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ZEPPIN
Un petit sniff dans une cabane hantée ?

Aujourd'hui, rien de prévu. Je suis chez moi, dans mon grand lit à fixer le plafond tout en chassant mes mauvais démons de ma tête. Je le vois, je revois ces maudites images. Ces images qui me hantent jour & nuit. Je mauvais ce jour, cet accident, cette arme de service. Je maudit ma mère d'avoir été en repos, je maudit ces ambulanciers qui n'ont pas su le sauver. Putain ! Je suis allongé en grimaçant, fumant un énième pétard dans la plus stricte intimité de ma chambre. Mon père Danny, est encore absent alors que ma mère est partie à une réunion. Ouai mon cul, elle en a tous les jours des réunions en ce moment ! Mon esprit me torture, je me torture moi même mais quelle agréable jouissance de m'apaiser en fumant ce précieux sésame. Puis un appel, Zeppelin. Ma soeur, ma moitié. Et si je ne la considèrais pas comme ma soeur, je l'aurais sûrement épousé. J'en ricane de ma connerie mais reviens subitement à la réalité en lui parlant. Elle panique, elle me dit de partir. Qu'ils sont là, il faut fuir. Merde, elle a encore craqué. La dope, toujours cette dope qui nous rend dingue et qui nous fera finir dans un caniveau mais une dope qui nous soulage tellement que la tentation est difficile à vaincre. Je maudit celui qui à inventé tout ça, tous ces merdes dont on ne peux désormais plus se passer. L'alcool, la drogue. Quelle vie à la con !

Je me précipite alors vers cet endroit où j'ai l'habitude de m'isoler avec elle lorsque nous sommes complètement raide. La cabane, la nôtre. Celle qui nous paraît si petite lorsque nos corps se collent l'un contre l'autre dans l'euphorie de nos addictions. Mais, y sera t-elle ? J'en sais rien. Il pleut et je suis là, à courir jusqu'au petit batîment. Il y a cette silhouette devant moi, une fille. Zeppelin ? Je crie alors, est-ce que c'est elle ? Je crie encore mais elle ne réponds pas. Elle s'enfuie, elle prend peur et disparaît dans cette cabane. J'accélère le pas, je galope presque. Me voilà à mon tour dans cette cabane, trempé et grelotant. Je regarde autour de moi, cette cabane est vraiment mal éclairée alors dur de voir ce à quoi je fais face. Mais soudainement, elle apparaît. Elle est là, à cette table. Se soulageant devant mes yeux. Je grimaçe mais finit par ricaner, elle est dingue. Mais elle me rends dingue. Je sors alors à mon tour, un précieux sésame que j'avais eu l'intelligence de rouler un peu plus tôt. Je l'allume sans difficulté puis recrache ma lourde fumée en m'approchant d'elle. Recroquevillée dans un coin sombre de la cabane, elle semble apeurée, effrayée et instinctivement je l'entoure de mes bras. Retirant ma veste pour aller lui couvrir ses fines épaules, trempées elles aussi. « Je suis là.. t'inquiète Zeppe.. je suis là » lui glissais-je en me laissant glisser à ses côtés. Tirant de longues bouffées avant d'appuyer ma tête contre le mur, fixant le plafond dans la pénombre.

J'affiche moi aussi un sourire, un sourire typique du mec complètement défoncé. J'ai le regard vide et je fixe le plafond sans trop savoir pourquoi. Il est flou, et il tourne. Elle est bizarre cette cabane non ? Grimaçant, je me mets à ricaner alors que mon bras reste autour des épaules de la blonde. Et je me perds dans mes pensées. Ma tête basculant lourdement en arrière alors que mon frère est là, devant moi en train de rire aux éclats - comme avant. Puis je vois ma mère, et mon père. Non, eux je veux pas les voir. Ca gache tout. Laissez moi donc voir mon frère, mon Calvin. Cela me paraît quasi réel, comme si je pouvais le toucher du bout des doigts. Et à côté de moi, cette fille. Cette soeur de substitution que j'ai gagné en intégrant Berkeley. Ce n'est pas une Oméga mais nous nous ressemblons en beaucoups de points. Et puis nos addictions nous rapprochent plus que l'on ne peux le croire.