La joie transpirait par tous les pores de sa peau. La puce courte sur pattes qui courrait dans tous les sens avait un prénom : Faith ! Hystérique à souhait, la brune avait hâte de sortir, comme souvent, accompagné d’Athanaël. Mais l’heure n’avançait pas. Les cours ne tarderaient point et pire encore, Athanaël dormait encore. Attendre le soir pour pouvoir le voir ne satisfaisait en rien la brune. D’une part, son besoin d’attention frisait les sommets. D’autre part, elle ne supportait pas l’idée qu’il finisse par s’entendre avec Ebony, Charlotte et peut être même d’autres gammas. La théorie selon laquelle il se lasserait d’elle la hantait depuis des années. Depuis qu’elle s’était glissée dans son lit pour lui faire croire qu’ils avaient couchés ensemble. Le sexe avait une place primordiale dans la société américaine. Sa valeur perdait de son sens au fur et à mesure que les gens vieillissaient. Faire l’amour n’imposait plus aucune forme de sentiment. Le terme se trahissait. Personne ne fabriquait plus d’amour entre les draps.  Les gens, ici, couchait avec des inconnus, des amis, des ennemis. Ils ne se souciaient plus de vieilles valeurs oubliées. Prendre conscience d’être privé d’un moyen de socialisation intense avait donné l’idée à Faith de faire semblant. Il ne se souvenait de rien le matin. Alors, elle avait saisi l’occasion.

Jalouse à en crever, Faith s’effrayait à l’idée de finir seule, donc. Plus jamais !! Se battre bec et ongles pour parvenir à garder un proche permettait de sauvegarder un lien. Elle en était certaine. Aussi, la brune se faufilait discrètement dans la chambre d’Athanaël. Est-ce qu’une fille se trouvait dans son lit ? Une seule tignasse! Les cheveux en pétard étalés sur l’oreiller hurlaient à la maltraitance. Faith songea un instant à les sauver à grands coups de peigne puis se ravisa. Dommage, elle aurait ainsi crée l’association de défense des cheveux maltraité. Mais autre chose attira son attention. La bouille écrabouillée de son ami sur le même oreiller la fit pouffer de rire. Une photo s’imposait. Qu’est-ce que les gens sont moches quand ils dorment !! Est-ce qu’elle aussi avait une tronche de cul quand elle roupillait ? Dans les films à l’eau de rose, le mâle matait la femelle en prétendant qu’elle était magnifique quand elle dort. FOUTAISE !! Qui était sexy avait la bouche entre ouverte, dégageant une odeur de bouche d’égout et le nez aplati. En plus, la peau finissait toujours par se froisser. La photo de prise, elle se pencha en avant pour venir se glisser pieds nus à côté d’Athanaël.

« Athaaaaanaël ! » Murmura-t-elle en venait se loger contre le torse de son ami.

Il avait le sommeil lourd le bougre ! Il ne voulait pas se réveiller. A moins qu’une folle furieuse ne l’ai assommée. Soudain, la jeune femme se redressa avec hâte. Athanaël ne ronflait pas ! Cette étrangeté inquiéta la jeune femme. Un homme, ronfle ! Obligatoirement ! Le fait était bien connu ! Même qu’il y avait une montagne de publicité à la télévision pour lutter contre le phénomène. Oh mon DIEU !!! S'il ne ronflait pas, il ne respirait pas! On avait tué son ami ! D’un bond, elle quitta le lit pour se précipiter au chevet du beau brun. Elle allait le sauver ! Une poigne ferme attrapa l’épaule d’Athanaël pour le secouer avec force.

« RESPIRE ATHANAËL ! JE VAIS TE SAUVER ! SI TU VOIS LES FLAMMES… ! AHA !!! JE SAIS PAS FAIRE DU BOUCHE A BOUCHE ! »

Mais l’étudiante tenait bon, sans bien prêter attention aux réactions du gamma. Elle se pencha en avant pour essayer le bouche à bouche. C’était vraiment parce que c’était lui ! Et non, Faith, poser sa bouche contre celle du brun ne suffisait pas. Nous n’étions pas dans un dessin animé Disney ou un baiser du prince charmant réveille les morts. D’ailleurs ? De quel mort parlons-nous ? Après tout, le pauvre étudiant allait parfaitement bien sauf si Faith lui avait cassé autre chose que les oreilles. Pour l’heure, concentrons-nous sur un grand moment de la vie de Faith, son premier smack avec un garçon ! Ou était la musique douce, les caméras qui tournent et tout ca?

Il la repoussait. Les sourcils se froncent pour signifier son incompréhension et sa douleur d’avoir rencontrer le sol un peu trop durement avec son postérieur. Athanaël n’était pas le seul à se montrer austère avec elle.  Dans le fond, la brunette comprenait son point de vue. Elle s’était montrée fort peu agréable avec lui.  Bien qu’il ne le sache pas.  Faith était toujours vierge et tout ca malgré les moments de blancs qu’ils avaient eut, des moments où elle avait menti. Néanmoins, aujourd’hui, la brunette savait qu’elle n’avait aucune chance de faire passer le mensonge, et surtout aucun intérêt. Athanaël demeurait son meilleur ami. Son affection pour lui interdisait à son esprit de nymphomane de pondre un nouveau mensonge. Souvent, ce désir de raconter des histoires devenait si fort qu’elle craquait à peine quelques minutes plus tard. C’était maladif, que voulez-vous faire pour lutter contre ça ?

« T’es bête. » Souffla-t-elle en ébouriffant les cheveux du jeune homme avec une douceur et une tendresse afin de ne pas lui faire mal à la tête. La douleur qu’il ressentait avait été causé, en partie, par sa petite personne.  « J’ai passé la soirée à réviser même si c’était moins passionnant que de bouffer tes vêtements. »

Ces mots là ne franchissaient que rarement les lèvres d’un gamma. Et pourtant, Faith savait que seuls les plus chanceux pouvaient suivre des études supérieures. Nombre de ses amies avaient terminées entre les mains de mauvais maris, dans la rue ou étaient morte. Avoir un nom, une fortune et un rang ne n’offraient pas tant de sérénité. Un mariage arrangé l’attendait à la suite.

« Tu veux que je te fasse ma recette spéciale anti-gueule de bois ? » Demanda doucement Faith avant de tirer la langue à son ami et de remonter sur le lit. « Je te dis pas ce qu’il y a dedans parce que… tu vomirais tes tripes sinon. »

D’un bond, ses pas touchèrent le sol pour s’étirer en levant bien haut ses mains. Le bassin tangua un moment comme impulsé par une danse orientale. La séduction n’orientait pas ses mouvements mais seulement une volonté de remettre ses fesses en place après un tel choc.

« Je vais avoir un hématome au cul maintenant. Je dirai à tout le monde que c’est parce que tu m’as donné la fessée ! » Reprit-elle dans une petite moue coquine. Après tout, monsieur avait peut être la gueule de bois, mais elle, elle avait la pèche ! L’étrange bonhomme avait l’air mécontent, grognon peut être ou froid.