Elzbieta avait, pour une fois, regardé la météo pour le lendemain. Voyant qu’il allait faire beau, et chaud pour San Francisco, elle avait décidé d’aller à la plage. Notre jeune femme est une adepte des sous vêtements, elle adore s’en acheter des nouveaux, et en avoir plein le tiroir. C’est surement pour cela qu’elle adore tout autant les maillots de bain. Elle devait en avoir pour le moment, au moins trois. Ce qui est tout de même beaucoup, étant donné que normalement un seul suffit amplement. Mais apparemment pas pour la chère Elzbieta. Elle n’avait rien de prévu pour sa journée, elle était donc sortie faire des courses. Elle voulait s’acheter un nouveau maillot. Comme à son habitude, elle se rendit dans le même : Victoria’s Secret. Ce magasin était le sien. Elle n’achetait ses sous vêtements qu’ici, et de même pour les maillots de bain. On la connaissait bien là-bas. Les vendeuses connaissaient ses goûts et pouvaient donc la renseigner du mieux qu’elles le pouvaient. Mais lorsqu’elle venait ici, il n’y avait pas que les achats, il y avait aussi ces petites discussions avec les vendeuses. Elles étaient devenues ses amies, ce qui fait du bien : venir pour acheter mais en même temps parler. A peine entrée dans le magasin, elles vinrent toute la saluer. Heureusement, il n’y avait pas d’autres clients dans la boutique. L’achat allait devoir attendre, pour le moment, elles se posèrent et discutèrent. La jeune femme leur raconta son voyage en Scandinavie en détail. Après tout, du moment qu’il n’y avait pas de clients, elles avaient tout leur temps. Une fois qu’elles finirent de discuter, elles cherchèrent de quoi habiller Elzbieta pour le lendemain. Bien entendu, Elz leur fit part de son nouveau piercing qu’elle s’était fait, il y a de cela quelques jours. Elle aurait surement du se taire, elle se retrouva obligée à leur montrer son sein droit, dans une des cabines d’essayage. Après cette petite pause, elles se remirent à la recherche. Elzbieta souhaitait un maillot bleu. Elle en trouva un, bien vite. Un simple. Mais un maillot qui mettait sa poitrine en valeur, ainsi que tout son corps d’ailleurs. Ce bleu allait parfaitement avec son bronzage qu’elle avait réussi à faire en Suède. Elle allait partir, s’achetant que ça, mais ses amies l’obligèrent à en prendre un autre. Un violet raison, dont le haut s’attachait devant, au milieu. Un joli petit nœud, et le charme était là. Les hommes n’attendront plus qu’à défaire ce mince nœud, très facile à retirer. Quoique… lorsqu’il s’agit de détacher un sous vêtements, les hommes sont très forts. Elz hésita à prendre ce maillot, car le bas était en fait un string. Mais les vendeuses réussirent à la convaincre. Alors qu’elle était venue ici dans le seul but d’acheter, un seul et unique maillot de bain, elle en ressortit avec deux maillots de bain, ainsi que trois ensembles de sous vêtements. Décidemment cette jeune femme ne peut réellement pas s’en empêcher. Obligée d’en acheter, au moins tous les mois. Et pour vous dire, dans son tiroir, vous en avez pour tous les goûts. Toutes les couleurs, formes, motifs, il y a de tout. Si elle le voulait, elle pourrait en faire une boutique, sans exagération. Cette fois-ci, elle n’alla pas prendre un café avec ses amies, elles avaient trop de boulot, quant à Elz elle devait se reposer de ses très petites heures de sommeil, si elle ne voulait pas s’endormir sur la plage, le lendemain. Elle se coucha à vingt heures pour se réveiller à huit heures le lendemain matin. Voilà ce qu’on appelle une bonne nuit de sommeil. Elle pétait la forme, elle ne sentait aucune fatigue en elle. Prête pour aller à la plage, mais tout d’abord elle alla se doucher. Puis enfin, elle s’habilla d’une petite robe légère, et mit des tongues. Alors qu’elle allait ressortir, elle remarqua au dernier moment qu’elle allait oublier son maillot de bain, quelle conne. Elle chercha pendant quelques minutes le sac du magasin avec ses deux maillots, et enfin de compte lorsqu’elle le retrouva, elle n’eut pas le courage d’en choisir un et de le mettre. Elle prit complètement le sac. Elle allait bien voir à la plage lequel elle mettra. En voiture, le trajet lui prenait environ quarante minutes. Elle arriva donc vers les onze heures, heure tapante, mais tant pis. Elle se trouva un petit coin tranquille, ce qui était rare ici. Trop de monde. A croire qu’ils avaient tous regardé la météo. Tant pis. Une fois son tapis de plage installé, elle s’y posa et commença à lire, prenant le soleil dans le dos, bien qu’elle soit toujours habillée. Quelle flemmarde. Cinquante minutes plus tard, elle alla se trouver un petit sandwich, ainsi qu’une glace. Voilà ce qu’allait être son repas. Alors qu’elle revenait là où elle était posée, elle vit qu’une personne s’était installée près d’elle. Putain, font chier eux, peuvent pas aller plus loin ? Peu importe qui que ce soit. Elle ne voulait pas que quelqu’un se pose aussi près d’elle, elle voulait être tranquille. Elle sortit ses lunettes de soleil, et regarda devant elle. Jusqu’à ce qu’elle entende quelqu’un lui parler. Cette voix. Cet accent. Non. Il ne pouvait pas être là, à San Francisco, qui plus est, à côté d’elle en ce moment. Il devait être au Mexique. Elle tourna le visage, et là. Ce fut les gros yeux. Elle retira ses lunettes de soleil qu’elle venait à peine de mettre. « Je rêve… » Du moins, elle préférait rêver plutôt qu’admettre qu’il s’agissait bien de lui. Elle savait que c’était lui. Ce genre de personne ça ne s’oublie pas. Ni cet accent, et encore moins ce corps. Il venait de sortir de l’eau. Pourquoi ? Non, mais sérieusement pourquoi ? Pourquoi devaient-ils se revoir maintenant ? Sur une plage. Là où ils avaient passé le plus clair de leur temps ensembles. Pourquoi devait-il lui avoir parlé juste après s’être baigné. Ce corps, ces muscles, certes, il avait changé, mais il en était devenu encore plus beau, plus musclé, plus sexy. Il n’aurait jamais du se mettre là. Elle n’aurait jamais du venir à la plage. Trop de souvenirs d’un coup. De très bons souvenirs. Rho, et puis de toute façon, ce n’est pas si grave, après les vacances il retournera chez lui, ce qui veut dire : au Mexique. C’est ça. Tu n’as pas d’inquiétude à te faire Elzbieta. Elle savait que c’était lui, et pourtant, elle voulait qu’il confirme. Ou plutôt qu’il la rassure. « Diego ? » Elle n’avait pas peur. Elle ne savait tout simplement pas comment réagir. Et puis, qu’est ce qu’il lui avait dit tout à l’heure ? Elle n’avait pas entendu. Son regard ne se détacha pas du sien. Ca faisait quatre ans, et pourtant en le revoyant, elle eut l’impression que ça ne faisait que quelques mois, seulement. Son regard défila sur tout son corps, elle se surprit à se mordiller la lèvre… Ouais non mais là, ce n’était pas possible. Il était vraiment devenu parfait, du moins son corps. A l’époque, ce n’était qu’un adolescent. Maintenant, il devait avoir vingt ans. Le même âge qu’elle, lors de leurs rencontres. Et puis, se souvenait-il d’elle, lui ? Apparemment oui !

Un amour sans promesses, sans projets d’avenir. Voilà ce qui liait Diego et Elzbieta. Un amour de deux semaines. Pas de promesses, pas de prises de tête sur ce qui allait pouvoir arriver à leur relation. Rien. Ils profitaient de l’instant présent, et c’est ça qui rendait leur amour magique, leur relation parfaite. Comment expliquer ? C’est tellement mieux ainsi, ne pas faire de projets, qui on le sait tous, ne voient jamais le bout du nez. Pas de promesses. Pendant ces vacances, il n’y avait eu qu’eux, et rien qu’eux deux. Pour Elzbieta, il n’y avait eu plus aucuns mecs, et de même pour Diego, du moins c’est ce qu’il laissait paraitre. La jalousie n’avait pas lieu d’être. Pas besoin d’essayer de rendre les choses magiques, tout était déjà parfait : l’endroit, leur relation, les petits mots doux qu’ils se disaient, tout. On pourrait presque en faire un roman romantique, mais ça serait bien trop difficile à décrire. Il n’y a réellement qu’eux deux pour comprendre ce qui s’est passé entre eux. Puis après tout, pourquoi essayer de décrire ? Tout cela ne faisait partie que du passé. Un passé parfait. Une petite idylle de deux semaines. Il avait fallu passer à la dure réalité, et se séparer. Ils avaient peut-être pensé que ça serait simple, mais pas du tout. De son côté, Elzbieta eut du mal à l’oublier, ne faisant que penser à ces vacances. A cet adolescent qui lui en avait fait voir de toutes les couleurs. Oui, cet adolescent ! Ils avaient quatre ans de différences, mais ça ne les avaient pas autant déranger que ça. Du moins… c’est ce qu’ils laissaient voir. Mais au fond, Elzbieta avait peur du regard des autres. Que penserait les gens autour s’ils apprenaient qu’une jeune femme comme elle de vingt ans était avec un ado de seize ans. Malgré son amour pour lui, elle n’arrivait pas à se défaire de cette horrible pensée. Il avait donc été plus sage de tout oublier, du moins tenté. Rien ne s’était passé. Tout ceci n’était qu’un rêve. Elle n’avait pas aimé ce jeune garçon. A sa rentrée au bercail, elle n’en avait parlé à personne, même pas Dylan, à qui elle disait normalement tout. Ces vacances, elle les avait réellement gardé rien que pour elle. Elle avait réussi à passer à autre chose. Ca faisait maintenant quatre ans. Quatre ans. C’est long quatre ans. Quatre longues années sans avoir de ses nouvelles. Quatre années où il s’en est passé des choses. Il est vrai qu’elle aurait souhaité le revoir, et lui parler. Pas spécialement pour recommencer ce qu’ils avaient vécut, mais tout simplement lui parler. Ce mec la faisait craquer. Elle était tellement bien en sa présence. Il lui était facile de parler avec lui. Elle espérait tellement le revoir, mais en même temps… le revoir la submergerait de tellement de questions, et d’autres choses. Comment réagirait-elle ? Enfin bon, pourquoi se poser toutes ces questions, elle savait qu’elle ne le reverrait plus jamais. Et elle parlait trop vite. Elle ne pensait tellement pas le revoir. Elle s’était imaginée leurs retrouvailles, elle se voyait lui sauter dans les bras et l’embrasser. Ressentir son corps contre le sien. Ca ne se passa pas du tout comme ça. Lorsqu’elle le vit, ce fut comme voir un fantôme. Elle ne voulait pas y croire. Elle avait l’impression de vivre un autre rêve. Elle n’avait peut-être pas changé, mais lui si. Ce qui est tout à fait normal, entre seize ans et vingt ans. Il était devenu un homme. Et c’est bien ce qui lui faisait peur. Peur de retomber dans ses bras. Peur de souffrir par la suite. Quatre années se sont écoulées, et les deux ont changés. Elzbieta ne savait pas comment être avec lui. Elle n’arrivait toujours pas à y croire. « Tu n'as vraiment pas changé. » Entendre de nouveau sa voix lui fit perdre les pédales. Elle sentit son cœur se mettre à battre à toute chamade. C’est comme retrouver quelqu’un que l’on avait perdu. Comme si elle avait prié de le revoir, et qu’on lui avait fait ce cadeau. Ce merveilleux cadeau qui n’était autre que le beau Diego. Elle sentit ses joues rougirent. En disant cela, il faisait comprendre qu’il la trouvait toujours aussi jolie, charmante, mignonne, non ? Du moins, c’est ainsi qu’elle comprenait ces paroles. Elle ne put s’empêcher de rougir. Il ne l’avait pas oublié. « Et toi… tu as énormément changé… Un vrai homme. » Elle osa un petit regard furtif sur cet ancien amour. Si seulement elle s’était imaginée le revoir, ici. Sur une plage. A croire qu’ils étaient faits pour passer du temps ensemble au bord de la mer. Une vague d’anciens sentiments la submergea, tout comme des envies. D’innombrables envies. Elle n’avait aucuns soucis à se faire vis-à-vis de leur âge, maintenant. Vingt ans et vingt-quatre, ce n’est tellement pas choquant. Et pourtant, il y a toujours le même écart d’âge. S’ils le voulaient, ils pouvaient se montrer au grand jour maintenant, et vivre un éternel amour. A cet instant présent, c’est ce que souhaitait Elz. Elle voulait retrouver cet homme, et elle ne comptait pas le lâcher. Seulement, lorsqu’elle se dit qu’il ne devait être ici que pour des vacances, tout s’effondra. S’ils retrouvaient leur ancienne relation, ça serait pour un même laps de temps, un temps déterminé. C’était peut-être mieux ainsi. La vie veut peut-être leur dire que malgré leur attirance réciproque, une histoire entre eux est strictement impossible. Peu importe. Elzbieta voulait encore goûter à cet amour avec lui. Diego et elle. Rien qu’eux. « Oui c'est bien moi. Content de te revoir Elz.» Cette fois-ci, elle se voyait lui sauter au cou, se remettre dans ses bras. Sentir ce corps, ressentir son odeur. Sentir ses lèvres sur les siennes. Hop hop. Pas trop vite. « De même, je ne pensais pas te revoir. » Autant dire la vérité, hein. Puis, elle savait qu’il en était de même pour lui. Tous les deux s’étaient imaginés un futur sans l’un et l’autre. Avec ce manque. Ils devaient faire avec. Ils devaient avoir tellement de choses à se dire. Et malgré cela, Elz sentit qu’ils n’allaient pas vraiment parler de ce qui s’est passé durant ces années. Ils allaient tout simplement rattraper le temps qu’ils avaient perdu loin l’un de l’autre. Ce corps… non mais sérieusement. Elle ne pouvait pas y résister. Elle se sentit comme une obsédée à le relooker comme ça, puis elle n’était tellement pas discrète. Peu importe. Elle sentit, à son tour, le regard de Duego sur son corps. Ils auraient très pu se câliner, se toucher un peu, juste pour renouer le contact, comme ils le faisaient auparavant, il était tout de même trop tôt pour ce genre de tendresses. Mais, ô dieu, qu’est ce qu’elle avait envie d’avoir ses mains sur ce torse, ainsi que lui déposer de nombreux baisers. Elle avait envie de sentir les mains du beau, sur son corps à elle. Elle ressentait du désir. Elle ne contrôlait plus aucunes de ses envies, désirs. Elle se mit à fantasmer. « Tu es au courant qu'ici nous n'acceptons que les jeunes filles en bikini? » Elle le reconnaissait bien là. Déjà à l’époque il était comme ça, avec cet humour là. A dire ce qu’il veut, sans vraiment le dire. En gros, il souhaitait la voir elle en bikini. Elle le comprit très bien, et ça la fit rire. Alors qu’il était debout, elle se leva à son tour. Il avait grandit. Il était plus grand qu’elle, et ça lui faisait plaisir. Elle, qui avait du mal à trouver un homme plus grand. E, même temps, lorsqu’on est une fille d’un mètre quatre-vingt… Elle prit son sac de Victoria’s Secret, et le donna à Diego. « Justement ! J’ai ces deux maillots, seulement je ne sais pas lequel choisir, alors je me réfère à tes très bons goûts. Tu veux voir lequel sur mon corps ? » Elle lui dit cela avec un petit sourire. Et en attendant sa réponse, elle regarda autour. Pas de cabines pour se changer, ou alors elles étaient trop loin. Tant pis, elle allait se changer comme ça. Elle trouvera bien une solution, et puis, le Mexicain était là pour cacher son corps, au pire. Elle reposa par la suite son regard sur le corps de Diego… elle n’arrivait pas à s’y faire. Ce corps était tellement parfait. Il était tellement beau. Elle n’attendait, maintenant, qu’une seule chose : qu’il la prenne dans ses bras. En aucun cas, ça serait elle qui ferait le premier pas. Alors que son regard se stoppa au niveau du bas ventre de son ami, elle se mordilla la lèvre inférieur : oh god !