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« I have to go. » • Belammée&Sterling

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MessageSujet: « I have to go. » • Belammée&Sterling « I have to go. » • Belammée&Sterling EmptySam 25 Déc - 22:51

J’étais allongé sur mon lit. Les mains nouées derrière la tête, le regard fixé au plafond, j’étais incapable de bouger. J’étais allongé, là, depuis des heures. Depuis la fin de cette après-midi, plus exactement. Je ne savais pas quoi dire, pas quoi faire, ni même quoi penser. En fait, j’étais juste là, immobile. Un pantin désarticulé. Un poids mort. Rien de plus.

Je n’avais pas envie de crier. Plus maintenant. Cette phase de mon profond agacement était passée depuis longtemps, déjà. Ma chambre, totalement retournée, témoignait de ce qu’il s’était produit, plus tôt dans l’après-midi. Je n’avais pas envie de pleurer non plus ; d’ailleurs, je ne pleure jamais. Que ce soit à cause d’une douleur physique ou morale, jamais personne à Berkeley ne m’a vu pleurer. Enfin je crois. Parce que quand je suis en bad, ou complètement défoncé, je ne sais pas vraiment ce qu’il se passe.

Chelsea était partie. Comme je l’avais prédit. Je l’avais toujours dit ; qu’elle ne tiendrait pas le choc, et qu’elle ne supporterait pas la vie que je menais. Je ne m’étais pas trompé, et après quelques mois d’une nouvelle relation, elle avait fini par s’enfuir. Enfin… Disons plus que je l’avais poussée à dégager. Au sens propre du terme ; je l’avais foutue dehors de ma chambre, aveuglé par la colère et l’amertume. J’voulais qu’elle parte, loin, très loin. Et surtout, je ne voulais jamais la revoir. Tels avaient été mes mots.

Tout ça, cette dispute, cette tromperie, et cette séparation, ça avait été uniquement ma faute. Je ne cherche même pas à le nier, je suis coupable. Mais coupable de quoi ? D’avoir voulu protéger Chelsea ? Pour qu’elle arrête de s’inquiéter pour moi, je lui avais dit que j’avais décroché. Que la drogue, c’était terminé. J’avais menti, évidemment. Tout se passait bien, d’ailleurs. Sauf qu’un soir, les flics sont venus m’arrêter. Motif ? J’étais soupçonné d’être un dealer. Moi, Sterling, un dealer. Rien que d’imaginer la situation, c’était à crever de rire. Franchement, j’étais peut-être un camé, mais j’suis pas débile ; consommer, okay, revendre, certainement pas. Enfin bref… Chelsea avait été au courant, forcément. On s’était pris la tête à cause de ça, c’est vrai. On était en crise, c’était vrai aussi. Mais me tromper avec David Flint… Ça, c’était juste impardonnable.

Je me suis brusquement redressé. Qu’est-ce que je faisais là ? A quoi ça servait, que je reste ? J’en avais pas envie. Ma chambre, l’université, San Francisco… Tout ça, c’était que des mauvais souvenirs. Alors autant s’barrer, surtout quand plus rien ne nous retient. J’ai attrapé mon sac de sport, avant d’en renverser le contenu sur mon lit. Puis je me suis dirigé vers mon armoire, et j’ai vidé les rayons, emportant ce qui me serait le plus utile. Une fois mon sac blindé, je l’ai refermé, et j’ai été balancé ce qu’il me restait de poudre dans les toilettes. Pas la peine d’avoir des preuves contre moi. J’ai enfilé un sweat à capuche, pris mon portable et mon chargeur, puis je suis parti, en veillant à ce que la porte de ma chambre soit bien fermée.

Une fois dehors, je me suis retourné une dernière fois sur ma confrérie. Je reviendrai, c’était sur. Mais quand… Je n’en avais aucune idée. Je regrettais de ne pas avoir vu quelques amis, comme Lyzabeth ou Kienan. Mais il fallait que je parte, et vite. Et que je ne me fasse pas surprendre, aussi. Evitons les questions dérangeantes.

Après avoir traversé le parking, je suis sorti, et j’ai hélé le premier taxi qui passait. Sans réfléchir, je lui ai donné l’adresse de Belammée. J’pouvais pas partir sans la prévenir. Pas elle. Elle s’inquiéterait, et elle ferait n’importe quoi. Sans parler du fait qu’elle traversait une situation compliquée, et qu’elle était enceinte. Alors tous ces rebondissements… Ca devait pas être génial.

Une fois arrivé au pied de son immeuble, j’ai payé le chauffeur et je suis monté. J’ai regardé l’heure. 2h38. Je risquais de me faire tuer par ses coloc’s, mais franchement, c’était le cadet de mes soucis. Alors j’ai sonné, et j’ai attendu que Bela se pointe.
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MessageSujet: Re: « I have to go. » • Belammée&Sterling « I have to go. » • Belammée&Sterling EmptySam 25 Déc - 23:50

    2h38 du matin. La porte. Je descendais en trombe, impatiente de voir qui pouvait bien ne pas dormir. Peut importait même si c'était un livreur de pizza se trompant d'adresse, je m'ennuyais trop. La porte s'ouvrait sur Sterling. Instinctivement, je l'avais serré dans mes bras. On devait être beaux, à pas dormir alors qu'on avait déjà des cernes. Je ne savais pas ce qu'il se passait, mais je savais que c'était grave, en le lisant. Lorsque vous êtes vraiment amis avec quelqu'un, en « phase » qu'ils disent, vous sentez quand il y a de l'orage dans la personne. Il y en avait souvent chez Sterling, surtout quand il se disputait avec Capryce. Il n'était pas en paix à ce moment. Et maintenant non plus. J'analysais la chose. Il avait un sac en main. Partir ? Je ne me demandais pas où, ni comment, ni l'argent. Je ne lui avais même pas dis bonjour que j'avais pris mon trousseau de clé qui trainait dans la coupelle du hall, je lui avais mis dans la main. « Attends moi dans la voiture, j'arrive. »

    J'avais monté les escaliers calmement, j'étais enceinte après tout. Je regardais ma chambre. On en avait pour combien de temps ? Je pris un sac assez grand et j'y fourrais pour une semaine, voir deux, sans oublier mon appareil photo et son chargeur. J'enverrais un message à Charlie sur la route. Avant de regretter, parce que j'étais aussi l'amie de Sterling et c'était quelque chose que l'on ne pouvait pas oublier, il avait toujours été là et je devais lui rendre la pareille. Joan me regardait avec ses grands yeux, je la prévint que je m'absentais pour quelques jours, peut-être plus, mais qu'elle ne devait pas s'inquiéter. Elle me demanda si j'allais prendre la route, comme j'aimais bien le faire, je souris et lui répondit surement. A dire vrai, l'inconnu ne me faisait pas peur ce soir, j'avais tellement envie de quitter cet endroit. J'adorais mes colocataires mais bon, ce qui venait de se passer avec Woody confirmait que je ne pouvais pas vivre avec lui. Qu'est-ce qui m'avait pris de l'embrasser ?

    Je descendais en trombe et manquait de tomber. Ça aurait été malin. Je rejoignais le garage sombre et mit mon sac dans le coffre. 2H45. Je rejoignais la place passagère. Moi et la conduite, il savait que c'était pas vraiment un bon mélange. Rien n'était bon ici. Oui, on devait partir. Se ressourcer. Peut-être qu'on reviendrait en meilleure forme. Je le voyais les clés à la main, hésitant. Mais je n'avais pas de doute. Je lui pris des mains et fit tourner le moteur, appuyant sur le boitier de la porte du garage. Il me regardait avec cet air de me dire... me demander si j'étais sure. « Fais pas le con, fais cette manœuvre et dis moi ce qu'il se passe. Et où on va d'ailleurs. Je veux bien aller n'importe où mais pas en France. Ça doit être rempli d'américains avec l'échange. La vérité, c'est que je sais qu'il y a un truc qui va pas et que, pour une fois, ça va surement être plus long que mes conneries. Alors je commence. Tu vas me haïr, je crois. J'ai embrassé Woody, avant de partir définitivement de sa vie. Et tu vois, c'était histoire de dire au revoir. Je lui veux rien moi, à ce mec, on aurait dit qu'il allait me tuer parce que tu sais quoi ? Genre le mec, il voulait que je fasse ma vie avec lui. J'ai rien contre les drogués hein, mais tant qu'ils sont pas violents, merde, je vais avoir un gosse quand même, je peux plus tout me permettre. Mais je crois qu'il l'a pris autrement. Bref. Je préfère oublier ça et que tu me dises qu'est-ce qui t'amènes en pleine nuit. Je sais que tu m'aimes, mais tout de même. »
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MessageSujet: Re: « I have to go. » • Belammée&Sterling « I have to go. » • Belammée&Sterling EmptyJeu 30 Déc - 17:34

Aussi loin que remontaient mes souvenirs, je n’avais jamais été quelqu’un qui fuyait. Avant ce soir, je n’avais jamais réellement fuit les problèmes. Habituellement, j’étais plutôt partisan du fait de les affronter. En fait, je partais du principe que tant qu’on ne réglait pas un problème, il pouvait revenir à tout moment. N’importe quand, et surtout quand on s’y attend le moins. Sauf que ce soir, je n’avais vraiment pas envie de faire face.

J’avais été arrêté quelques jours après le retour de Chelsea de Paris. Comme la plupart des étudiants de Berkeley, elle avait décidé de participer à cet échange. Moi, en revanche, j’avais préféré rester. Retourner en France, même dans le cadre d’un échange, ne me bottait pas vraiment. J’y avais déjà été, en pensionnat, et je n’en gardais pas un souvenir exceptionnel. Bon, en même temps, les conditions n’étaient pas les mêmes, mais… Quand même. Ce qui m’avait convaincu de rester, c’était mes amis ; mis à part Chelsea, aucun ne partait. Kienan avait décidé de rester là ; Lyzabeth venait d’accoucher, et ne pouvait pas laisser son fils ; Belammée était enceinte jusqu’aux yeux, et ne pouvait donc pas prendre l’avion. Alors j’avais décidé de laisser partir Chelsea seule à Paris.

Ces mois de séparation avaient été un bon test, en ce qui concerne la stabilité de notre couple. Il faut dire qu’avec le passé de Chelsea, sans parler du mien, rien n’était moins sur. Pourtant, on avait tenu bon. Evidemment, nous avions eu quelques accrochages ; mais rien de bien grave. Alors, en voyant que tout se passait bien, j’avais poussé le vice. J’avais été jusqu’à lui dire que j’avais arrêté ma consommation. Et j’avais menti, parce que c’était plus simple comme ça. Je ne voulais pas qu’elle s’inquiète pour si peu. Sans le savoir, je venais de signer la fin de notre relation.

C’est à ça que je pensais en faisant mon sac. Je savais que j’avais des torts, dans cette histoire. Je ne le niais pas, de toute façon. Mais là… Là, c’était plus possible. Rester ici, recommencer à aller en cours, à faire comme si tout allait bien… Non. Rien n’allait bien, et je n’avais même pas envie de faire semblant. Je voulais juste dégager, le plus loin possible, et de préférence dans un lieu où personne ne viendrait me chercher. Mais avant ça, il fallait que je passe voir Belammée. J’ai claqué la porte de ma chambre, avant de la fermer. Puis je suis parti.

J’ai choppé le premier taxi qui passait devant l’université, et je lui ai donné l’adresse de Bela. Une vingtaine de minutes plus tard, j’étais devant chez elle. J’avais eu quelques secondes d’hésitation, avant de franchir l’entrée. Fallait-il que je la prévienne de mon départ ? Oui, non ? Cruel dilemme. Et puis finalement, je me suis dirigé vers sa porte d’entrée. Evidemment que je devais la prévenir ; elle me tuerait si je ne le ferai pas.

Une fois devant sa porte, j’ai sonné. Ses colocataires allaient surement râler, mais je n’en avais strictement rien à foutre. Après tout, ce n’était pas eux que je venais voir. Quelques secondes plus tard, la lumière de l’entrée s’allumait, et la porte s’ouvrait sur Belammée. Apparemment, elle non plus n’avait pas sommeil, ce soir. Avant même que je n’ouvre la bouche pour lui donner la raison de ma visite, elle me serait déjà dans ses bras. J’avais beau l’adorer, je crois que je ne me ferais jamais à ses gestes de tendresse si spontanés, qui me prenaient toujours de cours. Pourtant, mon bras droit s’enroula autour de sa nuque, alors que mes lèvres se posaient sur son front.

Quelques secondes plus tard, elle me lâcha. J’allais m’excuser de venir aussi tard, mais à nouveau, elle me coupa l’herbe sous le pied. Ses yeux me scrutèrent quelques instants, puis glissèrent vers mon sac. Finalement, elle se détourna quelques secondes, pour attraper son trousseau de clés, et me le tendit. Elle me demanda ensuite d’aller l’attendre dans la voiture. Je suis resté perplexe quelques secondes, surpris de sa réaction. Mais je lui ai obéi, et j’ai été l’attendre dans sa voiture. Côté conducteur, évidemment. Ce soir, je ne partirai pas seul, j’en étais certain. Belammée serait avec moi.

Je l’ai attendu patiemment, tout en jouant avec le trousseau de clés. J’essayerai de la dissuader, mais j’étais sur d’avoir perdu à l’avance. Bela parvenait toujours à me convaincre, et je finissais toujours par céder à ces moindres caprices. Elle alla poser son sac dans le coffre, puis s’installa du côté passager. Je l’ai regardée quelques secondes, sans rien dire. Je voulais être sur de ce qu’elle faisait, et qu’elle ne partait pas sur un coup de tête. Elle me prit la clé des mains, avant de mettre le contact, et de m’ordonner de sortir. Si j’avais été en forme, j’aurais essayé de la convaincre que partir comme ça, en pleine nuit, sans prévenir personne relevait de l’inconscience. Mais je n’ai même pas essayé ; de toute façon, elle finirait par me prouver par a+b que j’avais tort.

Comme d’habitude, à chaque fois que nous nous retrouvions, Bela me racontait tous les derniers potins qui la concernaient. En exclusivité, s’il vous plait. Et comme à chaque fois, elle ne faisait que des conneries.

« Woody ? Bela, t’es sérieuse ? » Demandais-je en soupirant. « Franchement, c’est quoi cette fixette que tu fais sur les Gammas ? Je t’ai déjà dit de te méfier de nous, parce qu’on est imprévisible. Tu devrais le savoir, depuis le temps. » Ajoutais-je. « Et j’sais pas si t’es au courant, mais Kienan, comparé à Woody, c’est un ange. »

Et quand on sait que Kienan a demandé à Bela de se jeter sous les roues d’une voiture, jugez plutôt de quoi Woody est capable. J’ai secoué la tête ; décidément, Belammée avait le chic pour se mettre dans des situations compliquées.

« Reste calme avec Woody. Vraiment. On ne sait jamais comment il va réagir. Et… Il ne sortait pas avec Militine, lui ? » Demandais-je en fronçant les sourcils. « Franchement Bela, autant être honnête, t’es mal barrée. »

J’ai hoché la tête alors qu’elle me disait qu’elle allait avoir un enfant. Difficile de passer à côté ; elle était enceinte jusqu’aux yeux. J’étais content pour elle ; après de nombreuses épreuves, elle avait décidé de garder l’enfant. Et j’étais sur que ça l’avait aidée à remonter la pente.

« Bref, peu importe. Occupe toi plutôt de ton gros ventre, et de ce qui va t’attendre dans quelques semaines. » Ajoutais-je en souriant, amusé.

J’ai soupiré alors qu’elle me demandait ce qui m’amenait. Par quoi commencer ? L’arrestation, la tromperie, ou la séparation ? Quoiqu’il arrive, je savais de toute façon que je finirai par tout lui raconter. Alors autant commencer par le début.

« J’ai fait croire à Chelsea que j’avais arrêté la drogue. Je sais, c’est débile, mais je ne voulais pas qu’elle s’inquiète pendant son séjour à Paris. Et elle y a crû, vraiment. Sauf que quand elle est revenue, les flics sont venus m’arrêter, parce qu’il pensait que j’étais mêlé à un trafic. T’imagines, moi, dealer ? C’est hilarant, quand on y pense. Enfin bref... Forcément, Chelsea a fini par le savoir, et je n’ai pas eu d’autre choix que de lui avouer la vérité. Je t’épargne les détails, mais la version courte, c’est qu’elle m’a trompé avec David Flint, et qu’elle me l’a avoué par plus tard que cette après-midi. Alors je lui ai dit de dégager, que je ne voulais plus la revoir. » Dis-je. « Et je n’ai pas croisé David. Heureusement pour lui, d’ailleurs, parce que j’étais d’une humeur massacrante. »
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MessageSujet: Re: « I have to go. » • Belammée&Sterling « I have to go. » • Belammée&Sterling EmptyDim 2 Jan - 3:07

    Je savais que depuis que l'on s'était rencontré, Sterling n'avait jamais été très friand des embrassades et autres signes d'affection. Déjà que je trouvais cette soirée étrange, qu'il ne me pousse pas son éternel soupire de lassitude, néanmoins amusé, quand je le pris dans mes bras – malgré Sidney – m'inquiéta encore plus. Qu'est-ce qu'il se passait ? Pire encore, je commençais à paniquer lorsque je sentis ses lèvres se poser sur mon front, geste qu'il ne faisait très rarement, la plupart du temps quand il me ramassait après avoir trop bu pour oublier Charlie qui changeait de copine. Ça le faisait marrer, vu les conneries que je racontais pendant qu'il me jetait sur son lit en soupirant, se plaignait que je devais apprendre à me contrôler avec l'alcool et que j'allais finir par m'attirer des ennuis. Comme si j'avais besoin de boire pour ça.

    En montant les marches, je revoyais ces deux dernières années, j'avais l'impression de dire adieu à ma vie ici pour suivre Sterling. Je ne pouvais pas ne pas m'enfuir avec lui, pour la simple et bonne raison que dans la situation inverse, il m'aurait suivi de la même manière. Je pense que c'est là que l'on reconnaît ses amis. Ceux qui ne se posent pas de questions et comprennent. En voyant le sac du Gamma, je savais. Et je savais très bien qui était la seule personne capable de le mettre dans cet état mais s'il voulait, il me raconterait tout en temps et en heure.

    Je redescendais, pressée. Je ne savais pas pourquoi. Je me revoyais, à mes 17 ans, fuguer lamentablement vers une herbe que je pensais plus verte. J'avais croisé Joan, qui d'habitude était ma compagnie sur les routes mais je n'allais pas lui dire de venir, je sentais que c'était un devoir d'aller accompagner une personne qui avait su me supporter et me mettre en face de mes tords, ce que, manifestement, je ne savais pas faire. Mais cette fois, j'étais convaincue de prendre une bonne décision. Chose qui ne m'étais pas arrivée depuis.. Depuis le mariage.

    J'augmentais le chauffage en passant aux aveux. Le paysage de la ville commençait à défiler. Si ça se trouve, on pourrait rouler toute la nuit. Et même demain, tout dépendait de lui. Je l'entendis réagir. « J'aurais aimé dire non. » Je souris faiblement, consciente, cette fois, de mon erreur, tandis qu'il soupirait, me parlant d'un problème avec les Gammas. « Je fais pas de fixette, sinon je t'aurais violé Ster' et puis Charlie, il est sigma. » Je tournais la tête vers la vite, déglutissant. Bien sur que je savais tout ça, je n'avais jamais vraiment pris les recommandations de mon ami au sérieux jusqu'au jour où Kienan m'avait bousculé volontairement contre un meuble et les nombreuses fois où il recommença. Quand je disais porter les marques de cette relation, je plaisantais pas, mais je ne lui en avait pas parlé, sachant qu'ils étaient amis. C'était juste... L'alcool ou la drogue, comme j'aimais le pensé, qu'il restait un peu de bon dans cet homme que j'avais aimé, malgré tout ce que je pouvais dire. « Je sais bien, mais je crois pas qu'il me fera du mal, vu qu'il m'a sorti, et je cite « Si j'arrête les drogues et que tu continues à t'retourner vers lui, je meurs, tu comprends pas ça ? Qu'est-ce que ça te prends pour comprendre que je ne veux pas que tu sois avec Charlie ? Je veux que tu sois avec moi, Belammée, avec moi, merde !!!! » alors je suis censée dire quoi en me cassant pour aller retourner chez Cha' ? Tant pis pour ta gueule, je me casse ? Non, sans déconner, que mon coloc' soit tombé amoureux de moi, c'est une chose, mais si tu savais ce qu'il m'avait sorti.. J'ai du mal à croire qu'il puisse me faire quelque chose. Il en serait incapable, sinon il m'aurait déjà fait mal, rien que pour porter l'enfant d'un autre. Mais si je le revois plus, je suis pas si mal barrée, si ? Mais ouais, il est avec Mili', je l'apprécie en plus, mais bon, il a du se sentir permis, comme elle était en France, t'sais, avec l'échange.»

    Il me parlait de ma grossesse, je me mis à rire en lui frappant le bras. « Oh ça va ! Pour mon poids, plains toi à Charlie ! C'est de sa faute. Surtout qu'au début, je mangeais presque rien, j'aurais pu le perdre. Vas-y, tu peux le dire, qu'en plus d'être mal barrée, je suis conne. » Je souris une dernière fois avant d'entendre une histoire qui me glaça le sang, pour avoir déjà vécu l'adultère il y a de ça quelques mois. Et ça fait mal. Je ponctuait son récit de oui, pour montrer que j'écoutais, en quelque sorte. Et fini par un très.. gracieux :  « Oh putain de bordel de merde. » Je regardais Sterling, fixé sur la route. Je ne pus m'empêcher de laisser un « Bon, je peux dire que c'est une pétasse maintenant ? » sortir de ma bouche. « Enfin, je veux dire, s'il te connaissait un peu, elle saurait que tu te mouilles pas dans le trafic, sachant que c'est trop risqué. Et puis te reprocher ça et coucher avec Flint, sans déconner, elle est conne. Ouais, je parle de ta copine, enfin ex, comme ça mais tu sais quoi ? J'en ai rien à foutre. Je m'étais dit que je pouvais faire un effort, qu'elle devait avoir un truc bien, comme c'était ta copine mais rien. Alors là, je la croise, je la démolis avec mes hormones, franchement. » Je soupirais. « Flint, il est plus moche que toi, en plus. » Je souris malgré la situation, j'étais aussi nulle que lui en ce qui concernait les disputes. On se disait juste « putain ce que t'es con. », on en riait et on passait. Mais je sentais que c'était important. « Tu l'aimes, hein ? » Je ne pensais pas à lui demander s'il avait été innocenté, si cela n'avait pas été le cas, il ne serait pas là, à moins de s'être évadé en pleine nuit, mais aucune marque de menottes sur lui, tout allait relativement bien. Je crois que je pouvais facilement considéré Sterling comme un frère, car rien ne nous unissait, si ce n'est notre don pour s'attirer les ennuis et le fait que l'on soit bornés, mais on n'était pas fait pour s'entendre. Mais il était là. Toujours. Jamais de ma vie je n'avais autant béni un nuage. « ça va aller ? » Je posais ma main sur la sienne, posée sur le volant, me voulant rassurante. Je lui souris, malgré le moment. Il fallait bien que quelqu'un le fasse, ici. J'étais nostalgique de mon départ d'adolescente, fait lui aussi dans la nuit. Des voleurs. Je me détachais, avant que l'on arrive à avoir un accident et pris mon portable dans ma poche, cherchant le numéro de Charlie. Je tapotais les touches, en riant, seule. « Si mon mari me tue, ce sera de ta faute et t'auras ma mort sur ma conscience ! » Je pense que la seule chose dont j'étais vraiment capable de faire était de lui faire un peu oublier la situation. Se détendre. Je connaissais ces deux hommes depuis à peu près le même laps de temps, les voir évoluer et tout ça, je trouvais ça bien, alors quand Sterling s'était casé, j'avais eu l'impression d'être une grand mère en train de voir son fils partir au bal de promo avec la fille de ses rêves, prendre une photo avec un polaroid et lui mettre dans l'embarras. Non, quand il m'avait dit qu'il ressortait avec Chelsea, j'avais lancé un regard plein de sous-entendus au monsieur non-non-je-ne-veux-pas-me-caser de l'époque. Il m'avait balancé un coussin en pleine figure en me lançant un très significatif « Qui est-ce qui vient de changer de copain en moins d'une journée ? » et je n'avais pas pu faire autre chose que lui renvoyer l'objet dessus, m'écrasant.

    Je commençais à ne plus reconnaître le paysage, j'avais déjà connu cette sensation. L'inconnu. Aucun de nous deux n'en avait peur, c'était peut-être ça le plus inquiétant. Et c'était sans aucun doute pourquoi on était sur cette route. Je savais bien qu'il aurait préféré que je ne vienne pas, vu mon état, mais je ne pouvais me résoudre à le laisser faire ça seul, encore moins depuis que j'avais appris pourquoi il avait fait ça. A cause d'elle. C'est toujours les filles qui vous poussent à vous faire les conneries, souvent parce qu'elle vienne d'en faire une. Je reconnaissais un panneau de l'autoroute, sans pouvoir vraiment lire, Ster' devait rouler vite. Qu'importe, tant que l'on avait pas d'accident. Je soupirais, en pensant à nos histoires respectives. « On va finir où comme ça, si t'as une idée ? » J'en doutais fortement, à dire vrai. Mais je le laissais faire, c'était ça la confiance.
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MessageSujet: Re: « I have to go. » • Belammée&Sterling « I have to go. » • Belammée&Sterling EmptyLun 17 Jan - 19:57

J’ai soupiré, en secouant la tête. Je n’arrivais pas à y croire. Intérieurement, j’étais persuadé que Belammée avait un don. Ou plutôt une malédiction, en fait. En quoi elle consiste, cette malédiction ? A se mettre dans des situations pas possibles ; des situations ridicules, dangereuses, stupides… Les mots me manquaient pour expliquer dans quel genre de pétrin Belammée pouvait s’engouffrer.

Quelques mois plus tôt, lorsqu’elle m’avait annoncé qu’elle sortait avec Kienan, j’avais été heureux pour elle. Vraiment. Certes, je savais très bien que Kienan n’était pas l’homme parfait ; il n’était pas forcément stable, il n’était pas très expressif, il avait des tendances à la débauche… Mais je savais qu’il avait fait le bon choix, en acceptant de sortir avec Belammée. Elle saurait s’occuper de lui, elle saurait le remettre dans le droit chemin. J’en étais intimement persuadé. Sauf qu’en fait, je me suis lourdement trompé. Les choses ne se sont pas déroulées comme prévues ; et pour une fois, ce n’était pas le Gamma qui avait fauté. Je n’en voulais pas à Belammée ; après tout, c’était ma meilleure amie. Je serai toujours là pour elle, pour la soutenir, même quand elle enchaîne les conneries. J’avais eu de la peine pour Kienan, vraiment. Je crois que pour une fois, il avait fini par s’attacher. Et il avait été déçu. Belammée avait fini par se mettre en couple avec un mec de sa confrérie, Charlie. Nous ne nous connaissions pas, mais une chose est certaine : je ne l’aime pas, et à vrai dire, il me le rend bien. Je n’ai rien de particulier à lui reprocher (si on excepte le fait qu’il ait mis ma meilleure amie enceinte), mais je ne l’aime pas, point. C’est physique. Je ne lui fais pas confiance, j’ai peur qu’il lui fasse du mal. Et je crois qu’il pense exactement la même chose de moi. Mais maintenant, mettre Woody sur le tapis… Non, ça, c’était juste impossible. Je ne pouvais pas le tolérer, pour son bien. Woody, c’était le type dangereux par excellence. Celui qui ne craint rien, qui n’a aucune limite, qui est prêt à tout. Je ne voulais pas qu’il arrive quelque chose à Bela.

« Arrête tes conneries avec Woody, Bela. Eloigne-toi de lui, fuis-le. Pendant qu’il en est encore temps. N’écoute pas ce qu’il te raconte ; les Gammas n’ont pas de parole, en ce qui concerne la drogue. Regarde-moi, j’en suis la preuve vivante. Même s’il te promet monts et merveilles, casse-toi. Parce que contre Woody… J’sais pas ce qu’on peut faire, vraiment. »

D’ailleurs, je plaignais vraiment Militine. En sortant avec Woody, elle s’était engagée dans une sacrée galère, et je me demandais bien comment elle allait faire pour s’en sortir. Certes, pour le moment, ils avaient l’air bien ensemble. Enfin… Façon de parler, vu ce que je venais d’apprendre. Visiblement, le couple n’était pas aussi solide qu’il n’en avait l’air, mais bon…

« Je pensais que Mili et Woody était un couple plutôt stable. Honnêtement, je plains Mili. Elle ne mérite pas ça… Mais bon, peu importe. Tout ça pour te dire d’arrêter tes conneries avec Woody. »

Insister, moi ? Si peu… Puis j’ai dévié, sur un sujet beaucoup plus léger. L’enfant, et plus précisément le poids de Belammée. Depuis qu’elle était enceinte, elle avait pris du poids, et ça me faisait tout bonnement halluciner. Je n’arrivais pas à réaliser, il y a encore quelques semaines, que Bela allait devenir maman. Non pas que je ne la croyais pas capable d’être une bonne mère, mais c’est juste que… J’sais pas, c’était juste trop bizarre. Et dire que dans quelques semaines, elle devra s’occuper d’un bébé… Ça, c’est encore plus bizarre.

« Mais nan, t’es pas conne… T’es juste trop stupide. Et puis tu sais quoi ? C’est pas grave, parce que tu vas bien maintenant, et que t’as l’air contente. Je dirai même épanouie, s’en est presque flippant parfois. Et au passage, je déteste Charlie. », Ajoutais-je en souriant. « Mais bon, je ne me fais pas de souci. Dans quelques semaines, quand tu ne pourras plus dormir, que tu devras changer des couches, que tu ne pourras plus avoir de vie sociale pendant quelques temps, toi aussi tu vas le détester. »

N’empêche que cet enfant, ça allait être un sacré bouleversement dans la vie de Belammée. Comment allait-elle gérer cet enfant, sa relation avec Charlie, et ses cours ? Parfois, ça risquait d’être difficile, notamment au début… Je crois qu’en vérité, je suis inquiet pour elle. Je suis mort de trouille. Je sais qu’elle va gérer, mais je ne peux pas m’empêcher de ressentir de l’appréhension.

« Tu seras géniale, j’en suis sur. » Murmurais-je, sérieusement.

J’avais soupiré, lorsqu’elle m’avait demandé ce qui m’amenait. Comment lui annoncer ça ? C’était tellement étrange à dire… Finalement, je lui ai avoué la vérité. Que Chelsea m’avait trompé avec David Flint, parce que je lui avais menti. Autrefois, cette coucherie n’aurait eu aucune importance ; on se serait séparé, chacun aurait continué sa vie de son côté. Point final, on n’en parlait plus. Mais là… Là, tout était remis en cause, parce que les sentiments étaient venus s’en mêler. Putain, j’étais vraiment mal barré. Encore plus mal que Bela et son gros ventre. J’ai souri alors qu’elle me demandait si maintenant, elle pouvait dire que c’était une pétasse. J’ai hoché la tête.

« Ouais, tu peux le dire. Et même plutôt deux fois qu’une. »

Bela et Chelsea n’avaient jamais pu s’entendre. D’après ce que j’avais compris, cette mésentente était le résultat d’une histoire avec Joshua, un bon ami à moi. Je ne savais pas vraiment quel était l’objet de la discorde, et pour être honnête, à l’heure actuelle, je m’en foutais complètement.

« C’était exactement ça, tu vois ? Pourquoi je trafiquerais ? Ça n’a aucun sens. Si encore, j’avais des difficultés financières, et que je n’avais pas d’autre choix… Mais bon, c’est même pas le cas. »

J’ai tressailli alors qu’elle me parlait de David ; visiblement, mon calme n’était qu’apparent. Lorsque j’avais appris ça, ça avait été clair : Flint était passé sur ma liste noire. Avant ça, lui et moi n’avions jamais eu de problème ; certes, je le trouvais un peu spécial, trop coincé pour être chez nous, mais bon… Mais là… Là, il était clairement l’ennemi à abattre. Et si pour le moment, j’avais décidé de m’éloigner de Berkeley un peu de temps pour me calmer, quand je reviendrai, je saurais le trouver. Il me le paierait, c’était clair. Je ne me laisserai pas faire, et surtout pas par ce connard.

« David Flint devrait profiter, en ce moment. Vraiment. Parce que quand je serai de retour, je l’aurais. Je lui ferai du mal, de n’importe quelle manière possible. Je suis prêt à tout… » Murmurais-je en souriant. « Je sais qu’il a morflé, avec Swen Turner. Tu sais, son ex, le Thêta. Bref… Je pourrais profiter de ça. Ou alors de sa petite sœur… Une petite Alpha à dévergonder, je ne dis jamais non. »

J’ai éclaté de rire alors que Bela me disait que si elle croisait Chelsea, elle allait surement l’éclater avec ses hormones. C’est dans ses moments là que j’étais content de l’avoir auprès de moi ; parce que même dans les pires instants, elle savait me faire sourire, ou me faire rire. Belammée, c’était une amie en or.

« Ouais. Peut-être bien, que je l’aime. Enfin… Je crois. Malheureusement. Si ça navait pas été le cas, je n’aurais pas réagi comme ça, si ? »

C’était pathétique. Vraiment. Comment avais-je pu tomber si bas ? Comment avais-je pu être aussi stupide, pour me remettre avec Chelsea au Spring Break ? Alors que quelques années plus tôt, j’avais déjà eu du mal à me détacher d’elle… P’tain, j’étais vraiment trop con, parfois. Perdu dans mes pensées, j’ai senti la main de Belammée se poser sur la mienne, alors qu’elle me demandait si ça allait aller. J’ai haussé les épaules.

« Je m’en sortirai, comme toujours. Ne t’en fais pas pour ça, va. »

Sa main se retira de la mienne, alors qu’elle me souriait légèrement. Finalement, elle attrapa son portable, et commença à chercher quelque chose. J’ai levé les yeux au ciel alors qu’elle me disait que si Charlie la tuait, ça serait de ma faute, et que j’aurais sa mort sur la conscience.

« Charlie n’osera pas te faire du mal, tu le sais très bien. » Dis-je en souriant. « Surtout si je suis avec toi. Il aurait trop peur de s’attaquer à un Gamma. » Ajoutais-je, amusé.

Finalement, je me suis concentré sur la route. Plus nous avancions, moins je reconnaissais les alentours. Habituellement, je m’éloignais peu de San Francisco ; l’avion était un moyen de transport beaucoup plus facile et beaucoup plus rapide. Mais vu l’état de Bela, ce n’était pas possible. J’ai haussé les épaules, alors que Belammée me demandait où nous allions. A vrai dire, je n’en avais aucune idée.

« Loin, très loin. Là où Internet, le téléphone, et tout ce que tu veux ne passe pas. Genre… Le Texas, tiens. »
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MessageSujet: Re: « I have to go. » • Belammée&Sterling « I have to go. » • Belammée&Sterling EmptySam 29 Jan - 22:42

« nobody said it was easy. No one said it would be this hard. »

Je l'entendais soupirer. Et parler. Souvent, me dire des choses, c'était s'assurer que je faisais le contraire, par simplement envie de foutre la merde. De me foutre dans la merde. J'étais comme ça depuis petite, je ne savais pas vraiment pourquoi. Je me souvenais que mon père me disait de ne pas manger mes légumes, parce qu'il savait que c'était la seule manière de me les faire avaler. Je fonctionnais à l'envers par plaisir. Il avait du prévenir les professeurs, qu'après le départ de Maxime, j'avais décidé de tout faire à l'envers, dans l'espoir que quand elle ait dit qu'elle ne reviendrais jamais, ce dimanche matin, elle disait l'inverse. Bien sur, naïveté infantile, ça n'avait pas marché. J'avais arrêté grâce à Capryce. Je me souvenais très bien du premier soir où elle était venue, elle m'avait posé la question, la bouche pleine de nutella. « Bela, pourquoi tu fais l'inverse de ce qu'on te dit ? C'est pas bien, de pas obéir ! » « Bah.. Ma maman elle a dit qu'elle partait. Alors si elle fait comme moi, elle va revenir. » « Elle l'a fait ? » « Non mais.. »  « ça fait combien de temps ? » « Un an. » « Alors, arrêtes. » « Ouais. » Et je l'avais écouté. C'était la même chose, qu'elle me donnait, avec Sterling. Un peu de logique, parce que clairement, j'en manquais. Je soupirais. Ce que je savais, c'était qu'il avait clairement raison, et je ne pouvais pas le nier. Woody avait toujours été correct avec moi, mais je savais très bien comment il était avec les autres.

« Je sais. Kienan non plus. Et moi non plus, et je suis pas Gamma. Si je l'ai fait, c'est parce que je suis enceinte, mais on sait tout les deux qu'on va se fumer des joints ensemble quand je le serais plus. Et j'ai fini de déménager, t'inquiètes pas pour ça. Je suis avec Dakota et Jeff' nous a aidé, pire qu'un père celui-là, je pouvais rien porter. En même temps, c'est pas comme si ça me gênait... »

Je souris en regardant la route défiler sous les roues de ma voiture. Il me parlait de Mili. Qui était en France. Je me sentais horrible, sur le coup. Vraiment. Si j'avais pu faire passer ça pour des nausées, j'aurais probablement dit que j'avais envie de vomir, mais c'était assez impossible, alors je gardais le sentiment de répugnance que j'avais pour moi-même en ce moment précis. J'étais rien. J'étais personne pour faire ça. Vous savez, le moment où vous croyez qu'on vous a remplacé le cœur par un trou béant et vous voulez le combler avec n'importe quoi. Avec tout. Je m'encerclais de mes propres bras, comme à chaque fois que je me sentais mal. En essayant de me rassurer moi-même. Ça n'avait jamais vraiment marché, mais c'était devenu nerveux. Les nuits où ça ne va pas, quand je me disputais avec Kienan, je n'avais jamais vraiment dit à Sterling ce qui se passait, je ne l'avais jamais vraiment dit à personne, mais il y avait cet énorme trou béant qui revenait alors que des hématomes apparaissaient sur mes bras, d'avoir été serré trop fort, alors j'essayais de me calmer, comme si c'était Kienan qui s'excusait. J'avais soufflé un vulgaire « Ouais » complètement ailleurs. Il avait raison. J'avais des tas de conneries a arrêter, mais je devais être championne dans l'art de foutre la merde. Une vraie pute.

Sterling me parlait de Charlie, de l'enfant. De ce qui m'occupait la tête en ce moment, en fait. Surtout la maternité. Honnêtement, je ne savais pas prendre soin de moi même, alors un gosse, fallait voir la vérité en face, il aurait pas le temps d'avoir un mois avant que je fasse une connerie. Si Charlie n'avait pas été mis au courant, j'aurais surement avorté, une deuxième fois. C'était cruel et j'aurais eu surement encore plus mal et été au bout de mon divorce. J'étais pas quelqu'un de très peureux, mais depuis des mois, c'était ça qui me faisait me réveiller en me sentant affreusement mal la nuit. Avec l'envie de pleurer au fond de la gorge, bloquée, et l'envie de tout envoyer balancer, de partir en Laponie et mourir de froid en croyant voir la Titanic se prendre un iceberg au loin. Je ne savais pas ce qui était le mieux, très franchement.

« Ouais, stupide et conne, t'as juste le niveau de langage qui change, ne nous leurrons pas mon cher. Oh, mais Sterling, t'aimes aucun de mes petits copains quand tu les connais pas avant de toute façon ! Et je te ferais remarquer que des personnes à l'université, c'est quand même ma plus longue relation, hein. D'autant plus si on compte le moment où s'était pas officiel haha. Mais non, je ne le détesterais pas pour trois raisons : je ne peux pas. Je ne fais pas de très longues nuit, avec ou sans gosse et enfin, ce sera à lui de s'en charger, tu crois quoi ? »

Je ris doucement. J'étais sure que ça allait être dur, mais dans un sens, mais ma relation avec Charlie n'avait jamais été la plus facile. J'avais souris en haussant les épaules. Mes aptitudes à être mère étaient mes premiers doutes, alors je n'aimais pas trop m'avancer là-dessus. C'était trop m'en demander, d'avoir confiance dans un truc dont je n'avais pas eu d'exemples pour apprendre. Je savais juste que je ne devais pas disparaître un dimanche matin, sans prévenir. Je n'aurais pas deviné, si je n'avais pas eu autant envie d'aller aux toilettes, ce jour là. Une fois que j'eus l'accord de Sterling, je regardais droit devant, en lâchant un très distingué : « Oh. La. Pute. »

Je ne l'avais jamais vraiment aimé. Elle était assez antipathique. Je le voyais, elle me donnait pas envie de la connaître. Surtout parce que, en plus, elle avait pris Joshua comme meilleur ami. Je ne dis pas que Sterling est pas quelqu'un de bien, tout le contraire, je suis même étonnée chaque jour de le voir s'ouvrir à moi et je ne peux en être qu'infiniment reconnaissante face à cette amitié qui m'apprenait un peu plus sur moi-même, sur lui et sur la vie, chaque jour. Cette nuit montrait l'importance de Ste' à mes yeux. Je le suis n'importe où, parce que j'ai besoin de lui, pour me rappeler ce à quoi je fais vraiment face et me dire quand je fous la merde, parce que je suis trop bornée pour m'en rendre compte moi-même. C'était devenu un mécanisme intégré à ma personne, de choper Sterling sur un banc entre deux cours et lui parler de tout. Parfois, de rien. Rester là, et attendre, le moment où il serait prêt à parler. J'avais rarement été aussi patiente, mais je voyais bien qu'il était beaucoup plus que ce qu'il montrait. Jamais je n'avais été déçue. Il parlait de vengeance. Je n'aimais pas trop ça, pour avoir tellement réfléchi à comment me venger de Capryce, j'en avais oublié pourquoi je l'avais aimé au départ, et ça, ce n'était pas bon du tout. Je tournais la tête vers lui, scrutait son visage. Je voyais qu'il avait mal, et ça me donnait envie de pleurer. Pleurer pour lui, parce qu'il ne le ferait jamais. Je ravalais ma tristesse, la sienne suffisait amplement, après tout, on était pas là pour se faire tuer par un câble électrice qui aurait lâché sur la route.

« Tu sais... Se venger, ça te servira pas à l'oublier, si c'est ce que tu veux. Tu veux ? Faut juste que tu te changes les idées et te taper Turner ou Flint version fille, je sais pas si ça va aider. De toute façon, il pleure déjà tout le temps, tu vas le faire se suicider par harcèlement moral. Et dis pas qu'il mérite. Il t'a peut-être piqué une personne que t'aime, mais une personne qui souffre, c'est déjà assez. Sache que je n'approuve pas cette idée, mais je ne t'en empêcherais pas. Je sais très bien que si t'en ressent le besoin, j'ai pas mon mot à dire, t'écouteras pas. Mais je reste contre. »

Ah, les sentiments. Ça me fit sourire, l'incompréhension de Sterling fasse à ce qu'il éprouvait pour Chelsea. Je trouvais ça assez adorable.

« Si tu penses à elle quand t'écoute les chansons des Beatles, c'est que tu l'aimes. »

Il me disait qu'il allait s'en sortir. Moi je veux bien. Mais je savais que ça allait prendre du temps, je ne savais pas trop combien de temps. Je voulais que ce soit rapide, qu'il retrouve ce truc que Chelsea avait emporté. Pétasse, va. Je le voyais lever les yeux au ciel. « Mhm. Ouais. C'est plus le genre à regarder droit dans les yeux en disant « je t'en veux pas » et à sa gueule, tu sais que c'est faux. C'est monstrueux, limite je m'en voudrais moins s'il me gueulait dessus. Mais non, monsieur arrive à rester calme. Saloperie de hippie. »

Je me mis à rire. Quand il faisait ça, vous vous sentiez minable, tout de même. Et puis Sterling parlait du Texas. Je l'entais rire, et ça faisait du bien. Dans un sens, c'était prétentieux, mais j'étais hyper contente qu'il soit passé. Comme si ça faisait des lustres que je ne l'avais pas vu. Ou peut-être que c'était juste la vie qui avançait trop vite.

« Texas ? Ils ont pas des lois étranges là-bas ? Oh, fuck, je veux un chapeau de cow-boy et des santiags, c'est parti. »
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MessageSujet: Re: « I have to go. » • Belammée&Sterling « I have to go. » • Belammée&Sterling EmptySam 12 Fév - 17:03



J’avais mis du temps, avant de commencer à parler à Belammée. Pour deux raisons : la première, c’est que je ne suis pas des plus sociables. Je l’avoue sans problème, j’ai vraiment du mal avec les gens que je ne connais pas. Je ne fais confiance à personne, je me méfie de tout le monde. Surement une névrose quelconque, dont je me fous totalement, qui remonte à mon enfance trop parfaite. La deuxième raison pour laquelle j’avais hésité avant de parler à Bela, c’est qu’elle était le stéréotype de la fille insupportable, qui lorsqu’elle vous a parlé une fois pense qu’elle est votre amie. Au début, c’est exactement de cette façon que je la percevais ; nous avions débattu, une fois, lorsque j’étais défoncé. Pour moi, cette discussion futile n’engageait à rien. Alors, quand quelques jours plus tard, j’avais croisé dans Bela dans les couloirs de l’université, je l’avais superbement ignorée. Chose qui, je crois, avait signé le début d’une relation sans faille avec la Sigma. Depuis ce temps là, elle avait réussi à me dérider ; je l’avais écoutée, écoutée, et encore écoutée. Et un jour, j’avais fini par lui répondre. De fil en aiguille, notre relation amicale avait pris de l’ampleur, tous les jours un peu plus. Au point qu’elle me devienne absolument indispensable.

C’était réellement pathétique de tenir à elle comme ça. Moi qui fais toujours tout mon possible pour éviter de m’attacher aux gens, je me retrouvais complètement enchaîné à Belammée. La preuve, ce soir, alors que j’avais décidé de partir sans rien dire à personne, je n’avais pu m’empêcher de la prévenir. Parce que c’est elle, et que si je ne l’avais pas fait, elle m’aurait harcelé au téléphone. Ou alors, lorsque je serai rentré, j’aurais eu droit à un interrogatoire en bonne et due forme. Evidemment, comme d’habitude, elle avait réussi à me convaincre de l’amener avec moi. Et, incapable de résister aux caprices de Belammée, j’avais cédé. Comme n’importe quel amoureux transi. Sauf que c’était ma meilleure amie, alors c’était sans doute encore pire. Et d’ailleurs, c’était aussi ça qui me poussait à la mettre en garde. Contre Woody, contre Kienan, contre les Gammas en général. Je ne dénigrais pas ma confrérie. Nous ne sommes pas des enfants de chœur, c’est un fait. Autant assumer cette réputation, et mettre en garde les personnes qui nous sont chères.

« Plus de joints qui tiennent, ma chère. » Dis-je en souriant. « Maintenant que tu vas être mère, tu te dois d’être sérieuse, sobre, et saine. C’est normal, il faut donner l’exemple. » Murmurais-je, amusé.

Elle comme moi savions très bien que cette résolution était bidon. Oh, je ne doutais pas du fait qu’on s’y tiendrait quelques temps… Disons deux semaines. Voire même trois, si nous étions en forme. Mais Bela restait Bela, et moi… Ni elle, ni moi n’avions pour habitude de nous refuser un peu de bon temps.

Pourtant, un simple regard sur son ventre arrondi me fit détourner les yeux. Je me suis concentré sur la route, alors que mes pensées divaguaient. Egoïstement, je me disais qu’après la naissance de l’enfant, plus rien ne serait pareil. Tout changerait, j’en étais certain. Bela devrait s’occuper d’un gamin ; elle devrait passer du temps avec Charlie ; elle devrait rattraper ses cours… En bref, elle aurait un programme des plus chargés. Programme dans lequel j’avais l’impression de ne pas avoir ma place. Je ne voulais pas perdre Belammée. Pas pour un gosse qui ne connaissait encore rien à la vie.

« Si j’aime pas Charlie, c’est parce que j’ai de bonnes raisons. » Dis-je en souriant.

La vérité, c’est que je ne le connaissais pas, et que déjà, je ne pouvais pas le saquer. Bon, il faut dire, il me le rendait bien. Je me doutais bien de ce qu’il pensait de moi ; que j’étais le parfait stéréotype des Gammas, drogué et alcoolisé jusqu’au bout des ongles. Et pour être tout à fait honnête, il avait plutôt raison. Mais si je ne l’aimais pas, ce n’était pas pour ça ; je me foutais comme de l’an 40 de ce qu’il pensait de moi. Il paraissait juste chiant, et antipathique. Toujours derrière Bela. En plus, il l’avait déjà fait souffrir, quand il s’était envoyé en l’air avec son ex. Et ça, franchement, je n’avais que très moyennement apprécié. C’est pas cool de devoir ramasser votre meilleure amie à la petite cuillère à cause d’un mec qui ne peut pas contrôler ses pulsions primaires.

« Ouais, bah j’espère pour toi, qu’il va se lever. Après tout, c’est de sa faute si t’es dans cet état… » Dis-je. « Sans parler du fait que tu risques d’avoir la peau marquée à vie. Tu sais, je te parle de vergetures indélébiles et de cellulite qui s’accroche à toi comme un chewing-gum s’accroche à tes baskets… » Ajoutais-je en souriant.

Mon regard se fit plus sombre, alors que nous évoquions le sujet « Chelsea ». Pourtant, Bela parvint à me faire sourire, alors qu’elle lâchait un très classe et distingué : « Oh. La. Pute. ». J’ai haussé les épaules, hésitant à révéler à Bela mon projet de vengeance. Je ne savais pas exactement en quoi il consisterait, mais une chose était sure : je voulais que Chelsea et David payent. Parce qu’ils le méritaient largement.

« T’sais quoi ? Tu peux le dire. D’ailleurs, j’vais même t’avouer un truc. J’aurais dû m’en douter. » Avouais-je. « La première fois, elle s’est tirée sans rien dire, sans me prévenir. Mais bon, on avait 16 ans, alors j’peux comprendre. Et quand on s’est recroisé au Spring Break, la seule chose qu’elle a trouvé à faire, c’est m’allumer. Dès ce moment là, j’aurais dû savoir qu’en me remettant avec elle, je finirai cocu. Par un puceau, en plus. » Dis-je en levant les yeux au ciel. « J’espère qu’elle s’est bien fait chier, tiens. »

Spring Break… Cette période me paraissait bien loin, désormais. C’était le temps où tout allait bien ; lorsque j’étais encore insouciant, volage, et drogué sans que ça ne pose de problèmes à personne. Maintenant que je venais de me séparer de Chelsea, j’étais prêt à reprendre ma vie où je l’avais laissée, quelques moins plus tôt. Sortir tous les soirs ; boire et fumer jusqu’à tout oublier ; s’envoyer en l’air avec la première pimbêche qui passe. Cette vie de débauche m’avait parfois manqué, lors de ma relation avec Chelsea. Je devais bien l’avouer ; il était difficile de quitter, du jour au lendemain, des habitudes aussi légères et divertissantes. En me mettant en couple, j’avais tiré un trait sur tout ça ; je savais que désormais, je devrais rendre des comptes à quelqu’un.

« Peut-être que t’as raison. Coucher avec Chuck Flint n’est peut-être pas une si bonne idée. » Dis-je en haussant les épaules. « Tu sais quoi ? Etrangement, quand j’ai mis un terme à ma relation, la première chose qui m’est venue en tête comme idée de vengeance, c’est d’aller m’envoyer en l’air avec Capryce. Parce que je sais que Chelsea péterait un câble. Elle a toujours su qu’il y avait quelque chose de spécial entre ta copine et moi, et un jour, après une dispute, elle m’a avoué qu’elle flippait à l’idée que je la trompe avec Capryce. Si ça, c’est pas un aveu de faiblesse… »

Je ne savais pas comment Bela allait réagir à cette annonce ; la pauvre, elle devait être partagée entre Capryce d’un côté, et moi de l’autre. Si pendant quelques temps, Capryce et moi avions joué avec le feu, ça n’avait pas duré. Lorsque je m’étais remis en couple, j’avais coupé les ponts avec la Sigma ; je ne voulais pas être tenté. Et surtout, je ne voulais pas lui céder. La faiblesse masculine révélée au grand jour.

« J’écoute pas les Beatles. Comme ça, ça règle tous les problèmes. »

Et ça m’empêche de me poser trop de questions, aussi. Afin de rassurer Bela, je lui ai assuré que je m’en sortirais, comme toujours. Pourtant, elle ne semblait pas convaincue. J’ai haussé les épaules ; je savais que j’allais laisser une partie de moi dans cette relation, mais soit. Qu’il en soit ainsi. Il faudrait bien qu’un jour, je fasse mon deuil ; que j’oublie la Iota, et que j’envisage quelque chose d’autre. Peut-être quelque chose de plus simple, de moins prise de tête. Oui, ça, ça serait une bonne idée, tiens.

« Je vois le genre. En fait, il te passe tout, c’est ça ? T’as de la chance, t’as l’air d’être tombée sur une crème. Profites-en, parce que si il t’aime vraiment, c’est tout bénéf’ pour toi. » Assurais-je.

J’avais beau ne pas porter Charlie dans mon cœur, s’il était l’homme qu’il allait à Bela, j’étais prêt à l’accepter. Mais ça, évidemment, je ne le dirais jamais à haute voix. Et surtout pas devant Belammée, et encore moins devant Charlie.

« Tous les Etats des Etats-Unis ont des lois trop bizarres. Dis toi que l’autre coup, j’ai vu que dans je ne sais plus quel état, t’avais pas le droit de parler avec les martiens. Honnêtement, j’en suis resté sur le cul. »

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MessageSujet: Re: « I have to go. » • Belammée&Sterling « I have to go. » • Belammée&Sterling EmptyLun 21 Fév - 0:08

Sterling. Huit lettres. J'étais quelqu'un d'assez tenace, détestant être ignorée. Et il l'avait fait. Je suis aussi quelqu'un de têtu alors direct, je l'ai harcelé. Quelqu'un me ferait ça, je lui dirais d'aller se faire foutre, honnêtement. Mais il y a toujours ce truc en Sterling qui lorsque vous ne le connaissez pas, vous attire. Et une fois que vous avez réussi à gagner sa confiance, cette chose unique vous fait rester. Il n'est pas comme les autres. Les gens pensaient souvent qu'on allait finir ensemble et ils avaient compris que ça n'arriverait pas. Surement parce que qu'on se connaissait trop. Je sais pas, c'est Sterling et ça s'arrête là. Franchement, pour moi c'est déjà énorme. Je ne sais pas ce que je serais devenu sans lui, c'est le seul qui m'encourage à arrêter de merder et qui ne se lasse pas de le répéter. On est un peu arriver dans la vie de l'autre totalement par hasard. Je l'aurais croisé dans les couloirs de la maison des Gammas, qui sait, peut-être que je ne l'aurais même pas remarqué. Et pourtant, ce jour là, près de l'université, à fumer son joint, il était là. C'est pas très dur de reconnaître les personnes défoncées, encore moins quand on l'a été. Je crois que ce qui a fait le plus mal, ça a été l'après coup. Comme si il refusait toute amitié, alors qu'il ne me connaissait pas finalement. Alors j'avais tenu. J'avais souvent pensé à baisser les bras, mais je continuais vainement à m'assoir à côté de lui et faire ce que je savais inutilement faire de mieux : monologuer. J'étais assez inutile, comme fille, en fait. Je me demandais souvent ce que je faisais là. Je lui avais dit, avant qu'il me réponde la première fois. Je m'en souviens encore. « Je sais pas à quoi je sers, Sterling. » Je m'étais préparée à me lever, avant qu'il ne me réponde un simple « Parler ? » mais qui avait voulu tout dire. Le début. Et la fin. Je n'avais jamais aimé le silence. Mais avec Sterling, on avait un point commun. Ce sourire un peu cassé qui veut dire qu'on en a pas vu que des belles. Tout semblait pourtant tellement facile dans cette voiture, sur la route allant vers nul part.

C'était stupide, mais je me sentais souvent un peu privilégiée de partager une amitié avec Sterling. Sans doute parce que dans nos entourages respectifs, les relations foiraient toujours. Lui et Capryce. Moi et Kienan. On restaient invincibles malgré tout ça. Je ne me souviens pas de réelles disputes avec lui. Dingue. Je me sentais toujours un peu plus petite, en lui parlant, parce qu'il savait comment je marchais et d'un côté, ça me faisait un peu peur. Il prévoyait mes conneries. Bien sur, c'était rare que je l'écoutais mais je connaissais son petit regard du « je te l'avais bien dit » que je me dis que je devrais m'y mettre. Je me mis à rire, me concentrant sur la conversation.

« Sérieuse, sobre, et saine ? Tu te fous de moi ? Tu veux que je sois vierge pendant que t'y es, peut-être ? »

Je savais comment j'étais. C'était déjà un exploit d'avoir tenu pendant plusieurs mois, mais il ne fallait pas pousser. Je n'avais jamais dit que j'allais être mère exemplaire, et je n'allais pas l'être. Ce n'était pas mon genre. J'avais été éduqué en sachant ce que sentait l'herbe avant les gâteaux au chocolat, alors le jour où Belammée Olympe Canterburry-Silver sera saine de son plein gré, elle sera morte. Merde quoi.

Je regardais par la fenêtre une nouvelle fois, même si je ne voyais pas grand chose. Pour moi, la naissance de Sidney allait être un gros changement, un changement qui demandait une force que je n'étais pas sure de posséder pour y faire face. Ma plus grande phobie était sans doute d'abandonner, comme ma mère. De me découvrir aussi faible qu'elle. Tout mais pas ça. Et j'aurais besoin de Sterling, rien que pour me relaxer. Et d'herbe, aussi, qu'on ne se mente pas. Sinon, l'hyperactivité allait encore prendre le dessus. Et c'était pas le bon plan, vraiment. Je lui fit un sourire en coin, en le défiant du regard.

« Pourquoi ? »

Je me mis à rire à ses paroles, lui frappant l'épaule. Je n'avais que très peu grossi, heureusement. J'avais toujours été de nature assez maigre et vu mon activité physique – qui est surtout de courir pour aller partout du à mes retards permanents et ma libido un peu trop excessive – je savais que ça allait vite passer à la trappe. Si je faisais des statistiques des relations sexuelles, franchement, je crois que ce serait assez dramatique. Ou déplorable.

Je passais mes doigts sur mes tempes, les massant légèrement. Les plans de vengeance me donnaient toujours un sacré mal de tête. J'agissais trop impulsivement pour pouvoir planifier des trucs du genre. Il me parlait de leur première relation, qui c'était déjà mal passé. Je soupirais, résumant ma pensée par une seule phrase. « Peut-être que c'était pas la bonne, finalement. » Mais j'avais directement tourné la tête vers lui à la suite de sa révélation. « Je sais même pas pourquoi on est amis, alors. » et finit par en rire. Puis je reprenais. « Tu peux toujours coucher avec Capryce si ça la fout en rogne. Ça réglera rien, mais elle aura la haine. Je l'aurais fait, je crois. » Je le vis hausser les épaules. Je n'aimais vraiment pas le voir comme ça, ça me faisait toujours un peu mal. Alors j'espérais vraiment qu'il aille mieux et j'irais peut-être mieux aussi. Je fis un léger sourire.

« Mhm. J'ai juste... tellement peur de merder. Parce que je sais très bien que je retrouverais jamais quelqu'un comme ça. Ça m'ait tombé dessus comme une fatalité l'autre jour, l'impression que je n'arrêterais pas d'être amoureuse de Charlie pendant toute ma vie, tellement ça m'est devenu naturel. Je saurais pas trop quoi faire si ça se passe mal. Alors je n'ai plus qu'à pirer des gens qui n'existent pas. Gé-ni-al. Tu sais, parfois, je déteste ça, sentir que je suis dépendante de quelqu'un à ce point. Je trouve ça assez pathétique. Le cliché de la minette qui porte du rose avec ses stylos à plumes. On sait tout les deux que j'aime ni le rose, ni plumer les oiseaux. »

Je posais ma tête contre la vitre, je la sentais un peu fraiche, l'humidité de la nuit collant au plastique. Je souris.

« Les martiens sont contrôlés par un grappin, c'est le mal assuré pour tout ceux qui ont regardé Toy Story. Être amoureux, ça fait mal aussi, pas vrai ? »
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