Dublin, 23 décembre 2010, 19h00.

Nous venions de débarquer à l'aéroport de Dublin, Maria, Ambre et moi. Un large sourire ne voulait quitter mon visage. L'enfant venait de rentrer au pays. Le trajet entre la France et l'Irlande ne fut pas bien long. De cette façon, nous n'étions pas très fatigués par le voyage. Nous aurions pu arriver plus tôt, mais nous avions fait en sorte d'arriver quasiment en même temps que la famille de la brunette. En effet, leur avion allait arriver d'ici trente minutes. Inutile donc de faire la route jusqu'à mon ancienne maison pour repartir juste après afin d'aller les chercher. Ainsi, nous prîmes notre temps pour récupérer nos valises. Puis nous nous posâmes dans un café. Je n'arrivais pas à décoller ce sourire de mon visage, tant j'étais heureux d'être là. Incontrôlable, je ne pouvais rester immobile sur place, car je n'avais qu'une hâte, celle de rentrer chez mes parents pour voir ma famille, mes enfants, qui seraient déjà là. C'était convenu que Seth et Jade passeraient le réveillon avec nous. Puis, dans la journée du 25, ils rejoindraient leur mère pour fêter Noël avec l'autre côté de la famille.

Cette journée était importante pour moi, car les deux familles allaient enfin se rencontrer. Je ne cacherais pas le fait que je stresse un peu à l'idée que la rencontre se passe mal. Après tout, ma famille et celle de Maria venaient de deux mondes totalement différents, peut-être n'avaient-elles pas les mêmes points de vues, les même valeurs. À priori, tout se passerait bien. Bien évidemment, j'étais un peu gêné à l'idée que les parents de la brunette, qui vivaient dans une maison luxueuse, qui avaient un compte en banque plus qu'agréable, soient surpris de débarquer dans une famille nombreuse et peu aisée. Maria a beau me dire que ce n'est rien, pour ma part, je ne peux m'empêcher d'être un peu angoissé à cette idée. Oh, je n'ai pas honte de ma famille, mais avouons que médecin, ça fait beaucoup mieux qu'agriculteur. Mouais... bref.

Finalement, Maria et moi avions passé un bon séjour à Paris, malgré le début à la fois chaotique et merveilleux. Tout s'était « arrangé ». En fait, on n'avait simplement décidé de passer l'éponge sur ce qu'il avait pu se passer. Nous n'en discutions pas parce qu'il n'y avait pas grand chose à dire en somme. Nous voulions profiter au maximum de ces quelques semaines à Paris. Nous avons visité la capitale. J'ai forcé la brunette a monter dans un train direction Rouen, car je voulais à tout prix revoir la Haute-Normandie et cette ville qui me tenait à cœur. Ça nous a pris une journée seulement. Une heure et demie de train pour l'aller. Idem pour le retour. Marché de Noël à Strasbourg. En somme, romantisme et magie au programme.

Les trente minutes passèrent rapidement. Nous attendions la famille de Maria, impatients. Un baiser volé à cette jeune femme dont les yeux pétillaient à l'idée de revoir ses parents. Elle était magnifique, elle et son sourire radieux.

Aujourd'hui était un grand jour pour Maria tout comme il l'était pour Edward. Ils allaient pouvoir revoir leurs parents. Évidemment, pour Edward, ces retrouvailles étaient encore plus importantes que pour Maria car il n'avait pas vu ses parents depuis un long moment maintenant, depuis les vacances d'été à vrai dire. Tellement de choses s'étaient passées en quelques mois, Maria espérait ne pas effrayer les O'Malley non plus. Il fallait dire qu'elle attendait un enfant, qu'ils en avaient adopté un au passage et qu'en plus de tout ceci, les deux amoureux avaient décidé de franchir le pas et de s'engager mutuellement après la naissance du bébé. Bien-sûr, cela faisait un petit paquet de nouvelles à prendre en même temps, mais avec bonheur et joie, non ? Ce n'était pas comme si on apprenait la mort de l'un des leurs. La nouvelle était bonne, ainsi, autant la saisir selon Maria.

Le vol de Paris jusqu'à Dublin n'avait pas été très long, ce qui était finalement aussi bien pour la petite Ambre qui ne manqua nullement d'expliquer à sa mère que sur les longs trajets, elle manquait clairement de patience. Bien-sûr, il fallait s'imaginer ce type de discussion avec le vocabulaire d'une enfant de bientôt cinq ans. L'arrivée à l'aéroport fit beaucoup de bien à Maria qui, finalement, commençait à en avoir un peu marre de rester assise dans l'avion alors qu'elle savait ses parents quelque part également dans les airs en ce moment. Oh elle ne pouvait plus attendre de voir, ils lui avaient tellement manqué, bien qu'ils se soient vu quelques semaines auparavant.

Attendant patiemment – ou quelque chose dans le genre – devant la porte d'embarquement où devaient arrive Lisa et Nathan, Maria n'en pouvait plus, elle était tellement heureuse en se disant qu'ils allaient tous passer les fêtes ici, à Dublin. Maria savait bien que cela n'arriverait certainement pas tous les ans, alors elle préférait profiter de cette année comme il fallait plutôt qu'avoir des regrets par la suite. Ève n'avait finalement pas pu venir car Noah étant atteint d'une grosse otite, il lui était impossible de prendre l'avion. Maria était aussi quelque peu déçue de se dire que sa sœur, son neveu et son beau-frère se trouvaient encore à New-York, mais il en allait de la santé du jeune Noah.

Soudain, l'attente prit fin. Les portes s'ouvrirent. Les passagers sortaient petit à petit. Maria devenait folle de voir les gens arriver sans que ça ne soit ses parents à chaque fois. Jusqu'à ce que...Lisa et Nathan arrivent, enfin. Maria confia Ambre à Edward et fonça directement dans les bras de sa mère, en pleurant, n'en pouvant plus de devoir garder tant de choses pour elle, comme le fait, par exemple qu'elle allait épouser Edward. Lisa fut surprise de voir sa propre fille si indépendante familialement lui débarquer de la sorte dans les bras, mais n'en fut pas pour le moins ravie.

« Si j'avais su que ma fille serait aussi heureuse de nous voir, je serai allé à Paris moi. »

« Oh papa... »

Elle se faufila ensuite dans les bras de son père, décidément trop heureuse pour ne pas profiter aussi d'un moment câlin avec Nathan.

Je venais de voir Nathan passer dans mon champs de vision. Un sourire se dessina sur mes lèvres et instinctivement, je tournais la tête vers Maria qui ne tarda pas à foncer vers ses parents en pleurant. C'était une bien belle scène. Je restais un instant à l'écart avec Ambre, pour laisser à la petite famille le plaisir de se retrouver, sans être dérangé. « Si j'avais su que ma fille serait aussi heureuse de nous voir, je serai allé à Paris moi. » Puis la brunette lâcha sa mère pour se réfugier dans les bras puissants de son père. C'était magnifique à voir. « Oh papa... » J'en profitais pour m'approcher de Lisa, le sourire aux lèvres. « Edward... » Elle passa d'elle-même ses bras autour de mon cou, ce qui me toucha. Je l'enlaçais avec plaisir. Puis nous nous détachâmes l'un de l'autre. Elle effleura mon visage. Oui, n'oublions pas que durant notre séjour à Paris, j'ai eu le droit à une bonne raclée, laissant une petite blessure sous mon œil gauche, ainsi qu'une lèvre finement fendue, en plus de quelques points de suture pour ma cicatrice au sternum. « Qu'as-tu encore fait ? » Je déposais un baiser sur sa tempe – car oui, j'apprécie grandement ma belle-mère –, et lui répondais sur un ton amusé. « Je suis Edward le jour, et Superman la nuit. Mais chut. » Cela la fit rire et je m'en réjouissais. Finalement je me tournais vers Nathan. Poignet de main solennelle qui termina en petite étreinte virile mais tout de même courtoise.

Les parents de Maria ne purent s'empêcher d'admirer le ventre arrondi de la brunette, signifiant clairement qu'ils ne l'avaient pas vu depuis un petit moment déjà. Puis ils virent Ambre. Nous restâmes un bon moment dans l'aéroport, le temps que tout le petit monde se retrouve. Puis, ayant récupéré tous les bagages, nous allâmes prendre un taxi afin d'aller jusqu'à la maison de mes parents. Et à peine nous fûmes garés que je voyais déjà mes gosses, mes nièces et neveux jouer dans la neige, accompagné d'Ethan et de mon père. Et non, il ne faut pas grand chose pour faire plaisir à un gosse. « Papa !!! » Voix à l'unisson, comme d'habitude, Jade courrait vers moi, suivi de Seth. Vous savez pourquoi l'homme à deux bras ? C'est au cas où il aurait des jumeaux. Un dans chaque. Les larmes coulaient le long de mes joues, alors que j'avais le droit à un énorme câlin de leur part. « Mes chéris... vous m'avez manqué... » Oh oui, c'était le cas de le dire. Et Maria en était plus que consciente. Je les redéposais sur le sol et les regardais dans les yeux. « Vous êtes contents d'être ici ? » Rapidement ils hochaient la tête en riant. Je leur demandais de me suivre, alors que j'approchais les deux mômes jusqu'aux parents de Maria. Mais à peine arrivés qu'ils s'étaient déjà jetés sur la brunette pour lui faire un câlin. Ça me fit rire. « Je vous présente mes enfants, Seth et Jade, depuis le temps que je vous en parle. »

Puis je saluais ma famille. Les retrouvailles remplies d'émotions, les larmes coulèrent. Ma mère ne put s'empêcher de pleurer de bonheur en voyant le ventre arrondi de la brunette et elle s'empressa d'y poser les mains en lançant entre deux sanglots « C'est mon petit fils... ». Puis elle enlaça Maria. Ce fut le moment des présentations. « Je vous présente Lisa, Nathan et Ambre. Lisa, Nathan et Ambre, je vous présente William, mon père, Isabelle, ma mère, Alan et Ethan, mes frères, Gwenaëlle et Alice, mes sœurs. » J'énumérais rapidement compagne et compagnons de ces derniers, nièces et neveux, mais je compris vite qu'ils n'allaient pas tout retenir d'un coup.

Bien qu'elle aurait peut-être dû, Maria n'appréhendait en aucun cas la rencontre entre les deux familles contrairement à Edward qui n'avait cessé de se demander si tout allait bien se dérouler, si la différence de niveau social n'allait pas créer de tensions entre tout le monde. Maria avait beaucoup ri lorsqu'il lui avait posé cette question. Il semblait oublier que ses deux parents à elle venaient de rien après tout, qu'ils avaient certes eu la chance d'avoir beaucoup d'argent, mais qu'ils n'avaient pas non plus eu des tonnes d'enfants et pas vécus dans un pays sous tension religieuse. Nathan et Lisa seraient sans aucun doute très compréhensifs, ça Maria le savait pertinemment même si son compagnon semblait persuadé du contraire.

« Je suis tellement heureuse de vous revoir Isabelle ! »

Bien qu'elle ne l'ai vu qu'une fois, cette femme lui avait fait si bonne impression qu'elle était dorénavant persuadé qu'elles pouvaient être très proches, malgré des milliers de kilomètres de distance. Après tout, la technologie faisait des choses formidables aujourd'hui, ainsi Maria savait qu'Edward ainsi que les enfants pouvaient être en contact permanent avec Isabelle et son mari. N'était-ce pas important pour les membres d'une même famille ? Bien-sûr que si. D'ailleurs, en parlant des petits loups, Maria fut agréablement surprise de voir que Seth et Jade étaient aussi heureux de voir leur père qu'elle. Elle eut le droit à un gros câlin de la part des enfants ce qui lui fit très plaisir. Puis vînt le moment où les enfants se rendirent compte de la présence d'Ambre. Le cœur de la brunette manqua un battement sur l'instant. Puis, lorsqu'ils prirent la petite fille dans leurs bras, Maria se sentit revivre. Soulagée comme jamais, elle sentit une main sur son épaule, sa belle-mère Isabelle. Se tournant vers elle, Maria ne put s'empêcher d'esquisser un mince sourire témoignant de sa crainte ressentie. Mais tout allait apparemment mieux dorénavant.

Les présentations furent un peu compliquées pour Nathan et Lisa, mais Maria les rassura en leur expliquant qu'elle avait été toute aussi perdue l'été dernier lorsqu'elle avait rencontré tout le monde, elle avait eu peur de ne retenir le prénom de personne, et puis finalement tout était venu petit à petit et au bout de quelques jours, elle connaissait tout le monde comme il se fallait.

Au bout d'une demie heure, tout le monde décida qu'il était grand temps de se rendre au domicile des O'Malley, à la plus grande joie d'Edward qui dû penser qu'il allait enfin pouvoir retrouver sa chambre de gosse. Dès qu'il remettait les pieds ici, en Irlande, il perdait vingt ans d'âge, c'était incroyablement perturbant pour la brunette parfois. Laissant d'ailleurs son compagnon un peu avec ses deux enfants, Maria s'occupa convenablement de sa fille lui expliquant que si elle avait besoin de quoique ce soit, elle pouvait demander. Ambre semblait un peu effrayée par autant de monde d'un seul coup, mais d'un autre côté cela ne semblait pas la gêner plus que cela non plus, ce qui était finalement rassurant pour sa mère.

Tout le monde semblait bien s'entendre. Mes enfants allèrent d'eux-même vers Ambre. Elle était leur nouvelle petite-sœur et ça ne semblait pas les affecter, bien au contraire. Les O'Malley doivent avoir un gêne héréditaire appelé « joie d'avoir une famille nombreuse ». Quoi qu'il en soit, quand les présentations furent faites, tout le petit monde entra dans la maison. Heureusement que cette dernière étaient assez grande pour accueillir autant de personnes. Entré à l'intérieur, la chaleur du foyer me fit un bien fou. À chaque fois que je revenais ici, c'était une immense joie qui me submergeait, ainsi qu'un pincement au cœur à l'idée de devoir repartir très rapidement. Mais évitons d'y penser maintenant. La maison était totalement animée. Avec autant de personnes, ce n'était pas vraiment étonnant. Et comme je n'étais pas le seul de ma famille à être resté gamin, je ne vous fais pas un dessin. Je portais les valises, préférant que Maria ne fasse pas trop d'efforts. Oui, je peux être très chiant là-dessus, mais je préfère la cajoler comme il se doit. Je déposais le tout dans mon ancienne chambre. Là, un large sourire se dessina sur mon visage. Ah parfait ! J'allais montrer la pièce où allait dormir les parents de la brunette, ce serait dans la chambre de mon frère, celui qui n'est jamais revenu, celle qui est restée vide toutes ces années. Puis je leur fis visiter les lieux. À mon plus grand bonheur, Lisa ne tarda pas à sympathiser avec ma mère. Nathan et mon père semblaient comme deux vieux amis ne s'étant pas vus depuis longtemps, et se racontant de grandes anecdotes.

Gwenaëlle, qui avait récemment accouché, nous montra son petit bout de chou, un garçon si minuscule qui faisait la joie de la famille O'Malley. À peine elle l'avait mis au monde que j'avais voulu allez la voir, mais le travail m'en empêchait clairement, autant que mes problèmes de santé. Je piquais en fard face à ce bout de chou. Mon neveu. Elle l'avait appelé William, comme mon père. Donc pour le moment, c'était William Junior qu'on l'appelait. Je prenais le bébé dans mes bras, l'admirant. Il avait mes yeux bleus, ceux de son grand-père, ceux de sa maman. Et alors que ma sœur parlait avec Maria de la grossesse et de l'accouchement, moi, je m'amusais avec le bébé qui riait aux éclats, ce qui, au final, m'amusait beaucoup. Il gazouillait déjà à deux mois. « Ah, quel petit beau gosse tu fais. » Un large sourire ne voulait pas quitter mon visage. Et alors qu'il approchait sa main minuscule de moi, je m'amusais à lui mordiller gentiment son doigt, le faisant rire. Je comprenais pourquoi mes parents craquaient totalement sur lui. Une vraie gueule d'ange. Son regard était malicieux, espiègle et joueur, autant qu'attendrissant. Je tournais la tête vers Maria et lui adressais un clin d'œil. « Tu veux le porter mon cœur ? », lui demandais-je. Oh, je n'avais en aucun cas envie de lui faire peur en lui mettant un bébé dans les bras, mais peut-être voulait-elle en profiter un peu, en attendant que ce soit notre enfant à nous qui pointe le bout de son nez. Quelque part j'avais hâte, même si au fond de moi, je continuais de stresser à l'idée que tout se passe mal.

A la surprise générale, tout le monde s'entendait très bien. Non pas que cela étonnait Maria, mais au fond, elle se sentait soulagée malgré tout. La visite des lieux se fit sans aucun souci, Ambre resta dans les bras de sa mère qui eut quelque peu de mal à porter la puce à cause de son ventre, mais fit comme si de rien n'était. Elle savait bien que sa fille n'était pas tellement rassurée à la vue de tout ce monde, d'où le fait qu'elle ait finalement terminée dans les bras de Maria, les bras autour de son cou et le visage enfoui dans celui-ci également. La tendresse entre mère et fille s'instaurait bien plus vite que prévu, au plus grand bonheur de Maria évidemment. Tout le monde semblait aussi attendri de les voir toutes les deux. Maria semblait avoir tellement changé en quelques mois, c'était presque incroyable, mais tellement vrai pourtant.

Lorsque la visite fut terminée, Ambre confia un moment à sa grand-mère maternelle qui avait bien dans l'idée de gâter comme ce n'était pas permit sa petite fille. Maria ne s'inquiéta pas pour sa fille, elle la savait entre de très bonnes mains présentement. Se retrouvant alors avec Edward qui était complètement gaga devant son neveu, Maria ne put s'empêcher de sourire en le voyant agir comme cela avec le bébé. Alors c'était ça un Edward devant un bébé qui n'était pas le sien ? Qu'est-ce que ça serait avec Aaron alors ? Maria préférait encore ne même pas s'imaginer pire que cela bien que le comportement de son compagnon l'attendrisse au plus haut point. C'est alors qu'Edward lui demanda si elle voulait tenir le bébé.

« Euh...je... »

Elle tourna la tête et croisa alors le regard de sa belle-sœur qui l'encouragea vivement à prendre l'enfant dans ses bras, elle avait confiance et savait que son fils serait entre de bonnes mains aussi. Souriant en guise de remerciements, la brunette accepta finalement de prendre l'enfant dans ses bras. Puis, à peine l'eut-elle prit qu'elle tomba sous le charme de ses deux yeux magnifiques. Les mêmes qu'Edward. Mon dieu, ce petit d'ici quelques années feraient des ravages, elle en était certaine, avec des yeux pareils, il ne pouvait en être autrement.

Lisa qui vit la scène se rapprocha de son futur beau-fils et lui chuchota :

« Elle a toujours eu ça dans le sang. »

Puis, elle sourit à Edward qui semblait attendri de l'image qu'il avait présentement de la femme qu'il aimait. Apparemment, c'était touchant.

Oui, j'étais complètement gaga devant un bébé. Ils sont tellement petits, tellement innocents, tellement mignons. Comment ne peut-on pas craquer sur eux ? Et mon neveu était adorable. Mettez moi devant un bébé qui rigole ou gazouille, et je ne le lâche plus. Je ne sais pas d'où me vient cette « passion » pour les petits, pour les enfants. Ce que je sais, c'est qu'une femme enceinte est encore plus belle à mes yeux que d'habitude. Et, alors que je trouvais déjà Maria très attirante et charmante – une des plus belles femmes que j'ai jamais vu, et je ne dis pas ça uniquement parce que je suis amoureux d'elle –, enceinte, elle me rendait encore plus fou d'elle. La brunette avait un charme fou. Et en plus de ça, comme si ce n'était pas assez, elle avait une personnalité qui me rendait dingue.

Maria semblait hésiter quant à prendre le bébé dans ses bras. Gwenaëlle l'incita à le faire et elle se décida enfin. Et lorsque qu'elle posa un regard maternel et protecteur sur le bébé, tout en le tenant, je me mis à piquer un énorme fard. Le coup de foudre. Révélation ou pas, c'était la femme de ma vie. J'arborais un sourire béat. Lisa vint me voir, visiblement aussi attendrie par le spectacle que moi. « Elle a toujours eu ça dans le sang. » J'étais incapable de détourner mon regard de Maria. « Je suis amoureux de votre fille, vous ne pouvez pas savoir à quel point. » Gwenaëlle se mit à rire et, gentiment moqueuse, répliqua rapidement : « Si sensible, tu ne serais pas gay plutôt ? » Je fronçais les sourcils et lui tirais la langue comme un gamin.

Finalement je m'approchais de Maria et la gratifiais d'un tendre sourire amoureux. Ma main caressa sa joue du bout des doigts. Et, je venais chuchoter à son oreille avec sincérité : « Tu as peut-être peur de ne pas être à la hauteur, mais même si tu feras quelques petites erreurs, tu resteras une mère fantastique, crois moi. » Nouveau sourire. Je reculais doucement la tête et la regardais dans ces magnifiques yeux bleus. Mes lèvres se déposèrent avec délice sur les siennes. Je ne prolongeais cependant pas le baiser car des personnes indiscrètes regardaient. Et j'entendais mon père derrière en train de se moquer gentiment de moi. « Edward est resté trop longtemps dans les jupons de sa mère, ça explique pourquoi il est aussi sensible et niais. » Bien sûr, il plaisantait. Et bien, c'était ma fête aujourd'hui. Je me retournais et lâchais un énorme « Mais je vous emmerde, c'est assez viril ça ou pas ? » Aucune méchanceté dans mes paroles. C'était du O'Malley tout craché. Mon père leva les yeux au plafond avant de rire. J'affichais un sourire.

Je reposais mon regard sur Maria et chuchotais de nouveau à son oreille : « Niais ou pas, je t'aime mon ange. Et même si parfois tu m'énerves, tu me rends bien plus heureux que tu peux l'imaginer. » Fin sourire amusé, j'observais un instant le bébé. Il serra doucement mon doigt dans sa main minuscule. Hannnn.... ! Léger soupir de bonheur. « Tu ne veux pas accoucher maintenant par hasard ? »

Avoir un bébé entre les bras n’était pas nouveau pour la directrice de Berkeley dans le sens où étant déjà tante, elle savait déjà qu’il fallait prendre soin d’un bébé aussi jeune. Placer un bras bien sous la tête de l’enfant pour que celle-ci ne tombe pas en arrière puis avec l’autre bras tenir convenablement le bébé tout contre soi. Oui, ça Maria savait faire. Maintenant, pour ce qui était de l’instinct maternel, elle ne pensait pas en être vraiment dotée, on ne l’avait pas livrée avec le mode d’emploi pour ça comme elle disait.

« Désolée mon amour, il va te falloir être encore un peu patient. »

Edward O’Malley ou comment manquer de patience, ah ça c’était décidément tout lui ça ! Mais bon, comment lui en vouloir ? Il était tellement craquant ! Souriant à son compagnon, elle lui déposa brièvement un bisou sur la joue et se reconcentra sur l’enfant qui gazouilla apparemment bien heureux d’être là où il était présentement. Se tournant finalement vers la maman, Maria se rendit compte que Gwenaëlle semblait heureuse de la voir avec son fils dans les bras.

« Ed’, tu peux venir me donner un coup de main s’il te plait ? »

Ethan semblait avoir besoin d’aide, et évidemment lorsqu’il avait vu son frère devenir trop niais, il avait décidé de prendre les choses en main, si l’on pouvait dire cela comme cela. Souriant à son beau-frère, Maria se rendit compte qu’Edward et elle n’avaient pas encore annoncés leurs fiançailles alors qu’elle avait pourtant la bague au doigt. Heureusement, personne ne semblait encore s’en être rendu compte. Peut-être qu’avec beaucoup de chances, Edward et la brunette pourraient l’annoncer seulement durant le repas, ce serait tellement…parfait, selon Maria.

C’est alors que concentrée sur le bébé, Maria sentit une petite main tirer sur son pull. Baissant alors la tête, la brunette vit sa fille qui la regardait. Oh, elle connaissait ce regard que la petite lui adressait en ce moment. Une pointe de jalousie dans le petit cœur de la petite fille ? Ca y ressemblait bien.

« Ca va ma puce ? »

Ambre lui répondit d’un simple signe de tête se voulant positif, mais sa mère se rendit bien compte qu’elle n’était pas à son aise présentement. Gwenaëlle vint alors reprendre son enfant laissant alors à la nouvelle maman la possibilité de s’occuper de sa fille. Prenant alors Ambre dans ses bras, Maria la sentit soudainement beaucoup plus lourde. Oh la, Maria savait exactement ce que cela signifiait chez sa fille ?

« Tu es fatiguée ? »

Elle sentit simplement un signe de tête, encore positif, de sa fille. Cela fit sourire Maria qui se tourna vers Gwenaëlle qui lui dit de la suivre pour qu’elle aille coucher Ambre. Ce qu’elle fit. Elles deux femmes se rendirent à l’étage des chambres, et Maria alla coucher la puce dans la chambre de son père, évidemment la pièce était très masculine, mais qu’importe, cela ne l’empêcherait sans doute pas de dormir.

Une fois que la petite fut couchée, Maria et sa belle-sœur redescendirent pour rejoindre tout le monde.

Je profitais de ce petit instant là avec ma compagne. Effectivement, elle portait la bague de fiançailles à son doigt, mais semblait faire en sorte que personne ne pose ses yeux dessus. Ainsi, ce sera la grande surprise lors du dîner de famille. « Ed’, tu peux venir me donner un coup de main s’il te plait ? » Ethan, ou comment casser l'ambiance. Je tournais la tête vers mon frangin. Bon, d'accord... Je posais un instant mon regard sur Maria et l'embrassais sur la tempe. Puis je me rendais jusqu'au salon. « Regarde moi ça Ed' ! » Mes yeux bleus se posèrent sur la télévision. La console Wii était branchée. Deux tapis sur le sol. Mon fils et Ethan étaient debout dessus. Ils s'amusaient à appuyer sur les flèches correspondantes à celles qui défilaient à l'écran. Mes yeux s'écarquillèrent. « Non ! Dance Dance Revolution !!! » Mon frère éclata de rire, sachant que ça me plairait beaucoup. On choisissait la musique que l'on désirait, on sélectionnait la difficulté, et au final, on appuyait rapidement sur les touches avec nos pieds. Celui qui veut faire du sport à la maison à juste à jouer à ça tous les jours. Il perdra des kilos sans aucun doute. Et c'était le cas de le dire, car Ethan et mon fils étaient torse-nu, épuisés mais amusés, continuant de jouer à ce jeu. « Laisse moi la place ! » Edward, en mode gamin oui...

« On va faire Dynamite Rave papa ! » Mon fils s'amusait comme un gamin, et j'allais le rejoindre. Nous nous mîmes en difficile et commençâmes à appuyer sur les touches avec nos pieds. C'était très rapide et alors que les personnes de la famille s'approchaient avec amusement, ils nous voyaient, mon fils et moi, totalement concentrés, les yeux fixant l'écran, suivant les flèches, alors que nos jambes bougeaient à un rythme effréné. On enchaîna quelques musiques. Je me retrouvais également torse-nu, épuisé, j'avais chaud, mais qu'est-ce que c'était marrant ! La dernière chanson se termina, je me laissais tomber sur le canapé, épuisé. « C'est de la torture ce jeu. » Seth, lui, était toujours d'attaque. Increvable ce gosse. Il rigolait comme un petit fou. Il s'accorda même une petite partie avec monsieur O'Berkeley, qui hésita grandement avant de capituler face à la bouille d'ange suppliante de mon « demi-petit-fils ». Pour ma part, je me relevais et observais les deux compères jouer ensemble. C'était amusant à voir. Je m'approchais de Maria, gentiment en sueur. Et, l'air taquin, je tendais mes bras vers elle. « Viens me faire un câlin... ! »

Et je la forçais avec amusement en enroulant mes bras autour d'elle. Mes lèvres se déposèrent sur sa joue. Je tournais un instant mes yeux bleus à côté de moi. « Ambre est couchée ? », demandais-je avant de reposer mon regard sur la brunette. Ma mère arrivait derrière. « Oh les garçons, allez prendre une douche, avec votre jeu vous sentez mauvais ! » Nouveaux rires. Je regardais autour de moi, puis j'allais chuchoter à l'oreille de Maria, avec discrétion. « Tu ne veux pas m'accompagner prendre une douche par hasard ? » Le regard taquin, je glissais – toujours avec discrétion – une main de son dos à ses fesses. Puis je me détachais d'elle pour monter les escaliers et filer dans la salle de bain.