“.Isn't it funny how the memories you cherish before a breakup can become your worst enemies afterwards ? The thoughts you loved to think about, the memories you wanted to hold up to the light and view from every angle, it suddenly seems a lot safer to lock them in a box, far from the light of day and throw away the key. It's not an act of bitterness. It's an act if self-preservation. It's not always a bad idea to stay behind the window and look out at life instead, is it ?.”

« .Ouais, bah ça va. Va faire ce que t'as à faire, je suis plus un gosse. J'ai pas besoin de toi pour traverser la rue. » Et même quand j'étais gosse, t'en avais rien à foutre que je me fasse écrabouiller par un semi-remorque manqua-t-il d'ajouter à l'égard de Dustin, qui l'attendait en plein milieu d'une rue bondée pour traverser. L'impression d'être chaperonné par son frère, qui était bien pire que lui question comportement, était devenue insupportable. Suivi comme son ombre par son aîné, Darren sentait qu'il allait bientôt craquer, balayer son nouveau mode de vie un quart de seconde pour se retourner et foutre à Dustin une bonne beigne lorsque celui-ci s'approcherait trop prêt de lui. Ok, il était chargé de le surveiller par l'entité la plus supérieur qui puisse exister en ce bas monde : leur mère. Ok, Dustin faisait de la box depuis tout jeune, donc s'ils entraient en conflit, son frère aurait un avantage considérable sur lui (en plus du fait qu'il ait un cœur défectueux, et que la génétique n'ait pas franchement œuvré en sa faveur, considérant combien il pouvait être gringalet à côté de son frère. Très bien. Compréhensif, Darren l'était et ce parfois bien plus que de raison. Pourtant il n'eut aucun mal à percevoir, et comprendre, ses mauvaises habitudes lorsque celles-ci se rappelèrent à lui en contemplant Dustin. Si peu habitué à s'entendre avec son frère, Darren en oubliait parfois que la hache de guerre était enterrée, et que Dustin ne lui voulait désormais que du bien. Traînant des pieds pour le rejoindre, c'est au bout d'une ruelle, cent mètres plus loin, que Dustin décida à son plus grand bonheur qu'il en avait lui aussi assez. Il aurait tout le temps qu'il voudrait pour faire ce qu'il avait à faire à la Nouvelle-Orléans, business dont Darren ne savait que peu de choses et se contentait très bien de son ignorance puisqu'il pourrait divaguer et se rappeler quelques souvenirs de sa vie passée de son côté. Celle qui lui semblait si loin, et qu'il avait l'impression d'avoir vécu il y a de ça des années lumières. Ou il y a quelques vies, comme un chat. Toujours habité par son habituel spleen, il s'en alla flâner dans des rues qu'il connaissait par cœur et qui n'avaient pas changées. Quelques anecdotes vinrent l'étreindre lorsqu'il passa devant une boutique, ou un bar en particulier, et sans pour autant le faire sourire, ces anecdotes lui rappelèrent combien la vie pouvait être simple et l'insouciance délicieuse. Les mains au fond des poches de son pantalon, il poussa un soupir en réalisant que plus il s'enfonçait au sein du quartier français, plus certains visages lui semblaient familiers. Distant, pas forcément emballé à l'idée de se confronter à certaines personnes, Darren se contenta d'accorder un piètre sourire à ceux qui se présentaient à lui, et d'opiner bravement lorsqu'on lui demandait comment il allait. Au milieu d'un petit groupe de curieux, il reconnu Teddy qui bavardait. Malgré que son cœur ne soit plus le même, il le sentit palpiter un peu plus fort pour elle. Pas de quoi lui faire faire une crise cardiaque, mais quand même assez pour lui faire comprendre que malgré tout, il ne pouvait lui être aussi indifférent qu'il l'aurait voulu. Son regard flirta sur son visage une petite seconde, captivé et se détourna lorsqu'il remarqua qu'elle le regardait à son tour. « .Merde. » Trop tard pour faire semblant de ne pas l'avoir vue et passer son chemin. Dans la précipitation, il décida de passer la première porte qui se présentait à lui et de laisser le hasard se charger de sa cachette improvisée. ''Bienvenue au Musée du vaudou'', lui indiqua une première pancarte. Une seconde le renseigna sur le fait que la tombe de Marie Laveau se trouvait quelques étages en dessous, dans la crypte. « .Ah ouais, quand même. Bonne pioche, Henstridge. » marmonna-t-il, déçu de constater qu'encore une fois, le hasard se foutait royalement de lui. Le musée du vaudou, rien de plus symbolique compte tenu du fait qu'il se trouvait à la Nouvelle-Orléans...et rien de plus lugubre. Peu friand de ce genre d'ambiance, il hésita à rebrousser chemin. Affronter Teddy, ou bien la puissance plus ou moins avérées des sciences occultes ? Le temps qu'il puisse résoudre son équation, la porte d'entrée claqua à nouveau, lui laissant tout le loisir de constater que Teddy se joignait à lui. Teddy ET les sciences occultes se seraient alors. Embarrassé, parce qu'il la savait assez intelligente pour comprendre qu'il venait de l'éviter sciemment, Darren se frotta énergiquement la tête de sa paume droite et poussa un soupir. « .Salut Teddy. » salua-t-il, sans dissimuler son malaise. Le souvenir de sa dernière discussion avec elle remontait, mais ça ne l'empêcha pas de s'en rappeler de façon si précise que son cœur fragile s'emballa. Un peu, quelques secondes, pas plus. Le temps que sa dernière vision de Teddy change, et ne soit remplacée par la nouvelle. Elle était toujours aussi jolie. Changée, plus âgée, peut-être plus mature, mais ses traits n'indiquaient en rien qu'elle puisse être plus mature qu'à l'époque. Il espéra qu'elle le serait assez pour ne pas relever son malaise à voix haute, et ne pas lui rappeler le petit connard antipathique qu'il avait bien pu être par le passé.   « .C'est pas forcément le genre d'établissement que je t'imaginais fréquenter. » Donc précisément la raison qui l'amenait en ces-lieux. Un musée spécialisé dans les sciences occultes n'était pas non plus l'endroit type où on pourrait aisément débusquer Darren, cela dit. Un rire nerveux s'échappa de sa bouche. Autre chose, peut-être ? Quitte à avoir l'air vraiment con, autant le faire avec panache. « .Mais c'est cool de te revoir. » broda-t-il, pas mauvais menteur, mais presque. Menteur poli, et de circonstance, du moins.

L'endroit sentait la poussière et le renfermé. Probablement les herbes de toutes sortes, et la boue aussi. Soucieux de faire tomber quelque chose d'un seul mouvement, tant les étagères étaient bourrées de ce qu'il jugea être un ramassis de cochonneries, Darren décida que le plus sage serait encore de foutre ses mains dans les poches de son pantalon, et de ne pas bouger en attendant que Teddy ne décide de se barrer. Malheureusement pour lui, elle pénétra dans la pièce quelques minutes après lui, dissipant ainsi ses espoirs de passer inaperçu. « .Ouais, c'est un endroit… intéressant. Je ne me suis jamais intéressé à la culture de la Nouvelle-Orléans alors je me suis dis … allons-y. » Tu parles. Même lui, qui n'était pas d'un naturel moqueur, eut envie de se pointer du doigt et de rire de sa pitoyable excuse. Cela dit, elle pouvait bien croire qu'il avait changé, et s'intéressait à d'autres choses que sa bande de potes maintenant, puisque c'était le cas. Elle pourrait bien croire qu'il avait changé au point de s'intéressait à la culture de sa ville natale, même si ce n'était pas. Finalement, il trouva une petite crédibilité à son histoire et espéra qu'elle aussi goberait son excuse à la con. Si pas, qu'elle lui ferait au moins l'honneur de faire semblant. Un sentiment de honte s'empara définitivement de lui dès qu'elle lui expliqua sa présence à elle. Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis. Tâchant de ne pas se montrer trop surpris, et surtout de dissimuler son malaise en grandissant, Darren ne trouva rien de mieux à faire que lâcher un rire nerveux. Rire qui ne dura pas, et fit sa disparition au profit d'un air déconfit. Donc elle savait. Mieux que le fait qu'elle savait à présent qu'il n'avait pas balancé un mensonge dans le simple but de la garder, de se faire pardonner son attitude de petit connard et qu'elle le prenne en pitié, il y avait '' savoir combien la vie après leur séparation avait été injuste, limite dégueulasse '' et surtout combien il avait payé. Elle savait donc à combien s’élevait ses torts, et les siens. Pourtant, Darren n'en tira aucune satisfaction, presque l'inverse. Fouillant nerveusement le parquet du bout de sa chaussure, c'est sans se préoccuper du fait qu'elle puisse lire sur amertume sur ses traits qu'il décida de répondre : « .Je vais bien, merci de t'en soucier. » se contenta-t-il de répondre, moins avenant qu'il l'aurait voulu. Elle veut savoir comment je vais, après ne pas m'avoir cru que je lui ais parlé de mes problèmes. La cruelle ironie, pensa-t-il, plus amer qu'il ne l'aurait cru jusqu'à présent. « .Tu n'avais pas à prendre de mes nouvelles. » ajouta-t-il, y laissant un soupir au passage. Il n'aimait pas se rappeler de cette période, même s'il la chérissait au plus haut point, ni en parler, et ne se voyait certainement pas en parler avec Teddy. « .Et tu passeras le bonjour à Calista, tout en lui précisant qu'il y a des choses qu'elle ferait mieux de garder pour elle. » Mauvais ? Un peu. Non, il ne passerait pas le bonjour à Calista lui-même. Il n'était pas là pour la voir, n'en avait pas envie de toute façon et était intimement convaincu qu'elle se passerait bien de sa visite. Toutes les excuses seraient bonnes pour l'éviter comme la grippe espagnole, donc il était préférable de faire passer ses élans de politesse par Teddy plutôt que de se confronter à Calista. Lâche ? Non. Certainement pas. Mais la force lui manquait, et se payer une énième séquence '' piques '' avec elle ne serait pas à l'ordre du jour avant longtemps. Conscient qu'il ne montrait pas la meilleure facette de lui-même, ce même si elle s'était confrontée à bien pire, Darren décida qu'il ne dirait rien que soit plus amer que ses mots sur Calista. Et espéra que cette discussion ne s'éterniserait pas. « .Ouais. » soupira-t-il, mal à l'aise et un brin pensif. Et surtout uniquement en réponse à son '' ça fait plaisir de te revoir ''. Oh oui, il était lui aussi très heureux de la revoir, et de la savoir en bonne santé, et il l'espérait, épanouie dans sa vie. Mais l'amertume était là, le serait probablement encore un peu. Il baignait dedans depuis un moment, et n'était plus sûr de vouloir s'en débarrasser. Prenant conscience que sa réponse pouvait prêter à confusion, il se rattrapa maladroitement : « .Euh, non. Non, non, je ne reviens pas vivre ici. Dieu, non. » Il ne l'avait même jamais envisagé depuis son départ. Cela dit, ne jamais dire jamais. Il avait apprécié sa vie ici, beaucoup plus que sa vie à Vegas et nettement plus que celle qu'il vivait maintenant. Mais il était adulte à présent, et vouloir à tout prix retourner vers la nostalgie de son époque la plus glorieuse n'était pas la meilleure solution pour avancer. « .C'était sympa de vivre ici, mais maintenant toute cette vie, tout ça c'est derrière moi. » ajouta-t-il, morose, balayant le vide d'un geste ample de la main pour illustrer. Un autre soupir accompagna sa supplique, et tout curieux qu'il était, il enchaîna : « .Sinon, qu'est-ce que tu deviens ? . » Parce que bon, si elle avait Calista pour la renseigner sur ce que lui était devenu, en revanche Darren veillait précautionneusement à n'avoir aucun contact avec ses anciennes fréquentations orléanaises et n'avait donc aucune idée de ce que Teddy pouvait bien faire pour payer son loyer, ou occuper son temps libre. Partagé entre l'idée de le savoir, ou bien de continuer à se complaire dans son ignorance, il manque une fois ou deux de la couper avant qu'elle ne se lance, et lui dire qu'elle n'était pas obligée de répondre à sa question. Heureusement pour lui, et le peu de dignité qui lui restait, une employée du musée se présenta à eux. « .Vous voulez visiter ?. » Pas vraiment, non. Merde, pensa-t-il, tentant avec plus ou moins de succès, de garder de sa contenance. Visiter ce repaire à sorcières grincheuses ne l'emballait pas du tout, et il se détesta d'avoir été si peu sincère avec Teddy, plus encore de ne pas avoir regardé où il mettait les pieds en tentant bêtement de l'éviter. « .Euh. J'imagine, oui. » répondit-il, à contrecœur. « .Tu peux faire l'impasse si tu veux. Comme tu veux. » ajouta-t-il à l'adresse de Teddy, s'imaginant qu'elle allait refuser et s'en aller.

Il connaissait assez Teddy pour savoir qu'elle était bien trop intelligente pour tomber dans le panneau. Mais Darren, tout imbécile qu'il pouvait parfois être, jugea nécessaire de continuer à s'enfoncer dans ses justifications pitoyables. La dignité avant tout, ce même si le filet qui doit la rattraper est fait de connerie. « .Bien des choses ont changées, je m'intéresse à beaucoup de choses auxquelles je n'accordais aucune importance auparavant. » Et c'était peu dire. Voilà une petite vérité au milieu de son petit mensonge. Certes, il ne s'intéressait pas plus que ça aux sciences occultes, voire pas du tout, mais il s'intéressait à bien des choses à présent. Des domaines sur lesquels le Darren du passé, un petit emmerdeur de première classe qu'il persistait à rayer définitivement et qu'elle connaissait très bien, ne se serait jamais arrêté. Même s'il mentait sur les raisons qui l'avaient conduis dans ce fourbis, il trouva son compte et sa toute petite rédemption dans cette vérité. Perdant le contrôle de la conversation, si tant est qu'il l'ait un jour tenu, Darren figea un regard définitivement embarrassé sur Teddy. « .Non, c'est pas ça. C'est pas que je ne voulais pas te voir, c'est juste que je n'étais pas préparé, c'est tout. Excuse moi, je ne voulais pas te froisser. » Des excuses ? De mieux en mieux chez les Henstridge. Lui qui était auparavant un véritable concentré de présomption s'excusait platement de la façon la plus naturelle qui soit. Du moins pour lui, la personne qu'il voulait désespérément être. Mais comme s'il fallait semer cet intermède de plus embûche encore, arrivait le sujet '' Kayla '' sur la table. L’embarras fit place à de l'amertume visible, alimentée par une pointe d'animosité grâce à la mention de Calista. Elle pouvait défendre son amie autant qu'elle le voulait, Calista n'était qu'un dommage collatéral à ses yeux, et était celle qui le blâmait plus que n'importe qui pour la mort de sa sœur, alors qu'elle était la première à lui avoir forcé la main une fois les formalités pour la greffe entamées. Il ne lui en voulait pas de pleurer sa sœur, bien sûr que non. Plutôt de le faire passer pour un voleur de cœur, littéralement, indigne de la vie, alors que lui n'en avait pas voulu. Il eut envie de lui dire qu'il se moquait éperdument des états d'âme de Calista, et que cette petite peste antipathique aurait très bien pu baver son désarroi à la figure de qui elle voulait, tant qu'elle ne citait pas son nom, ne le mentionnait pas. Mais il savait, au fond, qu'il aurait tort de réagir de cette façon. Que rien que le fait de s'imaginer dire des choses pareilles prouvait qu'il n'était même pas proche du mec bien qu'il voulait être pour Kayla. « .Bref. » préféra-t-il conclure, dans un soupir las. Il leva les yeux au ciel, et qu'importe que ça puisse froisser Teddy, l'histoire ne la regardait pas. Heureusement pour lui, les formalités et petites questions d'usage rattrapèrent la conversation avant que l'un des deux ne décident que c'en soit trop. Darren, sage et délesté de toute aigreur, décida de jouer le jeu. Bien sûr, il ne comptait lui dévoiler que les points essentiels de sa vie, rien de très profond. « .Entre Las Vegas, où mes parents résident encore et où je travaille à mi-temps dans le cadre de mes études... » Travailler ? Des études poussées ? Oh bien sûr, il étudiait avant. Il le faisait seulement pour faire plaisir à son père et s'occuper les jours de semaines, mais il étudiait. Travailler ? Pas si jeune, et pourtant. Il marqua un temps d'arrêt, réalisant combien il pouvait être différent depuis son opération en racontant les grandes lignes de sa nouvelle vie à Teddy. Teddy qui n'avait connu qu'un mec arrogant, parfois un peu siphonné, et affreusement salaud. Le contraste fut si saisissant qu'il fronça les sourcils. Le chemin vers la rédemption était encore long à parcourir, mais il progressait et le réaliser lui fit un bien fou. « ...et Los Angeles. Je suis capitaine de l'équipe de football. » Ça par contre, ça n'avait pas changé. Darren, l'éternelle starlette des terrains. Il faisait du football américain depuis toujours, et grand bien lui en fasse, son médecin l'avait autorisé à reprendre, voire l'avait encouragé à le faire. Sans nourrir l'ambition de faire carrière dans le domaine, il ne voyait pas son quotidien dépourvu de ce remède anti-mélancolie. Les mains dans les poches et prêt à visiter le tombeau de la Nouvelle-Orléans, Darren manqua de pousser un soupir à la réponse de Teddy. Elle venait. Et il lui fallut bien des efforts pour masquer sa déception. Damn, pensa-t-il. Pas que sa compagnie le débectait, bien au contraire, juste qu'il n'avait pas envie de visiter ce trou à rat. « .Au moins tu pourras dire que tu l'as fait. Une vraie néo-orléanaise. » se contenta-t-il de dire, en pénétrant dans la première pièce après avoir royalement ignoré le sourire béat de l'hôtesse. Il avança dans le dédale, jetant un regard par-ci par là, feignant d'être intéressé pour les apparences alors qu'il se moquait bien de toutes ces babioles. Toutefois son calme fut troublé par sa compagnie, et son sursaut. Fronçant les sourcils, il jeta un regard à la source de ses maux et poussa un soupir. La tête de loup avait l'air d'être une vraie, très réaliste pensa-t-il, tout en déviant de nouveau sur une Teddy agrippée. « .Pas embarrassant du tout. » fut le premier commentaire à s'échapper de sa bouche, suivit de prêt par un rire embarrassé. « .T'en fais pas, c'est pas grave. » ajouta-t-il, essayant de conserver son sourire un peu plus longtemps. « .Tu sais, c'est des attrapes-touristes ces trucs. Les chaudrons, les poupées tout ça, c'est des conneries, hein ?. » Il essayait de la réconforter, ou au moins de la calmer, de la façon la plus maladroit qui soit, mais il essayait. Évidemment pour un mec comme lui, étudiant en médecine (donc un homme de science, plus ou moins), il n'y avait rien d'aussi surréaliste que la magie. D'accord, le vaudou faisait parti du folklore, très bien. Mais il était trop lucide, trop terre-à-terre pour accorder quelconque crédit à ce genre d'histoire. Sa seule crainte aurait pu être celle de voir des ossements humains, des trucs conservés dans le formole, mais il en voyait tous les jours aux urgences, alors alors… « .On voit pas à un mètre, c'est ridicule. » grogna-t-il, une fois entré dans le corridor voisin. La pièce était plongée dans le noir avec juste quelques sources de lumière ça et là. Pas forcément très à l'aise avec le noir complet, et se demandant comment diable les aveugles faisaient-il pour vivre, après quelques minutes il se demanda si Teddy était encore dans le coin. « .Teddy ?. » demanda-t-il au hasard. Pas de réponse. Deuxième appel. Petite panique. Avant qu'il n'ait le temps de lancer une troisième appel, c'est à Teddy qu'il se heurta. Du moins, il l'espérait. « .Merde !. » grogna-t-il, manquant de se vautrer lamentablement en emportant Teddy dans son sillage. In-extremis, il posa sa main sur le mur voisin, Teddy entre celui-ci et lui-même. « .Ah !Te voilà. Désolé, pas fait exprès. Chacun son tour j'imagine. » Il aurait aimé lui dire que le tour touchait bientôt à sa fin, mais il n'en avait en réalité aucune idée.