the great escape
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dying young and i'm playing hard. that's the way my father made his life an art. - rosenbitch and rosenbastard

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MessageSujet: dying young and i'm playing hard. that's the way my father made his life an art. - rosenbitch and rosenbastard dying young and i'm playing hard. that's the way my father made his life an art. - rosenbitch and rosenbastard EmptySam 14 Juin - 21:44


«  Parfois, en essayant de répandre des rumeurs scandaleuses,
on tombe sur une chose qu’il l’est encore plus. La vérité.
Et la seule chose plus choquante que la vérité, sont les mensonges destinés à la dissimuler.. »


19 000  :plop:


Les rayons divins du soleil qui parcouraient sa peau nue annonçaient officiellement le début de la saison estivale. Au coeur des Hamptons, mademoiselle Rosenbach prenait un plaisir absolu à parfaire son bronzage. Aimablement conviée à passer une semaine dans cette enclave de luxe, prisée par le tout New-York, elle comptait profiter, voir même abuser de la générosité de Zadig. La demeure dans laquelle la princesse de Vegas avait déposé ses valises était plus que superbe. Elle appartenait à son oncle Gaspard depuis une dizaine d’années et valait sans l’ombre d’un doute plusieurs millions de dollars. L’intérieur était semblable à un palais, avec ses dorures, ses moulures au plafond et son marbre italien d’une qualité inégalable. A l’extérieur, on ne pouvait être que subjugué face à une telle abondance de luxe. Une piscine quasi-olympique, un terrain de golf, un jardin rempli de fleurs exceptionnelles, un jacuzzi dans lequel on aurait aisément pu faire entrer une équipe de football et une vue paradisiaque sur l’océan. Peu adepte des vacances en famille en temps normal, elle avait changé d’avis suite à la proposition de Zadig. Le dénommé Rosenbastard avait un don phénoménal pour lui faire vivre des choses extraordinaires, inoubliables et totalement démesurée. Depuis la fameuse nuit de Noël, les deux héritiers étaient plus proches que jamais et comptaient bien faire trembler le sol de Long Island. Formant un duo épique, légendaire et incontournable, Rosenbitch et Rosenbastard étaient désireux de mettre de la folie dans chaque instant. Rien n’était trop beau, rien n’était trop grand. Ils étaient les rois du monde. Confortablement allongée dans sa chaise longue, elle survolait les pages du nouveau numéro de Forbes. Un mince sourire se dessinait sur ses lèvres lorsqu’elle constatait que le très respecté Gregory Maxwell Rosenbach, son papa, était toujours la seizième fortune mondiale. « Admire Cosmopolitain ! Admire. » soufflait t’elle en agitant la revue devant les yeux de la boule de poil blanche qui s’étirait à ses pieds. Cosmopolitain, son chat persan, était un véritable amour qu’elle avait ramassé deux ans plus tôt lors d’un séjour au Château Marmont à Los Angeles. Au départ, il n’était pas invité dans la demeure Rosenbachienne de tonton Gas’, mais elle avait lourdement insisté et expliqué à Zadig qu’il était hors de question qu’elle le laisse sous la surveillance de ses employés de maison à Frisco. Elle en avait la garde alternée avec June, et cette dernière prenait du bon temps à Coachella avec son nouveau fiancé, aussi, elle avait embarqué son chat à bord du jet privé entre les malles Vuitton et les robes haute-couture. Se stoppant dans sa lecture, elle baissait légèrement ses lunettes de soleil et jetait un rapide coup d’oeil en direction de Zadig. Etendu sur un matelas gonflable au milieu de l’eau, il semblait être à moitié-endormi, à moitié seulement car la coupe de champagne qu’il tenait en main n’avait pas encore fini sa chute au fond de l’eau. « Zadig ! » hurlait t’elle dans l’espoir qu’il détourne la tête vers elle et lui accorde ne serait-ce qu’un semblant d’attention. « J’aimerais que tu m’apprennes à faire deux, trois trucs avec une épée un peu plus tard. » l’allemand était un champion d’escrime, un sportif redoutable avec un talent colossal. Aussi elle espérait apprendre les bases de la discipline auprès du meilleur. « Tu crois qu’on peut sabrer une bouteille de champagne avec tes instruments de torture ? » demandait t’elle véritablement intéressée par cette possibilité. Sauf que Zadig, et son caractère éternellement détestable daignait à peine hausser un sourcil pour unique réponse. Elle était en train de l’exaspérer et en avait parfaitement conscience. Personne, pas même elle, n’avait le droit de perturber le précieux sommeil de son Altesse sérénissime Zadig Rosenbach. Au même titre qu’elle, Zadig était en permanence hautain, détestable, irrévérencieux. Il n’accordait de l’importance qu’à deux choses, sa fortune et lui-même. Il méprisait la plèbe avec un acharnement rare, assis sur un trône en or massif, il entendait gouverner sur le monde. Agacée par son comportement d’enfant gâté, elle se redressa rapidement et s’approcha de l’eau. « Tiens, tu devrais t’instruire un peu. » Elle lui balançait littéralement l’exemplaire de Forbes dans le visage, si bien qu’il manquait de perdre l’équilibre et de tomber de son matelas pneumatique. « Sans rancunes, mon chéri. » Un rire démoniaque s’échappait de ses lèvres, Eileen savait exactement quoi faire pour se montrer agaçante, et depuis quelques temps, contrarier son cousin était devenu une véritable passion. Une vocation. Un talent inné. « Tu t’es tapé combien de putes cette semaine ? Parce que, si même la petite Fitzgerald n’a pas eu le droit au petit-déjeuner, je ne vois pas pourquoi ces professionnelles, auraient droit à un passage éclair dans ma salle de bain. » Poursuivait t’elle sur un ton massacrant. Ce n’était pas des prostituées, parce que Zadig ne mangeait pas de ce pain là, mais des filles de bonnes familles en vacances dans les Hamptons. Des héritières New-Yorkaises, ses copines de l’Upper East Side, des apprenties Eileen Rosenbach en moins belles, moins classes et moins riches. « Quoi qu’elles fassent, elles ne m’arrivent pas à le cheville. Le grand Canyon, baby ! » Entre deux éclats de rires agaçants, elle se rappelait ce baiser au gout d’interdit qu’elle avait donné à Zadig avant de se jeter dans le vide. Circonstances atténuantes, elle avait manqué de mourir, aussi il était parfaitement légitime qu’elle s’accorde cette petite folie presque incestueuse. Elle encaissait sans ciller les regards noirs de son cousin, tandis que son chat venait se frotter contre ses chevilles. Elle attrapait la boule de poil et s’apprêtait à balancer une énième réplique mesquine, à la limite du vulgaire, quant on sonna à la porte. « Bouge pas, j’y vais. » lançait t’elle dans un élan de bonté. Vêtue d’un maillot de bain remarquablement minuscule, elle se pressait jusqu’à la porte d’entrée. Elle espérait secrètement que ce soit l’une des poupées Barbie de son cousin histoire qu’elle puisse allègrement l’humilier comme jamais. Mauvaise pioche, ce n’était qu’un livreur. « J’ai trente caisses de Dom Perignon pour monsieur Zadig Rosenbach. » Elle haussait un sourcil, et signait le bon de livraison à sa place. Visiblement, son cher cousin avait prévu d’organiser quelques festivités dans les prochains jours. La note s’élevait à plus de vingt mille dollars et avait été préalablement réglée. L’homme relevait les yeux, louchait quelques secondes sur le corps très désirable d’Eileen, et s’extasiait devant la demeure digne d’une série télévisée mettant en scène l’élite financière des Etats-Unis. Elle faisait signe au type de poser les cartons dans l’entrée, un des employés de tonton Gas’ se chargerait d’entreposer la marchandise plus tard. Aussi, elle s’éloignait à la recherche de quelques billets en guise de pourboire. Zadig n’aurait même pas remercié le gars, mais Eileen avait un peu plus de principes que lui. Inculqués par Gregory, depuis qu’elle était haute comme trois pommes. Eileen se donnait un mal fou à être parfaite sous tout rapports, alors qu’il n’en était rien. Rien ne comptait plus que les apparences. La vérité, en revanche, était ailleurs. Elle avançait d’un pas aérien jusqu’au bureau de son oncle, et poussait la large porte en bois précieux. L’endroit était divin, incroyablement bien agencé. Au centre de la pièce trônait un immense bureau en acajou et sur les murs quelques oeuvres d’art appartenant à la collection personnelle de Gaspard. Elle s’approchait d’un tableau et tirait le cadre vers elle. Parfaitement dissimulé, à l’arrière de la toile, dans le mur, un coffre fort blindé. Elle entrait la combinaison de huit chiffres, la date de la mort de Sophia, et il s’ouvrit, instantanément. A l’intérieur, une ribambelle de clé usb contenant on ne sait quoi, des piles de documents marqués confidentiels, une bouteille de cognac vraisemblablement précieuse, des lingots d’or, et des liasses à n’en plus savoir que faire d’argent liquide. Elle attrapait l’une des liasses et s’apprêtait à refermer aussitôt le coffre lorsqu’un mot inscrit à la main sur un dossier attira vivement son attention. -BELLAGIO-. Elle haussait un sourcil intrigué. De nature curieuse, elle fut incapable de contrôler sa pulsion viscérale, elle devait savoir. Papa possédait trois palaces mondialement connus à Vegas, d’autres à Macao et Dubai, mais le Bellagio, non. Définitivement pas. Le Bellagio appartenait à l’un de ses pire ennemi, à son plus grand concurrent. Depuis des années, les deux hommes d’affaires se livraient une guerre sans merci. Convaincu de n’avoir rien à craindre avec ses fontaines miraculeuses, il toisait Gregory dès lors qu’il en avait l’occasion. « Tu ne devrais pas Eileen ... » se murmurait t’elle à elle-même pour se donner bonne conscience. Mais, il était trop tard. Le mal était fait, le dossier était entre ses mains manucurées de Chanel Péridot. Elle posait vivement le dossier sur le bureau et s’empressait de donner son pourboire à l’homme venu leur livrer le champagne afin qu’il déguerpisse au plus vite. Elle lui claquait la porte au nez sans ménagement, et courait comme une hystérique en direction du jardin. « Zadig, Zaaaaaadig. » Hurlait t’elle jusqu’à s’époumoner. A bout de souffle, elle arrivait au bord de la piscine, où sa majesté n’avait pas daigné bouger d’un pouce. « Il faut vraiment que tu viennes avec moi. » On sentait l’urgence dans sa voix, Eileen était on ne peut plus sérieuse. Elle insistait, mais elle savait qu’il en faudrait plus pour faire sortir Zadig de sa piscine à trois millions. « J’étais en train de chercher de l’argent dans le coffre de ton père... » commençait t’elle. En temps normal c’était le genre de truc qui aurait pu mettre Zadig en rogne. Il détestait lorsqu’elle Eileen se permettait de fouiller, ou de faire comme si elle était chez elle. Monsieur, tenait à son intimité et certaines limites ne devaient pas être franchies. Principalement entrer sans autorisation dans le bureau de Gaspard. Pièce interdite. « Je suis tombée sur un dossier. » Non, elle n’avait pas volontairement retourné tout le coffre dans le but de se mettre quelque chose sous la dent, même si son discours pouvait prêter à confusion. « Bellagio. C’est le nom du dossier. » Elle était sur le point de lui demander ce qu’il en savait, de quoi il était au courant, mais face à l’expression de son visage, elle comprenait qu’il n’en savait rien. Il était aussi surpris qu’elle. C’était de l’inattendu, du gros scoop ! « Bouge de là, on a de la lecture. Premier arrivé, premier servi. » tranchait t’elle finalement, en retournant d’un pas pressé vers le bureau. S’il se tramait quelque chose dans la famille, elle désirait être la première au courant, et surtout, la première sur le coup. Entre Eileen et Zadig, la guerre était permanente. L’ascension vers les plus hautes sphères du pouvoir leur objectif commun. Aujourd’hui, ils étaient convaincus tout les deux, que cette découverte pourrait changer la donne, qu’elle était la promesse d’un avenir encore plus scintillant.
 
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MessageSujet: Re: dying young and i'm playing hard. that's the way my father made his life an art. - rosenbitch and rosenbastard dying young and i'm playing hard. that's the way my father made his life an art. - rosenbitch and rosenbastard EmptyMer 2 Juil - 11:41

Authority, power, and wealth do not change a man, they only reveal him.
Zadig pris une gorgée d'air chaud, son dos collé au plastique rose d'un matelas gonflable qui dérivait sur la surface froissée de l'eau turquoise de sa piscine. Le soleil inondait la terrasse, ses lunettes de soleil le séparant de la cascade de lumière, il entendait les légères vagues se briser sur les flancs fuschia de son lit flottant. Une flûte de champagne en cristal lui refroidissait le bout des doigts, il siégeait, en roi absolu qu'il était, au milieu de ce lac parfait à la couleur uniforme, le goût sucré de la puissance s'attardait dans son palais, s'apparentant à celui de l'alcool doré. La cage thoracique enflée d'une frénésie bruyante, qui gonflait au creux de ses côtes, présageait une soirée noyée sous l'alcool et la fumée grise des clopes sous des spots aux mille couleurs. Cette semaine au cœur des Hamptons, dans une maison que Gaspard Rosenbach leur avait élégamment donnée se révélait être leur échappatoire, l'ouverture de ces vacances méritées pleines d'excès, placées sous le signe de l'euphorie fantasque de la jeunesse dorée. Ils allaient profiter de ces jours de liberté et jallonner ces instants de répis de scandales brûlants. Les journalistes seraient comblés, mais pas autant que le tandem diabolique que formaient Zadig et son incendiaire cousine à la crinière rebelle ; Eileen. Naturellement, son invitation s'était glissée dans une de leur discussion arrosée de champagne et de poudre blanche, après ce Noël fou qui les avait enivré, cette semaine s'imposait telle une évidence, un îlot parfait où ils seraient les maîtres tels qu'ils l'avaient toujours été. Après les voitures dans la fontaine du Bellagio, les sauts pendulaire au beau milieu du vide assombri du Grand Canyon, les piscines azurs et les soirées où ils suffoqueraient sous les coupes remplies, la musique qui frapperait contre leurs tempes, tout cela n'était qu'un énième terrain de jeu où ils s'amuseraient, tels qu'ils l'avaient toujours fait. Ingénieux le môme, d'un air ingénu il se mouvait à la surface miroitante de l'eau teintée d'un lapis-azuli d'une pureté cristalline, ses mèches cuivrées à peine tâchées de larmes turquoises de sa mer personnelle sur laquelle il le laissait glisser. Avec Eileen il se sentait capable de briser chacune des chaînes qui entravait sa route, à deux ils étaient le feu insolent qui embraserait le calme et le silence, rien ne pouvait survivre à leur alliance, ils étaient un sirop venimeux, ils étaient nés au milieu d'un chao orageux dans lequel les billets de dollar tournaient dans les ouragans, le champagne étaient leur pluie, les drogues leurs bourrasques, ils bravaient les interdits, levaient des majeurs à la mort et couraient dans la vie en renversant tout sur leur passage. Une fois que la tornade Zadleen était en marche, rien n'aurait pu obstruer la route limpide d'or et d'argent sur laquelle elle voulait passer. Les saphirs et les rubis casseraient, ils étaient là pour s'amuser, ils étaient la bourgeoisie irrévérenscieuse qui consumait leur jeunesse, qui croquait cette vie qu'on leur offrait. Zadig adorait Eileen, c'était sa petite cousine, dès ses onze ans elle l'avait écorché, avait fait gicler une lente et douloureuse flaque de sang le long du parquet de la résidence de Gaspard et par ce sang versé, elle avait scellé leur serment. Ils seraient enchaînés l'un à l'autre par ces centaines de gouttes qui avaient trouvé repos le long des lattes de bois vernies, ils étaient, sont, seront, toujours liés l'un à l'autre, car ils étaient les élus, ils étaient le reflet exact de l'un et l'autre. Tout en étant rivaux, ils étaient les même, ils se vouaient une adoration véritable, la seule chose pure qui demeurerait jusqu'à leur dernier souffle. Ils étaient capable de tout envers l'un et l'autre, du meilleur comme du pire, mais derrière cette compétition, derrière ses envies d'ascension, Zadig conservait un amour inconditionnel pour le minois angevin d'Eileen. « Tu parles, t'es incapable de te battre loyalement, dès que j'abîmerai ta manucure tu essaieras de me poignarder à coup de talons aiguille. C'est pas que tu me fasses peur, mais mon père m'a toujours dit que je ne devais pas frapper les filles... » il lui envoya un léger sourire mesquin, avala une nouvelle gorgée de champagne et s'enfonça plus encore dans la chair rose bonbon de son matelas pneumatique. Il sentait sur lui ce regard encombré de mascara le longer, rêver de retourner ce lit sur l'eau qui poursuivait une course tranquille le long de la surface irrégulière. Eileen aurait aimé brûler cette chair caramel qui s'offrait à elle, la peau satinée de Zadig parfaitement sèche sur laquelle le soleil s'attardait la narguait. Il ne répondit pas à ses sollicitations, continuant de focaliser ses sens sur le monde rutilant qui s'agitait autour de son corps musclé. L'odeur du chlore remontait jusqu'à ses narines, il entendait l'eau crépiter autour de lui, il sentait le balancement ensommeillé du matelas, doucement balloté par les vaguelettes qui venaient le charier, mais ce monstre framboise réagissait à peine aux mouvements gracieux de l'eau contre ses flancs rosis. Les courbes invisbles du vent lui insufflait une ritournelle pêchue tout près de son tympan, des vieux airs de rock qu'ils étaient avec Sophia, assis sur la pierre rugueuse, les pieds dans l'eau, une dizaine d'année en arrière. Elle aimait mettre les Beatles au volume maximum sur ce vieux lecteur de 45 tours que Gaspard lui avait spécialement acheté. Elle préférait les vinyles aux cd actuels, elle préférait savourer sa musique à l'ancienne, qu'elle lui disait, en laissant sa tête aller et venir au rythme des voix graves du groupe. Elle grignotait sa vie précieusement, Sophia, les yeux cachés par ses verres sépia, son vernis rouge impeccable sur les ongles, un gloss rose pâle appliqué sur les lèvres. So smart, cette mère de famille qui n'avait jamais renoncé à rien. En épousant Gaspard elle s'était ouvert les portes d'un autre monde, celui de l'opulence, celui qu'elle combinait avec aisance à ses origines plus modeste, ces origines qui l'avait fait aimer les choses simples ; un jus d'abricot le vent dans les cheveux, une balade à vélo... c'était la seule avec qui la simplicité avait parut délicieuse à Zadig. Sophia lui manquerait toujours. Ses réminiscences aux airs d'old school furent brisées par l'arrivée brutale d'un magazine contre son torse, le papier glacé épousant désagréablement sa peau dorée. Les lents remous de l'eau se couplèrent à ce coup violent, le lit magenta pencha vers la droite, la peau de Zadig se décolla du rose fluo de nid flottant. Il faillit passer par dessus bord, réiquilibra le banc rose en rattrapant de justesse le journal donc les pages avaient goûté les larmes chlorées de la piscine. « Tu sais ce qu'on peut faire avec mes instruments de torture, à part sabrer des bouteilles de Dom Perignon ? » lui cria-t-il, après cette provocation scandaleuse qu'elle se permettait de lui infliger en sa demeure. Elle se retourna à peine, ses galbes s'immobilisèrent une demi-seconde durant laquelle il pu riposter élégamment. « Embrocher les gamines trop prétentieuses... J'ai toujours rêvé de te rendre les dix points de suture dont tu m'as gentiment décoré. » il lui lança, avec toute l'élégance arrogante dont il faisait preuve, un large sourire satisfait. Leur compétition verbale s'étendait dans un air étouffant d'une chaleur aride, les Hamptons les emprisonnaient dans une fournaise flamboyante de villas sublimes, dégoulinantes de champagne. C'était un mode de vie que seuls les riches pouvaient supporter, ils vivaient, s'épanouissaient, dans le vacarme clinquant, leurs vies se déployaient dans cette urgence festive, seuls eux avaient réussi à dompter une existence débauchée et à se l'approprier. Ils prônaient ces soirées d'oubli, ces mojitos sirotés le longs de l'effervescence bruyante d'une fête battant son plein. Ils étaient les papillons de nuit de l'aristocratie violente, possédée de cette insolence fière, la jeunesse dorée qui jonglait entre l'étiquette et leurs frasques irrévérenscieuses. « Des putes ? Tu parles, c'est ces filles qui auraient été prêtes à payer pour coucher avec moi. » il lui jeta un regard distrait, son ton calme se révélait presque un brin provocant. « Mais tu sais bien que je ne prends jamais les cibles les plus faciles, ça n'a aucun intérêt sinon. C'est ce qui m'a plu chez la Fitzgerald, c'était pas le genre. - Et une seule a utilisé la salle de bain, et pas la tienne, je te rassure. La fille d'un mania de l'immobilier, un russe, il me semble. Laisse-moi retrouver son nom... il tenta de trier les dernier prénoms qu'il avait en tête, les lettres s'entrechoquaient, étrangères. Natasha, un truc dans le genre. Bref, Gregory doit signer un contrat avec son père dans peu de temps, alors je me suis dis que quelques politesses seraient de mise. » toujours au courant de tout, Zadig avait un œil sur chaque contrat, des informations constantes venues de chaque parties de l'entreprise, il se tenait à jour, évitait les faux pas, et obtenait en récompense les chaleureuses félicitations de ses oncles. Il aimait cet univers, où tout n'était qu'un vaste échiquier, où chaque pions, chaque coups lancé s'avérait utile, si ce n'était fatal. « Ah, laisse-moi me rappeler ce Noël... inoubliable. Te voir pendue comme ça au bout d'un fil, à hurler tellement fort que j'ai presque cru que tu allais me supplier de te remonter. » Et dans ce combat de stratèges, ils étaient les rois, les pièces les plus importantes, les plus recherchées, celles que l'on cherche à abattre mais qui sont, sans même s'y appliquer, les plus inaccessibles, les mieux protégées. Protégées par leur intelligences, par leur influence, leur importance capitale. Personne ne réussirait à faire tomber les Rosenbach, car ils étaient le ciment même des affaires de pays, ils étaient, et resteraient toujours les géants de fer qui nageaient au milieu des billets, et qui dans cet océan verdâtre de dollars, enchaînaient tout un marché financier à leur chair d'acier. Mais la famille Rosenbach était à l'image de ses membres décousue, incohérente sur le plan relationnel. Leur communauté élitiste se joignait en une seule lame quand il fallait écraser l'ennemi, elle était capable de s'unir, d'entremêler les éternelles discordes l'espace d'une bataille face aux rivaux. Personne n'avait le droit de faire du mal aux Rosenbach, si ce n'était les Rosenbach eux-mêmes. Dans leurs regards fangeux, l'ambition malsaine tâchait comme un sang poisseux leur si grande estime familiale, et tous brandissaient leurs armes, écorchaient les peaux, plantaient les couteaux dans le dos, ils étaient traîtres avec les autres, encore plus entre eux. L'héritage hurlait, son écho ténébreux résonnait entre toutes les tempes, autant celles des futurs rois d'un empire rutilant, qu'entre celles de leurs géniteurs, qui désiraient voir leur progéniture s'élever au dessus de ceux qui avaient déjà. Il n'était même plus question de réussir, il était question d'écraser, de faire craquer les os et gicler le sang, ils voulaient craqueler le moindre obstacle, Jorden, Eileen, Shelley, Wren, Zadig aurait été prêt à éjecter soigneusement chacun d'eux pour avoir ce trône tant contemplé. C'était la boue visqueuse de leur appétence qui engluait une génération toute entière. La crinière blonde de sa cousine disparut au détour de la villa, Zadig s'abreuva de l'air chaud tout en se laissant divaguer à travers des effluves délicieuses de souvenirs sépia logés dans chacun des murs de pierre de l'architecture complexe de cet ilôt de rêve. Il ne sut combien de minutes défilèrent, poursuivirent une course alertée à travers l'atmosphère suspendue dans ce calme tâché par la ritournelle discrète des vaguelettes turquoises, mais quand il ouvrit les yeux c'était pour laisser son ouïe s'attarder sur la voix criarde d'Eileen qui lézardait le silence doré dont il s'était nourrit en s'étirant sur ce large matelas rose. « J'arrive Eileen, pas la peine de beugler comme ça ! » cri grave, prononcé avec cet accent si fin et délicat qu'il possédait, cette sorte d'ondulation infime de chaque syllabe, qui rendait ses paroles racées, réhaussées d'un érudisme que leur apportait la mélodie rauque de cette voix masculine. Il plongea une main dorée dans l'eau bleue, brisa la surface plate, longiligne qui s'étirait sous lui, et en quelques coups habiles de son avant-bras, il se rapprocha du rebord de pierre gris perle et s'y hissa, ses muscles saillirent sous la pellicule de peau satinée. D'un pas pressé mais en conservant un flegmme sombre, les vitres teintées de ses lunettes de soleil le guidèrent à travers cette étendue solaire, ce jardin des mille et une merveille jusqu'à l'intérieur frais de l'extravagante bâtisse. « Qu'est ce qu'il t'arrive, je sais que je te suis indispensable et que tu m'adores, mais... » il s'arrêta net, la large porte anthracite du coffre-fort était ouverte, laissant le soleil déposer une caresse chaude contre son contenu qui gisait là, dans cette faille béante qu'elle s'était permise de révéler à ce ciel bleu azuré. Ses longs doigts osseux s'attardaient contre le papier cartonné d'un épais dossier, ses ongles rouges effleuraient le secret scintillant de leurs pères. « Bellagio ? » murmura-t-il, les images brillantes d'un des plus grands casino et hôtel de Las Vegas se réveillaient, dansaient dans son esprit. Ils avaient du mal lire. Elle s'élançait sur les plateformes vertigineuses qui lui servaient de chaussures, ses pieds nus foulèrent un sol de parquet ambré, goûtèrent à ce froid tout en se ruant vers l'avenir qui l'attirait, il devançait sa concurrence vers leur destinée qui se présentait à travers l'encre. Il s'empara du dossier une infime seconde avant sa cousine, sa sveltesse virile aidant. Il l'ouvrit, ses mains sur ce grand mystère financier le picotaient presque, une sorte d'euphorie silencieuse s'emparait de son esprit, il réfléchissait plus vite, agissait avec une rapidité diablesse. Il lui fallut à peine une seconde pour repérer leurs deux noms à travers les lignes noircies. « Attends. » il stoppa l'élan rageur de la blonde, planta son regard noisette dans le sien. « Ça parle de nous. » ils n'avaient plus rien à faire, ils étaient mentionné, chacun avait déjà une élégante part dans cette affaire, ils n'avaient plus à se battre pour accéder à ce mystère prisé. « (…) par ailleurs, les deux actionnaires secondaires seront les enfants respectifs des actionnaires principaux : Eileen Rosenbach, fille de Grégory Rosenbach et Zadig Rosenbach, fils de Gaspard Rosenbach. » il repoussa une nouvelle attaque de la tigresse dorée en recula, continuant de lui citer avec un intérêt tout particulier le texte. « Chacun d'entre eux possèdera 25% des parts de l'entreprise, mais chacune de leur décision sera toute fois vue et validée par les actionnaires principaux, à savoir Grégory Rosenbach et Gaspard Rosenbach. » l'instant resta suspendu, ils se regardèrent, laissèrent les paroles qu'il venait de proférer s'élever, se répandre dans cet air brûlant, la fournaise aspirait ses mots, enflammaient son discours, il restait présent, bien qu'éteint, dans cette atmosphère pesante, et tournoyait dans cette sphère close à laquelle ils appartenaient. « Bordel de merde. » ce fut les seuls mots qu'il se sentit capable de sortir. « Qu'on possède cinquante pourcents des parts à nous deux, c'est une chose, mais la façon dont ils vont avoir la direction du Bellagio en est une autre, il souffla. » le Bellagio était une des nombreuses possession de la MGM Resorts International, elle-même ayant à sa tête Kirk Kerkorian, très populaire mania des affaires arménien, et féroce ennemi des Rosenbach. La question restait la même : comment allaient-ils faire tomber cet homme ? Comment Grégory et Gaspard avaient-ils pu composer un plan aussi complexe qui celui-ci, qui semblait s'étendre sur des centaines de pages. « Tu as raison, on a de la lecture. »

“ Perpetuating the lie.
How do you sleep at night ?
– On a bed made of money. ”
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MessageSujet: Re: dying young and i'm playing hard. that's the way my father made his life an art. - rosenbitch and rosenbastard dying young and i'm playing hard. that's the way my father made his life an art. - rosenbitch and rosenbastard EmptyMer 17 Sep - 3:48


«  Les rois du monde vivent au sommet.
Les rois du monde font tout ce qu'ils veulent.
Les rois du monde se battent entre eux. »


(première fois que je poste un rp aussi tard, tiens … relecture plus tard :plop: )


Plongée dans une lecture profondément passionnante, parce que concernant son illustre famille, Eileen en oubliait presque la présence de Zadig qui siégeait silencieusement dans sa piscine en s’abreuvant d’une cuvée exceptionnelle de Dom Perignon; à cent dollars la gorgée. Le climat était d’un calme post-apocalyptique et la conversation entre les deux héritiers, inexistante, ils paraissaient plongés dans une espèce de léthargie indéfinissable qui ne prendrait fin que lorsque le soleil laisserait place à la lune. Eileen et Zadig étaient des oiseaux de nuit et, à ce titre, la lumière du jour ne pouvait être tolérée qu’à la seule condition d’avoir suffisamment de champagne pour frôler l’ivresse. Ils voyaient le décor paradisiaque des Hamptons à travers des verres fumés qui rendaient leur existence plus fabuleuse encore. Rien ne dépassait, tout était absolument parfait, ils étaient les héros de leur propre film à gros budget, les stars capricieuses que Long Island attendait. Ils s’octroyaient le droit divin de ne rien faire, sinon de contempler leurs propres reflets à la surface de l’eau, et d’établir des stratégies tactiques à l’intérieur de leurs esprits malsains afin d’écraser proprement les potentiels ennemis. La réflexion qui précédait les actions dans ce genre de situations était d’une importance capitale. Songeuse, elle se plaisait à imaginer la chute inévitable de ses chers cousins qui, à force de courir après un héritage qui ne leur était pas destiné, finiraient par mordre la poussière au pied des tours miroitantes de Vegas. Le plan d’extermination qu’elle avait élaboré depuis qu’elle était en âge de comprendre le mot -héritage- était absolument génial, à un détail près, Zadig. Son légendaire cousin était un adversaire redoutable qui possédait un charisme tranchant, et un intellect affuté, le seul être capable de lui rafler sa place au zénith du pouvoir. Il avait beau ne pas l’avouer distinctement, Zadig voulait Vegas, et lorsque Zadig veut, Zadig obtient. Décidée à se battre, pour obtenir au bout du compte ce qui lui revenait de droit, Eileen n’entendait pas hisser le drapeau blanc de sitôt, même si les vacances étaient propices à un relâchement de l’attention, elle ne perdait pas de vue ses objectifs fondamentaux. La frontière entre l’amour et la haine s’amenuisait d’années en années, en position d’attaque ils attendaient le moment où Gregory passerait le flambeau, le premier à réagir gagnerait la gloire éternelle, l’autre serait lésé à jamais. Pour l’heure, aucun pronostic n’était envisageable, les cartes ne cessaient d’être battues et rebattues continuellement dans un suspens intenable. Pourtant, la seule idée de l’échec ne lui était pas concevable, ce n’était pas une option, elle refusait de prendre cette possibilité honteuse en ligne de compte. Profondément ennuyée par le reste de l’article, elle décrétait qu’il était temps d’engager une conversation digne de ce nom avec le monarque des lieux et de le réveiller à l’aide d’une couverture en papier glacée à défaut d’un baiser; ce qui tombait parfaitement bien dans la mesure où Zadig n’accordait aucun crédit aux contes de fées. Amusée, elle regardait l’embarcation royale du Rosenbach tanguer violemment vers la gauche puis la droite, secouée par de petites vagues bleutées et menaçant de se renverser à tout moment. Déjà, elle imaginait la coupe de cristal qu’il tenait fermement en main et qu’il ne lâcherait pour rien au monde, s’écraser au fond de l’eau. Manque de chance, il avait hérité du sens de l’équilibre de Sophia et parvenait à stabiliser son  très précieux matelas. « C’est vrai que Zadig Rosenbach est un exemple de loyauté lorsqu’il s’agit de se battre. » Malgré sa fortune titanesque, Zadig ne pourrait jamais se racheter une innocence, il s’était auto-proclamé seigneur dans l’art de la manipulation à l’âge de dix ans et les victoires remportées par le seul mérite étaient peu nombreuses. Monsieur usait de ses charmes multiples, de son patronyme clinquant et doré, abusait de l’éventail de pouvoirs qu’il avait en sa possession pour parvenir à ses peu louables fins. Il détruisait ses rivaux sans la moindre once de culpabilité et s’en vantait ensuite avec un sourire dantesque tatoué à la commissure de ses lèvres sanguinolentes du sang ennemi. Assis sur le banc des accusés, il était indiscutablement coupable. Avec une ironie palpable dans la voix et en élevant la provocation au rang d’art, Eileen lui prouvait une fois de plus qu’elle ne serait jamais une adversaire de second choix. Contrairement à la masse insipide de personne qui se mettait à genoux lorsque Zadig pénétrait dans une pièce, elle gardait la tête haute, le fusillait d’un regard bleu-vert et désignait la cicatrice indélébile ancrée dans son avant-bras. Elle l’avait blessé une fois, physiquement et dans sa fierté solide comme du marbre, elle pourrait réitérer l’expérience à la première occasion. En étant la première personne à l’avoir si violemment touché, elle avait gagné son respect éternel. Dans les recoins les plus sombres de son esprit, il espérait pouvoir un jour se délecter d’une vengeance glaciale et rendre à sa délicieuse cousine la monnaie de sa pièce. Plus de dix années s’étaient écoulées mais son désir de revanche ne s’était toujours pas consumé, pour preuve, il exhibait sa chair lacérée aux yeux de tous en jurant qu’un jour Eileen Rosenbach porterait le même stigmate, symbole immuable de leur lutte séculaire. « Me faire embrocher par l’épée du champion qui me sert de cousin ne faisait pas parti du programme de mes vacances. Néanmoins, dans la mesure où la digestion de cette défaite vieille de dix ans t’es impossible, je pourrais éventuellement consentir à recevoir dix points de suture de ta part. » Elle concluait sa phrase par un large sourire absolument détestable et scandaleusement provocant. Zadig pouvait s’amuser à proférer toutes les menaces du monde, Eileen ne le craignait pas pour autant, jamais il n’oserait blesser la seule personne pour qui, il avait un semblant d’estime. « Ma générosité envers toi me perdra. » avait t’elle le culot d’ajouter en prenant place sur le rebord en terre cuite qui entourait la piscine. Les pieds dans l’eau, elle écoutait Zadig déblatérer sur ses nombreuses conquêtes et plus particulièrement sur la cadette Fitzgerald dont il avait brisé le coeur, les espoirs et la dignité; son dernier coup de maître en date. « Voir des filles sortir de ta chambre en pleurant est un délicieux spectacle. » sifflait t’elle en se rappelant la nuit terrible où Mackenzie avait claqué la porte dans sa fuite, indépendamment de sa volonté, elle avait été témoin de la scène. D’abord, elle avait eu pitié de cette gamine sanglotante dans son couloir, ensuite elle avait ri avec un machiavélisme Rosenbachien puis avait applaudi le chef d’oeuvre criminel de son cousin. Son tableau de chasse devait être semblable à un cimetière de coeurs innocents, où apparaissait chaque semaine une sépulture nouvelle qu’il fleurissait avec une fierté outrageante. Les pauvres filles avaient vu leurs palpitants se désagréger avec impuissance sous l’effet du poison fatal administré par Zadig. Aujourd’hui, elles n’avaient plus que leurs yeux pour pleurer, incapables d’oublier la souffrance de l’instant, la douleur de l’organe vital qui se meurt, la fierté qui se brise en morceaux et le vide intersidéral qui les happe l’instant d’après, qui les conduit vers les ténèbres. En bon gardien des portes de l’Enfer, Zadig Rosenbach n’épargnait personne, la pitié il l’a laissait volontiers aux faibles, à ceux qui croyaient aux fins heureuses et qui avaient un semblant d’intérêt pour les sentiments véritables. Zadig, était un cavalier sans coeur habillé du costume de la grande faucheuse, il chevauchait à travers les villes endormies à la recherche de sa prochaine victime. « Utiliser le sexe pour gagner des points de popularité auprès de mon père c’est minable, surtout venant de toi. » Eileen faisait référence à la dénommé Natasha qui avait eu l’immense plaisir de se glisser dans les draps soyeux de son cousin. Grâce à son paternel, la jolie Russe avait gagné un aller-simple pour le septième ciel, mais probablement ne s’appelait t’elle même pas Natasha, après tout ça n’avait aucune importance. Le but de l’opération était qu’elle parvienne à convaincre son cher papa de signer un contrat avec l’homme à la tête de l’empire Rosenbach, ce qui avait probablement marché vu le sourire satisfait qu’affichait Zadig. « Et je suis heureuse de constater que tu gardes précieusement ce genre d’informations pour toi, la concurrence que je représente t’effraies à ce point pour que tu ne me mettes pas dans la confidence ? » poursuivait t’elle en serrant la mâchoire, peu satisfaite de constater qu’il avait une fois de plus un coup d’avance sur elle. Une saveur amère lui brulait l’oesophage, et elle se jurait de lui rendre la pareille au moment venu. Contrairement à elle, Zadig redoublait d’efforts et d’inventivité pour être au courant d’absolument tout, de son coté la Princesse de Vegas se voulait plus passive quant aux affaires inhérentes au business familial. Son existence en dents de scie des derniers mois l’avait contrainte à revoir le sens de ses priorités et à se focaliser davantage sur son bonheur personnel, que sur la course effrénée vers le pouvoir à laquelle ils participaient tous. « Je te déteste, tu en as conscience ? » soupirait t’elle, tandis qu’il revenait sur les événements de cette soirée de Noël inoubliable et à jamais gravée dans les annales. Elle avait cru qu’elle ne remonterait jamais en vie de ce gouffre profond et infini, elle avait hurler jusqu’à ce que ses cordes vocales menacent de se fissurer, elle avait commis l’irréparable en lui offrant ce baiser interdit avant de s’élancer dans le vide. Stupidement, manquant d’une réflexion nécessaire à ce genre d’affrontement familial, elle l’avait laissé prendre sur lui une avance considérable qu’il était urgent de rattraper désormais. Se redressant brutalement, elle manquait de faire chuter le roi, une bonne fois pour toutes, de son trône en plastique d’un rose acidulé, mais se ravisa au dernier moment lorsqu’elle entendit la sonnerie stridente de la porte d’entrée, menaçant d’exploser ses tympans un à un. (...) Le Saint-Graal était là, juste entre ses mains, il se matérialisait sous la forme d’un dossier noir relativement épais et composé d’une multitude de feuilles numérotées. Ses petits doigts vernis de rouge tremblaient à l’idée d’en découvrir le contenu, elle trépignait d’une impatience étouffante, semblable à celle que les enfants ressentent au moment d’ouvrir leurs cadeaux de Noël. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle ne pouvait pas faire ça sans lui. Ouvrir un dossier s’appelant Bellagio sans en parler préalablement à Zadig était passible de la peine capitale, pire ça tenait du domaine de l’impardonnable. Face à l’urgence de la situation, elle hurlait jusqu’à s’époumoner et perdre sa capacité à parler. Elle scandait son nom à travers les couloirs déserts de la demeure de son oncle, elle l’implorait presque de quitter son estimé matelas pour obtenir son attention indispensable. Le Bellagio n’était pas un palace parmi les autres, il était légendaire. C’était l’essence même de Vegas, ce pourquoi des touristes du monde entier faisaient le déplacement jusqu’à la cité du vice. Ils désiraient s’extasier devant ses fontaines magistrales, dépenser des fortunes insensées sur les tables black-jack, se mettre à genoux face à la beauté de ce bâtiment colossale inspiré de l’architecture italienne. « Contrairement à d’autres, je fais partager mes trouvailles avec la concurrence. Aussi, tu peux considérer que tu as une dette envers moi. » déclarait t’elle tandis qu’il entrait dans la pièce avec une vanité exacerbée, trop heureux de constater qu’on avait besoin de lui. Mais, contre toute attente et sans qu’elle ait eu le temps de rapidement réagir, le fourbe s’empara du dossier et débuta une lecture religieuse de sa teneur. « Pardon ? » demanda t’elle dans un cri mêlant la surprise à l’excitation, pour quelles raisons leurs prénoms apparaissaient t’ils dans un dossier rédigés par leurs parents respectifs. Elle tentait de lire quelques phrases du texte qui était juste sous ses yeux, mais Zadig en masquait la moitié avec ses avants-bras et, alors qu’elle était à deux doigts de s’insurger face à son égoïsme poussé à son point culminant, il entreprit de lire un passage beaucoup plus captivant que n’importe quel potin de la page six du New-York Post. Sans broncher, elle écoutait avec une concentration exemplaire les paroles divines prononcées par Zadig, c’était le début de la gloire, d’une ère nouvelle où ils seraient les rois couronnés, acclamés par la foule, jalousés par la peuplade insipide qu’ils ne prenaient même plus la peine de côtoyer tant ils étaient au-dessus. On leur accordait une part d’un gâteau préparé à base de pouvoir sucré, d’élévation chocolatée, de sommets recouverts de feuilles d’or. L’avenir écrit noir sur blanc, paraphé et approuvé par les deux empereurs que formaient le duo Grégory-Gaspard. Un silence de plomb s’installait brutalement dans la pièce, Zadig et Eileen avait besoin de temps pour digérer cette information capitale, pour savoir comment l’utiliser à bon escient. « Nous allons être propriétaires de cinquante pour cent du Bellagio, tu réalises ? » Elle ne réalisait pas encore et pour cause, il était le seul à avoir eu le dossier entre les mains, tandis qu’elle avait à peine eu le temps d’effleurer sa couverture. « Il y a vingt mille dollars de champagne dans l’entrée, sois aimable, va ouvrir une bouteille et laisse moi lire ! » ordonnait t’elle en se sentant gagner par un certain énervement, contrariée par le comportement individualiste de Zadig. Finalement, elle lui arrachait les inestimables feuilles des mains, action qu’elle aurait du faire bien avant, et partait s’installer sur le canapé argenté installé un peu plus loin. Entre les lignes, à travers les rapports financiers affichant des sommes dépassant les limites du raisonnables, elle comprenait que les deux protagonistes cherchaient à faire chuter le directeur actuel du casino, et qu’ils y parviendraient sans doute grâce aux documents qui suivaient. Relevés bancaires personnels, photos suspectes, courriers assassins, rien n’était laissé au hasard. Pire encore, ce dossier était digne d’appartenir aux services des renseignements, ou au FBI tant il était complexe et vraisemblablement construit avec une rage démesurée. Grégory et Gaspard visaient haut, très haut. « On doit absolument en faire une copie. » jugea t’elle en levant les yeux vers Zadig. Premièrement  il serait plus pratique qu’ils aient chacun leur exemplaire plutôt que de se batailler celui-ci comme un vulgaire bout de viande, enfin il était impensable d’abimer l’original par négligence. « Mais demain... » poursuivait t’elle en refermant le dossier brusquement et en quittant sa confortable place. « Pour l’heure, nous avons des choses à célébrer. Miami ? » proposait t’elle avec un sourire complice dessiné sur les lèvres. Miami était une destination relativement proche à vol d’oiseau, en jet privé ils arriveraient à bon port en un rien de temps. Surtout, il était hors de question de célébrer la nouvelle de l’année dans une maison désespérément vide cernée par les bâtisses de l’élite américaine. Eileen désirait vibrer avec puissance, se sentir gagner par la folie, détruire tout ce qui se trouverait sur son passage, repeindre les murs de Miami à la gloire de son nom, s’imposer avec Zadig comme des légendes vivantes. Elle vivait un rêve éveillé, elle qui se battait depuis des années pour obtenir un pouvoir qu’elle estimait légitime puisque conféré par son statut d’héritière. Aujourd’hui le Bellagio, demain la ville toute entière.

 
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the end will be ironic
rosenbitch and rosenbastard (the queen and the king)

Comme la madeleine de Proust, la torpeur allanguie des Hamptons soufflait un déluge de souvenirs dans les tréfonds de l'esprit de glace de Zadig. Il entrevoyait, par les couleurs chaudes et les palmiers, par le turquoise des piscines et l'or du champagne, ses yeux d'enfant. Le paysage jouait pour lui un requiem à une période fânée dont seul Zadig pouvait saisir toutes les intonations. Morsure tiède de l'été dans sa chair brunie de soleil, le matelas pneumatique l'avalait dans d'autres contrées, dans les terres poussiéreuses de son enfance. Alors il se laissait aller aux souvenirs et il glissait contre le matelas rose, ses doigts frôlaient l'eau et il souriait à une amie invisible. Dans le palais de glace de sa mémoire, il avait dix ans, il était un gamin gai qui courait et dérappait sur les dalles blanches. Dans sa mémoire, il s'acroupissait sur le bord de la piscine et fixait l'eau curieusement, ses yeux scrutaient la surface froissée par les vagues. Sur le bleu aparaissait alors le visage d'un petit garçon, observateur silencieux de l'univers. Le monde s'arrêtait un instant, suspendait sa course, laissait le corps grandi trop vite savourer une autre époque. Il revoyait, sous les paupières closes, la manucure rouge de Sophia, à peine grignotée par le chlore. Maillot de bain blanc, une pièce, fendu tout le long des hanches, qui dénudait de grandes parcelles de sa peau dorée. Ses cheveux étaient toujours relevés en une épaisse queue de cheval qui effleurait la naissance de son dos. Il la regardait, admirateur timide, caché dans un coin de la terrasse. Sophia fendait l'eau, il voyait ses muscles se tendre sous la peau caramel, elle abordait son éternel air concentré, les lèvres serrées, la moue pensive d'une mère fantasque. Il la regardait, réfugié dans un observatoire improvisé. A un moment donné, elle tournait la tête vers son garçon, assis les yeux brillant, et souriait d'un sourire tendre. C'était toujours ainsi. Il la regardait et elle lui répondait d'un sourire infiniment doux. Alors il la rejoignait dans l'eau, glissait ses jambes musclées dans le bleu et se laissait tomber. Elle continuait de nager imperturbablement, passait une main humide sur sa joue d'enfant quand elle arrivait à sa hauteur. La poésie du moment, instant sans mots ni bruits, le saisissait aux tripes et le troublait jusqu'à l'âme. Englué de souvenirs, il laissa la voix d'Eileen briser la magie silencieuse de ces instants volés. Il se dévêtit de sa cape de gamin amoureux d'une mère reine de tous les mondes et reprenait celle de dandy désabusé par la vie qui donnait et prenait. Il ouvrit un œil curieux vers cette cousine hissée sur talons aiguille qui lui balançait des magazines en guise de salut. « Quand il s'agit d'escrime, toujours. » qu'il répondit, jamais désarmé par les sarcasmes prononcé du bout des diablesses lèvres carmin. Zadig rattrapa le journal en papier glacé, continuant de laisser le pied de sa coupe de champagne traîner négligemment dans l'eau, traçant un mince sillon sur la surface trouble. Les fruits d'un clan sulfureux se taquinaient sous les ardeurs du soleil américain. Zadig et Eileen étaient les diamants d'une famille influente, ils étaient d'impérieux joyaux qu'on réservait à la direction. Ils avaient des mains d'acier, gigantesques. Le genre de main qui planent au dessus de vos têtes, audacieuse ombre  à l'éclat argenté du pouvoir. Ils étaient et seraient toujours ainsi faits : crées pour régner. Petite fibre d'or déposée sur chacun de leurs chromosomes, fruit d'un surprenant cocktail de puissance et d'indécence, la vie leur était toute ouverte vers de verdoyante terres qu'eux seuls connaîtraient. La jeunesse dorée de la ville du péché. Enfants d'une Las Vegas rieuse et vengeresse. « C'est bien dommage, moi qui rêvait de m'amuser un peu. On commence à s'emmerder ferme, loin des scandales. » siffla-t-il, remuant le contenu de sa coupe d'un geste las. Il contempla les verres noirs des lunettes d'Eileen, masquant ses grands yeux de poupée de tous les charmes, ne vit que le reflet d'une piscine houleuse à travers eux. D'une seule phrase, Zadig chamboulait les évènements. Bientôt le coffre-fort de Gaspard leur révèlerait une vie entière de règne. La couronne inespérée. « Toi, aimable ? Ce que tu peux être drôle, parfois. » il lui sourit dans le confort rose de son matelas. « N'est-ce pas ? J'avoue que c'est un amusant moyen de faire passer le temps. » il repensa aux quelques conquêtes au mascara dégoulinant qui étaient sorties à moitié dévêtues de sa chambre, bégayant quelques insultes, bavant leur colère en larmes, trottinant furieusement jusqu'à la porte, persuadée d'avoir put être une exception. Le roi de pique ne fréquentait pas les serviles. Zadig avait une réputation à tenir, que chaque fille s'appliquait à vouloir démentir, usant de doucereux charmes, se trémoussant plus fort encore que les autres, agitant les hanches, prenant ses mains, les posant contre leur taille de guêpe, lui prouvant par un désolant cinéma de midinette fière de sa beauté, qu'elles étaient meilleures qu'une autre. « Peut-être, mais tu avoueras qu'à ce jeu-là, je suis champion toutes catégories. » et il était conscient de ses talents de séducteur. « Si tu n'étais pas ma cousine, je t'aurais fait une démonstration dès maintenant. Mais la nature est mal faite. » il clôtura ses paroles d'un arrogant sourire à l'intention toute personnelle de sa cousine, amère demoiselle qui se dandinait au bord de la piscine. « Evidemment. Et je tiens à ce que tu saches que ta haine est chaque jour un réel plaisir. Savoir que je peux m'être ancré à ce point dans ton cœur c'est plaisant, vraiment. »

Zadig faisait face à Eileen, le silence était criant. La cage thoracique d'une joie nouvelle, il palpitait, s'agitait dans ce calme plein de cris. Cet éternel insurpris, qui s'était attendu à tout, avait senti toutes les tempêtes avant que la pluie s'égrène goûtait pour une fois à une frénésie euphorique. Son estomac se renversait, il était en vrac de l'intérieur. Ces mômes d'un monde doré découvrait un horizon plus lointain encore. Peaux de satins, yeux de saphir, cœur de rubis, sang d'or et l'âme d'argent, ils illustraient l'artistocratie capricieuse mais indétrônable. Leur joie se manifestait en silence, par des visages sombres, concentrés sur ce papier qui leur dévoilait en jargon administratif qu'on leur offrait le pouvoir, qu'on leur offrait leur jouvence, leur rêve sur des plateaux. Poésie parallèle, clinquante, à eux deux dans cet instant minime, ils étaient cette fameuse joie muette. Intenses plaisirs qui grondaient en lui, satisfaction mêlée à son goût prononcé pour les affaires. Il voulait tout savoir, tout toucher, lever le voile de la moindre parcelle d'arial lourdement serrée sur des pages bien trop grandes. Des heures de lecture, mais il n'en voyait là que le plaisir ultime ; celui de l'envol. On leur offrait un baptême direct vers ce qui était leur future vie. Ils étudiaient encore, il leur restait des années de studieux apprentissages avant de réussir de potentiellement pouvoir avoir la main gantée de fer. Et pourtant. On avait épousseté leurs espoirs, les avait déposé sur de grand plateau, et voilà ce qui en résultait. Un dossier de quinze centimètres d'épaisseur, timbré des lettres b,e,l,l,a,g,i,o qui formaient, à elles seules, le fruit de leurs dures années d'espérances. Ce désabusé d'une vie qui l'avait fait morflé regagnait en illusions, parvenait à l'énième quintessence de sa fierté, de son contentement. Cet impie maître des arts perfides pouvait bien se faire lancer des cailloux, peu lui importait dans cette minute qui surplombait aucune autre auparavant, qui dévoilait ce qu'il y avait derrière le sévère paravent de la vie adulte. Il se sentait grand, beau et fort, avait une force déployée par la joie, des années de vétilleuses précautions et cette splendide récompense suffisait à combler son dissonant être. Ce bonheur soluble, donc, car aussitôt qu'il se serait lassé de son pouvoir, il lui faudrait des faveurs d'un or nouveau, le rendit perméable un instant, fendit cette carapace d'acier dont il était couvert jusqu'à la moelle, fendilla, une seconde à peine, ce bouclier de désillusion. Zadig s'élança, la joie au cœur liée, dans l'entrée, se munir d'une des bouteilles de Dom Perignon qui, comme prévenues du cataclysme qui les secouait, étaient patiemment rangées côte à côte, recellant de bulles d'or qui ne demandaient qu'à être libérée de leur écrin de verre. Il revint, une bouteille et deux coupes en main, fit sauter le bouchon et leur versa une copieuse rasade de champagne. Il hocha la tête, plongé dans un radieux mutisme, et attrapa le dossier, le replaça au milieu des paquets de dollars verdoyant qui trônaient au milieu du coffre. « Autant mettre ça en sécurité. » lui glissa-t-il. « Un jet privé nous attend à l'aéroport. Je vais me changer, sois prête, je compte fêter ça comme il se doit. » Il siffla le reste de sa coupe en silence, face à cette piscine où flottait l'imposant matelas pneumatique qui dérivait. Eux aussi dérivaient, incrédules personnages capricieux qu'on gâtait une fois trop.

Un poids appuyait dans le crâne de Zadig. Douleur lancinante, il tenta d'ouvrir un œil. Tout doucement, il sortit d'une désagréable torpeur pâteuse et tenta d'étirer ses muscles contractés. Il se sentit drôlement positionné, ses paupières pesaient un monde entier. Il en souleva péniblement une, une raie de lumière lui arracha un grognement. Dandy hirsute à la chemise tâchée, il releva la tête vers ce qui l'entourait. Le carrelage blanc d'une salle de bain le salua tout d'abord, le mur en face de lui lourdement décoré de quelques tags oranges. Ses idées se formaient à une infinie lenteur, roulaient sur une route enneigée, obstruée par ce qu'il croyait être des tonnes de plomb deversées à l'intérieur de sa tête. Chancelant, il se releva de la baignoire dans laquelle il avait dormi. Une bouteille de Dom Perignon ramenée de leur impériale demeure des Hamptons tinta contre la céramique blanche aux veines gris bleuté semblables à du marbre. Zadig sortit maladroitement de son lit improvisé, tout tournoyait autour de lui, il buta sur quelques bouteilles d'alcool. Ses pieds nus cherchaient péniblement à s'ancrer dans le sol, il se sentait incroyablement lourd et totalement détaché de la terre ferme à la fois. La pesanteur ne semblait plus avoir aucun effet sur lui, son corps entier tanguait dans une une drôle de danse exaspérée. La gueule de bois. Vieille habitude avec laquelle il renouait souvent en compagnie d'Eileen. Ses yeux ne croisèrent que les ruines d'une maison saccagée. Entre des pans de murs peints, d'autres griffés ou noirci par endroit par les flammes d'un briquet, il serpentait dans des vestiges. Un grand tableau de style impressioniste arborait d'énormes balafres et au pied de l'oeuvre, un talon aiguille rouge traînait sur le sol. Il ne releva pas, continua de déambuler, encore imbibé d'alcool, au milieu de ce désastre d'inconscience. Un chien trônait au milieu d'une des chambres, un Golden Retriver couché sagement au milieu de vêtements de femme sur lesquels on avait visiblement dessiné. Incapable de se souvenir des évènements de la veille, Zadig essayait de reconstruire un chemin cohérent à sa présence. Il se souvenait du coffre-fort, du trajet jusqu'à Miami en jet, du toast qu'ils avaient porté en regardant le sol s'éloigner de plus en plus de leurs deux corps frémissant de joie. Il se souvenait vaguement avoir atterri, avoir laissé Eileen le guider à bord d'une décapotable dans les rues d'une Miami lumineuse et rougeoyante, mais le reste restait irrémédiablement flou. Il se mit en quête de sa cousine, qu'il trouva enroulée dans une épaisse couverture au milieu d'un gigantesque lit qu'elle occupait de tout son long, encore habillée de sa robe de soirée, pieds nus. Malveillant héritier, il attrapa la bouteille de champagne à moitié vide qui trônait à côté du lit et en fit couler quelques centilitres sur le visage endormi de sa cousine. « Allez princesse, il est l'heure de se réveiller. » Effet garanti, les yeux grands ouverts, il était prêt à affronter la fureur matinale de la princesse de Vegas, trempée d'alcool. « Maintenant que t'es plus apte à me renseigner, j'ai une question à te poser : premièrement, où on est – ou plutôt chez qui. » questionna-t-il froidement de son côté de la pièce. « Et si tu te demandes où je me suis réveillé... J'étais dans le même lit que toi, et d'après mes souvenirs... J'ai peur qu'on ai... » il laissa sa phrase en suspend, éternel emmerdeur à peine remis de ses émotions. Le visage d'Eileen se déforma d'une grimace inquiète. « Je déconne. J'aurais aimé un meilleur résultat, mais tu m'as pas l'air assez réveillée pour te rendre compte. » il fit mine de s'éloigner, fit un lent tour de la pièce, inspecta les dégâts. Quelques strings étaient accrochés aux décorations, le miroir était recouvert d'inscriptions au rouge à lèvres, et Cosmopolitan régnait en maître au milieu d'une pile de bouteilles d'alcool vide, fièrement couché sur un coussin à côté de la construction. « Je pensais pas possible de faire plus de dégât qu'à notre fernière fête, et pourtant... »
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