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born to die ( lubja )

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MessageSujet: born to die ( lubja ) born to die ( lubja ) EmptyMer 6 Aoû - 10:39

“Crying doesn’t indicate that you’re weak.
Since birth, it has always been a sign that you’re alive.”

Les mains calées sur le volant, les yeux confondus avec l'asphalte gris, Zadig donna un violent coup de pied sur l'accélérateur. Les sourcils froncés, le visage tiré, la chemise froissée, il conduisait, serpentait entre les voitures studieusement rangées en files. A côté de ce grand corps courbé sur son siège, les dents serrées, Lubja, le souffle court, le ventre rond, attendait la délivrance. « Putain mais c'est pas vrai, avancez, merde ! » qu'il leur lance en donnant quelques brusques coups de volant. Dans le printemps californien, les bourgeons déployés dans le vent sec, le bolide rugit, vomit des torrents d'infâmes vrombissements, comme le ronflement imperturbable d'un monstre métallique. Il tendit son visage vers elle. Longs cheveux ébène lâchés sur ses épaules, les mains soutenant ce ventre dans lequel un petit être vit, la peau pâle, les yeux rivés vers l'horizon embué. Il l'aime bien Lubja, même si il n'était pas fan de l'idée de traîner avec une femme enceinte – ça réduisait nettement leurs possibilités de soirées – il l'avait connu avant sa grossesse et il l'avait tout de suite appréciée. C'était une fille qui s'assumait, avec ses grands yeux amandés plantés dans les siens, le genre de fille qui dit merde au monde entier, merde à la vie, parce qu'elle a déjà tellement vu passer dans ce regard sombre. Il ne connaît pas tout de sa vie, ils sont des amis de passage, de temps en temps ils se retrouvaient, ils divaguaient autour d'un verre de whisky, à se raconter des conneries, à aller en boîte ensemble, sentir la musique vibrer dans leurs veines. Et puis il y a eu la grossesse de Lubja, malgré le fait qu'il n'appréciait pas l'idée de soutenir une future maman, il ne l'avait pas laissé tomber pour autant. Ils s'étaient vu au détour des semaines, au détour du temps joueur il avait vu la peau de son ventre se tendre sous le poids d'un enfant, prêt à sortir, à geindre. Il soutenait Lubja dans ces moments-là, il voyait que c'était une fille qui avait vécu, il voyait aussi que c'était une fille qui avait un putain de caractère. Et il l'aimait bien. « On est presque arrivés. » il aurait aimé détendre l'atmosphère, lui faire une de ces remarques cynique dont il avait le secret, il aurait aimé peindre le bas de son visage d'un petit sourire amusé mais éreinté. Ils étaient chez elle quand les douloureuses contractions l'avaient écroulées, elle s'était assise sur le canapé avec cet air bienveillant qui voulait dire ''mais oui, ça va passer''. Et ce n'était pas passé. L'imposante silhouette de l'hôpital de San Francisco les nargua dans le ciel tâché de bleu, il accéléra. Il avait les mains moites, sa peau collait au cuir, il sentait son palpitant qui s'emballait. Il n'aimait pas ça. Il n'aimait pas cette effervescence mal placée qui le secouait. C'était juste un bébé, songea-t-il, elle allait accoucher et hop, emballé c'est pesé, elle aurait un beau marmot dans les bras pour le reste de ses jours. Pas de quoi s'emballer. Il fit une spectaculaire entrée sur le parking de centre médical, rangea son Aston Martin entre deux autres voitures nettement moins luxueuses et se tourna vers Lubja. Une fine pellicule de sueur recouvrait sa peau mate, il la voyait se confondre entre la conscience l'inconscience, il sentait que les forces lui manquait. Elle allait devoir s'accrocher au peu de choses qu'il lui restait avant d'arriver en haut, il fallait que la belle mathématicienne se cramponne à ses espoirs, ses rêves, il fallait qu'elle utilise toutes les ressources possible, qu'elle puise dans son être pour tenir debout, pour fonctionner, encore quelques minutes. Zadig ouvrit la porte côté passager, l'aida à se lever, la soutint pendant toute le dur chemin que constituait la route jusqu'à l'étage de la gynécologie. Là-bas, elle serait prise en charge. Ascenseur. Attende longue et silencieuse dans laquelle la respiration de Lubja résonnait comme un cri. « Tu pouvais pas accoucher avec quelqu'un d'autre ? J'espère que t'as pas saloper ma banquette, sinon dès que tu seras sortie, je te la fais récurer. » bien tenté, mais les mots sonnaient faux. Il sentit le tremblement dans sa voix, ce tremblement fiévreux, affolé, cette peur sourde. Comme un mauvais pressentiment qui lui serrait le ventre. Portes métalliques ouvertes, le bras de Lubja autour de ses épaules, une main enfermée contre son taille, la soutenant maladroitement. Les mots furent courts, les infirmières accoururent, Lubja disparut derrière une porte blanche. Les minutes passèrent, il fixa le carrelage, il fixa les murs blancs, il entendit le vacarme agité derrière le pan de bois. Il flippait. « Vous souhaitez entrer ? » petite voix derrière lui, une infirmière blonde tendait vers lui un sourire désolé. Il hocha flegmatiquement la tête et pénétra à la suite de cette silhouette osseuse qui dansait devant lui. Il s'empressa de prendre la main de Lubja. Il fallait quelqu'un qui lui raconte des conneries pendant ces instants de grandes souffrances, il serait cette personne. Il lui sourit. Il était assez contente de sa position, il ne voyait que les genoux recouverts d'une fine couverture verte et les visages inquiets des infirmières, pas de sang, pas de chair au programme. Tant mieux. « Allez, respire, ça va aller. T'en as déjà vu tellement, me dit pas que c'est devant ça que tu vas reculer ? »
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Keith O. Phillips
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Keith O. Phillips
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MessageSujet: Re: born to die ( lubja ) born to die ( lubja ) EmptySam 23 Aoû - 16:41

" Il faut savoir marcher avant de courir "
ft. Zadig Rosenbach & Lubja T. Malhoa de Lima ♡
musique Ce n’était pas censé arriver maintenant. Il me restait encore un bon mois avant d’accoucher à terme. Ça ne pouvait pas arriver maintenant. Je ne le voulais pas. Posée dans mon canapé, j’avais affirmé avec certitude à mon amie que mes contractions passeraient. Que ce n’était que passager. J’avais tenté de le convaincre, bien qu’au fond, c’était moi que j’essayais de convaincre en première. Les mains sur mon ventre, je soufflais. Espérant que cela passe. Mais rien à faire. Au bout d’un certain temps, j’ordonnais à Zadig de m’amener à l’hôpital. L’instinct maternel me faisait comprendre que le moment tant attendu allait arriver. Maintenant. Il fallait faire vite, si je ne voulais pas accoucher chez moi, comme seule personne : Zadig. Je l’adore cet homme, mais je ne le sens pas capable de m’assister seul durant mon accouchement. Il s’évanouirait. Il fallait faire vite, si je ne voulais pas accoucher dans sa fabuleuse voiture. Il me tuerait ensuite. Mais qu’est ce qui prend autant de temps à aller à l’hôpital ? J’avais fait plusieurs fois le chemin moi-même, dans ma voiture, pour voir combien de temps ça prenait. Et là c’était interminable. Les yeux fermés, pour me concentrer sur cette douleur, je ne voyais pas la route. Ce con avait dû faire un détour. Je ne disais rien, mais au moment où il m’annonça qu’on était bientôt arrivés, je ne pouvais me retenir de l’engueuler. « On aurait dû arriver depuis déjà une heure ! Alors tais-toi ! » J’exagérais, étant donné que cela ne faisait surement même pas plus d’un quart d’heure qu’on était partie de chez moi. Un long quart d’heure qui m’avait semblé être une éternité. On m’avait appris à ne pas céder à la panique, à déstresser. On pense alors qu’on en sera capable, mais au moment venu, tout est si différent. Déjà, je n’aurais jamais imaginé arriver à l’hôpital avec Zadig. N’importe qui, mais pas lui. C’est un bon ami, mais pas à ce point-là tout de même. Comme quoi, tout peut arriver. On attendit l’ascenseur, qui encore une fois, arriva après une bonne demi-heure (en vérité, il n’arriva qu’au bout de deux petites minutes). Mais je ne voyais plus du tout le temps de la même façon. Je ne voulais pas attendre, je souhaitais que tout arrive sans attente. Que lorsque j’attendais, une minute me paraissait être dix minutes. J’entendis mon ami me menacer gentiment. J’aurais rigolé en temps normal, sauf qu’il ne s’agissait pas de la normalité aujourd’hui. Je le regardais, pour lui lancer un de mes regards le plus noir. « La ferme Zadig ! » Généralement j’adore son humour, mais pas là. Il m’exaspérait plus qu’autre chose. Je ne supportais même pas sa voix. Je ne l’avais jamais remarqué, mais sa voix n’était que mensonge, et connerie. Une voix de connard. Puis, pourquoi c’est mon pote lui ? Rien ne nous approche. Il n’a rien pour lui, excepté son charisme. Sa réputation est faite, et jusque-là je n’y avais pas prêté attention. Seulement, j’étais en train de me dire que j’allais accouchée, accompagnée d’un bad boy. Un mec qui ne pense qu’à lui. Un égoïste. Tout allait de travers. Je ne le sentais pas cet accouchement. Pas du tout. On m’emmena bien vite, pour me préparer. Laissant Zadig derrière nous. C’est ça, reste dans la salle d’attente. Casse-toi. Ça sera mieux pour tout le monde. Les infirmières, puis le médecin me parlaient, mais j’écoutais à demie. « Je m’en fous, faites-moi accouchez bordel de merde ! » Heureusement qu’ils sont habitués à ce genre de comportement. Je n’avais jamais compris la mauvaise humeur des femmes sur le point d’accoucher, mais maintenant je comprenais. J’avais tout fait pour éviter cet accouchement maintenant. Mais en vain. J’étais sur le point de devenir une mère. Célibataire. Une fois prête, je vis la porte s’ouvrir, et la silhouette de Rosenbach. Je soufflais, pas du tout contente de sa présence. Et c’est là que je me rendis compte que les infirmières avaient surement pensé qu’il était le père. Non mais sérieusement quoi, Zadig le père de mon enfant… Bien qu’il est surement mieux que le vrai père. Il s’installa à mes côtés, et tenta de me rassurer. Profite Lubja, profite. Il ne sera pas toujours comme ça. Je lui pris violemment sa main. « Chut, donne-moi juste ta main, et tu serviras à quelque chose. » Ah je n’allais pas me retenir pour lui broyer sa main. Il le mérite bien. On me dit qu’il était temps. Le temps de pousser. Je pris un grand souffle, avant de pousser, comme on me dictait de le faire. Très concentrée sur ce que je faisais, plus rien autour ne comptait. Je n’entendais plus rien. Je poussais, et c’est tout. Tout en serrant au plus fort la main de Zadig. Je n’avais jamais eu autant de force qu’aujourd’hui. Mais ça valait le coup. Il faut bien passer par là pour voir son bébé naitre. Enfin après quelques longues minutes, on me dit que c’était bon. Seulement, ils emmenèrent directement mon enfant. Pourquoi ? Je n’ai même pas eu le plaisir d’entendre son premier cri.



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MessageSujet: Re: born to die ( lubja ) born to die ( lubja ) EmptyDim 21 Sep - 17:56

La providence l'avait amené jusque là, jusqu'à la silhouette carrée d'un hôpital hululant d'alarmes, solidement entouré des crissements de pneus des ambulances. La tête haute mais les mains tremblantes, Zadig Rosenbach, l'Aston Martin à la carrosserie luisante, au costume impeccable, aux milliards de dollars le précédent, à l'influente réputation suait sang et eau devant Lubja, future mère au ventre rond. A cran, les mains moites agrippées à un volant de cuir décidément trop chaud, il serrait les dents bien fort au rythme des contractions de son aimable amie qui avait décidé de le faire spectateur de la naissance de son enfant. La vision bien préconçue de ce que pouvait être la maternité – les couches, les biberons, et tout ce qui s'en suivait – il n'avait pu qu'acquiescer quand elle lui avait dit que ce bébé irait ce trouver de vrais parents, plus aptes à la maternité qu'elle ne pouvait l'être à ce moment de sa vie. Il constatait, avec un hochement de tête songeur, qu'elle faisait les meilleurs choix qui puissent être. Lubja traînait un lourd passé comme un boulet, sévèrement collé à sa cheville, elle essayait d'enterrer ses frasques de jeunesse mais elles revenaient toutes en fanfare, ritournelle bruyante qui tournait autour d'elle, la faisait sortir exsangue de journées à cavaler contre le temps. Mais il avait aimé cet air un peu boudeur et ses deux grands yeux, il avait aimé aussi ces cicatrices qu'elle portait à même sa peau. Lubja faisait émaner d'elle une force comunicative, à vous faire soulever des pierres. Un parfum de vitalité quelque peu dissipé par la peau tirée de son ventre, par cette chose qu'elle engendrait et qui grandissait en elle, prenait racine dans sa chair. Il n'avait pas d'apriori sur les femmes enceintes, Lubja avait perdu un peu de la sève de son tonus mais elle restait la même, et ce qui régnait entre eux restait l'amitié à son essence même. Il ne l'avait donc pas répudiée dès qu'il avait compris à ce renflement physique qu'elle portait la vie, ils avaient continué comme avant de se voir de temps en temps, de boire des cafés en déversant tonne de phrases cyniques sur un monde un peu trop beau et ça leur avait convenu, lui en tout cas, avait apprécié ces échanges brefs mais concits qui l'évadaient un peu des bons sentiments gerbants de l'université. Ce n'était pas pour autant qu'il s'était imaginé à la place de ce père tremblotant calé dans un voiture trop petite pour trois corps échauffés. Ils étaient empressés et empressants, à gueuler sur des voitures qui ne filaient pas assez vite à leur goût. Il ne voulait pas qu'elle accouche de son marmot sur la banquette de sa bagnole, alors il jouait du volant et slalomait à toute allure, la tête haute, le regard lointain, persuadé qu'elle finirait par déverser ses eaux natales sur le cuir reluisant de son fauteuil. Bordel, ce que la vie pouvait être injuste. « Fais pas chier, Lubja. T'avais qu'à aller accoucher de ton gosse chez quelqu'un d'autre, merde. » la vulgarité, seule issue facile à sa colère grandissante. Frustré, immobile, il souffla un bon coup en approchant de cet hôpital aux airs bienveillants, ce centre de soin qui le débarrasserait de toutes responsabilités. Une fois qu'elle y serait, plus rien ne serait de son ressort, elle partirait avec les médecins et lui serait là, soulagé, le cœur battant de s'être corseté d'une telle angoisse et rentrerait chez lui, la laisserait évacuer ce qui avait été ménagé en son centre même et ils tairaient cette histoire. L'enfant partirait, eux resteraient, elle ne connaîtrait probablement jamais ce qu'elle avait engendré et quelque part, il se disait que pour toutes ces mères décharnées de toute trendresse maternelle, c'était sûrement mieux. Pour Zadig, être parent à leurs âges était de la connerie pure et simple. La jeunesse était, à son sens, un cadeau tout offert par une vie railleuse dont il fallait se repaître jusqu'à plus soif. Il se gaverait de jeunesse jusqu'à la fin de celle-ci, jusqu'à ce qu'il ne lui en restât plus une miette. Mais dans ces temps immémoriaux où de sombres inconnues donnaient la vie à des enfants un peu partout aux quatre coins de globe, il savait que des milliers de jeunesse serait jetées, gaspillées par l'arrivée d'un enfant au creux d'une vie dans laquelle la sienne n'avait pas de sens. Il se sentait révolté par ces jeunes mères pleines de bons sentiments, qui préfèrent aimer un être et se dévouer à lui que de vivre leur vie à elle. Il ne se voyait pas vivre au travers de quelqu'un d'autre, que ce soir de la tendresse ou de la passion, jamais il n'aurait su se contenter d'un substitut de bonheur savourer par autrui pour vivre. Non, lui sa jeunesse, il s'en goinfrait jusqu'à l'indigestion, joyeux glouton aux sarcasmes pointus, il dévorait ce temps des irrésponsabilités. Sans s'en rendre compte, il savait se délecter de quelque chose dont le prix n'était pas indiqué en dollars. (…) elle lui prit violemment la main comme on attrape un objet qui nous révulse mais dont on a vitalement besoin. Elle se raccrocha à lui le temps de l'effort, se cramponna à ses doigts, ses phalanges blanchissaient chaque fois qu'elle agrippait cette main sauveuse, délaissée à côté de son oreiller alors qu'elle s'évertuait à donner au monde ce qu'elle avait crée elle-même, ce que son corps tout entier avait dessiné, courbe après courbe, relief après relief, chaque proéminences de ce bébé serait une œuvre de Lubja, le moindre grain de peau, le moindre cil, chaque parcelle de son être aura été façonné par l'usine interne qu'elle contenait. Par elle et une sombre autre personne bien sûr, que l'on ajouterait pas à ce tableau déjà si délicat à dépeindre. Elle hurla, les lèvres entrouvertes, essoufflées, échevelées, Zadig détournait le regard, fixait les plis de son costume Armani en entant que la tempête de calme. C'était un orage d'une violence inouïe, né des éclairs, cet enfant serait le fruit de la tempête Lubja. Il la vit reprendre un souffle normal, il sentit l'agitation silencieuse de l'autre côté de la table. Une fièvre angoissée monta, dans un silence de mort, ils disparurent, les mains se refermant sur le petit corps épargné à leur vue. « Je reviens. » pas un mot de plus, seules les pressentiments lancinants qui tapaient contre ses tempes. Il entra, dévisagea un cadavre bleui, ce petit corps potelé tué aussi vite qu'il avait vécu. Zadig fut pris d'une violente nausée, tituba jusqu'à la prétendue mère, s'agrippa au rebord du lit en dissimulant mal son désarroi. « Lubja je crois qu'il y a un problème. » voix ferme, sans hésitation, malgré sa figure pâle ornée d'amertume. Il respira un grand coup. Calot blanc dans les cheveux, les mains jointes, une infirmière accourut, la démarche saccadée, les yeux désolés. « Madame, il y a eu des complications avec votre bébé. » pas besoin de préciser, il sentit la chute immobile de Lubja. Les expressions trahissaient tout le tragique de l'instant.
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Keith O. Phillips
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MessageSujet: Re: born to die ( lubja ) born to die ( lubja ) EmptySam 27 Sep - 13:47

" Il faut savoir marcher avant de courir "
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musique Peu importe ce que pouvait me dire Zadig, je ne voulais pas l’entendre. Qu’il arrête de parler. Surtout si c’est pour être méchant avec moi. Il n’y a que moi qui aie le droit d’être méchante en ce moment. C’est bien moi qui suis sur le point d’accoucher, non ? Lui, il n’a qu’une seule chose à faire : conduire. Et pour une fois, il peut montrer la très bonne conduite des hommes. Après tout, on dit tous que les femmes sont nulles au volant. Ouais mon cul. Ce mec il ne sait même pas faire quelque kilomètre en peu de temps. Il lui en faut plus d’une heure. Mais ça c’est juste ce que je ressens. J’ai perdu toute notion de temps. Car en réalité, Zadig a très bien conduit. Il n’aurait pas pu mieux faire avec la circulation qu’il y avait sur la route, et avec moi derrière qui lui gueulait dessus. Avec du recul, je comprendrais un jour sa réaction vis-à-vis de moi. Une femme sur le point d’accoucher, c’est vraiment ignoble. Et pour la personnalité qu’est Zadig, il a lui pourtant été très gentil. On pourrait presque dire qu’il a été adorable. Mais ça, on ne le lui dira jamais. Ca le désolerait plus qu’autre chose. « J’étais chez moi pauvre imbécile ! » Comment aurais-je pu accoucher chez un autre alors que j’avais une prescription médicale m’interdisant d’aller trop loin de chez moi. Il fallait que je me repose jusqu’à ce que mes contractions se fassent sentir. Mais tout cela, ça aurait dû durer encore un bon mois. Alors même si j’étais sortie, comment aurais-je pu deviner que ce petit ange souhaite sortir un mois plus tôt ? Ça sera une chieuse elle plus tard : tout comme sa maman. Et cette pensée me fit presque sourire. Je l’imaginais déjà plus grande. Je la voyais grandir. Et heureusement que je le faisais à ce moment-là. Plus tard je n’en aurais plus l’occasion. Pas après la mauvaise nouvelle qu’on m’annoncera. Ah si j’avais su, j’aurais tout fait pour avoir une césarienne. J’avais enduré une grossesse. Une grossesse difficile. C’était la première que j’avais, mais je voyais bien le médecin, et les infirmières. Je sentais que cet accouchement n’était pas comme les autres. Il avait été compliqué. Et cela à cause de mon enfant. Il devait y avoir un problème. Comment je l’ai su ? Surement l’instinct maternel. Une fois la petite sortie, je ne pus même pas la voir tout de suite. Alors que généralement c’est ce qu’on fait non ? On met l’enfant dans les bras de la mère. Je me mis alors à me faire des tas de scénarios. Sans une seconde penser à ce qui se passait vraiment. Je pensais que mon enfant avait un quelconque problème, mais que ça passerait. Qu’il était malade. Ou même qu’il était peut-être déformé. Mais je m’en fichais, c’était mon enfant et je l’aimerais quoiqu’il se passe. Je laissais Zadig partir, pour voir ce qui se passait, et lorsque je le vis revenir je sentis mon cœur se serrer. C’était bien plus grave que je pouvais l’imaginer. Je fermais mes poings, pour rester forte face à mon ami. C’est là que l’infirmière arriva à son tour, pour m’annoncer la mauvaise nouvelle. Je me tournais vers elle. Je voulais savoir ce qui se passait. « Qu’est-ce qu’il y a ? Il est malade ? Il lui manque quelque chose ? Qu’est-ce qu’il se passe ? » Malgré toutes ces questions, aucune ne semblait convenir au problème. Je voyais bien que l’infirmière avait du mal à m’annoncer le fait. Je tournais mon regard vers Zadig. « Qu’est-ce que t’as vu ? Dis moi je t’en supplie. » Lui demandais-je presque en criant. Mais avant même qu’il puisse me répondre, je me levais d’un coup. Même si je n’étais pas encore prête pour être debout. Je m’en contrefichais. « Laissez-moi voir mon bébé ! » J’arrachais tout ce qui était sur moi, les fils, et tous ces trucs d’hôpitaux. Je tombais à terre, n’ayant pas la force dans mes jambes pour me tenir debout. Je tentais de me relever à l’aide du lit. En même temps, des larmes surgirent. Je commençais à m’attendre au pire. Je pensais même une seconde à la mort, seulement ça ne pouvait pas être ça. Ce n’était pas possible. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’ai fait pour vivre toutes ces merdes ?



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MessageSujet: Re: born to die ( lubja ) born to die ( lubja ) EmptyVen 24 Oct - 16:58

Le vertige du blanc. Couleur qui enveloppe, étouffe, papier cellophane opaque, qui se mue devant eux. Les murs sont blancs, n'ondulent pas, le sol est blanc, reste plat, la peau de l'infirmière est blanche, sa tunique l'est aussi, et quand ses prunelles bleues disparaissent, c'est sous une paupière pâle. Crémeuse atmosphère qui les cerne, les attrape en son sein, happe ces deux visages inquiets. Laiteuse couleur qui les ensorcèle, les condamne à sa présence. Zadig se bat avec cet océan de lividité, cet excès de clarté, brave la mer lumineuse, dérange le petit peuple arrangé d'infirmières surmontées d'un calot si convenu. Leurs petits chignons, leurs teints à peine rosés devant la naissance de ce qui est si beau, leurs petites mains agiles qui s'arment d'expertise et s'activent, petits doigts de fées qui valsent sur les outils, les forceps, les épais ciseaux de métal, une ribambelle d'oeils attentifs, penchés sur l'enfant d'une Lubja éreintée. Les voix sont douces, personne ne crie. Ils sont plongés dans la furie silencieuse du moment, percée de la respiration haletante de la jeune mère, de cette femme qui s'apprêtait à vivre ses bonheurs à travers un autre corps. Crinière sombre déployée sur les épaules de cette petite Lubja désarcenée, piquée à vif par la vie, une Lubja qui vient de puiser dans ses chairs, dans son sang, qui a tout fait bouillonner pour faire sortir devant eux le noyau d'elle-même. Un noyau qui naît dans un étrange calme, qui sort de ce ventre rebondi sans une larme, sans un son. Il sent, il palpe l'inquiétude à son paroxysme se propager dans l'air irréspirable, mélangé aux puissants produits ménagers qui puent une plante quelconque. Pas une brise, pas un souffle. L'espace d'une seconde, le théâtre de la vie se met sur pause, l'espace d'une seconde la vie prend un peu de répis, ils sont plongés dans cet insolent mutisme, dans cette tristesse suffocante qui crève l'oxygène, qui pèse sur leurs épaules. Cette tristesse lourde, douloureuse, un chagrin décuplé par la taille de cette petite chose. Zadig suit ce convoie qui progresse dans une lumière sépulcrale. Tout pâli plus encore, les pièces n'ont plus de contours, il progresse dans un paradis muet, oppressant de silence, suit les corps informes, fondus dans la non-couleur, de ces infirmières pressées, qui marchent sans décrocher le moindre mot à propos de l'acte nouveau. Et, devant toute cette blancheur exacerbée, quand elles posèrent ce corps mou sur la table, le bleu violacé de son visage ressorti, contrasta avec toute la clarté, il devint l'aimant terrifiant des yeux. Les regards accrochaient le mauve bleuté de cette peau asphyxiée. Autour de son cou, corde de chair, étau immanquable qui avait privé de son droit le plus strict cet enfant. Le droit à la vie. Droit escamoté, détruit. Existence fondue en poussière, écorchure horrifiante de la mort qui marque les pores de sa couleur si particulière ; la mort exhibe le manque de rose, peint le tout d'un violet âcre, amer, se saisit de l'être attendu, le ramène à elle. Zadig a déjà côtoyé la mort. Il se souvient de sa mère, étendue dans une marre de sang. Sophia était restée impeccablement belle, ses vêtements s'étaient tâchés, l'eau rougeoyante s'était infiltré dans le faible tissu, mais le visage de Sophia était resté orné d'un sourire paisible, de cette expression d'au revoir réfléchi, mûri. Sophia était remontée avec ses pairs et il avait presque vu le halôt clair de son âme se détacher de ce corps qui gisait. Un instant, Zadig avait cru en l'irrationnel. Il avait onze ans, contempla la vie s'amoindrir, fit face à cette mort subite qui ricanait en le pointant du doigt. Tout seul. Il été resté tout seul dans ce désert sanguin, avait douloureusement goûté au spectacle de la désolation. Et il s'y reprenait une deuxième fois. Pas de sang, pas une goutte qui s'épanche de ce corps désemparé, désarticulé, pantin de la providence. Seulement la couleur bleutée, l'étrange expression de ce bébé arraché à la vie. Il est mort. C'est les trois mots qui lui montent à la tête, qui résonnent, qui crient, tapent ses tempes jusqu'à l'implosion. Il ne le connaissait pas, ne l'avait vu qu'à travers cette bosse imposante au creux même de Lubja, mais la déflagration trembla en lui. Zadig eut une nouvelle fois envie d'hurler à cette vie cassante, ricanante, eut envie de secouer celle qui se revendiquait le droit d'éluder une existence d'une autre. Ses potentielles larmes n'étaient que colère, car Zadig avait appris à faire entrer en jeu la transsubstanciation des tristesses en haines. Il haït pour la deuxième fois la mort, la vie, le monde rutilant qui leur riait au visage, qui se foutait d'eux, petits pions grouillant ici-bas. Il se reprit. Colère illégitime, pensa-t-il. La seule autorisée à déchaîner ses foudres sur la bassesse de la vie, c'était Lubja. Cette mère rouée de coups, rouée de déceptions hasardeuses, qui avait goûté et morflé trop tôt. Encore une preuve du lourd poids des chaînes de l'inélégance de la vie, geôlière de tous les plaisirs. Il retourna vers le corps abandonné, vers les cheveux bruns qui auréolait un visage recouvert d'une fine pellicule de sueur. Efforts récompensés par une désolation de plus. Il ne pouvait, par son indifférence, lui communiquer plus d'amitié. Elle questionna, s'inquiéta de la douce clameur d'à côté, de l'empressement ambiant. Il leva des yeux vides vers elle, regard vitreux pour une mère affolée. Il ne savait pas comment réagir à tant d'amour vain, à tant d'espoirs brisés. « Je... j'ai... » il avale sa salive difficilement, a du mal à répondre à tant de désarroi, à tant d'interrogations désespérées. Menaçante main d'une Lubja dépourvue de toute retenue qui arrache les fils, les perfusions et s'écroule un mètre plus loin, les jambes paralysées par la péridurale. Zadig se précipite vers ce petit corps qui sanglote, agité de hoquets, qui pleure, pleure, verse toutes ces larmes lourdes de sens, lourdes de conséquences sur un sol carrelé trop froid, trop blanc encore une fois. Ils se retrouvent acteur principaux d'une tragédie grotesque avec trop de malchances pour que la vie ne se soit pas acharnée sur mademoiselle Malhoa de Lima. Zadig se baisse, s'accroupit à côté d'elle. « La vie est une garce, Lubja. » il baisse les yeux vers le sol, s'en veut d'avoir l'air si niais, avec ses beaux mots et ses serments, mais se lance malgré tout dans ce discours bancal à la sincérité limpide. « Je suis désolé. » elle a comprit, ils l'ont tous compris. Ce bébé ne rira jamais sur les genoux de cette aimante mère prête à accueillir un nouvel enfant dans sa vie. L'infirmière s'approche, prend ses airs graves avant de se corseter de baratin administratif. « Madame de Lima, votre bébé s'est... » elle ne finit pas, Zadig se lève, prend toute sa hauteur face à ce petit corps drapé de blanc, la fusille d'un regard onix. Il suffoque devant toutes ces petites robes blanches qui se balancent, qui essaient d'avoir l'air les plus présentables possibles avant de tirer un énième coup dans une Lubja dévastée qui verse torrent de pleurs amer sur le sol de l'hôpital. « Dégage. Toi et toutes tes copines vous dégagez. Tu crois vraiment que Madame de Lima a envie de savoir comment son bébé est... » il freine sur les mots, s'arrache aux convenances. « Dégage. »
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MessageSujet: Re: born to die ( lubja ) born to die ( lubja ) EmptyLun 10 Nov - 22:57

" Il faut savoir marcher avant de courir "
ft. Zadig Rosenbach & Lubja T. Malhoa de Lima ♡
Bon sang mais qu’est-ce que j’ai mal fais durant ma grossesse ? Je n’y comprenais rien. Il y a des mères qui continuent de boire, fumer, voire pire durant leur grossesse, et elles ont quand même leur enfant. Alors que moi, j’ai tous fais pour que mon enfant soit en bonne santé, et il ne l’est pas. Je ne voulais pas penser au pire, alors pendant que tout le personnel de la maternité suivi de très près par Zadig, sortirent, je me mis à imaginer toutes les pathologies de mon enfant. Je pensais même au fait qu’il soit trisomique. Ce n’est pas ce à quoi je m’attendais en accouchant. La vie me serait plus difficile, mais je savais que je pouvais m’en sortir. C’est mon enfant, et je l’aime peu importe ce qu’il a. Après tout, je l’ai porté pendant huit mois dans ce gros ventre. Je regardais le plafond, qui était d’un neutre atroce. Je fermais les yeux pour tenter d’arrêter les larmes, mais en vain. Pourquoi moi ? La vie s’acharnait sur moi. J’en avais marre. Marre de toute cette putain de vie. J’entendis une personne entrer dans la chambre. Il s’agissait de Zadig. Je ne lui laissais pas une seconde pour entrer entièrement dans la chambre que je l’assaillais de question par rapport à mon bébé. Je ne voulais pas voir son air grave, et son regard triste. Je ne voulais pas. Je m’aveuglais moi-même. Bien que je souhaitais voir mon enfant quand même. Du coup j’arrachais tout ce qui était sur mon corps. Ça me fit mal, mais sur le coup je m’en fichais. Je voulais juste poser mon regard sur mon bébé, et croiser son regard. Mais à quoi bon, étant donné que je me retrouvais vite fait à terre. Je l’entendis s’excuser. « NOOOOOOOOOOOON » Et c’est la dernière chose dont je me souvins, car apparemment je m’étais évanouie. Je me souvenais d’avoir été sur le sol, et à mon réveil j’étais de nouveau dans mon lit. Une nouvelle fois, tous ces fils étaient accrochés à moi. Je me sentais très faible, mais assez forte pour les retirer une nouvelle, et me lever, encore. Et me retrouver, pour ne pas changer, par terre. Eh merde. Putain t’es où Zadig ? « ZADIIIIIG ? » Je me mis à pleurer de nouveau. J’étais seule. Seule dans cette chambre, à la maternité. J’étais censée avoir mon enfant mais j’étais totalement seule. Une minute plus tard, la porte s’ouvrit et je vis Zadig entré, un café à la main. « Bon tu me laisses voir mon enfant ou quoi ? » Oui j’avais compris que je ne le verrais jamais, mais j’avais quand même espoir. Espoir que Zadig en vole un et me le donne pour remplacer. Cette perte me rend totalement dingue, mais à cet instant, je me trouvais très lucide. Je levais ma tête pour le regarder. Attendant une réaction de sa part.





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MessageSujet: Re: born to die ( lubja ) born to die ( lubja ) EmptyMer 14 Jan - 10:02

I want to fly
Can you take me far away
Give me a star to reach for
Tell me what it takes
And I'll go so high
I'll go so high
My feet won't touch the ground
I stitch my wings
And pull the strings
I bought these dreams
That all fall down

Everything will be okay in the end. If it's not okay, it's not the end.
Petit corps bleuté au visage masqué d'un drap, minuscule silhouette dérobée à la vie posée là, entourée par la mélasse affolée. Mais sur les traits la tranquillité de celui qui pense n'avoir rien raté. Sans avoir connu la vie, on ne pouvait pas se battre pour elle. Le long cordon s'était enroulé autour de sa gorge. De la toute petite gorge rose qui palpitait de respirer pour la toute première fois. Corde de chair violantant l'espoir d'une famille. Respiration coupée. Existence achevée. Et se spectacle glaçait Zadig. Lui, ce grand homme qui avait tout vu, tout connu, était parcouru de frissons à la vue d'un nourrisson privé de vie. Rien d'anormal. Et dans cette salle-là, toute encombrée qu'elle était de silhouettes en sueur et du bleu de la mort, il restait raide, marqué jusque dans ses os de cette image-là. Il avait machinalement suivi le convoi pour découvrir, horrifié, ce à quoi il aurait préféré ne pas s'attendre. Mais il l'avait vu. Il avait découvert le cadavre potelé à la beau donc la couleur rosé fuyait doucement. Il grimaça, chercha l'inspiration divine qui vous laissait caresser l'espoir de reprendre une contenance. Mais les râles vigoureux de Lubja de l'autre côté le plaçait, encore une fois, dans une guerre qu'il n'allait pas gagner. Il voulait éviter à Lubja la tristesse, coup de poing dans les entrailles. Il ne voulait pas qu'une infirmière lui annonce. Ce serait un discours mécanique, vide de sens, juste des faits, énoncés clairement, d'un langage mi-scientifique mi-admnistratif, une aiguilleuse vers la dépression pure et simple, celle qui enveloppe d'un linceul gris, qui rend la vie floue, insipide, incolore. Alors c'était à lui de lui dire, bien qu'il aurait préféré ne pas avoir à le faire. Grand gaillard saisit aux tripes par la tragédie de la providence se retrouvait confronté, les aveux en barrière dans la gorge, à son rôle irrémédiable de médiateur vers la guérison. Alors il retournait dans la salle, se raccrochait à son courage légendaire, à sa retenue éternelle, à son masque de fer. A peine les nouvelles furent esquissées de sa bouche qu'elle criait et s'effondrait dans un soubresaut malheureux. Misérables cafards soumis au souffle impétueux de la mort, des vices, des tentations. Petite flamme d'espoir éteinte d'un simple soupir. On la déposa sur son lit, elle qui s'était écroulée d'en avoir trop vu, trop supporté pour rester fière, digne, debout. Et il comprenait amplement qu'elle puisse lâcher prise, lever un doigt puis l'autre, ouvrir les deux mains, raidir les paumes et se laisser couler dans les rivages sombres de la vie. Au revoir, Lubja battante. Pour aujourd'hui, elle ne serait qu'une épave, il le savait et ne pouvait que compatir. Il devait être fort pour deux, pour cette amie qu'il n'avait jamais eu à supporter et, aujourd'hui était l'éteinte faiblesse qui s'accoudait à la béquille qu'il devait être. Il resta u quart d'heure à côté d'elle, à remuer des pensées noires. Il se leva finalement, erra dans les couloirs blancs de l'hôpital, pris un café, resta dix minutes face à la machine, les pièces à la main, incapable de s'ôter de l'esprit la fichue douleur des réminiscences. Et lui ne l'avait pas porté, cet enfant. Qu'est-ce que ça devait être quand on l'avait couvé des mois durant, quand on attendait une venue qui se conclurait d'une triste fin. Quand il revint dans la chambre, Lubja l'appela d'une voix claire, comme amnésique des événements de l'heure d'avant. « Je suis là. » qu'il répondit, le café presque froid à la main. Le labyrinthe livide du centre médical n'avait fait qu'accroître son immense et dévastatrice mélancolie. Il s'avança, pris une gorgée de café. Grimaça parce que le goût était, définitivement, dégueulasse. Il attrapa d'une main lasse la chaise qui trônait à côté et s'assit. Ou plutôt se laissa choir dans un soupir, laissant le liquide marron tanguer dans le gobelet en plastique. Il voyait bien qu'elle n'était pas consciente, ou plus. Pas consciente de ce qu'il s'était passé, de la manière dont tout s'était passé. Et fallait-il vraiment qu'il puise la force de lui raconter ? Oui. Il le devait. Tant par amitié pour elle que par humanité. Mais quand elle lui posait la fameuse question, Zadig vit l'éclat de lucidité qui lui brillait au coin des yeux. Il grimaça. Elle lui demandait l'impossible. « Tu peux en voir plein, des gosses. Y'en a partout, tu verrais, ça grouille de partout. Ça gueule, ça chiale. Une vraie plaie. » il lui sourit doucement. Il essayait de la faire rire, maladroitement, certes, mais tout partait d'un bon sentiment. Pour une fois. Il soupira. « J'vais pas aller t'en voler un, Lubja. » il fixa désespérément le carrelage, seule chose stable de la tournante démoniaque du monde. « Ça te ferait trop mal de pouvoir en serrer un contre toi et qu'on te l'enlève, tu le sais aussi bien que moi. » Il avança une main, prêt à prendre la sienne mais se ravisa. Il ne voulait pas que leur amitié perde de ce qu'elle avait autrefois – de cette désinvolture, de cette aisance – à cause de cet incident. Ils devaient rester ce qu'ils avaient toujours été. Ces chieurs qui se tapaient dans le dos en critiquant le monde entier. « Rendors-toi, Lubja. Faut que tu récupères. Je serais toujours là à ton réveil, t'en fais pas. » il s'enfonça plus encore dans son fauteuil. « Et dès que tu veux, on se casse d'ici. »
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" Il faut savoir marcher avant de courir "
ft. Zadig Rosenbach & Lubja T. Malhoa de Lima ♡
Bien que j’avais eu du mal à accepter cette grossesse, j’avais encore plus de mal à accepter cette trahison que me faisait le bon Dieu. Quel bon Dieu ? Il m’avait fait porter un être mort. Sans me donner des indices sur ce que je portais. Jusqu’au bout, j’avais cru me retrouver maintenant avec un enfant dans les bras. Jusqu’au bout. J’avais même souffert pour mettre au monde ce bébé, si on peut parler de bébé… Je ne comprenais pas ce que Dieu voulait m’envoyer comme message à travers cet évènement. Faut-il vouloir de tout son corps un enfant pour le mettre au monde vivant ? Pourtant il y a bien ces jeunes filles qui en mettent au monde alors qu’il s’agit aussi d’accidents. Je déteste toute cette putain de vie. Parce que oui, évidemment, ça doit m’arriver à moi. Comme si je n’avais pas assez vécu de choses ces dernières années. Mais merde quoi ! Puis, il faut que je me retrouve coincée ici avec Zadig. Zadig Rosenbach quoi. Je l’adore, vraiment. Mais ce n’est pas la première personne que j’aurais imaginé être avec pour mon accouchement, et encore moins pour un tel évènement. Pourtant je dis cela, mais il m’est d’une grande aide. Il envoie balader tout le personnel médical pour me laisser seule, éviter qu’ils remuent le couteau dans la plaie. Bien sûr je vais garder cette grande part de bonté pour moi. Pas besoin que les autres savent comment est véritablement Zadig. Au moins, je serais une des seules à savoir sa vraie nature. Les autres peuvent le prendre pour un connard, ça sera très bien. Elles ne vont pas s’approcher de lui. Mais qu’est-ce que je raconte-moi ? Du grand n’importe quoi ! « Bah si, va m’en voler un ! On m’a volé le mien, tu ne comprends pas ? J’ai bien le droit de faire la même !!! » Si j’en avais la force, je me serais levée, et je serais allé les voir, tous ces bébés. Pour choisir le meilleur, et le ramener à la maison. Malheureusement, Zadig ne compte pas sortir de cette chambre aussi rapidement que cela. C’est foutu pour moi. Je vais rentrer seule à la maison. Je vais pouvoir réutiliser la chambre comme bureau. Quelle merde. « Je vais très bien. Je suis forte hein. Je ne suis pas nulle. Je peux rentrer à la maison maintenant si tu veux ! On y va ? » Du grand n’importe quoi, car j’avais déjà essayé de me lever, mais sans grand succès. Je tombais toujours sous le poids de mon corps.  Mais pas besoin de marcher. Zadig peut me porter non ? « Vas-y, tu veux pas me kidnapper et me ramener à la maison ? Je ne veux pas rester ici. Ils m’ont volé mon bébé, je ne veux pas rester avec des voleurs. S’il te plait Zadig… » Lui demandais-je avec grande sincérité. Je préférais largement me reposer chez moi, dans mon lit. Je ne voulais pas rester ici, ça me faisait trop de mal. Et je comptais sur Zadig pour m’écouter. Je n’ai peut-être pas tout mon esprit, mais je sais que je ne veux pas rester plus longtemps ici.



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