La confidence est contagieuse...Rien de telle qu’une soirée entre fille pour me remonter le moral. Après une soirée riche en émotion avec Kendall et un nuit plus que torride avec le beau Amadeus – soirée que je regrette, mais qui aurait pu être plus désastreuse si l’homme avait été nul au lit, ce qui n’était pas le cas –, j’avais besoin de parler à ma meilleure amie. C’est comme ça que j’avais proposé à Arizona de venir loger à la maison. Cependant, on n’a pas fait nos adolescentes pré-pubères. Même si c’est moins cosy que l’habituel popcorn-film d’horreur collée l’une contre l’autre sous une couverture toute douce, on a choisi de sortir en boite. Boire un peu, faire la fête beaucoup, voilà à quoi s’était résumé notre soirée. Rentrée vers deux heures du matin, on avait fait tellement de bruit – pas parce qu’on était bourré, mais bien parce que ma mère a le sommeil très léger – que maman nous avait envoyé directement au lit comme deux enfants pris en flagrant délit de vol de chocolat. A la fois honteuses et mortes de rire, nous montâmes les escaliers et nous rendîmes dans ma chambre – chambre qui, je venais seulement de le remarquer, ressemblait beaucoup à celle de Blair Waldorf dans Gossip Girl à la seule différence que la mienne était dans les tons vert-jaune alors que celle du personnage télévisé était bleue et champagne – où nous nous enfermâmes. Je laissai la salle de bain à Arizona pendant que je prenais un pyjama dans mon dressing. Depuis que j’étais à Berkeley, je dormais rarement dans mon lit et à chacun de mes passages si court soit-il, je changeais de pyjama. Cette fois-ci, j’avais opté pour un ensemble avec un short à carreau et un marcel orange. Quand mon amie sortit de la salle de bain, je lui souris. « A mon tour, maintenant ! Si tu veux déjà t’endormir, j’essayerai de ne pas chanter pour te laisser ce plaisir. » Je me faufilai dans la salle de bain. Une bonne douche chaude, quoi de mieux pour se détendre après une bonne soirée. Je me dépêchai de me laver parce qu’à défaut de réveiller, ce moment de détente me donnait envie de dormir. C’est donc un quart d’heure au lieu d’une demi habituellement que je mis pour me décrasser. Quand je sortis, la lumière était éteinte et Arizona était déjà sous les draps. Sans faire de bruit, je me faufilai à ses côtés et murmurai un « bonne nuit » même si je me doutais qu’elle ne m’entendrait pas à cause, sûrement, de son voyage aux pays des rêves. Je me pelotonnai dans mon édredon bien chaud et fermai les yeux. J’écoutais la respiration de la belle Sampi à mes côtés, mais n’arrivai pas à trouver le sommeil. Je me tournai alors et fixai le plafond. 3h00 du matin, je sens que demain, le réveil sera dur. Cependant, je n’avais pas le choix. Morphée ne voulait pas que je m’endorme, ce n’était quand même pas de ma faute. Au lieu d’essayer encore, je décidai d’appeler mon amie. « Arizona ! Arizona ! Tu dors ? », murmurais-je à l’intention de ma voisine de lit.

L’habituel popcorn devant la télévision avait laissé place à une petite sortie en boite de nuit, oui les deux meilleures amies avaient décidé d’aller faire la fête. Elles en avaient donc profité pour boire un peu, mais tout en étant raisonnable car les boites de nuit et les rues de San Francisco n’étaient pas sûr lorsqu’on est une jeune fille saoule alors il fallait faire attention, et surtout faire la fête en dansant comme des petites folles. Elles n’avaient cependant pas du tout profité de cette soirée pour draguer, Arizona ne savait pas pourquoi dans le cas de Jodie mais elle savait qu’elle, elle n’avait plus envie car elle ne trouvait jamais chaussure à son pied et cela l’énervait alors elle ne cherchait plus. Après tout comme on dit souvent, l’amour arrive lorsqu’on ne l’attend pas, il ne faut donc pas le chercher. Vers deux heures du matin les demoiselles étaient rentrées, et oui elles n’étaient pas rentrées tard mais en général les soirées continuaient devant la télé à se faire des confidences ou à pleurer comme des madeleines devant un film d’amour. Oui mais là les deux blondes qui faisaient la paire s’étaient faites souffler dans les bronches par la mère de Jodie car à trop rigoler elle l’avait réveillé. Elles avaient donc été envoyées au lit comme des petites filles de six ans mais elles n’avaient pas rechigné. Arizona avait bien trop de respect pour la mère de sa meilleure amie pour la contredire alors elle préférait filer, elle préférait ne pas la contrarier et comme cela ça allait très bien, surtout que Jodie en faisait de même. Les deux blondes étaient donc passées par la case salle de bain l’une après l’autre pour se démaquiller et se mettre en pyjama puis elles s’étaient toutes les deux mises au lit. Arizona essayait tant bien que mal de dormir mais elle n’y parvenait pas. Elle se tournait et retournait dans son lit sans rien pouvoir faire, sans pouvoir dormir. L’australienne blonde pensait que son amie dormait depuis plusieurs minutes mais elle fut surprise d’entendre que non puisque sa meilleure amie venait de lui demander si elle dormait, pas trop fort pour ne pas la réveiller au cas où elle dormait. Arizona se retourna donc pour faire face à la demoiselle qui l’hébergeait ce soir pour lui montrer qu’elle n’arrivait pas non plus à dormir. « Je ne dors pas non plus Jo! Tu penses à quoi donc que tu n’arrives pas à dormir ? En général, quand tu n’as pas l’esprit perturbé tu t’endors dès que tu as mis tes fesses dans le lit ! » Oui en général Arizona mettait beaucoup plus longtemps à s’endormir que sa copine car celle ci s’endormait tout de suite et en laissant l’australienne penser à de nombreuses choses. Avec un air suspect, histoire de faire rire un peu son amie, Arizona lui demanda donc : « J’espère que tu ne me caches pas des choses hein ma chère petite blonde hein et si c’est le cas dépêche toi de tout me dire ou je te fais des affreux gilis tant que tu n’as pas craché le morceau ! » Les deux blondes retombaient parfois en enfance lorsqu’elles étaient ensemble et lorsqu’il s’agissait de faire dire à l’autre un secret pas encore dévoilé mais cela ne faisait pas de mal bien au contraire, garder une âme d’enfant permettait de moins se prendre la tête et de plus profiter de la vie. Arizona attendit donc que sa meilleure amie lui réponde tout en commençant à la chatouiller car elle trouvait l’attente trop longue, oui Arizona était une grande impatiente et la jeune femme couchée à côté d’elle le savait bien, si elle ne voulait donc pas mourir de rire à cause des chatouilles très vite il fallait qu’elle se décide à tout dire à sa meilleure amie.

Il faut à l'amitié la simplicité des gestes autant que la spontanéité des confidences. L’heure des confidences n’est jamais prédéfinie à l’avance. Dévoiler ses secrets, en parler avec un ami ou une amie, tout ça peut venir à n’importe quel moment de la journée. Dans mon cas, c’était vers 3h00 du matin dans mon lit chez mes parents. Alors que je pensais qu’Arizona dormait, je n’osai pas bougée et fixai le plafond. Pourtant, j’avais tellement envie de lui parler de tout ce qu’il s’était passé dans ma vie depuis nos dernières confidences, j’avais besoin qu’elle le sache même si ça ne ferait pas avancer sa vie personnelle parce que ce sont des choses qui m’étaient arrivées. C’est donc comme ça que j’appelai mon amie à mi-voix, histoire que je ne la réveille pas si elle dormait. Soudain, elle bougea et se retrouva de profil, face à mon épaule. L’australienne m’affirma qu’elle ne dormait pas et me demanda ce qui me perturbait pour ne pas être en train de roupiller, chose que je faisais dès que j’entrais dans mon lit en général. Je me tournai alors vers elle et réfléchis quelques instants. Par où allais-je commencer ? Mon entrevue larmoyante avec Kendall ? Ma coucherie avec Amadeus, mon prof particulier de français ? Sky ? Alors que je cherchais le début de ce que j’allais dire, la belle Sampi s’impatienta. Elle commença à ma chatouiller, chose qui prouvait que si je ne lui sortais pas une réponse rapidement, j’allais air un fou rire qui allait réveiller toute la maison et dieu seul sait combien elle est grande. Me tortillant comme un verre, j’arrivai à attraper un des deux mains d’Arizona. « Ok, ok, je me dépêche, mais c’est que j’ai tellement à te raconter que je ne sais pas par où commencer. » Je lui fis un grand sourire de petit ange. « Bon, tu préfères mes histoire avec les hommes ou avec Kendall et mon passé ? De toute façon, je te raconterai tout, mais c’est pour savoir pas où commencer, tu vois. » Je souris. Tenant toujours le poignet de l’étudiante, je le lâchai et mis mes mains sur mes côtés et mon ventre pour ne plus que ma meilleure amie ne me chatouille.

Alors qu’elle me donnait sa réponse, je réfléchis. La confidence, c’est dans les deux sens. J’attendis donc qu’Arizona m’ait répondu pour me remettre à parler. « Et toi ? Tu as des choses que tu me caches et que tu ne peux plus tenir secrètes ? Si oui, c’est le moment de tout avouer à Tatie Jodie, elle est là pour t’écouter. » Eh oui ! Nous n’allions pas parler que de moi, tu es là aussi pour vider ton sachet à secret, pensais-je. En plus, il faut dire ce qu’il est : rien ne vaut mieux que de se confier à un ami sincère qui vous prête une écoute attentive que de ne rien dire et que personne ne sache rien sur vous-même les gens les plus proche de vous. Je rappelle de cette phrase que m’a dit un jour ma grand-mère « Rien de mieux qu’une bonne soirée confidence pour effacer le reste de la terre et se concentrer sur peu de personne et leur vie. » Cette phrase est tellement vraie, tellement pleine de sens et à suivre. C’est ce que je comptais faire ce soir, je comptais effacer le monde et me concentrer sur Arizona et moi dans mon lit, dans la chambre d’une résidence de San Francisco dans l’état de Californie aux Etats-Unis, sur le continent américain, dans le monde.

Le moment n’était peut être pas le meilleur pour les confidences puisque les jeunes femmes n’étaient jamais très calmes en ces moments là mais c’était parti alors il n’y avait plus qu’à prier pour qu’elles ne partent pas dans des fous rires ou des crises de larme pour ne pas réveiller toute la maison ou alors cette fois c’était sur la mere de Jodie ne les voudrait plus chez elle pendant un petit moment. Arizona avait beau respecter la mère de sa meilleure amie énormément si elle partait en rigolade, elle ne pourrait pas s’arrêter et se contrôler elle le savait. Jodie savait aussi que si elle ne parlait pas très vite elle ne pourrait plus arrêter l’australienne dans ses chatouilles et elle rigolerait elle aussi, fort et surement trop fort pour l’heure qu’il était. La jolie blonde qui avait trop d’idées dans la tête, trop de choses à dire à sa meilleure amie pour s’endormir stoppa alors directement l’australienne en lui disant qu’elle allait tout lui dire mais qu’elle devait lui indiquer par quoi commencer car elle ne savait pas quoi dire en premier. Arizona fit un petit sourire que la jeune femme ne vit surement pas vu qu’elles étaient dans le noir mais ce sourire voulait tout dire, elle était contente, contente qu’elle se confie comme ça à elle, contente qu’elle ait plein de choses à lui dire car cela promettait d’être marrant et du marrant elle en avait besoin dans sa vie en ce moment qui était bien triste. En effet, si elle comptait les pertes il y en avait pas mal mais après tout elle avait eu aussi des gains, à chaque malheur un gain même si ce gain n’efface pas le malheur, malheureusement. « On va commencer par ce qui me parait le moins triste parce que moi derrière le mot passé je vois que de la tristesse alors je te dirais que je veux savoir ce qui t’est arrivée avec les homes même si je crois que je peux m’imaginer certaines choses ! Après tout ce n’est pas toi la vierge effarouchée ! » Arizona avait vierge jusqu’à tard, en âge bien sûr, et Jodie le savait c’était pour cela qu’elle disait ça et c’était en rigolant. Oui la demoiselle avait appris à rire de ce qui n’était pas forcément marrant parce qu’après tout il y a pire dans la vie que d’être vierge hein. Sa meilleure amie allait donc lui parler des hommes, la blonde se demandait bien ce qu’il pouvait se cacher derrière ce sujet de conversation mais connaissant la jeune epsilon elle n’allait pas être déçue, comme d’habitude. « Après tu me parleras de la nageuse enfin de Kendall quoi…» Oui elle savait qu’elle était nageuse et Jodie savait comme cela qu’elle la connaissait mais Arizona ne savait pas ce qu’elle savait d’elle mais après tout elle le saurait très vite même si elle de son côté ne pourrait rien dire à son sujet vu qu’elle était tenue par le secret médical notamment au sujet de sa grossesse. « Et puis si d’ici là je ne dors pas on parlera du passé ! Parce que oui le passé ce n’est pas ce que je préfère quand même hein… » La jolie blonde qui était réveillée en face d’elle lui demanda ensuite si elle, elle avait des choses à dire parce que oui c’était donnant donnant si elle lui disait des choses, Arizona devait en dire aussi mais bien sûr lorsque l’une des deux n’avaient rien à dire elles se confiaient tout de même hein. « Oui j’ai des petites choses à te dire mais rien de franchement folichon ah ah alors commences toi hein parce que avec moi tu vas déprimer ! Enfin pas à ce point mais bon c’est pas comique mes histoires si ce n’est que mon premier coup d’un soir, donc celui avec qui j’ai perdu ma virginité est le mec dont mon autre meilleure amie et en train de tomber amoureuse, donc c’est pas folichon et que j’ai retrouvé ma sœur, ma famille et que j’ai passé noël avec eux c’était super… » Rien de triste là dedans oui mais rien de marrant non plus alors mieux valait commencer par le marrant, le pas drôle ou le triste serait pour la fin au cas où elles ne dormiraient pas encore d’ici là.

On ne s'expose pas sans risque aux confidences comme à certaines radiations. Par où commencer ? C’était toujours la question quand on avait beaucoup de chose à dire. En général, c’est nous qui savions par quoi commencer, ce qui était important, mais moi, je ne faisais rien comme tout le monde. Et puis, après tout, tout ce que j’allais dire à Arizona était important, autant mon rendez-vous mélodramatique avec Kendall que ma nuit avec Amadeus ou ce sentiment bizarre que je ressens pour Sky. C’est pourquoi j’avais demandé à mon amie de choisir pour moi ce qu’elle voulait entendre en premier. Elle me dit qu’elle préféra mes histoires avec les hommes puisque le mot passé n’était pas synonyme de bonheur pour elle – pour moi aussi d’ailleurs – bien qu’elle s’imaginait déjà certaines choses concernant le sujet que j’allais aborder. D’après, je n’étais pas la vierge effarouchée. Touche d’humour que je ne pus m’empêcher de soulever par un pouffement. « Ok, ok. Je commencerai donc par mes histoires avec la gente masculine. Attention, tu risques d’être surprise. » Grand sourire dans le noir. J’entrouvris la bouche, mais apparemment, la blonde à mes côtés n’avait pas fini de parler. Elle me chuchota que je finirai mes confidences en lui parlant de l’ex-petit amie de mon frère qui est aujourd’hui, Mrs Kingsley enfin si d’ici là, la belle ne s’était pas endormie tant ce que je racontais était endormant. Après, je ne doutais pas qu’elle serait plus qu’attentive à ma vie trépidante – ou pas – donc je ne me faisais aucun soucis quant à son écoute attentive tout au long de mes révélations. « Je vais commencer par ce dont tu te doutes alors et je finirais par ce qu’il m’est arrivé avec Kendall. Donc, oui, j’ai couché avec un garçon. Le pire – ou le meilleur, je ne sais pas trop – était que je n’étais même pas bourrée, pas un gramme d’alcool ne coulait dans mes veines. Ca est arrivé comme ça sans vraiment qu’on s’en rendre compte. » Je rougis. Arizona avait beau être ma meilleure amie, ça faisait un peu bizarre de lui avouer mes coucheries d’un soir. J’avais l’impression de passer pour une prostitué alors que ce n’était pas du tout le cas, mais alors pas du tout du tout. C’est pourquoi je déviai très vite sur un autre sujet qui était les petits secrets de mon amie. Et oui, je ne comptais pas être la seule à me confier, elle devait vider son sac aussi la Arizona. Alors que je lui posai la question, la réponse ne fut pas longue à attendre. La jeune femme qui venait de me chatouiller me dit que les évènements récents de sa vie n’étaient pas franchement joyeux. Elle avait couché pour avec le mec dont son autre meilleure amie était en train de tomber amoureuse et elle avait passé Noël avec sa famille qu’elle venait de retrouvé. Je fis une moue d’étonnement. « Tu es devenue une femme bien que ce soit avec le futur petit ami de ton autre meilleure amie et tu as retrouvé ta famille et tu trouves ça triste ? Je veux bien que la première chose soit un peu délicate, surtout vis-à-vis de ta relation avec la dite amie, mais la seconde, tu devrais être super heureuse. Enfin, je veux dire que c’est juste waw, t’as retrouvé ta sœur, ça devrait te réjouir. » Après, je comprenais qu’on ne réagisse pas tous de la même façon à l’annonce de ce genre de nouvelle, mais je ne voyais pas en quoi cette nouvelle était triste, elle faisait un choc, mais elle n’était en aucun cas malheureuse. « Allez raconte-moi ça ! Je ne veux pas attendre l’aurore pour tout savoir de cette nouvelle famille que tu as retrouvé. Comment est ta sœur ? Comment s’appelle-t-elle ? Et les autres ? D’ailleurs, tu as reçu quoi à Noël ? Ils habitent où ? » Une vraie curieuse. Je posais tellement de questions en même tant que ma langue finit par fourché et je me plantai. A vouloir parler trop vite et tout savoir trop rapidement, on finissait toujours par se planter et s’emberlificoter les pinceaux. Face à mon erreur de langage, je pouffai. Ça m’appendrai à vouloir tout savoir trop vite.

Les histoires des femmes avec la gente masculine étaient en générale beaucoup plus marrante que les histoires sur le passé et la soirée avait bien commence, elles avaient bien rigolé alors Arizona ne voulait pas la plomber de suite en parlant du passé c’est pour cela qu’elle avait opté pour les coucheries de Jodie avec un ou plusieurs garçons car oui elle n’était pas dupe elle avait bien comprit qu’elle allait lui dire qu’elle avait couché avec quelqu’un mais elle ne savait pas avec qui et c’était cela qui l’intéressait plus que tout. Bien sûr elle voulait aussi savoir toute l’histoire mais le prénom tout d’abord ! « Je n’attends que ça d’être surprise ma choupinette mais je me doute bien que je le sois vraiment, je sais que derrière ta bouille d’ange se cache un petit démon qui n’a pas froid aux yeux! » La jeune femme commença donc, elle était surprise d’avoir couché un garçon sans être bourrée, oui enfin ce n’était pas toujours le cas, heureusement autrement personne ne se souviendrait jamais de ses ébats de la nuit. « Comment ça vous ne vous en êtes pas rendus compte? Vous vous êtes bien rendus compte que vous étiez nus l’un contre l’autre non ? » Arizona était morte de rire, tellement morte de rire que malgré le fait qu’elle ait plein de questions elle ne put en poser que deux. Elle se demandait bien comment, sans alcool, on pouvait ne pas se rendre compte que l’on couche avec une autre personne. Tout en rigolant elle lui demanda alors : « Et si tu ne t’es pas rendue compte tu es sûre que c’était bien un garçon au moins ? » Elle repartit dans son fou rire de plus belle sans pour autant avoir une dent contre les homos, elle n’avait rien contre cela, elle disait juste cela à sa meilleure amie pour la taquiner rien de plus. « Bon soyons plus sérieuse, arrête de me faire rire oui! Ça s’est passé comment ? Et c’est qui ce petit jeune homme ? Il est beau au moins ?» Arizona avait réussi à se calmer un peu pour dire ce qu’elle avait à dire mais cela n’avait pas été facile tellement la manière d’expliquer de Jodie avait été marrante. Le sourire de la jeune femme avait complètement disparu en parlant d’elle. Elle se retrouvait dans une situation embarrassante vis à vis de sa meilleure amie et elle n’aimait pas du tout cela puisqu’en effet, il y a de cela un petit moment elle avait couché avec le garçon dont elle était en train de tomber amoureuse, il n’y avait qu’une poisseuse comme elle à qui ce genre d’histoire pouvait arriver oui mais c’était pourtant bel et bien le cas et dans cette histoire la jolie blonde ne savait plus où se mettre. « Je suis peut être quelqu’un de bien comme tu dis mais n’empêche que j’ai couché avec le gars que ma meilleure amie aime maintenant. Imagine toi si tu étais en train de tomber amoureuse pour la première fois et que je vienne te dire : Jojo j’ai couché avec ton mec et c’était ma première fois même ! Tu ne serais pas contente ou tu serais mal non ? » Cependant il y avait un point sur lequel Jodie avait raison, elle devait se réjouir d’avoir retrouvé sa mère et d’avoir passé noël avec elle même si tout n’avait pas été rose et que tout le monde ne l’avait pas bien accepté. « Pour ma mère je suis contente, je l’ai retrouvé on a beaucoup parlé tout s’est bien passé, mais dans ma famille tout le monde n’est pas aussi content qu’elle de me revoir… On m’a mis sur la tête tout le poids du passé, c’est limite si ma grand-mère ne m’a pas reproché à moi que mon père battait ma mère alors je te laisse imaginer… L’ambiance était bonne mais parfois pesante avec tous ces sous entendus. » Enfin, Arizona laissa son amertume de côté et se concentra pour répondre à toutes les questions de sa meilleure amie qui était maintenant aussi impatiente qu’elle de tout savoir. « Alors ma soeur elle s’appelle Payson, je ne sais pas mais peut être que tu l’as connait elle est à Berkeley. J’ai passé noël en France chez ma grand-mère mais tout le monde n’habite pas en France. J’ai aussi une autre petite sœur qui a quatre mois, elle s’appelle Anais… Et puis ben j’ai eu des cadeaux, des robes vu que ma mère est une héritière de la ligne Chanel et puis des petites babioles et toi ? Tu as fait quoi pour noël et tu as eu quoi ? » Arizona n’avait pas eu trente cadeaux mais elle s’en fichait son plus beau cadeau avait été de pouvoir enfin faire un noël en famille.

Faut pas forcer la confidence ; elle vient quand elle peut. Jamais trop tôt, jamais trop tard. Surprise, elle allait l’être…ou pas à vrai dire. Arizona me répondit qu’elle n’attendait que ça, mais elle doutait qu’elle le serait vraiment, car, comme tout le monde, elle dit que derrière ma bouille d’ange se cachait un petit démon. Alors que j’étais honteuse de ma mésaventure avec Amadeus et que je rougissais, la blonde éclata de rire, un rire qu’elle ne savait pas arrêter. Entre deux gloussements, elle arriva à me demander comment on pouvait coucher avec un homme, se retrouver nu contre une autre personne et ne pas s’en rendre compte. J’éclatai alors de rire avec elle. J’étais tellement que j’en avais des crampes à l’estomac. Dans un moment de radoucissement, Arizona put me demander si j’étais bien sûr que la personne avec qui j’avais fait l’amour était bien un homme. Et ça y est ! On était repartie pour un tour. Si on continuait, on allait encore réveiller ma mère. Tempi, elle avait qu’à mettre des boules quies ou avoir le sommeil plus lourd. Je ne pouvais pas m’éviter de rire surtout avec les conneries que lâchait ma voisine. Heureusement pour nous, nous nous calmèrent et quand nous fûmes prêtes à reprendre normalement la conversation, c’est la jeune Spencer qui entama, me demandant d’arrêter de la faire rire – elle serait plus sérieuse comme ça – et de me dire comment était ce garçon avec qui j’avais passé une nuit. « Il s’appelle Amadeus, c’est bien un homme et il est plutôt pas mal, après tout, c’est un Delta, il ne pourrait être moche ou ce serait un affront. » Je m’arrête pour réfléchir quelques secondes et repris aussitôt. « Et pour répondre à ta question de tantôt, ce n’est pas qu’on s’en est pas rendu compte. Tu penses bien qu’on a remarqué qu’on était nu l’un comme l’autre, mais on s’est pas comment s’est arrivé, comment on a fini par déraper. C’est mon prof de français et un soir, on s’est retrouvé à coucher ensemble. J’aurais pu rêver mieux comme… » Si je disais ce que je voulais dire, j’allais soit passé pour une je sais pas quoi soit Arizona allait encore partir dans un fou rire à n’en plus finir. Tempi, je prenais le risque. « Dérouillage. » Oui, je n’avais pas eu de relations sexuelles depuis la mort d’Avery. Après, je n’aurais pas eu facile, deux ans où je ne suis pas sortie de chez moi et deux ans où j’ai essayé, tant bien que mal de me reconstruire avec l’aide de personne comme Kendall, je n’ai pas vraiment pris le temps de coucher avec le premier inconnu. Et même maintenant, je me sentais coupable de l’avoir fait donc bon, ça montrait vraiment mon absence d’implication dans cette partie de ma vie.

La conversation dévia alors sur mon amie. La pauvre se retrouvait dans une situation délicate vis-à-vis de sa meilleure amie puisqu’elle avait couché, pour sa première fois, avec l’homme dont cette dernière était en train de tomber amoureuse. C’est vrai que la situation était assez embarrassante et comme Arizona me le dit, elle avait beau être quelqu’un de bien comme je le lui avais confié, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir mal face à la situation, rien ne pouvait effacer ce qu’elle avait fait. Elle tenta alors de me prouver que la réaction de sa meilleure amie était tout à fait justifiée en prenant comme exemple le cas où elle m’aurait fait la même chose. « Point accordé, j’aurais réagis comme elle. Me sentant trahie, j’aurais mis de la distance entre nous, je serais fâchée et triste aussi. Après, tout dépend de si tu savais ou pas que c’était lui, le type dont elle était en train de tomber amoureuse. Certes, elle ne te pardonnera peut-être pas plus, mais elle peut peut-être voir que tu ne l’as fait exprès, que tu n’es pas la mauvaise personne et la mauvaise amie qu’elle pense que tu es. » Je souris, nous parlâmes ensuite des retrouvailles avec sa famille. Quelque chose de plus joyeux, je vous l’accorde. D’ailleurs, Arizona semblait vraiment heureuse d’avoir retrouvé sa mère avec qui elle avait beaucoup parlé et qui était, elle aussi, très heureuse de retrouver sa fille. Malheureusement, apparemment, ce n’était pas le cas de tout le monde. La grand-mère de ma meilleure amie ne semblait pas apprécier beaucoup le retour de la blonde dans la famille, l’accablant de tous les maux et de tous les coups que le père de la belle Sampi avait infligé à sa femme. En somme, l’ambiance avait été mitigé, à la fois bonne et pesante. Malgré tout, elle enchaina sur sa sœur. Cette dernière s’appelait Payson, c’était une étudiante berkeleyenne elle aussi donc j’aurais pu la connaitre, mais malheureusement, ce n’était pas le cas. Arizona me parla aussi de sa plus jeune sœur, Anaïs, un petit bout de quatre mois. Noël, elle l’avait passé en France, chez sa grand-mère, mais elle ajouta que toute sa famille ne vivait pas là. Et puis, qui dit Noël dit cadeaux. Mon amie avait reçu des robes Chanel – sa mère étant une descendante de la maison de couture de la célèbre Coco – et des babioles. Changeant une nouvelle fois de sujet, elle me demanda ce que nous, nous avions fait pour cette fête traditionnelle familiale et ce que j’avais reçu. « Je suis désolé pour toi, j’aurais voulu que ça se passe mieux. Je ne comprends vraiment pas ta grand-mère, elle ne peut rien te reprocher. L’enfer que vous faisait vivre ton père n’est en aucun cas ta faute. Par contre, je suis très heureuse que tu t’entendes si bien avec ta mère, mais je ne connais pas Payson, je dois sûrement l’avoir croisé, mais je ne mets pas de visage sur le nom. Anaïs doit être toute mimi. Quatre mois, ça fait une grande différence d’âge avec toi et Payson, ça ! » Je repris mon souffle. J’étais sincèrement heureuse pour mon amie, elle méritait cette famille comme tombée du ciel. « Des robes Chanel ! Hum, quel beau cadeau même si je pense que le plus beau pour toi est d’avoir retrouvé ta famille, non ? Nous, on a fait ça chez mes grands-parents à Pasadena avec ma famille super barbante. Je crois que je ne me suis jamais autant ennuyé, heureusement que Connor et sa compagne étaient là parce qu’aussi non, je serais morte d’ennui le 24 décembre. » J’eus un léger rire. « Oh, comme cadeaux, j’ai reçu des bijoux, une énième livre de médecine de la part de mon très cher oncle George, deux vêtements – une écharpe et un pull de chez Zadig&Voltaire – et deux billets pour un city trip en Europe, à Barcelone plus précisément. Si ça te dit de venir avec moi, je t’emmène sans problème. » Je souris. C’était l’occasion de s’évader, de se vider la tête deux-trois jours avant de revenir à l’université et de continuer notre petite vie pépère. « Je ne t’en voudrais pas du tout si tu me dis que ça ne t’intéresse pas de venir, ne t’inquiète pas, mais je pense que sortir de notre quotidien ne peut qu’être bon. »

Quand Arizona partait dans un fou rire ce n’était pas vraiment possible de l’arrêter mais en plus de cela plus elle partait dans le rire et plus elle disait des bêtises ne la faisant que plus rire. Jodie qui avait l’air honteuse de ce qu’elle avait fait car elle était devenue rouge écarlate en lui avouant sa mésaventure, avait même fini par se lâcher et la rejoindre pour un fou rire collectif. Ce n’était pas vraiment bien parce qu’elles ne pouvaient pas s’empêcher de faire du bruit et maman Buckley n’avait pas le sommeil lourd alors elle risquait de débarquer dans la chambre pour les engueuler si elles n’arrêtaient pas. Heureusement elles réussirent tant bien que mal à se calmer et Jodie en profita donc pour raconter à Arizona plus en détails sa petite aventure sous les draps avec son inconnu. Il s’appelait donc Amadeus, un prénom non courant qui lui disait quelque chose, elle avait déjà rencontré ce jeune homme enfin elle croyait, mais elle ne savait plus où et elle ne savait surtout plus quelle tête il avait pour donner son avis à Jodie sur son choix de partenaire sexuel même si elle se doutait que ce ne devait pas être un thon puisque la demoiselle n’était pas moche mais qu’en plus de cela elle ne prenait jamais des hommes moches, les thons attirent les thons et les belles gosses attirent les beaux gosses. A se situer la dedans Arizona n’y arrivait pas mais après tout elle s’en fichait bien tant que le garçon était au minimum sympathique, cela passait tout seul beau ou pas. Enfin quand la lumière s’allumait et qu’il n’y avait plus l’euphorie de la soirée si l’homme était un thon on avait souvent plus honte que dans le cas où l’homme est un apollon, apollon, Amadeus, cela commence pareil et cela sonne un peu pareil alors aucun risque il devait être bien. « Ah oui si c’est un delta je confirme qu’il ne doit pas être moche ! Enfin certains le sont mais la plupart non donc je pense qu’avec tes goûts tu as pioché dans le bon tas !» La demoiselle avoua ensuite qu’ils n’avaient pas compris comment ils étaient arrivés dans le lit l’un contre l’autre en train de faire l’amour, cela fit rire Arizona une nouvelle fois mais elle s’arrêta bien vite quand elle lui dit qu’il était son prof de français. « Jo’ tu viens de dire quoi ? C’est ton professeur de français ? Mais comment ça ? Professeur officiel ou il t’aide juste comme ça ? Tu me fais peur là hein tu sais ce qu’il m’est arrivé à avoir une aventure professeur élève je n’ai pas envie que tu sois ennuyée avec ça toi aussi hein !» Les rôles n’étaient pas les mêmes mais la culpabilité de la demoiselle serait aussi grande que la peine d’Amadeus si il se faisait virer à cause d’elle. Arizona ne voulait pas être rabat joie non elle voulait juste que sa meilleure amie n’est pas de problème, surtout pas les problèmes qu’elle elle avait traversé et donc qu’elle savait comment éviter. Mais la demoiselle repartie dans un fou rire en prononçant le mot dérouillage. Arizona ne comprit pas vraiment enfin si elle comprit mais elle ne sut pas pourquoi elle disait cela pensant que la demoiselle jolie comme elle était devait avoir eu de nombreuses aventures ou de nombreux mecs à ses pieds parce que à bien y réfléchir, ce n’était pas vraiment le style de Jodie d’avoir des aventures d’un soir. « Tu vas me dire que tu n’avais pas couché avec un homme depuis tant de temps que ça que tu as eu le temps de rouiller ? Ca ne peut pas être pire que moi hein ! Ou alors tu es très forte ! » Pire qu’Arizona n’était pas possible, elle avait fait sa première fois pas très jeune mais en plus de cela elle avait attendu un bon petit moment avant de repasser à l’acte pour la deuxième fois. Une fois le moment de rire passé, la conversation tourna ensuite vers l’australienne qui elle n’avait pas de choses aussi drôle que cela à avouer à sa meilleure amie. Elle lui expliqua rapidement son aventure à Paris et les cadeaux de noël qu’elle avait eu avant de lui retourner la question. La demoiselle en profita pour lui demander si elle voulait bien l’accompagner pour un city trip à Barcelone. Arizona pensait savoir ce que c’était mais elle n’en était pas sur elle demanda donc à son amie : « Je t’accompagne volontiers poulette mais d’abord explique moi mieux ce que c’est parce que je crois savoir vaguement mais pas vraiment vraiment ce que c’est ! » Puis elle revint sur son noël pas des plus joyeux mais pas des pires non plus elle n’était pas à plaindre. « Rooh la grand-mère je m’en fou hein pour tout te dire mais avec Payson je pense que ça s’arrangera, avec le temps ça ira mieux. Puis Anais oui trop mimi, moi qui aime tant les enfants mais qui n’en ait pas ça me permet de pouponner un peu ! D’ailleurs si tu fais un bébé hein tu ne m’oublies pas !!! »Oui oui elle l’invitait bel et bien à la mettre marraine de son bébé mais pour faire un bébé il fallait bien qu’elle ait un petit ami et elle n’avait pas employé ce mot pour Amadeus alors c’était surement qu’un coup d’un soir, dommage pour Arizona, pas de bébé de sa petite jojo à s’occuper. « Oui des beaux cadeaux fait par ma mère et qui ont fait sauter au plafond ma grand-mère qui est toujours dirigeante de la marque mais bon oui ma mère est mon plus beau cadeau même si je dois dire que c’est bizarre de retrouver sa mère que maintenant… Ce n’est pas pareil ! » Bref, Arizona passa sur le sujet en revenant à Jodie et les nombreuses histoires qu’elle avait à lui raconter ! « Mais toi dis moi le reste de tes petites histoires là plutôt que sauter sur l’occasion que je te raconte les mêmes pour espérer passer à la trappe ! Je ne te lâcherais pas tant que je ne saurais pas tout et je ne te dirais plus rien sur moi ah ah !» Elle n’avait plus du tout sommeil que Jodie se le dise elle l’écouterait jusqu’à tout savoir, pas de bol pour elle si elle préférait ne pas dire certaines choses. Mais si elle voulait en savoir plus sur Arizona et les hommes elle devait parler autrement l’ancienne professeur ne dirait rien, ni sur James, ni sur Callum.

Ce qui unit les femmes entre elles est beaucoup moins l'effet de la sympathie que des confidences qu'elles se font réciproquement. . En général, je n’aurais pas supporté qu’on se moque, même gentiment, de moi. En effet, il n’y avait qu’Arizona qui avait le droit, au même titre que mon frère, de se foutre ouvertement de ce que je disais ou faisais. Ce privilège, la jeune Sampi ne se privait pas de l’utiliser puisqu’encore à l’instant, avant qu’elle ne se calme pour m’écouter parler, la blonde riait encore de moi et de mes bourdes légendaires en matière de discussion. Je parlai et n’attendis pas longtemps avant qu’Arizona ne me réponde. Elle confirma mes propos concernant les Deltas et me dit que mes goûts ne devait pas être mauvais et donc que même si il y en avait des moches, je n’aurais pas couché avec. Cependant, dans sa voix, la joie fit place à l’inquiétude. Elle me demanda si elle avait bien compris, s’il s’agissait bien de mon professeur de français avec qui j’avais passé une nuit. Elle me demanda s’il était officiel ou si c’était juste comme ça. Arizona avait peur pour moi, elle me fit me rappeler son expérience, exemple flagrant qu’une relation prof/élève était une très mauvaise chose. La belle ne voulait pas que j’aie de problème. Un ange ! « Ne t’inquiète pas, c’est juste un étudiant en langues qui me donne des cours de français pour que j’apprenne la langue de ce pays que j’affectionne particulièrement. Je sais ce que tu as vécu donc ne t’inquiète pas pour moi et puis, de toute façon, je suis prise ailleurs. » Je laissai une part de mystère. Je ne voulais pas lui dire tout de suite que moi et Sky, c’était plus ou moins sérieux. Enfin si, je le voulais, mais pas tout de suite. La blonde enchaina en me demandant si je n’avais pas fait l’amour depuis autant de temps que pour avoir rouiller, ajoutant au passage une petite note d’humour en disant que de toute façon, ça ne pouvait pas être pire qu’elle. Je souris. « 4 ans, je ne sais pas si c’est assez long pour rouiller – ce mot est un peu gore, je trouve –, mais c’est le temps depuis lequel je n’avais pas couché avec un homme. J’aurais pu, beaucoup d’occasion de franchir ce cap se sont présenté à moi durant ces quatre années, mais je ne sais pas, c’est comme si j’avais eu peur qu’Avery m’en veuille, comme si j’avais peur de le tromper, mais ce ne fut pas le cas. » Je marquai une pause avant de reprendre. « J’ai même comme cette impression qu’il m’a pardonné comme si ces papillons que je ressens dans le ventre pour le moment avec ce qu’il m’arrive est un signe de sa part que j’ai le droit de continuer ma vie même s’il n’est plus là, comme si je pouvais aimer et m’offrir à quelqu’un d’autre. Et pour moi, c’est plus qu’important. » Oh oui, ça l’était, mais vraiment très fort. C’était même plus important que tout, ça valait toutes les permissions du monde et j’étais heureuse, enfin. Première fois depuis quatre ans. Il serait toujours là, mais d’une autre façon, une façon plus joyeuse comme si j’allais le faire vivre mieux en étant heureuse qu’en rabâchant mon malheur à tout bout de champ.

Le sujet Arizona passa très vite. Apparemment, la belle ne tenait pas plus que ça à parler d’elle puisqu’elle se concentra de nouveau sur moi. C’est le moment que je choisis pour lui parler d’un city-trip à Barcelone, en Espagne, qu’on m’avait offert pour mon noël et que je lui proposai de m’accompagner. Ma meilleure amie accepta de m’accompagner, mais d’abord, elle voulait savoir exactement ce que le terme « city-trip » voulait dire. « Un city-trip est un voyage de deux ou trois jours dans une ville pour la visiter et découvrir toutes ses curiosités. C’est une pratique très courante en Europe pour visiter des villes de pays qui composent son union. » Mot pour mot ce que m’avait expliqué ma mère, fanatique de ce genre de voyage depuis que sa sœur lui en avait parlé la dernière fois qu’elle était allée la voir à Londres. Arizona parla alors de sa grand-mère, disant qu’elle s’en foutait et qu’elle espérait qu’avec le temps, ça s’arrangerait avec Payson. Elle confirma le fait qu’Anaïs était toute belle et que ça lui donnait l’occasion de pouponner. Elle me demanda de ne pas l’oublier au cas où j’oubliais de me protéger – intentionnellement ou pas – et que j’accueillais un Buckley junior. Ça me fit sourire. « J’espère pour toi aussi. Ça doit être génial de pouponner comme ça et ne t’inquiète surtout pas, tu seras la première prévenue et surtout, tu seras obligatoirement la marraine de mini Buckley le jour où il ou elle pointera le bout de son joli petit minois. » On revient alors sur les cadeaux, présents qui avaient fait sauter au plafond la grand-mère de la belle blonde même si elle me confirma que son plus beau cadeau, même si ce n’était plus pareil, était bien d’avoir retrouvé celle qui l’avait mise au monde. Cependant, avant que je n’aie eu le temps de répondre, Arizona me dit que maintenant, elle voulait entendre mes autres histoires, qu’elle ne dirait plus rien sur elle tant qu’elle n’avait pas épuisé toutes mes aventures. Et puis, elle avança un argument de choc, elle n’était pas fatigué et donc ne me laisserait pas dormir tant qu’elle n’avait pas la tête pleine de mes histoires. Je souris. « Mais…Et si moi, je voulais entendre tes histoires ? C’est pas juste ! » Je fis une moue boudeuse, mais revint très vite sur mes paroles. « Bon d’accord, je te raconte tout si tu me jure que tu me racontes toutes tes histoires – même les plus ennuyeuses – quand j’ai fini de te conter mes dernières aventures ? » J’attendis la répondre de ma meilleure amie avant de recommencer à parler. « Bon, je suppose que tu préfères revenir sur le sujet mystérieux que je n’ai pas voulu aborder tantôt ? », dis-je tout sourire. Je savais qu’elle allait sauter sur l’occasion et puis, ça me ferait du bien. Arizona allait être la première personne à qui je raconte mes débuts au bras de Sky.