the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-55%
Le deal à ne pas rater :
Coffret d’outils – STANLEY – STMT0-74101 – 38 pièces – ...
21.99 € 49.04 €
Voir le deal

Partagez

don't lose yourself (matthew)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

don't lose yourself (matthew) Empty
MessageSujet: don't lose yourself (matthew) don't lose yourself (matthew) EmptyJeu 6 Juin - 11:54

Don't leave me alone with me, See, I'm afraid. Of the darkness and my demons, And the voices, saying nothing's gonna be ok
La tête couchée sur mon bouquin de théâtre, je me réveillais en sursaut. Depuis combien de temps je dormais sur mes livres ? Aucune idée. J’avais juste affreusement mal à la tête. Et ce n’était certainement pas du à une bouteille d’alcool. Je n’en planquais plus dans ma chambre depuis ma dernière crise. J’avais eu trop peur, pour jouer à nouveau avec le feu. Je me l’étais bien cherchée à vrai dire, je ne méritais que ça. En regardant par la fenêtre, je remarquais que la nuit venait à peine de tomber sur le campus de Berkeley. J’envoyais valser mes bouquins sur mon lit, pour me diriger dans ma salle de bain. Mes cheveux tenaient probablement par l’opération du Saint Esprit en l’air. Quelques coups de brosse suffiraient à remettre ça en place. Le maquillage – assez discret pour ma part – n’avait quant à lui pas du tout bougé. Je descendais en trombe dans la salle principale, et m’adressais à Sweeney. « Je sors, ne m’attends pas pour manger. » disais-je, en le saluant d’une main. Traîner dehors la nuit tombée, c’était un moment privilégié que j’osais m’accorder en solitaire. Je commençais à étouffer un peu de toute cette surprotection que l’on m’offrait depuis des semaines. Tout le monde avait peur qu’il arrive quelque chose au Tigrou. Bizarrement, je me sentais plutôt bien. Je marchais souvent sans but, jusqu’à ce que je fasse demi-tour. Parfois, j’allais me faire un jogging. Une nouvelle passion pour moi, ce sport. Il me permettait de me remettre en forme doucement, mais aussi d’éviter de penser à tous mes problèmes et me focaliser uniquement sur mes foulées. Je devais m’aérer l’esprit. En marchant dans la rue qui menait jusqu’à l’Absinthe Bar, je me demandais si je n’étais pas en train de faire la plus grosse erreur de ma vie. Aller dans un bar, c’était un comble pour une personne qui tentait de se battre contre l’alcoolisme. Je marchais déjà depuis des heures, et à vrai dire mes jambes commençaient à réclamer un peu de repos. Et puis, les bars ne servaient pas que de l’alcool hein ? Prenant une grande inspiration, je rentrais dans l’établissement légèrement nerveuse. Heureusement, il n’y avait pas grand monde. Tous les étudiants de Berkeley ou même de San Francisco en général préféraient aller dans les boîtes de nuits. Je préférais largement l’ambiance plus intime des bars. Devoir se coller les uns les autres pour danser, ce n’était pas trop mon truc. Même si cela ne m’empêchait pas d’y aller avec les autres cheerleaders pour se défouler. Je repérais le comptoir, et surtout toutes ces bouteilles alignées. Plusieurs clients sirotaient un verre de whisky. Je pouvais reconnaître le liquide que contenait le verre, rien qu’à la forme de celui-ci. Légèrement paniquée, je me dirigeais dans les toilettes pour femmes. L’état des sanitaires ne semblaient pas vraiment préoccuper les propriétaires… Répugnant. Je m’appuyais contre un lavabo, tentant de reprendre ma respiration. « Quelle connerie… Quelle conne ! » me disais-je, à moi-même. C’était beaucoup trop tôt pour remettre les pieds dans un bar sans être directement attirée par les bouteilles. Je restais quelques secondes appuyée contre le lavabo, avant de me passer de l’eau sur le visage. J’allais le faire. J’allais vaincre cette envie qui me bouffait l’esprit depuis des semaines. Je sortais rapidement, pour m’installer au comptoir. Tête baissée, je croisais les mains devant moi. Je commençais à trembler, légèrement. Le serveur s’approchait, attendant ma commande. Après quelques secondes de silence, je levais la tête en sa direction. « Un jus de fruit, s’il vous plaît. » disais-je, d’une petite voix. Je ne voulais plus regarder ces bouteilles, c’était un véritable supplice. Je me retournais sur mon tabouret, pour ne plus à affronter cette difficulté. Je me rappelais à quel point cela m’était difficile de lutter seule contre ce fléau. Lors de mon premier arrêt, j’étais entourée par une équipe de médecin. Et le groupe des alcooliques anonymes. J’avais tellement peur d’y retourner, de devoir leur dire que j’avais échoué. Que j’étais une bonne à rien, faible et pas battante pour un rond. En réalité, j’avais honte de moi. Je m’étais faite avoir comme une bleue la première fois. La seconde fois, était encore pire – à Las Vegas – et la troisième était volontaire. Je me demandais si je ne devais pas baisser les bras et tout stopper, afin de faire face à ma véritable nature. Une fille qui buvait et qui n’était même pas foutue de rester un jour sobre. C’est ce que j’étais. Etais-je assez forte pour supporter une telle pression de la part de mon subconscient ? Le bruit de mon verre que le serveur me déposait, parvenait à me sortir de ces pensées négatives. J’allais passer ma soirée à boire du jus de fruit, sans aucun but. A part celui de pouvoir remettre les pieds dans un bar sans boire autre chose que ça. Je ne devais plus me priver de rentrer dans ce type d’établissements sous prétexte que je luttais contre l’alcool. J’aimais réellement l’ambiance de ces petits bars de quartiers. Finalement, est-ce que je devais me priver des bonnes choses de la vie ?
7500 FOR YOU SUD OUEST don't lose yourself (matthew) 277800 :plop:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

don't lose yourself (matthew) Empty
MessageSujet: Re: don't lose yourself (matthew) don't lose yourself (matthew) EmptyMar 11 Juin - 23:22


    don't lose yourself (matthew) Tumblr_mm2xsb72PA1rwdyf5o1_250« Nous acceptons de vous réintégrer parmi nos effectifs Monsieur Warrens. Ceci dit, c’est bel et bien la dernière fois que nous acceptons un tel écart de conduite, peu importe les circonstances. Vous comprendrez bien qu’une université si prestigieuse comme la nôtre ne peut point se permettre d’octroyer des mois de vacances à ses élèves. » Je prenais mes affaires et sortait de ce bureau lugubre, sans dire un mot, par peur de tout gâcher. Le doyen Frederiksen me servait là le sermon auquel je m’attendais, tout en lisant la lettre que M. Crawford lui avait envoyée. Lettre à laquelle il avait bien entendu joint un joli chèque de compensation. Je savais que je n’aurais plus le droit à l’erreur, cependant, s’il pensait me tenir par les couilles, il se trompait. Ce doyen n’était qu’un pion dans l’échiquier que représentait le système universitaire américain, je n’étais peut-être pas en position de force, mais ce n’était certainement pas lui qui allait me stopper. Après des mois de vagabondage, des mois à tenter de noyer mon chagrin dans l’alcool, j’étais de retour à San Francisco, à Berkeley. J’avais décidé – grandement influencé par les menaces de mon père de me couper les vivres – de me reprendre en main, d’arrêter de m’apitoyer sur mon sort, d’essayer de profiter à nouveau de la vie. Le programme n’était pas aisé, mais la volonté, la force de caractère, pouvait rendre l’impossible possible, j’en étais persuadé. La première étape consistait à se resocialiser. En m’exilant de la sorte, j’avais laissé beaucoup de gens derrière moi, beaucoup de gens qui ne me pardonneraient pas facilement, et je les comprenais. Des milliers de questions se bousculaient dans ma tête, je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas par où commencer. J’avais envie de me remettre sur le droit chemin dès ce soir, mais comment. C’est un peu perdu que je rentrais chez moi, dans cette villa que mon père m’avait payée. Père, ça me faisait encore bizarre de l’appeler de la sorte, je ne sais pas si je m’y ferai un jour. A mes yeux, mon père était mort et enterré depuis des années déjà, ce n’était qu’un alcoolique chronique, qui battait sa famille. Bien que je n’aie finalement pas ses gènes, j’avais apparemment copié une de ses mauvaises habitudes, moi aussi je buvais pour oublier que ma vie était merdique, que le destin s’acharnait sur moi, jour après jour, qu’il ne me laissait pas un instant de répit, comme s’il voulait me voir agoniser pour l’éternité, agoniser sans jamais crever. Ce qui ne te tue pas te rend plus fort, de la belle merde. Ce qui ne te tue pas te marque à vie, ce qui ne te tue pas te rend méfiant, ce qui ne te tue pas te rend aigri, mais clairement pas plus fort. Une fois chez moi, je m’affalais sur le canapé, blasé. Ce n’était pas si évident qu’il y paraissait de se remettre dans le droit chemin, pas quand vous n’aviez plus personne pour vous épauler. Je jetais un coup d’œil à mon téléphone, Guillaume ne m’avait pas répondu. Je lui avais demandé ce qu’il faisait ce soir, s’il avait des plans, apparemment, la réponse était négative. Ma décision était prise, j’allais sortir dans un bar, j’allais essayer de rencontrer des gens. Je n’y allais clairement pas pour boire seul, non, ça je pouvais très bien le faire dans cette grande villa, bien trop grande pour moi. Je voulais vraiment sortir, aller à l’encontre d’autres gens, faire de nouvelles connaissances, me socialiser tout simplement. Ma vie ressemblait à l’heure actuelle à un bordel sans nom et j’avais besoin d’y mettre de l’ordre, besoin de me relever, et cela passait par reprendre des habitudes simples, par des sorties avec des potes, tout simplement. Rapidement, je remis mon blouson en cuir sur mes épaules et me mis au volant de ma nouvelle voiture, ce petit bijou également offert par ce père biologique. En quelques minutes, j’étais rendu en centre-ville, après m’être garé, je rentrai dans le bar le plus proche. Il n’y avait pas trop de monde à l’intérieur, ce n’était pas plus mal, il était encore trop tôt pour les bains de foule, et ce n’était sûrement pas dans un bar bondé que je pourrai avoir une bonne conversation. L'Absinthe Bar, nom pourri, je n’attendais pas grand-chose de ce bar. En plus de trois ans à San Francisco, c’est la première fois que j’en entendais parler. J’avançais d’un pas rapide vers le comptoir, pressé de m’installer, impatient d’en découdre. Installé sur le tabouret, je passais commande auprès du barman. « Un double scotch s’il vous plait. » Ce n’était pas parce que je n’étais pas parti dans l’optique de ne pas boire seul, ne pas boire pour oublier, que l’alcool était prohibé après tout. Mais mon regard dévia sur ma gauche. Juste à côté de moi, se trouvait une jeune femme blonde, buvant un verre de jus de fruit. Je pense que c’était la première fois que j’assistais à une telle scène. Une personne accoudée au comptoir qui ne buvait pas d’alcool. Soudainement inspiré, je rectifiais auprès du barman. « Finalement, mettez-moi la même chose que la demoiselle. » Je me tournai alors vers cette fille qui semblait bien seule. « Qu’est ce qu’une jolie jeune femme fait seule dans un bar aussi miteux ? » Je n’avais vraiment plus l’habitude d’aborder les gens apparemment, j’en étais rendu à balancer des phrases toutes nazes, qui auraient pu être les répliques des plus mauvais films hollywoodien. Tant pis, il fallait bien un début à toute conversation, aussi maladroit soit-il. « Matthew, enchanté. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

don't lose yourself (matthew) Empty
MessageSujet: Re: don't lose yourself (matthew) don't lose yourself (matthew) EmptyMer 12 Juin - 16:54

Est-ce que je venais en réalité de m’infliger un nouveau défi à surmonter ? Il faut croire que depuis la réapparition de mes vieux démons, j’aimais me mettre au pied du mur et jouer avec le feu. C’était probablement la plus mauvaise thérapie que j’avais mis en place. J’avais du mal à reprendre une vie normale, sans avoir un tas de difficultés qui se rajoutaient en plus. Lorsque j’étais à Londres, les bars se faisaient une fortune avec la consommation que je leur apportais pratiquement tous les jours. En plus de voler dans le portefeuille de mes parents, je me procurais facilement de fausses pièces d’identités pour rentrer et me faire servir de l’alcool. Maintenant que j’avais dépassé la majorité absolue, je n’avais plus besoin de ces subterfuges. Les souvenirs refaisaient surface, car c’était mon quotidien pendant mon adolescence. Traîner dehors, boire jusqu’à la fermeture et rentrer en titubant. C’était la première fois depuis que j’étais sobre – puis replongée dans l’alcool – que je remettais les pieds dans un bar. Cette atmosphère m’apaisait toujours autant. Je me sentais presque protégée dans ce type d’établissement. Les principaux clients venaient surtout boire leur consommation du soir et repartir. Les autres erraient sans aucun but particulier, tant que leur bouteille était à leurs côtés. Je ne savais pas de quel côté de la chaise j’étais ce soir. Je ne savais même pas pourquoi j’étais ici. Tout ce que je savais, c’était que ma thérapie « choc » pouvait marcher comme échouer. Pour le moment, je ne me laissais pas vraiment perturber. Il suffisait de retourner mon siège pour me débarrasser de la vue du démon. Ou alors de garder la tête baissée. La seconde option ne me semblait peu envisageable. En réalité, j’en avais marre de passer pour une dépressive incapable d’aller de l’avant et coincée dans son passé douloureux. Je n’étais pas la seule, mais pour moi mon cas était urgent. Prenant une gorgée de mon jus de fruit multivitaminé, j’entendais quelqu’un s’asseoir à mes côtés. Ne daignant même pas lui jeter un regard, je l’écoutais prendre sa commande. Mes doigts se crispaient sur mon verre. J’étais dans un bar bon sang. Les clients pouvaient picoler à leur guise. Ils n’allaient pas s’arrêter tout ça parce que Princesse Roxane ne désirait pas sentir l’odeur de l’alcool. Je n’avais plus qu’une seule envie : payer rapidement, et partir en courant pleurant sur mon pauvre sort. Jetant un bref coup d’œil à mon voisin, je l’entendais changer sa commande. Pour changer un double scotch contre un verre de jus de fruit multivitaminé, il fallait être respectueux. En réalité, je me réjouissais de son choix. Je n’allais pas me plaindre après tout. C’était déjà assez difficile de voir les bouteilles alignées devant moi. C’était comme la vitrine d’un magasin de jouets pour un gosse. Je ressentais à peu près la même chose. Je me doutais que mon voisin de tabouret allait m’adresser la parole. J’étais la seule personne avec un verre de jus de fruit multivitaminé dans un bar plutôt miteux. Une proie facile pour des personnes mal intentionnée. Je me tournais vers mon interlocuteur, l’air évasif. « A vrai dire… Je ne sais même pas pourquoi je suis ici. » disais-je, en baissant les yeux. J’avais certes besoin de retrouver cette ambiance intimiste et chaleureuse d’un bar. Le simple fait d’y poser les pieds me faisait du bien. C’était aussi le grand méchant loup pour moi, l’endroit de toutes les tentations. Je fixais mon verre de jus de fruit pendant quelques secondes, laissant un sourire timide s’afficher sur mes lèvres. « Avouez que voir une jeune femme boire du jus de fruit dans un bar, c’est assez… inédit on va dire. » J’aurai pu être intriguée par une personne comme ça dans un bar, si je n’avais pas tous ces problèmes avec l’alcool. Je ne m’imaginais pas rencontrer quelqu’un ce soir vu la population présente dans le bar et pourtant. Matthew se présentait à moi, tout naturellement. « Roxane, enchantée également. » disais-je, en terminant par un sourire. J’évitais à tout prix de regarder les bouteilles ou même les verres que servait le barman. En tout cas, il n’avait pas de clients ivrognes ce soir. Lui-même était plutôt étonné. Vu le prix du verre de jus de fruit, il allait faire sa soirée. Les boissons non alcoolisées étaient forcément beaucoup plus chères que l’alcool. Cela poussait les gens à consommer de l’alcool tout en faisant des économies. Enfin « économies » c’était un bien grand mot. J’étais tout de même curieuse de savoir pourquoi Matthew emboîtait le pas en commandant aussi un verre de jus de fruit. Je posais une question tout à fait innocente. « Vous… Enfin tu essaies d’échapper aussi à quelque chose ? » disais-je, en suivant des yeux son verre rempli à ras bord. Si j’étais culotée, je pouvais aussi demander un verre d’eau. Les barmans n’étaient pas censés faire payer l’eau du robinet. J’étais quand même généreuse avec le métier ce soir. Portant le verre à ma bouche, j’attendais avec impatience sa réponse. Lutter contre ses vieux démons à deux, c’était mieux que seul.
 
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

don't lose yourself (matthew) Empty
MessageSujet: Re: don't lose yourself (matthew) don't lose yourself (matthew) EmptySam 6 Juil - 13:37

:out:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

don't lose yourself (matthew) Empty
MessageSujet: Re: don't lose yourself (matthew) don't lose yourself (matthew) Empty

Revenir en haut Aller en bas

don't lose yourself (matthew)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» L'argent peut tout acheter sauf ce dont on a le plus envie, ce dont on a le plus besoin.
» Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. {Elliot
» Dont know what you think you're doing to me - (roman et eileen)
» when you got nothing, you got nothing to lose - mikado
» ~ you can't lose what you can't hold.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-