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someone, somewhere (camryn)

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Jake Fitzgerald
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Jake Fitzgerald
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MessageSujet: someone, somewhere (camryn) someone, somewhere (camryn) EmptyDim 24 Jan - 16:02

Il s'agit peut être de croire que tout, à tout instant, peut encore changer
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Supporter. Endurer. Dans cette nouvelle course infernale, le jeune homme venait de trébucher. Les problèmes de santé. Les papiers à compléter. Les détails à dissimuler.. William venait de sortir de l'hôpital. Pour la première fois depuis son retour à Salem, il avait poussé la porte de cette éventualité. Cette possibilité qui était née depuis peu sous ses yeux. Cette réalité qu'il ne voulait guère prendre au sérieux. Une maladie dans ses gênes. Se serait donc ça.. La seule et unique chose que son père aurait eu l'obligeance et la tendresse de lui léguer. Un peu de complication et sans aucun doute un nouvel avertissement, à cette vie hors des sentiers qu'il menait depuis des années. Il décidait donc de s'éloigner et sans tarder. Will avait besoin d'un remontant. Contaminé par cette envie de s'abandonner, comme il le faisait habituellement et avant tout cela. Avant tous ses changements, avant les mauvaises nouvelles et ce froid qui s'était également installé entre lui et Camryn, il s'avançait vers ce bar souvent fréquenté. Un endroit où la jeune femme en question y occupait un poste. Un retour aux sources, songeait-il brièvement. Un repère qui avait été le refuge de nombreux souvenirs et de nombreux fous rires. Le jeune homme poussait ainsi la porte. Avec le peu d'enthousiaste qu'il lui restait pour terminer cette journée. Il prenait place au fond du bar. Assez loin pour ne pas être dérangé mais, tout de même près, au cas où l'envie de s'occuper viendrait le chatouiller. D'ailleurs, il n'y avait aucun signe de la jeune femme en question. Camryn n'était pas derrière le comptoir. Son infime espoir de la croiser, par un soi-disant hasard venait de s'envoler. En ce début de soirée, elle devait sans doute être occupée. Peut-être même qu'elle était avec Finn. Le jeune homme passait commande et essayait rapidement d'oublier. Oublier et classer toutes ses pensées, tout ce qui pouvait éveiller chez lui et indirectement, de la crainte ou des doutes dans son organisme. Tout ce qu'il décidait de s'octroyer c'était ce doux breuvage dans ses veines. Cette chaleur appréciée. Un peu d'alcool pour avoir cette étrange sensation de voler au-dessus du reste, des problèmes, des questions.. Des femmes. Plus seul que jamais, il décidait de se renfermer sur lui-même. Mary avait été sa dernière leçon, le dernier pas dans cette direction. Toujours très conscient et désormais à son troisième verre, William comptait les oubliés de ce monde. Ces hommes, tout comme lui, assis et tenant leur verre comme si c'était tout ce qu'ils leur avaient. Comme si cette simple décision de boire jusqu'à oublier, pouvait les aider. Bien sûr qu'il en avait conscience.. Will en connaissait d'avance les conséquences. Tout le monde n'attendait pas son retour à Salem, comme un événement bouleversant. Nombreux l'avaient déjà oublié, voir même rayés de leur mémoire. Le fils Anderson éprouvait ainsi quelques difficultés à se retrouver chez lui, dans cette ville qui l'avait vu grandir et sans aucun doute, le premier endroit où on l'avait vu faiblir. Des pensées à ne plus en finir. C'était donc cela le vice de cet endroit et de cette solitude qu'il avait bien trop souvent appréciée. Un sentiment de pouvoir encore tout contrôler. De ce désir d'avancer à ce besoin de s'arrêter. Il vidait d'une traite son verre, constatant soudainement et au travers, la démarche assurée d'une jeune femme qu'il n'avait jamais cessé d'apprécier. Camryn venait d'arriver. Était-elle une marée pour tous ces hommes qui osaient se retourner sur son passage ? Un pouvoir de séduction sans limite. Une innocence qu'il pouvait encore constater avec soin sur ses traits. Ce visage qu'il avait découvert à New-York, comme une révélation. Quelques soirées, quelques jours où ils ne s'étaient pas quittés. Sans laisser passer cette chance de la retrouver, le jeune homme sortait de cette cachette dans laquelle, il s'était logé depuis quelques heures déjà. Attrapant de peu et au passage la main de la demoiselle, William souriait. Face à ce simple contact, il réalisait toute son importance. Toute cette évidence. Cette émotion qu'elle avait fait naitre à des kilomètres de chez eux. « Heyy, pas trop vite. Tu es pressée ? » la questionnait-il maladroitement. En effet, il n'était pas doué pour parler avec tendresse ou réserve. Will était un habitué de ces discussions masculines, de ces échanges où on va droit au but. Il n'avait jamais compris cette façon de faire de certains, bien trop attentionnés envers certaines. « Tu dois travailler ? Sinon, je peux t'offrir quelque chose à boire, de quoi t'hydrater. » De quoi vivre, se retenait-il de préciser. Adressant avec soin et à cette dernière un léger sourire, une émotion sincère et également calculée. William avait cette mimique qui prenait possession de son visage quand il souhaitait quelque chose. Et malheureusement pour Camryn, c'était elle qu'il souhaitait là et toute suite. La retrouver et s'assurer que rien n'avait changé entre eux. Rien de différent de New-York. De ses confidences à leurs délires sans limite. De cette délicatesse qu'elle faisait naitre chez lui à ce désir plus fort que tout, d'en découvrir et d'en savoir toujours plus. D'en apprendre sur elle, tout comme elle lui en avait appris sur lui. Sans même s'en douter, quelque chose de fort les avait rapproché. Une relation qu'il réclamait à Salem. Un besoin de la préserver et peut-être même de la développer. De reprendre là où ils s'étaient quittés et en toute simplicité. Fidèle à eux-mêmes.. A ce qu'ils ont été et ce qu'ils pouvaient être. Tant de possibilité. « Je ne pourrai pas rêver mieux pour m'accompagner et tu le sais. » enchérissait-il à moitié innocent. Désormais prêt à se remotiver, à trouver toutes les possibilités même pour s'amuser, pour faire de cette soirée, une réussite. Finalement, le déroulement de cette journée pouvait encore lui appartenir. Son naturel revenait au galop. Se laisser une chance. Tomber sur la bonne personne au bon moment. William faisait donc un signe au serveur pour lui commander la même chose. S'impatientant d'obtenir la réponse de Camryn..
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MessageSujet: Re: someone, somewhere (camryn) someone, somewhere (camryn) EmptyMer 27 Jan - 21:05

Bien que Travis ne lui ait pas donné son accord explicite, Camryn avait décidé ce soir de prendre son service au Silver Spur plus tard qu'à son habitude. Elle avait en effet accepté, après une bonne dizaine de refus, d'accorder à ses parents un dîner en sa compagnie, brisant de ce fait la promesse qu'elle s'était faite à elle-même de respecter cette émancipation tardive qu'elle leur avait imposée quelques années plus tôt. Si sa mère lui avait promis un repas sobre et intime où seule leur famille proche serait invitée, elle avait eu la désagréable surprise en arrivant de se retrouver au beau milieu d'un banquet chic d'une quarantaine de personnes au moins. Terriblement agacée, elle avait malgré tout gardé ses impressions pour elle et avait été contrainte de retrouver son rôle de fille charmante et délicieuse dont on ne pouvait qu'apprécier la compagnie. Le but de sa mère ? La présenter aux figures haut placées de Salem afin qu'elle démissionne enfin de ce job de barmaid qui ne "convenait pas à une jeune femme de son rang". A l'entendre on aurait dit que son métier était davantage réservé aux sans-abris et aux gens douteux. Alors Camryn s'était efforcée de sourire, avait mangé de bon coeur, énoncé quelques blagues irrésistibles et distrait les convives de sa conversation captivante. Puis lorsque la soirée avait enfin touché à sa fin, elle s'était empressée d'enfiler sa veste et de s'assurer de faire comprendre à ses bien aimés parents qu'elle ne leur rendrait pas visite de si tôt. « Je dois prendre mon service au Silver Spur, Travis m'attend. Je vais sûrement servir un bon nombre d'alcooliques notoires et quelques prostituées, rien de bien méchant. » leur avait-elle lancé en franchissant le pas de la porte, prenant un soin particulier de mentionner le prénom de Travis que ses parents - et Camryn elle-même, ça devait d'ailleurs être un des seuls points communs qu'elle avait avec eux - n'avaient jamais pu supporter. C'est d'une humeur fortement ternie que la jeune femme conduit jusqu'au bar où elle arrive déjà avec une vingtaine de minutes de retard. Vêtue d'une jolie robe noire et de collants, elle prend simplement le temps de troquer ses talons contre une paire de bottines noires et d'attacher ses cheveux en une épaisse queue de cheval haute. Même avec ces quelques changements, Camryn est encore un peu trop habillée pour ce travail qu'elle préfère généralement effectuer dans une tenue plus décontractée. Si un grand nombre de femmes rêvaient d'occasions spéciales pour enfiler enfin leurs plus belles robes, la jeune Mansfield considérait avoir au contraire trop abusé de ce genre d'événements et appréciait aujourd'hui la simplicité d'un jean et d'une paire de bottes, sans pour autant rien perdre de son élégance. De plus, cela lui évitait généralement une bonne partie des regards lubriques qu'elle recevait au quotidien. C'est en ronchonnant intérieurement mais en ne laissant paraître qu'une expression confiante et sereine qu'elle franchit la porte du bar, se heurtant presque immédiatement à Travis qui vient à sa rencontre et lui offre un joli sermon sur son retard. Elle ne doute pas qu'il doit savourer le moment. « Je te suis à ce point indispensable ? » qu'elle raille froidement sans pour autant arrêter sa marche vers le comptoir, ne lui adressant pas plus qu'un bref regard. Mais avant d'avoir pu l'atteindre, une main s'empare de la sienne d'un geste habile et la stoppe dans son élan. Elle tourne la tête pour découvrir Will qu'elle n'avait absolument pas vu s'approcher et l'avait attrapée avec une rapidité plutôt remarquable. « Jolis réflexes. » remarque-t-elle avec une moue impressionnée. Elle baisse alors les yeux vers sa main qui emprisonne la sienne. Si elle parvient à retenir sourire, elle ne peut cependant retenir la légère pression de la main qu'elle lui offre comme un bonjour particulier. Mais les souvenirs des dernières semaines lui reviennent bien trop vite à l'esprit pour qu'elle ne se laisse aller à davantage de familiarité. Elle parvient après quelques secondes à dégager sa main, prétextant une mèche de cheveux à remettre en place afin d'éviter tout malaise. Malheureusement le malaise était déjà bien présent, et ce n'était pas nouveau. « Plutôt, mais je peux bien t'offrir un peu de mon temps. » répond-t-elle avec une pointe d'humour lorsqu'il lui demande si elle est pressée. A vrai dire si les circonstances avaient été différentes, elle lui aurait donné tout le temps dont il avait envie, à Will. Mais depuis ses révélations involontaires quelques temps plus tôt à propos de Mary qui ne le laissait visiblement pas indifférent, Camryn s'était laissée envahir par un sentiment de trahison dont elle n'arrivait pas à se défaire. Quand il lui propose de lui offrir un verre, elle doit faire face à ce dilemme cornélien qu'elle n'a aucune envie de résoudre. Les récents événements lui soufflaient d'aller travailler et de refuser poliment, afin de s'éviter d'avoir à offrir au jeune homme sa froideur durant le restant de la soirée. D'un autre côté - le plus gros côté, pour être honnête - ne demandait rien d'autre qu'une soirée avec Will à se détendre et à rire aux éclats, surtout après le diner déplaisant auquel elle venait de participer. « Tu as de la chance, c'est l'heure de ma pause. » qu'elle réplique finalement avec un sourire en coin qu'elle ne cherche cette fois-ci pas à retenir. Elle envoie au passage royalement balader le regard foudroyant de Travis qui a malgré tout la décence de ne pas intervenir, et se promet au passage de faire la fermeture du bar afin d'éviter de lui donner une raison supplémentaire de la renvoyer - ce dont il rêve, pour sûr. Elle observe avec une grande attention le jeu que lui offre Will afin de s'assurer qu'elle ne déclinera pas sa proposition et doit bien admettre qu'il est loin d'être novice en la matière. Avec sa gueule d'ange et l'attitude assortie, il était difficile de lui résister, surtout lorsqu'elle entretenait de plus une complicité inédite avec lui. Son sourire s'élargit face à la flatterie qu'il lui offre, sans pour autant retrouver l'ardeur de ceux qu'elle lui offrait à New-York ou même à Salem, avant cette histoire de Mary. « Très bien, tu as gagné. Mais il me faudra plus qu'un verre d'eau si tu veux que je reste. J'opterais bien pour un coktail mais j'ai entendu dire que la meilleure barmaid du Silver Spur n'était pas derrière le bar pour l'instant. » s'amuse-t-elle en faisant référence à sa propre personne avec cet air légèrement hautain qu'elle connaît si bien mais qu'elle utilise cette fois-ci en pure dérision. Avec Will, sa façade de femme froide parvenait à disparaître avec une facilité déconcertante. Tout en laissant au jeune homme le loisir de lui commander la boisson de son choix, Camryn le suit jusqu'à la table légèrement à l'écart à laquelle il semblait installé. Elle retire sa veste et s'installe face à lui, plongeant son regard perçant dans le sien, prête malgré tout à ne pas faiblir devant son charme. Camryn lui en veut, c'est certain. Et s'il n'en est pas encore informé - bien qu'elle en doute fortement -, ça ne saurait plus tarder. « Ton rancard est parti se repoudrer le nez ?  » demande-t-elle d'un ton délicieusement innocent avec l'expression assortie. Qui sait, peut-être que Mary allait miraculeusement sortir des toilettes et prendre sa place, l'arrachant ainsi à Will qui lui était pourtant si précieux.
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Jake Fitzgerald
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MessageSujet: Re: someone, somewhere (camryn) someone, somewhere (camryn) EmptyMar 9 Fév - 19:44

Chaque acte, chaque action cachait sa propre révélation. Agréablement, William le réalisait. A l’instant même où il s’emparait de sa main. A ce moment précis où leurs regards se retrouvaient. Il comprenait que rien n’était arrivé par hasard. New-York avait été une réelle évolution dans leur relation. Un tournant étonnant. De ces têtes à têtes partagés à leurs éclats de rires communiqués. Des changements que le jeune homme n’avait guère réalisés et n’avait en aucun cas envisagés. Prenant conscience de cela juste à son retour à Salem. Jusqu’à ce qu’il la croise encore aujourd’hui.. Camryn était tellement surprenante. Réservée mais, également prête à se livrer. Il se rappelait avec facilité ces quelques confidences qu'elle lui avait accordées. Il se rappelait de cette lueur dans son cœur. De ses avis sur différents débats. De ces longues nuits où ils n’avaient pas trouvé fatigue. A cette douce pensée, il souriait. Une émotion retenue mais, sincère à sa simple vue. Alors quand la jeune femme soulevait ses réflexes, il ne pouvait pas s’en empêcher. Il devait en rajouter et s’en octroyer tous les mérites. Un vantard. Un homme fidèle à lui-même. Toujours accroché à son égo. Eternellement fière. « On me le dit souvent. » répliquait-il et réalisant qu’il n’avait pas changé. Le poids des années l’avait presque préservé. Il restait celui qu’il avait été. Intact.  Malgré le fait que l’adolescent avait laissé place à l’homme. Ses qualités et ses défauts s’étaient ancrés dans sa chair, d’une manière si profonde qu’il ne pouvait plus échapper à sa vraie nature. A ce besoin de continuer sans craindre son passé. Will n’en restait pas moins un optimiste. Il essayait en vain de voir plus loin, de s’ouvrir à de nouvelles possibilités. Et étrangement sans pouvoir l’expliquer, il était attiré par elle. Par sa démarche, sa façon d’être et cette manière qu’elle avait de le recadrer. Rares étaient les femmes qui pouvaient attirer autant son attention. William pouvait les compter sur les doigts d’une seule main. Même si la profondeur de ses sentiments lui avaient déjà fait défaut, il décidait de rester proche et complice. Il souhaitait surtout l’apprécier et la provoquer. Une approche plus que particulière mais qui collait parfaitement à ce qu’ils étaient. Par conséquent, quand cette dernière lui accordait un peu de son temps, William en profitait. Il se retenait de faire quelques bons pour marquer sa plus grande satisfaction. A la place, le jeune homme restait droit et disposé à discuter, à percer la belle blonde au grand jour. Détournant la situation par l’appel du serveur, il commandait de quoi s’hydrater. De quoi se donner une certaine force, avant de se lancer dans le grand bain. Avant de l’entendre à son tour, vendre ses mérites. Camryn et William ne s’étaient pas connus sans raison. Trop de points communs, de similitudes. De regards qui en disent déjà beaucoup. Il la regardait donc d’un air à moitié convaincu, à moitié perplexe. « Nous devons nous satisfaire de l’instant précis, très chère. Je t’offre donc ce que tu désires. Tu me connais. » précisait-il avant qu’elle ne le reprenne de plus belle. Un rendez-vous. De quoi parlait-elle ? Il s’en éloignait une fraction de seconde. Il la scrutait, cherchant peut-être une pointe de jalousie. Etait ce donc la raison de cette distance que le jeune homme ressentait depuis quelques semaines déjà ? A nouveau confronté au néant, Will trempait ses lèvres dans son whisky. Il réfléchissait et nourrissait son propre mystère. Constatant que le temps écoulé étirait les traits de Camryn, il s’en inquiétait. Il se questionnait. Avait-il manqué quelque chose ? Un détail. Une confidence. Une explication. Il la connaissait. Rien n’était prononcé sans raison, sans arrière pensée. Elle était même plutôt douée pour user de son sarcasme. « Non, non. Je n’ai pas besoin d’être accompagné pour profiter de cet endroit. A vrai dire, je pensais y croiser une serveuse plutôt agréable à observer. De quoi m’égarer dans mes pensées, de quoi me perturber.. Mais, il faut croire que mes souhaits étaient trop grands. » Une réponse pleine de sous entendus, bien sûr. William le faisait exprès. Il se lançait sur ce sentier car elle l’avait tenté avec cette hypothèse, avec cette innocence dessinée au bord de ses lèvres. Puis, il se torturait. Devait-il y aller en douceur ? Devait-il foncer la tête la première ? Positionné à cette intersection. Il méditait. Le temps d’y songer et de l’interroger à son tour. « Et toi, ton patron t’a promis une promotion si tu venais vêtue de cette façon ? » Le jeune homme la connaissait assez pour savoir que cette tenue n’était pas la plus adaptée à l’établissement et surtout qu’elle n’était pas la plus appréciée non plus de la demoiselle. Certes, il n’allait pas cracher sur la vue que lui offrait cette robe de cocktail. Camryn était simplement radieuse et s’il ne sentait pas une certaine distance dans leurs échanges, il l’aurait déjà kidnappé. Il aurait fini son verre d’une traite et il l’aurait attrapé. Il l’aurait soulevé avec une certaine facilité et il l’aurait emporté sans discuter. D’ailleurs, Will ne pouvait plus patienter. Brûlant la distance qui le tenait éloigné de la jeune femme, il effectuait ainsi un pas. Il se retrouvait à quelques centimètres de sa personne. Assez proche pour inhumer son dangereux parfum. Assez proche pour retrouver la lueur dans ses prunelles. Réalisant un peu plus l’importance qu’elle avait. Ce déclic identique, celui qu’il avait ressenti quand elle lui avait annoncé son départ de New-York. William en avait eu gros sur la conscience. Il avait hésité à la retenir, à se jouer de son humour et de leur amitié pour la faire changer d’avis. Il y avait songé et puis, il y avait renoncé. Il s’était raisonné.. Camryn avait tous les droits de rentrer. A la base, c’était son unique et propre choix de vivre là-bas, de s’éloigner de tout ce qu’il avait connu à Salem. Et même si cela voulait y inclure la jeune femme.. Enfin, tout cela était désormais derrière lui. Aujourd’hui, il était là. Il était revenu et il comptait se livrer à cœur perdu pour nourrir ce qu’ils avaient connu. Il se lançait donc, décidé à en savoir davantage.. « Tu n’aurais pas quelque chose à me reprocher, par hasard ? » osait-il dans un murmure. Non, juste comme ça, parce que tu es distante.. Une réflexion qu’il préférait garder le cas échéant où Camryn évoquerait une excuse qui n’était pas fondée à son sens. Il se disait que le bref et concis, porterait toujours ses fruits. Du coup, il se satisfaisait et se limitait à cette question. Etrange interrogation. Ouvrant la porte à de nombreuses possibilités, il en prenait clairement connaissance. Seulement, Will avait besoin de savoir, de s’expliquer si c’était nécessaire et de s’assurer que rien n’avait changé. Pas même la distance ou la proximité.. Il ne voulait pas laisser le temps fissuré ce qu’ils avaient trouvé presque innocemment. Ce lien particulier qui était né ailleurs mais qu’il gardait dans ses profondeurs, dans son cœur.

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MessageSujet: Re: someone, somewhere (camryn) someone, somewhere (camryn) EmptyJeu 11 Fév - 22:07

Malgré tout ce qu'elle pouvait bien dire, la présence de Will ne la rendait pas indifférente. Il parvenait même, sans même qu'elle en soit réellement consciente, à dissiper le morosité que lui avait inspiré sa déplaisante soirée. Pourtant, fidèle à elle-même et à l'indéniable déception que lui avait inspiré les dernières révélations involontaires du jeune homme, elle ne parvenait pas à abaisser complètement ses barrières. C'était d'ailleurs plutôt étonnant de sa part quand on savait que Camryn n'était habituellement pas rancunière pour un sou. Tout le monde fait des erreurs, non ? Et si elle venait elle aussi à en commettre - ce qui ne faisait pas de doute étant donné son caractère parfois bien trempé - elle espérait qu'on ne lui en voudrait pas pour toute une vie. Pourtant avec Will, c'était différent. Ce n'était pas qu'une question de fierté ou d'égo. Non, elle avait été réellement blessée, et le fait de ne rien avoir vu venir ne faisait qu'accentuer son agacement. Elle pourtant amatrice d'inattendu, elle n'était plus certaine d'en apprécier toutes les facettes. Elle hausse un sourcil vaguement intéressé face à la proposition de Will de profiter du moment présent. Il avait une fâcheuse tendance à avoir réponse à tout, presque autant qu'elle, ce qui d'une certaine façon ne lui déplaisait pas. Pensive, elle laisse passer quelques secondes de silence avant de pencher la tête sur le côté. « Formulé ainsi, je suis délicieusement tentée. » réplique-t-elle avec un mince sourire, se révélant finalement bien plus attirée par la compagnie du jeune homme que par son inhabituelle rancoeur envers lui. C'est à croire que son besoin indomptable de s'ouvrir au monde et aux plaisirs dont elle a trop longtemps été privée est plus fort que tout et prend même le pas sur son éducation et sa froideur pourtant tenace. Une fois en possession d'un verre qu'il lui offre gracieusement, elle parvient à retrouver cette bouffée de soulagement, de détente qu'elle ne connaît que trop peu sur son lieu de travail. Si elle avait largement insisté pour travailler au Silver Spur, elle avait bien été contrainte de constater que la vie active n'était pas de tout repos. Pourtant elle préférait mille fois rentrer chez elle la tête brouillée par le bruit et les jambes lourdes de fatigue plutôt que de retrouver ces réceptions par dizaines où l'on attendait d'elle qu'elle soit d'une beauté sans défaut et d'une conversation savoureuse. Les sous-entendus qui résident dans les propos du jeune homme ne passent pas inaperçus et provoquent chez Camryn cette pointe d'exaltation familière que lui seul parvient à lui insuffler. Elle garde malgré tout un calme olympien, se contentant de lui offrir une moue énigmatique. « Es-tu en train de me dire que tu es venu ce soir dans l'espoir de te rincer l'oeil, William ? Je suis désolée que tu n'aies pas trouvé ce que tu cherchais, en tout cas. » s'amuse-t-elle avec une pointe de provocation tout en sirotant une nouvelle gorgée de son verre. Avec tous les soucis qu'il avait réussi à lui causer, elle pouvait bien tenter de lui rendre la pareille, ne serait-ce qu'un peu. Et puis elle était comme ça, Camryn, taquine et avec cette manie de rendre les choses toujours moins aisées. Elle part malgré tout d'un rire cristallin suite à sa remarque sur sa tenue, ce qui lui rappelle soudain son code vestimentaire bien trop élégant pour l'occasion. Nul doute qu'elle donnerait cher - et de l'argent, elle en avait à donner - pour retrouver le confort d'un bon jean. « Je crois plutôt que ça constituerait un motif de renvoi pour lui. » siffle-t-elle avec un sourire en coin, consciente que Travis était à l'affut du moindre prétexte pour se débarrasser d'elle. Camryn baisse les yeux vers sa robe raffinée, éprouvant ce familier sentiment d'agacement qui la ramène systématiquement à sa famille dorée et si snobe. A ses parents qui ne cessent d'essayer de la contrôler, encore aujourd'hui. A sa soeur d'une jalousie maladive, pour qui elle n'éprouve aujourd'hui qu'une indifférence glaciale. Une ombre passe sur son visage tandis qu'elle relève finalement les yeux vers Will. « J'imagine que tu n'aurais à tout hasard pas une paire de ciseaux dans ta manche ? Je suis sûre qu'on pourrait arranger cette aberrante tenue en un clin d'oeil. » demande-t-elle avec un rire quasi désespéré, ne plaisantant qu'à moitié. Ce qu'elle était prête à faire pour briser ses habitudes dépassait largement un simple découpage de robe. Frustrée de n'avoir pas prévu une tenue de rechange, Camryn termine son verre un peu trop rapidement avant de laisser s'échapper un bref soupir d'entre ses lèvres. Sans qu'aucun d'eux ne dise un mot, Will fait un pas dans sa direction, transformant ainsi de ce simple geste l'ambiance qui les entoure. La jeune femme ne bronche pas et ne quitte pas un instant les prunelles du jeune homme. Glisser ses yeux vers le reste de ses traits, ses lèvres, sa nuque, constituerait à lui seul une capitulation qu'elle n'est pas encore prête à lui offrir. Elle ne parvient cependant pas à rester totalement impassible lorsque sa question la prend de court. Elle entrouvre légèrement ses lèvres afin d'amorcer une réponse, peut-être, et les referme aussitôt. Elle le toise d'abord avec insistance, avec une certaine colère presque. Puis son regard se fait moins pressant, plus hésitant, et elle finit par détourner la tête, brisant brusquement le silence pesant qui avait suivi sa remarque. « Non. » lâche-t-elle simplement d'un ton froid, sec, sans appel. Ses bras se croisent contre sa poitrine tandis qu'elle regarde volontairement un point indéterminé de la pièce, refusant de croiser de nouveau son regard. Si elle n'a pas reculé et reste donc proche du jeune homme, Camryn a légèrement tourné les épaules afin de ne plus lui faire entièrement face. Elle retrouve là son attitude de glace, et si ç'avait été quelqu'un d'autre que Will, elle n'aurait probablement pas lâché un mot de plus jusqu'à la fin de la soirée. Pourtant, après quelques minutes ses bras se décroisent, retrouvant une place plus paisaible le long de son corps. « Qu'est-ce que tu crois, Will ? Ne me force pas à le dire. » Bien qu'un "s'il te plaît" ne soit pas clairement articulé, le ton de sa voix vers la fin de sa phrase ne laisse aucun doute quant à la supplique qu'elle met dans sa réponse. Elle ne peut se résoudre annoncer à haute voix ce qu'elle a déjà bien du mal à s'avouer à elle-même. Elle est intimement persuadée que sa possessivité, aussi infondée puisse-t-elle être tant ils ne se devaient rien et ne s'étaient jamais rien promis, était parfaitement justifiée aux yeux de l'un comme de l'autre. De la même façon qu'elle ne pouvait confesser à voix haute cette jalousie brûlante, elle était certaine que Will en connaissait parfaitement les raisons.

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MessageSujet: Re: someone, somewhere (camryn) someone, somewhere (camryn) EmptyMer 17 Fév - 14:19

Intéressée et bien plus si affinités. William connaissait la chanson. La mélodie de leur complicité. Quand si délicieusement, elle lui confirmait ce plaisir partagé. Quelque peu dissimulé mais malgré tout éprouvé. Il restait ainsi attentif à ses actions, à chaque mot qu’elle osait prononcer. Une étrange façon d’agir pour ce dernier. Très peu habitué à la contempler sous cet angle. Se rappelant surtout qu’à New-York, tout leur semblait plus facile à gérer. Plus facile d’être proche. Plus facile d’être ignoré car personne ne connaissait leurs histoires, ni même les détails de leurs passés. Salem était quant à lui, le repère de leurs erreurs tout autant que leurs changements. Leurs familles avaient fondé les bases de leurs origines, leurs raisons d’être entre ces frontières. Des limitations qu’il comptait quand même franchir. Comme ce regard qu’il égarait dans les prunelles de la jeune femme. Il n’hésitait pas. Appréciant tout particulièrement les règles tacites de ce jeu idiot : Qui de nous deux craquera le premier ? « Exactement et ce n’est pas grave. Il y a des jours avec et des jours sans.. Je repasserai pour ça. » avouait-il avec cet étirement au coin des lèvres, prenant ce malin plaisir à lui raconter des conneries. Car son arrêt au Silver Spur en valait largement la peine et plus précisément quand il l’avait vue entrer dans l’établissement. Elle ne le laissait pas indifférent. Sans même s’en douter une fraction de seconde, elle se tenait à ses côtés. Naturellement et dangereusement. Peut-être que le jeune homme aurait dû compter ses consommations.. Il aurait sans doute dû. Avant de prendre la mauvaise décision de s’abandonner au fond d’un verre, à moitié vide, à moitié plein. Peut-être que ça lui aurait valu plus de retenue et de tact. Peut-être pas. Will appréciait le feu. Il faisait partie de ces sadiques qui se brûlaient volontairement le bout des ailes. Il repoussait les limites. Il adorait marcher sur la corde raide. Et surtout, par-dessous tout, il appréciait cette proximité avec la jeune femme. Accoudé à ses côtés, il s’en étonnait encore. Pourquoi Camryn ? Pourquoi maintenant ? Et pourquoi ce sentiment de ne plus être à sa place, depuis son retour à Salem ? Etait-il de trop ? Avec ce trop plein de questions. Un trop plein d’incompréhensions. William balayait ses idées, tout autant qu’il souhaitait secrètement les négliger. Ce n’était pas dans ses habitudes d’être un passif, d’attendre que ça lui tombe du ciel. Par conséquent, il prenait les devants. Déviant d’une conversation à une autre, il n’en gardait pas moins son objectif premier. Cette profonde envie d’y rester accrocher, de briser les tensions qui les tenaient doucement éloignés. « Je crois que se serait malhonnête de sa part et juste égoïste de ne pas vouloir t’exposer sous ton plus beau jour. » la charriait-il, sachant pertinemment qu’elle n’appréciait pas cet accoutrement. Elle ne perdait pas de temps à vouloir y trouver une solution. Un moyen d'être elle-même et cela jusque dans sa tenue vestimentaire. « Non à part mon arme de service, je n’ai rien d’autre. Mais, j’ai une idée. » précisait-il aussi vite qu’il avait balayé la distance encore présente entre eux. Sortant de sa poche un trousseau de clés, Will y trouvait ce que l’on pouvait encore appeler un canif. Inoffensif mais soudainement utile. Il s’abaissait donc à hauteur de ses genoux. Prenant le soin de commencer son oeuvre d'art. Délicatement, le jeune homme déchirait quelques centimètres de cette robe. Sans réellement lui demander son avis, il continuait sur sa lancée et avec une force dissimulée, il terminait le travail. Presque fière, il se relevait et déposait le morceau de tissu sur la table haute qu’ils occupaient. Réalisant que cette action découvrait agréablement les jambes de la demoiselle. Camryn allait encore attirer tous les regards, comme si elle n’en avait pas déjà assez attirés. Un gout amer dans le fond de la gorge. Une certaine jalousie. William essayait pourtant de la contrôler. Il ravalait ce sentiment. Il essayait de l’enfuir au fond de son être, dans un coin oublié de ses émotions. Il essayait et c’était compliqué à gérer. Sentant cette chaleur l’emporter, s’imprégner de chacun de ses traits. Il soufflait un coup et revenait instinctivement dans ses prunelles. D’ailleurs, il en profitait pour boire quelques gorgées de son verre. Il convenait ainsi que son esprit pourrait s’occuper d’une autre manière. Même s’il restait rivé sur Camryn, sur ce dialogue qui partait vers de nombreuses directions. « J’espère que tu te sens plus à l’aise et que tu ne vas pas me demander une indemnité. Surtout que tu portes une création Anderson. C’est un détail important. » Sur ces dernières notes, un ton sérieux donnait le rythme à la suite. S’étant lancé avec cette grande question, Will en attendait une réponse à la hauteur. Seulement, elle se satisfaisait d’un simple mot. Bref et précis. Il ne pouvait pas en disconvenir. Néanmoins, il n’y croyait pas une seule seconde. Et c’était sans se douter qu’elle reprendrait de plus belle - ou pas - après ce silence plus que douteux. Cette émotion sur ses traits lorsqu’elle le regardait, lorsqu’elle s’en détachait aussi. Presque instinctivement, il avait l’impression de redescendre de son nuage, de se conforter dans ses propres pensées. Car il y avait bien un problème. Une intersection à cette route qu’ils empruntaient de comme un accord. « D’accord. » Pour la première fois, il s’en détachait. Il pensait même à faire un pas en arrière. Il y pensait mais ne bougeait pas. Immobilisé par la réalité des choses, il décidait de briser le questionnement qu’elle avait à nouveau éveillé. Il préférait. Il avait toujours été honnête avec Camryn et aujourd’hui encore, il continuait de l’être. « Je ne suis pas là pour te forcer. Je ne voudrais jamais en arriver là. Mais, je ne supporterai jamais de te perdre, parce que tu as décidé qu’il était plus facile de passer outre, que de briser la glace. D’ailleurs, si je t’ai blessée ou contrariée ou que sais-je encore.. Sache que je m’en excuse. Rien n’était intentionnel. » Rien ne l’était. Il l’appréciait beaucoup trop pour en arriver là. Et un homme restait un homme. Souvent les mots sortaient bien plus vite que la propre pensée. Souvent William en avait supporté les conséquences, même si son métier l’avait aidé à y travailler. A croire que la vraie nature revenait toujours d’une manière ou d’une autre. D’un bref instant à une période plus longue. Il s’en voulait maintenant. Il s’en voulait de savoir qu’elle avait été touchée par ses paroles ou ses actes. Il s’en voulait et comme un homme imparfait, il ne savait pas de quelle manière y remédier, de quelle manière la rassurer et la garder à ses côtés. Avec la sensation que même son plus beau sourire ne pourrait pas la satisfaire. Et qui n’essayait rien, n’arrivait à rien. Il attrapait donc sa main. Il l’attrapait pour l’obliger presque à le regarder. Pour se dire que la soirée n’allait pas s’arrêter sur ça et que si elle désirait développer, elle pouvait se lancer. William était prêt à encaisser et à se faire pardonner par tous les moyens qui pouvaient exister. L’imagination ne manquait pas à ce dernier. Au contraire, il ne demandait qu’à l’exploiter. Et quoi de mieux que la compagnie de Camryn pour y remédier. Décidé à se surpasser, pour changer et pour lui confirmer cette confiance qu’ils partageaient depuis des années.
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MessageSujet: Re: someone, somewhere (camryn) someone, somewhere (camryn) EmptyMer 2 Mar - 22:00

Camryn suit chacun des mouvements, chacune des expressions qui passe sur les traits du jeune homme. Victime de leur indéniable complicité et ce en dépit des événements qui avaient bien pu contrarier la blonde, elle cède peu à peu à la facilité et à l'évidence de leur relation. Elle esquisse un délicieux sourire lorsqu'il n'hésite pas à poursuivre le petit jeu qu'il avait lancé un peu plus tôt, allant même jusqu'à dire qu'il est prêt à repasser plus tard afin de trouver ce qu'il cherche. Elle hausse un sourcil et répond d'un air tout à fait tranquille. « J'espère que ta chance va tourner dans ce cas. » offre-t-elle en guise de conclusion. Elle est à peine étonnée de voir à quel point il est facile pour elle de marcher sur ses pas et de communiquer par sous-entendus qu'il n'est même plus nécessaire d'expliquer. Elle le toise avec une certaine sévérité lorsqu'il fait l'éloge de sa tenue tout en sachant pertinemment qu'elle n'éprouve aucune affection pour ces tenues affriolantes qu'elle n'a déjà que trop portées. Elle ne peut réellement lui en vouloir tant ils ont pour habitude de se taquiner, pourtant il est presque de son devoir de lui offrir une réponse susceptible de le décourager dans ses remarques. « Avec une telle tenue pour la soirée c'est plutôt sous un mauvais jour que je risque de me montrer. » fait-elle remarquer en réponse à sa légère provocation. Elle lui jette malgré tout un regard empli de curiosité quand il lui avoue avoir une idée afin de la débarrasser de sa tenue qu'elle considère comme presque embarrassante désormais. Comme si sa robe élégante lui servait d'étiquette et l'excluait d'office du monde réel avec lequel elle avait tenté de reconnecter ces derniers temps. Elle le suit d'un regard aiguisé tandis qu'il sort de sa poche un trousseau de clés et plus particulièrement un canif. Elle n'esquisse pas le moindre mouvement de recul alors qu'il se baisse et approche l'arme blanche de ses jambes. Elle est parfaitement consciente des regards curieux qui coulent vers eux à mesure que Will découpe sa robe. Pourtant, elle ne le quitte pas un instant des yeux et le regarde faire avec un doux sourire aux lèvres. Il n'arrêterait dont jamais de la surprendre. Elle n'aurait jamais pensé qu'il prendrait au sérieux sa demande de ciseaux et n'en apprécie que davantage son initiative. « Je t'en serai éternellement reconnaissante. Enfin, pour quelques jours du moins. Je tâcherai de reporter cette robe afin de lui rendre honneur lors de notre prochaine... Entrevue. » glisse-t-elle en laissant planer une brève hésitation avec d'énoncer son dernier mot. Le terme "rendez-vous" ne lui serait-il pas venu à l'esprit ? A croire que sa réflexion suit le cours de la conversation qui retrouve bien vite une ambiance bien moins légère. Il est clairement difficile pour elle de lui avouer ce pourquoi leur relation a pris un tournant différent depuis leur retour à Salem, surtout quand Will ne disposait visiblement pas du moindre indice pour le guider. Elle croit même qu'ils en resteront là et que cela pourrait bien signer la fin de leur complicité quand il lui offre un très sobre "d'accord" en guise de réponse. Pas réellement étonnant cependant quand le premier réflexe de Camryn avait été un "non" formel et peu avenant. Elle a cependant la désagréable impression que la conversation prend un mauvais tournant et se retrouve dans une impasse. Pourtant c'est suite à un effort presque douloureux qu'elle concède à lui lancer une piste, un vague début d'une perche qu'il pourrait rattraper s'il savait se montrer agile. Et sans réelle surprise, il y parvient. Parce que Will avait ce don de ne jamais l'abandonner, même lorsque les choses devenaient difficiles. Et cela lui prouvait une nouvelle fois que leur relation s'était définitivement renforcée lors de leur séjour à New-York. Il était si différent d'envisager Will ainsi après toutes ces années. Eux qui avaient presque grandi ensemble, partagé un nombre de soirées incalculables en tant qu'amis de toujours et ne savourant avec l'autre qu'une présence familière et ô combien habituelle. Pourtant ce soir les minutes semblent lui être comptées et le temps défiler avec une rapidité quasi irréelle. Elle l'observe d'un regard nouveau et réalise bien vite que son sentiment n'est pas à sens unique. Instinctivement, Camryn retrouve les prunelles du jeune homme quand ce dernier attrape sa main. Elle redécouvre le réconfortant contact de sa peau tiède, la fermeté de son geste qui lui fait ressentir pleinement son assurance masculine. « Evidemment que ce n'était pas intentionnel, c'est d'ailleurs là tout le problème. Tu ne me dois rien, Will. Et pourtant je ne peux pas m'en empêcher, c'est plus fort que moi. » souffle-t-elle d'une voix un peu moins ferme, comme si elle confessait là un crime qu'elle n'avait jamais avoué à personne. Elle marque une pause, espérant que ce bref aveux suffirait d'explication, qu'elle ne serait pas contrainte de continuer sur sa lancée et dans ses confidences pénibles. Mais elle sait qu'elle lui doit plus que ça. « Je n'aime pas l'idée de te savoir avec une autre. » lâche-t-elle finalement en plongeant son regard dans le sien, décidée cette fois-ci à ne pas se défiler. Elle qui était connue pour posséder une certaine franchise ne pouvait se résoudre à éluder ou à donner de fausses raisons. Pas à Will, en tout cas. Elle se garde cependant d'énoncer le prénom de Mary, peu enchantée à l'idée de matérialiser complètement sa possessivité. Comment lui expliquer qu'elle n'éprouvait pas de réelle honte face à ce sentiment qui ne pouvait néanmoins trouver aucune justification valable ? Elle ne voyait pas comment lui dire qu'elle estimait cela presque normal, instinctif, lié à un besoin de le savoir lui appartenir, ne serait-ce qu'un centième. Il ne comprendrait peut-être pas. Peut-être allait-il s'emporter, s'agacer de cette jalousie et lui montrer qu'il ne lui devait rien. Mais tant pis. Il était trop tard pour reculer maintenant. « Je ne veux pas te savoir avec une autre. » renchérit-elle avec un peu plus de férocité, le défiant presque de lui dire qu'il n'avait que faire de ses états d'âme. Camryn se trouvait à présent sur un terrain glissant comme elle n'en avait jamais emprunté auparavant. Bien loin de sa vie parfaite et organisée de a à z. A l'image du morceau de tissu désormais envolé de sa robe, elle s'élançait à présent sans filet. Et Dieu ce que ça pouvait faire du bien.
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