Elle venait tout juste de débarquée devant l'université de Berkeley alors que sa mère l'avait conduit là-bas. Inutile de savoir le genre de scène que le départ de sa seule fille provoquait! La mère pleurait doucement à l'idée de voir la dernière personne, qui de plus est sa fille, quitter le nid. Elle avait peur, c'est normal. Jun aussi avait peur. Peur de l'idée de se retrouver toute seule dans cette nouvelle vie. La petite Coréenne sortit les valises de l'arrière de la voiture avec son aide, et les déposa sur le trottoir après avoir bien refermée le compartiment arrière. Elle parla un peu avec celle-ci qui lui donnait de nombreux conseils tels que de faire attention aux gens, ne pas rester seule le soir, appeler en cas de problèmes...

«Maman... J'ai 18 ans. Ne t'en fais pas, ça ira.»

Elle lui sourit doucement, malgré qu'elle était nerveuse, et lui fit un énorme câlin. Elle n'avait jamais sentit sa mère la serrée aussi fort. Avoir autant l'impression qu'elle tenait à elle alors qu'elles avaient été si éloignées depuis sa naissance. Ça lui faisait du mal d'un seul coup de devoir partir. Mais il le fallait. Elle se devait de faire sa vie et battre de ses propres ailes, faire de nouvelles expériences... Agir en adulte. S'éloigner du nid, simplement. Sa mère posa un baiser à son front, et elle retourna dans l'automobile après que Hyung Jun l'ait convaincu qu'elle irait bien. Elle regarda la voiture démarrée et pris une grande inspiration: une nouvelle vie commençait alors.

Elle se retourna vers l'université, valise en main, papiers dans l'autre, et elle se dirigea vers l'endroit indiqué: un amphithéâtre. Elle marcha longuement parmi l'énorme chemin afin de trouver l'endroit. Elle passa d'abord au secrétariat afin de trouver un endroit pour poser sa valise en attendant que l'orientation se termine.

Inutile de préciser que celle-ci risqua de se perdre de nombreuses fois: c'était si grand, elle ignorait comment elle finirait par se retrouver pour ses cours! Mais malgré l'immensité de la chose, c'était magnifique. Dommage qu'elle avait serrée son appareil photo dans sa valise; elle aurait bien voulu prendre quelques clichés entre temps. Elle finit par arborer un sourire. Léger, certes, mais il était tout de même présent. Elle n'eut pas le choix au final de s'arrêter et consulter la carte. Dans tout ces bâtiments, elle s'était finalement perdue. Elle observa ce qu'il y avait autour. C'était si compliqué! Bêta, Delta... Et l'amphi' dans tout ça?! Elle tourna un peu sur elle-même afin d'être du même côté que la carte et ainsi, mieux visualiser, et emprunta la bonne direction. Elle risqua en chemin de foncé dans quelqu'un: elle s'excusa et reprit sa route après lui avoir adressé un léger sourire mal à l'aise.

Enfin! Elle arriva dans les lieux. L'amphi'! C'était bondé de monde. Elle se faufila dans les rangés après avoir aperçu une place parmi l'une d'elles. Elle s'assit en soufflant un peu, contente d'être finalement à destination. Elle ne porta pas de suite attention à ceux se trouvant autour: elle se devait d'écouter ce qui serait dit. Mais elle ignorait que ce serait si... ennuyant.

J'étais à l'niversité depuis plus d'un mois lorsque je reçu un appel sur mon cellulaire. Je connaissais la plupart des numeros, puisque je ne donnais mes contacts qu'à un nombre reistreint de personne. Intrigué je décrocha.
"Ceci est un message automatisé de l'administration de Berkeley Californian University. S'il vous plait, ne pas raccrocher, ceci est un message important.
Une voix automatisée. Y'avait rien que je detestais plus que ça, bon ok, je détestais ]beaucoup d'autre choses, mais ça, ça m'agressait vraiment.
"La faculté à remarquée que l'étuditant (changement de voix) Jeremy Park (changement de voix) à manqué plusieurs cours. Bien que les notes de (changement de voix) Jeremy Park (changement de voix) soient suffisantes, il doit obligatoirement se présenter pour une seance d'orientation et d'integration des nouveaux élèves à (changement de voix) l'amphitheatre (changement de voix) à (changement de voix) 14 heures (changement de voix) le (changement de voix) lundi...
Je raccrochais avant de me mettre à jeter mon samsung au bout de mes bras. Un on me foutait un robot au téléphone, pas foutu de me contacter en personne et deux je DEVAIS me présenter à une orientation alors que j'étais là depuis plus de un mois. Je n'étais pas allé à mes cours, ce n'était pas pour rien. C'était totalement inutle, en théatre tout comme en musique, je savais tout ce qu'on m'enseignait déjà.
Donc bon, la journée en question je m'étais quand même dirigé vers l'amphitheatre. J'avais beau me plaindre et chigner. Je n'étais pas un rebel. J'obeissais à l'autorité superieur, je n'étais pas un anarchiste quoique les autres en pensait. Au contraire, je meprisais même ceux qui trouvait cool déroger aux reglès. Elles n'étaient pas là pour rien, même si elles pouvaient légèrement faire chier.
Avant de prendre place pour la conference, je n'avais pas oublié de passer à la caféteria histoire de me prendre des provisions... ou peut-être des munitions? Sans oublier une bonne dose de caféine. En fait, un cappucino glacé. J'étais complètement accros à ces manchins, je pouvais en boire trois gros format en un apres-midi. En général, je tentais d'éviter le café, pour que mes dents parfaitement blanche ne se salissent pas, mais j'étais aux États-Unis. À quoi bon! Je me paierai un blanchissement de dents un jour ou l'autre.
Au final, j'avais pris tout mon temps pour faire mon chemin jusqu'à ma destination, mais j'étais tout de même en avance. Je me trouva une place où il n'y avait encore personne autour, je me disais que je serais épargné, mais non, plus le temps avança plus les places autour se remplissaient. Puis un espece de gros lard à lunette tout suant vint s'installer à ma gauche. Bordel. Il depassait même sur mon banc. Cela me rapellait pourquoi j'aimais mieux prendre la première classe en avion. Mais dans cet amphitheatre, il n'y en avait pas... Il sortit un sandwich aux oeufs qu'il se mit a dévorer comme si c'était la dernière chose sur terre. Au mon dieu. Je le regarda avec dégout et il me souris puis tendis la main
"Chuck Macdonald!
Je l'ignora complètement. Quelque chose me disait que sa famille devait avoir une chaine de fast food, et qu'il en mangeait matin midi soir. Beurk. Puis, une jeune fille fit son chemin. Bien que légèrement différente, je reconnus en elle une Coréenne. Mais je n'étais pas du genre à faire "Yo! T'es Coréenne! Moi aussi! Soyons amis!" Ah mais c'était pathétique ce genre de personnes. Je n'étais pas du genre anti-social, je n'aimais simplement pas les gens qui étaient toujours à la recherche de relations. Je n'étais pas difficile d'approche, mais difficile à devenir proche. Je ne savais pas contre pas que la jeune femme qui venait de s'installer à mes côtés seraient une exception.
Finalement, la conférence d'orientation commença.
Blablablablablabla. Au début, j'avais tenté de m'interessé à ce que l'un des directeurs de la fac nous racontait, mais plus le temps avançait, plus ça devenait long et toujours moins pertinent. Comme si je ne savais pas déjà tout ce qu'ils racontaient. Pourqoi j'étais là encore. Chuck à ma gauche semblait des plus enthousiate, quoique la tache de sueur sur son t-shirt gris avait considérablement aggrandie depuis son arrivée. Quant à celle à droite, elle semblait sur le bord de s'endormir. Je la comprenais vraiment, j'aurais dormi si je n'avais pas été completement excité pour une raison quelconque. Peut-être ce verre de cappucino glacé que j'avais presque fini d'engloutir. Je sirotais, sirotais, sirotais. Puis il ne resta plus qu'un fond. Je m'amusa à faire des bruits de succions avec ma paille. Il n'en restait pas assez pour ne pas faire de bruit. J'aurais pu simplement enlevé le couvercle, mais déranger tout ces gens endormis/concentrés était plutôt amusant. Oui je m'ennuyais VRAIMENT. Certains se retournaient, un regard noir dans les yeux, mais j'affichais un sourire innocent, cachant prestemment mon verre. J'avais vraiment envie de faire des boules de papiers mâchés et de les leurs lancer sur la tête. Je commençais d'ailleurs inconsciemment à déchirer quelques morçeaux aux pamplet qui se trouvait devant moi.

Il avait finit par lâcher son verre de cappuccino pour le plaisir et bonheur de tous et chacun. C’était quand même agaçant, ce bruit, après tout! Mais c’était bien plus endurable que le bla bla qui se passait en avant, c’était certain! Elle n’y pouvait rien si c’était aussi ennuyeux. Elle était persuadée par contre qu’elle aurait plus de facilité à endurer ce genre de sirotement qu’un long et morne discours qui se déroulait sur le même ton tout au long, sans expressions ou presque. Elle était encore étonnée qu’il cligne des yeux, cet homme! On aurait pu juré qu’il faisait un monologue d’église ou un texte d’un salon funèbre. On est pas dans un enterrement, mets un peu de vie! Elle était une bonne élève, là n’était pas le problème. Le sujet était intéressant, l’homme, beaucoup moins voire pas du tout. Elle ne comprenait pas comment l’on pouvait resté pâmé devant le monsieur, comme le voisin du perturbateur, alors qu’il disait le tout avec si peu d’enthousiasme, comme une lecture d’un contrat d’engagement ou autre truc désagréable à entendre.

D’ailleurs, le jeune Coréen était en train de découper minutieusement son pamphlet avec une grande concentration. Il releva la tête lorsqu’il commença à se sentir fixé par certains. Il ne semblait rien comprendre, et ce léger air perdu, démontrant l’incompréhension, ça le rendait adorable. En même temps, normal, il avait rien fait. C’était facile de pouvoir mettre le blâme sur monsieur JeDérange, en même temps, avec ce qu’il faisait depuis tout à l’heure. Sans le cacher, ça amusait bien la petite Coréenne. Elle avait fini par prendre part à son amusement même s’il n’en était pas totalement conscient. Elle se contentait de fixé la scène à chaque fois, un sourire discret aux lèvres. En même temps, elle se voyait mal de le lui demander. ‘’Je peux passer le temps avec toi?’’ Elle aurait l’air de quoi? Non, non, non, il suffisait qu’elle pose la question avec des mauvais mots et il la prendrait pour une agace qui passe son temps à se taper des mecs d’un côté et de l’autre. Aussi bien ne pas prendre le risque, mais également, ce genre de question se pose difficilement. C’était plutôt stupide de demander à quelqu’un de lancer des boulettes de papier avec lui. Non, ça ne se demandait simplement pas.

Elle l’avait sûrement atteint avec le papier de sorte à ce qu’il réagisse puisqu’il était désormais en train de la fixer. Peut-être avait-elle l’air hypocrite à sourire comme ça. Mais elle ne l’était pas. Non, elle était plutôt… discrète, en regardant la scène comme ça. Elle ne voulait tout de même pas faire comme lui et attirer trop l’attention, et ainsi, elle le laissait prendre inconsciemment le blâme. Elle n’était pas quelqu’un d’hypocrite à foutre le trouble partout en faisant des mauvais coups ou bien même de parler dans le dos des gens jusqu’à en trahir l’amitié. Elle n’était pas comme ça! Elle s’amusait, simplement, et elle prenait donc part au jeu de son voisin même s’il n’en était pas conscient. On aurait beau dire ce que l’on voulait d’elle, elle savait ce qu’elle était.

Il finit par lui parler, et en Coréen de plus. Mais la façon dont il avait parlé n’était pas non plus des meilleures, c’était un degré utilisé dans des circonstances disons… pas agréables? On pourrait simplement dire un manque de respect. Son expression changea pour un regard surpris et choquée à la fois. Rien de bien grave évidemment. En même temps, normal, elle le faisait passé pour le coupable en jetant des petits papiers ci et là. Elle était simplement surprise, ne s’attendant pas à se faire aborder de cette façon. Elle n’avait d’ailleurs par répondu, le regardant de façon plus ou moins outré, comme sur un bug. Elle devait avoir pris trop de temps d’ailleurs car elle se reçu un bout de papier au visage, qui atterrit dans ses cheveux. Elle le retira après l’avoir trouvé. Elle avait d’abord abordé une expression faussement offusquée puis, froncis les sourcils. Elle vit la paille s’approcher de ses lèvres et se pencha afin d’éviter le projectile. De justesse, mais elle l’avait éviter tout de même. La boulette humectée en question atteint le voisin qui mit une main dans son cou dès l’atterrissage du papier, en chialant un peu et cherchant le coupable des yeux. Elle se redressa par automatisme en regardant la scène, un sourire de plus en plus flagrant aux lèvres, mais encore plutôt discret. Elle constata par la suite que le Coréen en avait fait de même et de nouveau, lui adressa un chuchotement. Elle répondit alors de ce même ton de voix, un peu amusée en le regardant, riant même un peu, légèrement et plutôt silencieusement!

«Mais je suis la même chose que toi!»

Il pouvait très bien mal prendre cette réplique comme il pouvait comprendre qu’elle ne faisait que dire qu’ils étaient deux nouveaux. De nouveau, elle regarda l’homme aux grands yeux –aussi grands que les siens, d’ailleurs!- avant de le détaillé rapidement, ce qu’elle n’avait pas eu le temps de faire plus tôt, pour regarder à nouveau la scène et ajouta de façon plus précise, un peu plus amicalement et sympathique d’ailleurs. En aucun cas comme une gamine cette fois.

« Hyung Jun Kim.»

Elle le regarda encore une fois et lui sourit légèrement.

«Et pardon pour les boulettes de papier.»