« Ce qui se passe en Italie, reste en Italie. »

« J’y vais! Surtout ne vous dérangez pas pour moi »

& Paff Manon venait de claquer la porte de la chambre qu'elle partageait avec Alix & Rosana, ses deux meilleures amies! Sadique ? Oui un peu mais en même temps ces deux marmottes dormaient à point fermer pendant que la brunette, elle, devait aller en cours! Injustice quand tu nous tiens. Pourquoi les cours de littérature française devaient être aussi tôt ? Avaient-ils pensé à ces pauvres frenchies et ce fameux décalage horaire ?. Oui bon là vous l'aurez compris, Miss Versier était en train de râler, comme à son habitude. Le matin, elle avait besoin d'une bonne dose de caféine pour se mettre en forme sauf que par manque de temps, elle ne l'avait pas eue! Malheur de tous les malheurs!
La belle venait de quitter la résidence Victor Hugo et se trouvait maintenant dans l'immense et majestueuse université. Wouah! Elle n'y croyait toujours pas, elle était à Berkeley en CALIFORNIE! Cela lui changeait complètement de Paris et de ces "petites" universités où toutes les filles se prennent de haut alors qu'elles sont bien bas. Miss M. avait toujours rêvé de ça : Les confréries, les cheerleaders, les joueurs de foot, basket,... ces populaires que tout le monde admire... Mais ce qui la fascinait le plus; c'était leur pouvoir d'organiser des bals à vous en couper le souffle. Elle a trop regardé Newport-beach c'est ça ? Et ben de toute manière elle s'en fiche éperdument puisqu'elle sait que Berkeley ne la décevra pas de ce point là...
Cessons les rêvasseries et revenons-en à la réalité. Une belle petite brune perdue dans un énorme bâtiment, ça, vous dit quelque chose ? Manon venait bel et bien de se perdre, la pauvre! C'est alors qu'elle eut l'intelligence de demander où se trouvait le secrétariat à un étudiant plutôt beau-gosse. Edward c'était ça ? Mouais de toute façon elle n'avait pas le temps d'engager la conversation ou de faire aller ses cheveux à la " l'oréal parce que je le vaux bien ". La cloche allait sonner dans quelques instants et Manon n'avait toujours pas son emploi du temps. Pour un premier jour elle faisait fort. Elle aurait pu se lever plus tôt, boire son café, aller tranquillement chercher son itinéraire, parcourir les lieux afin de voir où étaient ses classes.. et ben non Manon elle faisait tout à la dernière minute. Comme elle l'avait prédit, la cloche se mit à sonner et toute une foule d'étudiant arriva vers elle. Ils venaient d'où tout ceux là ? Ils allaient en cours Manon, en cours! Tu sais l'endroit où tu dois te rendre mais dont tu ne sais même pas où il se trouve. La brunette vit des gens passer autour d'elle et espérait vraiment croiser un frenchie qui pourrait l'aider... Seulement à la place de ça, on venait de la bousculer et ses cahiers se retrouvaient par terre! GREAT GREAT GREAT. Elle ne prit pas le temps de regarder son " bousculeur " qu'elle s'abaissa directement afin de ramasser ses affaires. Ca y est, maintenant qu'elle avait tout, elle pouvait enfin s'énerver contre cette personne! On ne bouscule pas Manon Petrov-Versier non mais! « Ca bouscule les gens, ça les aide pas et en plus ça ne dit pas pardon!! » La brunette n'avait pas la langue dans sa poche ça c'était sûr sauf que là elle venait d'avoir le choc de sa vieee.. Elle regarda la personne droit dans les yeux durant quelques secondes, comme si elle était hypnotisée par lui.. « Je ... Wouahh ce que t'as grandi! » Super Manon, alors là t'es vraiment trop douée pour les retrouvailles.. Retrouvailles, mais avec qui au juste ? Avec Martin De Thomas, Oui ce beau Martin qui lui avait fait tourner la tête en Italie il y a quelques années....

Lundi matin, c’est ça ? Voici la première chose que je regardais ce matin là lorsque j’entendis la sonnerie stridente de mon réveil sonner. J’ouvris mon portable et observais patiemment la date. Et oui, encore une fois je ne m’étais pas trompé. En même temps, il faut dire que mon week-end avait été bien mouvementé puisqu’un groupe de français venait d’arriver à l’université, ce qui signifiait de nouvelles midinettes à draguer et à mettre dans mon lit, si ce n’est pas une occasion en or… Et croyez le ou non, mon français exemplaire va pouvoir me servir. A croire que je peux finalement remercier mes parents pour m’avoir fait faire des études en Europe durant trois ans… Ouais, enfin vu qu’il n’y a que ça, à ma connaissance qu’ils ont fait pour moi, je pense que je vais m’en abstenir…

Bon aller gros fainéant, il est temps de te lever parce que au cas où tu l’aurais oublier, tu as cours de diplomatie ce matin, tu sais la matière que tu détestes le plus au monde… Oh bonne semaine comment tu débutes bien… Direction la salle de bains de ma suite d’hôtel - et ouais, vous avez vu la classe qu’a Martin de Thomas, alias moi quand même - pour se faire tout beau, histoire de, si jamais je rencontre quelqu’un sur la route de Berkeley. Bah quoi, j’ai le droit de rêver un peu que mon charme légendaire va faire son effet encore une fois non ? Allez, assez de blabla, il faut que je me prépare un peu si je ne veux pas arriver en retard.

Une douche, deux croissants, une tasse de café et une discussion avec mon colocataire plus tard, me voilà dans la voiture, prenant la route de l’école. Quand on a plus de cinq kilomètres à faire pour se rendre en cours, croyez moi qu’on a la flemme de les faire à pied. Je veux bien être sportif et avoir l’habitude de faire du jogging, avec une mallette et en jean, c’est franchement pas super pratique de courir ! Dix minutes et quelques bouchons plus tard, la porche était garée sur le parking de l’université et moi, comme un grand, je me dirigeais vers le bâtiment tant convoité…

Et PAF… Forcément, quand je dis que la semaine va bien commencé, il faut que quelqu’un en rajoute... A entendre les paroles prononcées, je reconnais une voix féminine. Et mieux que cela… des mots français ! Cette si belle langue… Manque de bol ma belle, j’ai tout compris alors si tu pensais passé inaperçu… Non je ne m’excuses pas et alors ? Genre j’en ai fait exprès de te bousculer quoi… Ouais, j’avoue, je ne suis pas de très bonne humeur ce matin alors vous m’excuserez hein ?!

Euh, par contre, là je ne comprends plus rien à ce qui se passe. Est-ce le coup du choc qui me fait perdre la notion des mots ? Est-ce que je deviens fou ? Ou est-ce qu’on m’a vraiment dit que j’avais grandi ? C’est quoi cette nouvelle méthode de drague sérieux ? Je pensais qu’ils étaient plus intelligent que ça en France moi, pour le peu que j’en ai vu… Bon, faut peut-être que j’essaye de comprendre parce que la fille devant moi, elle n’a rien d’une blonde à première vue…

MARTIN : Pardon ? Désolé mais je ne vois pas pourquoi tu me dis ça ? Phrase culte française peut-être ?

Bah ouais, genre ils sortent ça à tout le monde en France… « Oh tiens, t’as grandi toi » « Ouais et toi tu as rapetisser du c** » Bizarre quand même cette nationalité ! J’espère que toutes les françaises ne sont pas comme ça, à dire des choses aussi idiotes parce que mon charme légendaire ne va finalement peut-être pas servir à grand-chose…

L’amour de vacances c’est quoi ? C’est le charme du commencement, profiter de l’instant présent, des souvenirs uniques et une éternelle question : « Et si il était le grand amour ? ». Et ça c’est le dernier véritable charme des amours de vacances : la perspectives de peut-être, un jour, tomber sur le beau, le grand amour. En gros, celui qui dure toujours.
Manon avait connu ça une seule et unique fois avec un beau brun se nommant Matin De Thomas. C’était il y a 4-5 ans, en Italie… Ils avaient complètement flashé l’un sur l’autre et ne s’étaient plus quittés durant ces vacances. Ne vous imaginez pas qu’ils étaient nian-nians à souhait ! Non, ils étaient plus le genre à se disputer pour un rien, à se pousser dans le sable, à se marrer comme des gamins et justement à faire des gamins ! Après tout, lorsque l’on est en vacances, plus rien ne compte sauf l’instant présent.
Je ne dirais pas que la brunette était follement et éperdument amoureuse de Martin, mais elle éprouvait bien quelque chose pour lui sinon les aurevoirs n’auraient pas été si difficiles. La première semaine avait été la pire, elle avait du combler son absence par toutes sortes de choses.. Puis elle avait finie par s’y habituer, il n’était pas là et ils n’allaient plus jamais se revoir. Bien entendu, ils avaient gardé contact mais comme on le sait, les lettres finissent par se perdre et puis on n’y pense plus …
La belle brunette était maintenant à Berkeley et comptait bien profiter de sa nouvelle vie.. Elle ne s’attendait pas à ce qui allait se passer maintenant, pas du tout même ! Une jolie Manon dans les couloirs de l’université complètement perdue avec une horde d’étudiants qui arrivent de partout ça donne quoi ? Une Manon énervée car on venait de la bousculer et de faire tomber ses cahiers. La brunette n’avait pas caché son mécontentement, bien au contraire. Ce n’était pas parce qu’elle était nouvelle, qu’elle allait se la fermer. Seulement là, ce fut le CHOC de sa vie ! Était-elle en train de rêver ? Avait-il un jumeau caché dans le monde ? Cette idée était la plus probable… ou sinon cela voudrait dire que MARTIN, oui son Martin de vacances, était là lui aussi à Berkeley. La belle allait s’éterniser sur l’idée du jumeau séparer à la naissance, jusqu’à ce qu’il se mette à parler français. Bah, le jumeau aurait très bien pu apprendre cette langue aussi ? Oui c’est cela, tais toi Manon surtout que t’as déjà sorti une belle connerie. Elle s’était rendue complètement ridicule avec son « wouah ce que t’as grandi ».. M’enfin le beau brun n’avait pas été plus intelligent sur ce coup là non plus. La française venait de se prendre une claque dans la figure.. il ne l’avait pas reconnue alors qu’elle, elle l’avait directement … M. était à la fois dégoutée et écœurée. Comment avait-il pu ne pas la reconnaître elle ? BAM dans son égo !

« Oui c’est ça, phrase culte française. On nous a enseigné que l’on devait dire ça à chaque Américain que l’on croisait ! Pas mal hein ? »

Manon afficha son petit aire ironique Il la prenait pour une débile, elle se devait de faire pareil. La belle tendit sa main vers Martin en ajoutant.

« Je me présente, Manon Petrov-Versier ».

Elle n’avait rien ajouté de plus ..Elle le fixait.. elle n’attendait qu’une chose : voir sa réaction !