Je vais hanter tes jours et surtout tes nuits.

Je le fixe, il me fixe, on se fixe. Je ne lâche pas son regard aussi bien qu'il le fait avec moi parce que je n'ai pas l'attention de lâcher devant un morveux prétentieux et imbus de sa personne. Pff. Si t'es là franchement c'est que t'es parents ont pas voulu se coltiner à gros dans ton genre alors tu ferais mieux de baisser les yeux. Mais le ptit gros il lâche rien. L'atelier cinéma que je dirige a commencé depuis une heure et il ne m'a pas laissé en placer une. Je crois que c'est la bête noir du camp celui-là. Quoi que je n'avais pas encore testé les ado de 16 ans. Là ça devrait être un vrai enfer. Alors voila pourquoi j'étais venue cet après-midi faire quelques ateliers ciné sans reculer comme je le faisais souvent lorsque je devais m'occuper d'autres personnes que moi-même. Parce que là d'une, on parlait de ma passion et de deux parce que c'était des gamins qui avait au plus douze treize ans. A croire que déjà à cet âge, on développe les gênes de gros chieurs. Et lui, il en tient une couche. Sa dernière trouvaille ? Étranglée sa voisine avec le câble d'une des caméras que j'avais posé sur trépied. Très bien, comment jouer à la fille responsable et lui faire la leçon quand mon éducation avait été plus qu'en dansi toute ma vie ? Il me rendait dingue. Pire encore, il était invivable. Et plus il continue à me fixer, plus j'ai envie d'appeler Isay et de lui demander bien gentiment de lui en coller une pour moi. Ben oui, après tout, maintenant qu'on est soit disant frères et soeurs, je pouvait tout lui demander non ? Et c'est à ce moment là que mon remplaçant arrive alors. hallelujah, j'ai finit ma journée, je vais pouvoir réprimer les envies de meurtre que j'ai envers cette abomination. Alors je file, enlève la casquette posée sur ma tête pour me protéger du soleil qui tapait  pas mal et rejette mes lunettes de soleil sur le haut de mon crâne. Le soleil est en train de se coucher malgré l'heure plus que tardive et après avoir grignoté un bout à la cafétariat, je décide de rejoindre mon bungalow où je ne m'attends y trouver personne. Pour une fois, je me retrouve un peu seule. C'est sûrement ce qui me manque le plus ici. La solitude encombrante que je me trimballais sans cesse d'habitude mais qui, aujourd'hui me semblait plus que nécessaire. Mais j'avais choisit ce camp après tout alors il était hors de question de regretter quoi que ce soit à présent ! Je m'assois sur les marches qui mène à l'intérieur du bungalow et m'allume une cigarette. Je ne devrais pas fumer en vue de mes problèmes de santé mais c'est plus fort que moi, ma relation a changé du tout au tout avec Isay à cause des dernières révélations faites alors faut bien se changer les idées. Pablo à décider de partir à Coachella ce qui n'était pas bien malin quand on savait que sans moi il avait dû mal à aller vers les gens et les filles avaient suivit le mouvement à droite et à gauche. Je souffle la dernière latte de fumée qui s'éternise entre mes lèvres pour balancer le mégot un peu plus loin. J'ouvre alors la porte. Personne. Je m'étire longuement et lâche un long baillement. Alors je ne perd pas une minute, dans le petit habitacle prévu pour trois et que je pensais bien trop petit pour ça, je commence à me déshabiller, restant en sous-vêtements pour me diriger vers la salle de bain. Une fois les préparatifs faits je me dirige enfin vers la chambre où trois lits sont entreposés. Question intimité ? Zéro. J'enfile alors un short, un tee-shirt et faits glisser mon soutient-gorge le long de mon bras pour le balancer au bout de mon lit. Le rangement et moi ça fait deux. Je me faufile alors sous le drap et tente en vain de calmer les accélérations de mon coeur parce que la seule envie que j'ai a ce moment précis c'est de tout faire pour oublier que j'ai perdu Isay et ma demi-soeur qui est partit de l'université avant même que je ne puisse la connaître.

Je vais hanter tes jours et surtout tes nuits.

Je croyais m'endormir, tomber dans des songes dont je peinerais à me remettre. Qu'importe, j'imaginais déjà m'endormir paisiblement, me réveiller peut-être quelques secondes par l'arrivée des garçons. Je me serais imaginée l'espace d'un instant, Isay venir embrasser ma joue parce qu'il trouverais adorable la moue parfaite que j'aurais eu sur le visage pendant mon soit-disant sommeil. J'aurais peiné à ne pas émettre le moindre sourire et même celui-ci aurait semblé douloureux. Alors je me serais imaginée lui rendre le revers de la médaille. Lui faire mal, juste parce que j'en avais besoin parce que cette situation m'oppressais. Alors j'aurais foncé vers Zayn, j'aurais fait même exprès de dormir bien trop proche de son lit. Qu'importe, tout était matière à essayer de déstabiliser le russo quand bien même je n'en avais aucune raison valable. Mais on était comme ça tous les deux. Quand quelque chose n'allait pas, on le faisait savoir par tous les moyens possibles et inimaginables et autant dire qu'en général ça faisait de nombreux dégâts. Mais cette fois-ci, ça ne s'était pas passé de la manière dont j'avais imaginé. Peu consciente qu'il était préférable de demander une chambre séparée, j'avais accepté la torture d'être avec deux abominables créatures dont l'une se révélait être un joyeux farceur doté d'un humour des plus discutables. Ses lubies les plus apparentes ? Venir emmerder son monde pour son bon plaisir. Un truc de gamma, ça je l'avais bien compris et on ne pouvait pas lui enlever que ça lui allait comme un gant. Et comme une connerie ne vient jamais seul, je ne l'avais dénoncé le soir où je l'avais trouvé à roder dans l'immense zone réservé à toute l'équipe du tournage sur lequel je travaillais à l'époque. Je n'avais rien dit, n'avait pas appelé la police et pourtant, il n'avait de cesse depuis de me mener une vie des plus abjecte tout en prônant certaines ambiguïtés que je me refusais à relever. Les hommes étaient tous les mêmes avec moi lorsqu'ils s'étaient mis dans l'idée de me prendre pour cible. Ils tentaient par tous les moyens de me malmener alors qu'ils m'imaginaient pas à quel point je pouvais me montrer pire. Mais fort était de constater qu'aujourd'hui mes moyens étaient limités et que j'avais promis à mon père de tenter d'éviter toutes actions qui auraient pu emballer les palpitations de mon coeur. J'aurais sûrement dû prévenir Zayn. Parce qu'à la minute où je me sentais basculer dans un oubli des plus profonds après une journée rythmée par les cris et le soleil cuisant, je me sentis attrapée par les chevilles sans concession. Mon corps glisse alors sur le matelas sans que je ne puisse rien faire pour ralentir ma chute. Mon sang se glace d'effrois, ma gorge se noue et mon cerveau se met à marcher à toute allure en essayant tant bien que mal de chasser la brume qui s'en était emparé quelques secondes plus tôt. Je me retrouve au sol et me retourne vivement tout en reculant du mieux que je peux avec mes mains et mes pieds de la source de cet attentat à ma vie et à ma pudeur. Mais l'assaillant n'est autre que Zayn et je hoquete sous l'effet de la terreur qu'il m'a infligé à présent. Je suis néanmoins soulagée de n'apercevoir que son visage d'insipide enfant devant moi plutôt que celle d'un parfait inconnu. T'es sérieux ?! J'aurais pu en crever de ta connerie ! Plus jamais tu me refais ça ! La peur a finit par céder à la colère et je me met à hurler sur lui tout en reprenant peu à peu mes esprits et en me redressant enfin, tirant sur les bords de mon short pour essayer de couvrir un minimum de peau sur mon corps. A croire qu'on a besoin de ressembler à des putes pour dormir de nos jours. Toujours est-il que je croise alors mes bras sur ma poitrine, tentant de calmer les battements de mon coeur qui se sont emballés. Ce n'est pas bon pour moi mais ça, il n'a pas besoin de le savoir. Je m'avance alors vers lui et le pousse de toute ma force, si bien qu'il vient s'écraser contre le placard derrière lui. Je pointe ensuite un doigt accusateur face à lui, le regard noir de haine face à sa blague de mauvais goût. T'as un gros problème dans ta tête et je te promet que tu vas regretter d'avoir été attribué à ma chambre ! Que je lui balance à son nez en reprenant enfin contenance. Je soupire enfin, pour me calmer une nouvelle fois et la tension s'apaise peu à peu. J'ai qu'une envie, face à cette montée d'adrénaline, lui foutre mon poing dans la figure. Mais encore une fois, je me retiens, parce que ce serait sérieusement regrettable... Et puis je fixe enfin sa poitrine pour y voir ... Mon soutient gorge. Mes yeux s'écarquillent soudain. Je brûle intérieurement. La gêne sans doute. Mais heureusement pour moi, mes joues ne se rosissent pas si facilement. Je sers la mâchoire et le fixe de nouveau. Pourquoi t'as ... Mon soutif sur toi ?! Obsédé en plus ? La liste se fait longue et ça arrange pas ton cas.

Je vais hanter tes jours et surtout tes nuits.

J'aimerais pouvoir changer de chambre mais je ne le peux pas. Je n'ai aucune possibilité de m'extirper de ses drôles de manière et de ses poussées violentes d'insolences. Alors je fais avec en espérant qu'il se trouvera une autre femme à emmerder sur le camp parce qu'en vérité, j'appréciais nettement plus quand il s'en prenait à la reine des bêtas plutôt qu'à moi, nouvelle recrue de l'université depuis seulement le second semestre et autant dire que j'avais bien l'impression que mon arrivée n'était pas aussi passée inaperçue que je ne l'aurais souhaité. Qu'importe, je gardais l'idée en mémoire que rien ne pourrait changer dans la tête du jeune homme et je continuais à pester contre lui parce que c'était la seule solution que j'avais trouvé pour le garder à l'écart. Car des pulsions suicidaires il ne avait sans cesse et je peinais à trouver un repère qui aurait pu m'aider à reprendre contenance. Une présence aussi analogue qu'un rocher au milieu d'une mère en furie. Mais j'avais beau tenté de sembler inflexible, je n'y arrivais clairement pas avec lui. C'était la dur loi de se retrouver devant un homme qui vous insupportait mais qui vous faisait assez d'effet physiquement pour que vous en veniez à regretter amèrement d'être une femme à peu près jolie. Je n'ai pas d'avis sur la question pour la part. Je ne suis pas le genre à me regarder des heures dans une glace. Je ne sais même pas si j'ai des kilos en trop et à vrai dire, je m'en fou totalement. Mon physique, je n'y fais que très peu attention hormis lorsque je sors en soirée. Néanmoins, je sais qu'une femme qui fait attention à elle peut être perçue comme l'arme la plus désarmante n'importe où elle irait et ainsi, il était évident que le regard des hommes se poseraient ostensiblement sur elle. Ce n'était pas ce que je voulais pour ma part. Un homme m'avait duper il y a quelques années, j'en étais ressortie meurtrie et n'avait plus de place dans ma vie pour un autre membre de cette caste qui me posait bien des sourcils. Seuls Pablo, Isay et Garett pouvaient clairement dire qu'ils me connaissait par coeur, à tel point qu'ils n'avaient plus peur de me voir me rétracter à chaque geste ambigüe. Mais bien que j'avais découvert Zayn dans une autre vie, dans un autre contexte, on ne pouvait pas dire que c'était pareil entre nous et évidemment, la barrière que je tentais d'ériger souvent entre nous se faisait vite reléguer au second plan face à ces tentatives non dissimulées pour me faire perdre la tête. Ils étaient tous pareils. On résiste à leur charme et ils tentent en vain de nous montrer que c'est impossible. Égocentrique au plus haut point. Aussitôt, je désespère de voir apparaître un Isay que j'avais trop mis de côté. Mais à présent, il était bien le seul qui pouvait éviter un véritable carnage car en plus de n'être pas le genre à me calmer aussi vite que je m'emportais, on pouvait dire que tout pouvait aller très vite et très loin avec moi. Je n'avais aucune limite quand à mes propos parce que la franchise était une tare plus qu'une qualité chez moi et en plus de ça, je tentais de blesser les gens rien que pour me protéger de la situation qu'ils me faisaient endurer. Si Zayn voulait se risquer à être heurter par mes propos démesurés alors tant pis pour lui. Néanmoins, je l'avais déjà vu nombre de fois à l'oeuvre pour me faire à l'idée que le jeune homme était barge, que plus on le repoussait, plus il en redemandait et qu'en plus de ça, il avait l'air de s'en foutre royalement qu'on puisse tenter de le déstabiliser et de lui faire mal. Un comportement des plus étranges, je devais l'admettre. Sérieusement, il te manque une case. Tu devrais aller consulter. Que je lui balance après une grimace face à ses paroles. Et le pire c'est qu'il me ferait presque rire si je ne tentais pas de couper court à toutes taquineries impromptues entre nous. Et puis je hausse un sourcil, de plus en plus haut. Il me trouve coincée, moi je me dis seulement que je préserve toutes les idées qu'on pourrait avoir sur moi pour me dévoiler d'avantage envers les gens qui ont ma totale confiance. Qui t'as dit que j'étais coincée ? Tu ne me connais pas. C'est pas parce que je finis pas dans ton lit que je le suis. Mais dommage pour toi, tu n'auras jamais aucune preuve du contraire. Que je lui rétorque avec un sourire des plus méprisables. Je le vois jeter mon soutient-gorge, je tente de m'avancer pour le ramasser mais il m'empoigne alors par la taille, me déséquilibrant totalement. Sous la surprise, je me laisse faire totalement et cette fois-ci, je me retrouve piégée contre l'armoire, le corps écrasé pour ne pas venir glisser contre le sien, ses bras entourant mon visage d'un air de ne pas vouloir me laisser filer aussi vite que je ne l'aurais voulu à ce moment précis. Il emploie un ton des plus suaves. Merde, pourquoi était-il si beau ? Je respire une première fois, puis une seconde. Isay ? La femme de ménage ? Anyone ? Somebody's help ? Ha c'est comme ça que t'y prends ? Tu pièges les femmes devant une posture des plus machiste et tu attends qu'elles cèdent aux moindres de tes fantasmes c'est ça ? Cette fois-ci je tente une autre approche. J'emploie le même ton que lui, la voix malicieuse au summum pendant que je rapproche mon corps du sien pour le laisser espérer. En faites je n'ai pas la moindre idée de comment m'en sortir s'en passer pour une idiote alors je rentre dans son jeu bien que j'étais sûre que des milliards de filles auraient fait meilleure actrice que moi pour le coup et pourtant, on me décernait souvent dans cette catégorie la palme d'or. Un comble donc ... Je pose mes mains sur son torse, lui sourit - me retient cruellement de pas rougir comme une gamine de 5 ans - et approche mes lèvres de son oreille. Ecoutes moi bien, si t'as l'intention de m'en faire baver jusqu'à la fin du séjour alors très bien. On va jouer. Mais je ne perdrais pas. Une sorte de défi que je lui lançais ? A défaut de pouvoir calmer ses ardeurs j'espérais qu'ainsi, en retournant le jeu, en me l'appropriant il allait abandonner car ça ne l'amuserait plus. Alors je finis mes paroles en passant mes lèvres sur le lobe de son oreille et au moment le plus critique, m'extirpe de ses bras avant même qu'il ne puisse se faire des films. Voila qui est fait, let's play babe.

Je vais hanter tes jours et surtout tes nuits.

J'étais fébrile, presque fragile lorsque je faisais du social. Parler aux gens, les écouter, anticiper leurs besoins. Tenter de les comprendre ... Toutes ces habitudes qui semblaient normal pour la plupart des protagonistes entourant ma vie ne mettaient que trop peu familières. Alors j'avais toujours peur une fois entouré. Peur de faire un pas de travers, de ne pas être à la hauteur. Je me sentais gauche avec mes amis car je ne savais pas si je m'y prenais comme il le fallait. J'étais une solitaire. Du genre de louve qui partage des moments avec sa meute mais qui s'en sortira toujours seule dans le blizzard. Alors quand on est aussi peu habituée à vivre en communauté malgré le fait que toute ma vie j'y avais été amené de nombreuses fois, on fait avec et on tente de faire avec les peu de moyens qu'on a. Et j'étais une élève très douée. Du genre qui apprécie vraiment l'affection que les gens me portent malgré le fait que je sois tout sauf normal. Mes actions dépassaient toutes compréhensions parce qu'elles étaient toutes en contradiction les unes avec les autres. Mais peu importe, j'étais comme un caméléon. Qui arrivait à m'acclimater à chaque tempérament et tentait de survivre à chaque personne qu'on imposait à ma vie et qui suscitait mon implication mentale et physique. Mais des fois je tombais sur des énergumènes dans le genre de Zayn et la peur reprenait le dessus. J'avais bien du mal à me faire à ce tempérament et aux décisions plus que suggestives de ces hommes. Alors je réfléchissais trop, perdais toute crédibilité et surtout le don que j'avais à m'adapter rapidement en fonction des tempéraments et des aléas de la vie. Ces hommes là, ils me faisaient perdre tous mes moyens. Ils le voyaient d'ailleurs de suite sur mon visage. Pas besoin de tergiverser trois mille ans pour comprendre à quel point j'avais du mal à apprécier ce genre d'affection. C'était une attention malsaine que l'on me montrait à présent et cette affection, je n'en voulais pas du tout. Je préférais me refaire une nouvelle virginité plutôt que d'imaginer une seule seconde tomber dans les bras d'un de ces hommes qui avait développé l'envie d'ouvrir un nouveau jeu. Avoir à Silver à tout prix, voila le titre. Ils aimaient la résistance et n'allait pas être déçu. Du moins jusqu'à ce qu'ils comprennent qu'ils pourraient forcer tant qu'ils voulaient, ça ne marcherait pas. A ce moment-là, ils tournaient talon et me laissaient là. Ils avaient perdu du temps et moi de l'énergie à tenter tant bien que mal de repousser leurs propositions. J'avais le coeur meurtri depuis des années, ce n'était pas pour le voir se consumer de nouveau. Mais certaines fois on tombait sur des hommes qui nous intriguait assez pour qu'on soit encore plus perdu. Alors après un nombre incalculable de sensations et d'émotions terrifiées qui passaient sur mon visage face à ce genre de phénomène, je reprenais enfin contenance, et affichait de nouveau un masque. N'importe lequel plutôt que mon vrai visage, épris d'émotions trop fortes et de peurs intenses qui ne me sied guère. Je détestais qu'on voit mes faiblesses car elles avaient été utilisées à maintes reprises par le passé. Il était peu nécessaire d'exprimer l'envie que rien ne recommence comme naguère. Alors j'enfilais enfin le faciès de la fille assurée et confiante en elle. C'en était presque pitoyable de voir avec quelle facilité déconcertante je pouvais jouer un rôle mais c'était toujours mieux que la réalité car je n'assumais en rien mes angoisses profondes. Je le provoque, il en fait de même. Bien trop d'ailleurs. Tous ces gestes, ce rapprochement, ses lèvres, son odeur... Sont autant d'incitations à ébranler mes instincts primaires et à me laisser emporter. Mais je ne céderais pas comme je lui montre si brillamment après m'être extirper de ses bras, piégeant mon corps dans une pose immuable. Un dernier sourire effleure mon visage au moment même où ses dernières paroles sont prononcées. Il se veut jouir du plaisir même d'entendre que le jeu est lancé. Il se veut confiant, incroyablement envoûtant. J'arrive même à cacher mes propres émotions. C'est comme ça qu'on se perd soit-même un peu plus chaque jour. En devenant quelqu'un d'autre. Mais c'est ma seule arme face à ce que je ne peux pas contrôler.

La porte s'ouvre au moment même où je tente d'attraper, debout sur mon lit, ma crème hydratante. Sortant fraichement de la douche, mon corps est encore humide, mes cheveux trempés et bien évidemment, les sous-vêtements que je porte ne sont recouverts d'aucun autre tissu aidant à recouvrir mes courbes. Qu'importe, j'ai dans l'idée que Zayn se fera un plaisir d'apprécier mes mauvaises manies et si Isay rentre ... Alors oui, je me sentirais comme une idiote à deux francs. Mais heureusement - ou pas - pour moi, c'est le gamma qui ouvre la porte. Il la referme d'ailleurs aussitôt. Pardon ?! Ok, très bien. Je descends du lit et pendant que ces paroles fusent à travers la frontière qui nous sépare, je réfléchie, hésitante comme jamais. Je joue le jeu où me recouvre rapidement comme si j'avais commis une énorme erreur à réparer aussi vite qu'elle avait été commise ? Parce que j'avais été plus que désemparée sur le coup et peu consciente à ce moment précis. Mais je devais oublier un instant ces sentiments. Ré affiche le masque, oublie une minute l'autre Silver. Je soupire. C'est la seule manière pour que les hommes comme Zayn, se lasse rapidement du jeu qu'ils avaient mis en place au début lorsqu'ils me pensaient fragiles. J'ouvre enfin la porte, arborant une pose dans l’entrebâillement qui se veut plus qu'aguicheuse quand bien même au fond de ma tête je suis mortifiée. Parce que je n'ai jamais été assurée de mon corps et me trouve des défauts partout. Excuse moi tu disais ? Sourire en coin, je m'avance dans la pièce et pose un de mes pieds nus sur le rebord d'une des chaises pour commencer à étaler de la crème le long de ma jambe d'une manière plus que suggestive. Je redresse enfin mon regard bleuté et si charismatique vers lui ... Tu as parlé d'hommes ? Je n'en vois aucun pourtant. Voila, ça c'est de la provocation ...