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risibles amours. (lola)

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MessageSujet: risibles amours. (lola) risibles amours. (lola) EmptyLun 30 Mai - 23:16

J'ai beau chercher la solution dans l'illusion d'la séduction,
J'ai l'impression de n'avoir connu qu'une femme.
J'connais les risques de l'amour mais j'ai toujours l'amour du risque.
Risibles amours, risibles amours.

Il avait fini par s'y habituer. Contre toute attente, et avec une pointe de regret, Holden Carlisle s'était habitué au rythme de vie qu'il faisait sien depuis près d'un an. Le décès de son père quelques mois plus tôt avait tout accéléré, et la réticence qu'il avait mise les premiers temps à embrasser son nouveau statut s'était évanouie. A présent, il voguait avec une aisance quasi-naturelle dans un milieu qu'il avait toujours détesté, fréquentait les gens qu'il avait si souvent raillés, enchaînait les conquêtes avec un désintérêt prononcé, dépensait son argent sans y penser, souvent pour des achats futiles. Et à force de jouer le jeu, il y avait pris goût au point de ne plus avoir l'impression d'être le héros d'un mauvais film. Ce monde-là, il lui appartenait, il le contrôlait et le dirigeait engoncé dans son costume à plusieurs milliers de dollars taillé sur mesure avec une facilité déconcertante. Le pouvoir qu'il détenait entre ses mains lui avait donné un air suffisant, l'air de ceux qui peuvent tout obtenir rien qu'en claquant des doigts, et ce n'était pas si éloigné de la vérité. Ses actionnaires lui accordaient désormais une confiance, toute relative et fraîche, certes, mais qui lui laissait la liberté de gérer son entreprise comme il le désirait. Après une chute de plusieurs points dans la Bourse, Carlisle Telecoms avait fait une remontée timide mais bien réelle, lui offrant la marge de manœuvre nécessaire pour mener à bien les projets qu'il avait en tête. Sa vie se rythmait désormais par les longues heures de travail, les meetings interminables, le téléphone greffé à son oreille, et les nuits de luxure qu'il passait toujours accompagné des créatures les plus désirables de New York. Puis il venait se glisser dans les draps au coût presque indécent et se coller contre le corps frêle de Thelma qui faisait semblant de dormir mais dont la respiration était trop irrégulière pour le lui faire croire. Thelma aussi avait fini par s'accommoder à leur rythme de vie. Elle savait qu'il ne l'aimait pas, pas comme elle pouvait l'aimer, et qu'ils ne seraient jamais qu'un binôme professionnel utile pour leur image respective, peut-être des amis, parfois des amants, mais jamais rien de plus. Et plutôt que de s'acharner à croire qu'elle pourrait le changer, elle avait abandonné et s'était immergée dans leur couple un rien dysfonctionnel qui continuait d'alimenter la rubrique potins de la presse. On analysait leurs sorties, on décryptait leurs échanges de regards, certains voyaient plus juste que d'autres sans jamais oser dire que leur couple avait tout l'air d'un couple factice tout juste bon pour leur image. Il la savait malheureuse, mais sans doute trop effrayée pour mettre un terme à leur mascarade. Au lieu de cela, elle se laissait faire comme une poupée docile qu'il pouvait balader au gré de ses obligations professionnelles. Ce soir-là en était le parfait exemple. Invités à un gala de charité quelconque dont le motif lui avait échappé à peine l'invitation reçue entre ses mains, ils s'y pavanaient avec l'assurance de ceux que rien ne perturbe. Vêtu d'un smoking Armani parfaitement coupé, Holden saluait des connaissances, des gens issus de son milieu qu'il ne gratifiait d'un sourire ou d'un geste que parce qu'ils avaient grandi ensemble. Il régnait dans la salle l'atmosphère doucereuse de l'hypocrisie mondaine. Les regards convenues, les discussions sans grand intérêt où tout le monde allait de son petit commentaire sur la situation économique ou le dernier sujet de discussion à la mode. Thelma, habillée d'une élégante robe bleu nuit qui la rendait plus menue encore qu'elle ne l'était vraiment, laissait couler des regards de biche apeurée sur la foule, mais parvenait à donner le change en jouant le rôle qui lui était attribué d'emblée : petite amie de. Des sourires polis, des compliments sur le physique ou les tenues des convives, mais jamais assez pour s'imposer et éclipser Holden. Les inévitables questions jaillissaient immanquablement, empreintes de curiosité quant à un éventuel mariage, puisque c'était là la suite logique de leur idylle. Thelma, rompue aux usages, désarmait la bombe d'un sourire charmant et esquivait la question. Il l'aperçut au détour d'un regard, plantée devant le bar à quelques mètres de lui. Cheveux blonds, cet espèce de blond qui aurait rendu n'importe quelle fille vulgaire sauf elle. De dos, vêtue d'une robe laissant entrevoir les courbes qui l'avaient si longtemps fait frémir, et réveillait en lui l'instinct possessif de celui qui refuse que d'autres hommes puissent la regarder, ou même la désirer. Lola. Quatre petites lettres de rien du tout qui avaient encore le pouvoir de le rendre fou. Sans la moindre hésitation, il adressa un mot d'excuse à Thelma avant de la rejoindre, de peur qu'elle ne s'échappe dans la nature comme elle tendait à le faire un peu trop souvent depuis des mois. Et au milieu de centaines d'invités, lui ne vit plus qu'elle. « Lola » murmura-t-il à son adresse en déposant une main cajoleuse sur son dos nu. Elle n'avait rien à faire ici, ce n'était pas son monde, uniquement celui d'Holden, mais la vision de grâce qu'elle lui offrait rendait la soirée soudainement moins prévisible. « C'est bon de te voir » souffla-t-il encore, d'une sincérité désarmante. Elle lui avait manqué, plus qu'il n'aurait su le dire, plus que les mots ne l'exprimeraient jamais. Lola était sienne, depuis toujours, pour toujours, il n'avait besoin que de l'apercevoir, ou de la deviner parmi une foule, pour s'en rappeler.
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