Ce matin 11h. Arturo ouvre doucement les yeux. Il n'a pas cours, normal puisque c'est les vacances. Il vient de rentrer d'Espagne où il a passé un mois avec sa famille. Il va sans doute y retourner avant la rentrée scolaire mais pour l'instant il est dans sa chambre, dans la maison des Deltas. Il attrape son portable qui se trouve sur sa table de chevet. 1 message d'Aude, il y répondra plus tard. Tiens, il a noté une adresse, Arturo se redresse sur son lit et essaye de se souvenir ce qu'il a fait la nuit précédente. Tout lui revient en mémoire, il a rencontré une fille, assez bizarre aux premiers abords qui lui a déballé toute sa vie jusqu'à qu'Arturo comprenne que quelque chose n'allait pas et qu'elle n'était pas dans son été normal. Elle s'appellait Abbygail et comme lui elle avait perdu un être cher. Arturo se leva et fila à la douche. Il était décidé à aller rendre visite à cette jeune femme pour vérifier si elle allait bien. Arturo était plutot devenu froid avec les gens depuis qu'il avait perdu son ex fiancée mais il lui restait néanmoins beaucoup de coeur et quand il rencontrait une femme qui n'allait pas bien, il avait besoin de vérifier que le lendemain elle allait mieux.
Après 20 min passé sous la douche, Arturo ressortit de la salle de bain avec une serviette autour de la taille. Il enfila ses sous-vêtements, un jean, un tee-shirt blanc tout simple et ses chaussures. Il prit son portable, ses clés de voiture et sortit de la maison des Deltas. En entrant dans sa voiture, il revérifia l'adresse que lui avait laissé Abbygail et démarra. Dix minutes plus tard, il arrivait à destination. Il sortit de sa voiture, s'avança vers une maison et vérifia que c'etait bien celle de la jeune femme. Une fois ceci fait il sortit et attendit qu'on lui ouvre. Au bout de 2 minutes, Abbygail lui ouvrit mais ne sembla pas le reconnaitre. Arturo prit alors la parole.

Arturo : Salut. Je sais pas si tu me reconnais mais on s'est rencontrés hier, tu ne semblais pas vraiment dans ton état normal et je venais vérifier si tout allait bien..

Après ses paroles, le jeune homme fit un petit sourire à Abbygail et enfouit ses mains dans ses poches. Il la regardait, attendant qu'elle réponde.

Who are you ?! ;
Je ne t'ai pas embrassé, c'est faux et c'est pure calomnie!

« Rencontrés hier ? Etat normal ? Tu peux pas faire des phrases simples, j’ai un mal de crâne affreux. »

Ce fut la seule réponse de la part d’Abbygail lorsqu’elle ouvrit la porte de l’immense maison. Oh bien sûr, cette voix qu’elle avait entendue, elle l’avait à moitié reconnue. Mais en se réveillant ce matin, elle avait l’impression d’avoir une barre au milieu du front, comme si elle avait bu des litres et des litres d’alcool la veille. Le fait d’avoir été droguée à cause des affaires de son père ne lui vint pas à l’esprit, pour la simple et bonne raison qu’elle ne se souvenait de rien, ou presque. Même ce jeune homme en face d’elle, lui dictant qu’il venait prendre de ses nouvelles, lui paraissait totalement inconnu. Etait-il au courant qu’elle était aveugle ? Abby feignait tellement souvent d’être une voyante comme une autre qu’elle ne pensait qu’il puisse être au courant…Ah, si elle savait ce qui s’était réellement passé, probablement serait-elle partie s’enterrer quelque part pour les milliers d’années à venir. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on raconte sa vie en long, en large et en travers à une personne avant de l’embrasser passionnément sous la pluie. Cette image avait des allures de mauvais cliché, comme si cette scène était sortie tout droit d’un mauvais soap, où Abby et ce jeune inconnu étaient les rôles principaux. Mais non, la demoiselle n’avait aucune idée de tout ce qu’elle avait pu faire la veille. A ses yeux, elle devait simplement avoir rencontré une personne sympathique, avec laquelle elle avait bu plus que de raison, et elle en payait désormais le prix. Tentant de faire tant bien que mal la part des choses, elle finit par soupirer doucement. Non seulement elle avait un mal de crâne indicible, mais en plus de tout le reste, elle ne savait pas qui était cette personne en face d’elle…D’où la question qui suivi, parfaitement logique somme toute :

« Tu es qui, au juste ? Ta voix m’est familière, mais je suis tellement dans les choux que ça doit être un effet de mon imagination. »

Nouveau soupir de la part d’Abby, qui n’eut d’autre choix que celui d’ouvrir plus en grand la porte pour inviter le jeune homme à entrer. En plus d’être à moitié désagréable, il n’aurait plus manqué qu’elle se montre peu hospitalière. Elle attendit de l’entendre pénétrer à l’intérieur de sa sphère personnelle pour refermer la porte et laisser apparaître sa canne d’aveugle, qu’elle tenait toujours fermement dans ses doigts. Pour l’instant, elle ne comptait pas rester dans l’immense hall d’entrée tout en marbre…Elle l’invita donc à la suivre jusqu’à la cuisine américaine, à la fois spacieuse, sécurisée et fonctionnelle. Tasha avait elle-même imaginé cette maison, et bien qu’Abby ne puisse en avoir un véritable aperçu, elle devait bien reconnaître que sa jumelle avait du goût. Elle finit donc par s’asseoir sur l’un des tabourets de bar, incitant le jeune homme à s’installer en face d’elle, contre le bar en marbre. Il y avait dessus de quoi se servir : Du smoothie fraîchement préparé à la pomme et à la banane, du lait, du chocolat, et même du café que Tasha avait fait il n’y avait pas longtemps, avant de sortir pour se rendre à l’université. Par chance, Abby n’avait pas cours aujourd’hui…Sans quoi il n’aurait trouvé personne d’autre que le majordome à la maison.

« Tu peux te servir si tu le souhaites. Je te préviens, ma sœur jumelle aime le café hyper serré…Moi je bois pas cet acide sulfurique en puissance, mais te gênes pas si t’en veux. Les tasses dans son le placard à gauche…Tu m’en veux pas si je te sers pas. »

Allait-il se servir quelque chose ou bien rester sagement assis ? Abbygail s’en fichait, en vérité. Il pouvait bien s’enfiler tout le contenu de la cafetière ou ne rien avaler, c’était pareil pour elle. Abby n’avait pas le goût de boire ou de manger quoi que ce soit…Rien que cette idée lui donnait un fameux haut le cœur digne d’un lendemain de cuite monumental. Tellement monumental qu’elle n’avait même pas eu la malice de dire qu’elle allait bien…D’un point de vue extérieur bien entendu.

« J’ai du me torcher comme jamais hier…Je suis dans un état, c’est pas croyable. Bon alors, d’où tu me connais toi ? »