« Taylor Shanelle Harrows & Aleyna-Kaitlyn Forzwood »

Vingt ans, à chercher le bonheur. Le pure. Pas celui que l’on trouve dans les boîtes de céréales. Et je n’ai toujours pas trouvé. Il faut admettre, la vie, elle est vachement mal faite. Mais si on sait comment s’y prendre, on s’y habitue et elle vaut la peine d’être vécue. Moi, au contraire, j’avais la manie de me jeter dans de mauvaises aventures. Je ne sais pas, je suis comme ça, à me foutre dans le trouble. Exemple ; noël dernier, en fait, le jour de l’an, j’invite tout le monde à danser et tout ce que je récolte, c’est danser avec mon arrière-grand-mère, me planter et la faire venir avec moi sur le sol. C’est lorsqu’elle s’est assise sur sa chaise bleue que j’ai remarqué qu’elle était plus bleu que couleur beige. Et aujourd’hui elle est décédée. Au moins, pas par ma faute, mais ses derniers jours, elle les aura passés inaperçues devant le bleu. Bref, tout cela pour dire, que je suis une gaffe ambulante et vivante. Ou alors, la semaine passée, complètement saoule, je ne sais même plus combien de verres j’ai bu, mais je sais que j’ai fait une promesse. Ah, mais quelle conne je peux être parfois. J’ai proposé à cette Aleyna – femme très ravissante au passage – d’être de nouveau son modèle. Me retrouver nu une deuxième fois devant elle, n’est peut-être pas l’une des meilleures idées, disons.

Bref, je me devais tout de même de me préparer. Malgré les nombreuses fois où j’avais tenté de la joindre, de même seulement la voir dans les couloirs, je n’avais pas réussi à me débarrasser de cette corvée. Mais quand je disais quelque chose, je tenais toujours ma parole. Alors, je ferais pareil cette fois-ci. En outre, je le faisais entre autre pour garder ma fierté et ma parole du même coup. Et puis, même si je tentais de me convaincre du contraire, la présence de cette belle brunette ne me déplaisait pas plus que cela. Certes, au début, elle m’avait utilisé, mais elle s’était avérée très sympathique, mignonne.. provocatrice par moment. Seulement, la dernière fois, elle semblait m’avoir admiré beaucoup plus que m’avoir peinturé. Je ne sais pas, un pressentiment. Restait à voir si aujourd’hui, les choses seraient pareilles. Je n’ai toujours pas accepté cette chose .. bisexualité. Tranquillement, je ramassai tout ce dont j’avais besoin. J’étais prête. Je me dirigeai donc vers la maison des Sigma. Fallait admettre que je n’étais pas du genre à l’aise, lorsqu’il était question d’être nue, face à quelqu’un alors que l’autre, parfaitement habillée pouvait admirer. Mais bon, suffisait de voir comment la soirée se déroulerait. J’entrai donc, frappant à la porte destinée à la chambre de la jeune femme.

Attendant devant sa porte, j’avais toujours ses habitudes de jouer avec mes doigts lorsque j’étais impatiente. Entendant des petits bruits de pas, je me calmai, comprenant qu’elle allait enfin m’ouvrir la porte. J’entrai, la voyant toujours autant charmante qu’à son habitude. Me disant un simple bonjour, je souriais, contente d’être en sa présence. J’entrai donc, souriant au petit surnom qu’elle m’avait glissé. De toute façon, ce n’était rien de bien grand, je l’utilisais pour toutes les personnes que j’appréciais. Seulement, parfois il était utilisé sous d’autres tons. L’endroit était toujours aussi bien rangé que l’autre fois. Aleyna semblait être une femme respectable, propre, mais qui ne s’empêchait pas de s’amuser pour autant. Écoutant le dernier dialogue de la jeune demoiselle, j’esquissai un dernier sourire avant de finalement prendre la parole à mon tour. « Pourquoi ? Bien sûr que tu t’es trompée. Pour rien au monde j’aurais manqué ma chance d’être peinturée en entier. » dis-je sur un ton légèrement sarcastique, mais qui ne se voulait pas du tout méchant. J’avais cette façon d’être à l’aise avec cette femme, mais au même moment de me sentir remplie de gêne. Je me retournai et je vus automatiquement tout ce que la jeune femme avait fait comme préparation. Oui, elle m’attendait. Même si elle venait tout juste de dire qu’elle ne s’attendait pas à ce que je vienne vraiment, elle s’était préparée à être surprise. « Alors, t’es encore prête ce soir, à te gâter les yeux, hein? » dis-je sur un ton totalement différent du précèdent. Ceci était une remarque à la fois vache, mais sans arrière-pensée. De toute façon, c’est bien elle qui s’était permise de me mâter la dernière fois. Mais bon, je m’étais moi-même proposée alors je n’avais pas mon mot à dire. Je passais plutôt pour la petite conne qui adorait se faire « toucher » si le mot suffisait pour expliquer. « Alors, dis-moi, si je ne me trompe pas, c’est encore une de ces peintures où je dois me ramasser totalement nue, encore une fois, c’est bien ça? » m’exclamai-je, en riant légèrement nerveusement. Non, je n’étais pas dérangée par cela, mais je devais admettre que cette femme, qui se tenait face à moi ne me laissait pas totalement indifférente. En fait, ça m’énervait. Se faire contempler alors qu’à l’inverse on ne peut pas, c’est vache. Vraiment vache même. « Je suis partante, si tu me promets de pas me dévorer du regard. T’as assez contemplé la dernière fois. Faut en laisser pour les autres. » Un petit pique de ma part. Et voilà, je venais à peine d’arriver que j’étais déjà là, à lui lancer qu’au fond, je l’attirais. Et que lorsqu’elle me peinturait, elle exerçait aussi bien ses yeux que ses doigts. J’aime avoir raison, que voulez-vous.

Je ne sais pas pourquoi j’étais comme ça, mais j’adorais cette petite façon de me venter, de montrer que je n’avais pas peur d’admettre que j’avais un corps à faire tomber. C’était peut-être un peu vantard, mais j’adorais le visage que mon interlocuteur ou interlocutrice affichait lorsqu’il voyait la confiance que j’avais en moi-même. Et pourtant, malgré ce qu’elle venait de lancer, Aleyna se rattrapa bellement. Seulement, elle savait comment reprendre la situation en main. De toute façon, elle était obligée de regarder le corps de la personne qu’elle peinturait ; y’avait pas d’autres façons. Je ne répondis pas à cela, mais mon sourire donna l’entière réponse. Je n’allais pas riposter à tout ce qu’elle comptait dire, sinon la soirée serait probablement longue. Alors que j’avais déjà emballé la discussion en lui demandant si, encore une fois, je devais me mettre totalement à nue, elle me répondit, avec un million de sous-entendus. Je souriais une dernière fois, remarquant que mon visage accompagnait parfaitement ses sous-entendus. « Ah, juste ça? C’est presque rien. La moitié de l’autre fois, c’est déjà un début. » Mon juste ça, était grandement sarcastique. Et en disant la moitié de l’autre fois, je voulais bien entendu dire que la dernière fois qu’elle m’avait utilisé, elle s’était permise de me mettre nue à un pourcentage limite. Donc à cent pourcents. Je sentais déjà que cette soirée se trouverait à être un mélange de deux femmes parfaitement attirées, mais qui, par leur fierté, s’empêcheraient peut-être de certaines choses, restant au travail seulement. Me mordillant légèrement la lèvre, sans la moindre raison apparente, je souris à sa dernière remarque. Elle marquait un point, mais je n’avais pas envie de lui donner. Du moins, pas tout de suite. Oui, je n’avais pas détesté ce qui s’était passé la dernière fois, sa façon d’agir avec moi, mais reste, que c’était .. non, pas intimidant, mais que cela m’avait rendu inférieur. Tentant de me racheter, je repris. « Non, je suis venue seulement pour tenir ma parole. Et quand je t’ai proposé d’être à nouveau ton modèle, j’étais saoule, t’as oublié ? Sinon, je ne serais probablement pas ici. » Bon, je niais une partie des choses, mais je le faisais avec un sourire, qui lui faisait surement comprendre que je mentais. Impatiente ou quoi, cette petite? Non, seulement elle avait raison. C’était le soir, la circulation était à peine fluide et l’aiguille du vingt-et-une heure s’aventurait rapidement vers les heures prochaines. « Je suis prête, chérie. » Peut-être un peu trop osé ce surnom, mais bon, rien de bien grave. Chérie, entre amies féminines, ça se disait bien de toute façon. Tranquillement, vers elle, je me dirigeai, avec un sourire parfaitement mignon aux lèvres. Et puis, me retournant face à elle, à quelques centimètres seulement, j’enlevai mon manteau, - enfin -, mon pull et mon t-shirt. Ce ne fut pas long que je me retrouve en soutien-gorge face à elle. Aucun malaise, c’était carrément comme être en maillot de bain avec des pantalons. « Et là, à ma plus grande surprise, tu vas me dire qu’il faut que j’enlève ça aussi, hein. Je me trompe? » dis-je, en tenant dans ma main mon soutien-gorge en dentelle. Oui, j’avais un énorme gout lorsqu’il était question de sous-vêtements. Toujours plus sexy les uns que les autres.

Elle marquait à nouveau un point. L’alcool était un remède pour les menteurs. Les secrets les mieux cachés sortaient souvent lorsqu’un saoul faisait son apparition. Cela ne valait donc pas vraiment la peine pour moi de répliquer, sachant que cela me ferait beaucoup plus de torts que de biens. Elle avait raison et je devais l’accepter. Seulement, cette fierté de merde qui m’entourait à chaque instant me pourrait gravement la vie. Suffisait d’essayer de la contrôler, hein. Je devais admettre que cette femme avait un charme à faire tomber lorsqu’elle tentait de provoquer son interlocutrice. Et en plus, elle ne faisait pas que tenter, elle réussissait et avec merveille à part de ça. Je tentai donc de restai souriante à ses remarques, bien que je n’avais pas à le prendre si personnel. Esquissant un sourire non surpris, loin de là, elle me fit comprendre que oui, je devais enlever ce qu’il me restait. Je savais déjà que ce serait le cas, je m’étais donc moi-même embarquée dans toute cette histoire. « C’est bon, t’as gagné. Mais tu sais, parfois, justice doit être rendue. » dis-je, tentant de laisser le tout intriguant pour elle. Où je voulais en venir? Si je devais me ramasser à moitié nue ce soir, elle ne s’en sortirait pas avec tous ses vêtements, je peux vous l’assurer. La regardant donc partir vers la porte, je répliquai encore une fois. « Nan, je suis sûre que tu verrous la porte pour une seule et bonne raison ; tu la connais aussi bien. » dis-je de plus belle, tentant de rester sérieux. Je décidai aussi rapidement de renchérir. « Le viol, c’est un crime, tu sais? » continuai-je, question de la provoquer un peu, de lui faire croire qu’au fond de moi, j’étais sure qu’elle me désirait bien plus que la peinture qu’elle avait envie d’étendre sur moi. La regardant donc revenir, je souriais de plus belle, cachant toute cette gêne qui ne devait pas faire apparition. Détachant les agrafes, je me permis de dialoguer de nouveau ; tout cela ne faisait que commencer! « Régale toi au moins! » Je n’avais pas besoin de lui dire, je savais déjà qu’elle ne se priverait surement pas. Laissant donc tomber ce qui recouvrait le reste du haut de mon corps, je me retrouvai mi- nue, face à cette jolie jeune femme. Si celle-ci se serait trouvée être repoussante, sans charme ni personnalité, la tâche aurait probablement été beaucoup plus simple. Seulement, cette attirance que j’éprouvais envers elle, me la compliquait gravement. Je me plaçai donc finalement où elle me l’avait demandé quelques secondes auparavant, prête à faire partie de ses modèles, à être sujet de ses expérimentations. « Je suis toute à toi, sous toutes les formes possibles. Alors, profites-en ma belle. » dis-je enfin, me mordillant la lèvre, mais cette fois-ci, en connaissant très bien la raison. Plusieurs choses parcouraient ma tête et seulement, Jésus ferait mieux d’écouter les pensées de quelqu’un d’autre pour le moment. Du moins, s'il ne veut pas être trop brutalisé.

Elle n’avait pas tort. Je devais me l’admettre. Me retrouver nue, mais pas seule, je n’avais aucun problème avec cette option. Bien au contraire, si je m’étais retrouvée face à un vote, j’aurais totalement approuvée cela. J’avais un corps à admirer, mais j’avais des yeux qui n’étaient pas là par pure décoration. Je me rappel, la dernière fois, lorsqu’elle avait agité son pinceau sur moi-même, j’avais ressenti une énorme poussée de désir que je n’avais su guère contrôlée. J’aurais bien pu lui répondre que je n’avais pas envie de voir quoi que ce soit, que son corps ne m’attirait pas, mais mon ton aurait tellement été menteur qu’elle aurait deviné instantanément que j’étais une piètre menteuse quand j’essayais de me m’y mettre. Peine pour dire, elle me sembla très amusante lorsqu’elle tenta de me faire comprendre à quoi se résumait un viol. Je n’étais pas folle ; je connaissais très bien la description. Et ce problème, avec les piques que je lançais était le fait qu’elles les rattrapaient avec génie. « Ah, ma belle, arrêtes de te faire autant d’idées. T’es pas mon type de toute façon. » dis-je avec un petit sourire qui s’avéra être totalement faux. Je me mentais à moi-même, lui faisant croire que les femmes ne m’intéressaient pas du tout. Et seulement, l’idée de voir cette femme nue, serrée contre moi, me donnait une bonne centaine de frisons incontrôlables. J’avais beau tenter de me faire croire le contraire, je n’y arrivais aucunement. Cette femme éveillait un désir en moi-même, mais je me contrôlais. Par fierté surement. Je souriais bêtement à la réplique d’Aleyna, qui faisait par de son jugement, disant que mon corps était parfait. Et je ne m’empêchai pas de répliquer dans la seconde suivant. « Merci, mais je savais déjà. » dis-je froidement, sans le vouloir, sachant que si elle se permettait de faire ce commentaire, c’était bien entendu parce qu’elle ne s’était pas privée la vue. Non, je ne lui en voulais pas ; j’aurais surement fait pareil de toute façon. Je me mordillai légèrement la lèvre lorsque j’entendis de nouveau sa voix. Peut-être ne voulait-elle laisser aucuns sous-entendus, mais cela restait facile de trouver les intentions au travers de ses paroles. J’exagérais peut-être un peu, mais le rêve fait vivre, hein. « On ne peut pas avoir tout ce que l’on désir. Sinon, ce serait trop facile. » dis-je avec un ton raisonnable, sincère. Quoi? Elle désirait quelque chose? Tant mieux, mais ce n’est pas en le prétendant, en disant qu’elle aurait peut-être préféré cela ainsi qu’elle l’obtiendrait. Je m’approchai tranquillement de la jeune femme, qui semblait plus intéressée par ses couleurs que par moi-même ( normal après tout ) me plaquant tranquillement contre elle ; peut-être y avait-il une raison, peut-être aucune, mais de cette façon, je me trouvais légèrement cachée de son regard. « Tu veux quelque chose? Prends-le. » dis-je d’un ton neutre et sincère. Que voulais-je dont dire par là? Simple ; elle me voulait entièrement nue ? Qu’elle le fasse par elle-même.