Sydney profita de sa fin de journée pour passer au pôle informatique de Berkeley afin d'aller jeter un œil aux prix des billets aller-retour pour se rendre à New York. Rien en dessous d'un prix beaucoup trop inabordable pour une réceptionniste qui fait tout pour économiser au maximum afin de pouvoir se payer une inscription en tant qu'étudiante dans la mode… si elle se rendait là-bas, elle repousserait son inscription pour encore un long moment. Et ça, c'était tout à fait hors de question. Ses parents lui avaient menti sur le fait d'avoir été adoptée, elle n'allait certainement pas brûler le peu d'économies qu'elle avait réussi à faire juste pour prendre connaissance de leurs dernières volontés maintenant qu'ils n'étaient plus de ce monde.
Agacée, elle sortit de l'université d'un pas rapide en essayant de penser à autre chose sur son chemin… entre cette situation qui lui tournait dans la tête et les recherches infructueuses qu'elle menait pour retrouver une trace de sa famille biologique, si tant est qu'elle soit toujours vivante… Elle avait trouvé son extrait de naissance modifié par les soins du centre d'adoption, mais rien de très concluant au-delà de ça. En soupirant, elle monta dans le premier bus qui l'emmènerait jusqu'à l'appartement qu'elle partageait en colocation avec Mikayla et le nouveau venu Dominic. Un type génial avec qui elle s'entendait vraiment à merveille sans pour autant qu'elle lui ait mis le grappin dessus. C'est rare. Evidemment, elle avait flirté en sa compagnie lorsqu'ils s'étaient rencontrés au cours de cette fameuse soirée, mais ça n'avait pas été plus loin que ça. Au lieu de l'inviter dans son lit, elle l'avait carrément invité à emménager.
En pensant au jeune homme, un sourire flotta enfin sur les lèvres de l'égyptienne qui s'empara de son smartphone pour envoyer un texto à l'Epsilon. "Une virée à la plage pour prendre l'air, ça te dit ?" A cette heure, il devait certainement poireauter lui aussi à l'appartement en se tournant les pouces ou peut-être en buvant à outrance… c'était le seul défaut qu'elle avait pu lui trouver. Toutefois, connaissant ses récents déboires avec sa famille, la jolie blonde n'allait certainement pas se mettre à le juger : sur le sujet, le bilan n'était pas plus brillant pour elle. Ils réagissaient juste différemment, à chacun sa façon de gérer.

En lisant une réponse positive, la fashionista eut un nouveau sourire satisfait. Après avoir grandi en Australie, la proximité avec la mer était devenue un véritable exutoire pour elle, un lieu paisible où elle aimait se balader tranquillement. Parfois même en silence. Rarissime, pour une pipelette excentrique dans son genre. Elle descendit donc du bus et changea de ligne pour se rendre à l'arrêt le plus proche des plages de Sunset District.
Une fois arrivée, la belle observa son reflet dans la vitre de l'arrêt de bus pour détacher ses longs cheveux blonds légèrement bouclés aujourd'hui et leur redonner un peu de mouvement au gré du vent qui soufflait sur le bord de mer. Sydney retira ses talons aiguilles et les glissa dans son grand sac de marque avant de commencer à s'aventurer sur le sable fin, pieds nus. Un long soupir de satisfaction et de bien-être s'échappa de ses lèvres alors qu'elle gardait les yeux fermés un moment, prenant une immense bouffée d'air iodé. Rien de mieux que le Pacifique pour la requinquer.
Elle marcha en silence le long du bord de l'eau en laissant les vagues s'échouer jusqu'à ses chevilles. Le temps que Dominic arrive, la miss Khelos retourna au milieu de la plage et s'y assit en profitant d'un bon bain de soleil… l'un des derniers vu la saison. Son regard vert glissa sur les sportifs qui passaient devant elle avec d'immenses sourires et des clins d'œil séducteurs… jusqu'à ce que la voix de Dominic se fasse entendre dans son dos. Elle en sursauta, tellement captivée par un bel apollon torse nu qui avait ralenti volontairement pour qu'elle puisse se rincer l'œil, puis se tourna en roulant des yeux. "Te voilà enfin ! 5 minutes de plus et je t'abandonnais pour courir après un de ces beaux sportifs…" Elle ramena sa veste et son écharpe légère sur elle puis lui fit signe de s'asseoir à côté d'elle en tapotant le sable. Toutefois, elle fronça les sourcils en apercevant le visage de l'étudiant. "Quelque chose ne va pas ? T'as l'air de faire la tête…" Blonde mais perspicace, c'est possible. C'est rare, mais ça arrive. S'étant vite attachée au beau brun, elle s'intéressait donc forcément à lui, en toute logique. Il avait l'air assez troublé et elle comptait bien savoir pourquoi.

Une nouvelle journée commençait et sans trop grande surprise, Dominic avait eu un réveil difficile une nouvelle fois. C’était ce qui arrivait à ces gens-là qui forçait un peu trop sur l’alcool. Le seul point positif dans la vie de ce charmant jeune homme, était probablement le fait qu’il ne résidait plus dans une chambre d’hôtel. Il avait dorénavant un ‘Chez Soi’ en plus ou moins. Il partageais un appartement avec deux charmantes demoiselles. Vous vous demandez un peu comment en est-il arrivé là. Et bien cela est très simple, laissez moi donc vous raconter.

Pour résumer, tout commença dans un night-club, un endroit très fréquenté par Dom depuis un certains temps. Boire, était devenu quelque chose de naturel pour le jeune anglais. Il ne pouvait guère s’en passer. Laissez-moi vous dire que la mort de ses parents était la justification première de ses récents comportements. Ce garçon avait vraiment changé, beaucoup trop même jusqu’à aller faire du mal à cette femme là qu’il considérait ou considère toujours comme future épouse. Alors si il était prêt à faire du mal à celle-là, à quoi ressemblerait son comportement avec les autres? Tout portait à croire qu’il se ferait un maximum d’ennemies dans cette ville. Heureusement pour lui, c’était tout à fait le contraire qui se produisait. Il s’amusait et ces quelques personnes, femmes pour préciser, attirées fort probablement par son physique, son joli sourire, semblaient apprécier la compagnie de l’Epsilon. Ce n’était pas un secret, ce gars avait toujours eu la vie facile avec les filles. Cela aidait forcement lorsqu’on mesurait 1.87m, physiquement imposant et que l’on bénéficiait d’une belle gueule. Dans ce genre d’endroit, on pouvait rencontrer des tas de gens, des personnalités différentes, des comportements qui sortent de l’ordinaire. Lorsque Dominic franchissait la porte d’un de ces endroits, il la franchissait ayant déjà en tête une idée, boire boire et boire à nouveau. Habituellement, il le faisait seul. Ce jour-là, une toute autre histoire pour notre héros. Il eut le privilège d’être en présence d’une superbe fille, du nom de Sydney. Vous savez le genre de fille que l’on espère croiser sur notre chemin ou dans un café ou même à l’école. Ce n’était pas tous les jours que l’on se retrouvait dans une fête et que l’on s’asseyait pour discuter de choses sérieuses et personnelles avec une parfaite inconnue. Il avait peut-être un peu bu raison pourquoi pour la première fois, il décida de vaincre ses peurs et vider ses émotions auprès de cette jeune femme. Il lui expliqua qu’il touchait le fond et ne méritait pas cet argent laissé par son père décédé. Sans oublier bien-sûr cette lettre laissé par ses parents qu’il n’était pas prêt à ouvrir. Ce qui était bien avec Sydney c’était qu’elle ne portait aucun jugement, non au contraire, elle écoutait. Une conversation entraina une autre. Dominic était sur le point de rentrer, la jeune femme refusa de le laisser partir dans cet état. Le beau brun se confia à sa camarade d’un soir qu’il était sans logement et qu’il retournerait sans doute à l’hôtel. Sur un coup de tête, elle lui proposa d’être son colocataire. Il ne pouvait rater une telle occasion, sans surprise qu’il accepta.

Une semaine, oui déjà une semaine qu’il cohabite avec deux femmes absolument phénoménales. Il pouvait se permettre de se lever quand il le voulait. Boire comme bon lui semblait et cela sans que personne ne le juge ou ne dise quoi que ce soit. Il y avait à peu près treize heures de cela, il partageait une longue discussion avec Sydney. Cette dernière n’aimait le voir dans cet état, elle s’approcha de l’ex Delta histoire de le faire revenir à la raison. Le jeune homme fut touché par le message de sa coloc, qui l’incitait à se réveiller et à ouvrir cette lettre qui trainait sur la table depuis une longue semaine. Il était grand temps pour Dominic d’agir en adulte responsable, il devait se reprendre en main et il le savait. Il avait perdu beaucoup, mais risquerait de tout perdre si il ne ressaisissait pas dès maintenant. L’horloge affichait onze heure vingt, Dom avait passé la dernière sur le canapé situé au salon. Il s’était donc réveillé avec un énorme mal de tête. Cela était normal lorsqu’on buvait trop. Il était seul dans la chambre, les filles avaient sûrement rejoins l’université. À quelques centimètres de lui, la fameuse lettre et juste à côté de cette dernière, une bouteille d’alcool. Le choix qu’il s’apprêtait à faire allait fort probablement avoir un impact important sur sa vie. Il s’empara de la bouteille qu’il transporta jusqu’à la salle de bain ou il la vida dans la baignoire. Il profita pour prendre une douche étant déjà à l’intérieur. Il en ressortit quelques minutes après, se rendit dans sa chambre pour enfin se vêtir de vêtements propres avant de rejoindre le canapé et la lettre qu’il avait laissée sur la table du salon. Le moment de vérité, il faisait face à cet objet qu’il hésitait de découvrir le contenu. Dominic ferma les yeux un long moment. Il ne fallut peu pour qu’il affiche un sourire sur son visage. Il avait Esméralda dans ses pensées et se rappelait des paroles de sa nouvelle amie Sydney. Il finit par ouvrir la lettre, elle était longue, alors là très longue. Plus il la lisait, plus il sentait les larmes remontées à la surface de ses yeux. Il en échappa quelques unes, cela lui faisait un grand bien et risquerait d’être un point tournant dans la vie de ce jeune garçon. Il était encore trop tôt pour cela, mais l’ancien Dominic nous manque énormément.

Au même moment, la vibration de son téléphone portable se faisait entendre. Il venait de recevoir un message texte de Sydney. Quelle coïncidence, il s’apprêtait justement à l’appeler il devait la voir d’urgence. "Une virée à la plage pour prendre l'air, ça te dit ?" Voilà ce quoi ressemblait le message texte de sa camarade. Il lui répondit sans aucune hésitation. Il était déjà prêt, vêtu d’un short noir et d’un maillot de basket celui de Michael Jordan Bulls 23 et par la même occasion, les chaussures de la même marque. Les lunettes de soleil ne manquaient pas, d’ailleurs il les avait déjà mises. Il était donc prêt à franchir la porte d’entrée, chose faite après s’être emparé de la lettre qu’il venait de lire. Il ne prit que cinq minutes afin d’arriver à destination, le bénéfice d’avoir une voiture aussi performante que la sienne. Il localisa son ami avec facilité il s’en approcha sourire aux lèvres. Plus il s’en approchait et plus il perdait son sourire. Il s’apprêtait à lui révéler quelque chose, cela était loin d’être facile pour Dominic. Étant déjà assis, il fit signe à son amie de le rejoindre. Cette dernière remarqua toutefois le visage un peu inquiet de Dom, elle demanda :

- "Quelque chose ne va pas ? T'as l'air de faire la tête…"

Le jeune écrivain en avait de la chance. Ce n’était pas donné d’avoir une presqu’inconnu tenir à vous comme le faisait Sydney. Il ne pu s’empêcher de sourire.

- "Je vais mieux" dit-il suivit d’un clin d’œil avant de poursuivre

"un mauvais début de journée il faut dire, j’avais grand besoin de te voir, je vais beaucoup mieux. Merci !"

Il posa son bras autour du cou de cette dernière, qui posa sa tête sur l’épaule du charmant garçon. Dominic prit une grande respiration, il ne voulait pas gâcher le moment qu’ils partageaient, mais il était venu pour discuter de choses sérieuses. Ce qu’il devait lui dire était d’une importance capitale. Le beau brun posa un doux baiser sur le dessus de la tête de Sydney. Ils étaient de simples amis ne vous fiez pas aux apparences. C’était du Dominic tout cracher, il adorait la compagnie du sexe opposé. Il glissa timidement à l’oreille de sa colocataire, ces quelques mots :

- "J’ai quelque chose pour toi"

Lorsqu'elle fut à côté de Dominic, un léger sourire flotta sur les lèvres de Sydney. Une fois de plus, elle avait la preuve tangible qu'elle s'entendait beaucoup mieux avec les hommes qu'avec les femmes en général. En à peine quelques jours ou peut-être semaines, elle avait réussi à se lier avec le jeune homme sans l'ombre d'une difficulté… au lieu de voir en lui un homme qui passe juste son temps à picoler et abuser de tous les plaisirs de la vie, elle avait seulement vu un homme confus qui noie sa solitude et sa détresse dans l'alcool. A plus forte raison qu'il avait perdu ses parents. Avec la vision d'une fille adoptée, la belle n'avait pu que ressentir le malaise qui le saisissait et être présente pour lui autant que possible. Attachante et s'attachant assez facilement, le lien qu'elle s'était forgé avec lui comptait énormément pour elle… la preuve que tous les Epsilon ne sont pas des salauds en puissance, il suffisait de savoir s'y prendre avec eux.
Inquiète de le voir aussi pensif et apparemment hésitant – peut-être plus qu'en temps normal – son visage s'était composé d'une moue plus réservée jusqu'à ce qu'il se décide à lui raconter à peu près la raison de cet air si étrange… La belle fronça un peu les sourcils mais préféra ne pas insister lorsqu'il esquiva le moindre développement sur ce fameux début de journée. Qu'il s'agisse d'une "simple" gueule de bois ou de quelque chose de plus important, elle avait vite appris qu'il n'était pas le genre d'homme qu'il fallait brusque si on voulait obtenir une confession de sa part. N'étant pas difficile à vivre tant qu'on rentrait dans sa logique parfois un peu farfelue, Sydney s'avérait être une jeune femme tout à fait sympathique et plus futée qu'il n'y parait au premier abord. C'est pourquoi elle sourit simplement en laissant sa tête se déposer sur l'épaule de l'étudiant quand son bras entoura son cou avec douceur. Et plus encore quand elle sentit ses lèvres de déposer sur sa tête. Une chance pour elle : Dominic avait cette sensibilité et ce besoin d'être tactile avec ses véritables proches. Très tactile également par nature, l'égyptienne adorait qu'on lui rende la pareille.

Le vent de la plage caressait son visage et faisait voler ses mèches blondes comme un ballet incessant dont elle ne se lasserait jamais. Elle ferma les yeux et se blottit un peu plus contre lui en soupirant d'aise jusqu'à ce qu'il lui murmure à l'oreille : ses paupière se rouvrirent immédiatement et elle se redressa avec brusquerie. Son visage semblait s'être illuminé d'une aura un peu enfantine et espiègle. "Ooooh, c'est quoi, c'est quoi, diiis ?!" Dès que quelqu'un lui disait "J'ai quelque chose pour toi", elle avait la fâcheuse tendance d'associer directement ces paroles à l'idée de recevoir un cadeau, de l'argent ou… ou quelque chose d'autre, mais en tout cas c'était forcément positif. La réceptionniste regarda un peu partout autour d'elle avec une surexcitation assez touchante, il faut le reconnaitre. "Alors, c'est un cadeau ? Il est où ? C'était trop gros pour que tu le ramènes ? Ou alors trop fragile… La robe Versace que j'ai vu l'autre jour en vitrine et qui m'a plu quand on est allés faire les courses !! Non ? Ou alors les petites boucles d'oreille dans cette boutique sur la…" Et bla bla bla… pendant pas moins de trois ou quatre minutes, Sydney fut intarissable sur les éventuels présents que Dominic aurait pu lui ramener. Il ne lui était même pas venu à l'idée qu'il n'y avait aucune occasion spéciale pour laquelle il aurait pu lui faire un cadeau, mais bon. C'est cette simplicité qui la rendait parfois un peu à côté de la plaque.
Néanmoins, lorsqu'elle vit qu'il avait l'air un peu plus sérieux qu'elle, la fashionista décida de canaliser ses émotions pour essayer de retrouver ne serait-ce qu'un peu de crédibilité… ou au moins laisser l'opportunité au beau brun de pouvoir en placer une. Elle passa une main dans ses cheveux avec un sourire puis glissa son bras autour du sien en le fixant avec un léger sourire. "Bon, alors, c'est quoi ce fameux quelque chose, mmm…?" Pour tout dire, Sydney avait même arrêté de regarder dans toutes les directions pour essayer de voir si Dominic n'avait pas caché cette chose derrière lui ou ailleurs sur la plage.

Sydney était super excitée à l’idée de recevoir un petit quelque chose de la part de Dominic. Elle n’était pas à blâmer loin de là, n’importe quelle personne normale aurait réagit de la sorte. Qui n’aimait pas recevoir de cadeau? Surtout si ce dernier venait de quelqu’un que vous appréciez grandement. Lé jeune étudiant adorait ce côté un peu enfantin. Non pas pour dire qu’il n’y a que chez les enfants que l’on pouvait expérimenter ce genre de réaction. C’était tout simplement une manière de dire la savoir curieuse était plutôt mignon. Il n’y a rien de plus craquant que le comportement d’un enfant impatient de savoir ce qui se cache à l’intérieur d’un emballage cadeau, apporté par son père ou sa mère. La jeune femme glissa son bras autour du cou de l’anglais qui ne pu s’empêcher de sourire. Dominic avait beaucoup d’expérience dans ce genre de relation. Avoir une connexion immédiate avec une personne, l’impression de se connaître depuis longtemps, hors cela ne faisait que quelques jours. Il voyait Sydney déjà comme une sœur. Étant l’enfant unique de ses parents, il avait toujours rêvé d’une petite sœur. Raison pourquoi il jouait toujours le rôle de protecteur avec ces quelques amies du sexe opposé. La liste est courte bien entendu, car quelques uns seulement l’ont mérité ce statut d’ami. Parmi celles-là, nous pouvions compter Aislynn, Esmeralda, Holliana et Mikayla. Sydney faisait aussi partie de cette prestigieuse liste de personnes. Le beau brun serait toujours prêt à la défendre et elle n’avait pas à lui demander quoi que ce soit. Cela était tout naturel pour ce dernier, il l’avait fait pendant une longue période de temps avant de voir la première dame de sa vie, sa mère périr dans un accident aérien. Ce dernier avait complètement perdu les pédales depuis. Un grand merci à Sydney et à ses nombreux conseils, qui visiblement avaient joué un grand rôle dans sa décision de finalement lire la lettre qu’avaient laissé ses parents. Il fut bouleversé par le contenu de cette fameuse lettre. Il y avait une raison pourquoi il tenait absolument à en discuter avec sa colocataire. Il avait trouvé refuge dans les bras de sa camarade, mais cela n’était que de courte durée. Ce qu’il s’apprêtait à lui remettre était d’une importance capitale. L’ex étudiant en médecine ne pouvait chasser longtemps la nervosité sur son visage. Il se détacha de la blondinette, lui faisant face, regard plongé dans le sien. Il se saisit de la main de la fille qui se trouvait à quelques pas de lui. On aurait juré assister à une scène romantique digne d’un cinéaste américain. Non ce n’était guère le cas, le jeune homme fouilla dans sa poche et en ressortit la fameuse lettre. Lettre qui s’avérait être le petit quelque chose qu’il envisageait remettre à Sydney. Après de longues secondes passées à sourire, écouter et observer le comportement de sa camarade, il finit par ouvrir la bouche, tout en tendant la lettre à son amie.

-Syd, il est important que tu prennes du temps, en fait tout le temps qu’il te faudra afin de parcourir cette lettre. Tu dois forcément la reconnaître, elle provient de mes parents. C’est même toi qui m’avait conseillé de la lire. Dit-il sourire forcé avant de continuer.
-
Et bien je l’ai lu et...hummm lança d’un air pensif

- Non je te laisse toi-même découvrir le contenu

Dominic avait prit un énorme coup, était-ce un cadeau du ciel? Cela était loin d’être un secret. Dom avait toujours rêvé avoir une petite sœur. Il fallait dire que le destin faisait bien les choses pour une fois. C’était incroyable ce que vivait l’anglais. Il était passé de perdre ses parents dans un accident grave d’avion, à la découverte un peu spécial d’une possible petite sœur qui s’avérait être sa colocataire. Dominic, bien choqué, était très heureux de l’apprendre. Sa plus grande inquiétude, était la réaction qu’allait avoir Sydney suite à la lecture de la lettre. Il était vrai qu’elle l’adorait beaucoup et cela était réciproque. Tout cela était bien beau, mais il fallait remettre les pieds sur terre. Bien que cela semblait être une excellente nouvelle pour les deux individus, il était préférable de laisser le temps faire les choses. C’était donc une sage décision de la part de Dominic de ne rien dévoiler à son amie et de la laisser découvrir ce que cachaient les nombreux paragraphes et ces nombreux papiers de couleurs blanches.

-Je peux me mettre à l’écart si tu veux dit-il d’une voix douce, regardant Sydney s’emparer de la lettre qu’il tendait en sa direction.

Cette espèce d'inquiétude présente en permanence sur le visage de Dominic commençait un peu à effrayer Sydney dans la mesure où cela semblait la concerner. De près ou de loin, mais en tout cas il y avait quelque chose à laquelle elle allait être mêlée sous peu. Parler des problèmes des autres, pourquoi pas s'en moquer lorsqu'il s'agit de personnes qu'elle n'aime pas, ou les conseiller avec sa franchise et son manque de délicatesse, cela ne lui posait pas le moindre souci… en revanche, lorsqu'il s'agissait des siens et qu'elle ne pouvait pas se dérober à la conversation, rares étaient les personnes envers qui elle acceptait de s'ouvrir totalement et abandonner la carapace de superficialité derrière laquelle elle avait l'habitude de se réfugier. Fort heureusement, elle n'avait pour l'instant pas tellement eu l'occasion de parler avec Dominic de ses propres ennuis, le jeune homme en ayant déjà pas mal. Et comme elle n'attendait rien en retour des gens à qui elle témoignait un réel intérêt, elle n'avait jamais eu besoin de se confier à lui. Mais quelque chose dans l'attitude de l'étudiant était en train de lui faire penser que les choses allaient prendre un tournant un peu inattendu.
Le sourire de la belle s'effaça un tout petit peu lorsqu'il la fixa avec une telle intensité tout en lui prenant la main… d'ordinaire, on avait tendance soit à déclarer un décès soit à déclarer sa flamme avec une attitude pareille. D'un naturel sensible et n'était pas du genre à tellement cacher ses émotions comme beaucoup de femmes ont l'habitude de le faire, l'expression de son visage trahit nettement un bref instant de panique. Une multitude de questions s'accumulèrent dans son esprit et si l'anglais n'avait pas décidé de prendre la parole pour essayer de préparer le terrain, elle l'aurait assommé avec toutes ces interrogations. Les yeux verts de l'égyptienne se posèrent très brièvement sur la lettre tandis qu'ils s'attardèrent davantage sur le visage du beau brun… Qu'est-ce qu'il avait découvert dans ce courrier de si bouleversant ? "Et je commence à me demander si j'ai bien fait de te dire de la lire…" murmura-t-elle presque machinalement en voyant l'état dans lequel ce bout de papier mettait Dominic.

Ce qui continuait de l'étonner, c'est que cette lettre pouvait avoir un impact sur elle… pourquoi, alors qu'elle n'avait pas la moindre idée de qui pouvait se cacher derrière la famille de l'étudiant, hormis ce qu'il lui en avait dit et ce qu'elle avait déniché en fouinant dans son dossier d'inscription ? Sydney lui prit la lettre - ou elle lui arracha presque des mains - pour la déplier sans faire durer le suspense plus longtemps. "Non, restes-là… on ne sait jamais, ça a l'air d'être tellement choquant que j'aurais bien besoin d'un solide gaillard pour me ranimer…" annonça-t-elle avec un petit clin d'œil taquin dans sa direction tandis qu'elle dépliait le courrier. Première réaction ? "Ah oui, ça en fait, des mots… et pas d'images, en prime…" Doit-on préciser que la seule littérature que Sydney avait jamais connu se basait principalement dans les magazines de mode ou people ? Rien d'aussi conséquent qu'une correspondance semblable à celle-ci. Tant pis, ça avait l'air tellement important que la belle mit de côté ses réticences - même si elle avait été à deux doigts de demander à Dominic de la lui lire - et entama sa lecture en silence tout en ramenant une mèche de cheveux derrière son oreille.
Au départ, le blabla qu'elle put y lire ne la passionna pas tellement, de sorte qu'elle commença à sauter quelques lignes pour essayer d'en arriver au passage crucial de la lettre… et lorsqu'elle s'attaqua au chapitre vie de famille, son visage changea du tout au tout. De l'ennui passager, ses yeux laissèrent entendre un intérêt quasi vorace pour les mots, trahissant tout autant une surprise incroyable. Voire même un choc. "Qu'est-ce que… attends, je vais relire, là, j'ai dû rater un épisode…" Ce qu'elle apprenait, mieux valait qu'elle l'apprenne en restant dans sa position actuelle, à savoir assise. En relisant le grand paragraphe, la jeune femme sentit ses mains trembler. Elle reposa la lettre sur le sable et posa ses yeux dans le vide, fixés sur l'horizon maritime, en silence… pendant une ou deux minutes, elle resta figée dans cette expression absente. Même pas pensive, pour tout dire. Elle était juste… sous le choc, comme assommée.

Au terme de ce silence, elle finit enfin par regarder la lettre en biais puis tourna la tête en direction de Dominic. Ses yeux brillaient un peu. "Est-ce que c'est normal de ne pas du tout savoir quoi faire ou quoi dire quand on découvre son frère biologique ?" Décidément, elle avait le chic de poser des questions qui dans un certain sens s'avéraient très pertinentes avec ce qu'elle pensait en ce moment. Rien que le fait d'associer Dominic au terme frère, elle sentit quelques larmes perler au coin de ses yeux… elle se mit à sourire et prit la main du jeune homme dans la sienne tout en se remettant à regarder l'horizon pour essayer de garder un peu la tête froide le temps de réaliser. "Je… c'est vraiment… c'est peut-être idiot, mais j'ai passé tellement de temps à me demander si j'avais une vraie famille biologique, à quoi elle pourrait ressembler… que maintenant que je me découvre un frère, ça me…" Impossible pour elle de trouver des mots, de définir clairement ce qu'elle ressentait. Néanmoins, lorsqu'elle dévisagea son interlocuteur, qu'elle plongea ses yeux dans les siens, elle lui décocha à nouveau un immense sourire avant de sauter sur lui en le faisant tomber sur le sable et le serrer dans ses bras avec toute la force de crevette qu'elle avait à sa disposition. Jusque là, elle n'avait jamais été aussi euphorique, aussi émue, personne n'avait eu l'occasion de la voir dans un état pareil. Le bonheur, tout simplement.
Elle finit enfin par relâcher son étreinte pour se remettre assise à nouveau, la réceptionniste en profita pour essuyer les quelques larmes qui avaient coulé sur ses joues. "C'est tellement soudain, j'ai du mal à réaliser… mais pourquoi est-ce qu'ils ne l'ont dit que maintenant ?" Et surtout pourquoi ne pas avoir voulu la reconnaître comme fille légitime, si leur père était le lien qui les unissaient l'un à l'autre en tant que demi-frère/sœur ? Les questions un peu moins sympathiques commençaient à émerger dans la tête de la jolie blonde qui regardait Dominic avec une certaine intensité. Il avait les réponses, ou au moins plus de réponses qu'elle.

Sydney venait de s’emparer de la lettre que lui avait apportée Dominic. Ce dernier était bouche bée, nerveux observant cette dernière parcourir les écritures que contenait les quelques pages de cette lettre. Il était très nerveux, ne sachant trop pas comment la gamma réagirait. Ce dernier bien que prêt à laisser une peut d’espace à sa camarade, changea très vite d’idée. Il fallait dire qu’il ne pouvait résister au joli sourire et à l’expression assez mignonne du visage de cette dernière. Il était assis aux côtés de cette fille qui possiblement était sa demi-sœur. Le jeune homme se faisait toute sorte de scénario dans sa tête. L’un de ses nombreux scénarios étant qu’il n’avait possiblement pas bien lu le contenu de la lettre et que cela n’était qu’une pure coïncidence, que cette dernière, Sydney avait son mentionné dans la lettre. Le message était tellement long que parfois il perdait le fil, voir même à en sauter quelques parties sans vraiment s’en rendre compte.

Le suspense finit par prendre fin lorsqu’elle posa la lettre sur le sable. Le jeune universitaire ne voulant rien dire, ne faisait qu’observer sa camarade qui fixait le paysage se trouvant devant leurs yeux. Un long silence s’installait entre les deux. Cela était normal les mots justes étaient dur à trouver dans un pareil moment. Le Doc, surnom donné par ses amis à l’époque du lycée, jonglait entre l’idée de se saisir de la main de Sydney posé sur le sable ou de tout simplement la prendre dans ses bras. Il finit par prendre une décision. Il s’apprêtait à poser sa main sur celle de Sydney. Mouvement qu’il freina lorsqu’elle par lui faire face. Elles avaient les yeux qui brillaient, Le beau brun se devait de dire quelque chose, mais quoi? Il n’en avait aucune idée. Il se contenta de sourire, ne sachant quoi dire, n’ayant aucune idée ce que sa colocataire pouvait ressentir. Ni ce qui pouvait lui passer par la tête à cet instant précis. Dieu merci, Sydney finit par briser le silence qui régnait depuis un moment. Le jeune adulte de vingt trois ans, ne pu s’empêcher de sourire suite à ce que sa désormais sœur biologique venait de dire. Elle venait de confirmer le contenu de la lettre qui lui avait été adressé par ses parents. Dom la comprenait totalement, ce n’était jamais facile pour n’importe quel être-humain d’encaisser ce genre de nouvelles. Une nouvelle susceptible de bouleverser toute une vie. Cela ne faisait que quelques jours à peines qu’ils cohabitaient en tant qu’amis. Les choses venaient donc de prendre une tournure complètement différente. Sydney se saisit de la main de Dominic, le regard plongé vers l’horizon. Le jeune étudiant lui n’arrivait plus à la lâcher du regard. Il jouait le rôle du parfait grand-frère. C’est-à-dire qu’il était là pour elle, il l’écoutait et surtout la comprenait. Elle avait passé un temps fou à se la recherche d’une famille biologique. L’apprendre de cette manière, était loin d’être la meilleure des manières. Mais, il n’y avait rien d’autre à faire le destin avait décidé de la sorte. Il fallait voir le bon côté des choses, Dominic avait enfin la petite sœur qu’il avait toujours rêvé d’avoir. Tandis que Sydney, de son côté, avait enfin découvert une partie de sa famille biologique. Cela faisait beaucoup en si peu et c’était normal qu’elle ne puisse terminer ses phrases. Quoi de mieux qu’un grand-frère pour les compléter? Dominic profita donc de cette opportunité pour le faire. Il se lança, les yeux rivés sur la jeune femme.

- Ça me fait peur tout ça…Il se saisit de l’autre main de Sydney, lui faisant face, avant de poursuivre ce qu’il avait à dire

Sache que j’ai toujours rêvé d’une petite sœur…Je sais que tout cela semble étrange, soudain je ne sais moi-même quoi penser. Tout ce que je peux te dire c’est que rien ne changera entre nous. Je resterai ton ami et je serais toujours là pour t’écouter, te protéger et t’aimer. Il faut croire que le prix à payer pour t’avoir aujourd’hui auprès de moi, n’était nul autre que la perte de deux êtres chers…Tu es officiellement la meilleure chose qui me soit arrivé depuis un long moment maintenant. Et...

Il eut à peine le temps de prendre sa respiration et de poursuivre, que Sydney lui sautait dans les bras. Ils tombèrent sur le sable, se serrant mutuellement très fort dans leurs bras respectifs. Dominic riait aux éclats c’était définitivement un des meilleurs moments de son existence. La désormais demi-sœur de Dom venait de s’asseoir tandis que Dominic, lui se débarrassait de quelques grains de sable dans ses cheveux. Pourquoi est-ce qu’il avaient attendus maintenant avant de lui avoir en parler? C’était une excellente question que venait de poser Sydney. Une question à laquelle l’anglais n’avait réponse. En fait il n’avait pas encore prit le temps de s’asseoir et réfléchir à tout ca. Et pour être franc il n’en avait pas envie, il voulait passer du bon temps avec sa sœur et rien ni personne ne pourra l’en empêcher. Les larmes de la jeune femme se mirent à sécher au grand plaisir du beau brun. Il se servit de sa main gauche afin d’essuyer le peu de larmes qui restaient sur la joue de Sydney. Il lui fit un clin d’œil puis sourit

- Tu sais ce qu’on a besoin…Une bonne crème glacé.

Dit-il la fusillant du regard de ses beaux yeux bleus. Ce dernier se mit debout laissant la blondinette toujours assise. Il ne manquait plus qu’elle saisisse la main qu’il lui tendait afin de se rendre à la crèmerie la plus proche.

En s'étant un peu redressée après s'être jetée dans les bras de Dominic, Sydney avait séché les quelques larmes qui avaient coulé sur ses joues. Des larmes de joie ? Sans doute. D'émotion ? A coup sûr. En réalité, elle ne savait pas trop pourquoi elle avait pleuré mais comme elle était souvent comparable à une petite bombonne émotive qui explose pour un oui ou pour un non, autant dire qu'une telle révélation n'avait pas manqué de faire sauter le bouchon, comme on dit. Elle songeait à ce qu'il lui avait dit, sans doute était-ce ça, la peur qui le tiraillait depuis tout à l'heure… qu'elle le rejette, qu'elle se sente trop troublée pour le laisser approcher comme elle avait pu le faire depuis qu'ils étaient colocataires. Soyons honnêtes, l'idée de s'éloigner de lui pour faire le point lui avait vraiment traversé l'esprit… mais là, maintenant, tout de suite, elle était sur un petit nuage duquel elle n'avait aucune envie de descendre. Elle venait de se trouver un frère, un vrai, un homme qui partage le même sang qu'elle et rien que pour ça, elle ne le lâcherait pour rien au monde. Il pouvait lui balancer n'importe quelle vérité à la figure, elle s'en ficherait totalement. Depuis le temps qu'elle rêvait de pouvoir goûter à une famille, une vraie, la belle ferait tout pour ne pas perdre ça.
Encore sous le coup de ce trop plein d'émotions ingérables, Sydney se mit à rire en entendant sa proposition, se surprenant même à se sentir rassurée et calme lorsque la main de l'étudiant vint effleurer sa joue. Tout doucement, elle leva la tête et fixa ses yeux un moment, sans se rendre compte qu'il lui tendait la main pour l'aider à se relever… ces yeux, ce sourire… Il en fallait énormément, désormais, pour que Sydney accepte de donner sa confiance à quelqu'un. Mais que n'aurait-elle pas fait pour voir cette expression sur le visage de celui qu'elle pouvait désormais appeler "frangin"… Depuis qu'elle le connaissait – c'est-à-dire vraiment très peu de temps – elle l'avait souvent vu mélancolique, triste, sombre. Et ce n'était pas toujours dû à la gueule de bois. Aujourd'hui, il semblait loin ce Dominic maussade, il venait de laisser sa place à un Dominic pétillant et rassurant qu'il lui tardait de connaître.
Car oui, maintenant qu'elle savait qu'il était son demi-frère, Sydney sentait déjà poindre l'immense curiosité qui avait tendance à l'animer en permanence… elle allait le harceler de questions en tous genres, sans doute toutes plus indiscrètes les unes que les autres, mais elle avait besoin de savoir. Tout savoir. De A à Z. Ils avaient plus de vingt ans d'inconnu à rattraper donc autant se jeter à l'eau le plus vite possible… en espérant que l'Epsilon ne se sente pas trop brusqué par une telle attitude. Sans plus tarder, l'égyptienne attrapa la main du beau brun et se releva à sa suite tout en ramassant ses talons aiguilles qu'elle avait laissés dans le sable. Rapidement, elle enroula son bras autour de celui du jeune homme et se colla à lui tout en marchant en direction de cette fameuse crèmerie.

Pendant l'espace de deux ou trois minutes à peine, un silence s'installa… Le contrecoup de la révélation sans doute, Sydney ne savait pas trop par quel bout commencer. Elle bouillonnait d'envie d'interroger Dominic, mais elle avait un peu peur qu'il se sente mal à l'aise… et honnêtement, elle le comprendrait pour l'être en ce moment. Il passait d'inconnu à colocataire en une soirée puis de colocataire à frère en une ou deux semaines… La prochaine étape, c'est quoi ? La belle déglutit puis roula des yeux en décidant d'agir comme d'habitude : balancer ce qui lui vient à l'esprit sans chercher à organiser quoique ce soit. "Tu sais, je n'avais jamais trop idéalisé ma vraie famille… tout ce que je voulais, c'était éviter d'avoir une sœur. J'aurais eu peur qu'elle me fasse de l'ombre, même si elle aurait eu du mal…" ajouta-t-elle en désignant ses courbes harmonieuses. Puis elle leva la tête en regardant le visage de son frère sous un jour totalement différent. "Mais un grand frère brun, musclé, avec un sourire de tombeur et un regard bleu pétillant, ça, c'est le must… puis ce petit côté british, c'est que du bonheur. Ca aurait pu être pire…" Un petit sourire tout fier et rêveur flotta sur ses lèvres alors qu'elle déposait sa tête contre son bras en continuant d'avancer vers la voiture du jeune homme. "Dans un sens, heureusement que tu m'as annoncé ça maintenant… vu ton physique, je pense que j'aurais attendu encore deux ou trois jours avant d'essayer de t'attirer dans mon lit. Et on dira ce qu'on voudra, l'inceste, c'est glauque."
Pour l'instant, elle préférait ne rien ajouter au sujet de Dominic essentiellement, sans doute était-ce parce qu'elle avait du mal à réaliser tout ceci… mais au fond, elle aussi rêvait d'avoir un grand frère. Depuis qu'elle avait claqué la porte au nez de feu ses parents adoptifs, Sydney s'était sentie seule, terriblement seule. Ainsi, il lui était souvent arrivé d'imaginer ce que serait sa vie si elle avait eu un grand frère rien que pour elle qui pourrait la protéger, la serrer dans ses bras, la réconforter… partager ses fous rires, ses gaffes, sortir, traîner ensemble, se chamailler un peu pour mieux se réconcilier ensuite. Elle n'arrivait pour l'instant pas à croire que tout ceci était désormais envisageable grâce à Dominic. C'est pourquoi en arrivant dans la voiture du jeune homme, elle s'installa et poussa un long soupir. "En tout cas, j'aurais quand même aimé que tu n'aies pas à perdre qui que ce soit pour qu'on puisse se rencontrer et se retrouver… ne reste qu'à faire en sorte que tout ceci puisse atténuer ces tristes circonstances." ajouta-t-elle en serrant sa main dans la sienne avant de se pencher pour déposer un baiser sur sa joue. La réceptionniste de Berkeley lui sourit puis s'installa confortablement dans son siège et passa sa ceinture de sécurité.

Sydney était collé à celui qu’elle pouvait dorénavant appeler frérot. Ils marchèrent en harmonie, vers la voiture du jeune homme. Un court silence s’installa en court de marche et cela était plus que normal. Bien qu’ils ne fussent pas décidés à descendre de leur nuage, il fallait qu’ils se rendent à l’évidence que tout cela finirait par les rattraper. Dominic avait bien entendu de nombreuses questions. Qui pourrait être en mesure de lui répondre. Les personnes concernées n’étaient malheureusement plus de ce monde. Le pire de tout ça c’est que le père de l’Epsilon, était parfaitement au courant du désir de son fils d’avoir une petite sœur. Pourquoi lui avait-il caché cela? Est-ce que la mère de Dom avait été tenue au courant? Le jeune anglais avait choisit de quitter ses parents afin de goûter à l’indépendance. Pour être plus exact, il avait fugué de la maison. Ce dernier en voulait à ses parents, leur reconnaissant directement responsable du départ de Gwendolyn, sa meilleure amie. Il était dégoûté rien qu’à l’idée de penser à tout ça. Il était préférable pour lui de laisser tout ça derrière lui. Il valait mieux pour lui, pour Sydney de concentrer leur énergie sur le présent plutôt que de s’attarder à chercher des réponses qui ne verront jamais le jour. Une chose est sûre, cette nouvelle ne pouvait que faire du bien au beau brun. Il y avait quelques jours de cela, ce dernier ne pouvait se passer de boire. Il sombrait dans la douleur, la culpabilité, la haine. Ce n’était pas tout, non, il avait peur plus qu’autre chose. Il était vrai qu’il lui restait quand même quelques membres famille avec qui il ne s’entendait pas. C’était donc dans la solitude, à l’écart du monde extérieur que l’anglais avait passé la majeure partie de son enfance. Comme je disais plus haut, la découverte d’une sœur pour Dom était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Il devait montrer l’exemple, redevenir quelqu’un de fiable et responsable. Et c’était sans aucun doute qu’il allait se ressaisir non pas pour Sydney seulement, mais pour lui-même. Rien de plus merveilleux que de savourer le respect que pouvait nous apporter une sœur, une petite sœur. Les deux individus approchaient de la voiture de Dominic. La jeune femme, toujours collée à son demi-frère, avait décidé de briser le silence. Avec Sydney on ne pouvait guère s’ennuyer. On ne pouvait que rire, sourie, à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche. L’Epsilon, sourire aux lèvres écoutait les dires de la jeune Worker. - hmm hmm sans commentaires dit-il croisant le regard de sa sœur. Sydney était super jolie et si Esméralda n’était plus dans le cœur de l’ex Delta, ce qui était toujours le cas, possiblement qu’il se serait laissé attirer dans le lit de la blondinette. Il préféra effacer cette image de sa mémoire. C’était le genre de trucs qu’on pouvait observer dans certains pays d’Europe. D’accord ne pointons pas du doigt les autres, on va donc dire partout dans le monde.

La crèmerie la plus proche se trouvait à peu près à cinq minutes de marche de là ou se trouvaient Dominic et Sydney. Elle était malheureusement loin d’être la meilleur de la ville. Les goûts ne se discutent pas. Par contre, si on avait besoin de l’avis d’un expert en crème glacé, Dominic serait le choix évident. Ce dernier connaissait un endroit super, relaxe, tranquille, bref la parfaite place pour discuter librement en tête à tête. Sydney avait raison, afin de la retrouver il a fallu qu’il perdre ses parents. Maintenant il était question de faire en sorte que leur sacrifice ne soit guère en vain. Il offrit un joli sourire à la blondinette en guise de remerciement. Puis fit de même que la Worker, s’installa confortablement au volant de sa voiture et attacha sa ceinture de sécurité. - Bon revenons à ce que tu me disais tout à l’heure miss ! Quoi? Moi dans ton lit? J’aurais adoré voir la réaction qu’aurait eut miss Esméralda E. Williams…CAT FIGHT ! . dit-il riant aux éclats. Pour ceux qui n’étaient pas au courant, Esméralda est la femme de la vie du beau brun. Avec tout ce qui se passait dans la vie du beau jeune homme, il se demandait s’il avait tenu Sydney au courant de l’existence dans sa vie d’une sigma. Et bien si ce n’était pas le cas, l’occasion était rêvée pour Dom, de partager cela avec sa petite sœur. N’étant pas trop sûre, si la jeune réceptionniste avait une idée de l’existence de sa belle, il lui demanda - Esme tu l’as connait n’est-ce pas? . Ils étaient à moins de deux kilomètres de leur destination. L’Epsilon roulait à une vitesse raisonnable. Il ne voulait pas faire peur à sa colocataire, même s’il était tenté de pousser le moteur de sa Porsche à fond.

Dans la voiture de Dominic, Sydney réalisa tout juste qu'au-delà de découvrir un grand frère aujourd'hui, elle venait de se découvrir un riche grand frère. Son regard courut sur l'intérieur de la Porsche et put constater par elle-même que rien n'indiquait la moindre forme de pauvreté, bien au contraire. A cette idée, son visage se tordit en une moue plutôt étrange : dans un sens, elle était ravie de savoir que si elle avait un membre de sa famille biologique à portée de main, celui-ci pourrait l'aider en cas de problèmes vu les fonds incroyables qu'il semblait posséder en matière d'argent. Elle qui devait travailler dur pour pouvoir se payer une inscription à Berkeley, elle se retrouvait associée à un homme dont elle pourrait profiter des largesses… mais cette idée commençait déjà à l'effrayer, plus qu'à la séduire. Dominic se révélait à elle comme un frère, une personne qu'elle aurait rêvé d'avoir depuis bien longtemps. Du coup, si elle commençait à penser à lui comme d'un moyen d'avoir de l'argent, toute la conception plus symbolique et sentimentale qu'elle avait de l'anglais pourrait passer à la trappe. Son goût pour l'argent pouvait très vite faire virer n'importe quelle relation au cauchemar… non, elle ne voulait pas perdre son unique chance d'être heureuse juste parce que le jeune homme était plein aux as. Elle voulait apprendre à l'aimer pour ce qu'il était, pas pour son compte en banque. Sa main qui avait caressé le cuir se retira assez vivement à cette idée et c'est ainsi qu'elle se réveilla un peu à la réponse qu'il lui fit.

Un grand sourire amusé flotta sur ses lèvres alors qu'elle arquait un sourcil d'un façon tout à fait prétentieuse. "Monsieur a déjà des prétendantes… avoue que ça t'aurais excité de voir deux femmes se battre pour toi !" Certes, Sydney ne connaissait pas encore l'Epsilon sur le bout des doigts, elle ne demandait d'ailleurs pas mieux… mais elle était une femme avant tout. Il était bel homme, logique qu'il ait déjà quelqu'un dans sa vie. Puis riche, forcément, ça aide aussi. L'argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue trèèès largement. La miss Khelos haussa les épaules et regarda un moment les yeux de son frangin, qui alternaient entre la route, le compteur et le levier de vitesse… Elle se pencha un peu plus sur son siège pour s'approcher de son oreille. "Eh… vas-y, mets la gomme, je sais que t'en as envie…" Avoir une voiture pareille et ne pas en profiter à loisir… les hommes et leur voiture, elle en savait quelque chose. Puis elle adorait les sensations fortes, surtout en voiture… à condition qu'elle ait confiance dans le chauffeur. Une chance pour Dominic, c'était le cas. Et elle avait faim de cette crème glacée… ils partageaient la gourmandise, en tout cas !

Quoiqu'il en soit, la jolie blonde ne répondit à son interlocuteur dans l'immédiat, elle attendit qu'il commence à accélérer pour secouer la tête. "Je sais juste que c'est le nom d'une gourde dans un des Walt Disney, mais autrement, je n'en connais pas d'autre… c'est ton genre, les bohémiennes ?" Sydney, gentille Sydney… Bien sûr, elle ne disait pas ça méchamment, pas du tout. Mais il fallait la connaître un minimum pour comprendre qu'elle était juste d'un franc parler tel qu'elle balançait à haute voix tout ce qui lui passait par la tête. Après tout, même si elle était du genre à critiquer tout et n'importe quoi, elle n'allait pas se mettre à casser du sucre sur le dos d'une personne qu'elle ne connaissait pas. "Alors racontes-moi tout, qui est cette Esmeralda qui a séduit le cœur de mon british de frère…?" Brrr… rien que l'appeler "frère" lui causait de petits frissons de plaisir, un grand sourire étira ses lèvres à cette idée.