Sujet: (maddie) meet point around a drink Mar 8 Déc - 16:44
Maddie ⊹ Il faisait froid, désagréablement froid. Le visage des gens dans la rue se couvrait d’un rose pâle. Leur haleine laissait choir une vapeur de fumée qui se mélangeait aux autres et, emmitouflés dans leurs grands manteaux, ils parcouraient les rues, la tête coincée dans les épaules, l’écharpe recouvrant le bas de leur visage. Doryàn observait les gens, leur attitude, leur manière de se recroqueviller sur soi-même et de ne pas s’ouvrir aux autres lorsqu’ils étaient confrontés à un incontournable vent de froid qui accompagnait inévitablement les périodes de Noël. Doryàn aimait le froid, il préférait la neige aux grandes plages baignées de soleil, il préférait s’amuser à faire un bonhomme de neige plutôt qu’à danser durant les spring break, il préférait de loin un bon verre de vin chaud qu’un cocktail fruité. Doryàn il aimait les gens de loin, les lorgnait, observait leurs habitudes, leurs dérisoires existences, leurs habitudes constantes et à chaque fois, cela l’inspirait. Il préférait observer qu’être le fruit de l’expérimentation. A défaut de comprendre réellement où il allait, il préférait se voir comme une de ces personnes qui imaginait la vie des autres en un simple regard sur leur démarche. Aujourd’hui ne changeait pas, Doryàn était l’un des seuls en terrasse. Il n’y avait pas réchaud et rien qui aurait pu lui procurer un peu plus de chaleur pour affronter les premières perles de neige qui s’échoueraient sur son manteau et fonderaient à la même vitesse. Doryàn comprenait ses origines familiales dorénavant, il comprenait pourquoi il avait été si sot de ne pas comprendre plus rapidement d’où il venait, que quelque chose n’allait pas dans sa famille, qu’il était depuis toujours, quelqu’un d’autre qui n’avait pourtant, jamais eu à connaître sa réelle identité jusqu’à présent. Il buvait sa tasse de café, sa troisième en une heure. Comme tout bon écrivain qui se respectait, Doryàn était de ceux qui engloutissait une dose colossale de café. Il n’était pourtant pas de ceux à vouloir passer continuellement son temps dans un lit, à avoir du mal à ouvrir les yeux, à se réveiller, à se motiver pour sortir les pieds de la chaleur de son chez soit. Doryàn aimait découvrir, apprendre, voir plus encore et encore et chaque jour pour lui, avait son quotidien de nouvelles questions et de pensées plaisantes. Alors chaque jour, il avait pris une habitude. Il sortait après le repas du soir, il arpentait les rues, il posait quelques questions de temps en temps aux coins des rues, à des marchands, des commerciaux, observait leurs visages pénétrants, se liait d’amitié, échangeait quelques rires, des poignées de main et puis, il tournait les talons et s’en allait. Doryàn n’était pas un marginal mais à Salem et depuis son arrivée, il se trouvait que le jeune homme agissait bien trop comme tel. Il n’aurait pourtant pas dû car malheureusement, c’était dans cette ville où il aurait dû rester bien solitaire qu’il s’y était fait des amis des plus précieux. Il aurait mieux valu quitter la ville, mettre fin à son roman et s’échapper de cet illusion qu’il avait créée. Doryàn était le fils d’un des plus dangereux homme que la mafia ait connu et pour cela, il fuirait toujours son identité à défaut de l’exposer devant tous. Il prenait la direction du bar, son endroit fétiche, sa deuxième maison, le premier endroit où il s’était rendu lorsqu’il avait posé les pieds dans la chambre d’hôtel qu’il habitait depuis. La porte émettait un tintement à son arrivée et quelques regards se tournaient instantanément vers lui. Pourtant, ce qu’il cherchait dans le peu de clients qu’il restait encore dans l’établissement, c’était la silhouette familière de Maddie. Son beau sourire, son charisme damnant, cette air innocent, enfantin, et pourtant si alléchante. Elle lui avait plu au premier coup d’œil et il n’avait pas fallu longtemps pour que Doryàn n’apprenne à la connaître. C’était une persévérante, une fille au caractère bien trempée, une amoureuse des lois de la nature, une amoureuse des sensations, une fille qui faisait rêver de ses propres rêves et contes. Maddie plaisait à Doryàn car elle savait où elle allait, elle se connaissait par cœur, ses réactions comme ses peurs. Il aurait bien aimé pouvoir en dire autant. Salut Maddie. Tu as fini ? Qu’il disait avec un sourire pendant qu’il l’observait d’une moue pleine d’exaspération feinte. Il aimait venir la chercher après le travail. Il aimait aussi parler avec elle pendant des heures quand pourtant, elle ne connaissait pas réellement la raison première de sa venue ici. Pour son livre qu’il disait à tous les curieux. Mais pas que. Maddie avait été son premier contact en ville et depuis, ce qui ressemblait le plus à une amie pour lui. Alors il s’accrochait à cet espoir vain de voir que malgré ce qu’il pensait de son passé, il pouvait compter sur une personne, de nouveau… Si tu pouvais me servir un verre… Je préfère attendre avec quelque chose dans les mains. Qu’il disait un sourire effronté sur le visage pendant qu’il s’accoudait au bar pour l’observer nettoyer petit à petit le comptoir. Il l’attendait, là, devant les hommes qui auraient pu tant le jalouser. Mais Doryàn avait l’air différent de celui qui n’était pas comme les autres et peut-être que le mystère qui lui faisait tant peur, est ce qui avait aussi plu à la jeune femme.