the great escape
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moods take me and erase me, and i'm painted black (levy)

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MessageSujet: moods take me and erase me, and i'm painted black (levy) moods take me and erase me, and i'm painted black (levy) EmptyVen 20 Sep - 17:28

One moment can change a day, and one day can change a life.
❝ KNOW HOW TO GIVE WITHOUT HESITATION, HOW TO LOSE WITHOUT REGRET. ❞
Elle trempe les lèvres dans son thé à la menthe, grimaçant légèrement en avalant le breuvage brûlant. Elle a depuis bien longtemps abandonné son stylo qui trône royalement au bord de la table, ennuyée par ce cours qui n'en finit plus. Trois heures d'anthropologie environnementale alors qu'il n'est même pas midi, c'est trop pour une seule personne, encore plus lorsque vous vous appelez Aurore et que la patience n'est pas la plus grande de vos vertus. Blasée plus qu'elle est agacée, c'est avec une envie perceptible qu'elle laisse son regard se perdre à travers la fenêtre, s'imaginant déjà en train d'escalader un mur, ou simplement de profiter de l'air frais. Aurore n'a jamais été passionnée par les études, pour autant éprouve-t-elle une certaine curiosité pour sa discipline. Mais si elle se donne les moyens d'obtenir une moyenne tout à fait convenable afin de mériter sa bourse, elle est loin de passer le meilleur moment de sa vie lorsqu'elle se retrouve cloitrée entre quatre murs dans une salle mal aérée. Elle passe une vingtaine de minutes à rêvasser, sans même bénéficier d'un rappel à l'ordre de son professeur. Après tout la jeune étudiante a tout de l'élève qui ne cherche pas les problèmes, selon la définition même d'un prof d'université : elle rendait ses devoirs en temps et en heure, ne bavardait pas en cours - ou du moins était-elle discrète - et, lorsqu'elle était absente, elle se débrouillait toujours pour obtenir des excuses valables. Habile, la Hemingway. Et puis, il y a avait également un accord tacite entre eux ; s'il ne l'ennuyait pas plus que nécessaire, elle le dispensait de son caractère enflammé. En bref, chacun y trouvait son compte. La fin de la torture sonne enfin, et la jeune femme range ses affaires dans un sac en cuir marron qu'elle hisse sur son épaule. Quittant la pièce dans les premiers, elle passe tout d'abord à son casier afin d'y déposer de lourds bouquins. Une petite minute plus tard, elle reprend sa marche dans les couloirs, fin prête pour une pause déjeuner largement méritée. Peut-être y rejoindra-t-elle Pippa et Davy, si la première n'est pas trop occupée à nourrir sa matière grise plutôt que son estomac, et si la seconde n'a pas été la victime de la malchance continuelle qui lui colle aux baskets. Au pire se contentera-t-elle d'une pause en solitaire, ce qu'elle apprécie parfois plus qu'un trop plein de compagnie inutile. Elle passe une main dans son sac, tentant d'en extirper son portable, en vain. Bientôt agacée, elle y va plus franchement, oubliant complètement de prêter attention à la foule qui grouille dans les couloirs. La collision semblait inévitable, et se produit une dizaine de secondes plus tard. Aurore se prend un étudiant de plein front, lui coupant le souffle au passage. Elle jure intérieurement, bien qu'elle soit à quatre-vingt-dix pourcent fautive. Il s'agit là d'une des rares situations dans lesquelles sa mauvaise foi pointe le bout de son nez. « Heu, attention ?! » siffle-t-elle à mi-voix, le souffle encore court à cause de l'impact. Jusque là occupée à chercher son portable, elle s'en empare enfin, non sans une mine victorieuse. Mine qui ne tarde pas à se décomposer lorsqu'elle lève finalement la tête vers la victime de son entêtement. Levy. Evidemment. Eux qui avaient soudainement arrêté de se voir, et ce pour une stupide histoire qu'Aurore n'arrivait toujours pas à digérer. Elle était simplement tombée, où était le mal ? L'ironie de leur rencontre surprise ne manqua pas de lui sauter aux yeux : ils s'étaient bousculés avec pas mal de force, et avec un peu de (mal)chance, Levy ne tarderait pas à dire qu'il l'avait une fois de plus blessée de façon impardonnable. De quoi sauter de joie, quoi. « Ah. » Son ton est bien moins féroce tout d'un coup. Elle ravale un discours enflammé qui lui aurait sans problème donné l'avantage, pour une attitude soudain bien plus grave. La situation est gênante, et elle s'étonne que le jeune homme soit encore à quelques centimètres d'elle, alors qu'il est d'habitude si habile lorsqu'il s'agit de l'esquiver. A peine vient-elle au bout de sa pensée que le concerné fait volte-face, s'éloignant à pas vifs sans se retourner. Non, non, non. Pas encore. Décidée à avoir une réelle conversation avec lui - ce qui ne risque pas d'être évident étant donnée sa capacité à toujours se volatiliser lorsqu'elle est dans la même pièce -, elle l'appelle presque désespérément. « Levy, attends-moi ! » s'égosille-t-elle alors qu'il accélère le pas. Avant de se laisser distancer, la jeune lambda jette sans ménagement son téléphone dans son sac et se lance à ses trousses. Véritable course poursuite aussi comique que désespérée qui ne se calque que trop bien sur leur relation. Heureusement pour notre future iota, l'endurance est un de ses points forts et elle parvient à tenir l'allure. Son coeur a un raté lorsqu'ils arrivent non loin des escaliers, dans lesquels il est si facile de disparaître. « N'y pense même pas... » marmonne-t-elle pour elle-même, effrayée à l'idée de perdre une nouvelle fois une occasion de parler avec son ami. Elle a de la chance dans son malheur, puisque les escaliers sont, comme chaque jour à l'heure du déjeuner, noirs de monde. Elle le voit hésiter, puis finalement se diriger vers l'ascenseur, normalement interdit aux élèves. Il s'y précipite et appuie avec insistance sur le bouton fermeture. Avec l'agilité qu'on lui connaît, Aurore parvient à s'y glisser, et soupire de soulagement. Quand la porte se referme, l'atmosphère se refroidit soudainement. Exceptés leurs souffles courts, c'est comme si rien ne s'était passé, et que le véritable spectacle ne commençait que maintenant, avec ces portes closes. D'ailleurs désireuse que cela reste ainsi, elle presse le bouton arrêt d'une main ferme, avant de faire face à Levy. « J'en reviens pas de devoir en arriver là pour une simple conversation avec toi. » lâche-t-elle sèchement, le regard sombre. Elle est agacée de voir que leur amitié s'est transformée en un tel désastre. Parce qu'au fond - et même en surface - elle n'a jamais voulu qu'ils en arrivent là, tant elle est attachée à ce garçon si spécial qu'est Levy. Et pourtant, suite à une soirée dans un bar qui avait un peu trop dégénéré, il lui semblait l'avoir définitivement perdu. Il s'était soudainement fermé, et était devenu hermétique à tout ce qu'elle avait bien pu dire. Une perte qu'elle ne pouvait accepter sans broncher. « Ecoute Levy, t'as quand même pas l'intention de m'éviter indéfiniment ? C'est stupide, toute cette histoire est stupide. » Elle semble moins acide, cette fois. Seulement déçue, et profondément chamboulée. Parce que, aussi forte et fière qu'elle peut être, elle ne prend aucune amitié à la légère. Levy avait su gagner son attention ainsi que son affection, et elle n'était pas prête de le laisser filer sans réagir.  
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MessageSujet: Re: moods take me and erase me, and i'm painted black (levy) moods take me and erase me, and i'm painted black (levy) EmptySam 21 Sep - 11:58

Il est onze heure passée quand j'arrive enfin à m'extirper de mon lit. Je remarque que j'ai déjà loupé deux heures de littératures françaises ce matin. J'avance de ma démarche nonchalante jusqu'à la douche où je pèse le pour et le contre de l'heure des deux heures de littératures anglaises qui commenceront dans exactement cinquante cinq minutes. Je risque bien de me prendre un avertissement si mon vieux professeur se rend compte de mon absence, mais étant donné que j'ai déjà loupé deux heures de cours ce matin, je me suis probablement déjà pris un avertissement, autant donc en profiter pour faire autre chose de ma journée. Je sors de la douche et consulte mon iphone, j'ai cinq messages et deux appels manqués. L'un d'entre eux vient d'un élève de mon cours de littératures et m'écrit qu'il vaut mieux que je ramène mes fesses au cours de midi puisque le professeur fait désormais passer une feuille de présence. Je grommelle entre mes dents. Leur manque de confiance en nous est vraiment regrettable. Moi qui pensais voler les cours d'un de mes camarades de classe et de simplement les photocopier, voilà désormais que j'étais obligé de poser mes fesses sur une chaise en bois pendant deux heures en écoutant rabâcher les analyses fantaisistes d'un homme qui devrait être la retraite depuis au moins dix années. Je m'habille finalement et sors de l'appartement. Je n'oublie pas de m'acheter un café au lait au starbuck's dans face. Je sens que la journée va être longue et sans caféine je ne tiendrais pas. Maintenant que le vent me caresse le visage, je me rends compte que j'ai mal au crâne et que j'aurai du avoir l'idée de prendre un cachet d'aspirine avant de partir. Je ne suis pourtant pas parti très tard de la soirée où je me trouvais hier mais j'ai malgré cela, eu le temps de boire quelques shots de tequila de trop. Lorsque j'arrive à Berkeley, je me rends compte qu'il ne me reste plus que dix minutes pour me rendre dans l'amphi. J'avais par habitude d'arriver en retard et de passer par la porte de derrière mais désormais celle-ci est fermée, à croire que trop de petits malins avaient la même idée que moi. Il y a une foule sans pareille à cette heure-ci dans les couloirs de BCU. Tout le monde se pousse, se bouscule, se donne des coups de coudes et de sac et je suis obligé de me contenir pour ne pas pousser violemment les étudiants histoire de me frayer un chemin. Je peste à multiples reprises entre mes dents. La foule me rappelle que je n'ai pas envie d'être ici et puis je n'ai même pas eu le temps de fumer une cigarette au passage. Finalement une étudiante me fonce dessus de plein fouet. Elle n'est peut-être pas bien épaisse mais elle a m'a tout de même fait mal au torse avec sa tête bien dure. Je grimace et m'apprête à lui faire une remarque désobligeante lorsqu'elle prend la parole la première.  « Heu, attention ?! » Je baisse enfin les yeux vers elle et surprise, c'est Aurore qui vient de me foncer dessus. Si elle n'avait pas l'air aussi surprise que moi, je croirais qu'elle l'a fait exprès. La malchance est avec moi aujourd'hui, voilà que j'arrive sans mal à l'éviter depuis des semaines mais que malgré tous les étudiants qui remplissent ce couloir c'est elle qui me fonce dessus. On ne se lâche pas du regard pendant quelques secondes, incertains de ce que nous sommes censés faire désormais. « Ah. » Son ton s'est radouci et quelque chose me dit qu'elle n'en a pas fini de continuer à courir après moi. Je crois que c'est bien la première fois que quelqu'un s'accroche à moi de la sorte, par habitude les gens se lassent, mais Aurore elle est bien tenace. « putain. » Je peste plus à moi-même qu'à elle, à moins que ce soit un putain contre cette journée. Il y a des matins où il vaut mieux rester coucher, je suis entrain de vivre l'un de ces matins-là. Elle n'a pas le temps d'engager la conversation que je lui fais volte-face et que je me fraye un passage parmi les autres étudiants. Cette fois je suis bien moins passif qu'avant, je pousse et je bouscule sans aucun scrupule. Elle a beau être sportive, au jeu du chat à la souris, je suis certain de gagner. « Levy, attends-moi ! » je l'entends hurler alors que j'ai accéléré le pas. Dans tes rêves, ma chère Aurore. Je me mets finalement à courir en plein milieu du couloir alors qu'une course poursuite s'engage entre elle et moi. On se croirait désormais dans une sitcom américaine. Les gens râlent alors que je les pousse sans ménagement d'autres s'amusent de la situation alors qu'il voit une petite blonde me courir après. Je vais arriver à bout de souffle à mon cours de littératures, mais au moins j'aurai réussit à la semer. J'arrive au escalier. Quelques marches à gravir et puis c'est terminé, je pourrais entrer dans l'amphi et j'aurai gagné. Je ne la crois pas capable d'entrer dans l'amphi avec moi ni de m'y attendre à la sortie pendant deux heures. Je m'arrête quelques secondes en regardant avec effroi les escaliers noirs de monde. Je suis foutu. Je regarde derrière moi et je la vois qui se rapproche dangereusement. « Fais chier. » Je maudis les escaliers et cette horde d'étudiants et je maudis l'heure de pause et je maudis cette Aurore aussi pour ce que je m'apprête. Je fais volte-face et me remet à courir vers l'ascenseur. Celui-ci est réservé aux professeurs, aux personnes travaillant à l'université et aux élèves handicapés. Non seulement je ne fais parti de aucunes de ces catégories mais en plus, je déteste les ascenseurs. Je ne me souviens même pas la dernière fois où je suis monté dans l'un d'entre eux, et pour cause. Je suis claustrophobe. Je m'engouffre dans la machine et appuie désespérément sur le bouton pour refermer les portes. Trop tard, je vois Aurore s'y glisser de justesse. Nous sommes tous les deux dans l'ascenseur. « J'en reviens pas de devoir en arriver là pour une simple conversation avec toi. » Je lui lance un regard noir. « Et moi je n'en reviens pas d'avoir à courir dans tout Berkeley pour t'éviter. » Je riposte. C'est de bonne guerre. J'ai décidé que je ne lui adresserai plus la parole après. Mon cours est au troisième étage dans deux minutes je suis arrivé et son monologue sera terminé. Je m'apprête à appuyer sur le bouton du troisième étage quand elle appuie sur le bouton arrêt. Je me crispe automatiquement. Qu'est-ce qu'elle fait ? Je ne crois pas lui avoir dit un jour que j'avais une peur panique des ascenseurs, je ne crois pas l'avoir dit à quiconque. J'avale ma bille difficilement. L'ascenseur n'est pas en marche, il me suffit d'appuyer sur le bouton ouverture des portes et je suis libre. J'essaie de cacher mon émoi. « Ecoute Levy, t'as quand même pas l'intention de m'éviter indéfiniment ? C'est stupide, toute cette histoire est stupide. »   'Ce qui est stupide c'est d'être enfermé dans un ascenseur, ouvre ces putains de portes ' Je manque de hurler mais je reste muet. Elle finira bien par se lasser si je reste silencieux. Je vais attendre bien sagement le moment où elle ouvrira les portes. Le pire dans tout çà c'est que j'aurai simplement à la pousser et à appuyer moi-même sur le bouton, mais je n'ose même pas l'approcher. Je reste muet quelques secondes, rien ne se passe. J'ai déjà l'impression que çà fait cinq minutes que nous sommes coincés. C'est idiot cela fait moins d'une minute. J'ai chaud, très chaud, j'ai l'impression qu'il fait 30 degré dans cet ascenseur alors que c'est simplement la réaction de mon corps à la course poursuite de tout à l'heure. « Pourquoi tu t'accroches ? » Ma question est plus rhétorique qu'autre chose. Et mon ton implique une certaine lassitude mêlée par la colère. Un léger regard vers le miroir accroché face à moi m'indique que mon regard est noir. J'ai l'air menaçant. Elle croit probablement que c'est contre elle alors que c'est contre ce foutu ascenseur. Si je ne suis pas sorti dans les cinq minutes à suivre, je sais que je vais perdre mon sang froid. « Aurore, ouvre les portes s'il te plaît. » J'insiste sur le s'il te plaît, espérant qu'elle m'obéisse. Mon ton est calme pourtant il est évident que quelque chose me tracasse. « Je ne veux pas arriver en retard en cours à causes de tes conneries. » J'ajoute alors que j'aurai mieux fait de me taire. Ce n'est pas en l'énervant qu'elle va être plus à même de faire ce que je lui dis de faire. « Aurore, retire ton doigts du bouton arrêt ou çà va très mal se passer. » Je ne sais pas ce que ma phrase implique. Elle pense peut-être que je vais devenir violent pour arriver à mes fins. Jamais je ne poserai une main sur elle, mais il est préférable qu'elle ait peur de moi. Je me suis approché d'un pas en sa direction. Je baise le regard vers son visage, la toisant de haut. Je continue d'avoir très chaud et je suis certain que cela n'a plus rien avoir avoir la course d'il y a cinq minutes. Je suis sur le point de faire une crise de panique.
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MessageSujet: Re: moods take me and erase me, and i'm painted black (levy) moods take me and erase me, and i'm painted black (levy) EmptyDim 22 Sep - 18:55

Elle est calme Aurore, ou du moins le paraît-elle. Très douée pour dissimuler ses émotions dans les situations où les exposer ne lui donnerait pas l'avantage, elle opte pour une mine sombre, qui contraste pourtant avec ses traits angéliques. Si sa frimousse paraît encore juvénile pour certains, il serait judicieux de leur faire savoir que la jeune femme n'a rien d'une enfant naïve. Mature et terriblement maligne, elle ne se montre jamais capricieuse et a rapidement appris à exploiter ses qualités, afin de se donner toutes les chances pour un futur loin d'aller de soit. Contrairement aux trois quarts des enfants de riches qui côtoient les couloirs de l'université, la jeune Hemingway n'est pas née avec une cuillère en argent dans la bouche, mais plutôt avec des responsabilités et la connaissance de la valeur des choses. Chacun son éducation, qu'elle dirait dans un sourire poli, tandis que ses pensées grouilleraient d'aprioris brûlants. La seule personne qui semble partager son point de vue entre ces murs, c'est Pippa, qui s'était elle aussi démenée pour décrocher sa bourse d'études. Malheureusement pour Aurore. tout cela ne lui était pas d'un grand renfort dans le cas présent, si ce n'est peut-être sa ténacité puisqu'il était certain que, sans elle, sa relation avec Levy aurait depuis longtemps terminé de couler. Pourtant, avec une détermination qu'on lui connaît, elle s'acharne à la maintenir hors de l'eau avec toute la peine du monde. Si elle est prête à tout afin d'échanger ne serait-ce que deux mots avec lui, ce dernier pouvait s'en estimer flatté, à défaut d'apprécier ses efforts. Car Aurore, elle ne court après personne, peu importent les raisons. Elle n'a pas la prétention de crier haut et fort que ce sont les autres qui lui courent après, même si elle est consciente de ne pas passer inaperçu. Elle est sûre d'elle sans être vantarde, obstinée mais pas bornée. Et si elle s'accroche autant au jeune homme, c'est qu'elle sait qu'il reste quelque chose à faire, et qu'abandonner si facilement ne serait qu'un déplorable gâchis. Elle ne baisse pas les yeux, et soutient le regard menaçant de son ami, clairement furieux de son brillant assaut. Elle est presque fière, d'ailleurs, de l'avoir piégé ainsi, le laissant désormais à sa merci sans espoir de s'échapper avant une petite mise au point. Enfin, ça c'est tant qu'elle gardera jalousement le bouton arrêt loin de la portée de Levy. Et ça, pense-t-elle, ça devrait être dans ses cordes. « Tu t'épargnerais bien des peines si tu arrêtais de me fuir à tout bout de champ. » qu'elle siffle sévèrement, franchement révoltée qu'il puisse lui reprocher ses tentatives de communication. On est pas des animaux, si ? Qu'elle se retient de lui balancer avec fougue. Facile de se méprendre en les voyant se courir après tels deux sauvages jouant leur vie. Elle replace une mèche de ses cheveux mi-longs derrière son oreille, d'avantage par confort que par soucis d'esthétique, sans pour autant lâcher des yeux l'étudiant qui semble d'ailleurs avoir pâli. Sous le coup de la colère, sûrement. Après tout il a toutes les raisons du monde d'être fou de rage, pour autant voit-elle son acte comme un dernier recours pour un cas extrême ; et chez Aurore, la fin a toujours justifié les moyens. C'est dans ce genre de situations, où tout semble - pour l'heure - avoir marché à la perfection, qu'elle ne peut qu'approuver ce dicton des plus véridiques. Alors qu'il aurait depuis longtemps pu prendre physiquement le dessus sur elle et se libérer de l'ascenseur, il demeure étrangement immobile, dans une posture peu naturelle. Elle le voit serrer les poings, ce qu'elle prend pour un agacement certain alors qu'il s'agit surtout d'une panique mal dissimulée. Aurait-elle pu deviner que Levy était claustrophobe ? Si elle-même préférait le grand air à l'atmosphère chargée d'une pièce confinée, elle n'en était pas maladivement effrayée pour autant. Si elle gardait jusque là un certain calme malgré l'agressivité du jeune homme, elle manque de déferler sa rage quand il lui pose une question particulièrement stupide, tintée d'une lassitude encore plus irritante. Pourquoi s'accroche-t-elle, en voilà une bonne question. Pour rien, visiblement, puisque lui imposer ne serait-ce que sa simple présence semble déjà être une torture. « Je commence à me poser la question, figure-toi. Pour la simple et bonne raison que tu comptes pour moi, et qu'il est hors de question que je te laisse tout foutre en l'air sous prétexte qu'une vulgaire querelle de bar a légèrement dégénéré. » lâche-t-elle crument, sans artifice. La franchise à l'état pur, Aurore, qui dit ce qu'elle pense sans songer au fait que ses paroles puissent choquer, embarrasser ou même blesser. Un détail qui n'a pas changé depuis qu'elle est gosse, bien que ses propos ne soient devenus que plus perspicaces avec l'âge, et ainsi plus poignants encore. Lorsqu'elle dit dégénéré, le mot est fort. A ses yeux, ce fameux incident avait été anodin, et elle se serait donné une joie de l'oublier si Levy ne se donnait pas autant de mal à la raviver chaque jour par de stupides remords. En vérité, plus que sa chute insignifiante, le plus choquant dans cette histoire avait été la violence avec laquelle l'étudiant l'avait défendue. Il ne s'était pas contenté d'une simple menace verbale, et s'était attaqué à maintes reprises à celui venu faire des avances quelques peu poussées à la jeune femme. Aurore aurait pu être choquée de l'acharnement de son ami, pour autant n'avait-elle pas été effrayée. Certes, il lui arrivait d'être violent, et son esprit était bien loin du calme plat et serein de certains ; mais elle l'aimait ainsi, et ce n'était certainement pas à lui de décréter que sa présence était trop dangereuse pour elle. Elle n'a jamais accepté que l'on prenne des décisions à sa place, et ça n'est pas prêt de changer aujourd'hui. C'est d'autant plus frustrant qu'il prétende faire cela pour son bien, alors qu'il fait pourtant tout le contraire et qu'elle crève de le lui faire savoir. A croire qu'il a rien envie d'entendre, Levy. Et, en plus de faire la sourde oreille, il éprouve désormais une envie de plus en plus brûlante de quitter l'ascenseur. Urgence qui la surprend, tout comme le trémolo inhabituel de sa voix. « Non. » réplique-t-elle fermement d'un ton sans appel. Non, elle n'ouvrira pas les portes, oui, il devra prendre son mal en patience. Sa main ne quitte pas le bouton, et elle sait déjà qu'elle ira au bout, que l'intimidation n'a pas d'effet sur elle. Ce qui ne signifie pas pour autant qu'elle n'est pas piquée à vif par les remarques du jeune homme. « Tes conneries nous ont conduits ici, Levy, certainement pas les miennes. » Cette fois-ci, plus que déterminé, c'est d'un ton bourré de reproches qu'elle s'adresse à lui. Parce qu'elle lui en veut de détruire si aisément une année de confiance et de complicité mutuelle, et de prétexter que ses cours sont plus importants que leur face à face. D'une voix toujours chargée de menaces, il lui somme, une fois de plus, de lâcher le bouton. Il n'a que ce mot à la bouche, ce qui commence fortement à agacer la jeune femme qui a l'impression de n'être qu'un vulgaire contre-temps dans sa journée si parfaite. Il fait un pas dans sa direction, plus hors de lui que jamais. Son regard n'est pas sans lui rappeler celui qu'il avait, ce fameux soir, quand il a battu sans retenue l'homme ivre du bar. Elle n'en est pas effrayée pour autant, seulement troublée. Troublée de voir qu'elle est capable de le mettre dans un tel état de rage, alors qu'il ne s'énerve habituellement jamais contre elle, du moins pas avec une telle violence. « Je suis curieuse de savoir comment tu comptes t'y prendre pour rendre la situation pire qu'elle ne l'est déjà. » minaude-t-elle avec défi, pas loin d'y ajouter un rire moqueur. Contrainte de lever légèrement la tête étant donnée leur nouvelle proximité, elle ne bouge pas pour autant, ce qu'il aurait du prévoir. Pas loin d'avoir une crampe à force d'enfoncer ce fichu bouton, elle le lâche sans vraiment s'en rendre compte, jusqu'à ce que l'ascenseur se remette en mouvement. Pas plus de trois secondes, cependant, puisqu'elle l'enclenche de nouveau, provoquant un léger tremblement dans la cabine, suivi de trois bip inquiétants. Elle sent la pression du bouton s'évanouir, et le relâche une nouvelle fois en réalisant qu'il ne contrôle plus rien. Les voilà bel et bien à l'arrêt, désormais. « Comme ça, c'est réglé. » conclut-elle. A quelques centimètres seulement de Levy, elle appréhende quelque peu sa réaction, consciente qu'il n'est pas loin de perdre son sang froid. Au moins, cette fois-ci, elle y est préparée.
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MessageSujet: Re: moods take me and erase me, and i'm painted black (levy) moods take me and erase me, and i'm painted black (levy) EmptyDim 29 Sep - 19:01

C'était étrange de voir qu'une personne tenait assez à moi pour galoper derrière mes fesses afin d'avoir une conversation. Encore plus lorsque j'avais tout fait pour éviter cette personne durant les dernières semaines. Je ne comprenais tout bonnement pas cet acharnement. J'étais loin d'être l'ami parfait et elle en avait fait les frais il y a quelques semaines. Elle avait d'autres amis, des personnes bien plus fiable et moins bourru que ma personne, pourtant elle s'accrochait désespérément à notre amitié comme si à ce moment c'était quelque chose de précieux. Mais çà ne l'est. Rien de précieux n'émane de mes relations ou de ma vie. Je fous toujours tout en l'air, c'est un fait. Je pourrais citer des tas d'exemples sortis tout droit de mon passé qui lui prouverait que j'ai raison mais qu'importe parce qu'elle connaît déjà  la moitié des pires choses que j'ai faite et pourtant elle est encore là. Pour la première fois de ma vie je pense à quelqu'un avant de penser à moi. Pour la première fois de ma vie je fais passer le bien-être de cette personne avant moi. Je ne la fuis pas par amusement ou par lassitude, je la fuis parce que je suis dangereux, parce tout ce que je touche fini en morceaux. Notre amitié était sympa tant que je ne tenais pas vraiment à elle, maintenant que c'est fait, maintenant que étrangement je suis attachée à elle, je ne peux plus risquer de la mettre en danger. Je ne crois pas qu'elle réalise vraiment pourquoi je fais tout çà. Elle ne m'a jamais vu dans mes pires colères, elle n'a jamais décerné aucune rage dans mes yeux, mais c'est arrivé plusieurs fois et cela arrivera probablement encore. La vérité c'est que Aurore ne mérite pas un ami comme moi et je suis désolé pour elle d'avoir mis autant de temps à m'en rendre compte. Alors nous sommes désormais enfermés dans ce lieu clos, dans cet ascenseur. Je déteste les ascenseurs, parce que je suis claustrophobe. Celui-ci est loin d'être glauque. Il est grand et possède un miroir. Il est très récent et je n'ai probablement aucune crainte à avoir. Ce n'est pas comme si les câbles risquaient de lâcher sous nos poids et que nous risquions d'être englouti. Je ne sais pas ce qui me fait si peur, j'ai simplement l'impression de manquer d'air, de suffoquer. J'ai besoin qu'il y ait une fenêtre pour que je puisse jeter un coup d'oeil sur l'extérieur, pour que je ne me sente pas prisonnier. C'est exactement ce que je ressens à ce moment là, pris au piège par ma propre amie. « Tu t'épargnerais bien des peines si tu arrêtais de me fuir à tout bout de champ. » Elle réplique et je grince des dents. Il y a une raison à cela. Elle connaît cette raison, je la connais également. On tourne en rond. Que faut-il que je fasse pour qu'elle me comprenne , pour que mes mots traversent les parois de son crâne et prenne un sens au cœur de son cerveau ? Je soupire blasé, par elle, par moi, par la situation. Je ne suis pas doué avec les mots. Je sais être blessant c'est tout. J'ai probablement été très blessant avec elle ces derniers temps et pourtant elle continue de s'accrocher. Alors je lui demande de but en blanc, pourquoi elle s'accroche à une cause perdue de toute façon. Ma question la déconcerte quelque peu, je prends le temps de contempler son visage. Elle reste perplexe pendant quelques secondes avant de s'offusquer de nouveau. Ce qui est sûr c'est que mes mots ne la laissent pas indifférente. Elle a l'air rudement énervée contre moi et si elle n'était pas si petite, j'aurai presque peur qu'elle me saute à la gorge. « Je commence à me poser la question, figure-toi. Pour la simple et bonne raison que tu comptes pour moi, et qu'il est hors de question que je te laisse tout foutre en l'air sous prétexte qu'une vulgaire querelle de bar a légèrement dégénéré. » Ma question était rhétorique pourtant elle prend la peine d'y répondre. Je n'écoute même pas la première partie de la réponse, concentré sur le bouton ouverture des portes de l'ascenseur, celui qui sera ma délivrance. Je songe au fait que je ne remonterai plus jamais dans un ascenseur une fois que je serais sortie de celui-ci, quelque que soit l'urgence de la situation. Je relève les yeux vers elle. Ce qu'elle vient de m'avouer ne me plaît pas. De 1) parce que je déteste que l'on me dise ce que l'on ressent pour moi, les démonstrations d'affections me font peur et les mots encore plus. C'est idiot, mais je n'arrive jamais à les croire, je ne les pense pas sincère. 2) parce que si elle tient vraiment à moi, cela risque d'être très compliqué de la faire lâcher prise étant donné le caractère de la demoiselle. 3) parce qu'elle ne se rend même pas compte du personnage à qui elle a à faire. « Tu as raison ce n'était qu'une vulgaire querelle de bar, rien de grave cette fois-ci. Et la prochaine fois, lorsque je sortirai et que tu m'accompagneras ? Je ne passe pas un mois sans me battre avec quelqu'un. Tu n'as peut-être eu qu'un bleu sur les fesses la dernière fois, mais tu ne sais pas ce qui peut t'attendre la fois prochaine. » Je crache. J'en ais marre de devoir lui répéter la même chose pour qu'elle comprenne de quoi je parle. Elle va finir par me prendre par un leader de gang. Je suis seulement un abruti qui ne contrôle pas ses pulsions et qui finit toujours par régler ses soucis en tapant très fort du point. Je ne veux plus qu'elle vienne en soirée avec moi. Que nous reste-t-il donc ? Les journées passées allongées sur mon lit avec elle ? Je refuse. Seules mes conquêtes pénètrent dans ma chambre. Je ne me vois pas non plus jouer à mario kart avec elle, je déteste les jeux vidéos et je suis très mauvais joueur, je risquerais de m'énerver après avoir perdu une course. Je ne savais pas comment être son ami, je n'avais jamais su comment être l'ami de quelqu'un. Il était bien trop tard pour apprendre. « Peut-être que tu tiens à moi, mais peut-être aussi que ce n'est pas réciproque. » J'ajoute, un sourire narquois se dessine sur mes lèvres alors que je comprends la cruauté de mes paroles. Je refuse de la blesser par les gestes mais il m'est bien égal de la blesser par les mots si c'est la seule façon de la faire lâcher prise. Je recommence alors à lui demander de relâcher le bouton et de nous laisser sortir. Elle refuse bien-sûr, têtue comme elle est. « Je suis curieuse de savoir comment tu comptes t'y prendre pour rendre la situation pire qu'elle ne l'est déjà. » se moque-t-elle alors que je la menace. Elle est entrée dans mon propre jeu. Elle a définitivement tombé le masque de la gentille Aurore pour laisser place à une Aurore qui dit non à mes conneries. Au fond, je savais que cela serait dur de le faire lâcher prise, mais je ne me doutais pas qu'elle tiendrait aussi longtemps. Je suis à deux doigts de m'arracher les cheveux. Je tourne en rond, cherchant une solution. J'ai conscience que j'ai juste à la pousser pour avoir accès à ce précieux bouton, mais je suis sûre qu'elle se battrait jusqu'à la mort pour m'empêcher de le presser et je pourrais véritablement la blesser. Je suis dans une impasse et j'ai désormais l'impression que l'atmosphère s'est réchauffé d'au moins 10 degré. Étrange étant donné que l'ascenseur est à 3 degré de moins que le reste de l'université. Je sens mon cœur s'agiter dans ma poitrine et je me dis que si je suis cardiaque je vais y passer aujourd'hui. Et puis finalement elle relâche le bouton et je sens mon poul se calmer très légèrement. Trois étages et puis je suis libre. Si peu, j'eus à peine le temps de me réjouir que j'entendis une alarme inquiétante avant de ne plus rien entendre et de ne plus sentir la cabine bougée. « Comme ça, c'est réglé. » Elle me dit. Je la regarde outré. Elle n'a pas l'air inquiète. Elle vient de nous bloquer pour je ne sais combien de temps dans ce foutu ascenseur et elle s'en moque. Elle ne s'excuse même pas. Cette fois je sens que je vais perdre mon sang froid. Je recule d'un pas puis je ré-avance vers les boutons de l'ascenseur. Je passe ma main dans ma nuque, puis dans mes cheveux. Aurore ne bouge pas. Sa présence m'agace désormais, je deviens paranoïaque, peut-être qu'elle l'a-t-elle fait exprès. « Bordel de merde, j'espère que t'es fière de toi. » Je lui hurle dessus. Je me moque que ce soit Aurore, je me moque qu'elle soit mon amie, je vois en elle à cet instant, juste un personnage machiavélique qui m'a enfermé pour arriver à ses fins. « Pousse-toi. » Je continue et elle se décale très légèrement. J'appuie alors sur tous les boutons essayant de faire repartir la machine mais rien ne se passe. Je n'arrive à obtenir aucune réaction de sa part. Je donne alors un coup sec contre le mur, faisant sursauter quelque peu celle qui est prisonnière avec moi. On est coincés, foutus. Si j'étais croyant je ferais une prière, je demanderai à dieu qu'il me pardonne et qu'il me libère, mais je ne le suis pas et si jamais dieu existe il pense probablement que c'est bien mérité. Je redonne un nouveau coup de poing dans le mur. Je me suis fait mal cette fois. Ce n'est pas grand chose, juste quelques égratignures au niveau de l'extrémité de mes doigts, du moins c'est ce que je me dis. Je saigne désormais. Je regarde le sang qui s'écoule goutte à goutte, je suis penaud. Quelques secondes passent, j'ai l'impression que çà fait des heures que je suis ici. J'ai l'impression que cet ascenseur sera mon tombeau. Je me rends compte que je suis claustrophobe à un niveau assez, c'est une réelle phobie. « LAISSEZ MOI SORTIR. » Je répète cette phrase trois fois avant d'entrer dans un mutisme. Je ne parle à personne en particulier, personne ne doit m'entendre de toute façon, sauf Aurore. Elle ne peut plus rien faire de toute façon, elle n'a plus les cartes en main pour nous délivrer. Je me laisse tomber sur le sol. Les jambes recroquevillées contre mon torse je les entoure de mes bras. Je dois avoir l'air pathétique mais à ce moment-là je m'en contrefous. Aurore doit désormais comprendre ce qui m'arrive, elle doit deviner cette phobie qui m'habite depuis toujours. Je ne pleure jamais pourtant à cet instant je suis à deux doigts de commencer. « C'est de ta faute, c'est de ta faute. » Je l'accuse mais le son de ma voix ressemble plus à un murmure plaintif qu'à autre chose.
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MessageSujet: Re: moods take me and erase me, and i'm painted black (levy) moods take me and erase me, and i'm painted black (levy) EmptyMer 6 Nov - 23:54

Il comprend décidément rien, Levy. Ou alors n'a-t-il tout simplement aucune envie de comprendre, hypothèse parfaitement plausible tant il semble fermé à tout dialogue. Aurore a beau retourner la situation une bonne dizaine de fois dans sa tête, elle n'arrive toujours pas à saisir cette gravité que son ami tente à tout prix de lui démontrer. Une vulgaire chute, ça n'a rien de dramatique, c'est tout simplement anodin, si ce n'est encore plus insignifiant que ça. Mais il s'acharne, encore et toujours, alors qu'il hausse la voix avec nervosité. C'est qu'il a décidément quelques problèmes, le Dryden. Elle a malgré tout choisi de les accepter, et si elle évite généralement les questions indiscrètes afin de ne pas se montrer trop intrusive, il est certain qu'elle fait avec. Elle pense l'avoir convaincu - ou du moins légèrement - avec son discours un brin agressif, pour autant est-elle désespérée de réaliser qu'ils n'ont pas avancé d'un millimètre. Un soupir exaspéré s'échappe malgré elle de ses lèvres, alors qu'elle s'apprête à recevoir la contre attaque du jeune homme. Bien qu'on ne peut plus consciente qu'elle ne se laissera pas convaincre tant elle est persuadée d'avoir raison, elle le laisse cependant exprimer son point de vue sans l'interrompre. Après tout ils ont assez d'un borné instable pour une si petite pièce. Pour autant ne peut-elle s'empêcher de lui gueuler sa réponse avec violence, une fois qu'il a terminé la sienne - qui est à la fois révoltante et complètement erronée.  « Oh merde arrête d'être aussi dramatique, tu veux ! T'es en train de me dire quoi là, que la prochaine fois que tu perdras ton calme tu pourrais accidentellement me briser la nuque ? » ironise-t-elle avec un air clairement agacé au visage. C'est qu'elle perd patience, l'iota. Elle parvient pas à comprendre son blocage, et elle ne peut s'empêcher de songer à une autre raison à son besoin de l'éviter. Elle n'a pourtant jamais été paranoïaque, puisque ce n'est pas son genre de se tracasser toute la journée sur ce que les gens peuvent bien penser d'elle. Parce que les remises en question sur sa personne, elles ne viendront que d'elle-même et de personne d'autre. Pourtant, piégée de son propre fait entre quatre murs avec pour seule présence un jeune homme complètement hermétique à ce qu'elle peut bien déblatérer, elle n'a pas réellement d'autres possibilités que d'approfondir son raisonnement. Et alors qu'elle se livre à une discussion intérieure, il lui offre au même moment la réponse tant désirée sur un plateau. Il tient pas à elle. Douche froide qui lui glace le sang et refroidi son regard. Avant même de passer par le stade de déception, la bouffée de colère qui monte en elle prend le dessus sur tout le reste. Il est gonflé, Levy. Et terriblement déloyal. « Va raconter tes stupidités à quelqu'un que ça intéresse. » voix tranchante, regard assassin. Elle peut pas croire qu'il joue cette carte, avec son indifférence qui lui fait l'effet d'une gifle. C'est pas pour autant qu'elle va se laisser déstabiliser ; ce serait mal connaître Aurore Hemingway. Pour autant ne sort-elle pas indemne de cette déclaration douloureuse. Elle le croit toujours pas, soit dit en passant. Car ce serait une trop grosse atteinte à sa fierté que de se faire entendre dire que son amitié ne vaut rien, alors même qu'elle est si méticuleuse quant à ceux à qui elle l'accorde. Et Levy est bien le dernier dont elle aurait attendu un tel retournement de veste. Il y avait aussi la possibilité qu'il lui balance quelques uns de ses violents mensonges simplement pour se débarrasser d'elle et ainsi obtenir satisfaction. Elle préfère s'accrocher à cette idée plutôt que de croire qu'elle a fait erreur sur la personne en lui offrant une infime part de sa confiance si durement gagnée. Elle se tient toujours droite face à lui, refusant de baisser la tête ne serait-ce que d'un millimètre. Appelez-ça fierté mal placée, elle vous dira que ce n'est qu'une question d'estime de soi. L'étudiant la dévisage, quelque peu choqué, lorsqu'elle considère le problème réglé une fois l'ascenseur définitivement bloqué. Bon d'accord, là il commence à la mettre légèrement mal à l'aise avec ses regards meurtriers qui ne lui lancent plus des éclairs mais de véritables décharges. Si un regard pouvait tuer et bien... Oui, Aurore ne serait plus qu'un cadavre encore tiède sur le sol. Il lui demande si elle est fière d'elle, et en toute jeune fille raisonnable et polie qu'elle est, c'est tout naturellement qu'elle réplique. « J'ai déjà fait mieux, mais je suis pas mécontente.  » qu'elle raille à demi satisfaite, un air mauvais au coin des lèvres. Qu'il morfle un peu lui aussi, tiens. Y'a pas de raison qu'elle soit la seule à s'en prendre plein la tête alors qu'elle n'est même pas coupable dans l'histoire. Lui non plus d'ailleurs, et c'est ce qu'elle se tue à lui répéter, tant de fois maintenant que c'en est devenu lassant. Au moins doit-on lui reconnaître ça ; elle est tenace. C'est d'ailleurs ce refus d'abandonner qui fait d'elle une si bonne sportive. Plus qu'assidue, c'est une véritable battante acharnée qui ne saurait lâcher l'affaire que si la situation se révélait véritablement sans espoir. Ce qui, et elle n'aura de cesse de le répéter même sur son lit de mort, n'est pas le cas du lambda-paniqué-un-peu trop-pâle ici présent. Il commence à l'inquiéter, avec sa mine déconfite et cette sensation d'être au bord du gouffre. La panique ne semble qu'attendre le parfait moment pour l'envahir, et il n'est pas difficile de comprendre qu'elle le guette sérieusement. Elle va pas tarder à s'en vouloir, si ça continue. Parce que quoi qu'il se passe dans cet ascenseur, elle en sera l'entière responsable. Son sourire satisfait s'efface de ses lèvres rosées alors que ses sourcils s'affaissent en une expression inquiète. Quand il lui demande - ordonne - de se pousser, elle réagit plus vite que son esprit ne l'aurait voulu, et se décale par pur et simple réflexe. Son voix sonne urgente, son ton pressant, et il se met à appuyer sur tous les boutons sans la moindre logique. L'aurait-elle rendu fou, par sa simple obstination ? Elle a peur pour lui, maintenant. Peur pour son état mental, et bientôt physique. « Eh, c'est pas vraiment le moment de paniquer là ! » qu'elle s'exclame en levant une main pour l'inciter au calme. Pas très efficace, cependant. Il lâche les boutons, reviens en arrière, semble subir un véritable tourment intérieur. Et c'est de façon tout à fait inattendue qu'il se met à taper dans le mur avec la même force que ce fameux soir, dans le bar. A partir de cet instant, l'ambiance tourne à l'angoisse, à laquelle s'ajoute une pointe d'horreur lorsque sa main révèle une entaille de laquelle s'égoutte un liquide carmin. On se croirait dans un film d'épouvante, et tous les éléments semblent réunis pour en faire un Blockbuster efficace. Il est fou, songe-t-elle de nouveau alors qu'elle le fixe sans bouger, choquée par une facette qu'elle n'avait jusqu'alors qu'entrevue. Au moins a-t-elle compris, maintenant. Elle n'a pas même besoin de l'entendre crier à quelques interlocuteurs imaginaires de le laisser sortir, pour savoir qu'il éprouve une pure et réelle phobie pour les espaces clos. Elle s'en veut de pas l'avoir su, pour autant ne peut-elle se blâmer pour quelque chose qu'il lui était impossible de deviner. Il saigne, et ça la fait grimacer. Pas la vue du sang, non, simplement le fait de le voir se faire ainsi du mal. Aurore reste un instant amorphe alors qu'elle le suit d'un regard inquiet, jusqu'à ce qu'il termine sa course assis sur le sol, les mains autour de ses genoux et l'air plus absent que jamais. « Excuse-moi... Levy je suis désolée, je savais pas. Je vais arranger ça, mais reste-là... Enfin, ne bouge plus... Bref... » balbutie-t-elle, désemparée. Elle s'empresse d'enclencher le bouton d'appels en cas d'urgence et attend une réponse, se balançant d'un pied à l'autre, impatiente. Enfin, après d'interminables secondes, une voix masculine lui répond. Blabla habituel, renseignements, demande de déblocage au plus vite. Il lui assure qu'il fera tout son possible et raccroche, au plus grand bonheur de la jeune femme. Celle-ci a alors tout le loisir de rejoindre Levy en quelques pas avant de s'accroupir face à lui. Elle attrape délicatement sa main blessée, qu'elle se contente de garder dans la sienne. Que peut-elle faire de plus, après tout ? « Si tu me pardonnes, je te pardonne. » souffle-t-elle dans un murmure tandis qu'un timide sourire renaît sur son visage. S'il parvient à oublier qu'elle a été responsable de l'une des pires crises de claustrophobie de toute l'histoire, elle devrait être capable de pardonner un vulgaire bleu fessier. Non ?
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MessageSujet: Re: moods take me and erase me, and i'm painted black (levy) moods take me and erase me, and i'm painted black (levy) EmptyVen 22 Nov - 15:03

Un dialogue de sourd, voici ce qui s’est installé entre nous. Elle va finir par me rendre dingue la Aurore à refuser de comprendre ce que je veux lui faire entendre. Rien ne sert de forcer les choses, notre amitié n’est plus. J’y ai mis un terme pour le meilleur. Certainement pas pour moi mais pour elle. Qui voudrait d’un ami bagarreur qui nous fait vivre les pires situations ? Aurore apparemment. Je ne la comprends pas. Elle m’a vu au pire de moi et pourtant elle continue de s’acharner à vouloir rester mon amie. Est-ce que c’est ça l’amitié, être assez masochiste pour vouloir continuer d’être avec la personne même si celle-ci nous blesse ? D’accord ce n’était pas intentionnel, et elle n’a pas eu bien grand mal, mais je crains que cela s’aggrave une prochaine fois. Je suis incapable de me contenir, je finis par lever le poing à une soirée sur deux. Je ne veux plus mêler Aurore ou quiconque de mes amis à mon tempérament fougueux. Soyons amis en dehors des soirées alors, d’accord mais cela ne me ressemble pas. Je ne saurais même pas comment m’y prendre. Qu’est-ce que l’on est censé faire ? Faire des soirées karaokés, des soirées pyjamas, se parler de notre dernier coup de cœur en date ? Allons, cela n’est pas moi. Nous sommes dans un cul de sac. Il est temps que Aurore le comprenne, qu’elle abandonne. J’en ai marre de le lui expliquer. Je suis lassé par mon propre discours et par son comportement de petite fille gâtée. On n’a pas l’air de lui refuser grand-chose à mon ex iota favorite alors elle prend mal le refus d’obtempérer. Mais des de nous deux, je sais que je suis celui qui aurait le dernier mot. Et pour une fois dans ma vie où je ne me conduis pas en parfait égoïste, j’aimerais que l’on respecte mes choix. Alors elle se moque, elle utiliser l’ironie pour se jouer de moi, pour tourner mes arguments à la dérision. Soit elle ne se rend pas compte, soit elle est inconsciente. L’un ou l’autre ne change rien à la donne, je ne reviendrai pas sur mes positions. « A chaque soirée je donne un coup de poing à quelqu’un. C’est presque un rituel. J’aimerais autant éviter qu’un jour tu sois la cible. » Non pas que ce serait intentionnel, je ne veux jamais devenir comme mon monstre de père qui a passé dix années de sa vie à porter des coups toujours plus violents à ma mère, mais j’ai réellement peur qu’un jour Aurore rentre dans la bagarre et qu’elle soit blessée. Je connais Aurore, je connais son caractère, il lui arrive de se mettre dans de sales histoires parce qu’elle n’a peur de rien, preuve ce qui est arrivé il y a quelques mois. S’interposer dans une bagarre entre deux hommes, il faut être moitié cinglé pour le faire tout de même. Je ne sais pas ce qui lui a pris ce soir-là si elle avait peur que je ne me blesse ou que je porte un coup fatal à mon adversaire. Tout ça parce qu’il avait été trop entreprenant avec elle, je m’étais comporté comme un petit-ami possessif avec elle et aujourd’hui nous n’étions même plus des amis à proprement parlé. Puisque le fait que je veuille à tout prix la protéger résonne en elle comme le gag de l’année, j’ai décidé de changer de stratégie. Nouvelle attaque, désormais je vais feindre mon indifférence. Qu’on m’offre le prochain oscar, regard dédaigneux, expression faciale irréprochables, haussement d’épaule genre je m’en foutiste, ma performance est exemplaire, j’ai tout donné pour la tromper. Je n’en reviens pas tout ce que je dois faire pour parvenir à mes fins. La plupart des gens se lassent après quelques jours à être ignorée, mais j’ai à faire à une coriace. Voilà pourquoi on s’entendait si bien, on est les mêmes. Ma réponse ne lui plait pas et elle ne tarde pas à répliquer. Elle me coupe dans mes dires et m’impose le silence par deux trois mots bien aiguisés. Allez raconter mes stupidités à quelqu’un d’autre ? Ça serait avec grand plaisir si je n’étais pas coincé dans cet ascenseur avec toi ma chère. (et ce par ta faute qui plus est) « Et je peux aller les conter à qui ? On ne peut pas sortir je te le rappelle. » Si tu l’as oublié, moi j’en suis incapable. Je menace de faire une crise de panique si l’on ne me sort pas d’ici dans secondes à venir. Me disputer avec Aurore est la dernière chose à faire, cela ne fait qu’augmenter mon niveau de stress qui est déjà supérieur à la moyenne. Je devrais me mettre au yoga, je devrais arrêter les sports de combat et choisir un sport dit de relaxation. Que dois-je faire désormais ? Peut-être bien que la position du lotus pourrait m’aider, ou non. Finalement je m’énerve contre elle, parce que tout s’est arrêté. L’ascenseur ne redémarra pas, peut-être qu’il redémarra un jour mais je ne serai plus de ce monde. Pour le coup, si Aurore entendait mes pensées elle me trouverait dramatique. Il n’y a rien de pire que d’être dans un espace clos si ce n’est être dans un espace clos et savoir que l’on ne peut pas en sortir. Et finalement de son air audacieux elle avoue ne pas être mécontente d’elle et je perds mon sang froid. J’appuie sur tous les boutons, je tape dessus, j’ai perdu toute cohérence. Cet ascenseur sera mon tombeau, c’est comme ça que je vois l’issu de la scène. Je n’imagine même pas les câbles de l’ascenseur qui lâche et Aurore et moi réduit en bouilli comme dans les films d’horreurs. Ce qui va se passer c’est que je vais devenir fou et que je vais finir par me taper la tête contre le mur jusqu’à ce que mort s’en suive. Aurore parle, elle m’intime d’arrêter. Je crois que mon état de folie l’effraye. J’en suis désolé, je ne peux rien faire pour me contenir. A vrai dire j’oublie même l’existence d’Aurore dans cet ascenseur. Je suis désormais tout seul dans mon calvaire. La seconde d’après mon poing s’écrase contre la paroi dur mur dans un bruit sourd. J’ai presque l’impression d’avoir fait trembler tout l’ascenseur. Peut-être n’est-ce que le fruit de mon imagination alors que j’aie l’illusion que tout est décuplé et pire que cela ne l’est réellement. Je me pose finalement au sol. Ma tête est reposée entre mes mains. J’attends. Je ne sais pas quoi mais j’attends. Peut-être un signe d’une amélioration à la situation. Aurore entre dans mon champ de vision et elle me parle. Elle va arranger la situation. Ah, j’attends de voir cela alors. « Ne bouge pas. » Où est-ce que je peux aller de toute façon ? Je peux peut-être continuer de frapper le mur jusqu’à défoncer la paroi et me retrouver de l’autre côté. J’ai frappé de toutes mes forces et pourtant le mur n’a qu’une légère égratignure, s’échapper de la sorte s’annonce donc périlleux. Je l’entends qui appelle le service dépannage de l’ascenseur et je crois que l’homme annonce quelques secondes avant qu’il nous sorte de là. Dans l’état actuel des choses quelques secondes vont me paraitre une éternité je le sais. Aurore est à mon chevet en deux enjambés. Elle prend ma main dans la sienne et je la regarde en silence. Elle veut qu’on passe un marché, je lui pardonne notre enfermement si elle me pardonne ma stupidité. Cela ne vaut pas à vrai dire, je suis bien plus foireux qu’elle ne l’est, même si m’enfermé ici n’était pas l’idée la plus judicieuse qu’elle est eu. « T’es vraiment sûr que tu veux un ami comme moi ? » Je lui demande parce que je viens de lui démontrer un nouvel accès de colère. Il faut du courage et probablement de l’inconscience pour vouloir rester ami avec moi malgré tout. Elle vient encore de me surprendre, n’importe qui aurait pris ses jambes à son cou après cette scène de folie mais Aurore est toujours là fidèle au poste, inébranlable. « Tu ne pouvais pas savoir, tu n’as rien à te faire pardonner. » Je poursuis. Lui en vouloir pour cela serait stupide, ce n’était pas intentionnel. Tout comme mon geste brusque envers elle ne l’était pas. Elle vient de marquer un point dans son argumentation sans le vouloir. « Viens-là » Je lui murmure et j’approche son corps du mien pour la prendre dans mes bras. Ce n’est pas un geste anodin pour moi, les manifestations d’affections n’arrivent que très rarement. Mais j’ai l’impression qu’aujourd’hui c’est moi qui doit me faire pardonner. « Si on sort un jour d’ici, je t’offre un starbucks. » Je plaisante. J’avais presque réussi à oublier que l’on était enfermé mais je viens juste de me le rappeler, très fort mon cher Levy. Et soudainement les portes de l’ascenseur s’ouvrent et un technicien nous obverse. Je suis tellement heureux de voir les couloirs de l’université derrière et de me dire que je suis libre que je pourrais lui sauter dans le bras. Au final, on a passé moins de cinq minutes dans cet ascenseur mais j’ai eu l’impression d’y avoir passé une semaine.
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MessageSujet: Re: moods take me and erase me, and i'm painted black (levy) moods take me and erase me, and i'm painted black (levy) EmptyMar 4 Fév - 23:20

C'est une véritable guerre qui se joue entre les deux fortes têtes qui refusent d'abandonner le combat acharné de deux décisions radicalement opposées. C'aurait pu être une simple bataille comme une autre à propos d'un sujet quelconque, seulement l'enjeu de cette "discussion" est bien trop important, si bien que la jeune femme ne peut se permettre de perdre. C'est dans cette situation qu'elle réalise que dans le genre borné, Levy n'est pas loin de la surpasser tant il est ancré sur ses positions. Pourtant ce ne sont ni ses paroles blessantes, ni ses arguments percutants qui changeront l'avis de l'iota. « J'ose espérer que tu as un minimum de contrôle sur toi-même. » qu'elle siffle avec sévérité. Elle commence à croire qu'il se cherche des excuses plus qu'autre chose, ou du moins l'aurait-elle cru s'il n'avait pas ce regard à la fois mêlé d'inquiétude et d'une colère mal maitrisée. Elle n'est pas calmée non plus, soit dit en passant. Simplement décide-t-elle de prendre sur elle afin d'apaiser la tension palpable entre les deux étudiants. Elle fait de son mieux, Aurore, même si elle serre les dents et toise son interlocuteur de façon un peu trop intense. C'est si étrange de les voir s'agacer ainsi, eux qui ont tant de points communs qu'ils se cognent inévitablement à leurs propres défauts. Tous deux impulsifs, et c'est précisément ce qui les a entraîné dans cette situation dont ils ne parviennent pas à s'échapper - au sens propre comme au figuré. Si elle n'a jamais craint les espaces clos, la jeune femme commence cependant à se lasser de cet ascenseur oppressant. Elle rêve de la brise revigorante de l'extérieur, des brides de conversations qu'elle troquerait volontiers contre ce silence dérangeant. Il est quand même flippant, Levy. Et sûrement n'est-elle pas mieux étant donné sa curieuse volonté de rester avec un homme ayant définitivement des problèmes de violence. Mais elle sait qu'il ne pense pas à mal, et surtout qu'il a un mal fou à se contrôler alors qu'elle vient pourtant de lui annoncer penser le contraire. Mauvaise foi quand tu nous tiens. Mais avouer qu'elle se sait potentiellement en danger de recevoir un coup perdu signifierait mettre un terme définitif à leur amitié. Alors elle demeure confiante, forte, et ne faiblit pas une seule seconde, quoique ce ne soit pas l'envie qui lui manque lorsqu'il vient lui reprocher une nouvelle fois de les avoir volontairement enfermés dans cet ascenseur. « Très bien, dans ce cas contente-toi de ne plus rien dire de stupide. » lâche-t-elle les bras croisés, lui accordant un regard quelque peu dédaigneux avec de détourner le regard, conscience du manque de maturité de sa réponse. Elle sait que s'ils sont contraints de s'engueuler dans une pièce aussi restreinte, c'est entièrement de sa faute et que ce n'était certainement son idée la plus brillante. Mais pourquoi chipoter sur des détails alors qu'ils ont enfin les explications qu'ils méritent ? D'ailleurs dans le genre mettre les pieds dans le plat, le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils n'y vont pas par quatre chemins. Et ce doit sûrement être ce trop plein de franchise qui mit le feu aux poudres, ou du moins le chaos dans l'esprit de Levy. Une bonne crise de panique comme Aurore en avait rarement vu, et qui la laissa tout naturellement désemparée. Si la surprise laissa ensuite place à une certaine inquiétude - le poing du jeune homme venait tout de même de s'abattre avec une force étonnante contre la paroi de l'ascenseur - elle ne tarda pas à être envahie d'une culpabilité nouvelle. Si elle avait jusque là tout à lui reprocher, elle n'était désormais plus très sûre d'être blanche comme neige dans cette histoire, d'où son changement d'attitude aussi vif que l'avait été le poing de l'omega. Accroupie aux côtés du jeune homme, sa main toujours dans la sienne, Aurore retient son souffle sans vraiment s'en rendre compte. Elle est suspendue à ses lèvres, et entreprend même quelques pressions sur sa main afin de s'assurer qu'il est toujours avec elle. Il reste cependant muet, immobile, et ce durant un laps de temps qui paraît durer une éternité à l'iota. Elle n'est pas loin de se remettre à hausser la voix afin de lui soutirer une réaction, peu importe laquelle, et pourtant son exemplaire patience demeure, inébranlable malgré l'état de ses nerfs. Et enfin, il relève la tête. Ses prunelles brillent de nouveau, ses traits s'animent, et plus grand soulagement encore, il lui adresse la parole. Pour lui offrir qui plus est une question qui fait doucement sourire la jeune femme, attendrie par ce lunatique au tempérament si changeant. « Qu'est-ce que j'ai dit au sujet des propos stupides ? » demande-t-elle avec malice. Une question rhétorique qu'il vient de poser, l'omega. Il n'a jamais été question pour elle de remettre en cause leur amitié, contrairement à lui qui semblait en avoir fait son passe-temps favori depuis ces dernières semaines. Pourtant elle était intimement persuadée, à cet instant, qu'elle ne lui en tiendrait pas rigueur. Etonnant de la part de ce petit bout de femme d'ordinaire si exigeante qui ne laissait rien passer, ou presque. Pour autant n'était-elle pas bornée, ce qui jouerait sans aucun doute à leur avantage durant les prochains mois. « J'ai quelques idées pour faire de toi un ami un peu plus perfectionné... » débute-t-elle, songeuse quant à la capacité de Levy à lui livrer des croissants chauds sur le pas de sa porte pour le petit déjeuner. Décidant cependant de ne pas pousser le vice, elle fait mine d'abandonner ses pensées pour assurer d'un ton confiant. « Mais évidemment que je te veux comme ami. » C'est comme une évidence, qu'elle voudrait ajouter, mais elle n'en n'a nul besoin puisque son regard parle pour elle. Difficile de croire qu'il puisse y avoir un happy end après tant de tensions, et pourtant. Levy lui confesse qu'elle n'a rien à lui pardonner, et bien qu'il n'en n'ait certainement pas la moindre idée c'est toute sa culpabilité qui s'assoupit aussitôt. S'en suit alors une étreinte orchestrée par le jeune homme lui-même, geste qui n'est pas sans surprendre Aurore si peu habituée à un tel contact de sa part. Parce qu'elle a beau être très tactile avec ceux qu'elle fréquente, ce n'est pas pareil avec Levy. La distance physique qui les sépare leur offre paradoxalement une connexion plus profonde qu'elle ne saurait expliquer. Accueillant cependant cette étreinte comme un véritable salut, elle entoure ses bras autour de son cou avec chaleur et y enfouit son visage. Elle est tout à fait indifférente au fait que le jeune homme puisse être mal à l'aise face à l'enthousiasme de ce contact, mais elle est comme ça Aurore. Chaleureuse et tactile, impulsive et naturelle. Elle finit bientôt par reculer au moment où il termine de plaisanter à propos d'un starbucks. Elle s'apprête à répondre que la porte s'ouvre, véritable miracle quoique survenu après la tempête. Enfin, mieux vaut tard que jamais disent certains. « Tu vois, suffisait juste de demander gentiment. » fait-elle remarquer, taquine, tandis qu'elle se lève et tend sa main à Levy pour l'aider à faire de même. Elle a presque envie de remercier les gars de la maintenance pour avoir été si peu rapides, exhaussant sans le vouloir tout ce qu'elle aurait pu espérer en rattrapant l'étudiant un peu plus tôt. Elle leur offre un signe de tête reconnaissant, puis s'extirpe de l'appareil avec un soupir de soulagement. Elle expérimente alors un centième de l'ivresse que peut éprouver un prisonnier enfin libre après des années de captivité. Son euphorie passée, elle se retourne vivement pour faire face à un Levy qui vient tout juste de sortir de l'ascenseur, qu'elle toise longuement, visiblement dans l'attente de quelque chose. Voyant que rien ne vient, elle prend finalement les devants. « Et alors, il vient ce starbucks ? »
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