiment de ces détails futiles, tout ce que je voulais c'était profiter de ce maigre contact qui me faisais revivre un peu après cette expérience traumatisante. Je m'éloignais enfin la regardant tandis qu'elle me posais déja la question que je redoutais. Moi aussi je suis content que tu ailles bien, j'ai eu peur que tu sois restée la dedans, j'ai tellement... tellement... je ne pouvais finir ma phrase, je m'effondrais littéralement sur l’epsilon que je serrais à nouveau dans mes bras, essayant tant bien que mal de retenir mes larmes. Non je n'ai vu personne, j'étais avec Reagan, c'était horrible il y avait du sang partout, j'ai eu tellement peur, tellement peur de la perdre... je relâchais enfin mon étreinte avant de poser mon regard dans le sien, je ne voulais plus rester ici, je lui pris la main pour commencer à marcher, il ne fallait pas que nous restions dans les parages si nous voulions pouvoir passer à autre chose, parler un peu rien que nous deux et surtout ne pas se laisser emporter par la folie qui régnait autour de nous. Alors dis moi, qu'est ce que tu faisais là toute seule ? Je pensais que tu serais avec... enfin tu sais. Je ne voulais pas prononcer son nom car cameron et moi étions comme qui dirait en froid depuis un bon bout de temps, depuis cette histoire avec Rowan et c'était à nouveau une fille qui se mettait entre nous car j'avais dans l'idée de conquérir le coeur de Jack bien qu'il était difficile à atteindre, je prenais le risque d'atteindre cet objectif. Je ne savais pas où nous allions, nous nous enfoncions dans la noirceur de la nuit sans but, je pensais que nous étions tous les deux dans un état d'esprit où la réflexion ne fait plus partie c'est priorités, la seule chose qui comptais c'était de trouver un peu de chaleur humaine et quelqu'un avec qui partager le reste d'un temps, désormais bien trop vague dans nos têtes pour nous en soucier.
Je repensais sans cesse au temps que Jack et moi avions passé à jouer au chat et à la souris, je lui avais fait du rentre dedans véritable lors de notre "nuit de noce", elle n'avait répondu qu'en riant, en se moquant de mes approches un peu minables il fallait l'avouer. Cela dit je n'étais pas surpris car je n'avais jamais été doué en plan drague, j'étais un peu le gai luron de la bande, celui qui n'obtenait jamais la fille qui restait toujours sur le carreau. Les seuls fois où j'avais réussi à m'imposer malheureusement, je n'étais pas assez bien, trop ceci ou cela... bref j'avais essuyé pas mal de râteaux même si j'étais tout de même un bon parti j'étais également assez difficile, je ne voulais pas d'une fille simplement pour qu'elle se pavane à mon bras, il y avait les plan q pour ça ! Moi ce que je cherchais chez une petite amie c'était qu'elle me fasse rire, qu'elle soit enjouée et toujours prête à aller à l'aventure. J'avais trouvé toutes ces qualités chez Jack même si j'avais mis un bout de temps à m'en apercevoir car la jeune fille et moi avions toujours eu cette faculté de nous comprendre sans rien dire, bref une relation frère/soeur, meilleurs amis appelons le comme on veut s'était formée entre nous et aujourd'hui, mon coeur me disait qu'il y avait plus que ça. Il fait un peu froid, tiens prend ma veste c'est bien la seule chose qui n'ait pas été souillée par le sang... Un léger sourire qu'elle ne pourrait sans doute apercevoir vint ponctuer mon visage blême d'une pointe de joie tandis que je plaçais le vêtement sur son dos. Je ne lâchais plus sa main bien ancrée dans la mienne, signe premier du changement de sentiment que j'avais pu ressentir à son égard. Allait-elle saisir ma perche ? Je l'espérais...
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MessageSujet: Re: you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan EmptyJeu 15 Mar - 19:02

❝ The world was on fire, no one could save me but you. ❞
Ethan semblait en bien mauvais état. Bien plus que moi. Ses vêtements étaient tachés de sang, et même si je savais, de toute évidence, que ce n’était pas le sien, je ne pouvais m’empêcher de me demander à qui il appartenait. Un ami, ou peut-être un des tueurs ? En plus d’avoir l’air perdu et traumatisé, comme nous tous, une tristesse indéfinissable venait voiler son visage. Alors que d’habitude je n’aurais pas hésité à me moquer de lui et de sa comédie de pauvre petit caliméro, aujourd’hui je n’en avais pas envie. Je me contentais de savourer le fait qu’il soit en vie et sans blessure physique apparente, c’était bien là tout ce que je pouvais demander. A vrai dire, je n’avais pas vraiment pensé à lui durant tout le temps où j’avais été enfermée dans la salle, cachée sous ma table. Pas parce que je l’avais oublié, mais parce que j’évitais à ce moment-là de trop penser aux autres, étant donné que ma propre vie était en jeu – j’étais généreuse mais même cette qualité avait ses limites, instinct de survie avant tout – et le seul à qui je m’étais autorisée à penser était Cameron, car l’écho de notre dernier échange ne cessait de rebondir dans mon esprit, de s’amplifier, et j’eus l’impression de lui avoir dit les pires atrocités quand en réalité nous avions simplement connu une grosse engueulade, comme j’en avais connu avec un tas de gens. Ce souvenir était simplement plus vivace, intensifié par la peur que ce soit les derniers mots prononcés à son égard. Des mots remplis de colère, des paroles acides et dures, qui ne me ressemblaient en rien. Alors non, à vrai dire, à part lui et ma survie, je n’avais pas vraiment eu l’occasion de penser à grand-chose d’autre. Je n’avais pris pleinement conscience de l’ampleur de la situation qu’une fois sortie et en sécurité. Parce que je pouvais enfin mettre de côté le cauchemar et de nouveau m’intéresser à d’autres personnes qu’à moi. Je savourais la chaleur d’un contact humain, et notre relation n’avait jamais été aussi différente de ce qu’elle était généralement qu’aujourd’hui. Une répartie aurait d’habitude franchi mes lèvres dès le moment où mes yeux se seraient posés sur lui, mais aujourd’hui, tout ce que je ressentais, en plus du profond désarroi qui s’était emparé de moi du moment où j’avais du prendre la fuite, c’était un immense soulagement. Je me rendis finalement compte que ce que je voulais dire, c’était un de moins. Un de moins dont j’attendrais le coup de fil, paniquant, me rongeant les ongles jusqu’au sang jusqu’à ce qu’on m’apprenne qu’il allait bien, ou une nouvelle un peu moins bonne. « Non, j’ai été une des premières à sortir parce que j’étais cachée près de l’entrée » expliquai-je, la tête toujours posée contre son torse, les yeux clos. Ethan avait l’air en très mauvais point tandis que je sentais la pression se resserrer. Et puis il mentionna le nom de Reagan et je compris d’où venait tout ce sang et pourquoi il avait l’air aussi traumatisé. Je ne la connaissais pas, pas vraiment, simplement de nom et de réputation. Je n’écoutais même pas sa musique, non plus, mais ce que je savais, c’est que tout le monde l’adorait. A commencer par Ethan, dont elle se disputait le titre de meilleure amie avec moi – en réalité elle l’était officiellement et moi je l’étais officieusement, bref, nous étions deux, en somme. Je n’eus pas le cœur de lui demander davantage d’explications, nous le saurions de toute façon bien assez tôt, une fois que ces vautours de journalistes auraient plongé sur l’occasion pour nous arracher des révélations croustillantes sur l’enfer vécu cette nuit-là. Et je ne voulais pas risquer qu’il craque définitivement. Que la situation soit inversée, que ce soit moi la plus forte de nous deux ce matin-là me perturbait. Il craquait déjà à moitié, je me devais bien de garder un semblant de calme, mais j’avouais sans aucune difficulté que moi aussi, j’aurais voulu avoir quelqu’un comme ça, parce que j’étais à deux doigts de m’effondrer, épuisée par une nuit de traque, l’angoisse, la peur au ventre, l’attente interminable. Je m’enjoignais à respirer calmement car sans cela, j’avais peur de défaillir et d’avoir du mal à respirer, de faire une crise de panique à retardement, une fois l’adrénaline des événements retombés. « Chut, ça va aller, tout va bien aller maintenant. » répondis-je d’une voix douce, comme une mère murmurant à l’oreille de son enfant pour le réconforter après un cauchemar. A vrai dire je n’y croyais pas trop, une fois cette nuit enfin terminée, il faudrait affronter les conséquences durant les jours, les semaines, les mois à venir. Mais à défaut d’y croire moi-même, je pouvais bien essayer de me montrer persuasive pour le rassurer. Après tout, j’étudiais les sciences politiques, la diplomatie c’était mon domaine – d’étude, pas de personnalité, malheureusement – aussi appliquais-je soigneusement ce qu’on nous avait enseigné. « Je suis sûre que Reagan va s’en sortir » murmurais-je, priant en mon for intérieur pour que ce soit le cas. Nous aurions bien assez de morts comme ça, nul besoin d’en ajouter une autre, surtout pas une aussi proche de lui et donc de moi par extension. Ethan m’entraîna un peu à l’écart, sa main dans la mienne et j’appréciais ce contact qui me semblait tellement plus réel que ce que j’avais vécu cette nuit. Il avait raison, nous n’avions pas besoin de rester aussi près des portes d’entrée, cela ne servait à rien de se faire du mal inutilement en s’attardant plus longuement ici. J’affichai une mine teintée de tristesse lorsqu’il mentionna sans vraiment le dire Cameron. Oui, moi aussi je pensais que je serais avec lui, et sans l’engueulade c’est probablement ce qui serait arrivé. Connaissant les antécédents entre les deux, je jugeai inutile de me répandre en commentaires sur pourquoi je m’étais retrouvée seule, préférant rester légèrement évasive. Il me connaissait, il saurait lire le message derrière mes paroles. « On a eu une dispute un peu avant que la fusillade ne commence, on n’a pas pris le même chemin et j’ai fini par me cacher quelque part en attendant que ça finisse. Je ne me suis pas attardée pour voir si je connaissais quelqu’un, c’était chacun pour sa peau… » Je ponctuai ma réponse d’un sourire triste. Je n’osais pas vraiment lui dire que nous n’étions plus ensemble, probablement parce que moi-même je n’en étais pas sûre. Quoiqu’après la violence des propos échangés, il était très peu probable que je puisse encore nous considérer comme un couple. Il devait sûrement me détester à l’heure actuelle et je ne pouvais pas vraiment le blâmer. Nous continuâmes à marcher, nous éloignant un peu plus du bâtiment principal. Le jour commençait à se lever pour de bon cette fois, m’offrant un semblant de réconfort. On avait toujours moins peur le jour venu. Je me mis à grelotter, le froid transperçant mes os, à moins que ce ne fut la retombée du choc. Un bon gentleman, Ethan m’offrit sa veste que j’acceptais avec un plaisir non dissimulé. Après avoir survécu à une fusillade il aurait été bien malheureux que je meure d’une pneumonie n’est-ce pas. « Merci beaucoup. Je ne m’étais pas rendue compte qu’il faisait aussi froid jusqu’à maintenant… » répondis-je, tandis que nos pas nous menèrent au chemin des Grecs, à l’approche de nos maisons de confrérie. Finalement, j’étais soulagée de rentrer, moi qui voulais absolument rester pour avoir plus d’informations, je commençais à envisager la perspective de retrouver ma chambre et sa chaleur. Mais je n’avais aucune envie d’être seule pour l’instant, parce qu’être seule me ferait à coup sûr beaucoup trop réfléchir, et la peur viendrait de nouveau m’envahir en même temps que l’expectative de la mauvaise nouvelle qui tomberait à coup sûr. « Tu veux bien rester avec moi ? Je ne crois pas que je puisse être encore seule ce soir.. ce matin.. peu importe. Je l’ai déjà été beaucoup trop cette nuit, j’ai besoin d’être avec quelqu’un… » Je me mordis la lèvre, honteuse de cet aveu. Pour une fille qui clamait à qui voulait l’entendre qu’elle n’avait besoin de personne, je devais reconnaître qu’aujourd’hui, mon indépendance serait bien volontiers remplacée par de la chaleur humaine. D’autant plus qu’il saurait me distraire de sombres pensées. Peut-être même qu’il parviendrait à m’arracher un sourire.
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MessageSujet: Re: you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan EmptyVen 30 Mar - 4:02

Je sentais que Jack toujours blottie dans mes bras avait peur, elle aussi aurait bien aimé pouvoir s'effondrer dans mes bras et me faire part de la douleur qu'elle ressentait à l'idée de ne plus jamais revoir certains de ses amis, tout cela sans savoir qui était vraiment concerné. C'est pourquoi je l'avais amené un peu pus loin, au fur et à mesure que nous marchions, nous aurions pu presque croire qu'il s'agissait d'une ballade assez banale entre deux amoureux qui se retrouvent en cachette histoire de se conter fleurette et de finir par se donner leur premier baiser. Oui les choses seraient tellement simples si elles se passaient comme on le voit si souvent au cinéma ! Malheureusement mon destin voulait que pour moi, il y ait toujours une fin dramatique et cela peu importe la manière dont je m'y prenais. C'était comme un automatisme lorsqu'on pensait à moi on se disait bien souvent "oh le pauvre Ethan il a vécu tant de choses..." oui on ne me voyait plus que comme un espèce de martyr depuis que l'histoire de la mort de mes parents était devenue presque publique, puis la mort de Rowan, le coma de ma soeur et finalement mes déboires amoureux qui ne pouvaient rester secret étant bien souvent exposés aux yeux de tous lors de grands évènements comme ma fameuse rupture avec Plum le soir du bal de promo où nous avions justement été élus roi et reine, quelle ironie tout de même. Aujourd'hui Jack était bien la seule qui je pensais pouvait comprendre mon mal-être, elle avait été avec moi tout au long de ma cure de désintoxication, elle savait comment voir le fait que j'étais dans cet état, elle ne l'avait vu qu'une fois et c'était tout au début, environs deux semaines après mon arrivée dans l'immense villa qui m'accueillait le temps de mon sevrage. Oui j'avais cédé à la tentation et ayant bu à peine un verre de scotch pur malt, je n'avais pas pu m'arrêter, je les avais enchaîné et au fur et à mesure que la nuit avançait, je me sentais défaillir de l'intérieur, oui je me disais que plus personne ne pouvait m'aider, j'étais complètement désœuvré, seul, dans une ville que je ne connaissais que pour ses bars. Puis, elle est arrivée, Jack était là debout devant moi, je l'avais déjà rencontré lors d'une de mes permissions de sortie et nous avions sympathisé et beaucoup plaisanté sur le fait que j'essayais de soigner mes problèmes d'alcool alors que je n'avais même pas encore l'âge légal pour y toucher. Elle m'avait supporté, tout le long du chemin vers ma prison d'un mois, avant de me livrer aux autorités en blouse blanche qui, sans aucune pitié m'avaient enfermé dans une pièce pendant toute une semaine sans que je ne puisse voir la lumière du jour à part au travers d'une fenêtre. Alors que je la regardais dans les yeux, je revoyais encore cette bienveillance qui autrefois m'avait touché au point d'en faire une de mes plus proches amies, désormais je la voulais rien que pour moi, je voulais qu'elle devienne ma petite amie officielle. Heureusement que tu es là, tu es toujours là pour moi lorsque j'en ai besoin, ça doit être lassant au bout d'un moment de devoir me traîner comme boulet à ta cheville non ? je riais légèrement. La prochaine fois on essaiera avec les menottes je pris un ton un peu moqueur afin de laisser derrière moi ce qui venait de se passer, pour ne pas y repenser avant mon réveil le lendemain où tout serait sans doute déjà plus clair. Elle s'empressait de me rassurer sur Reagan même si je savais que elle aussi devait avoir peur pour certaines personne, pour Cameron notamment même si ce mec m'indifférait totalement, je ne lui souhaitait pas non plus la mort, nous avions été potes à une époque et ça je ne l'oubliais pas. Il semblait tout de même que nous avions la fâcheuse tendance à avoir le même genre de goût pour ce qui est des filles. Je n'avais pas tardé à lui poser la question, elle me répondit presque aussi vite tandis que nous avancions dans la nuit noire sans pouvoir voir plus loin que le bout de notre nez. Oh tu sais je suis certains qu'il s'en est sorti aussi vite que toi, c'est un mec intelligent je ne le vois pas essayer de jouer les héros suicidaire. On en saura surement plus, demain matin... je n'ai pas envie d'y penser maintenant, je crois que nous sommes encore un peu tous les deux sous le choc, il faut se laisser le temps de digérer tout cela. J'essayais de réagir de façon rationnelle alors qu'il n y avait rien de sensé dans ce qui était arrivé, non ces enfoirés n'avaient aucun droit de prendre toutes ces vies, de faire peur à autant de gens tout ça pour leur petit plaisir personnel ou pour soigner un ego trop souvent malmené ? Non mais les gens ne savent décidément plus quoi faire pour se rendre intéressants, je ne supportais plus ces petits fils de bourge qui sous prétexte qu'on ne leur accordait pas le crédit qu'ils voulaient, s'empressaient de péter un câble et de rallier à leur cause les personnes les plus vulnérable qui se trouvaient sur leur chemin. Ils n'avaient donc aucun respect envers les autres, aucune intégrité ? Sachant le nombre d'innocents ce soir qui allaient devoir faire leur deuil, je déglutis me souvenant moi même du nombre de fois où j'avais eu la sensation d'être complètement vidé de toute émotion, du moindre sentiment et tout ça car on venait de m'arracher une partie de mon coeur en même temps qu'un ami ou un proche... j'espérais juste que Jack ne serait pas l'une d'entre elles car je ne souhaitais vraiment cette situation à personne. Je levais les yeux enfin vers la maison de confrérie de la jeune femme, elle était maintenant prête à retrouver le calme et la sérénité de sa chambre, je ne savais pas si je devais réagir et l'inviter à rester avec moi, mais ce fut elle la plus rapide sur la question car en effet elle me proposa presque instantanément d'être un peu son protecteur pour la nuit. Ne t'inquiète pas, je reste avec toi c'est promis. D'ailleurs je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose avant d'avoir pu te botter les fesses à un jeu stupide, souviens toi on en est toujours à un contre un toi et moi, tu as gagné le golf et le splendide cadeau de me voir nu, et j'ai gagné le bowling et l'honneur de voir tes piqûres de moustique ! Je lui souriais presque comme un enfant qui venait de démontrer qu'il avait raison par a+b mais ça faisait du bien de pouvoir agir un peu avec désinvolture même si la soirée ne s'y prêtait guère dans le fond, nous faisions tous les deux l'autruche en décidant de ne pas tergiverser sur le pourquoi du comment des coups de feu entendus ce soir aux alentours de minuit. Je lui ouvris la porte, la laissant grimper à l'étage de sa chambre, elle semblait encore dans une léthargie profonde qui m'empêchait de savoir ce qu'elle ressentait vraiment, mais de toute façon est ce qu'un homme pouvait avoir tout juste lorsqu'il essayait de comprendre l'esprit d'une femme ? J'en doutais fortement. Je la suivis finalement tandis qu'elle tournait la petite clé dans la serrure, nous faisant entrer dans l'antre de ses secrets. Je n'étais jamais encore venu dans sa chambre universitaire et j'avoue que j'étais un peu nerveux à l'idée de devoir dormir avec elle, je ne savais pas si je pourrais contrôler mes pulsions qui, de plus en plus, venaient s'emparer de moi au moment où je ne m'y attendais pas. Nous y voila, je crois qu'on... devrait aller dormir tous deux, on a eu assez d'émotion pour ce soir on aura toute la journée de demain pour parler, et les suivantes aussi d'ailleurs... je lui laissais glisser à demi mot ma volonté de passer mes journées à ses côtés, j'espérais qu'elle ne démentirait pas ma volonté, même si j'étais désormais un abonné du râteau en tout genre, un de plus un de moins... Je commençais par défaire ma veste puis mes chaussures, et enfin ma chemise et le pantalon du costume que je portais, pour venir les poser délicatement sur le dos d'une chaise qui se trouvait là, ranger me permettait de prendre le temps de trouver les mots que j'allais lui dire ensuite, des mots qui ne semblaient définitivement pas prêt à sortir de ma bouche qui restait entrouverte sans pouvoir piper la moindre syllabe. J'étais désormais en caleçon face à Jack qui elle aussi venait péniblement à bout de sa robe de soirée afin d'enfiler quelque chose de plus confortable j'imaginais. Je vins inévitablement me mettre sous les couettes, et passant mes mains derrière la tête je commençais à fixer le plafond, j'étais complètement perdu, je ne savais pas si cette nuit était la plus propice à l'annonce de sentiments cachés depuis trop longtemps maintenant. Elle ne tarda pas à me rejoindre, glissant sa frêle silhouette à mes côtés, et venant se blottir tout contre moi. Je passait une main autour d'elle afin de lui faire sentir qu'elle était bel et bien protégée avec moi, je ne laisserais rien lui arriver, nous étions dans une espèce de bulle ici tous les deux et nous n'étions pas prêt d'en sortir avant la fin de cette interminable nuit. Bonne nuit, dors bien... je tournais la tête vers elle et tandis qu'elle avait les yeux fermés j'en profitais pour l'interroger Jack ? Tu dors ? , je supposais un instant qu'elle s'était abandonnée aux bras de Morphée si bien que je vins déposer presque naturellement un baiser sur son front en murmurant un "je t'aime" à peine audible, oui mais... qui la réveilla instantanément. Bonjour les ennuis !
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you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan Empty
MessageSujet: Re: you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan EmptyMer 4 Avr - 17:05

❝ When you and I are alone, I've never felt so at home. ❞
Pour la première fois de ma vie, le monde merveilleux de Jack prenait un tournant dramatique et je n’étais pas sûre de savoir comment gérer ça. Malgré mon tempérament colérique, je restais toujours l’éternelle enfant rêveuse et pacifique, et d’énormes tâches de sang venaient de gâcher ma vision idyllique du monde. Je n’aurais su dire ce qui m’inquiétait le plus. La peur de perdre mes proches, mes amis, ma famille. La peur de vivre dans une insécurité constante, la peur de venir chaque jour sur le campus suivre mes cours, sursautant à chaque déclic, de peur qu’un autre coup de feu retentisse, la peur de ne jamais passer outre et de vivre hantée par ce souvenir. Et si pour certains ce serait l’électrochoc leur faisant constater à quel point la vie était courte, je craignais qu’il n’en aille pas de même pour moi. Certes, la vie était courte, mais je constatais surtout qu’il était si facile de la perdre… D’habitude, les riches meurent à cause de maladies, ou de trucs cons, du genre un accident de voiture, une overdose. Mais les riches s’en sortent toujours, ils ne sont jamais vraiment les cibles, on reste toujours bien tranquillement dans notre coin où personne ne vient nous prendre la tête. Ici, aucune distinction, riche, pauvre, blanc, noir, aucune discrimination, tout le monde était victime. Que l’on ait été proche des tueurs ou qu’on ne les ait jamais remarqué, qu’on leur ait fait du mal ou qu’au contraire on ne se soit jamais ne serait-ce que préoccupés d’eux, nous étions tous les cibles désignées de ce massacre simplement parce que nous avions le malheur d’étudier au même endroit. Même la présence pourtant rassurante d’Ethan ne suffisait pas, je n’arrivais pas à enlever la vision de ces corps sans vie, de ces blessés, de mon esprit. Je me rendis compte que je tremblais, littéralement, et je n’étais pas sûre que la peur ait grand-chose à voir avec cet état. Néanmoins, le fait qu’il soit là, avec moi, même si c’était en piteux état, et qu’il soit toujours capable de faire des blagues d’un goût douteux était réconfortant. Je n’étais pas seule. Pas entièrement seule. Et aucun de nous ne l’étions, du moins plus maintenant, à présent que la chasse à l’homme avait pris fin. Je tentais d’afficher un sourire, qui se révéla plus proche de la grimace que d’autre chose, et je fis semblant de partager l’humeur moqueur qui nous caractérisait d’ordinaire, même si, et ça devait se lire sur mes traits, le cœur n’y était pas. « Oui, maintenant que tu le dis, c’est vrai que ça devient un peu lassant, il faudrait que tu songes à te renouveler, un peu ! Et lorsque je dis un peu, je n’incluse pas les menottes, monsieur Daniels. » Je repris un ton un peu plus sérieux toutefois, tandis que nos pas nous amenaient loin du chaos du bâtiment principal. Ici, plus de voitures, de policiers, d’ambulanciers, de personnes qui crient, qui courent, de sirènes, plus rien, le calme total et absolu, contrastant incroyablement avec l’animation de là-bas. « Tu sais très bien que je suis là pour toi. Always have, always will. Et je sais que la réciproque est vraie aussi. Ca faisait partie de notre deal. » répondis-je, en faisant allusion aux premiers jours de notre rencontre, bien des années auparavant, à l’époque où il n’était qu’un pauvre alcoolique incapable de s’en sortir malgré sa cure de désintoxication, et moi la gagnante d’un jeu télévisé pour qui la célébrité arrivait bien trop vite et bien trop dangereusement. J’avais l’impression que cette époque remontait à des siècles, quand en réalité cela ne faisait que quelques années. L’un comme l’autre, nous avions tellement changé, tellement évolué, que j’avais du mal à croire qu’on puisse toujours être aussi amis comme lorsque je devais le traîner de force pour le ramener à son centre et l’empêcher de descendre une énième bouteille de whisky. Ce soir, plus que jamais, je me sentais vulnérable, en proie à des démons jusque là inconnus, la peur, la tristesse, l’appréhension du jour suivant. Je ne pensais pas avoir un jour été plus vulnérable qu’aujourd’hui, et malgré tout, le même restait toujours avec moi. D’ordinaire, c’était moi qui le tirais d’affaire, c’était moi qui prenais soin de lui, et aujourd’hui était l’occasion pour lui de me rendre la pareille. Jack, Ethan, égalité, une vie sauvée partout. Nos pas nous avaient machinalement traînés vers ma confrérie, ce bâtiment si noble, si beau, caractérisant tout ce qui faisait la particularité des Epsilons, richesse, culture, ambition, intelligence. Le pavillon à lui seul résumait tous ces aspects, et malgré cela, même en me trouvant à des centaines de mètres du bâtiment principal, j’avais encore peur d’être prise pour cible et d’être pourchassée par des fous armés, au sein de ce que je considérais comme ma seule et véritable maison. L’idée de la quitter me traversa l’esprit, furtivement, lorsque je nous imaginais Giusy et moi cohabiter ensemble en dehors du campus, dans un appartement luxueux qui nous mettrait définitivement hors de danger de ces psychopathes. Mais pour l’heure, avant de songer à l’idée même de déménager, je me retrouvais contrainte de rentrer et de passer cette nuit et les prochaines à venir et la perspective de la passer seule me terrifiait. La fille qui ne voulait pas grandir. Pour la première fois de ma vie, je compris enfin ce que ressentait Wendy dans Peter Pan. Pourquoi grandir et devoir se confronter à la réalité du monde quand on pouvait rester enfermée dans une bulle qui nous protégeait du reste. Je levai mon regard vers Ethan, légèrement plus grand que moi, même si ce n’était pas forcément flagrant. « Merci. Oui n’est-ce pas, ça serait dommage de ne pas avoir de véritable vainqueur à nos jeux stupides. » Nous franchîmes le pas de la porte avant de monter les escaliers menant à ma chambre. A cette heure-ci, je me moquais éperdument de savoir dans quel état elle était. Bordélique née, il n’aurait pas été surprenant que ce soit un véritable capharnaüm et pourtant, elle était relativement bien rangée. Probablement que la tornade Giusy était passée par là quelques heures plus tôt. D’ailleurs où était-elle ? Je me serais attendue à la voir dormir comme un bébé dans son lit qui était pourtant vide. Etrange. Enfin, je savais de source sûre qu’elle n’était pas au bal, au moins n’aurais-je pas à m’inquiéter pour cela. Ethan proposa que l’on aille dormir et je n’aurais pas pu être plus d’accord. Une bonne nuit, ou matinée de sommeil, quelques heures de répit avant que le calvaire ne recommence, que l’on doive se mettre à compter les morts et les blessés, et que l’on doive gérer le contrecoup de la fusillade. En quelques minutes, j’avais retiré ma robe de soirée, qui était sortie indemne de la bataille, pour enfiler quelque chose de plus confortable. Malgré le fait qu’il m’ait déjà vue plus dénudée que ça, la perspective de me déshabiller devant Ethan me gênait quelque peu, m’obligeant à m’enfermer quelques instants dans la salle de bain. Le temps, également, d’ôter le maquillage et de passer un peu d’eau sur le visage. Je jetai un rapide coup d’œil à mon reflet dans le miroir, me renvoyant l’image d’une fille fatiguée, aux yeux cernés et aux traits palots. Je revins dans la chambre pour trouver un Ethan déjà installé dans mon lit. Je vins le rejoindre, avant de me lover dans ses bras, savourant pendant quelques instants l’étreinte chaleureuse qu’il m’offrait. Si sa mission était de me faire me sentir en sécurité, autant que faire se pouvait après un tel drame, et bien elle était réussie. Alors que je m’en croyais incapable, je finis par somnoler, à défaut de m’endormir véritablement – il faut dire que le lit une place offrait un confort quelque peu limité pour deux personnes. Je commençai à sombrer dans un sommeil un peu plus profond lorsque la voix d’Ethan me tira de cet état de transe, à mi-chemin entre l’inconscience et la réalité. Mes yeux s’ouvrirent subitement et je me redressai, me détachant de son étreinte et le fixant malgré l’obscurité. « J’ai probablement mal entendu. Tu viens de me dire que tu m’aimais ? Non, non, impossible, j’ai du m’assoupir et imaginer ça. Pas vrai ? » Les secondes s’écoulèrent lentement, dans un silence presque oppressant tandis que j’attendais une espèce de confirmation de sa part. Oh, quand bien même j’aurais bien compris, probablement qu’il disait ça affectueusement, comme on dit je t’aime à ses amis. Parce que si par chance, malchance, ou whatever il disait cela d’une façon toute autre, je n’étais pas tout à fait certaine de pouvoir gérer ça. Non, en réalité, j’étais même certaine de ne pas pouvoir le gérer, pas ce soir, pas après ce que nous venions de vivre et encore moins de façon aussi soudaine, aussi inattendue, aussi abrupte. Non, parce que s’il m’aimait, bien sûr que j’aurais repéré les signes avant-coureur un peu plus tôt, pas vrai ? Oui, forcément. Je tentais de m’en convaincre tandis que j’attendais sa réponse.
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MessageSujet: Re: you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan EmptyLun 9 Avr - 0:05

« Tu sais très bien que je suis là pour toi. Always have, always will. Et je sais que la réciproque est vraie aussi. Ca faisait partie de notre deal. » Cette phrase résonnait dans ma tête comme une cloche qui me rappelait au bon souvenir de l'époque où je n'étais qu'une pauvre épave et qu'elle fut ma marraine la bonne fée. En effet, Jack avait été comme "un parrain" pour moi, oui vous savez chez les AA lorsqu'une personne vous prend en main et vous empêche de replonger, c'est ainsi qu'on l'appelle et j'avais expressément demandé à ce que Jack sois le mien, même si elle n'étais pas une ancienne alcoolique elle-même, elle était la seule qui était capable de me comprendre à l'époque, et cela n'avait pas beaucoup changé. La voir dans cet état de stress profond me rendait presque fou, j'aurais voulu arracher le coeur de ceux qui avaient osé provoquer chez elle cette cassure qui sans doute ne se refermerait jamais, ou alors avec le temps... mais comme on dit le temps ne guéri pas tout, enfin en général on dit l'inverse mais mon pessimisme naturel me poussait à transgresser les règles de coutume pour refaire cette expression à ma sauce. Notre balade dans le par avait été bénéfique au moins pour une chose, nous avions retrouvé le goût de rire, oui de rire car c'était la seule arme que nous avions pour combattre le profond désespoir qui nous envahissait peu à peu au fur et à mesure que nos pas se faisaient plus pressant dans la nuit noire. Tandis que je la suivais dans l'escalier qui nous mènerait bientôt à sa chambre, elle fit la remarque elle aussi que ce serait dommage de ne pas trouver gagnant à nos jeux stupides. A vrai dire, ces espèces de défis étaient là pour une simple et bonne raison, nous n'aimions pas perdre notre âme d'enfant, et s'il y avait bien une chose qui pouvait nous permettre de voir la vie encore un temps au travers de ce genre d'yeux, c'était l'amusement et le plaisir de faire des conneries tout en sachant que les adultes, d'autres adultes allaient râler. Oui il fallait désormais parler d'autres adultes" car nous étions entré dans une période d'âge qui voulait dire responsabilité, contrainte et problèmes, c'était indéniable d'ailleurs et même si nous essayions de le nier par tous les pores de notre corps, il était impossible d'y échapper indéfiniment, la preuve la mort et la bêtise humaine nous avait bel et bien rattrapé ce soir. Tu sais j'ai toujours cru qu'un jour tu serais celle qui mettrait fin à "nos jeux stupides" comme tu dis, c'est vrai tu es tellement plus mature que moi sur certains point que j'en suis un peu déconcerté, il n y a qu'à voir comme tu arrives à te contenir alors que j'ai littéralement craqué dans tes bras un peu plus tôt... je t'admire pour ça, vraiment. Je lui fis un petit sourire qui, vu la faible lueur de la lune qui passait encore au travers des fenêtre de l'entrée, devait être passé inaperçu, mais je savais qu'elle se doutait bien de mon état actuel, un état où je feignais l'amusement alors que mon coeur débordait de larmes.

Enfin je me retrouvais dans l'antre de la demoiselle et de sa colocataire qui était apparemment absente. Je n'eu pas le temps de balayer la salle du regard que déjà je me débarrassais de mes vêtements ensanglantés, je ne supportais plus de les avoir sur le dos, tout ce que je voulais c'était me glisser dans un lit immaculé et m'endormir comme si rien de tout cela n'était arrivé. Malheureusement, la présence de Jack allait bientôt mettre un frein à tout cela car bien qu'elle ait préféré s'évader dans la salle de bain pour se déshabiller, je ne pouvais m'empêcher de penser à elle, à son corps et à son sourire si bienveillant, qui avait été là pour moi sans jamais faillir à la tâche, me réconfortant à chaque minutes, chaque secondes où j'en avais besoin... j'attendis un instant qu'elle revienne vers moi, la voyant dans la lumière sombre que les stores laissaient entrevoir, elle me semblait encore plus triste et blasée qu'auparavant, c'est pourquoi je ne lésinais pas sur l'étreinte que je lui apportais tandis qu'elle venait se lover dans mes bras et poser sa tête dans le creux de mon cou, tout contre mon coeur. Je ne comprenais pas qu'elle ne sentait pas le rythme des battements de mon coeur s'accélérer au fur et à mesure que je me mettais à penser à ce que j'avais envie de lui dire inlassablement depuis déjà un certains temps, d'ailleurs je ne comprenais pas non plus pourquoi elle n'avais encore rien remarqué de mes sentiments pour elle... j'avais les mains moites lorsqu'elle tentait le moindre contact, mes sourires se voulaient crispés et nerveux lorsqu'elle me faisait une remarque un peu perverse qui répondait bien souvent à l'une des miennes, qui sans crier gare sortaient de ma bouche automatiquement car nous avions toujours marché ainsi. Oui mais, aujourd'hui tout était différent, je ne pouvais plus me permettre autant de légèreté dans mes mots pas après m'être rendu compte de la triste réalité, j'avais le béguin pour ma meilleure amie. J'en vins à la regarder dormir, la contempler me faisait me sentir tout à coup plus confiant, ce qui me permis d'enfin lui avouer ces quelques syllabes qui me brûlaient les lèvres depuis déjà un bout de temps, elle était peut-être prête à les entendre qui sait ? J'espérais que son subconscient au moins l'était. Mais aussitôt elle se réveilla presque outré du fait que j'avais pu lui dire ça, elle me regardait comme si je venais de lui asséner la pire insulte existante et moi, tout penaud, ne sachant quoi dire, je détournais le regard pour ne pas avoir à passer aux aveux, surtout si sa réponse était prête à être négative. Euh... non je n'ai rien dis c'est toi qui a du rêver, rendort toi, je ne voudrais pas que tu commences à croire que je suis en train de te violer dans un de tes rêves ! je riais légèrement, trouvant une parade presque instantanément à mon manque de discrétion précédemment démontré. Mais avec le temps qui passait trop vite et les évènements de la soirée, je ne pouvais me permettre de simplement lui mentir plus longtemps, il fallait que ce soit dit et puis après tout, tant pis si elle m'en voulait, il fallait que je me débarrasse de ce poids sur ma conscience et sur mon coeur. Non en fait, tu avais bien entendu, je t'aime Jack, ça fait un bout de temps que j'y pense en fait, depuis notre voyage à Vegas... nous deux on a toujours eu cette alchimie inexplicable et je ne comprend pas pourquoi nous ne pourrions pas être aussi amoureux que nous sommes amis ? Je suis toujours là pour te protéger quoiqu'il arrive et inversement et... sentir ta peau contre la mienne me fait me sentir presque blême, j'ai la salive qui me manque et c'est là que je me dis... putain mais Ethan réveille toi, tu as cette fille géniale et parfaite à tes côtés et tu n'oses même pas faire le premier pas ? je me tus un moment baissant les yeux presque résigné. Je l'ai fais finalement. finis-je par dire sans autre forme de procès pour ma propre bêtise qui avait peut-être ruiné une amitié de quelques années. Un silence vint s'installer entre nous, j'étais désormais adossé à un oreiller et je ne pouvais voir le visage de la blonde car nous étions toujours dans le noir le plus complet, ce qui m'avait peut-être un peu aidé au final à m'ouvrir à elle de cette façon, car je n'étais pas sur que j'aurais eu le même courage l'autre nuit alors que nous venions de nous marier et que la jeune femme était pompette. Elle avait désormais les cartes en main, je ne pouvais pas lui dire quoi répondre, même si j'espérais qu'elle aussi s'percevrait bien vite que nous avions tellement en commun que ce serait dommage de ne pas en profiter alors que maintenant nous étions tous les deux célibataires si j'avais bien compris. On pourrait dire que j'avais sauté sur la première occasion pour me l'approprier, mais en amour il faut parfois savoir jouer la carte de l'égoïsme et c'est ce que j'étais bel et bien décidé à faire car Jack valait le coup de se battre, même si c'était avec Cameron car nous deux, avions une vieille histoire à régler de toute façon alors s'il voulait en découdre pour les beaux yeux de sa Jack, je l'attendais de pied ferme. Jack ? lâchais-je en toussotant enfin, espérant ne pas essuyer un refus suivi d'une sommation à quitter la chambre car, si elle décidais de me rejeter aujourd'hui, je savais que... je la perdrais à jamais.
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MessageSujet: Re: you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan EmptyDim 15 Avr - 20:34

❝ Grace falls down on quiet hearts, just when you think you might fall apart. ❞
Les remarques d’Ethan me touchèrent, sincèrement. Je ne m’étais jamais considérée comme quelqu’un de mature, bien au contraire. Je piquais des crises pour tout et n’importe quoi, capricieuse quand le cœur m’en disait, déterminée à voir le meilleur côté des gens en prétendant ne pas voir les moins bons côtés, petite fille incapable de grandir alors qu’on l’avait poussée à le faire dès son plus jeune âge, à vingt-deux ans, je me retrouvais à devoir me comporter comme une adulte quand mon esprit était resté à l’âge adolescent. Adulescent, qu’ils disent. Autant dire donc que le fait qu’on me décrive comme mature, surtout par Ethan qui me connaissait mieux que personne, me firent sourire, sans toutefois la pointe de moquerie habituelle. Mais il avait raison sur un point, j’arrivais à me contenir. Inconsciemment. Involontairement. Si ça n’avait tenu qu’à moi, je me serais retrouvée en train de pleurer toutes les larmes de mon corps dans ses bras, mais je n’y arrivais pas. Je ne prenais pas encore la pleine mesure de ce qui venait de se passer et surtout je n’avais pas envie de le faire. Je restais stoïque, moi qui d’ordinaire me démarquais par mon exubérance, par le fait que j’étais incapable de rester en place. Je crois que j’étais encore dans l’expectative, tentant de comprendre sans y parvenir, attendant des réponses à des questions qui n’en trouveraient jamais et surtout avoir peur, peur du coup de téléphone, du sms, de la mauvaise nouvelle, des morts, des blessés, de l’avenir. Et tant que je serais dans cet état, je serais incapable de me lâcher complètement, de fondre en larmes, de retrouver mon comportement Jacquelinien. Et voir les autres si facilement capables de se laisser aller à leur peine, c’était effrayant. Il y en a qui disent qu’après des événements traumatisants, on est parfois incapables d’y faire face parce qu’on ne les réalise pas vraiment. Et puis un jour arrive le contrecoup, et on finit par craquer. Mais cet état presque de transe pouvait durer des jours, des semaines, parfois des mois. J’aurais préféré faire comme Ethan, pleurer dans les bras de quelqu’un, me laisser aller. Alors non, ce n’était pas de la maturité, et ce n’était pas du contrôle de moi-même, je n’y arrivais juste pas, pour l’instant. Je ne voulais pas être adulte, je ne voulais pas être confrontée aux atrocités de l’être humain, je voulais rester éternellement cette adolescente à l’optimisme débordant et au grain de folie parfois fatiguant. Je voulais rester Jack, la même qu’avant. Mais quelque chose me disait que ça ne serait plus le cas, que c’était fini, qu’on m’avait poussée contre mon gré dans ce nouvel univers rempli de doutes et de responsabilités. J’étais terrifiée. « Je veux pas grandir Ethan. Je veux pas murir, je veux pas me contenir, je veux rien de tout ça. Crois-moi, je donnerais tout pour échanger ma place avec la tienne et être capable de me laisser aller comme toi. Je suis tellement sensible d’habitude, je comprends pas pourquoi là ça ne marche pas. Ils m’ont peut-être pas blessée physiquement mais ils m’ont, nous ont fait beaucoup de dégâts. Alors m’admire pas trop vite, Daniels, parce que crois-moi c’est très loin d’être volontaire… » lui répondis-je, un sourire triste sur le visage. Par réflexe, je sortis mon portable. Si j’avais reçu quoique ce soit, je l’aurais entendu, je l’aurais senti, mais je ne pouvais m’en empêcher. L’écran restait désespérément vide. Aucun nouveau message, aucun appel en absence, absolument rien. Je lui montrai mon téléphone. « Toujours rien. Pourtant ils devraient être sortis maintenant. Adriel, Cameron, et tous les autres. J’ai un mauvais pressentiment. » Et mon instinct me trompait rarement. Il devenait réellement urgent que je dorme, avec l’espoir de m’éveiller demain d’un long cauchemar.

La fatigue me rattrapa avec une violence incroyable. En quelques secondes je m’étais à moitié endormie, épuisée après une journée interminable. Et dire qu’il y a quelques heures, j’étais en train de me préparer pour le bal dans l’espoir de passer une agréable soirée avec Cameron. Ce souvenir me paraissait à des années-lumière à présent. J’étais rassurée par la présence d’Ethan. Pas parce que j’avais peur que quelqu’un vienne et m’attaque pour achever le sale boulot, mais parce qu’il avait été là, il savait, il avait vécu la même chose que moi, peut-être pire même, il comprenait et surtout il me connaissait suffisamment pour savoir dans quel état je me trouvais. Et voilà que ce moment de quiétude, de calme absolu, venait d’être troublé par les paroles d’Ethan. Désarçonnée par ses mots, mon esprit se remit en alerte, et je me retrouvais parfaitement éveillée, très loin du sommeil bienfaiteur auquel j’aspirais. Ma réponse était stupide, mais c’était bien la seule chose que je trouvais à dire. J’espérais de toutes mes forces avoir mal entendu, en sachant pertinemment que mon ouïe ne m’avait pas fait défaut. Son aveu ne tarda pas à suivre et je l’écoutais, silencieuse extérieurement, en proie à un vif tourment intérieurement. Non, non Ethan tu peux pas me faire ce coup-là, avais-je envie de crier. T’as pas le droit de faire ça, j’ai besoin de mon ami, je vais pas pouvoir encaisser une nouvelle de ce genre, pas ce soir et encore moins après la fusillade. T’avais tout le temps pour me le dire depuis des mois, pourquoi tu choisis le pire moment, hein ?! Même après qu’il eut fini, je continuais à me taire, immobile dans l’obscurité de ma chambre. Ethan finit par m’appeler doucement. Evidemment, je ne pouvais pas prétendre ne pas avoir entendu et il attendait probablement une réponse. Sauf que Jack, reine des demoiselles je sais tout ne savait pas, pour une fois. Et que je n’avais pas envie de répondre à ça. « Oui, j’ai entendu. » répondis-je avec un calme tout à fait feint. Le pire, c’était qu’il l’ait caché pendant des mois, et que je n’avais même pas soupçonné ça une seule seconde. Je devais vraiment être aveugle, ou trop obnubilée par ma relation avec Cameron. Ethan et moi, on avait toujours eu cette relation qui aurait pu prêter à l’ambiguité mais que nous savions n’être qu’une forte amitié et une complicité sans égale. J’étais honnêtement, sincèrement surprise. Et encore, surprise relevait de l’euphémisme. « Tu me prends au dépourvu… Je sais pas, c’était peut-être flagrant mais j’ai rien vu venir et je me retrouve un peu comme une conne à ne pas savoir quoi répondre à ça. Je sors de la nuit la plus cauchemardesque de mon existence, je suis pas sûre de pouvoir réfléchir à ça là, tout de suite. C’est vraiment le plus mauvais timing au monde, Ethan, sérieusement. Sans compter que je ne sais même pas où j’en suis avec Cameron. Et surtout… que j’ai jamais pensé à toi de cette façon, t’as toujours été mon ami, on se cherche souvent mais j’ai jamais pris ça au sérieux, et je pensais que toi non plus. Tu me prends par surprise. Je sais pas vraiment quelle réponse t’attends de moi mais je pense pas que ce soit celle-là, mais je suis navrée, pour le moment tout ce dont j’ai envie c’est d’avoir mon ami avec moi, pas d’avoir quelqu’un qui a des sentiments pour moi. Je serai pas capable de le gérer, pas tout de suite. » répondis-je en me mordant la lèvre. Je me sentais encore plus mal que tout à l’heure, si c’était même possible. D’habitude, quand quelqu’un t’annonce qu’il est amoureux de toi, t’es censée être contente… Je n’étais pas en colère, j’étais surtout… confuse. Je ne savais même pas où j’en étais dans ma relation avec Cameron – dont j’étais soit dit en passant toujours amoureuse, ce qui était un détail non négligeable – alors on ne pouvait décemment pas me demander d’envisager une relation avec quelqu’un d’autre à un moment aussi peu opportun. « Je suis désolée Ethan. Tu devais pas imaginer ta déclaration comme ça » fis-je avec un léger rire, dans une mince tentative de dédramatiser l’atmosphère. « J’ai besoin de toi, et tu le sais, mais c’est de l’ami dont j’ai besoin. Je comprendrais très bien que tu préfères t’éloigner de moi pour un moment, je veux dire, ça doit pas être une situation simple pour toi non plus… » J’avais besoin de lui, je ne voulais pas qu’il s’en aille, mais pas pour les raisons qu’il aurait espéré. Et je m’en sen tais d’autant plus mal, petite gosse égoïste prête à blesser les gens tant qu’elle, elle se faisait réconforter, mais on ne pouvait décemment pas me demander de réfléchir à quelque chose d’aussi… inattendu dans un moment comme celui-là, et j’espérais qu’il comprenne ça.
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MessageSujet: Re: you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan EmptyVen 27 Avr - 0:40

Jack avait décidé d'enfin laisser sa retenue au placard pour me livrer ce qu'elle ressentait vraiment, nous étions un peu sur la même longueur d'onde elle et moi, seulement à des degrés différents. Je la regardais avec plus de sincérité que je n'avais jamais osé le faire auparavant, elle me semblait encore plus belle lorsqu'elle ne cherchait plus à cacher ses sentiments, si bien qu'un sourire presque inévitable vint arborer le bas de mon visage.] Je pense que tu es encore un peu sous le choc, ce qui est normal dans un sens, tout le monde ne réagit pas de la même façon à ce genre de tragédie. Je trouve que tu es une fille extraordinaire pour oser te l'avouer à toi même... et pour ce qui est du reste, je suis sûr et certains que si tu ne reçois pas de texto c'est simplement parce qu'ils sont en train de récupérer tout comme nous... je crois que cette soirée va rester dans nos mémoires pour un bout de temps. Une main dans le dos de la jeune fille, j'emboîtais le pas sur le chemin des epsilon, et même si je n’affectionnais pas trop ce coin de l'université d'habitude, je n'avais pas vraiment le choix que de suivre Jack, l'inviter dans ma chambre aurait juste été suicidaire vu l'état dans lequel elle devait se trouver. Je voulais tout de même faire bonne impression ce soir, sans pour autant passer pour le mec qui profite de la situation pour pouvoir se taper la fille qu'il veut depuis un certains temps. Non de toute façon je ne m'attendais pas à pouvoir faire quoi que ce soit avec elle, tout ce que je voulais au moins c'était lui avouer mes sentiments, je m'étais vite rendu compte que la vie était bien trop courte pour risquer encore de jouer les pucelles effarouchée lorsque des sentiments se profilaient à l'horizon, et même s'ils pouvaient paraître un peu flous pour l'instant, il me semblait légitime de lui en faire part malgré tout. C'est pourquoi dans le noir le plus complet j'étais passé aux aveux. Oui j'avais enfin dis tout ce que j'avais sur le coeur et aussi bizarre que cela puisse paraître ça ne me faisait pas me sentir beaucoup mieux qu'auparavant, non au contraire j'avais le poids en plus de sa réponse que je sentais venir comme un gros nuage noir au dessus de mon ciel bleu ensoleillé. Je la regardais fixement, sans qu'elle ne puisse s'en rendre compte, ou nous étions dans le noir le plus complet mais j'arrivais néanmoins à distinguer les courbes de son corps, un corps frêle et parfait qui était venu se loger contre le mien un peu plus tôt, me laissant le temps de le découvrir encore un peu plus presque contre mon gré. Je n'étais qu'un homme après tout, et les charmes de la jolie blondes étaient loin de me laisser de marbre depuis un certains temps et cela même si elle ne semblait rien avoir changé dans sa manière d'être. Pourtant, je le voyais soudain plus souriante, plus gracieuse et sexy dans chacun de ses mouvements, bref elle était devenue un véritable film érotique à elle toute seule, si bien que j'avais parfois du mal à me contrôler derrière mes sourires innocents que je lui servait quotidiennement. Je ne savais plus si je devais m'éloigner ou au contraire me rapprocher davantage pour lui faire prendre conscience à elle aussi que j'étais important, presque essentiel à sa vie. Mais d'un autre côté j'avais peur qu'en m'éloignant d'elle, en prenant mes distances, elle se rende compte qu'en fait je n'étais pas l'homme sur qui elle pouvait compter quoiqu'il arrive, heureusement cette soirée venait de me prouver le contraire et m'encourager à me lancer.

Un instant je restait à la regarder, sans plus pouvoir ouvrir la bouche, elle m'avait entendu et maintenant que c'était fait, je trouvais l'idée bien moins alléchante tout à coup... comment allais-je pouvoir faire pour lui faire oublier mes paroles ? Il était clair que ce n'était pas la révélation à laquelle elle s'attendait ce soir, et je comprenais maintenant qu'elle en parlait que c'était tout de même un peu inapproprié de lui lâcher cette bombe en pleine figure alors que nous n'étions pas encore remis du choc inhérent à la soirée que nous venions juste de terminer. Je suis désolé d'avoir été aussi direct avec toi, j'aurais du attendre qu'on soit plus à l'aise avec toute cette histoire de fusillade et je me rend compte aussi que j'étais stupide de croire que tu pourrais penser à moi autrement que comme à un ami... c'est vrai on à toujours été de bons camarades toi et moi mais je m'étais dis après reflexion que tu avais toujours été la seule à ne jamais m'abandonner quelque soit la situation, que ce soit quand j'étais alcoolique ou quand j'avais le coeur brisé à cause d'une fille, je savais que je pouvais me tourner vers toi. Ca fait déja un certains temps que j'y pense et j'ai décidé que j'avais envie que tu saches que j'y pensais... tu sais on se refait pas, on est pas dans un de ces films où tout le monde pleure en silence... j'ai pas le goût du sacrifice. Bref maintenant que tu sais ce que je ressens je pense que ce qu'il nous reste à faire c'est de dormir là dessus et nous y verront sans doute plus clair demain matin. Elle parlait maintenant d'éloignement, non je n'étais pas ce genre de mec qui lorsqu'il prenait un rateau abandonnait aussi facilement, surtout pas lorsque je pensais qu'il y avait toujours un espoir. Je lui fis un large sourire avant de la prendre dans mes bras et de déposer un baiser sur son front laiteux. Tu sais très bien que je serai toujours là pour toi quoiqu'il se passe, que tu décides de m'aimer ou non en retour j'essaierai d'être et de rester l'ami fidèle que tu as toujours eu... cela dit je ne te promet pas d'y arriver mais je pense que je nous dois au moins ça. Je fermais les yeux histoire de cacher ma tristesse et ma déception, espérant me réveiller le lendemain en sueur dans mon lit, seul et que toute cette nuit n'ait été qu'une atroce blague de mon subconscient.

Le lendemain, le soleil vint rapidement pointer le bout de son nez et les premiers rayons vinrent chauffer le côté droit de ma joue, me réveillant presque trop brutalement. Je regardais à mes côtés pour me rendre compte avec horreur que Jack était bel et bien là et que tout ce qui s'était passé hier n'était pas un rêve, surtout la fin de la soirée désastreuse qui m'avait peut-être fait perdre une amie, la seule vraie amie que j'avais encore... Je pris l'initiative de me lever sans la réveiller, je me dirigeais alors vers la salle de bain tandis que je constatais que sa colocataire était toujours absente, heureusement pour moi. Ôtant mon boxer, dernière parcelle de tissu entre moi et l'eau qui viendrait me nettoyer de mes pêchés de la veille, je passais une main dans mes cheveux, évitant de repenser à ce qu'elle avait dit, à ces mots qui m'avaient transpercés comme des lames de rasoir sans même le savoir. Une de mes mains posées contre le mur, je laissais le flot couler sur mon dos, effaçant par la même occasion les dernières traces de sang qui étaient restées collées à ma peau, datant de la veille, atroce journée ou j'avais faillis perdre ma meilleure amie d'enfance. Après avoir pris une profonde inspiration, je me décidais finalement à sortir de là, après tout je ne pouvais pas éternellement monopoliser sa salle de bain. Nouant une serviette autour de ma taille, je revint dans la chambre à la recherche de mes vêtements avant de me rendre compte qu'ils étaient pleins de sang, je n'allais pas pouvoir retourner avec eux jusque chez les iotas, j'ouvris alors la porte du couloir et devant je trouvais fort heureusement un panier de linge qui revenait de la laverie, j'attrapais un t-shirt et un jean troué qui se trouvait dedans avant de revenir rapidement dans la chambre pour ne pas être surpris en flagrant délit de vol. Mis ce fut le regard perçant de Jack qui vint troubler ma victoire. Ah... tu es réveillée... je vais te laisser tranquille, je crois que je suis sûrement la dernière personne à qui tu as envie de parler là tout de suite, j'ai compris ne t'inquiète pas. Je baissais la tête pour éviter de voir ses yeux, ses yeux qui me feraient instantanément craquer. L'homme est faible, c'est un fait avéré, je le savais maintenant.
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MessageSujet: Re: you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan you and i'll be safe and sound ;; jack&ethan EmptySam 12 Mai - 21:38

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