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Les « au revoir» sont toujours des supplices. ▬ martin & alaska.

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MessageSujet: Les « au revoir» sont toujours des supplices. ▬ martin & alaska. Les « au revoir» sont toujours des supplices.  ▬ martin & alaska. EmptyMer 14 Déc - 15:47

Les « au revoir» sont toujours des supplices.  ▬ martin & alaska. 761506336 Les « au revoir» sont toujours des supplices.  ▬ martin & alaska. 573715207 Les « au revoir» sont toujours des supplices.  ▬ martin & alaska. 528529848 Les « au revoir» sont toujours des supplices.  ▬ martin & alaska. 958804659
Martin & Alaska. Mais la passion est comme une drogue : En connaître les effets ravageurs n'a jamais empêché personne de continuer à se détruire après avoir mis son doigt dans l'engrenage. On ne va pas faire ça, je ne peux pas partager. Je ne peux pas te mettre au courant. Je ne peux pas parler. Parce que si je le faisais, si je te disais que mon cœur a si mal parfois que je veux l'arracher de ma poitrine avec mes propres mains... je m'effondrerai. Et je n'ai pas le temps pour ça. Nous sommes des assassins quand on vient à l'amour et au bonheur. mais moi j'arrive plus rien à ressentir, je me sens comme anesthésiée, à croire qu'à trop souffrir on finit par ne plus rien ressentir. ♥
« make my heart a better place ; give me something i can believe. »

Il y a les essentiels et puis il y a les autres. Les essentiels vous quittent trop rapidement et ceux qui ne vous apportent rien, reste auprès de vous pendant une éternité. Dès à présent Alaska avait une vision très pessimiste de la vie due à la mort prématuré de son jeune frère. Quatre années de cela que le dramatique événement avait eu lieu et pourtant aucune trace de guérison ne se manifestaient. Elle s’était préparée à l’éternité de souffrance qui l’attendrait encore avant de pouvoir le rejoindre dans la mort. Vivre lui semblait à présent si illogique si dégueulasse. Pourquoi vivre alors qu’il était mort ? Comment vivre ? Elle ne l’avait jamais su, elle avait toujours vécut par procuration, vivre pour elle, alaska n’en voyait pas l’intérêt. Il était minuit passé, un soir quelconque de la semaine. Elle se faufila toute habillée dans son lit se trouvant dans un appartement du pavillon epsilon. Sa colocataire n’était pas dans la chambre ce soir, elle ne semblait pas y être souvent. Tant mieux, elle détestait encore plus la compagnie qu’elle ne détestait la solitude. Elle avait l’impression que les gens la dévisageaient comme une bête curieuse, on essayait de la percer à jour de découvrir son passé et ses secrets. Elle ne leur dirait rien, personne n’avait besoin de connaitre le centre de sa vulnérabilité. Elle ferma un œil puis un second, et alors elle fut projetée dans la pénombre de sa douleur. Elle revit le visage d’Eliott. Elle le voyait toujours lorsqu’elle fermait les yeux. Elle faisait un cauchemar, il n’allait pas bien. Elle entendait les battements de son cœur battre la chamade, ses yeux virant au rouge sous la pression de la douleur, son souffle saccadé indiquait une insuffisance respiratoire. Il ouvrit la bouche tentant en vain de lui dire quelque chose. Elle attrapa sa main gelée et l’encouragea d’un signe de tête à parler. Et soudainement il ne respirait plus. Elle tenait dans ses bras un corps inerte, sans vie. Elle se réveilla en sursaut, les yeux baignés de larmes. Encore et toujours ce même cauchemar. Elle était certaine qu’elle aurait du en parler à sa psychologue, mais elle avait décidé de ne plus jamais la revoir. Elle préférait encore voir Eliott en cauchemar que de ne plus le voir du tout. Elle était à présent bien trop troublée pour pouvoir se rendormir. Elle se décida alors à sortir malgré l’heure avancée de la nuit. C’était son credo en ce moment, vis la nuit et oublie le jour. Ou plutôt oublies tes malheurs en t’alcoolisant jusqu’à pas d’heure. Triste vie, encore plus pour une fille issue de la haute société comme elle. Elle n’avait jamais été une adolescente difficile et voila que désormais elle était prise dans une crise de la vingtaine. Elle attrapa son sac à main à la volée et sortie du pavillon epsilon sans faire de bruit. La dernière chose qu’elle désirait c’était de réveiller l’un de ses présidents et de se faire réprimander pour avoir fait le mur.

Les rues de San Francisco étaient froides, peu accueillantes malgré l’amont de décoration de noël, accrochés à chaque rue au cas où certains auraient oubliés que la fête préférée des enfants se rapprochaient à grand pas. C’est sans grande surprise que Alaska n’aimait plus cette fête depuis quatre années déjà. Avant c’était une fête familiale, maintenant c’était une fête que chacun fêtait de son coté. On n’avait peur de se réunir chez les Valdès, parce que lorsque tous les vivants se trouvaient à souper autour d’une table on remarquait l’absence d’Eliott. Sa mère lui avait proposé de revenir en Espagne pendant les fêtes, mais elle ne le ferait pas. Il n’était pas question de rendre cette fête encore plus difficile qu’elle ne l’était jamais. Elle préférait la passer seule dans sa chambre à écouter des vieux disques espagnols, à dessiner et à s’enfiler une bouteille de vodka à la tombée de la nuit. Même les cadeaux ne la ravivaient plus. Elle avait déjà tout ce qu’elle désirait et qui était possible d’avoir, puisque quand son père lui avait posé la question de ce qu’elle aimerait avoir pour noël elle n’avait rien répondu de mieux qu’un simple : « Eliott. » Effaçant définitivement le sourire de son père. Elle ne pouvait s’empêcher de parler de son frère à ce qui l’avait connu, pour leur rappeler qu’il ne vivait plus désormais pour que tous autour d’elle se sentent à leur tour, fautif de vivre. Elle en aurait presque rit de tout ce cynisme qu’elle avait en elle. Elle aurait pu écrire un bouquin, qui sait peut-être que dans le monde certains auraient appréciés son rejet du monde. Probablement pas, des êtres devenus aussi pathétiques qu’elle çà ne courrait pas les rues et encore heureux pour le reste du monde. Une rabat-joie de service dans l’université c’était déjà bien assez. Une tâche sombre parmi ces étudiants tous plus ensoleillés les uns que les autres. Forcément lorsqu’on se trouve dans l’une des meilleures universités du pays cela prête à sourire. Elle arriva devant l’absinthe bar et y pénétra. L’odeur, la musique, les habitués, le barman, elles commençaient à tout connaitre par cœur. L’habitude de venir boire un verre presque tous les soirs dans ce bar, simplement parce que les gens ici n’étaient pas casse-pied. On ne passait pas de la musique techno qui vous tuait les oreilles, on ne vous faisait pas remarquer le verre de trop que vous veniez de prendre, le fait que vous titubiez avec vos talons, ou pire on ne vous demandait jamais pourquoi vous preniez cet air dépité. Et c’était tant mieux, si elle avait envie de raconter à tous ses malheurs elle se serait créer un blog. Elle s’assit au comptoir du bar et regarda le barman dans les yeux. Il n’avait pas besoin de réfléchir, il l’avait servi durant toute la semaine dernière. Il savait qu’elle allait d’abord s’enfiler quelques tequilas, pour ensuite passer par de la vodka et finir par un brin de whisky. Elle devenait prévisible. Une fois le premier shot servie, elle se dépêcha de l’engloutir comme s’il était la dernière goutte d’eau alors qu’elle crevait de soif dans le désert du Sahara. Certains la prenait probablement pour une alcoolique, ce n’était pas le cas. Elle contrôlait très bien quand elle devait arrêter ou non, elle n’en avait juste pas envie. C’était plutôt drôle en fin de compte de ne plus être capable de retrouver le chemin jusqu’à berkeley surtout lorsque l’on prenait les rues les plus désertes et que l’on manquait de se faire voler son sac prada à chaque pas. Elle croisa le regard d’un blond aux yeux noisettes et elle entraperçue son sourire. Qu’est-ce qu’il lui voulait celui-là ? Elle leva les yeux au ciel en guise de manifestation d’emmerdement profond avant de lui dédier son majeur. Il comprit bien rapidement qu’elle n’était pas d’humeur pour la drague et repartie au fond de la salle, la queue entre les jambes. Oui la vie était faite d’illusions et elle était la désillusion dans tout cela. Elle se leva finalement son verre à la main et son paquet de cigarette de l’autre pour se diriger vers la sortie du bar. Devoir fumer dans une salle à part c’était quand bien même malheureux. Encore plus lorsqu’un abruti lui fonçait dedans la faisant renverser une partie de son précieux verre sur le sol. Avec la chance qu’elle avait été, elle était certaine qu’en revenant elle glisserait dessus et finirait les quatre fers en elle. « Fais attention, crétin. » Râla-t-elle, bien que l’accident fût déjà arrivé. Était-ce vraiment compliqué de regarder où l’on va ? Il faut croire oui, puisqu’elle ne l’avait pas fait non plus et c’est seulement lorsqu’elle leva les yeux et qu’elle afficha sur son visage son air blasé qu’elle se rendit compte dans qui elle avait foncé. Elle détestait les surprises, et celle-ci était tout sauf bonne. Était-elle condamnée à recroiser tous ses ex au détour de berkeley ? Certainement pas non, puisque Martin n’avait jamais été son ex. Elle ne savait même pas comment le définir. Comme un con, un fouteur de merde, un fantôme de son passé qui n’avait aucun droit de revenir ici aujourd’hui. Elle détestait San Francisco, elle détestait Berkeley. Elle voulait simplement retourner en Espagne et crever au fin fond de son lit. « Mais quoi ? Veux-tu bien te pousser de mon chemin je te prie. » Aboya-t-elle. Il avait certainement du comprendre qu’elle n’était pas d’humeur pour les retrouvailles. Elle ne le serait jamais. La dernière fois qu’elle l’avait vu, c’était à Paris. Eliott venait de mourir et elle avait pleuré toute la nuit dans ses bras avant de finir par faire l’amour avec lui. « Faire l’amour » non çà ne convenait pas, il n’y avait aucun amour avec Martin, c’était seulement de la baise voila tout. Une baise d’adieu parce qu’avant même qu’il soit l’heure pour le coq de chanter, elle s’était enfuie vers l’Espagne. Elle trouvait parfois que son comportement avait été enfantin et dégueulasse sachant que Martin avait parfois été un bon ami pour elle. Mais elle s’en fichait ce qu’il pouvait bien penser d’elle. Plus rien n’avait d’importance désormais. « Ne dis rien, cela n’en vaut pas la peine. On est loin de Paris. Vivons dans le présent et non dans le passé. » Un ramassis de conneries qu’elle débobinait sans pouvoir s’arrêter. Martin était l’un des seuls de cette ville à l’avoir vu sans dessus-dessous, s’il y avait bien une chose qu’elle détestait c’est qu’on est vent de son coté vulnérable et de son passé dramatique.

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MessageSujet: Re: Les « au revoir» sont toujours des supplices. ▬ martin & alaska. Les « au revoir» sont toujours des supplices.  ▬ martin & alaska. EmptyVen 16 Déc - 23:22

« L’odeur de cette truffe ... c’est tellement fort que tu dois faire un mouvement d’épaule tant que c’est ... puissant.»
Oh man. A cet instant, le silence me sembla être le choix le plus judicieux tandis que je n’arrivais pas à ôter mon regard interdit, rendu inexpressif par cette phrase, de la personne venant de la prononcer. Plus que 4 heures et des poussières. Dans plus de 270 minutes avec l’aide d’un peu d’alcool, je pourrais laisser cet imbécile devant son hôtel sans me préoccuper du fait de s’il était capable de monter seul dans sa chambre ou s’il se réveillerait en cellule de dégrisement car le portier aurait appelé la police ou si encore il partagerait un carton avec un sdf. Ce ne serait plus mes affaires, j’aurais joué mon rôle me rendant si pathétique, si matière à soupirer, celui du bon garçon rendant service à sa mère qui avait tendance à se rappeler de son existence lorsqu’elle tombait par pur hasard sur une photo ou qu’elle avait besoin d’aide. Dans le cas présent, elle essayait de faire une vente et face à un client particulièrement difficile, elle avait décidé d’étendre ses services hors section immobilière, en me présentant comme guide - babysitteur était le mot plus juste - pour son fils pour qu’il découvre Berkeley et la ville de San Francisco. En bref, convaincre le rejeton de la pire espèce qu’il voulait vivre ici et que papa devait investir. Malheureusement, elle avait omis de préciser que le Benoît était un nouveau riche au même titre que sa famille. D’où les emmerdes. D’où le fait que monsieur cherchait à se faire supplier pour investir son argent dont il n’était pas sûr de posséder, d’où le fait que Benoît s’extasiait encore sur son repas à base de truffe. Il fallait que je me l’avoue, c’était un simplet en plus, fier comme un paon d’appartenir au monde doré le temps de dilapider sa nouvelle fortune en vivant le grand train persuadé qu’il vivrait toujours. Mais vu l’intellect, si son père était le même modèle, d’ici deux ans, des Russes auront racheté leurs affaires et ils retourneront à la ferme ou dieu sait à quoi ressemblait leur maison d’avant. Tant que c’était loin de moi, le long d’un chemin de vie opposé au mien, c’était tout ce qui comptait. Il m’était insupportable tant par son caractère correspondant à la signification de son prénom, soit sot, se mariant mal au côté arrogant qu’il voulait avec témoin le ‘carpe diem’ que par ce qui me rappelait. Ce n’était pas ma condition de guide ou de babysitteur qui m’était profondément désagréable, mais le fait qu’en parfait Lassie le chien, il suffisait à ma mère indigne de me siffler pour que je vienne à ses pieds, m’asseyant, avec un air débile dans le regard en attendant le prochain ordre. Alors qu’elle n’était pas ma mère. Alors que je lui vouais du mépris. Mais il fallait croire que l’envie d’un peu de considération était la plus forte et que l’espoir de voir ça se concrétiser pas encore crever. J’étais mal parti avec ce conflit psychologique non-résolu et l’orgueil trop grand pour voir si on pouvait m’aider. Ce qui faisait que je continuais ma vie sans nouvelles parentales jusqu’à ces moments où mon aide était requise. Autrement, toute prise de contact se faisait à travers leurs versements monétaires, mon nom étant une facture comme une autre pour les De Thomas.
Une douleur me rappela à la réalité tandis que Benoît essayait de revivre mentalement son expérience culinaire. Il avait eu le bon goût de lâcher sa remarque déconcertante d’imbécilité et de naïveté due à la fascination alors que je m’allumai une cigarette. A défaut de l’avoir entrain de brûler gentiment, prête à m’offrir sa nicotine pouvant me détendre, c’était mon doigt qui avait rencontré la flamme. Soupirant, j’agitai dans un geste inutile ma main et allumai ma cigarette, appréciant la première bouffée. J’observai un bref instant la fumée dans l’air de San Francisco, notant le mauvais goût des décorations de Noël qui devaient principalement servir de lumière aux dépressifs jusqu’au pont. Ne succombant pas au cliché, je n’avais rien contre cette fête. Elle me laissait indifférente tant elle était incapable de me parler soit au niveau de Jésus dont l’histoire m’avait fait bâillé qu’au niveau symbolique de la famille. La notion ‘familiale’ n’existant pas dans le vocabulaire de mes parents, j’étais né pour ne pas comprendre pourquoi tous se réjouissaient à l’idée de fêter Noël. Pour moi, cela me disait simplement que j’étais à 6-5 jours du Nouvel An selon le jour qu’on déclarait ‘Noël’. Réalisant que Benoît était parti dans un monologue sur Berkeley que je lui avais fait visiter dans la journée, je notai qu’il était mal à l’aise devant se demander si un bonhomme de neige ne serait pas plus sympathique que moi. Probablement que ce serait le cas mais à l’entendre, il appréciait l’endroit. Ou voulait l’apprécier face à moi. Je devinai une admiration pour moi dans ses yeux quand il parla de ma confrérie et je l’arrêtai immédiatement :
« Je t’offre un dernier verre, le coupai-je en me dirigeant vers l’Absinthe ne lui laissant d’autres choix que de me suivre.»
J’avais envie de dire que c’était la dernière fois et qu’il n’avait pas intérêt à envoyer sa candidature aux Epsilon s’il venait à choisir Berkeley pour la suite de son cursus universitaire. Il y avait surtout intérêt à ce que je ne le recroise pas et dans mon esprit, j’écourtai le temps qui lui était imparti. Je me voyais mal tenir 4h sauf si je terminais mon paquet de cigarettes pour tromper l’ennui et que je buvais une bouteille pour avoir l’esprit embrouillé au point de croire que ce qu’il disait pouvait être intéressant. Grande soirée en perspective. J’aurais fait une pâle prostituée, heureusement que j’étais né en milieu aisé.
Entrant presque avec force dans le bar, l’envie de fuir ma clarté mentale associée à mon égocentrisme naturel, je ne fis pas attention si une personne sortait et ce fut le choc frontal. Avant de pouvoir râlé, cette dernière me dépassa avec une voix familière à m’en arrêter net et à en oublier ce Benoît. Encore plus efficace que l’alcool.
« Fais attention, crétin. »
Alaska. Un prénom que j’avais toujours trouvé ironique pour une Espagnole au sang chaud, mais qui lui convenait dans son attitude passée. J’haussai un sourcil, surprise de la recroiser et replaçant notre dernière entrevue à avant Berkeley. Elle m’avait connu au sommet du jerk que je pouvais être, jeune homme se croyant encore inatteignable et à qui elle le rendait bien. Elle était un véritable poison que j’avais pourtant accueilli un soir avant qu’elle m’offre le coup final de notre relation sans sens à part l’idée de jouer avec le feu. Vulgairement parlant et grossièrement, je croyais l’avoir baisé mais elle m’avait prouvé que c’était le contraire en ayant disparu au petit matin de mon lit et de Paris. Un coup de maître tant connu auquel je m’étais fait prendre comme un débutant. La parfaite évolution du chat et de la souris. Même si en toute conscience, je devrais penser autrement. Néanmoins, autant dire que la joie de la revoir était présente et se lisait parfaitement dans mon manque d’expression.
« Mais quoi ? Veux-tu bien te pousser de mon chemin je te prie. Ne dis rien, cela n’en vaut pas la peine. On est loin de Paris. Vivons dans le présent et non dans le passé.»
Nous étions loin des traditionnels ‘Non, c’est vraiment toi ? Comme ça fait longtemps ! Qu’est-ce que tu deviens ? Tu vas bien ?’ mais nous ne semblions pas avoir pris une poussière et je me fis une nouvelle fois la remarque que ses parents auraient du l’appeler Etna.
« Je vois que tu as du regarder un film américain pour me sortir cette phrase, répondis-je face à sa phrase qui aurait parfaitement lieu d’être dans une fiction idéaliste essayant de montrer une réalité douce et inexistante. A moins d’être amnésique et d’être entouré de poissons rouges, le passé était présent. Surtout lorsqu’elle avait été la dernière à jouer un mauvais tour, circonstances atténuantes ou pas, Mais si c’est ta ligne de vie, ajoutai-je en laissant ma phrase en suspend l’accompagnant d’un léger haussement d’épaule. En réalité, je n’en croyais pas un mot. Ou alors elle avait pris un sacré virage à 90° depuis notre nuit où elle était effondrée et dans un état qui m’avait laissé des doutes quant à un possible retour de l’Alaska que je fréquentais, tu ne verras pas d’inconvénients à ce que je profite du présent et que je te demande ce qui t’amène à San Francisco, terminai-je pour combler mon besoin de comprendre n'appréciant pas le hasard en bougeant finalement, l’invitant à sortir en ma compagnie. Le sot me revenant à l’esprit, je lui fis signe de rentrer sans moi avant de reposer mon regard sur Alaska, cherchant instinctivement les traits déchirés qu’elle avait laissé à ma mémoire.»
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MessageSujet: Re: Les « au revoir» sont toujours des supplices. ▬ martin & alaska. Les « au revoir» sont toujours des supplices.  ▬ martin & alaska. EmptyVen 23 Déc - 14:26

La désagréable impression d’être au mauvais endroit au mauvais moment accompagnée par celle de faire n’importe quoi n’importe quand. Après avoir perdu son frère voila qu’elle avait également perdu le contrôle de sa vie, un contrôle qu’elle avait exercée depuis qu’elle était toute jeune. Son avenir brillant déjà tout tracé s’effaçait au fil du temps pour ne plus ressembler qu’à un gribouillis sur un cahier de brouillon bon à jeter dans une poubelle. Elle était juste bonne à s’apitoyer sur son sort à foutre sa santé en l’air et à noyer son chagrin dans un verre de whisky. « Ressaisis-toi » lui avait ordonné son père en la secouant par les épaules. Il n’avait reçu aucune réponse de sa part, aucun signe montrant qu’elle était encore en vie. L’enfant prodige était morte quatre années plus tôt en même temps qu’ils avaient dit adieu à son frère. On l’avait connu si forte et désormais on ne la connaissait plus. Ses amis s’étaient éloignés un à un, le peu qui lui restait se faisait rembarrer à chaque fois qu’ils essayaient de faire un pas en sa direction. Elle avait encore le goût de sortir et de s’amuser mais elle se l’interdisait pour Eliott, elle s’en voulait de vivre alors que lui reposait au fin fond de la terre. Elle ne s’en remettrait jamais, elle vivrait pour l’éternité dans l’ombre d’un fantôme. Cette soirée n’annonçait rien d’autre qu’un perpétuel rituel, des verres enchainés sans foi ni loi puis un taxi emprunté et enfin elle atterrirait dans sa chambre d’epsilon et elle se sentirait mal et vide, elle se promettrait d’arrêter et le lendemain elle recommencerait, parce qu’elle n’avait plus d’autre envie que de se détruire. Elle commençait à être une habituée de ce bar si bien qu’on avait arrêté de venir lui parler puisque les clients savaient très bien qu’ils se prendraient un vent glacial venu de la terrible Alaska. Certains connaissaient son nom et en riait, cela lui allait comme un gant. On l’a décrivait dans le coin comme un être aigri et glaciale, une de ces personnes avec un passé douteux qui ressemblait plus à un ange de la mort qu’à un être humain puisque même son visage semblait décrire une affreuse souffrance intérieure. Mais tout cela on pouvait seulement le deviner parce que cette charmante créature n’ouvrait que la bouche pour commander un verre d’alcool et repousser les avances des plus sots ou courageux. On ne connaissait son prénom parce que l’un des clients l’avait lu en jetant un regard indiscret sur sa carte d’identité. Ô grand jamais Alaska n’aurait parlé ou même répondu à une question de ces ivrognes qui pour sûr ne valait pas mieux qu’elle. Cette soirée aurait du être des plus banales et au lieu de cela elle se retrouvait bousculée par un client inhabituel. Un client qui lui rappelait de son visage d’ange ce passé si douloureux qu’elle avait fui en Californie il y a un mois de cela. Les retrouvailles n’allaient pas être tendres, trop de rancœurs s’étaient construites entre ces deux amants d’un soir.

Une insulte sortie trop vite et puis un regard azur pénétrant comme des milliers d’aiguilles enfoncées une à une dans la moelle épinière et alors les jambes patraques comme si elle avait trop bu alors qu’elle n’avait pas commencé à boire. Et enfin le pire un sentiment intense de nostalgie d’une époque lointaine où ils s’aimaient pour mieux se détester, ou ils se défiaient pour mieux se perdre et ou ils avaient partagé une nuit pour mieux se faire souffrir ensuite. Quoiqu’elle pouvait en dire, elle l’avait eu dans la peau encore aujourd’hui elle ressentait cette tension électrique palpable à des milliers de kilomètres. Elle avait presque envie de le serrer dans ses bras pour ressentir un contact humain, pour recevoir le moindre signe de tendresse dans ce monde qui s’amusait à la briser un peu plus songe après songe. Elle ne le fit pas, gagnée par la crainte qu’il puisse la repousser ou pire se moquer de ce geste, il n’était pas du genre compatissant et elle était certaine qu’il lui en voulait beaucoup de s’être sauvée comme une voleuse de Paris à Majorque. Comment aurait-elle pu faire autrement ? Assumer son geste ? Jamais, elle était bien trop fière pour cela et ce qu’elle avait fait était digne d’une pauvre mijaurée parisienne abrutie par les beaux yeux de Gabriel et n’ayant aucune estime de soi pour lui tomber dans les bras après la mort prématurée de son frère. Plutôt que de repartir de bon pied elle préférait l’attaquer de bout en blanc parce qu’elle n’était bonne qu’à çà l’attaque, quand il s’agissait d’assumer ensuite, il n’y avait plus personne. Une parole envoyée digne d’un mélodrame dont les adolescents sont fanatiques, elle était assez fière d’elle et elle le montrait par ce petit sourire en coin mais c’était bien mal connaitre Gabriel qui ne tarda pas à lui renvoyer l’échange plus lourdement encore qu’elle l’avait débuté. Les vieilles habitudes ont la peau dure. « Je vois que tu as du regarder un film américain pour me sortir cette phrase, mais si c’est ta ligne de vie, tu ne verras pas d’inconvénients à ce que je profite du présent et que je te demande ce qui t’amène à San Francisco. » Elle se mordit la langue peu fière de sa remarque qui lui semblait à présent bien puérile. Elle tentait de se la jouer aussi froide et insensible qu’à son habitude si ce n’est plus mais elle oubliait qu’elle n’avait pas en face d’elle un idiot facile à duper mais bel et bien Gabriel avec qui elle avait un bout de son passé en commun. Il semblait désormais plutôt content de lui et elle ne put s’empêcher de penser que lorsqu’elle s’était enfuie c’était lui qui avait du se sentir bien seul au petit matin en trouvant une place froide à coté de la sienne. Si un gagnant devait être choisi, cela aurait certainement été elle parce qu’elle avait rattrapé son erreur en humiliant Gabriel. Mais c’était bien faible compensation à coté de tout ce qu’elle avait traversée dans la vie. Choses dont il se fichait probablement, elle n’allait pas l’enquiquiner avec le pourquoi du comment elle se trouvait en ces lieux même si c’était lui qui demandait si gentiment, moins il en saurait sur sa vie moins il pourrait l’atteindre. « Non pas que cette information sur ma vie ne te concerne réellement, mais puisque tes instincts de fouine désirent être comblés je t’annonce que je séjourne un an en Californie pour mes études. » Et elle ne dirait rien de plus, il pourrait toujours la faire boire ou la torturer pour qu’elle parle, elle resterait muette comme une tombe, impossible qu’il apprenne l’enfer qu’elle avait traversé, la prison qu’elle s’était construite et dont elle ne pouvait plus s'échapper puisqu’elle en avait perdue la clé. Une simple poignée de main suffirait pour dire au revoir et puis elle tâcherait d’éviter de le croiser encore une fois parce que tout cela ne rimait à rien si ce n’est à réveiller en elle de vieux démons mieux faits d’être enfouis profondément. Mais elle n’arrivait pas à détourner le regard du sien, à tourner les talons et à se rendre ailleurs. Elle était un amant attiré par un bout de fer, une souris attirée dans piège destiné à la supprimer. Elle perdait le sens de la raison ou bien elle le retrouvait, quoiqu’il en soit elle avait envie de jouer ce soir. Non pas à un jeu au hasard, un jeu que tous deux connaissaient plus que bien celui de s’écorcher vif avec les mots. « C’est étrange de se recroiser dans un bar à l’autre bout du monde. J’espère qu’il ne reste aucune rancœur entre nous et que tu m’as pardonné de t’avoir abandonné quatre années plus tôt. J’ai hésité à aller chercher des croissants ce matin-là mais tu aurais ensuite certainement penser que l’évolution de notre relation comptait pour moi et ce n’était pas le cas. » Un simple haussement d’épaule accompagné par un gloussement discret et elle le regardait attendant la moindre réaction de sa part, guettant le moment où de son visage impassible naitrait une pointe de colère et d’amertume. Elle savait que jouer sur l’humiliation avec lui était un jeu dangereux mais le danger c’était tout ce qui lui restait et elle avait pris un sacré avantage cette nuit d’il y a quatre ans. Ils étaient du même calibre, il pouvait encaisser les coups et répliquer plus fortement encore mais elle aussi, à la fin de la nuit l’un des deux devraient avoir déclaré forfait. L’attrapant le poignet elle le guida vers le bar où elle lui intima de s’assoir, un tel jeu ne pouvait se jouer sans avoir l’estomac rempli d’alcool. Elle ordonna au barman qui leur apporte une bouteille de vodka pour qu’ils puissent commencer. Lui servant un verre généreusement elle fit de même pour le sien et le leva prête à trinquer. « Buvons ce soir à nos retrouvailles… Non, à notre passé inexistant, à ce présent de merde et au futur qui n’a aucune importance. » Et sur ces bonnes paroles elle enfila le liquide amer d’un trait avant de sourire de toutes ces dents. Le lieu ne comptait pas, Gabriel & Alaska semblaient avoir fait un bond de quatre ans dans le passé.

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Jake Fitzgerald
there's no place like berkeley
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MessageSujet: Re: Les « au revoir» sont toujours des supplices. ▬ martin & alaska. Les « au revoir» sont toujours des supplices.  ▬ martin & alaska. EmptyMar 24 Jan - 16:38

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