Le gros plus de San Fransisco, et donc de Berkeley, par rapport à Paris ou Oxford; c'était assez bête dit comme ça mais c'était la plage. Paris est une ville magnifique, j'aimais bien Oxford; mais aucune de ses deux villes ne me faisaient oublier qu'un instant ma ville natale, Cannes. San Fransisco et sa plage de sable fin me faisaient penser à mon ancienne vie à Cannes et ca me faisait du bien de temps en temps. On dit souvent que lorsqu'on ne sait opas où l'on va, il faut au moins savoir d'où l'on vient. C'est pour cela que je venais parfois à la plage, seul, histoire de me ressourcer. Je m'installais, lunettes de soleil sur le nez, le soleil frappant sur mon corps et j'attendais que quelque chose se passe. Pas en me disant que quelque chose se passerait, mais en me disant que si quelque chose devait arrive, ca arriverait. C'était débile comme réflexion mais c'était mon petit rituel désormais. C'est donc avec mon bermuda blanc et mon t-shirt bleu, ainsi que mes Ray-Ban devant les yeux que j'arrivais sur la plage, ma serviette à la main. Je n'avais jamais vraiment aimé le sable. Je le trouvais grossier, énervant à s'insinuer partout. Le reste de la plage n'était que douceur, que beauté. Toute cette eau qui s'étendait à perte de vue, ce début de coucher de soleil juste pour mon arrivée. Et cette demoiselle qui était en train de se baigner. Elle me disait quelque chose. Lorsqu'elle se retourna et me vit, j'eus un blocage un instant. Je crus pendant quelques centièmes de seconde que c'était ma soeur. Non. Elle était plus grande, et ses cheveux étaient plus longs. Non, c'était cette fille, qui travaillait à la cafétéria. La première fois que je l'avais vu, je m'étais dit que c'était un beau gâchis qu'une demoiselle ayant un physique de mannequin travaille à la cafétéria. Il fallait aussi avouer que je l'avais bien dragué lorsqu'elle était sorti de l'université et que moi j'avais terminé les cours. Mais elle me semblait ne pas être femme à être si facile à convaincre qu'avec un beau sourire. Cette fille était une déesse, une reine. Elle méritait mieux que travail minable dans une université californienne, aussi prestigieuse soit elle. En la voyant, je tentais tant bien que mal de dissimuler un sourire en coin. Elle savait comme moi qu'on jouerait au jeu du chat et de la souris, et qu'à la fin, je l'attraperais. Pour notre plus grand plaisir. Il n'existe aucun jeu plus beau que celui de la séduction. J'étais devenu un expert avec le temps. Je regardais du coin de l'oeil la demoiselle. Elle n'avait apparemment pas envie de ma laisser avoir le premier mot, parce que quelques secondes après que nos regards se soient croisés, c'est son haut de bikini qui rejoint le sable fin, juste à côté de mes pieds, accompagné d'un Oups clamant une innocence factice. La plage était quasiment déserte, j'étais donc le seul à pouvoir admirer ses courbes parfaites et cette poitrine qu'elle tentait de dissimuler avec son bras. Je me tournais complètement vers elle, j'étais maintenant droit dans son champ de vision. Tout en ramassant ce haut de bikini censé jusque là cacher la poitrine de la demoiselle, je lui montrais avec un sourire aguicheur. J'imagine que c'est à vous mademoiselle. Vous allez être obligé de venir me le réclamer en main propre. Come on girl ! dis je avec un clin d'oeil.