Cela faisait déjà trois mois que Clélia avait atterrit à Berkeley, trois mois déjà. Le temps passait si vite ci, c’était comme si Brest cette ville de France où le temps était toujours gris, pluvieux et froid était un autre monde. Ici le soleil était présent vingt quatre heure sur vingt quatre pendant la journée bien sûr. L’air était toujours chaud et les tee-shirt avaient remplacé les cols roulés provenant de sa ville natale, toujours pliés dans sa valise. La Californie était pour elle le paradis sur terre elle sentait que nul part ailleurs dans le monde elle ne pouvait être mieux qu’ici. Elle n’avait pas non plus de contrainte à part toujours suivre ses études et bosser au mieux mais elle était libre, elle revivait loin de sa famille, de ses petits frères et sœurs, peut-être n’était-ce pas bien de penser ça et ses petits bout de choux lui manquait terriblement mais elle avait vraiment l’impression d’être en vacances à Berkeley.

A Brest ce quelle aimait le plus c’est-à-dire se baigner et nager des heures où s’étendre sur une plage de sable fin avec la chaleur du soleil se posant sur son dos était si rare quelle pouvait compter sur les doigt de la main ces moments si chère à son cœur. Ici elle pouvait ce baigner tout le temps ou se faire bronzer au soleil à volonté, c’était un de ses pastants favoris et aujourd’hui dimanche n’ayant rien à faire à part attendre le lundi elle se décida à partir à la plage. Ni une ni deux elle prit une serviette de plage, ses lunettes de soleil, une crème au-bronzante qu’elle avait acheté en arrivant à San Francisco, mit deux ou trois bricoles en plus dans un grand sac de plage et parti directement à Ocean Beach.

Après vingt bonnes minutes de marche, elle accéda enfin à ce petit paradis de sable fin. En décor la mer bleue à perte de vue. Elle installa sa serviette, posa son sac à côté et courut comme une gamine jusqu’au bord de l’eau. Celle-ci n’était pas encore si chaude que ça mais peu importe ça lui allait parfaitement quand même. Clélia avança dans l’eau , qui monta jusqu’à ses genoux, puis sa taille et fit un petit plongeon et commença à nager. C‘était un plaisir simple mais sans équivalence.

Au bout d’une heure elle sortit de l’eau, se sécha et regarda les passants marcher sur le petits chemins de cailloux qui menait au plage, elle vit passer plusieurs enfants avec leur parents, quelques couples, puis une fille qui avait l’air d’avoir le même âge quelle, brune de taille moyenne, elle étaient comme la plupart des jeunes californiennes mais elle cru reconnaître Dakota, elle pliât alors sa serviette et prit son sac et avança dans sa direction. Au bout de quelques pas, elle l’a reconnue , c’était bien elle, cette jeune fille toujours pétillante et souriante qui était l’amie d’une de ses amie, bref elle l’avait rencontré par hasard.

Et Dakota !!

Celle-ci en entendant son nom se retourna.

Clélia ne pensait pas voir d’autres étudiants sur cette plage ce matin-là. D’ailleurs sinon elle aurait pensé à appeler Dakota pour faire plus ample connaissance avec elle. Ici tout le monde avait des choses à faire en permanence, trop de boulot, les parents sur le dos, le job pour payer les études etc.. et finalement peu profiter des plages qui s’offraient à eux. En prenant le temps de se reposer. Mais Clélia, elle, en profitait. Elle aimait bien se retrouver de temps en temps tranquille et faire le vide dans sa tête, les sortied de groupes très peu pour elle mais papoter avec une nouvelle amie, elle adorait.

Elle ne savait finalement pas beaucoup de chose sur Dakota , depuis qu’elle avait débarqué à Berkeley, elle avait été un peu accaparée de tous les côtés et n’avait pas eu vraiment le temps de parler avec toutes les personnes qu’elle aurait voulu. Blackberry sa correspondance et très bonne amie lui avait souvent parlait de Dakota. Elle ne parlait d’elle qu’au positif d’ailleurs. Mais rien qu’en voyant Dakota, avec son petit minois charmant et cette gentillesse qui se lisait dans son regard, Clélia savait qu’elles allaient bien s’entendre. Elle s’était déjà fait une petite image de Dakota, positive bien sûr, l’imaginant comme une fille naturelle, attentive, et serviable avec les gens, pleine de vie et voyant la vie du bon coté.

La langue pouvait être aussi quelques fois un obstacle, et Clélia s’était automatiquement plus rapprochée des étudiants parfaitement bilingues avec qui elle pouvait parler plus français qu’Anglais mais au bout de trois mois elle parlait maintenant très bien l’anglais, bizarrement c’est à l’écrit qu’elle avait plus de mal faisant la retranscription de ses idées dans l’autre langue alors qu’à l’oral elle parlait anglais de façon plus naturelle. Tout ça pour dire que lorsqu’on est timide et qu’on a un peu peur de se tromper et imaginant dire des bêtises monstrueuses dans une langue étrangère on va plus vers les étudiants avec option langues vivantes !

Tout en marchant, elle n’oubliait pas la petite idée qu’elle avait eu en tête pendant sa baignade. A Brest l’eau était froide mais quand on était attiré par la mer, il y avait toujours la possibilité de se promener « sur » l’eau, en bateau. Elle avait ainsi prit plusieurs cours de navigation avec son oncle Charlie qu’elle connaissait depuis toute petite. Bien sûr ce fameux Charlie n’avait rien demandé en retour pour toutes ses heures de conduite avec sa nièce où il avait montré à Clélia comme naviguer en mer sur son vieux bateau sinon Clélia n’aurait jamais pu payer des cours de navigation. Finalement elle avait réussit à avoir son diplôme pour conduire des petits bateaus de plaisance. Et voilà l’idée qu’elle venait d’avoir; elle se demandait où est-ce que l’on pouvait louer ce genre de petits bateaux ? Une ballade en mer ne déplairait certainement pas à Dakota encore fallait-il trouver un bateau.

Lorsque Clélia arriva au niveau de Dakota celle-ci lui répondit de suite,

-Clélia ! Oh, je suis trop contente de te voir !

-Moi aussi ça me fais plaisir de te voir, on a eu la même idée de promenade sous ce beau soleil. Je ne savais pas si c’était bien toi de loin mais finalement je ne m’étais pas trompée. Tu avait une idée précise en tête ou tu voulait juste marcher un peu ici parce que je viens de me baigner et j’aurais bien aimé faire une petite ballade en mer, j’ai un permit de navigation que je n’ai pas oublié en France. Alors si ça te dit ? ça pourrait être sympa d’y aller à deux. Enfin d’abord il faut que je trouve un endroit où il loue les bateaux. Tu as une idée peut-être ? Tu connaît mieux que moi San Francisco.