J'avais la tête qui tembourinait comme si mon coeur avait changé d'endroit pour se loger dans mon esprit tourmenté. La musique qui emplissait mes oreilles à ce moment m'avait déconnecté de la réalité et cela faisait longtemps que j'en avait envie. J'appréciais alors longuement les éfluves du son montant en moi, faisant vibrer mon corps et bouilloner mon sang. Sang nouveau d'une personne qui n'avait pas grand chose de nouveau finalement quoi que ... On disait que chacun prenait chaque année une nouvelle apparence, j'avais peut-être cette année aussi revêtut un nouveau masque pour de nouvelles rumeurs qui allaient j'en étais sûr fuser comme toujours de chaque couloir remplit de pauvres bouches en quête de ragots et de potins variés. Pitoyable selon moi mais l'on vivait tous au dépends de quelque chose. Moi ? Je ne savais en quoi je m'accrochais désespéremment pour avoir cette allure fière que je revêtissais avant chacune de mes entrées dans l'enceinte de l'école mais en tout cas, cela ne venait pas de mon bonheur puis ce que je respirais le faux à plein nez. Je ne parlais pas de mes vêtements qui était comme tout le monde le savait des cadeaux de grands couturiers, amis de longue date de mes parents décédés. Je ne parlais pas de mon visage de princesse, non, rien de retouché sur le plan physique mais par contre mes sourires et mes airs de reine n'étaient rien de plus ou de moins que de l'hypocrisie et du faux. J'en haissais la moindre parcelle, ces gestes qui n'avaient aucun sens lorsqu'on ne les pensait pas mais tout était question de hiérarchie, de plan détaillé dans la société et je devais rester à ma place pour ne pas me ruiner et que l'on me marche dessus. L'année dernière j'avais trop laissé traîner mes émotions et j'avais été ravagé par tous voyant en moi comme de la faiblesse et biensûr la Watch Out n'avait pas perdut une miette du décrépitement de la reine des Iotas. Mais c'était finit maintenant, j'était perdue mais rayonnante je le savais ... Tout le monde l'avait remarqué à la rentrée et j'avais donc repris le statut qui me revenait. Fin de l'histoire ...

Je leva les yeux pour appercevoir le prof de journaliste devant moi. Peu heureux de me voir dans une tel posture, je haussa les sourcils en enlevant un écouteur de mon oreille et en arrêtant de tambouriner mon crayon de papier sur la table. Ces derniers temps je n'avais pas eut un moment à moi et c'était diffcile de reprendre le peu de concentration que je pouvais avoir en ce moment. Il me jeta dehors naturellement ne comprenant surement pas mon attitude. Je ne répliqua rien, pour moi c'était inutile. Mon dossier scolaire ne me semblait plus qu'une page vide servant à changer les destins de tous. Moi ? Mon avenir était déjà tracé depuis longtemps et même si avant je n'était qu'une Alpha préférant travailler à faire la fête, le résultat était que mon destin avait toujours été de suivre les traces de ma famille. Il ne m'avait jamais comprise et moi non-plus. Pourtant la vie avait été plus forte que moi puisque mes gènes de petite héritière avait reprit le dessus sur mes heures d'insomnie pour travailler sur un devoir déprimant. Salle de colle donc, j'ouvris la porte et regarda quelques personnes, insignifiantes pour la plupart. Beaucoup me regardèrent avec des yeux étonnés. C'était rare de voir une présidente de confrérie dans un tel lieu. Mais mon attention fut portée sur un jeune homme au fond de la salle qui avait appelé mon nom. Pas de surveillant à l'horizon ... J'eus un sourire malicieux en m'asseyant sur la table à laquelle il était penché :

Salut toi ... Et bien je me suis dit que ce serait pas mal d'y faire un petit tour pour une fois. Apparemment, j'ai bien choisit mon jour ...

La demoiselle devait avoir entendu son nom tout droit sorti de ma bouche puisqu’elle se dirigeait vers moi. Toujours aussi craquante à ce que je pouvais constater même si là n’était pas la question du jour. Je l’observais alors qu’elle commençait à me répondre. Sa présence me surprenait vraiment vu que Caroll s’affichait toujours comme étant la présidente des iota, ne pouvant donc pas se permettre d’être vue en salle de colle et encore moins parlant à un epsilon. Enfin, ça c’est ce que je me disais car mes suppositions n’étaient peut-être pas fondées pour un sou… Je lui fit bientôt part de mes pensées.

Étonnant pour une présidente de confrérie. A croire que c’est ma présence qui t’attire autant.

Oui, Caroll avait bien choisi son jour, c’était le moins qu’il était possible de dire. Pour ma part, je me contentais de penser que sa présence me permettrait de moins m’ennuyer. Et oui, il faut dire qu’avec elle dans la pièce, j’étais sûr de trouver une occupation puisque comme à son habitude, je me doutais qu’elle allait me faire du chantage sur… oui, elle seule connaît cette faille dans mon histoire ! Et elle en profite… Enfin, je n’allais pas m’en plaindre aujourd’hui puisque Caroll allait au moins avoir le don de me divertir le temps de mon heure de colle.

Je suppose que tu as encore des choses à me dire ?!

La contre-attaque était lancé d’avance alors qu’elle n’avait pas même commencer à aborder son sujet préféré me concernant. Je préférais la prévenir avant toute chose et toute parole que je ne me laisserais pas faire, comme d’habitude. Je ne supportais guére son petit jeu mais avait-je vraiment le choix ? Là était la difficulté que je rencontrais depuis des mois… Pourquoi avait-il fallu qu’elle soit mise au courant ? Ce sont dans ces moments là qu’on regrette le passé, même si celui-ci a pu avoir des vertus bénéfiques…

Enfin… Je crois que je ne devrais même plus poser la question…

Le garçon évoqua sa surprise et j'eus un sourire envers lui. C'est vrai que pour une présidente de confrérie, le fait de se retrouver en salle de colle était assez mal vue mais depuis longtemps maintenant, les gens avaient eu l'habitude de s'attendre à tout lorsque cela venait de moi. Mes désirs n'étaient qu'exécutés sur le champ et mes moindres caprices assouvis. Je me fichais donc pas mal de savoir ce que pourrait bien penser le rester de l'école sur moi lorsque les rares personnes dans la salle de colle iraient raconter qu'ils avaient vu Caroll Venn en leur présence, dans l'un des endroits les peu improbables pour la rencontrer. Je regarda longuement le jeune homme essayant de percevoir la moindre hésitation dans son regard ou sa manière de me parler. Je décelais avec un malice dosé le fait qu'il ne sentait pas vraiment bien en ma présence. Pourtant nous étions amis non ? Hum ... Oui, c'est ce que pensais la plupart des élèves de cette université lorsqu'ils les voyaient mais ce n'était pas que ça non ... Thomas, et je devais l'avouer, était toujours aussi beau quoi qu'il fasse et ça me faisait presque de la peine de l'utiliser de cette manière mais après tout, je n'y pouvais rien non? J'aimais m'amuser et rien tel qu'un beau mâle pour faire de mon jeu un moment exquis ... Toujours perchée sur la table, je croisa mes jambes minces. Je profitais du fait que j'avais enfiler une jupe pour me donner en spectacle devant sa mine interloquée. En toute discrétion, je me pencha vers lui pour lui répondre tout en posant une main sur sa cuisse :

Il y a tellement à dire ...

J'eus de nouveau un sourire. Il savait très bien que je connaissais quelque chose de trop important sur lui pour qu'il me laisse tout banalement le dévoiler à tout le monde. Ce n'était pas mon intention, non, du tout, je n'étais pas ce genre de fille là mais lui ne le savait pas s'en était certain. Il devait sûrement me considérer comme tous me considéraient ici. Une fille populaire, peste et intouchable qui se fichait de tout. Mais malgré les apparences, la réalité était tout autre mais bien malgré moi, je préférais donner vérité à ces rumeurs plutôt que montrer ma vraie personnalité. Fragile, sensible, je ne pouvais montrer ce côté de moi mais malheureusement c'est ce qui dominait le plus ...

Sa te dirait pas de ... Disons visiter ma chambre universitaire un jour ? Et puis, en tant que présidente de confrérie j'ai beaucoup d'avantages comme un jacuzzi et un immense lit ...

Je lui fis un clin d'oeil. La situation m'amusait réellement. Non je n'avais réellement pas envie de coucher avec cet homme. Biensûr, l'idée m'était venut plusieurs fois mais j'étais une femme prise par un autre homme et Edward n'aurait sûrement pas apprécier mon tour de force envers Thomas. Mais je savais aussi que le beau Atwoodth s'était aussi souvent amusé au dépends de demoiselles, elle lui rendait donc l'appareil tout en s'amusant ...

Une chance comme ça ne se refuse pas ...

Caroll jouait déjà avec moi, il n’avait pas fallu longtemps… Sa mini jupe apprivoisait mon regard, comme si elle le forçait à rester dans sa direction. Et bientôt sa main qui se posa sur ma cuisse. Tout cela n’était que fait exprès et pourtant, j’avais du mal à résister. C’est vrai que je n’aime pas son jeu et j’ai horreur qu’on me manipule mais il faut quand même avouer que c’est dur de résister devant une fille qui vous allume comme ça… Je me retins au maximum, me contrôlant au possible et faisant en sorte que rien ne transparaisse ni dans mon attitude ni dans mon regard ou mes paroles.

M A R T I N : C’est vrai…

Caroll avait raison, il y en avait des choses à dire et surtout des choses à ne pas dire, ce secret que je voulais garder et qu’elle menaçait de révéler chaque jour si je ne cédais pas à son chantage. Mais les choses ne se passaient pas si facilement entre nous : tout le stratagème de chasse était si merveilleux et bien joué… Cela donnait presque envie de ne pas passer à l’étape suivante. Les avances de caroll arrivèrent bientôt au galop. Elle me proposait une visite de sa chambre sous prétexte d’avantages. Si elle avait vu dans quoi je vivais, elle se serais sans doute servi d’un autre prétexte…

M A R T I N : Un jour dans quelques décennies pourquoi pas… Si tu savais ma chère, je vis dans une suite à l’hôtel alors jacuzzi et grand lit, autant te dire que pour un epsilon, ce n’est pas du grand art, juste la normalité même…

Et oui, je pouvais me vanter autant que je le voulais la dessus car elle n’arriverait sûrement pas à dépasser le luxe de ma suite. A croire qu’il y a des avantages à avoir des parents riches, même s’ils vous pourrissent la vie et le morale par leurs absences répétées, qu’ils ne sont rien pour vous et vous oblige à faire des études que vous détestez… Juste dans ces moments là, vous arrivez à les aimer un minimum, juste quelques secondes, ce qui est néanmoins juste suffisant. Je remarquai le clin d’œil de mon interlocutrice et lui en rendit un en retour en même temps que ma réponse.

M A R T I N : Il faut croire que si ma belle. Tout le monde n’a pas envie de tomber dans tes filets…