Les vacances venaient de débuter pour moi. En effet, j'avais eu la chance de ne pas aller aux rattrapages et donc d'avoir mon année du premier coup, c'était une réelle chance oui, mais aussi et surtout une grande surprise pour moi étant donné que je n'avais pas fais grand chose pour parvenir à un tel succès. Il fallait donc croire que ma mémoire photographique faisait tout le travail pour moi, et c'était plutôt un avantage. Je mentirais si je disais le contraire après tout. Quoi qu'il en soit, je ne savais pas encore ce que j'allais bien pouvoir faire de mes vacances. Je retournerais sans doute quelques jours à Sacramento pour passer un peu de temps avec ma mère. Sans quoi, je n'avais pas réellement de plan. Je ne comptais pas m'envoler pour une destination de rêve étant donné que je n'en avais pas réellement les moyens. J'étais donc condamné à rester à San Francisco, mais je ne comptais pas m'en plaindre. En effet, il y avait bien pire que la Californie et son soleil comme endroit pour passer ses vacances. Je reconnaissais donc que j'avais de la chance, et que je n'échangerais ma place pour rien au monde. C'était bien mieux que Paris et ses longues journées d'été pluvieuses, oh ça oui. Par conséquent donc, je comptais bien profiter de mes soirées. C'était bien mon seul et unique projet, ça, et faire de nouvelles rencontres. J'avais la chance de n'avoir de comptes à rendre à personne, tout le monde ne pouvait pas en dire autant. Les joies du célibat, et c'était sans doute pour cela que je ne comptais pas m'engager de si tôt avec qui que ce soit. Une raison parmi tant d'autres bien entendu puisque je savais très bien que j'étais parfaitement incapable de ressentir la moindre chose pour la gente féminine, mis à part de l'attirance et du désir. L'amour, ça ne me connaissait pas, et j'étais presque certain que ce n'était pas une notion que j'allais découvrir de si tôt. Plutôt mourir oui. Mais je mentirais si je disais que c'était bien les seules raisons qui me poussaient à rester seul. En effet, la peur de ressembler à mon père se faisait de plus en plus ressentir au fil des années, et je devais bien avouer que parfois, cela me rendait fou. Ainsi, je devais bien avouer que lorsque j'abusais de la boisson, le lendemain matin au réveil, je me sentais vraiment minable. Comment ne pas avoir cette sensation après tout. Mais j'avais tendance à m'en remettre très facilement. Après tout, il m'en fallait beaucoup pour me mettre le moral dans les chaussettes, c'était certain. Je n'étais pas de ceux qui avaient tendance à pleurer à chaudes larmes à la moindre occasion. Non, je laissais ça aux autres, et avec un plaisir non dissimulé. À vrai dire, je ne me rappelais même pas la dernière fois où cela m'étais arrivée, et c'était tant mieux. Ma virilité en reprendrais certainement un sacré coup, et ce n'était vraiment pas le moment pour ce genre de chose. Justement, grâce à cette image de mauvais garçon inaccessible, cela n'était pas rare que l'on m'invite à certaines soirées privées, en tant qu'invité d'honneur par exemple. Bien évidemment, je n'étais pas le seul, mais ce genre de chose prouvait bien que j'étais quelqu'un qui savait faire la fête, et ce pour la moindre occasion. Je m'étais fais un nom au sein de Berkeley, une image positive au beau milieu de celle négative que j'avais et ce depuis mon arrivée ici. À côté donc, j'étais aussi le mec qui ne se laissait pas facilement approcher et qui était loin d'être quelqu'un de très sociable. Non, la plupart du temps j'étais considéré comme un vrai con, mais il fallait croire que cela faisait incontestablement mon charme. Cette idée me fit sourire, alors qu'en fin de journée, j'avais décidé de retourner dans la douche, non seulement à cause de la chaleur, mais aussi parce que je devais me préparer. Les vacances étaient déjà arrivées, comme l'année était passée vite, et pourtant l'université, ou plutôt certains endroits de celle-ci étaient encore ouverts. Comme les maisons de confrérie par exemple, ou encore la salle des iotas, qui servait très souvent d'endroit pour faire la fête. À vrai dire, je n'avais pas grand chose d'un iota. Je savais prendre soin de mon corps, ça ne faisait aucun doute, et pourtant, je n'étais pas un grand sportif dans l'âme. Ce n'était pas pour rien si j'étais chez les sigmas. Et pourtant, cela ne m'empêchais pas de me faire inviter à l'une de leurs petites fêtes. Finalement, j'avais un certain don pour m'attirer les bonnes grâces des confréries. Tout d'abord les iotas, mais aussi les deltas, et enfin les gammas, confrérie dont j'étais très proche. Au final, je jouais en quelque sorte sur plusieurs tableaux, et cela ne me gênais pas le moins du monde. Au bout d'une bonne demi-heure, j'étais enfin prêt, et je ne tarda pas à me mettre en route. Après tout, plus je partais tôt, plus j'avais de chances de ne pas rentrer seul, et ce très rapidement. Et puis j'étais de toute façon certain qu'il y aurait l'embarras du choix. Après tout, dans cette confrérie, ils étaient plutôt nombreux, sans oublier les invités supplémentaires. Je ne tarda pas à arriver à destination. L'avantage à vivre dans une résidence universitaire, c'est que l'on ne se trouvait vraiment pas loin de Berkeley. Après tout, c'était là pour être pratique. Et après quelques heures passé ici, deux pour être plus précis, la fête battait déjà son plein, et je mentirais si je disais que je n'étais pas un peu éméché, pour ne pas dire beaucoup. Si bien que dans des moments pareils je devenais très rapidement et très étrangement... agréable ! Et parmi la foule, je n'étais pas passé à côté d'une demoiselle que je connaissais plutôt bien, et que je ne pouvais pas encadrer. Elles étaient nombreuses certes, mais elle c'était tout simplement physique. Et pourtant ce soir je ne pouvais m'empêcher de ne penser que du bien à son sujet, aussi étrange que cela puisse paraître, si bien que me dirigeant vers elle, je fini par passer mon bras autour de son cou. « Aloysia ! » C'est moi ou elle était drôlement attirante ce soir ? En tout cas, je lui adressa un franc sourire, comme si nous nous connaissions depuis des années et que c'était le grand amour entre nous, même si en réalité ce n'était pas le cas. Mais j'étais bien trop bourré pour m'en rappeler, et elle aussi d'ailleurs. Ah l'alcool fait bien des miracles de nos jours, parce que me rendre quelqu'un comme elle agréable, ce n'était vraiment pas une tâche facile, bien au contraire. J'espérais tout simplement ne rien faire de compromettant avec elle, parce que lorsque je me déciderai à décuver, cela risquerait d'être folklorique.

corbeille.