Septembre 2014 ;; Il y avait deux jours que j’avais mis les pieds sur le sol américain, avec juste une valise, et mes papiers d’inscription à remettre au secrétariat de l’université. Je n’étais pas sûr d’avoir fait le meilleur choix, mais j’avais mes raisons d’être ici. Déjà pour Aurea, je me devais de l’aider avec l’aide de Meleya . Mais aussi pour connaitre le système américain. En France, c’était le rêve absolu, et j’avais été très bonne élève à la Sorbonne pour demander à faire comme une mutation là-bas. En sachant pertinemment qu’être diplômer aux Etats-Unis m’ouvrirait une tonne de parc. Alors oui, je voulais tenter l’expérience.
Je me dirigeais vers le bâtiment administratif, je terminais de signer les derniers papiers et je récupérais ma carte étudiante. Je la regardais, fière de moi d’être ici, avec cette photo sur ce petit bout de carte avec une seule envie de dire à tous ceux qui passer
« c’est moi dessus ! ». Mais la timidité était bien trop présente chez moi. Je n’avais pas envie que l’on me prenne pour une folle à peine arrivée. Donc je la rangeais précieusement, pendant que l’on m’attribuait ma chambre chez les Alpha. Je n’avais surement pas les moyens de me payer une chambre en ville, je logeais donc au sein de l’université. Avec un plan de l’université dans la main, je n’étais pas la seule à chercher les différents bâtiments au vue du regard des étudiants.
Dans la chambre Alpha, je rentrais pour déposer ma valise, la chambre était encore vide, je supposais donc que l’autre étudiante n’était pas encore arrivée. Je faisais un tour rapide de la chambre pour prendre mes marques, mais je ne m’attardais pas pour autant, je devais encore aller chercher mes livres, la rentrée était pour d’après demain. En retour de la bibliothèque, je traversais certain bâtiment de confrérie. La curiosité me gagnait pour m’approcher, admirer un peu de l’extérieur sans entrée dedans. Je passais par les Epsilon, qui me regardait étrangement de haut ; les delta, que des hommes qui m’auraient mangé si je m’étais laissée faire. Bref, j’avais déjà étudié les différentes confréries de Berkeley, et cela m’étonnait de voir que le papier disait vrai. Mais celle qui retenait mon attention était la confrérie Sigma. Non pas que j’étais une grande artiste, mais je reconnaissais de loin l’une d’entre elle. Heaven. Ma gaieté naturelle m’aurait poussé à aller la voir, sauf là. Je n’avais pas vu Heaven depuis deux ans, depuis que j’ai quitté l’Italie en fait sans donné de nouvelle. J’avais tellement été chamboulé par les événements que j’en avais oublié le principal.
La nuit passait, et je ne dormais pas. Nouveau lit, nouvel endroit, et trop de pensée en tête. Tellement que j’avais dû m’assoupir à peine une heure. Je sortais de mon lit aux aurores. Devais-je aller la voir ? Très certainement oui, sinon cela me boufferait. L’année et l’arrivée à Berkeley commençait bien tient ! Je m’apprêtais assez rapidement, je n’avais pas changé en deux ans, Heaven me reconnaitrait sans souci. Il était près de onze heures quand je me retrouvais devant la porte de la jeune femme après avoir demandé à quelques étudiants sa chambre. Je prenais une grande inspiration, je n’avais aucune idée de sa réaction et cela m’angoissait au plus point. Les peurs étaient fondées, elle était aussi froide qu’un iceberg au milieu de l’Antarctique. Je restais sans voix, tétanisée, alors qu’elle en rajoutait une couche. Pour me faire réagir ? Aucune idée. En même temps, je ne m’attendais pas à des effusions de joies, je ne m’attendais pas à cela pour autant.
« Heaven, je ne suis pas là pour rien.. » Je restais sur le pas de la porte pour terminer ma phrase.
« … je suis là pour m’excuser. » disais-je penaude. Je prenais le soin de rentrer et de fermer la porte quand je voyais des étudiants passer dans le couloir. Pas besoin de déjà faire un scandale. Cependant, je ne rentrais pas plus dans la chambre pour autant.
« Je sais que j’ai pas été honnête, si tu me donnes l’occasion de t’expliquer… » « Alors je te dirais tout ce qu’il s’est passé ses derniers temps » J’étais prête à me livrer entièrement à elle. Heaven était ma plus vieille amie, je ne voulais pas que cela change, malgré le temps passé.
Emi Burton