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each betrayal begins with trust ❦ CAM²

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MessageSujet: each betrayal begins with trust ❦ CAM² each betrayal begins with trust ❦ CAM² EmptySam 2 Juil - 0:31


each betrayal begins with trust






    demain, dès l'aube...

    Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
    Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
    J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
    Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

    Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
    Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
    Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
    Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

    Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
    Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
    Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
    Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. CAM²



L'amitié est sans aucun doute une des choses les plus curieuses au monde. Elle peut naître des choses les plus insignifiantes pour devenir essentielle à notre vie et notre bonne humeur. C'était déjà arrivé plusieurs fois à Camille, qui avait ainsi tissé quelques-unes de ses plus belles relations. Son amitié avec Cameron n'était qu'un des nombreux exemples, mais il demeurait à ce jour sans doute un des meilleurs. Lorsque le jeune homme était arrivé à Berkeley, fraîchement débarqué de la Sorbonne, il n'eut besoin d'échanger seulement quelques mots avec Cameron pour déjà s'entendre à merveille. Non seulement les deux jeunes hommes étaient confrères, mais, chose peut-être surprenante surtout compte tenu de leur âge, ce qui les avait rapproché avant tout était leurs prénoms, ou plutôt, le diminutif qu'ils partageaient. Les deux Cam eurent tôt fait de se rapprocher pour se lier d'une amitié comme on n'en trouvait que rarement. À leur duo d'inséparables s'était rapidement ajouté Nathaniel, lui aussi Alpha et tout aussi complice. Les trois jeunes hommes étaient pourtant bien différents, Cameron d'ailleurs plus que les deux autres qui partageaient bien plus de points communs, mais ils se complétaient apparemment à merveille et c'était ce qui avait contribué à consolider leur amitié devenue légendaire au sein de la confrérie, et même du campus. Nathaniel et les deux Cam n'avaient plus à prouver leur attachement mutuel, sans pour autant recourir à des débordements d'affection. Le plus souvent, c'était autour d'une bière et d'un match de foot ou d'un film de Megan Fox que les moments d'amitié les plus forts se déroulaient, mais cela avait toujours bien fonctionné et aucun des trois amis ne voyait pourquoi il faudrait changer. Oui, ils formaient une belle bande, tous les trois.

Mais si la relation entre Camille et Nathaniel, qui se ressemblaient énormément, n'était même pas susceptible d'être secouée par un quelconque différend et paraissait tout à fait naturelle aux yeux de tout un chacun, celle qui liait les deux Cam semblait bien plus surprenante. Les deux confrères étaient tous deux relégués au rang d'intellectuels, mais leurs caractères différaient sur tant d'autres points qu'on aurait cru à bien plus d'inconstance et de raisons de se disputer. Mais il n'en fut jamais rien, au contraire, Cameron était un des seuls amis que Camille s'était faits dès son arrivée à Berkeley qui comptait encore parmi son cercle de proches. Il fallait dire que Dupenher n'avait pas eu énormément de chance du côté de l'amitié, depuis son retour en Californie. Déçu par le silence radio d'une grande majorité de ses proches suite à la mort de Claire, sa petite soeur, Camille s'était rapidement laissé emporter par l'amertume et la rancoeur, se brouillant ainsi avec bon nombre de ceux qui avaient compté plus que tout à ses yeux l'année passée. Seuls deux de ses meilleurs amis avaient gardé le contact de manière certes plus éloignée qu'avant, mais toutefois assez régulière. Il s'agissait de Sterling, et Cameron. À la différence de Sterling, qui se faisait plus discret mais témoignait cependant de sa présence pour Camille comme il l'avait toujours fait, depuis leur rencontre qui remontait à bien des années auparavant, Cameron avait tout fait pour maintenir sa place de meilleur ami numéro un auprès de Camille. Il lui avait non seulement fourni une oreille attentive, mais avait aussi tout fait pour remonter le moral à son acolyte, même s'il savait que pendant un long moment, ce serait peine perdue. Ce n'était pas pour autant que Cameron avait baissé les bras ne serait-ce qu'une seconde, et le résultat de ses efforts était bien présent, même si ce n'était pas forcément sous la forme qu'on aurait attendue: leur amitié ressortait plus solide que jamais de cette sombre période, à la différence d'autres relations autrefois tout aussi importantes, comme celle que Camille entretenait avec Aymeric depuis le début de ses études universitaires, ou avec Evan, sa correspondante lors de l'échange, qui désormais ne lui adressait plus la parole. Chacune de ces pertes avait été douloureuse pour Camille, mais étonnamment, le jeune home autrefois si battant et déterminé n'avait pas cherché à tout réparer comme il l'aurait fait autrefois. Camille avait bien changé, et tout le monde s'en était rendu compte.

Il semblait toutefois que la relation entre les deux Cam serait bientôt mise à mal. De manière assez ironique, c'était causé par une ressemblance entre les deux jeunes homes. Un point commun que Cameron avait apparemment toujours connu, mais qu'il s'était bien gardé de communiquer à Camille. Il ne s'agissait pas d'une tâche de naissance qu'ils posséderaient tous deux sur la fesse gauche. Non, il s'agissait précisément de ce qui avait causé la destruction d'une bonne partie des relations de Camille au cours des derniers mois. Un sentiment d'injustice et de rancoeur s'était immiscé en Camille lorsqu'il avait fait cette découverte sidérante. Cameron, lui aussi, avait perdu un être cher. Et comme si la ressemblance n'était pas assez grande ainsi, il s'agissait de surcroît de sa petite soeur. Si Camille en avait entendu plus, sa colère n'aurait fait qu'augmenter, car il ignorait pour le moment que même les circonstances de la mort des deux soeurs étaient rigoureusement les mêmes – à la différence près que Cameron avait vu sa soeur mourir, alors que Camille avait passé des jours au chevet d'une Claire qui sombrait dans un coma dont elle ne se réveillerait plus jamais. Repenser à ces quelques jours cauchemardesques ne fit qu'augmenter la rage de Camille, et il sentit une colère grandissante à l'égard de son meilleur ami enfler en lui. Comment avait-il pu lui cacher une chose pareil? Après tout ce que Camille lui avait confié, après tout ce qu'il avait dit sur la tristesse qu'avait suscitée la mort de Claire, après toute la sincérité et la confiance dont il avait fait preuve, il aurait cru que Cameron aurait fait pareil. Camille ne comprenait pas pourquoi ce n'était pas le cas. Comment Cameron avait-il pu être hypocrite au point de lui cacher quelque chose d'aussi énorme, quelque chose qu'on ne pouvait décemment pas passer sous silence lorsqu'on savait que son meilleur ami avait vécu rigoureusement la même chose? Camille considérait cela comme bien plus qu'un mensonge ou qu'un coup bas, à ses yeux, c'était une trahison. Une trahison comme il en avait rarement vécues, et qui l'avait blessé bien plus qu'on aurait pu le croire – surtout venant de Cameron, qui n'avait encore jamais fait quelque chose de la sorte à Camille. C'était sans doute cela qui créait tant d'incompréhension chez Camille, car ce n'était pas comme s'il avait l'habitude des coups bas venant de son meilleur ami. Au contraire, la confiance absolue qu'il lui avait toujours accordée avait toujours parue justifiée – jusqu'à aujourd'hui.

Camille avait fait cette découverte en surprenant accidentellement une conversation entre Cameron et Rowan, une thêta qu'il ne connaissait que de vue, car ils avaient quelques amis en commun. Ce midi-là, les deux Cam avaient mangé ensemble, après que le français ait reproché à son meilleur ami, sur un ton aussi blasé qu'amusé, d'être en retard – comme toujours. C'était sans doute un des seuls défauts chez Cameron qui avaient bien pu déranger Camille, mais même à ça, il était parvenu à s'habituer. Sans doute la ponctualité n'était-elle pas la seule chose qui manquait à Cameron, car, lorsqu'il avait quitté son ami à la fin du repas, il avait oublié son portefeuille et son portable sur la table. Camille avait tenté d'appeler son ami mais celui-ci avait déjà disparu de l'établissement et était désormais impossible à contacter, étant donné qu'il n'avait plus de téléphone. S'ensuivit une course poursuite au résultat quasi miraculé entre les deux Cam, car ce fut par le plus grand des hasards que Camille retrouva son ami à quelques centaines de mètres. Il avait d'abord voulu le rejoindre, mais s'était interrompu en le voyant parler à Rowan. Quelques bribes de conversation l'avaient dissuadé de dire quoi que ce soit à Cameron, et même de lui rendre ses effets. La première phrase de Cam n'avait déjà pas été des plus agréables, mais Camille, bien que peu adepte du vocabulaire de son ami, n'était pas trop surpris d'entendre le jeune homme traiter Rowan de salope – c'était sans raison apparente, mais Camille devinait qu'il devait bien en avoir une. Cependant, celle-ci était à des milliers de lieues de ce qu'il aurait pu croire. C'était l'évocation de la mort de cette soeur dont Camille ignorait jusqu'à l'existence qui l'avait tétanisé, avant de le pousser à s'en aller.

Quelques heures s'étaient écoulées depuis, et Camille ne parvenait pas à penser entre chose, partagé entre tous les sentiments que lui inspiraient la conversation qu'il avait surprise entre Cameron et Rowan – si l'on pouvait appeler ça une conversation. Allant de l'horreur à l'incrédulité, en passant par la rage et la rancune, ainsi qu'une déception virulente, Camille se sentait torturé par ces quelques phrases qui tournaient en boucle dans son esprit. N'y tenant plus, le jeune homme décida d'aller demander des explications à Cameron, bien qu'il ne fût même pas sûr de vouloir les entendre. Au pire, il pourrait prendre le portefeuille et le portable pour justifier sa visite. Camille ne mit que quelques secondes à rejoindre la porte des quartiers de Cameron, qui partageait la même résidence que lui. Camille frappa, mais n'attendit pas de réponse pour entrer. Heureusement, Calypso, la colocataire de Cameron n'était pas là, mais Camille avait le sentiment que de toute façon, ça n'aurait pas changé grand-chose – il sentait déjà un débordement de colère se former en lui alors qu'il voyait la tête surprise mais bien vite souriante de Cameron se lever vers lui. Sans esquisser le moindre sourire en retour à celui de son ami, Camille lança les objets de Cameron sur le lit de celui-ci, ajoutant d'une voix plus froide qu'à l'accoutumée: « T'as oublié ça, tout à l'heure. » Un petit silence s'ensuivit, et Camille ferma la porte derrière lui, sans pour autant s'approcher de Cameron. Il se savait incapable de quitter la pièce tant qu'il n'aurait pas eu d'explication convenable, mais ne parvenait pas à esquisser un mouvement pour rejoindre Cameron. Pendant quelques instants bercés par un silence de plomb, Camille jaugea froidement Cameron du regard. Puis, n'y tenant plus, il explosa : « T'es vraiment un putain d'enfoiré. Et encore, je mesure mes mots. Comment t'as pu me cacher ça ? Putain, Cam, mais tu t'es vraiment foutu de ma gueule ! » Au fur et à mesure qu'il parlait, Camille avait haussé la voix, et lorsqu'il s'interrompit, sa respiration s'était nettement accélérée et il tremblait de colère. « J'aurais jamais imaginé que toi, tu puisses me faire ça. J'ai même pas de mots pour décrire ce que tu m'inspires, là. PUTAIN ! » Puis, tout à coup, incapable de dire quoi que ce soit d'autre, Camille se tut, tremblant de plus belle, fusillant Cameron du regard en attendant une réponse. Elle avait intérêt à être bonne, sinon, il ne pourrait plus se contrôler.

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MessageSujet: Re: each betrayal begins with trust ❦ CAM² each betrayal begins with trust ❦ CAM² EmptySam 2 Juil - 19:16

    each betrayal begins with trust ❦ CAM² Tumblr_l9oupkZnJR1qze5g2o1_500
    “Il y a un monde ailleurs; ailleurs; ce voyage paraît-il; peut se faire immobile; je connais des diagonales; qui transpercent des coeurs; puisqu'on a pris le temps; on tiendra la distance; puisqu'il y a des trains; on prendra notre chance; ce monde derrière le monde; peut-être existe-t-il; immobile; c'est sûr; il y a un monde ailleurs ” JEAN LOUIS AUBERT




Un coup droit donné dans mon pushing ball, puis un coup gauche, s’accompagnant dans autre coup droit, je déversais ma haine et ma colère depuis maintenant vingt bonnes minutes sur ce pauvre tas de sable suspendu dans ma chambre. Les poings serrés, le visage renfrogné, je prenais un malin plaisir à torturer ce sac, m’imaginant qu’il s’agissait de celle qui ne cessait de vouloir détruire ma vie, Rowan. Taper dans ce truc m’empêchait de penser, m’empêchait d’aller la frapper elle, m’empêchait de péter un plomb. La revoir venait de raviver tellement de mauvais souvenirs qu’il fallait que je m’en débarrasse au plus vite. La confrontation avec celle qui fut autrefois une de mes meilleures amies voir même la femme de ma vie ne fut pas une mince affaire. Des injures, des cris, des mesquineries et je ressortais de cet entretien complètement abattu, lessivé, comme je ne l’avais pas été depuis longtemps. Probablement depuis la mort de Dana. Rowan m’avait ramené une réalité en pleine gueule, réalité que mon subconscient s’efforçait de dissimuler à mon intellect. Perdre un être cher n’était jamais chose facile, mais perdre un être cher par sa faute, c’était carrément de la torture. En rejetant la faute sur Rowan, je m’enfermais dans une vérité qui me satisfaisait qui mais n’était pas la bonne réalité. Comme un gosse qui préfère croire que le beau chevalier triomphera toujours du méchant dragon, il m’était vital de penser que je n’y étais pour rien dans la mort de Dana, ma cadette de cinq ans. La vérité fait peur à voir, nous la fuyions, parce qu’elle pourrait bousculer notre petit confort personnel, notre équilibre si précaire sur lequel nous nous construisons. Mais tout ça n’est que mensonges et diversions. Pour mieux vivre. Mais ça veut dire quoi, mieux vivre ? Vit-on réellement mieux quand nous préférons croire tout ce qui nous éloigne de la réalité ? J’étais comme un enfant qui refusait d’admettre que le père noël n’existe pas. Je refusais d’admettre que la mort de ma sœur puisse avoir été de ma faute. Après tout, ce soir-là, c’était moi qui avait eu les deux mains sur le volant, moi qui avait pris la responsabilité de conduire, moi qui n’avait plus su gérer la voiture, pas Rowan. Mais ça semblait si facile de rejeter toute la faute sur la jolie blonde. Elle semblait être le bouc émissaire parfait. Pour mon petit bonheur personnel, je préférais écarter celle que j’aimais, mais tout ça n’était qu’une énorme mascarade que je me forçais à couvrir. Sans elle, la vie me semblait aussi fade que l’horrible fenouil qu’on me forçait à manger quand j’étais petit. Mes nuits étaient tristes, froides, la chaleur de son corps ne me réchauffait plus, mon cœur semblait vide, comme atrophié et j’étais trop débile, rancunier et fier pour m’en rendre compte. Elle fut mon premier amour et sera sans doute le doute. Je m’épuisais à taper et encore taper sur ce pushingball, il fallait que tout ma colère soit extériorisée, de n’importe quelle manière. Si Calypso, ma colocataire s’était trouvée dans les parages, j’aurai probablement tout rejeté sur elle en lui offrant la plus belle des disputes que nous n’avions encore jamais eu mais la jeune femme avait sans doute prédit que quand je rentrerais, une humeur de chien m’habiterait et elle avait fui l’appartement. Tant mieux pour elle, too bad pour moi. L’exercice était nettement moins drôle contre un sac de sable qui ne parlait pas, mais soit, si il me permettait d’être mon souffre douleur, je lui disais amen. La sueur commençant à perler mon front et la chaleur se faisant de plus en plus étouffante, je me décidai à me stopper pour le moment. L’amertume ne m’avait pas quitté mais elle s’imposait moins et n’obstruait moins mes pensées. Une douche, pour me laver de ma colère et de Rowan. Je laissais volontiers l’eau couler sur mon visage, les yeux fermés, j’appréciais les gouttes d’eau s’incrustant dans les moindres de mes pores. Petit moment de moment personnel, mes muscles se décontractaient, mon esprit s’échappait et rien ne pouvait troubler ces précieuses minutes. « Aaaaah bordel de couille ! ». Une injure qui trahissait mon brusque étonnement. L’eau tiède qui coulait sur ma peau quelques secondes plus tôt venait brusquement de se transformer en eau glacée, bien que ma main n’ait actionné le levier d’eau froide. Je maudissais alors Calypso qui avait du rester encore plus longtemps que moi sous la douche. Douce ironie du sort, je m’étais lavé en premier ce matin, le blâme aurait donc en revenir sur ma personne mais cet après-midi, je préférai rejeter la faute sur les autres, tout comme je l’avais fait avec Rowan. Rowan, Rowan, Rowan, elle m’obsédait tandis que mon esprit faisait des pieds et des mains pour l’oublier, la zapper, la rayer de la carte. Tout n’était peut-être pas si facile que cela.

Les poches de mon bermuda complètement vidées, l’appartement et ma chambre retournés, impossible de mettre la main sur ce foutu portable et ce foutu portable. Merde, j’avais du les oublier ce midi, quand j’avais mangé avec Camille. Et bien entendu, il m’était impossible de le joindre puisqu’à l’appartement, nous n’avions pas de téléphone fixe. Je serais bien allé faire un tour dans sa chambre pour voir si il y était, mais une grande flemmingite aigu venait de s’emparer de tout mon être, m’obligeant à m’échouer sur mon lit. Pam, pam, pam, pam, ma balle de tennis s’écrasait contre le sol avant de rebondir dans ma main. Le dos contre le mur, les jambes croisées, je me perdais dans un documentaire sur la seconde guerre mondiale, à même pas dix-sept heures de l’après-midi. Pathétique. Au lieu d’aller trouver Nathaniel ou encore Camille, qui soit dit en passant avait mes affaires, je me cultivais. La blague, Cameron passer une après-midi à faire en regardant des documentaires. Ca devait faire depuis la troisième que ce genre de truc ne m’était pas arrivé. Pam, pam, pam, PAM. Ma balle avait fini par s’écrasée contre le mur en face. Ma confrontation avec mon démon ne cessait de tourner en boucle dans ma tête. Comme un film où ralenti où j’étais le héros par mégarde. Sauf que dans mon film, le héros ne se barre pas avec la princesse. Le héros se retrouve tout seul et c’est la princesse qui se tire. Ou vice et versa. Deux coups frappés à la porte, puis une porte qui s’ouvrait. Je reconnaissais alors immédiatement les pas Camille. Hallellujah, il me ramenait mes affaires sans que j’ai besoin d’aller les chercher. Camille, il était tout simplement un de mes meilleurs amis. Trois ans d’amitié, sans aucunes ombres au tableau.
FLASHBACK ON

« Putaiin Cam tu sais que je te keaph mec, Nathy et toi vous êtes les meilleurs ! ». Deux Cam, un Nathy, une bouteille de vodka et la soirée était déjà bien entamée. C’était l’une de nos premières soirées ensemble, à raconter n’importe quoi dans la chambre de l’un et à boire jusqu’à ne plus savoir comment parler. Sauf que ce soir-là, nous avions atterri sur le toit de l’université, chose censée être strictement interdite. Hé oui, les alphas aussi savaient s’amuser. Alpha n’est pas égal à coincé du cul, non. J’étais complètement sec à ce moment précis, beaucoup plus que mes deux compères. Bruit de verres cassés. Oups. « Cameron t’es pas marteau, imagine il y avait des gens en bas ! ». Nathy, Nathy. Lui il fallait que je lui apprenne à plus se lâcher. Un verre tombé derrière la barrière de sécurité, ce n’était pas un drame non plus. Aucuns étudiants dans les alentours, le verre n’avait éclaté sur personne, plus de peur que de mal. Des grands éclats de rires s’échappèrent de ma gorge. « Relaaaax Nath’, ça n’a touché personne. Personne n’est là de toute façon, ils dorment tous, à part ces partouzeurs d’omégas mais eux on s’en branle, ils sont déjà tous morts pillos à cette heure-là ». Bon un peu comme nous, ou du moins comme moi, mais ça, ce n’était qu’un détail.
FLASHBACK OFF

Nous nous étions réveillé le lendemain sur ce même toit, la tête dans le cul et le cul dans le brouillard ouais. Je n’avais aucunes idées du pourquoi du comment ce souvenir m’était revenu en tête alors que Camille venait d’entrer dans ma chambre. Probablement parce que ce fut une des meilleures soirées que nous avions passées avec Nathaniel au tout début de notre amitié. Une des soirées qui avait renforcé notre amitié. Avec Camille, nous étions vraiment rapproché comme jamais à son retour de Berkeley, après la mort de Claire, sa sœur. Je n’avais pas pu me résoudre à le laisser tomber, que ce soit quand j’ignorais les raisons de son départ ou quand il fut revenu et qu’il s’était confié à moi. Un lien indestructible s’était imposé entre nous. Sans qu’il le sache, nous nous ressemblions plus qu’il ne pouvait le penser. Un lien indestructible ? Camille semblait en douter à ce moment précis. « T'as oublié ça, tout à l'heure ». Le sourire qu’arborait mon visage quelques secondes plus tôt venait brusquement de s’estomper. Un Camille froid avec moi, je n’avais jamais connu. Je me redressai brusquement, ne comprenant pas vraiment ce changement d’attitude avec moi. Il y a quelques heures, on se marrait comme des grands gamins au fast food et là il me parlait d’un ton froid, comme si je n’étais qu’un vulgaire inconnu pour lui. « T'es vraiment un putain d'enfoiré. Et encore, je mesure mes mots. Comment t'as pu me cacher ça ? Putain, Cam, mais tu t'es vraiment foutu de ma gueule ! J'aurais jamais imaginé que toi, tu puisses me faire ça. J'ai même pas de mots pour décrire ce que tu m'inspires, là. PUTAIN ! ». Les yeux en soucoupes volantes, le souffle coupé, aucuns mots ne me venaient à l’esprit pour lui répondre. Mon meilleur ami devenait une boule de nerf devant moi, tremblant, s’énervant. S’il avait eu des lasers à la place des yeux, je serais surement déjà mort. Un des mes vilains défauts refis alors surface. Je sentais que j’allais m’énerver à mon tour. L’incompréhension, mêlé à ma frustration et ma colère d’avoir revu Rowan, Camille allait aussi en prendre pour son grade s’il se mettait à m’agresser sans que l’on ne m’explique pourquoi, surtout dans ma chambre. « Hé oh tu te calmes ouais ! De une tu ne me parles pas comme ça chez moi et de deux tu ne me parles pas comme ça, surtout quand je comprends pas pourquoi tu m’agresses d’une telle manière. T’es malade ou quoi ?! ». Le ton n’était jamais monté de cette manière entre Cam et moi. Notre relation avait toujours été plus que pacifiste, basée sur la plaisanterie et la déconnade. Pas sur les mélodrames et les disputes. Camille était à deux doigts de l’explosion, je le sentais, je le voyais. « C’est quoi ton problème là ? ». Complètement largué, paumé, si Camille pouvait éclairer mes lanternes et mettre des mots sur sa frustration, ça serait un grand pas pour nous deux. Surtout pour moi.
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MessageSujet: Re: each betrayal begins with trust ❦ CAM² each betrayal begins with trust ❦ CAM² EmptyLun 4 Juil - 2:45








    demain, dès l'aube...

    Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
    Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
    J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
    Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

    Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
    Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
    Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
    Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

    Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
    Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
    Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
    Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. CAM²



C’était comme si on l’avait poignardé dans le dos. La douleur que Camille ressentait et qu’il tentait vainement de masquer derrière sa couleur avait fondu sur son cœur et le torturait comme si on lui avait assené plusieurs coups avec une lame acérée. Camille ne savait même plus à quoi penser, tant il avait l’impression de sentir toutes ses certitudes s’écrouler, les unes après les autres. Il était allé de désillusion en désillusion au cours des derniers mois et celle-ci était celle de trop. Camille aurait confié sa vie à Cameron, pour la simple et bonne raison qu’il avait en lui une confiance aveugle et ce, dès qu’il avait appris à le connaître. Camille s’était rarement attaché aussi vite et fort à quelqu’un qu’il ne l’avait été à Cameron. Même si Camille avait été largement servi en matière de frères, Cameron avait été cela pour lui. un frère, encore un. Mais sans doute avait-il été encore plus proche de lui que de ses vrais frères, ceux qu’il avait pourtant vus grandir, dont il avait partagé les peines et les joies, pendant vingt-deux ans pour l’un et dix-huit pour l’autre. Mais avec Cameron, ça avait été différent. Camille n’avait jamais eu besoin de tout savoir de lui pour avoir l’impression de le connaître par cœur. Il avait toujours eu ce sentiment de complicité, de complémentarité et ce alors qu’il ne connaissait Cameron que depuis quelques mois. Cette amitié avait toujours eu un caractère exceptionnel et ce, dans tous les domaines. Camille et Cameron avaient été inséparables depuis le jour où ils avaient appris à se connaître. Avec Nathaniel, ils formaient ce groupe d’amis parfait, celui qui ne semblait pas comporter la moindre faille, le moindre défaut. Solide comme le roc et inaltérable comme le diamant. Eclatant et réchauffant comme le soleil. Il suffisait de côtoyer les trois amis pour réaliser combien ils étaient attachés l’un à l’autre, et il n’était pas difficile de croire sur parole qu’ils s’adoraient plus que de raison, sans avoir besoin de le montrer par des signes d’affection débordants. Jamais Camille n’avait eu besoin de signifier tout ce qu’il éprouvait pour Cameron pour que celui-ci en ait conscience, et c’était également vrai dans l’autre sens. Cette amitié qu’ils partageaient valait plus que de l’or aux yeux du français. Et maintenant, tout semblait s’effondrer alors qu’il y a quelques heures à peine, il aurait été prêt à mettre la main au feu que leur amitié ne serait jamais ébranlée par quoi que ce soit. Camille aurait tout parié sur ce lien qui le reliait à Cameron, parce qu’il savait tout simplement qu’ils en sortiraient toujours gagnants. Mais maintenant, rien n’était moins sûr. Il avait suffi que Cameron cache une chose, une seule, pour que Camille ait perdu toute sa confiance en lui. pire que la confiance, c’était également la sympathie et l’affection qu’il avait éprouvées pour son ami qui s’étaient évaporées. Même leur amitié en elle-même semblait compromise. Camille était tellement déboussolé et dévasté qu’il ne savait plus du tout quoi penser de Cameron. Il savait que celui-ci n’avait sûrement pas agi de la sorte pour le blesser. Il savait que Cameron tenait à lui autant que Camille. Et il avait beau réfléchir, il ne parvenait pas à comprendre ni à imaginer pour quelle raison Cameron avait bien pu lui cacher quelque chose d’aussi énorme. Merde, c’était de la mort de sa sœur qu’il s’agissait ! Au delà de cela, il lui avait caché jusqu’à l’existence de cette sœur. Camille était tombé de haut, de très haut. Il avait fait une chute douloureuse, et il savait déjà qu’il ne s’en tirerait pas sans séquelles.

Voir le visage souriant et faussement innocent de Cameron ne fit qu’attiser la rage de Camille. Bien sûr, comment Cameron pouvait-il bien deviner que Camille savait tout, désormais ? sans doute aurait-il continué à jouer la comédie jusqu’au bout, sans jamais avouer la vérité à Camille. Il aurait tout simplement profité de la confiance de celui-ci sans jamais remettre en doute son propre comportement, désireux de garder pour lui un secret que Camille s’était empressé de lui raconter, conscient que c’était la meilleure chose à faire pour aller mieux et se remettre de la perte de Claire. Mais la confiance que Camille avait accordée à Cameron ne semblait pas si réciproque que ça, car apparemment, Camille n’avait pas été digne de connaître l’existence de Dana. Encore maintenant, en dehors de sa mort, il ne savait rien d’elle. Il ne connaissait pas son prénom, son âge, il ne savait pas quand elle avait disparu ni pour quelle raison. Tout ce que Camille savait, c’était qu’elle avait existé. Et que Cameron s’était bien gardé de le lui dire, sans raison apparente.

Comme Camille aurait pu s’y attendre, Cameron, qui n’avait toujours pas compris de quoi il parlait, ou qui, en tout cas, faisait très bien semblant, s’énerva à son tour et lui renvoya ses cris, visiblement mis en colère par l’accès de fureur que venait d’avoir Camille. À la différence près que Dupenher savait combien il avait raison de crier, et qu’il estimait que tout ce que Cameron avait le droit de faire, c’était de se taire, ou de s’excuser. S’expliquer, peut-être. Mais pas hausser le ton, surtout pas. La fureur de Camille grimpa encore d’un cran alors qu’il fixait avec hargne Cameron, qui s’emportait à son tour. L’espace d’un instant, Cam repensa à sa relation avec Cameron, depuis le début. Il n’avait jamais eu le souvenir d’une dispute aussi violente que celle-ci, et ce n’était pas peu dire, car leur discussion venait tout juste de commencer et avait déjà atteint un niveau d’agressivité de loin supérieur à tout ce qu’ils avaient connu en plusieurs années. Il faut dire qu’aucun des deux n’aimait ça. Crier, s’énerver, alors qu’il était facile d’éviter cette solution en optant pour quelque chose de plus calme et mature. S’expliquer, chercher une solution sans hausser la voix. Mais Camille était à bout. Il ne se sentait pas capable de faire preuve de la moindre diplomatie alors que tout ce qu’il voulait, là, maintenant, c’était mettre son poing dans la figure de son meilleur ami pour que celui-ci ressente ne serait-ce qu’une infime partie de la douleur et la souffrance qu’il lui avait causées en lui infligeant ce coup bas. Camille était surpris d’être aussi affecté par la découverte qu’il venait de faire, mais ce n’était pas pour autant qu’il avait envie de réfléchir davantage ou de s’interroger plus longtemps. À ses yeux, rien ne pouvait justifier une telle conduite, surtout pas venant de la part de quelqu’un comme Cameron, qui ne lui avait encore jamais fait de mal et qui n’avait d’ailleurs aucune raison de lui en faire. Jamais les deux garçons ne s’étaient menti ou caché des choses importantes – du moins, c’était ce que Camille avait toujours cru… jusqu’à présent. Mais là, c’était le monde à l’envers, littéralement, et alors que Camille était venu pour demander des comptes à Cameron, la situation semblait se retourner, car c’était à présent à Cameron de lui demander quel était son problème, après avoir crié avec véhémence que Camille n’avait pas le droit de hausser le ton chez lui. Camille le regarda d’un air mauvais, incapable de répondre quoi que ce soit pendant quelques instants où il se contenta de toiser Cameron, plus énervé que jamais. Camille se demanda si Cameron ne comprenait vraiment pas pourquoi il était venu, s’il n’avait vraiment pas la moindre idée alors que c’était clairement la seule raison pour laquelle Camille pourrait s’énerver autant. Ou alors, Cameron était-il persuadé que son secret était bien gardé au point que Camille ne le découvrirait jamais ? ironiquement, c’était par sa propre faute que Cameron avait vu son secret se faire découvrir, car c’était lui qui en avait parlé à Rowan devant Camille. Sans doute aurait-il été plus prudent s’il avait su que son meilleur ami l’avait suivi… Il aurait tout fait pour maintenir ce mensonge en place et ne surtout pas trahir sa cachotterie. À cette pensée, Camille explosa, répondant avec véhémence : « Mon problème ? MON problème ? Mon putain de problème, Cam, c’est que je viens de découvrir que t’es le pire des hypocrites. C’est que je viens de voir que tu t’es royalement foutu de ma gueule, alors que moi, je t’ai toujours fait confiance comme si… comme si t’étais mon frère, putain ! » Il avait conscience de ne sans doute pas être des plus clairs, surtout si Cameron n’avait vraiment pas compris l’objet de sa visite. Mais Cam était sûr qu’il devait commencer à se faire une petite idée. Il l’espérait, en tout cas, car il ne pouvait supporter cette mine innocente et ce regard incompréhensif. « Combien de temps tu comptais me le cacher, encore, Cam ? Et surtout, pourquoi ? Je suis pas digne de ta confiance, c’est ça ? J’ai le droit de tout te dire, mais toi, tu gardes toutes tes petites histoires pour toi ? » Le ton était à nouveau monté de plusieurs crans, et sous l’effet de la colère, Camille était complètement dans un état second, ne pouvant penser de manière raisonnable et rationnelle. Il en était arrivé à un stade où il désirait vraiment que Cameron souffre, qu’il comprenne la gravité de ce secret qui venait de détruire une des plus belles amitiés qu’ils aient tous deux connus. Camille fusilla une nouvelle fois Cameron du regard et laissa ensuite ses yeux se promener autour de la pièce, à la recherche d’un objet qu’il avait toujours connu come faisant partie du décor mais sur lequel il ne s’était jamais attardé auparavant. Il finit par repérer ce qu’il cherchait : une photo encadrée, posée sur un meuble, à un mètre de lui. La photo représentait Cameron, sans aucun doute, et une jeune femme à ses côtés dont Camille n’avait jamais su de qui il s’agissait. En raison de la vague ressemblance qu’il avait vue dès le début avec Cameron, il avait conclu qu’il s’agissait sans doute d’une cousine. Mais maintenant, Camille avait l’impression d’en savoir bien plus sur cette mystérieuse inconnue. Camille s’empara du cadre et contempla la photo, avant de reporter à nouveau son attention sur Cameron, qui était toujours assis sur le lit. Avec un sourire sans joie, Camille s’adressa à nouveau à lui, d’une voix bien plus dure qu’à l’accoutumée, glaciale et impitoyable. « C’est elle, pas vrai ? Et dire que je l’avais prise pour une cousine, ou une amie… Tu m’as vraiment pris pour un beau con, Cameron. Un putain de con, ouais. » Camille ne se reconnaissait plus tant la rage le transformait dans son comportement et son attitude. Mais il s’était bien trop emporté pour revenir en arrière et de toute façon, il n’en avait même pas envie. Il n’était même pas sûr de vouloir encore entendre les explications de Cameron. Tout ce qui comptait encore, c’était sa fureur.


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each betrayal begins with trust ❦ CAM² Empty
MessageSujet: Re: each betrayal begins with trust ❦ CAM² each betrayal begins with trust ❦ CAM² EmptyJeu 14 Juil - 11:16

    each betrayal begins with trust ❦ CAM² Tumblr_l9oupkZnJR1qze5g2o1_500
    “Gratitude, Reconnaissance, Remerciement... Peu importe les mots que vous employez, ils veulent tous dire la même chose : bonne humeur. On est censé être heureux, reconnaissant d'avoir des amis, de la famille, heureux simplement d'être en vie, que ça nous plaise ou non. ” GREY'S ANATOMY




L’incompréhension s’était tout entière emparée de moi. Largué, paumé, je regardais Camille s’énerver tout seul sous mes yeux sans rien comprendre à son charabia. Il avait déboulé dans ma chambre, complètement sur les nerfs, s’était même mis à m’insulter sans raison apparente et il voulait que j’arrive à comprendre instantanément le pourquoi du comment il tremblait de rage. J’avais toujours affirmé rêver avoir plusieurs magiques, dont celui de lire dans les pensées de gens m’entourant. Mais bien que je m’imagine toujours au pays de Peter Pan, j’étais assez âgé pour me rendre compte que la vie n’était pas un conte magique et que les pouvoirs n’existaient pas, tout comme les catégories gentils et méchants. Les gens ne sont pas que gentils ou que méchants. La vie n’est pas ou toute rose ou toute noire. Des nuances subsistent. Un alcoolique n’a pas forcément toujours mauvais fond et un policer n’applique pas toujours les bonnes lois. Tout le monde ne peut pas être en osmose avec autrui. Des conflits apparaissent que l’on ne peut pas toujours maitriser. Des milliers de personnes meurent chaque jour sans que l’on ne puisse rien y faire. La famine persiste dans bon nombre de pays pendant que d’autres jettent leur nourriture par les fenêtres. La vie est ainsi faite. Et on ne peut rien y faire. On ne vit pas dans un conte avec un happy end permanent. Ici, dans la vraie vie, peut de personne connaissent un véritable happy end. Et ceux qui le connaissent n’en ont même pas conscience. Ils n’ont pas conscience de la chance qu’ils ont d’être en parfaite santé, entouré de gens aimants en parfaite santé aussi. Ils n’ont jamais connu la maladie et le deuil et ne les connaitront probablement jamais. Je ne peux pas les blâmer de ne pas nous comprendre, nous victime de la mort. Je ne peux pas leur en vouloir de ne pas ressentir notre détresse, quand une personne porte le même nom que le proche décédé, qu’on croit le reconnaître dans la démarche d’un inconnu dans la rue, qu’on pense l’entendre alors que nous sommes conscients que sa voix dans notre tête n’est qu’un subterfuge de notre conscience. Et pourtant nous leur en voulons de ne pas savoir souvent apprécier la vie à sa juste valeur. Combien de fois ai-je eu envie de leur crier d’aimer la vie, à tous ces étudiants blasés de leur existence. Mais blasé de quoi à tout juste vingt ans ? De quoi peut-on réellement être blasé à cet âge-là, alors que la vie devrait être une succession de découvertes, d’expériences exaltantes et de joie de vivre. Je ne supporte pas ces gens qui se morfondent dans leur dépression, sans savoir à quoi ou à qui ils en veulent. Moi je leur en veux. Parce que ma petite sœur aurait aimé être à leur place, et elle n’a plus les moyens de le faire. Et quelques fois, j’aimerai leur crier que la vie est belle, mais ils ne m’entendent pas. Et j’en crève. Mais s’il y avait bien une personne qui pouvait comprendre tout ce que je ressentais, c’était bien Camille. Un de mes meilleurs amis. Un lien fort nous unissait, sans que lui sache vraiment pourquoi. Moi j’en étais conscient, parce qu’il m’avait dévoilé toute son histoire. Moi pas. L’existence de Dana lui avait toujours été divulguée. Pourtant, lui aussi, sa petite sœur s’en était allée au ciel. Lui aussi il en souffrait toujours. Lui aussi, Claire lui subsistait toujours dans la tête, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Cet évènement marquant de notre vie nous liait, et pourtant je n’avais jamais eu le courage de lui dévoiler la mort de Dana. Et pourtant, la question n’en était pas une de confiance, bien au contraire.

« Mon problème ? MON problème ? Mon putain de problème, Cam, c’est que je viens de découvrir que t’es le pire des hypocrites. C’est que je viens de voir que tu t’es royalement foutu de ma gueule, alors que moi, je t’ai toujours fait confiance comme si… comme si t’étais mon frère, putain ! ». Un coup de massue sur le tête, le visage déconfi, aucunes raisons rationnelles de me venaient à l’esprit. Quel acte désobligeant avais-je donc commis pour que Camille me traite de la sorte ? En trois ans d’amitié, jamais au grand jamais nous n’avions eu besoin d’élever la voix à un tel degré l’un envers l’autre. Deux caractères assez opposés quelques fois, pourtant nous n’avions connu encore aucunes bavures dans notre amitié. Beaucoup nous enviait, certains nous jalousaient, d’autres nous détestait, certains se disaient admiratif devant une amitié aussi parfaite. Parce que Camille ne comptait pas seulement comme un simple ami pour moi. Il était bien plus. Un véritable frère. Celui que je n’avais jamais eu. Avec Camille, je retrouvais en quelque sorte la relation que j’avais entretenue avec ma sœur pendant les années où elle avait grandi à côté de moi. Il me connaissait mieux que personne et était l’une des rares personnes qui savaient entrevoir à travers mes failles. Failles que je dissimulais au plus profond de moi-même. Mais Camille avait ce don pour me retranscrire mes doutes et mes faiblesses en pleine gueule. Il savait lire là où les autres étaient incapables de détecter quoi que ce soit. A leurs yeux, je figurais de blagueur international, trop heureux de vivre. Ce trop plein descellait alors tous mes démons, bien enfoui au plus profond de moi-même. Quand la nostalgie venait frapper à ma porte, ils surgissaient dans l’ombre d’un souvenir, quelques instants, quelques secondes, le temps de secouer la tête de droite à gauche comme pour mieux les éloigner. Il les connaissait, toutes mes mimiques. Il savait quand j’avais un coup de blues et quand je n’avais pas envie d’en parler. Il savait respecter ma solitude et mon éloignement, le temps de me retrouver. Mais il n’en connaissait pas les raisons. Jamais je n’avais eu le courage de lui expliquer tous ces moments d’absences. Et à priori, ce fut une très mauvaise idée. « Moi je suis le pire des hypocrites ? Non mais sérieusement, tu penses vraiment ça de moi ? Parce que dans ce cas-là, tu peux dégager tout de suite de ma chambre Cam ! Pour t’entendre dire des conneries pareilles, je préfère que tu sois même pas en face de moi. J’espère que tu te rends compte des conneries que tu dis. Parce que t’es pas un frère pour moi peut-être ? Je comprends pas là ». Bon, j’y étais allé un peu fort, mais l’état dans lequel se trouvait mon meilleur ami avait fini par se répercuter sur moi. Complètement sur les nerfs moi aussi mais surtout déçu par les paroles de mon comparse, mon incompréhension n’était pas bénigne. Jamais je n’aurai pensé que cette journée se poursuivrait ainsi, elle qui avait si bien commencé. Au déjeuner, la complicité que je partageais avec Camille s’était faite comme à l’habitué, tout semblait parfait, et comment voulait-il que je comprenne en cinq minutes ce brusque changement de situation. Il ne me semblait pas avoir commis d’impairs, ou du moins, pas à ma connaissance. L’esprit en ébullition pour tenter de trouver la clé à ce mystère, Camille ne me laissa pas le loisir de réfléchir ne serait-ce que quelques secondes puisqu’il surenchérissa. Damn, ma boulette commise devait être plus grosse qu’elle n’y paraissait car jamais au grand jamais je n’avais vu mon meilleur ami s’énerver à un tel point. Et contre ma petite personne en plus. Mon caractère de chien s’était réveillé sous les aboiements incessants de Camille. Je savais me montrer aussi désagréable que mon interlocuteur, malheureusement. Et s’énerver contre moi comme ça, sans en connaître la véritable raison commençait sérieusement à me taper sur le système. Cinq bonnes minutes que Camille tournait autour du pot, s’il pouvait vraiment y entrer, cela m’arrangerait fortement. « Qu’est-ce qui se passe putain Camille ? Quelles histoires, de quoi tu me parles là ? Dis le moi une bonnes fois pour toutes parce que là tu commences sérieusement à me gaver ».

Tilt dans ma tête alors que Camille se déplaçait vers la commode où était posée la photo de ma sœur et moi, prise quelques années plus tôt, juste avant l’accident, juste avant le drame et juste avant que je ne la perde, à jamais. Merde, merde, merde comment est-ce qu’il avait su ? Qui lui avait dit ? Ce n’était pas possible, personne n’était au courant, mis à part Rowan. A cette pute, si je la tenais devant moi. « C’est elle, pas vrai ? Et dire que je l’avais prise pour une cousine, ou une amie… Tu m’as vraiment pris pour un beau con, Cameron. Un putain de con, ouais ». N’osant même pas regarder Camille, mon regard venait de se tourner vers mes pieds, comme un enfant qui n’osait pas regarder sa maman quand elle s’était aperçu de la bêtise qu’il venait de provoquer. Et je comprenais alors tout, la fureur de mon meilleur ami, son sentiment de trahison, sa colère. J’avais probablement mal agi en ne lui disant rien alors que lui s’était confié à moi quand sa petite sœur Claire avait disparu. Là tout de suie, les mots ne me venaient pas. Comme lorsque j’avais essayé de parler de tout ce qui me rongeait à Camille d’ailleurs. Jamais aucuns mots n’étaient sortis et c’était sans doute pour cela que je n’avais jamais réussi à me confier à mon meilleur ami au sujet de ma sœur. Trop de souffrance, trop de regrets, trop de culpabilité. Comment voulait-il que je lui explique que ma sœur était morte par ma faute et qu’en vrai lâche, toute la faute avait été rejeté sur elle, Rowan, celle qui hantait mes nuits depuis près de deux ans. Deux ans de culpabilité, c’est beaucoup. Je ne pouvais pas prévoir la réaction de mon ami face à ce poids qui régnait sur ma conscience, alors il valait mieux se taire. Mais aujourd’hui, je comprenais alors quand mon père m’affirmait que tout finissait par se savoir un jour. Je n’avais aucunes idées du comment Camille avait été mis au courant, mais le fait en était ainsi, il savait et semblait furibond contre moi. Et encore, ce n’était qu’un simple euphémisme. « Oui c’est elle ». La voix qui commençait à trembler, il m’était impossible de regarder mon meilleur ami. Ma colère venait alors de se transformer en tristesse, profonde tristesse qui menaçait de s’exacerber à tout moment. « Elle s’appelait Dana et elle est morte il y a deux ans. Et je n’ai jamais eu le courage de le dire à qui que ce soit, j’en suis vraiment désolé Camille. Mais ne crois pas que ce fut à cause d’un manque de confiance, loin de là. Tu es le meilleur ami que je n’ai jamais eu et bien le seul à pouvoir être au courant d’une telle histoire, mais les mots n’avaient jamais réussi à sortir. C’est peut-être une excuse minable, mais c’est la vérité. J’ai tenté plusieurs fois de te le dire, après que tu m’aies raconté pour Claire, mais c’était impossible. A chaque fois, c’était comme si on m’ôtait la parole, comme si je ne savais plus parler, comme si mon cerveau faisait abstraction de tout le vocabulaire que j’avais pu apprendre durant toute ma scolarité. Il m’était impossible d’en parler, et ce n’était pourtant pas l’envie qui m’en manquait ». J’osais à peine relever mon regard vers Camille, qui me fixait, depuis tout à l’heure. Il portait toujours la photo en main, seule photo que j’avais conservé de ma petite sœur. Si il y avait un objet qu’il ne fallait pas touché ici, dans cette chambre il s’agissait bien de celui-là. J’avais conscience que Camille ne se satisferait pas simplement des paroles que je venais de lui offrir, mais qu’il me laisse souffler avant de pouvoir enchérir sur la suite, car le plus dur semblait arriver, et si mon meilleur ami voulait être au courant de ce poids si encombrant qui me pesait sur la conscience depuis près de deux ans, il allait falloir qu’il soit à mes côtés et non pas comme un bouledogue en colère face à moi. Pour passer ce nouveau cap, sa présence en tant que meilleur ami m’était indispensable, il avait alors les cartes entre ses mains. A toi de choisir Camille.
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