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« We have a bad news 4 you ... » |R- Matt

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MessageSujet: « We have a bad news 4 you ... » |R- Matt « We have a bad news 4 you ... » |R- Matt EmptyDim 19 Juil - 18:41

« We have a bad news 4 you ... » |R- Matt Ip5dlg`Everything Gonna Change. S:'
(C) Rose Delight
    ―On se réveille un matin, en pensant que tout va aller bien, qu'on aura une belle journée ensoleillée et au bout du compte, on se rend vite compte que c'est le contraire. Que tout va basculer d'une façon assez radicale. On essaie de se remonter à bloc et de dire « Pouah ! C'est pas grave, ça arrive à tout le monde », mais au fond, on sait pertinemment que ça ne se vit pas aussi facilement & que ça n'arrive pas à tout le monde. Certains décident de faire comme si de rien était, de nier la maladie. D'autres vont placarder des affiches de sensibilisation... et d'autres, comme moi, vont simplement se jeter dans les bras de son meilleur ami et pleurer en se demandant « pourquoi moi ? ». Quoi qu'il en soit, je m'apprêtais à avoir un été assez chargé et un début d'année très compliqué. J'aurai besoin du soutient de ma famille, de mes amis et de tout ceux qui m'entourent. Je ne vous le cacherai pas, j'ai peur. Affreusement peur... J'ai peur de ne jamais me réveiller, de ne jamais pouvoir avoir d'enfant... Parce que, ne le nions pas, c'est un risque que je cours grandement. J'étais assise sur un petit banc de bois minable, en face de Langley Hospital. Matty était près de moi, assis aussi. Il me regardait avec son air triste, ne sachant pas quoi dire... Je le comprenait, d'ailleurs, parce que même pour moi, les mots restaient invisibles. Je pris de grandes respirations et j'essayais de me contrôler. Ce n'était pas facile. J'avais simplement envie de m'écrouler sur le sol et de pleurer comme une pauvre femme sans jamais m'arrêter. Le docteur James m'avait dit de garder la tête haute et de ne me pas abandonner... Le mal venait juste de commencer et déjà je ressentais le poids lourd sur mes épaules. Comment ferais-je ? Je ferma les yeux un bref instant et les réouvrit par la suite. Je me tourna la tête vers mon meilleur ami et lui fit un petit sourire remplit de tristesse. ― Je veux rentrer chez moi, Matty... Tu m'accompagnes ? dis-je, la voix rempli d'une tristesse profonde, comme si mon rêve d'enfant venait de se désagréger. Je me leva difficilement du petit banc et alla me planter devant le jeune Omega. Il se leva à son tour et tout les deux, nous partirent en direction de sa voiture.
    FLASHBACK―
    9h40, mon réveil-matin sonna. J'ouvris les yeux tout grand et m'installa en position assise dans mon lit. Je regarda partout autour de moi et constata que ma chambre était vraiment en bordel. J'avais négligé mon ménage, ces deux dernières semaines. Faut croire que je n'avais pas la tête à cela. Entre rendez-vous à la clinique et scanner des organes génitales, j'avais mieux à faire que de ramasser mes vêtements et mes vieux bouquins de deuxième année. Après un bon deux minutes à flâner dans mon lit, je me leva enfin. Je pris ma robe de chambre qui se trouvait par terre, près du lit, et je descendis en bas, à la cuisine. J'ouvris le grand réfrigérateur et en sortit une pomme. Je n'avais pas très faim... À vrai dire, je n'avais pas faim du tout... Je n'avais qu'une douleur atroce au bas du ventre. Même les dizaines de pilules que j'avais ingéré la veille n'avait rien changer... J'étais allée voir un docteur à la clinique de San Francisco pour ce fameux mal de ventre... Il m'avait ausculté assez longtemps avec un visage très pensif. Rien de bon, hum ? Il m'avait ensuite référé à l'hôpital, parce qu'il aurait besoin de radiographie très précise. Toujours là, il ne m'avait rien dit... Je m'étais rendu à l'hosto, il y a de cela quatre jour pour prendre ses fameuses radios, ne sachant toujours pas pourquoi on me faisait perdre mon temps là-bas... Puis, deux jours plus tard, j'avais reçut un coup de fil du docteur James, me demandant de venir le voir dans deux jours pour les résultats des radios. Sa voix était tendu, signe de mauvaise nouvelle, sans doute. C'est à ce moment que je commença à me stresser. Qu'est-ce qu'il pouvait bien se passer dans le bas de mon ventre, au juste ? Des fourmis ? Des monstres venus d'ailleurs ? Un indigestion gastrique ? Je n'avais absolument aucune idée... J'avais ensuite regardé sur mon calendrier pour voir si ça concordait bien... Puis, j'avais appelé Matthew pour qu'il m'accompagne. Il avait accepté avec un grand sourire chaleureux et un bisou mouillé sur le front. Je l'aime tellement lui ! Bref, le jour J, c'est aujourd'hui. Nous devions être à l'hôpital pour 10h30, voilà pourquoi j'avais mis mon réveil à 9h40... ―n'importe qui de normal ne se réveille pas à cette heure là, pendant les vacances.― Après avoir mangé ma pomme, je remonta dans ma chambre pour m'habiller. Je ne savais pas trop quoi mettre... Devais-je m'habiller en noir ? Tout à coup qu'il m'annoncerait ma mort ? Ou pouvais-je simplement mettre un jeans et un chandail très normal ? Je pris pour la deuxième option et j'enfila mon chandail « I <3 NY » et mes pantalons cigarette couleur jeans. Je regarda rapidement mes cheveux dans le miroir et les brossa avec les doigts. Il était maintenant 9h56. Le jeune Alexanders avait dit qu'il passerait me chercher à 10h00. Ça prenait environ dix minutes se rendre à l'hosto... Si nous voulions passer plus vite, on devait avoir un peu d'avance, donc... Je descendit dans le grand hall d'entrée, près de la porte. Au même moment, j'aperçus Matt qui garait sa voiture dans le stationnement. Lorsqu'il ouvrit la porte, je lui fit une grande étreinte et l'embrassa sur les deux joues. Je suis prêtes... On y va ? dis-je en prenant mon sac qui était sur la petite table. J'avais parlé avec une fois très joyeuse, un peu trop pour la situation, en tout cas... J'ignorais totalement ce qui m'attendait là-bas. On pouvait aussi bien me dire que ce n'était qu'un verre solitaire qui avait prit racine dans mon ventre ou, au contraire, on pouvait me dire que j'avais avalé un dix sous sans le savoir... Bref, toujours avec le même esprit troublé, je me dirigea vers la voiture de mon ami d'un bon pas. Lorsqu'on fut installé, le jeune Omega me regarda l'air grave. Il me sourit gentiment. Ça devait être sa manière de me dire qu'il compatissait à mon futur « malheur » ou à ma future mauvaise nouvelle ou à ma future n'importe-quoi. Je boucla ma ceinture en même temps que l'Ontarien mit contact. En moins de deux, nous furent sur la grande route menant à l'autoroute... Pendant le trajet de dix minutes, nous sommes restés très silencieux. Il ne parlait pas, sûrement par peur de dire quelque chose de mal & moi, je n'avais tout simplement rien à dire. Pourquoi parler si ce n'est que pour rien dire ? Bref, nous roulions à vive allure. Matthew devait se dire : « plus vite on arrive et plus vite ça sera finit ». Mais moi, je n'avais pas envie d'y être. Plus on approchait de Langley, plus je me sentais remplit de panique. Lorsque, finalement, nous sommes arrivés à destination, le jeune homme gara sa voiture dans le stationnement. Je paya le parcomètre et nous nous sommes rendus à l'entrée de l'hôpital. Je présenta mes cartes d'assurance-maladie et ma carte de l'hosto en mentionnant que j'avais un rendez-vous avec le Docteur James. La dame m'indiqua qu'il serait à moi d'ici peu, elle m'invita à m'asseoir dans la salle d'attente. Matt et moi sommes allés nous asseoir dans de petites chaises inconfortables en attendant mon tour. Soudainement, mon regard se fit emporter vers une brochure du cancer du sein. Sans m'en rendre compte, mes doigts allèrent prendre le petit papier. Mes yeux commencèrent à lire avec frayeur. Je redoutais d'avoir à dire cela et même d'avoir à penser que ce pourrait être une possibilité. Je me retourna subitement vers Matthew, les yeux remplit de panique. Et si j'avais le cancer de l'utérus ? Ou des ovaires ? Ou du pancréas ! Ou de je-sais-pas-quoi ? Matt ! Je plissa des yeux, presque aux bords des larmes. J'entendis ensuite mon nom à l'interphone. Je me leva tranquillement et je pris la main du jeune homme. Viens avec moi dans le bureau. dis-je avant de le forcer à se lever. Il me regarda et me prit par la taille. Nous nous sommes rendus au bureau du Docteur James. Une fois les salutations effectuées et les marques de politesses faites, nous nous sommes assis. L'homme en face de nous se mit à parler d'une façon incompréhensible. Il montra les clichés de mes organes génitales et parla à toute vitesse. Tumeur... Masse... Ovaire... J'avais envie de m'enfuir en courant et d'oublier tout cela. Je ne comprenais pas. Je ne voulais pas comprendre. Puis, il cessa de parler. Je toussota et finit par me décider à éventuellement parler. Je... Je n'ai pas compris. Pouvez vous expliquer en plus clair, s'il vous plait ? demandais-je avec une toute petite voix. L'homme en face me regarda avec les yeux remplis de compassion. Il sourit et recommença à parler, mais cette fois il le faisait lentement. ― Madame Trudeau... Nous avons décelés une masse cancéreuse dans votre ovaire gauche. Nous devrons donc procéder à une opération pour l'enlever... Vous aurez aussi des traitements de chimiothérapies et de radiothérapies... il avait dit ses phrases avec tant de facilité. Tant de... Il me tendit un petit papier avec un rendez-vous. Celui-ci aurait lieu dans deux semaines. Il me regarda à nouveau et me fit comprendre que ce serait la date où il procéderait à la fameuse opération. Plus bas, il y avait la date où je commencerais mes traitements de chimio et de radio dans le centre de cancérologie de l'hôpital. Il me serra la main et me dit « au revoir ».
    FIN ―
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MessageSujet: Re: « We have a bad news 4 you ... » |R- Matt « We have a bad news 4 you ... » |R- Matt EmptyMar 21 Juil - 2:09

Un long tremblement me traversa le corps. Que faire ... Que dire ... Le mieux était sans doute de ne pas ouvrir la bouche. Je posai mon regard sur Elys, assise contre moi face à l'hôpital. Quelle horreur ... Quelle tragédie ... Je passai mon bras par dessus se épaules et la rapprocha encore plus de moi, appuyant sa tête contre le côté gauche de mon torse, ma main gauche caressant ses interminables cheveux dorés. Je ne savais comment réagir. La pauvre venait d'apprendre une des pires nouvelles possible et moi, je ne suis même pas capable de l'aider comme je voudrais. A l'époque de l'album "In Utero", Kurt Cobain disait dans une de ses chansons "I wish I could eat your cancer", et c'est ce que j'aurais aimé faire avec ma petite Elys, mais c'était impossible. Et je me retrouvais là, impuissant faceeà une situation qui me dépasse totalement. C'est dur pour un homme de se dire que cette fois, il lui est impossible de sauver la personne qui lui est chère, de se dire qu'il n'est pas en mesure de pouvoir la soigner. Tout ce que je peux faire, c'est l'encourager et être à ses côtés et malgré toute mon envie de pouvoir faire plus, c'est tout ce dont je suis capable en tant qu'ami. Je ne la laisserai jamais tomber, je suis prêt à passer des nuits à l'hôpital si il le faut, à ne jamais dormir, à toujours laisser mon portable ouvert pour qu'Elys puisse m'appeler à n'importe quelle heure, à n'importe quel moment, en étant toujours sûre de m'avoir. C'est vrai que je jouai réellement aux papas poules, mais vu l'ampleur de la situation, c'était la meilleure chose à faire. Je venais qui plus est, tout juste de la revoir et hors de quetion qu'on me la reprenne encore une fois, jamais je ne laisserai une telle chose se produire.

Je lui embrassai doucement le font, puis les joues, puis la bouche, bref, je déposai mille et un baisers sur son visage pour la rassurer, pour lui faire oublier juste quelques secondes le calvaire que sera sa vie ... Mais il ne faut pas baisser les bras, jamais. Je n'abandonnerai pas et si jamais je pouvai faire juste un petit quelque chose pour qu'elle aille mieux, alors je le ferai.

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