the great escape
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the last song. (alexander)

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MessageSujet: the last song. (alexander) the last song. (alexander) EmptySam 11 Avr - 2:18

ALEXANDER & LOUISE
am I being a fool ? wrapped up in lies and foolish truths what do I see in you ? maybe I'm addicted to all the things you do, cause I keep thinking you were the one who came to take claim of this heart, cold hearted shame you'll remain just afraid in the dark. and now the people are talking, the people are saying that you have been playing my heart like a grand piano.


Louise fait toujours attention à tout, tout le temps. Elle prête attention à tous les petits détails de son existence, et ne laisse absolument rien au hasard. Elle réfléchit à ses tenues la veille pour le lendemain, ne réserve que rarement des vols au dernier moment. Elle planifie tout à l’avance, parce qu’elle est une maniaque du contrôle, elle a besoin d’être propre maître de ce qui lui arrive, elle déteste être prise de court, être surprise. Mais ce n’est pas seulement ça, Louise, elle a peur de l’inconnu, bien qu’elle ne l’avouera jamais. Elle a peur des visages inconnus, des sentiments étrangers. Ça la tétanise, Louise, ça lui retourne le ventre, ça lui tord les boyaux, sans qu’elle n’y puisse rien faire. Et aujourd’hui, ça la prend à la terrasse d’un café de New-York, lorsque ses yeux parcourent tranquillement le dernier message venant de Thea. Elle pense à une blague, une simple supercherie dans le but de la distraire, mais sa meilleure amie semble sérieuse, et les traits de Louise s’effondrent dans un rictus empli d’une inquiétude qu’on ne lui connaît que rarement. Premier réflexe, refuser catégoriquement ou simplement annuler, mais Thea lui rappelle bien vite qu’elle a mis un temps fou à obtenir ce rendez-vous, lisant dans son esprit déjà embrumé par les images du jeune CEO qu’elle est censée rencontrer dans trop peu de temps. Elle ne sait pas pourquoi elle réagit de la sorte à la lecture de son nom, Louise, les questions se bousculent dans sa tête sans qu’elle ne parvienne à répondre à l’une d’entre elles. Il y a les souvenirs qui refont surface, d’une autre époque, d’un autre temps, la submergeant sans qu’elle ne bataille contre eux, il y a les images en flash aveuglants de lui et d’elle, ensemble, l’agressant sans qu’elle ne puisse réagir, il y a les quelques notes qu’elle l’entendait jouer au réveil, dans leur bulle dorée, l’apaisant doucement. Ils ont grandi, vécu, changé, et c’est ce qui effraie le plus la demoiselle, le changement trop marqué, l’incompréhension pouvant désormais régner entre eux. Ils ne se rencontreront pas en étudiants cette fois, ni même en personnes lambda lors d’une soirée trop arrosée. Ils seront deux représentants de concepts, deux personnes avec des responsabilités, et Louise s’inquiète qu’il n’y ait que ça entre eux lors de cet entrevu justement, le travail. Quand elle arrive en bas de l’immense building, elle décide de s’allumer une cigarette. Ça fait longtemps, et le goût amer saisit sa langue, et ça la fait tousser comme une gamine toute cette fumée. Elle s’appuie contre le mur froid, et elle essaie d’arrêter de réfléchir, parce que réfléchir quand il est là, ça ne lui réussit pas. Elle avale des bouffées de plus en plus profondes, pour se détendre, pour se le sortir de la tête, tête qui se met déjà à tourner suite à cette montée trop soudaine de nicotine. Elle écrase le mégot par terre, se pose encore quelques secondes avant de pénétrer dans le bâtiment, se rapprochant de plus en plus de l’Homme. D’Alexander Astoria. Son bureau se trouve au dernier étage, ce qui n’étonne plus Louise, il veut dominer le monde, avoir une vue d’ensemble. Elle l’imagine à la fenêtre quand la nuit tombe, elle les revoit dans leur building, dans leur salle pleine que d’un piano, trônant au milieu, dans leur pièce pleine d’eux et de leurs émotions. Elle a la voix qui tremble quand elle s’adresse à celle qui joue le même rôle qu’elle pour Alexis, c’est plus fort qu’elle, parce qu’elle voit cette immense porte qui ne la sépare de lui que par quelques mètres, franchissables en quelques pas. « J’ai rendez-vous avec monsieur Astoria, pour Thea Eyerman. » La blonde hoche la tête en souriant, avant de lui indiquer un siège sur lequel elle peut patienter. Mais Louise, elle ne s’assoit, elle ne peut pas, elle s’imagine mille et une scènes, sans parvenir à s’arrêter sur celle qui lui conviendrait le plus. Il y a trop de possibilités, trop de zones de brouillard surtout. Et quand on lui annonce que monsieur Astoria va la recevoir et que la porte de son bureau lui est ouverte, elle se rappelle soudainement qu’elle a complètement oublié de prévenir Alexis qu’elle reviendra plus tard que prévu au travail. Sur le pas de la porte, elle s’arrête soudainement, et alors que ses doigts pianotent à une vitesse folle sur son clavier, elle entend le soupir de l’assistante, tout en s’imaginant que ses yeux se lèvent et que ses sourcils se froncent, comme elle l’aurait fait à sa place. Elle se racle la gorge comme pour attirer son attention, mais Louise est imperturbable l’instant d’une minute, obsédée par son écran et les foudres qu’elle reçoit de son patron dès que le message est envoyé. Le retour au travail semble déjà rude. Elle finit par ranger son téléphone, et lève enfin le regard pour tomber dans celui, amusé, d’Alexander. Elle avance d’un pas, Louise, pour permettre à l’assistante de fermer la porte derrière elle, alors qu’ils se dévisagent, lui surpris de la voir, elle seulement tétanisée. Elle s’imprègne de chaque détail, imprime chaque fragment de ce moment, alors qu’elle reçoit en pleine face le charme qu’il dégage et qu’il a toujours dégagé. Louise, elle a aimé peu d’hommes, mais Alexander, elle l’a aimé. C’était court, mais intense, et elle a tout balayé d’un revers de la main, avant que la passion s’estompe, avant que tout s’effrite en miettes qu’ils auraient tenté de recoller, mais en vain. Elle est partie quand tout était encore assez beau, pour ne pas abîmer ce qu’ils avaient, pour que les souvenirs ne soient pas détruits par des cris et des larmes. Elle n’avait laissé aucune chance à leur histoire, aucune chance de tomber dans l’oubli, aucune chance de survie. Elle l’avait tuée dans l’œuf pour s’éviter des souffrances inutiles. Car ça serait arrivé, elle en était persuadé, un jour ou l’autre. L’un d’eux aurait foiré quelque part, en couchant avec quelqu’un d’autre, en s’impliquant trop ou trop peu. Elle avait foiré, Louise, en fuyant comme une lâche, abandonnant à son paroxysme une histoire qui n’avait rien d’une simple passade, qui avait tout d’une grande aventure. Aujourd’hui, elle se demande encore si son choix avait été le bon, encore plus maintenant qu’il se trouve face à elle. Elle sourit, gênée, et tente alors d’expliquer sa présence ici. « Je suis désolée, c’est Thea, mademoiselle Eyerman qui devait venir, mais elle a eu un empêchement de dernière minute et elle m’a demandée de la remplacer. » Elle rougit, et se remet une mèche de cheveux derrière l’oreille pour se refaire une contenance, sans parvenir à détacher son regard de lui. Elle maudit Thea de l’avoir envoyée dans ce piège, sentant peu à peu l’étau se resserrer autour de son cœur, alors qu’elle se souvient de tout, en une vague déferlante l’empêchant pendant quelques secondes de respirer. « Je ne vais pas pouvoir rester longtemps, mon patron n’est pas franchement ravi à l’idée que je passe mes heures de travail ailleurs que dans son bureau. Et puis, je n’ai rien pu préparer, j’ai été prise de court, et je ne savais même pas qu’elle avait rendez-vous avec toi. » Car si elle l’avait su, Louise aurait empêché que ce meeting se fasse, ne voulant pas mélanger sa vie privée à sa vie professionnelle. Mais il est déjà trop tard, le mal est fait.
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MessageSujet: Re: the last song. (alexander) the last song. (alexander) EmptyVen 24 Avr - 21:05


« J'ai du succès dans mes affaires
J'ai du succès dans mes amours
Je change souvent de secrétaire
J'ai mon bureau en haut d´une tour
D'où je vois la ville à l´envers
D'où je contrôle mon univers .»


New York. Les buildings fendent l’air et leurs lames d’acier brisent la masse vaporeuse formée par les nuages. Les reflets du soleil s’inscrivent dans des parois de verre, traversent les bureaux de Wall-Street, illuminent d’un millier d’éclats les contours d’une société capitaliste. Le monde de l’argent roi. En contrebas, l’agitation permanente. Le bourdonnement de la ville où se croisent, sans même se voir, les âmes en perdition, les hommes d’affaires pressés, les stars de demain et les icônes d’hier. La danse incessante des taxis est une transfiguration du temps qui passe, qui s’envole et qui ne se rattrape pas. Comme elle, ils prennent la fuite vers d’autres destinations où il n’est pas. Ils quittent son champ de vision pour se perdre dans les méandres labyrinthiques de la grosse pomme. Il est revenu depuis un mois et il lui semble n’être jamais parti. Tout est exactement à sa place, telle une photographie qui échapperait aux bourrasques du temps. Clouée sur la porte en bois exotique, une plaque dorée indique son nom et lui confère instantanément une légitimité indiscutable. Les couloirs de « The Mating Mind » s’emplissent d’effervescence à mesure qu’approche la date fatidique. Dans deux semaines, le nouveau numéro remplira les kiosques à journaux et sera diffusé à l’échelle nationale. Tous s’activent dans un tumulte bruyant, sillonnent les quatre coins de la ville afin de dénicher une perle rare, espèrent  récolter les lauriers d’un travail acharné et la reconnaissance unanime du monde de la presse. Alexander, muré dans son bureau contemple avec mépris le néant qu’est devenu sa vie privée et prend enfin conscience du sacrifice qu’il a effectué, ses dernières années, pour sauver une couverture en papier glacé. Les uns après les autres, ils ont quitté le navire à la dérive, ses amis, ses amours et même son unique associé. Roman embrigadé par la reine de la cité du vice tente vainement de se racheter une conscience à Vegas, là où l’interdit n’existe pas plus que les limites. Il a voulu le retenir, l’empêcher de faire ce mauvais choix, le convaincre de s’installer à New York pour propulser le magazine au sommet de sa gloire, mais rien n’a su le détourner d’Eileen. Un élan du coeur, comme on en connait qu’un seul. Comme elle. Louise. Les rétines qui pétillent telles une ode à la vie, le bonheur retranscrit sur des lèvres rosées, des mèches brunes sauvages qui s’élèvent avec le vent, et sa voix qui murmure contre son oreille dans la torpeur tiède de la nuit. L’époque des sonates au piano, des célébrations cossues imbibées de champagne et de l’ivresse poétique qui a permis à deux routes de se croiser pour n’en former qu’une. L’époque révolue, plus qu’un souvenir diffus qui trouble ses pensées dès que le soleil disparait et qu’à coté de lui, il n’y a personne. (...) La porte légèrement entrouverte laisse deviner la silhouette longiligne de l’une de ses secrétaire, cheveux blonds miellés au soleil, yeux noisettes cernés d’une épaisse couche d’eye-liner qui papillonnent devant lui, talons vertigineux dignes d’une gogo-danseuse. Il ignore son nom, mais il sait que comme toutes les autres, elle a été embauchée par Roman sur le seul critère des ses mensurations. Un sourire presque niais traverse son visage photoshopé tandis qu’elle récite le contenu du post-it collé à son index. « Faites la entrer dans cinq minutes. » Mlle Eyerman, une jeune entrepreneuse pleine d’ambition avec laquelle il espère bien conclure un partenariat des plus rentables. Elle est depuis quelques mois à la tête de sa propre maison de lingerie. Des pièces luxueuses et raffinées mêlant tradition et savoir-faire. Le bref aperçu qu’il a eu de la gamme l’a immédiatement séduit, ensembles sexy ou plus travaillés associant toujours la qualité des matières et le bon goût. Exactement la clientèle visée par « The Mating-Mind », bien que le lectorat soit essentiellement masculin. Mlle Eyerman l’a immédiatement séduit, d’abord par son indéniable talent, ensuite par sa capacité à s’entourer des bonnes personnes. Louise Scofield est une bonne personne. Jamais elle n’aurait pu trouver une associée plus performante. Bourreau de travail, ambitieuse comme pas deux, Louise a le désir incandescent de s’élever et de gagner. Déjà à l’époque. Celle où ils étaient ensembles. Avant. Le mégot d’une cigarette consumée vient mourir au coeur d’un cendrier en cristal tandis que son chat s’étire allègrement sur le sofa en cuir noir, il lève à peine les yeux vers la porte qui s’ouvre de nouveau. Elle. La matérialisation de ses pensées. A lui en faire tourner la tête. « Louise, ça me fait vraiment plaisir de te voir. Même si j’aurai préféré que ce soit autour d’un verre que dans mon bureau ». Un rictus à peine perceptible se dessine à la commissure de ses lèvres au moment où il perçoit un malaise de sa part. Pourquoi toutes les personnes qui franchissent le seuil de son bureau se décomposent t’elles instantanément ? Comme aspirées par l’oeil d’une tornade. « Si jamais tu te fais virer, on pourra toujours s’arranger pour te trouver une place ici. » déclare-t-il le plus sérieusement du monde. Il échangerait volontiers toutes les secrétaires de Roman sorties d’une émission de télé-réalité contre Louise. Pire, il pourrait payer très cher pour ça. Ses joues roses, ses mains qui se promènent dans ses cheveux et ses regards par dessous. La frontière entre vie privée et vie professionnelle devient mince, si mince qu’il suffirait d’un rien pour qu’elle disparaisse. En attendant, elle joue. A faire semblant. Comme une grande, une adulte avec pleins de responsabilités et de contraintes. Des impératifs à respecter, de la paperasse à signer, des dossiers à traiter. Dieu qu’il s’en fiche. Ils n’ont pas eu de vrai tête-à-tête depuis une éternité, même après qu’elle soit partie, il y avait toujours une bonne excuse pour éviter l’autre. « J’ai beaucoup communiqué par mail avec mademoiselle Eyerman, on avait même trouvé un terrain d’entente pour un partenariat. Elle a du t’en parler. » explique-t-il en reprenant son rôle de président directeur général glacial et sûr de lui. « Avec l’équipe, on envisageait de faire poser nos modèles avec votre collection, et vous accorder quelques pages de publicité. » Délicatement, il dépose devant elle l’exemplaire du mois précédent afin qu’elle se fasse une idée plus claire de la teneur du magazine. « En contrepartie, on attend que vous nous fassiez une bonne publicité auprès de votre clientèle. Même si le magazine est davantage tourné vers des lecteurs masculins. On travaille en collaboration avec une horde de photographes prestigieux, nous avons le souci du détail. Tu peux constater que nous ne tolérons pas la vulgarité. On laisse ça à Playboy et Penthouse. » Argumente-t-il avec conviction en quittant son fauteuil ministériel, il contourne soigneusement son bureau en cherchant à capter son regard avant de s’arrêter à sa hauteur. D’un geste presque sensuel, il effleure son épaule nue, ses doigts glissent le long de son bras, jusqu’à son poignet délicatement paré d’un bracelet argenté. Les mains appuyées contre la plaque vitrée qui recouvre son précieux bureau, il la considère un instant. Louise a un véritable don du ciel. Contrairement à d’autres, elle n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour se faire remarquer. Séduisante au delà des limites de la décence, élégante en toutes circonstances. C’est la fille qu’on retient, qu’on ne laisse pas partir à l’autre bout du pays. Il le sait maintenant. Trop d’années après. « C’est bientôt l’heure du déjeuner, j’ai une réservation au Marea. Tu m’accompagnes ? On réglera les détails dans la limousine. » propose-t-il avec un sérieux suffisamment appuyé pour masquer tous les sous-entendus susceptibles d’interpeller la curiosité de Miss Scofield. Le Marea est l’une des meilleures tables de la ville et optionnellement sa cantine habituelle en semaine. La cuisine italienne est servie dans un cadre paradisiaque, avec une vue panoramique sur Central Park. Un cadre qu’il juge idéal pour parfaire ces retrouvailles inattendues. Puis, comment pourrait-t-elle refuser une virée dans la limousine interminable de l’Astoria ? « Mademoiselle Scofield, votre carrosse vous attends. » poursuit-t-il sans trop lui laisser le choix de la réflexion. Alexander Astoria ne prend jamais le risque de se heurter à un refus. Déjà, il laisse ses pas le guider jusqu’à la porte, un épais dossier sous le bras, un rictus victorieux en travers des lèvres.
 
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MessageSujet: Re: the last song. (alexander) the last song. (alexander) EmptyVen 1 Mai - 16:33


ALEXANDER & LOUISE
am I being a fool ? wrapped up in lies and foolish truths what do I see in you ? maybe I'm addicted to all the things you do, cause I keep thinking you were the one who came to take claim of this heart, cold hearted shame you'll remain just afraid in the dark. and now the people are talking, the people are saying that you have been playing my heart like a grand piano.



Devant lui, Louise semble n'être personne, ne plus avoir aucune personnalité, aucun charisme. Elle se décompose, se liquéfie sur place pour devenir aussi stupide et fade que cette blonde sans intérêt qui s'est occupée d'elle quand elle a pénétré dans les bureaux du journal. Ça la sidère d'être comme ça, ça la sidère qu'il la rende ainsi. Comme si elle n'était qu'une enfant, une gamine dont le cœur s'accroche encore à son premier véritable amour, alors que tout semble désormais les séparer. Ils n'ont plus en commun que leur ambition, connue par tous, qu'ils ne dissimulent pas tant ils en sont fiers. Louise, elle ne le connaît plus, elle ne sait pas ce qu'il fait de ses soirées, elle ne connaît pas ses fréquentations, elle ne lit plus en lui comme elle avait l'habitude de le faire avant. Rien ne semble pareil, quand elle se trouve face à lui, même ces émotions qui la traversent semblent avoir été ternies par le temps qui est passé. Pourtant, elles sont toujours si fortes, toujours aussi saisissantes, comme si elle l'avait quitté hier. Mais, des années ont passé, et même si Louise a grandi, elle ne pense pas avoir changé. Devant lui, elle est cependant intimidée, ce qu'elle n'avait jamais été auparavant, parce qu'elle doit l'apprivoiser de nouveau, le cerner une nouvelle fois, comme elle l'avait fait à leur première rencontre, s'insinuer dans son monde, encore. Elle n'est pas certaine de le pouvoir, Louise, bien que sa volonté soit immense. Elle se souvient encore de son départ, des larmes, de l'espoir qu'il lui demande de rester près de lui alors qu'elle avait gardé son téléphone allumé dans l'avion jusqu'à la dernière seconde. Elle se souvient de la déception quand elle a repris le cours de sa vie à Paris, sans lui, de la rancoeur de voir que la vie d'Alexander continuait dans les journaux et qu'elle n'était plus qu'un prénom dans son esprit. Ce n'est plus à elle de se donner, de s'offrir sans retenue, quand la retenir il en a été incapable. Pourtant, elle le regarde et, déjà, elle a envie de sombrer, se laisser aller à s'ouvrir sur les années passées, oublier la véritable raison de sa présence en ces lieux. Elle ne peut se prendre qu'à elle de se retrouver dans cette position, où le silence règne plus que les mots, où la redécouverte de l'autre doit être une étape à passer. Elle est partie, elle a tourné le dos, en espérant qu'il lui prenne la main., elle a tout brisé, effrayée que leur chemin finisse par se séparer sans qu'elle ne puisse rien contrôler. Et malgré cela, le destin semble remettre leur présent sur la même route, comme une nouvelle chance à saisir. « Je ne pense pas que je serais très utile ici, et au-delà de ça, je ne pense pas que je convienne à l'archétype des filles qui travaillent ici. » Car du peu qu'elle a pu voir, Louise s'est vite rendue compte que les demoiselles semblaient tout rentrer dans le même moule, grande, élancée, blonde, aux mensurations particulières. Et elle n'apprécie pas vraiment l'idée d'être recrutée au physique, Louise, ce qui a l'air d'être le cas ici. Elle esquisse un léger sourire ironique, n'ayant aucun doute que les filles n'ont pas été choisies pour leur curriculum vitae. Finalement, l'objet principal de leur rencontre est remis sur le tapis par Alexander lui-même, qui semble ravi de montrer sa toute puissance à Louise qui ne peut s'empêcher de sourire quand elle voit réappaître face à elle le chef d'entreprise, et plus l'homme avec qui elle partageait ses nuits. Cependant, elle se plonge à son tour dans le travail, mettant pendant un temps de côté leur histoire d'amour passée. Elle écoute ce qu'il a à lui dire au sujet du partenariat possible qui se construisait peu à peu. Elle feuillette le magazine qu'il lui fait parvenir, afin de se donner une idée de ce qu'ils font dans ce magazine de charme. La réputation de Théa est en jeu, la sienne aussi, et elle sait pertinemment que sa meilleure amie n'accepterait en aucun cas que ses modèles soient portés par des femmes représentant la vulgarité, ou tout simplement par des filles qui ne dégageraient rien de spécial. Alors, déjà, d'un oeil avisé, elle repère les quelques demoiselles qui pourraient les intéresser, tout en hochant la tête, ravie d'entendre qu'ils sont sur la même longueur d'ondes sur le travail. « Je crois que la principale inquiétude de mon associée portait justement sur ça, la vulgarité. Et je suis agréablement surprise par ce que tu me montres, car, sans même parler d'obscénité, nous recherchons des filles qui dégagent quelque chose, qui ne sont pas simplement belles, pas comme tes secrétaires par exemple. Sans vouloir t'offenser. Du coup, je pense que nos deux entreprises pourront trouver leur compte dans cette collaboration. Ca te dérange si j'emprunte cet exemplaire pour le montrer à Théa ? » Alors qu'elle relève enfin la tête, elle se rend compte qu'il s'est approché d'elle, tranquillement, et sa main entre en contact avec sa peau. Électrifiant. Pourtant, Louise tente de garder son sang-froid, dissimulant du mieux qu'elle le pouvait tous les sentiments qu'il lui faisait traverser. Elle a l'impression de se retrouver des années en arrière, comme si rien ne s'était passé depuis, comme s'ils n'avaient pas vécu séparément pendant trop longtemps. Toujours les mêmes sensations, toujours les mêmes émotions, et ça se lit dans ses yeux, Louise le sait. Ce contact, c'est plus qu'elle ne peut en supporter, et elle parvient enfin à respirer quand il retire finalement ses doigts de sa peau. Ses lèvres entrouvertes, elle essaie de ne pas paraître bousculée, alors que dans sa tête c'est déjà le chaos. Elle se veut professionnelle, pourtant, il semble que cela commence déjà mal, alors qu'il lui propose, sérieux au possible, de l'accompagner déjeuner. Elle regarde l'heure sur la montre fine qui orne son poignet, et elle sait déjà qu'elle va être plus en retard que prévu au travail, et qu'Alexis va lui tomber dessus comme il sait si bien le faire. Pourtant, elle se dit qu'elle n'a qu'une vie, qu'il est peut-être temps de rattraper le temps perdu entre eux. Elle finit donc par hocher la tête, tout en se faisant la réflexion d'appeler son patron histoire d'éviter le plus possible les conflits entre eux. Il lui ouvre la porte tout en présentant sa voiture comme son carrosse, et Louise ne peut s'empêcher de sourire, attendrie, avant de le suivre jusqu'à l'ascenseur, dans lequel ils pénètrent ensemble après qu'il ait prévenu sa secrétaire qu'il partait déjeuner. « Si ça ne te dérange pas, je vais prévenir mon boss, avant que les choses se compliquent. » Elle ne laisse pas le temps à Alexander de répondre que déjà, elle porte l'appareil à son oreille, alors qu'elle entend son coeur battre la chamade à la fois à cause de l'appel qu'elle est en train de passer, et de la proximité entre lui et elle. Déjà, elle entend la voix nonchalante d'Alexis qui lui demande quand est-ce qu'elle arrive, et les problèmes commencent dès qu'elle lui répond qu'elle va se pointer un peu plus tard que prévu. Elle hausse la voix, tout en lançant des regards en biais à Alexander qui semble se délecter de la moitié de l'échange qu'il perçoit. « Mon rendez-vous va durer plus longtemps que prévu, vous savez pertinemment que c'est aussi important que mon travail, alors arrêtez de me menacer inutilement. Vous pouvez très bien vous débrouiller sans moi, et sinon, vous reculez le rendez-vous d'une petite heure, tout est prêt de mon côté, je n'aurai qu'à m'asseoir et on commencera. Je me rattraperai un autre jour, arrêtez d'être un enfant. » L'appel se termine au moment où l'ascenseur finit sa descente, avec un Alexis qui finit par accepter son absence pour le moment. Elle sait Louise que quand elle va retourner au boulot, elle va crouler sous les tâches plus inutiles les unes que les autres, vengeance puérile personnelle de monsieur Atwoodth. Elle hausse les yeux au ciel en tentant de cacher sa gêne face à Alexander qui n'a pas raté une miette de cet entretien. « Le travail... Je t'apprends rien. » Il la mène à l'extérieur, où une immense limousine les attend, ce qui cloue Louise sur place, à la fois amusée et intimidée. Elle aurait dû se douter qu'il ne blaguait pas quand il parlait de limousine. « Je suis vraiment censée monter là-dedans ? Tu sais, les taxis new-yorkais sont très confortables aussi, je te ferai essayer un jour. » Elle pouffe de rires, tout en s'engouffrant dans la voiture dont la portière lui a été ouverte par le chauffeur. Enfin installée, elle secoue la tête, décontenancée par ce qui lui arrive en cette journée qui commençait pourtant normalement. « Et du coup, si on règle les détails de ce marché dans la voiture, le déjeuner, c'est pour quoi ? » La réponse est pourtant claire dans son esprit, mais elle veut l'entendre dire que ce déjeuner n'a rien de professionnel, elle veut s'assurer que ce qu'elle ressent n'est pas à sens unique, que la proximité qu'il y avait dans ce bureau, et maintenant dans cette limousine pourtant immense, n'est pas le fruit de son imagination. Car même s'il avait toute la place disponible, c'est sur le siège à côté d'elle qu'Alexander est venu s'asseoir. Elle reprend le magazine emprunté au chef d'entreprise et le feuillette de nouveau, s'arrêtant parfois un moment sur les femmes délectables qui apparaissaient sur la papier glacé, comprenant petit à petit pourquoi les hommes achetaient ce genre de journaux, quand elle préférait ceux sur la mode ou les actualités.

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MessageSujet: Re: the last song. (alexander) the last song. (alexander) EmptyVen 29 Mai - 1:45


« Une relation, c'est un potentiel laissé à l'avenir.»


Alexander se souvient parfaitement de la dernière fois où, il s'est retrouvé seul dans la même pièce que Louise. C'était à New-York, par une matinée de printemps, les rayons du soleil caressait son visage encore endormi. Allongée entre ses bras, encore innocente, elle préméditait mentalement, le meurtre qu'elle s'apprêtait à commettre : celui de leur relation. Il avait embrassé sa peau de porcelaine, murmuré quelques paroles tendres dans le creux de son oreille; sans se douter de l'approche éminente de l'apocalypse. Lorsqu'il était revenu, avec deux grandes tasses de café brûlantes et quelques fruits, Louise était assise sur le bord du lit. Le regard tourné vers l'horizon, l'air grave, son téléphone portable encore en main. Il avait d'abord cru à une mauvaise nouvelle, un décès, une maladie, n'importe quel événement suffisamment tragique pour qu'un voile noir recouvre son visage d'ordinaire avenant. Sauf que, la vérité était pire que ses suppositions. D'un ton presque détaché, elle annonçait son départ et donc, leur rupture. Elle foutait le camp, à Paris, sur un autre continent; comme si, inconsciemment elle voulait s'échapper le plus loin possible. Alexander avait beau se remettre en question, se demander ce qu'il avait fait de mal, ce qui était susceptible de justifier qu'elle s'en aille aussi subitement mais, il ne voyait pas. Certes, ils n'étaient pas ensemble depuis très longtemps, mais elle ne pouvait nier l'intensité de leur relation, l'omniprésence de la passion et du désir, leur complicité presque trop belle pour être vraie. Et, elle décrétait comme ça, de bon matin, sans raison, que ce n'était pas suffisant, peut-être imaginait t-elle trouver mieux dans la ville lumière. La briseuse de coeur qu'elle était n'avait pas conscience qu'elle avait déjà tout, ici, avec lui. A croire que tout, n'était pas suffisant. Aussi, il l'avait laissée commettre l'erreur de sa vie, foutre en l'air tout ce qu'ils avaient construit jusqu'ici. Adieu l'amour, adieu Louise. Alexander était trop fier pour la retenir, pas assez romantique pour l'implorer de rester, trop orgueilleux pour mettre des mots sur ses sentiments. Tous les jours, il regrettait. Tous les jours, il se demandait ce qui serait advenu -d'eux- s'il avait eu l'audace de sauter dans le premier taxi jusqu'à l'aéroport; s'il avait eu ne serait-ce que la force de laisser un message sur son répondeur téléphonique. Peut-être aurait-elle fait demi-tour, peut-être aurait-il trouvé les bons mots afin de lui démontrer que leur couple valait tout l'or du monde, et qu'il ne pouvait pas être piétiné de la sorte. Il n'avait rien fait; elle était devenue parisienne. Ce fut, la pire matinée de sa vie; celle dont le souvenir a encore le goût amer du regret et l'aspect terne de l'erreur inévitable. Par chance, il existe une chose formidable appelée : la deuxième chance. L'occasion de poser toutes les cartes sur la table, de revenir sur le passé, de faire des choix. Il n'attend rien d'elle, sinon la vérité; il n'imagine rien parce que ça fait bien longtemps qu'il ne parie plus l'avenir lorsque les sentiments sont en jeu. Pourtant, cette situation l'agace, cette ignorance réciproque l'irrite. Ils agissent comme deux inconnus, de brèves connaissances, ils s'appliquent à ne surtout pas reparler du passé. Alexander veut crever les abcès, mettre en lumière ce qu'ils étaient, ce qu’ils ne sont plus. Il ne demande pas la lune. Seulement des explications tardives, et pourquoi pas, son amitié. « Entre nous, Roman et moi n'avons pas du tout les mêmes critères de sélection. J'ai toujours préféré les brunes, avec un fort caractère... » Le genre qui s'enfuit à l'aube , presque sans explications afin de vérifier si l'herbe est plus verte à Paris. La douleur est encore vive, comme si elle datait de la veille, et pourtant ça fait des années. Une part de lui ne peut s'empêcher de lui en vouloir d'avoir été aussi lâche, aussi dépourvue de coeur. Sauf que depuis, de l'eau a coulé sous les ponts, ils ont fait du chemin. Séparément. Il est devenu milliardaire à moins de trente ans, attirant l'attention de la presse et des médias sur lui, ainsi que la convoitise d'un tas de jeunes femmes déjà sous le charme. Elle est devenue plus belle, encore plus. Plus ambitieuse, plus téméraire, et plus responsable. Elle jongle avec son poste chez le fameux Monsieur Atwoodth, mais plus pour longtemps, et sa marque de lingerie. Ils sont comme destinés, depuis le départ, à se retrouver. « Très sérieusement, je serai un patron beaucoup plus compréhensible que celui que tu as actuellement, je ne m’offusquerai même pas de tes retards. » réplique t-il, histoire d'enfoncer un peu plus le clou; mais il n'insiste pas davantage, l'objectif de cet entretien n'étant pas de débaucher Louise ou de la convaincre de changer de poste; bien qu'il est convaincu qu'il pourrait y parvenir avant la tombée de la nuit s'il le souhaitait vraiment. Rapidement, il retrouve son sérieux; celui du PDG assoiffé de pouvoir, froid et méprisable, capable de tout pour arriver au sommet, impatient de vanter les mérites de son magazine, de son travail et de ses créations. Alexander est doué pour les affaires, il a ça dans le sang, convaincre une personne ou un auditoire est un jeu d'enfant. Il possède l'art de manier les mots à la perfection, c'est un don, c'est inné, comme une seconde nature. A peine a t-elle ouvert le magazine qu'elle semble déjà conquise, elle boit ses paroles comme s'il détenait la vérité absolue. En affaires, elle lui fait confiance, comme tout le monde. En témoigne sa réputation, son élévation fulgurante. Si les investisseurs franchissent le seuil de son bureau en étant septiques, ils en ressortent toujours conquis. « Si besoin, on peut même mettre nos équipes à votre disposition, mannequins, photographes, studios… Il faudra bien entendu que j’en parle à Roman au préalable mais ça ne devrait poser aucun problème. » Alexander envisage d'ores et déjà ce partenariat sur le long terme. Il sait pertinemment que si la marque de lingerie de Louise explose, il a tout intérêt à y être associée, de près ou de loin. Et réciproquement, plus le magazine gagnera en renommée, plus Louise bénéficiera d'une couverture médiatique importante. « Arrêtons de parler de mes secrétaires, si tu veux bien, c’est un sujet sensible. » déclare t-il presque gravement. Il n'a pas encore trouvé le moyen de se débarrasser de ce troupeau d'idiotes auxquelles Roman tient plus que de raison; soit-disant qu'elles renvoient une image sensuelle de la boîte. « Pas de vulgarité, pas de pornographie, seulement de très beaux clichés. » C'était la colonne vertébrale de The Mating Mind, l'élégance, la touche artistique, suggérer sans dévoiler. Le magazine était d'ailleurs plutôt haut de gamme et s'adressait à une clientèle plutôt embourgeoisée. Nouveaux riches, requins du monde des affaires, trentenaires branchés, photographes amateurs en quête d'inspiration. Cette conception du magazine masculin avait ses limites, si bien que Roman envisageait de racheter Playboy depuis plus d'un an, pour s'amuser de son coté avec vulgarité, excès, et provocation, sans entacher les lettres de noblesses de TMM. Un secret, qui ne le resterait pas longtemps, mais qu’Alexander fit en sorte de taire. « Aucun problème, je demanderai à ce qu’on te livre ceux des mois précédents également. » Ainsi, elle pourrait s'assurer que tous suivent la même ligne directrice, sans craindre une mauvaise surprise. Puis il s'était levé, guidé le besoin viscéral d'effleurer sa peau une nouvelle fois; il ne voulait pas que la réunion s'achève maintenant. Il ne voulait pas être casé entre deux rendez-vous ennuyeux. Il la regardait dans le blanc des yeux avec un imperceptible sourire, il jaugeait la moindre de ses réactions, de la cadence de son souffle jusqu'au contractions de ses traits. Et il arrête son petit manège, juste à temps, avec une proposition qu'elle ne peut désormais plus refuser. Elle, lui, un déjeuner. Il a fait naître la curiosité, a ravivé une insaisissable étincelle; et c'est déjà trop; ça se bouscule dans sa tête, il le voit, il le sent. La moindre erreur pourrait être fatale. Puis, elle hoche la tête, daigne même esquisser un sourire avant de le suivre dans le dédale de couloirs, jusqu'à l'ascenseur où la promiscuité leur rappelle qu'avant ils étaient plus que ça. « Je t’en prie, passe-lui le bonjour. » balance t-il en ricanant, alors qu'elle semble vraiment agacée à l'idée de passer ce coup de fil, elle sait qu'il y aura des conséquences parce que, visiblement, son boss est un type intolérant, au moins autant que lui. Appuyé contre la paroi de l'ascenseur, il écoute, avec un sourire satisfait, les paroles de Louise; et, il se sent complice de son échappée belle. Elle le fait passer lui, avant son boulot. C'est tout ce qu'il faut retenir. Leurs regards se croisent, et il n'y pas besoin de mots, aujourd'hui sera le jour de leur deuxième chance et rien ne saurait se mettre en travers de leur chemin. « Je te cite… Tu viens de dire à ton boss :-arrêtez d’être un enfant-. » Il fait mine de l'applaudir: il ignore tout des relations qu'entretient Louise avec le susnommé Monsieur Atwoodth, mais en tout cas, elle n'hésite pas à mettre au placard les bonnes manières et le langage professionnel pour obtenir ce qu'elle veut. Jamais personne ne s'est permis de s'adresser à lui sur ce ton dans son entreprise, et pourtant, il est à l'évidence, tout aussi exigeant que le patron de Louise. Rapidement, ils arrivent sur le parvis du building; l'agitation de Manhattan autour d'eux, les klaxons, la foule pressée et affamée; mais elle s'en moque Louise, elle n'a d'yeux que pour l'interminable limousine garée face à la porte. Elle considère le véhicule un instant, somme toute ravie de faire le trajet dans cet écrin de luxe avec option mini-bar, vitres teintées et fauteuils en cuir, mais se permet quand même une petite remarque au sujet des taxis. La malheureuse. « Une fois que tu auras essayé la traversée de New-York en limousine, tu ne pourras plus t’en passer. C’est beaucoup plus confortable que les taxis, et dans la mesure où je travaille aussi sur le chemin du bureau… » La vérité était toute autre, soucieux de son image, Alexander n'avait jamais envisagé de se déplacer en taxi, ou pire, en métro. Il aurait pu avoir son propre véhicule, sauf qu'il n'avait jamais passé son permis de conduire et qu'il n'envisageait pas de s'en procurer un faux, il en allait de la survie des habitants de Manhattan. « Le déjeuner, pour célébrer ton licenciement un peu en avance, et ton nouveau travail. » ironisa t-il en faisant référence à la manière dont elle s'était adressée à son boss dans l'ascenseur. En réalité, il espérait rattraper le temps perdu, réapprendre à la connaitre, renouer un véritable contact avec son amour d'autrefois, partager un moment avec elle sans se soucier du reste; imaginer ce qu'auraient pu être leurs vies si elle n'était pas partie, ou s'il l'avait retenue. «  Parce que ça me fait très plaisir de passer du temps avec toi, je ne pouvais pas rater cette occasion. » répond t-il du tac au tac avec un sourire sincère en travers du visage, impatient de voir sa réaction. Et, la ville défile sous leurs yeux, les renvoyant en arrière des années plus tôt; à l'époque des galas mondains, des sonates au piano, des premiers baisers. New-York, qui les avait vus s'aimer, se séparer, se retrouver. Le décor d'une histoire inachevée, abandonnée trop tôt. « Louise, ça fait une éternité, et pourtant, j’ai souvent l’impression que ça date d’hier, toi et moi. » avoua t-il nostalgique, le regard tourné vers la fenêtre tandis que, la limousine s’aventurait dans les avenues bondées, et approchait du restaurant.
 
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MessageSujet: Re: the last song. (alexander) the last song. (alexander) EmptyMar 30 Juin - 1:20


ALEXANDER & LOUISE
am I being a fool ? wrapped up in lies and foolish truths what do I see in you ? maybe I'm addicted to all the things you do, cause I keep thinking you were the one who came to take claim of this heart, cold hearted shame you'll remain just afraid in the dark. and now the people are talking, the people are saying that you have been playing my heart like a grand piano.




Elle est inquiète, Louise, de savoir comment se finira cette entrevue. Elle est inquiète parce qu'elle ne maîtrise rien, elle n'a aucune carte en main, elles sont toutes échouées sur le sol depuis que son regard a croisé le sien. Elle est inquiète que ce rendez-vous professionnel ne se transforme en quelque chose de personnel, qu'il veuille régler ses comptes sur ce qu'il s'est passé quelques années plus tôt, qu'il demande les raisons de sa fuite inexpliquée. Elle s'en était voulue au début, de tuer dans l'oeuf une relation naissante et pourtant prometteuse. Et puis sa culpabilité s'était amoindrie quand elle avait fini par constater que son monde continuait à tourner sans elle, et qu'il tournait plutôt bien pour lui. Elle le voyait dans les tabloïds évidemment, aux bras de femmes inconnues, avec son air hautain et ses costumes sur mesure, elle le retrouvait aussi dans ses magazines plus sérieux, interviewé sur sa célébrité et son ascension fulgurante. Jamais son prénom n'avait été évoqué, jamais son image ne semblait hanter son esprit. Alors, elle avait fait son deuil à son tour, comprenant que s'ils devaient se retrouver un jour, ce ne serait pas maintenant, que la vie suivait son cours et qu'elle devait faire de même. Elle avait attendu des jours devant son téléphone, Louise, espérant des nouvelles de lui, espérant qu'il lui demande de revenir, priant presque pour un signe, suffisant pour la faire revenir à ses côtés. Sa mère l'avait poussée à se plonger dans la vie parisienne, l'avait emmenée visiter le Louvre, voir la Tour Eiffel. Louise ne pensait qu'à lui, regardant son écran constamment, l'imaginant à ses côtés. Rien n'était apparu. Jamais. Elle avait compris en un instant, elle était partie pour les bonnes raisons. Le travail les aurait rattrapé, aurait éclaté cette bulle dorée dans laquelle ils tentaient de s'enfermer, en vain. Ils s'étaient leurrés pendant trop longtemps, Louise avait compris avant lui. Avec leur caractère, leur ambition, leur carrière passait avant le reste, tout le reste, les sentiments inclus. Il fallait que chacun se fasse une place dans le monde avant qu'ils ne puissent entamer réellement quelque chose, même si ce qu'ils avaient vécu pendant un court instant ressemblait fortement à la réalité. Car elle ne voulait vivre dans l'ombre de personne, Louise. Elle ne voulait pas qu'on l'assimile à un autre nom que le sien, elle ne voulait pas se forger grâce à quelqu'un d'autre qu'elle-même. Elle était partie. Elle s'était enfuie quand on la désignait comme la petite amie d'Alexander Astoria, et non plus comme Louise Scofield. Elle était partie pour leur bien à tous les deux, en mettant les sentiments de côté, pour que la rancoeur ne détruise pas tout dans les années futures. Elle avait repoussé suffisamment l'échéance, avant que ça ne la frappe en pleine gueule. Cette passion allait sans doute durer toujours, jusqu'à les consumer entièrement sans qu'ils ne s'en rendent compte, jusqu'à ce qu'elle se transforme en des sentiments plus malsains, comme la jalousie, l'envie ou le dédain. Elle ne voulait pas ça pour eux. Le choix s'était alors imposé à elle, une évidence. S'ils étaient faits l'un pour l'autre, ils se retrouveraient, aujourd'hui ou dans dix ans. Et, en attendant ce moment précieux, ils se construiraient chacun de leur côté, sans retenue, pour n'être que la meilleure version d'eux-mêmes. Il semble que ce moment fatidique soit arrivé, quand ils ne s'y attendent pas, le destin les réunissant dans les domaines où ils excellent. Comme pour se montrer mutuellement que l'heure approche à grands pas, qu'ils avaient gravi les échelons, et que désormais, tout ce qui leur manque, c'est quelqu'un à leurs côtés. « J'ai cru m'en apercevoir en lisant quelques articles à ton propos. Au moins, je ne peux pas t'accuser d'avoir mauvais goût. » Elle ne se cache pas de s'être intéressé à lui, toujours dans l'ombre, d'avoir parcouru les lignes qui parlaient de lui. Elle n'a pas honte, au contraire. De plus, Thea semblait mettre un point d'honneur à lui rapporter tout à son sujet, les filles qui ornaient son bras compris. Aucun de ses mots n'a pour but de le toucher, la vérité seulement sort de sa bouche, comme si, perdu dans son regard, elle ne pouvait se dissimuler plus longtemps. Le temps a déjà trop duré. « Tu dis ça maintenant, mais dès l'instant où j'aurai signé un contrat, les actes seront bien différents. Enfin, ne compte pas sur moi, je ne serai jamais une de tes secrétaires. » Puis la discussion rebascule sur la raison première de sa présence ici. Elle se fait plus sérieuse, plus professionnelle, Louise, son sourire charmeur disparaît de ses lèvres et une mine concentrée prend le relais. Elle l'écoute, prend note dans son esprit de tout ce qu'il dit car il faudra qu'elle le retranscrive à Thea ensuite. Elle ne doute aucunement de lui, ça se lit dans ses yeux. Elle sait maintenant, en l'entendant, qu'elle a bien fait de tourner le dos à ce "nous" qui se construisait pour laisser éclater l'homme devant elle. Elle ne regrette pas. De toute manière, elle n'en a pas le droit. Il lui propose ses services, elle acquiesce doucement tout en réfléchissant, il lui parle de Roman, de la nécessité de son accord, et elle espère qu'il arrive à être aussi convaincant avec son partenaire qu'il l'est avec elle. « Pour les mannequins, on a déjà trouvé une ou deux têtes, mais certaines filles de chez vous pourraient tout à fait convenir, je me pencherai sur la question avec Thea pour en sélectionner quelques unes. Pour ce qui est du reste, ce serait parfait, en effet. J'espère que ça ne posera pas de problème, je ne veux pas créer de conflits entre vous, nous souhaitons l'accord de vous deux. S'il n'est pas pour, on se retire. » Tout semble clair entre eux, Louise ne peut que s'en réjouir, ce rendez-vous ne durera pas aussi longtemps qu'elle le redoutait, et bientôt, elle va pouvoir retrouver son bureau et tenter de se remettre les idées en place. Thea sera ravie de savoir que tout s'est passé sans accroc, et de voir sa marque prendre une ampleur un peu plus importante, Louise ne peut que se féliciter de la tournure qu'a pris ce rendez-vous, elle qui redoutait ces retrouvailles. « Me voilà rassurée alors. Si tu pouvais me faire livrer ça à notre appartement, ce serait simplement parfait. On te tiendra rapidement au courant. » Le meeting touche à sa fin, elle s'imagine déjà dans le taxi, se remémorant chaque instant de cette entrevue. Pourtant, elle le voit se rapprocher d'elle, l'effleurer du bout des doigts, comme s'il jaugeait chacune de ses réactions, avant de donner le coup fatal. La proposition du déjeuner. Louise s'est bien trop avancée, s'est imaginée bien trop de choses dans son esprit pour refuser maintenant. Elle accepte sans trop tarder, ne fait même pas semblant de réfléchir. Car elle sait au fond d'elle que c'est ce qu'elle désire, passer plus de temps avec lui, s'aventurer sur un autre terrain que celui du travail, se retrouver comme avant. Ou presque. La réalité la rattrape aussitôt, parce qu'elle a un travail à assurer, qui ne concerne pas Thea ou Alexander, mais Alexis. Elle l'appelle donc pour s'excuser et elle sent qu'Alexander, à côté d'elle, est ravi de voir qu'il ne la laisse pas indifférente, au point de retarder son retour. Dans l'ascenseur, la tension est palpable, et pas à cause des paroles qu'elle balance à son patron comme s'il n'était pas apte à la virer. Ils sont proches, presque trop proches, et pourtant, ce n'est pas assez. Louise met tout de même le maximum de distance entre eux, parce que tout va déjà beaucoup trop vite. Ici et dans sa tête. L'appel se termine, et Alexander fait semblant d'applaudir en la citant. Elle rougit, ne sait plus où se mettre Louise, elle sait qu'elle a sans doute abusé, qu'il n'aurait sans doute pas accepté ça lui, mais elle sait aussi qu'avec Alexis, il faut être direct sinon il n'en fait qu'à sa tête. Elle finit par hausser les épaules, en lui répondant simplement : « Disons seulement qu'on n'entretient pas une relation patron-employée normale, c'est particulier. » Le mot est faible, elle ne saurait même pas définir la relation qu'ils entretiennent tous les deux avec Alexis, car il n'y a pas vraiment de supériorité hiérarchique comme on peut le voir ailleurs. Elle sait qu'il est son patron, mais il la cherche constamment, à renforts de gestes, de mots, et de requêtes déplacées et abusives. Elle râle souvent, Louise, mais elle s'exécute toujours pour finir. Car il est son employeur et que c'est pour ça qu'il l'a embauché. Ils finissent par retrouver la terre ferme, et elle découvre la limousine qui va leur servir de transport jusqu'au restaurant. Elle est surprise et ne s'en cache absolument pas, elle est presque gênée de devoir monter dans un engin pareil quand des taxis s'offrent à eux à perte de vue. « Je ne doute absolument pas du confort de la chose, mais franchement, je sais pas si c'est le moyen de transport le plus pratique. La prochaine fois, on inversera les rôles, et tu me suivras sans rechigner parmi les pauvres mortels qui jonchent New-York. » A l'intérieur, tout est fait pour se croire partout sauf dans une voiture, et ça la fait sourire, Louise, car elle n'aurait imaginé que ce voyage en limousine fasse partie de ce que Thea l'avait envoyée faire. Elle finit par le questionner sur le réel but du déjeuner et sa réponse la fait rire naturellement, sans aucune retenue. « Ca n'arrivera pas, jamais. Il faut que tu acceptes que, même licenciée, je ne travaillerai jamais pour toi. J'ai encore un peu d'estime de moi-même, tu m'excuses. » Elle lui sourit, naturelle et charmeuse au possible. Comme si des années ne les avaient jamais éloignés, comme s'ils s'étaient vus hier et qu'ils avaient l'habitude de faire ça. Finalement, il répond plus sérieusement, et son honnêteté la touche de telle façon qu'elle ne peut s'empêcher de rougir une nouvelle fois, baissant la tête pour qu'il n'aperçoive qu'à peine son embarras. Il surenchérit, assénant le coup de grâce sans même s'en rendre compte, les yeux dans le vague. Elle se demande ce qu'aurait été leur vie si elle n'avait pas tourné le dos à tout ça, si elle avait embrassé leur relation sans se poser des milliers de questions. Sans doute tout cela, en plus intime encore. Avec leurs peaux qui s'effleurent, leurs regards qui se croisent, leurs rires qui se mêlent, et leurs bouches qui se rencontrent. Mais elle est partie, elle l'a laissé avec un goût amer dans le cœur, une sensation d'inachevée. Elle ressent la même chose. « Hier ? C'est que je n'ai pas dû tant te manquer que ça finalement... » Elle se permet un brin d'humour, essaie de détendre l'atmosphère car elle sait que l'heure des explications ne va plus trop tarder, et elle repousse l'échéance tant qu'elle le peut. Elle ne sait pas comment expliquer qu'elle a réduit à néant un amour pour une carrière, leurs carrières. Elle reprend, plus sérieusement cette fois. « Ça m'a manquée. Tout ça. Nous. Enfin toi et moi plutôt. Je n'ai rien oublié, tu sais, je me souviens de tout, de chaque moment dans les moindres détails. C'est con, parce que, comme tu dis, ça fait une éternité et nos chemins en ont croisés d'autres. » C'est comme si le temps s'était arrêté, comme s'ils revenaient des années en arrière sans qu'il ne se soit rien passé. Elle aurait voulu saisir sa main, Louise, effleurer ses traits, caresser ses lèvres, se noyer dans ses yeux. Pourtant, elle n'en fait rien, se tourne à son tour du côté de sa vitre pour voir le paysage new-yorkais défiler sous ses yeux. Elle voit les gens qui vivent, pleinement, et elle a l'impression que sa vie, sa vraie vie, s'est arrêtée quand elle est montée dans cet avion, et qu'elle vient seulement de reprendre son avancée, dans cette limousine, dans cette ville où elle n'avait connu que lui. Et finalement, elle lâche une question sans même réfléchir, parce qu'elle veut savoir, elle veut en savoir plus, toujours plus. « Est-ce qu'il y a des choses, quelque chose que tu regrettes toi ? »
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MessageSujet: Re: the last song. (alexander) the last song. (alexander) EmptyJeu 13 Aoû - 20:27




Dans une rupture amoureuse, il y a toujours deux coupables- parfois plus, jamais moins. Louise était partie, lui n’avait rien fait pour la retenir. Trop orgueilleux pour lui déclarer sa flamme, trop fier pour l’implorer de rester à New-York, trop lâche pour s’enfuir avec elle. Du jour au lendemain, il s’était retrouvé seul dans son appartement trop grand, elle n’était plus là. Envolée sa démarche de danseuse, adieu ses rires contre les murs, disparus ses baisers dès le réveil. Souvent, il s’était demandé ce qu’elle faisait de son temps à Paris, si elle lui avait trouvé un remplaçant, et surtout, si elle était heureuse sans lui. Au début, il pensait à elle tous les jours, à chaque instant, puis le manque avait laissé place à un sorte de nostalgie floue. La vie reprenait, mais sans elle. Sa carrière décollait, les affaires tournaient à plein régime, alors il noyait l’image d’un couple d’amoureux sous un océan de travail. Plus rien ne comptait sinon les chiffres, les investissements, les plus-values. Il allait jusqu’à se convaincre qu’elle n’existait pas et, même si c’était faux, ça lui permettait d’encaisser le choc de son départ. Puis les mois et les années passaient, il rencontrait d’autres filles, des tas de filles qui même avec toute la bonne volonté du monde ne lui arrivait pas à la cheville. Il les comparait toutes à son amour envolé, mais elles ne se démarquaient pas, elles n’avaient pas ce je-ne-sais-quoi en plus qui brille dans le regard. Elles n’étaient pas Louise. Pourtant, il fallait qu’il accepte la réalité des choses. Louise l’avait salement abandonné. Louise ne reviendrait pas. Sans doute l’avait-elle déjà oublié. Pourtant aujourd’hui, il a l’impression de remonter le temps. Elle est juste là, assise face à lui, ses yeux de biche qui papillonnent, son petit sourire qui vient le provoquer, ses longues mèches brunes, indomptables, dans lesquelles il avait l’habitude de passer ses mains. Mentalement, il revient là où leurs chemins se sont séparés et il constate, surpris, que les blessures ont eu le temps de se refermer, il ne lui en veut plus autant qu’avant. Mais, il s’interroge, que s’est-il passé entre hier, où ils naviguaient sur les eaux limpides de l’amour et aujourd’hui où ils chavirent sur la mer des souvenirs. « Depuis quand tu lis des articles à mon propos ? » demande t-il réellement surpris par la révélation de Louise et un brin curieux. Peut-être que dès l’instant où elle avait posé les pieds à Paris, elle avait cherché les interviews à son sujet, les photos volées de soirées alcoolisées où, bien accompagné, il accordait un sourire de façade aux paparazzis. Alexander n’était pas célèbre à la manière d’une star de cinéma, mais son ascension fulgurante avait suffisamment attirée l’attention pour qu’il se retrouve au centre d’une spirale médiatique contre son gré. On lui attribuait le titre, très honorable, de meilleur parti de Manhattan, on l’invitait à toutes sortes de soirées et galas idiots, on allait même jusqu’à le harceler pour une interview. Aussi, son visage avait été placardé dans une multitude de revues plus ou moins sérieuses, Forbes, le New-York Times, Us Weekly... Depuis quelques temps, l’effervescence s’était calmée et enfin, il redécouvrait le bonheur de respirer et de ne devoir rendre de comptes à personne. « Entre nous, je ne t’embaucherai jamais, tu as beaucoup trop d’ambition, tu risquerais de me voler ma place. Et tu pourrais convaincre Roman de m’éjecter grâce à des atouts que je ne possède pas. » Il lui lance une oeillade complice avant de reprendre son sérieux. Ils sont avant tout ici pour parler affaires et Alexander ne compte pas passer à coté d’un partenariat très intéressant sous prétexte qu’un jour, ils étaient l’un pour l’autre, beaucoup plus que des amis. Longuement, en détaillant bien chaque proposition, il lui explique ses conditions et les avantages qu’elle pourrait en retirer avec Théa. Alexander est même prêt à les aider, à alarmer son réseau pour que la petite entreprise s’élève vers un rang supérieur. Des contacts il en a plein, des mannequins et des photographes dont le professionnalisme n’est plus à prouver, il en connait des tas. Il veut qu’elles en profitent, qu’elles gagnent une certaine notoriété. Avec sérieux, il prétend devoir en informer Roman, mais la vérité est toute autre. Roman s’en fiche, Roman est loin, The Mating Mind n’est rien pour lui comparé à Eileen. « Il n’y a aucune raison que Roman refuse, ne t’en fais pas. » Sur le papier ils sont deux à piloter le navire, alors qu’en réalité il est seul depuis un petit moment. Littéralement écrasé par le boulot, il a même fait une croix sur le semblant de vie affective qu’il avait autrefois. Alexander manque de temps. Mais aujourd’hui, il veut s’accorder une parenthèse hors du temps avec Louise, qu’importe les rendez-vous qui l’attendent, les contrats à signer, les articles à superviser. Aujourd’hui, elle seule aura toute son attention. Avant de l’emmener déjeuner, sur le chemin de l’ascenseur, elle passe à un coup de fil à son patron pour prévenir de son retard. Il sait qu’elle parle avec son supérieur hiérarchique uniquement parce qu’elle le lui a dit, sinon, il aurait aisément pu penser qu’elle défendait ses intérêts auprès d’un pauvre type un peu lourd. L’un n’empêchant pas l’autre. D’après ce qu’il entend, il se dit que ce «Alexis» ne doit pas être très facile à vivre. Peut-être s’amuse t’il à jouer les tyrans par manque de confiance en lui, peut-être que le rapport de force qu’il entretient avec Louise commence à lui plaire. Brièvement, comme si elle tentait d’éviter le sujet, elle explique que sa relation avec Alexis est particulière. Alors, il hausse un sourcil interrogateur, s’apprête à lui demander s’il y a plus que de la simple amitié entre eux et, au dernier moment, se ravise. Il est mal placé pour poser ce genre de question indiscrète, il suffit de constater son comportement avec Silver. Il pourrait demander la lune à Silver, qu’elle se démènerait pour aller la chercher dans la seconde. Dans tous les cas, ce n’est pas une relation normale. « Je te fais confiance, tu as suffisamment de caractère pour lui tenir tête. » déclare t-il finalement, et il le pense sincèrement. Louise, c’est pas le genre à se laisser marcher dessus sans réagir, elle sait ce qu’elle vaut, elle connait ses armes. Peu importe l’influence de ce Alexis, c’est Louise qui mènera toujours la danse. « Je te suivrai partout Louise, mais certainement pas dans un taxi. » Il glisse un sous-entendu faussement vrai, il ne l’a pas suivi à Paris. Il est resté, bien sagement, à New-York. Avant, c’était avant, maintenant il ne tient qu’à lui de faire ses preuves, de jouer intelligemment sa deuxième chance. Leur deuxième chance. Installé dans la limousine, il ne parvient pas à décrocher son regard d’elle et, elle ne tarde pas à remarquer son manège parce que, bientôt, la conversation prend une tournure à laquelle il ne s’attendait pas. Le passé, les souvenirs communs et les regrets. L’océan de regrets autour d’eux. Une journée ne suffirait pas à écrire la liste de toutes les choses qu’il regrette. Ne pas être parti avec elle, l’odeur vanillé de son parfum, ses messages tendres, le calme de l’appartement après une journée au milieu du tourment, ses murmures qui venaient mourir contre lui. Tout. « Hier. Parce que tu n’as pas changé, et une éternité parce que toutes les minutes passées sans toi étaient beaucoup moins plaisantes que celles passés avec toi. » Avoue-t-il à demi-mot, le regard perdu dans le vide, il observe Manhattan qui défile, les buildings qui se succède, et eux, enfermés dans cette limousine et protégés, l’espace d’un instant, du temps qui passe. Et elle finit par reconnaitre que ça lui a manqué, qu’il lui a manqué. Que ce coup de gomme sur les traits de leur histoire n’était peut-être pas une bonne idée. Parce que désormais, pour retrouver ce qui a été effacé, il faudrait tout recommencer depuis le début, tout redessiner. Ce n’est pas aussi simple que dans les films, on ne peut pas reprendre une page toute blanche, arracher l’ébauche massacrée et l’oublier. « Pourtant on est sur le même chemin aujourd’hui. Prétendons que le hasard fait bien les choses. » Ses paroles viennent mourir contre la vitre fumée du bolide, ils ne se regardent pas, c’est trop difficile de faire face à ses propres erreurs. Un jour peut-être y parviendront-ils, mais c’est encore trop tôt. Trop tôt pour reconnaitre qu’ils sont mieux ensemble que séparés. Puis, elle se lance la première avec un ouragan en guise de question. Et, il hésite sur sa réponse, la vérité ou un joli mensonge, peut-être se contentera-t-elle de quelque chose de flou, de vague et d’incertain. « Je regrette les mêmes choses que toi Louise. La fin inattendue, trop rapide. Mais je t’en veux pas. » Il effleure son épaule nue du bout des doigts et la limousine s’arrête devant le restaurant étoilé. La conversation débute à peine et il prend conscience qu’ils ont des milliers de choses à rattraper, que ce repas ne sera pas suffisant pour tout révéler, pour réapprendre à s’apprivoiser. Alors, juste avant de mettre le pied dehors, il décide de faire un nouveau pas vers elle, qu’importe si elle refuse, il ne veut plus jamais avoir au fond de lui, le goût insipide des regrets. « Tu fais quelque chose ce week-end ? J’aimerais beaucoup t’inviter à boire un verre chez moi. » Pas dans le nouveau bar à la mode, pas dans la boite de nuit la plus sulfureuse de la Grosse Pomme, mais chez lui. Dans son penthouse démesuré, là où il n’invite presque jamais personne, là où ne vienne que ceux qui comptent vraiment. « Il parait que je me suis encore amélioré au piano. » Il a envie de lui rejouer un de ces airs intemporels, quelques petites notes qui rapprochent, la mélodie du temps qui passe. Comme avant. Sans plus attendre, il sort de la limousine et vient lui ouvrir la porte en s’interposant devant le chauffeur. Alexander est un gentleman notable, tout le monde le sait et sa réputation en matière de galanterie n’est plus à faire. Ils entrent dans le restaurant et quelques regards curieux se tournent vers eux, mais il s’en moque, toute son attention est concentrée sur Louise, elle est le centre de l’univers. Il ne remarque pas les dorures sur les murs, les serveurs qui s’activent dans un ballet chorégraphique, il occulte tout. Tout sauf elle. tout sauf eux.
 
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MessageSujet: Re: the last song. (alexander) the last song. (alexander) EmptyMer 23 Sep - 21:10

Louise hésite, détourne le regard pour tenter de dissimuler le rouge qui lui monte aux joues. Oui, elle assume d'être tombée sur lui dans les pages des magazines qu'elle feuilletait à la terrasse d'un café, elle assume s'être intéressée à son ascension professionnelle, et même à sa vie privée. Mais lui expliquer pourquoi, lui donner les raisons de cet intérêt qu'il connaît sans doute parfaitement, c'est se délivrer. Trop se délivrer. A cet homme qui a partagé plus de mois sans elle qu'avec. Elle n'est pas vraiment prête à faire tout ça. Elle ne sait plus ce qu'il est pour elle, même s'il se souvient ce qu'il a été comme si c'était hier. Elle ne sait plus si c'est de l'amour ou simplement une grande affection. Si elle lui en veut, ou plutôt à elle-même. S'il y a encore de l'espoir, une chance à leur donner, ou si son départ a signé la fin de tout. Elle veut presque lui mentir, lui dire qu'elle tombait sur lui dans les centaines de pages qu'elle parcourait par semaine par hasard, qu'elle ne s'arrêtait pas forcément sur les commentaires, que son regard ne restait pas plus d'une seconde sur les clichés de lui entourant d'un bras des déesses aussi brunes qu'elle. Mais tout serait faux, tout ne serait qu'un pur mensonge. Elle le cherchait. Partout, tout le temps. Elle retrouvait des traits de son caractère chez les hommes qu'elle rencontrait, elle croyait voir son visage un peu partout dans les rues parisiennes. Son coeur se mettait alors à palpiter un peu plus vite, avec l'espoir stupide qu'il soit venu la rejoindre, enfin. Espoir stupide. Rapidement, elle était rappelée à l'ordre. Il ne viendrait pas, tout était terminé. Il fallait passer à autre chose maintenant. Se rendre à l'évidence. Alors, elle replonge ses yeux dans ceux d'Alexander, s'approche doucement pour être sûre d'attirer toute son attention, bien qu'elle n'en a aucun doute. « Depuis le premier jour. » Elle ne ment pas, dit tout, sans concession. Même si elle ne s'étend pas en détails. Elle ne se cache pas, pas sur ça. A quoi bon finalement ? Et puis elle se recule, s'éloigne quelques peu pour reprendre son sérieux, se remettre dans le bain du rendez-vous. Parce que c'est pour ça qu'ils sont là à la base, pour mettre en place un contrat, et Louise ne veut absolument pas décevoir Thea. Même si finalement, le sujet de son embauche reste sur le tapis en premier lieu, et elle rit avec délicatesse parce qu'il a absolument raison. Son ambition est telle que son objectif absolu aurait été d'être à la tête de l'entreprise si elle venait à être embauchée. Mais pas forcément en éjectant Alexander d'ailleurs. Au contraire même. « Je prends tout ça comme un compliment. Même si je pense que tu as des atouts aussi, même s'il est vrai que face à Roman, ils ne doivent pas t'être d'une grande utilité. Enfin si j'éjectais quelqu'un ici, ce serait sûrement lui plutôt que toi. » Elle hausse les épaules dans un signe de nonchalance feint, l'honnêteté est apparemment de mise aujourd'hui, et elle n'hésite presque plus, Louise. Elle lui offre tout sur un plateau d'argent, et elle espère qu'il ne refusera rien, en tout cas pas d'elle. Pas aujourd'hui. Elle n'est pas pas prête à assumer d'être repoussée d"une certaine manière, encore moins par lui. Elle se dévoile et s'ouvre, Louise. Elle se bouscule et presque se dénude. Il la connaît, il ne peut pas ne pas le voir. Il sait le temps qu'ils ont mis à s'apprivoiser, il sait le temps qu'ils ont mis à s'accepter. Il y a eu ces jours sans mot, où seule l'écoute prônait. Il y a eu ces jours sans toucher, où seul le regard régnait. C'était beau et touchant. C'était surtout rassurant. Ils s'apprenaient tranquillement, découvraient l'autre sans jamais le brusquer. Sans jamais se brusquer. Et le lien s'était tissé entre eux, de plus en plus épais, de plus en plus résistant. Pas assez pour la retenir pourtant. Elle le sent de nouveau, Louise, ce lien. Il les empêche de trop s'éloigner, il les empêche de détourner le regard trop longtemps de l'autre, il les ramène toujours vers l'autre. Même après des mois. Finalement, il est résistant ce lien. Malgré l'étirement, l'éloignement, malgré la finesse, il tient bon. Il est aussi solide qu'eux, presque infaillible. Le partenariat entre leurs deux entreprises semble en bonne voie, et sans doute tous deux rassérénés par cela, ils s’autorisent un déjeuner en tête à tête que Louise redoute déjà. Elle veut se faire toute petite, disparaître pour ne jamais revenir. Elle ne sait pas quoi attendre de ce rendez-vous, elle ne sait pas quoi attendre d’eux. Encore moins de lui. Une mise au point sans doute. Sur tout. Le pendant et l’après. Le pourquoi. Louise n’est pas sûre de vouloir être si honnête, elle n’est pas certaine d’être prête à affronter ce qu’elle a rejeté il y a quelques années. Pourtant, elle descend à son côté, le suit dans une limousine dans laquelle elle n’aurait jamais pensé monter, avec ou sans lui. Elle n’est pas du genre tape-à-l’œil, Louise, et là, elle déroge à toutes ses règles. Il lui réplique quelque chose qui lui fait froncer les sourcils. Une espèce de mensonge, une sorte de vérité. La suivre partout, si seulement. Elle se demande s’il le fait exprès, pour la toucher, la faire réagir, ou alors lui prouver qu’il a grandi de son côté. Il la perturbe encore une fois, et même si elle ne veut pas se fâcher, sa phrase lui laisse une marque au cœur. Elle ne veut pas lui en vouloir, mais c’est plus fort qu’elle. Elle aurait tant souhaité entendre cette phrase des années en arrière, le voir prendre position pour elle, lui montrer son attachement. Elle n’avait rien eu. « Pas seulement. » C’est la seule remarque qu’elle se permet, Louise, même si elle est remplie d’une rancœur qu’elle dissimule difficilement. Elle s’installe de son côté de la limousine. Ils s’effleurent mais ne se touchent pas vraiment, ils n’osent pas un regard vers l’autre, gênés sans doute de se retrouver si près, honteux presque de devoir assumer ce qui les a ruinés. Ils en viennent à aborder le sujet qu’ils parvenaient à éviter jusque-là. La plaie est vive, comme si elle datait d’hier, le manque aussi. Il lui répond, et elle est touchée. Simplement. Son cœur bat un peu plus vite, ça la prend à la gorge, pourtant, ses yeux ne se posent pas sur lui. Elle n’est pas préparée, Louise, à recevoir ces réponses de sa part. Dans son esprit, elle n’est pas encore prête à entendre de nouveau sa verve poétique qui la touchait tant auparavant. Elle pouvait boire ses paroles pendant des heures, se complaire à le contempler, seulement l’écouter. Pourtant, son cœur pense le contraire. Son palpitant est prêt, il est grand ouvert, voulant recevoir chaque belle phrase qui lui fait un effet impressionnant. D’ailleurs, il imprime cette phrase, la retient en la récitant dix fois, sans que Louise ne parvienne à rien contrôler. Le cœur et la raison. Aujourd’hui, il semble qu’elle soit cœur. « Tu trouves toujours quoi dire. Je vois que ça non plus, ça n’a pas changé. Je n’ai jamais été aussi habile que toi avec les mots. Mais pour moi, il n’y a que l’éternité. Seulement l’éternité, et l’absence. » Louise, elle n’a pas l’impression que ça date d’hier, elle a l’impression que leurs chemins ont été trop longtemps séparés, qu’il a changé et qu’elle ne retrouvera jamais sous son visage fermé celui qui l’a atteinte droit au cœur. Elle ne le regarde toujours pas, se perd dans ses pensées pour tenter de repousser les souvenirs d’une existence oubliée qui refluent sans cesse. Elle ne veut pas se souvenir, elle ne veut pas se perdre dans la mélancolie, la nostalgie d’une époque floue pourtant encore gravée à l’encre indélébile sur son cœur. Elle entend sa voix résonnée dans la boîte dans laquelle ils sont enfermés, mais cela ne la sort pas pour autant de sa torpeur, et elle surenchérit presque machinalement, du tac au tac. « Je ne crois pas au hasard, ça n’existe pas. » Alors, vient le temps du questionnement, pour en savoir plus, avoir des réponses aux interrogations qu’elle conserve depuis bien trop longtemps. Mais Alexander reste vague, et sa réponse ne lui suffit pas à Louise. Elle veut plus de détails, elle veut qu’il se livre comme il ne l’a pas fait. Car si ce n’est pas aujourd’hui qu’ils parlent à cœur ouvert, ce ne sera jamais. Il lui avoue qu’il ne la blâme pas. Il ne lui tient plus rigueur de son départ soudain, de sa lâcheté inconnue. Et, malgré ça, Louise, elle n’arrive pas à passer l’éponge sur son manque, son absence de courage, sur sa prise de positions qui n’était pas la bonne à ses yeux. Il aurait dû être là pour la retenir, être là pour lui tenir tête, lui demander de rester ou lui proposer de l’accompagner. Rien. Elle n’avait rien eu, qu’un hochement de tête, un silence pesant. Finalement, la limousine fait mine de ralentir avant de s’arrêter complètement devant un restaurant qui semble bien trop splendide pour qu’elle se sente à l’aise. Elle n’a pas l’habitude de ce genre de rendez-vous, et elle essaie de se dire que tout cela est informel, que ce n’est qu’une mise au point, une façon de renouer un contact trop longtemps laissé de côté. Mais la porte du côté d’Alexander ne s’ouvre pas, et il n’y a que sa voix qui prend toute la place dans la voiture, avec cette demande inattendue. Elle le fixe, bat des cils rapidement, incrédule. Elle ne dit mot car le choc la saisit sans crier gare. Elle veut refuser immédiatement. Aller chez lui n’est sûrement pas la meilleure des solutions, ils seraient seuls, tout cela deviendrait trop personnel. Beaucoup trop pour elle. Pourtant, elle n’arrive déjà plus à réfléchir, son cerveau se transforme en une bouillie informe qui l’empêche de se souvenir de l’agenda de son week-end. Déjà, elle entend le battement de son cœur résonner dans ses oreilles, créant une mélodie douce qui la supplie d’accepter cette proposition. Avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, il en rajoute, lui rappelle des souvenirs qu’elle chérit beaucoup trop pour pouvoir les faire disparaître. Et il disparaît du véhicule. Louise ferme les yeux, se laisse emporter par les notes douces dont elle se souvient comme si elle les avait entendues la veille. Souvenir impérissable. Déjà, la raison flanche, le cœur prend de nouveau le dessus. La porte s’ouvre de son côté, et alors qu’elle s’extirpe du véhicule, il lui tend une main qu’elle ne peut que saisir. Ils se trouvent alors face à face, elle sourit, elle a l’impression d’être remontée des années en avant. Elle ressent les mêmes sensations dans le creux du ventre, au bout des doigts, dans son cœur. « Il me semble que je sois libre, mais attendons la fin de ce repas pour voir si tu veux et peux transformer ce souhait en réalité. » Elle lui sourit tendrement. Ca ne ferait presque aucun doute qu’ils se retrouveraient dans son appartement plus tard. Pourtant, Louise préfère installer un doute, car elle ne sait pas de quoi sera fait ce rendez-vous. Tout pouvait arriver. Finalement, ils entrent enfin dans le restaurant, l’un à côté de l’autre, et ils sont vite pris en charge par une serveuse au sourire charmeur qui les fait s’installer à une magnifique table un peu à l’écart. Louise est gênée, Louise trépigne sur place, Louise rougit. Elle ne sait pas quoi dire, ni où se mettre. Elle parcourt la salle d’un regard appréciatif, ouvre sa carte et la parcourt des yeux en quelques secondes, avant de la refermer et de dire simplement. « Choisis pour moi, j’ai perdu l’habitude de tout ça. » Elle finit par poser ses yeux sur lui, pile au fond de ses prunelles, comme pour lire en lui. Mais elle ne veut pas lire en lui, elle veut qu’il lui parle, qu’il lui dévoile ce qu’elle devrait savoir. Ce repas sera celui des mises au point. Il faut qu’ils se questionnent sans tabou, pour faire table rase du passé, repartir sur des bases saines. Ils ne peuvent pas oublier le passé, mais ils doivent vivre avec, et pour ça, toute la rancœur doit disparaître, tous les questionnements doivent trouver des réponses. Elle se lance la première, d’abord hésitante. Elle ne veut pas y aller franco, pourtant, elle ne peut pas vraiment faire autrement. « Tu m’en as voulue d’être partie ? D’avoir tout lâché ? » Louise, elle n’est même pas sûre qu’il sache pourquoi elle s’est envolée de l’autre côté du monde, elle se dit qu’il ne doit pas connaître les raisons, qu’il a dû s’en inventer des milliers, sans jamais vraiment lui demander. Louise, elle se dit qu’il est temps de mettre cartes sur table, de vider son sac, même si cela allait rouvrir de vieilles plaies, fermées difficilement et assez désastreusement par le temps qui était passé. Elle le regarde, et elle sait au fond d’elle, qu’autour de ce déjeuner, ils seront honnêtes l’un envers l’autre. Mais que lorsque les portes se refermeront derrière eux, peut-être qu’alors, les masques reprendront leur place sur leur visage.
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Kevin F. Tatcher
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