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« Tant que le coeur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions »

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MessageSujet: « Tant que le coeur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions » « Tant que le coeur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions »	    EmptySam 16 Fév - 15:58


« Ce n'est pas un coeur qu'elle a, c'est une pierre tombale »

Il avait ce regard que je ne connaissais que trop bien, le même regard que Zak; que mon Zak. Comment l’oublier ? Ce regard je m’étais littéralement noyée dedans pendant plus de deux ans, je m’étais abandonnée dans l’océan de ses yeux jusqu’à ce qu’ils se ferment à jamais. Zak était mort et je ne l’oubliais pas, comment faire le deuil d’une personne que j’avais tant aimé, à qui j’avais tenu la main jusqu’à la dernière seconde, jusqu’au dernier souffle. J’avais vu la mort l’emporter, la vie le quitter, mais jamais je n’avais cessé de l’aimer. Du premier jour jusqu’au dernier et aujourd’hui encore, il était là dans mon coeur. Je n’avais parlé de Zak à personne à Berkeley, c’était ma blessure, mon point faible, le sujet qui me rendait fragile en un quart de seconde. Si j’étais ici, et que j’étudiais la chimie c’était pour lui, pour venger sa mort, pour un jour soigner les gens, trouver un remède contre le cancer qui l’avait emporté en pleine jeunesse. Nous avions tant de rêves, tant de projets, tant d’amour l’un pour l’autre, et tout s’est arrêté d’un seul coup, sans prévenir. J’ai ressenti cette horrible sensation pendant des mois, se faire broyer le coeur, déchirer les tripes, mon corps et mon cerveau ne réagissaient plus, alors comme une lâche, j’ai fuis. Au Mexique pendant un an, j’ai tenté de l’oublier en vain à l’aide de la drogue, de l’alcool, des médicaments, mais rien ne marchait, alors je me suis fait une promesse, tout faire pour que l’histoire ne se répète pas, jamais. J’ai rencontrée des types peu fréquentables qui m’ont tout appris de la chimie, de la création de drogues de synthèse, de médicaments plus ou moins douteux, et pendant des mois j’ai vécue leur quotidien en totale immersion. Je me souviens des ces entrepôts dégueulasses, de cette odeur qui planait dans l’air, celle des produits chimiques en combustion, des conditions d’hygiène atroces et de ces junkies qui venaient chercher leurs doses en rampant. J’ai quitté le Mexique le jour ou ils m’avaient transmis toutes leurs connaissances, et je suis retournée aux Etats-Unis, Cote-Ouest. La gamine surdouée de L.A avait bien grandie, c’était fini l’époque des glaces à Santa Monica, j’avais trouvé ma voie. Le lendemain de mon retour, j’ai demandé une bourse pour Berkeley, université prestigieuse dans laquelle je pouvais accéder grâce à mes capacités intellectuelles, après un an à Oxford ils ne pouvaient pas refuser ma candidature. Berkeley était mon rêve, l’unique chemin pour réaliser mes objectifs.

Je trainais des pieds sur l’Allée des Grecs, la soirée de la vieille avait été un enfer, deals de drogues dans les quartiers chauds de San Francisco, alcoolisme nocturne dans mon bar favori de la ville, ce matin j’avais la gueule de bois, la tête en morceaux et la clope sur laquelle je tirais depuis dix minutes s’était éteinte et je ne m’en étais même pas rendue compte. Dans mes oreilles les guitares des Stones hurlaient, presque au point de me faire un trou dans la tête ou du moins, dans ce qu’il en restait. Il était là pendu à son téléphone, les mains dans les poches à faire les cents pas comme un lion en cage. Tout chez lui me faisait penser à mon Zak, de sa démarche, en passant par les traits de son visage, néanmoins le plus troublant était son regard. Ce regard perdu, rempli d’émotions plus complexes les unes que les autres. Sauf que ce type s’appelait Nael, qu’il n’était pas et ne serait jamais Zak. Je l’avais déjà vu à plusieurs reprises, j’avais même tenté d’engager une banale conversation avec lui. Il m’avait paru plutôt sympathique mais nous n’étions pas allé plus loin. Je n’ai jamais été réputé pour ma gentillesse et ma sociabilité, en tant que doyenne des Gammas je suis le genre de fille que les autres étudiants préfèrent fuir comme la peste de peur de s’attirer des problèmes. J’avançais toujours en sa direction ne le quittant pas des yeux, lorsqu’il raccrocha et se tourna vers moi. C’était l’occasion rêvée, car même s’il n’était pas Zak j’avais la sensation de pouvoir le faire revivre à travers lui, comme s’il était encore vivant quelque part, ailleurs que dans mes souvenirs. Je retirais délicatement mes écouteurs et l’observa quelque secondes, avant de lui lancer d’une voix franche avec un brin de sympathie. « Nael c’est ça ? ». Je jouais à l’innocente mais je connaissais très bien son prénom, et pour cause, dès qu’il passait devant moi je ne pouvais m’empêcher de le regarder, littéralement je ne le quittais plus des yeux jusqu’à ce qu’il sorte de mon champs de vision. Je ressemblais à une groupie devant son idole, j’avais honte, ça ne me ressemblait tellement pas. Au chapitre des révélations compromettantes, je devais aussi avouer qu’il m’étais arrivée de la suivre une fois, peut être deux à travers les couloirs. J’avais observé sa démarche, et les gens qu’il saluait, finalement j’en étais arrivée à la conclusion, que soit paparazzi serait un plan de carrière très promoteur, soit je devenais folle en prenant ce type pour le fantôme de mon ex. Dans les deux cas, ça ne présageait rien de bon, mais je devais savoir, je devais apprendre à la connaitre, ce n’était pas seulement de la curiosité, non !

Me décidant finalement à jeter ma clope, je l’observa de nouveau, les traits de son visage étaient si fins, si beaux, il paraissait irréel, une statue de marbre. « J’ai pas encore déjeuné, tu serais partant pour un café ? ». Je lui posas la question, franchement sans me dégonfler, ce n’était pas de la drague, mais peut être qu’il le pensait. Je m’en fichais, mon envie de le connaitre était illimité, j’étais curieuse de savoir s’il possédait avec Zak d’autres points communs, au dela du physique. A quel point étaient ils semblables ? Avait il les mêmes gouts musicaux, filmographies ? Aimait il les concerts intimistes donnés dans des bars vinage ? Préférait il la vodka ou la tequila ? Je ne cessais de le comparer à Zak, comme s’il était la même personne. J’étais troublée et je cessais de l’observer si intensément, serrant mes bras contre ma poitrine pour me réchauffer je m’éloigna un peu de lui. « Je t’invite, viens j’ai froid ». Articulais-je sans même attendre sa réponse, il ne pouvait pas refuser, il n’avait pas le droit. Clairement j’étais prête à tout pour le connaitre, car je savais que c’était le genre de chance qui ne se reproduirait pas de sitôt.
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Nael Silvano Sala
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: « Tant que le coeur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions » « Tant que le coeur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions »	    EmptyJeu 21 Fév - 18:52

Si les oreilles de Nael avaient été capable de fumer, sans doute en ce moment-même, auraient-elle laissé échapper des volutes de fumée, tant la frustration du jeune homme atteignait son apogée. La raison de cette colère venait d'un coup de téléphone, l'avertissant que sa voiture, tombée en panne douze-heure plus tôt, ne serait pas prête pour l'après-midi. Le motif aurait semblé à beaucoup, un peu faiblard pour éveiller l'énervement d'un homme avec des réactions ordinaires mais à vrai dire, Nael n'avait jamais fait parti des personnes aux ripostes nuancées; l'étudiant n'avait jamais fait de test de bipolarité, même si bon nombre de ses amis le lui avait suggéré, pourtant, il semblait presque évident qu'il était touché par ce trouble des émotions. Ainsi, des petits contre-temps ou imprévus contraignants pouvaient parfois le mettre dans une rage folle, qu'il laissait soit, explosée contre les gens qui se trouvaient sur son chemin au moment-même de la crise, ou bien, qu'il contenait, bouillonnant intérieurement; mais à vrai dire, cette seconde option, bien qu'elle semble meilleure annoncée comme cela, peut être fatale, car elle annonce souvent la venue d'une vengeance terrible, envers ceux qui ont osé éveiller la colère du petit Sala. Nael fulminait donc contre ces imbéciles de garagistes qui n'étaient pas foutus de lui réparer sa voiture dans les délais annoncés; oh come on, à quoi bon diable dépenser de l'argent dans un garage soit-disant de qualité, si c'était pour avoir le même résultat qu'avec une entreprise bas-de-gamme ? Le jeune homme n'était pas très porté mécanique, et se fichait pas mal d'essayer de comprendre pourquoi sa voiture mettait t-elle tant de temps à être réparée; après tout, peut-être le problème était-il important, peut-être n'était-ce pas l’incompétence des ouvriers à mettre en cause, mais bien la voiture qui avait un soucis majeur. Non, Nael avait beau être quelqu'un de plutôt fin et intelligent, lorsqu'il était remontée, il ne raisonnait pas de manière indulgente et compréhensive. Tout ce qu'il voyait, c'était que sa voiture ne serait pas prête pour l'après-midi, et que cela compromettait donc ces plans, à savoir se rendre à Sacramento, voir une amie qu'il n'avait pas visitée depuis des lustres. Et puis, pourquoi habitait-elle Sacramento, celle-là aussi ? Telles étaient les pensées de Nael, qu'on pouvait aisément traduire par "je m'énerve donc je deviens bête et méchant et je rejette la faute sur tout le monde, mais surtout pas sur moi". Un soupir s'échappant de ses lèvres fines, il puisa dans ses dernières réserves de politesse pour murmurer un vague "aurevoir", et pour empêcher un "connard" cinglant de sortir de sa bouche -pour dire la vérité, cela fut assez difficile-. Le jeune homme raccrocha lentement, et, de ses yeux aiguisés, balaya les entrées de l'université où il se trouvait. Ses prunelles claires vinrent se perdre sur la silhouette fine et élancée d'une jeune femme, adossée contre un mur, à quelques mètres de lui. D'un regard typiquement masculin, Nael apprécia le corps de l'étudiante, commençant par les jambes, puis remonta, jusqu'à finalement arriver à la tête. Un nouveau soupir s'échappa de ses lèvres lorsqu'il la reconnue; Lux Thorp-Nox, doyenne des gammas. D'elle, il ne savait que cela, ainsi que sa manie de le fixer, à chaque fois qu'il passait devant son nez. Une fois n'est pas coutume, elle l'observait là encore, tout en tirant sur une clope dont il ne semblait guère rester grand chose qu'un filtre usé. A nouveau, la question lui ayant déjà effleuré l'esprit auparavant, il se demanda pourquoi donc avait-il droit à ce regard pénétrant de la part de la jeune femme. Avec un mélange de curiosité et d'inquiétude, Nael se rappela des quelques fois où il l'avait surpris emprunter les mêmes couloirs que lui. Peut-être était-il parano, mais il lui semblait que même si le hasard avait beau parfois faire les choses de manière bizarre, il était bien étrange que Lux se retrouve aussi souvent sur les mêmes chemins que lui. « Nael c’est ça ? » A l'entente de son prénom, le concerné leva la tête pour jauger son interlocutrice; sa voix avait des inflexions sympathiques, si bien que malgré sa frustration encore présente dû au coup de téléphone, l'étudiant lui répondit sur le même ton. « Exactement. Et je ne pense pas me tromper si je t'appelle Lux, n'est-ce pas ? » Tout le monde connaissait la jeune femme ici. Il ne pouvait en être autrement, elle était l'un des personnages éminents des gammas après tout. D'ailleurs, la sympathie dont faisait preuve Lux l'étonnait fortement; "sympathie" n'appartenait pas à cette série de clichés qui collaient à la peau des gammas, à savoir une relative agressivité à l'égard des autres, et une méfiance naturelle vis à vis des inconnus. Mais si Nael avait été surpris par cette gentillesse, il fut carrément sidéré par la suite; un café, qu'elle lui proposait. Le jeune homme avait toujours aimé cerné les personnes à qui il avait à faire, or là, c'était mission impossible avec cette fille. Ses comportements particulièrement bizarres l’amenèrent à réfléchir: prenait-il un risque en acceptant ce café ? Lux était peut-être une fan folle un peu dérangée psychologiquement parlant, or, même s'il n'était pas John Lennon, Nael ne pouvait s'empêcher de penser comment pouvait parfois finir les stars à cause d'un fan un peu trop adorateur avec leur idole. « Et bien, je... » commença-t-il, mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase que Lux lui déclara qu'elle l'invitait, avec une voix qui laissait entendre qu'elle ne souhaitait pas qu'il refuse. « Ah ouais, t'es pas du tout direct toi comme fille déjà. » constata-t-il, une pointe de sarcasme dans la voix. Il ne bougeait cependant pas, hésitant toujours à accepter l'invitation. D'un côté, sa mauvaise humeur et son inquiétude quand aux mœurs de la jeune femme lui conseillait de ne pas tenter le diable, et de plutôt se concentrer à trouver un autre plan pour la journée, Sacramento étant fichu. Mais de l'autre, Nael se sentait plutôt intrigué par la gamma et se disait qu'après tout, un plan lui tombait justement du ciel, et qu'il serait plutôt stupide de ne pas en profiter. Oh et puis merde, pensa-t-il; le jeune homme avait toujours été un homme du moment, et il songea qu'après tout, il était assez grand pour se défendre si elle l'attaquait. « Bon très bien, va pour un café. » accepta-t-il en souriant. Soudain, une idée lui traversa l'esprit, et son sourire s'agrandit lorsqu'il reprit. « Mais, tu retardes ce que j'avais prévu aujourd'hui, doooonc j'exige une compensation. Une compensation qui a une allure de "médicament", si tu vois ce que je veux dire... » Le regard entendu en plus, Nael était sur que Lux voyait à quoi il faisait allusion; ce n'était un secret pour personne ici, la doyenne des gammas a plus d'un tour dans son sac, et l'un de ses tours prend la forme de petites pilules bleues, blanches, rouges, bref, le genre de conneries qui rendent accros. Nael n'était pas dépendant lui, il ne consommait pas régulièrement, mais aimait bien s'offrir un petit plane de temps en temps. Avec sa mauvaise humeur du jour, une petite pilule tomberait à pic, or, il avait devant lui, la dealeuse de Berkeley. Quelle aubaine. « Je trouve que c'est un échange de bons procédés. » Nael était fier de son petit marché; au final, avoir une espèce de groupie pouvait se révéler plutôt utile. « On y va ? Je te suis ma chère. » Un geste de la main vint ponctuer ses propos, et c'est avec une moue satisfaite que le jeune homme lui emboita le pas. Peut-être sa journée ne se déroulait-elle pas comme il l'avait espéré, mais Nael sentait qu'il allait faire la connaissance d'une personne bien loin d'être inintéressante.
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MessageSujet: Re: « Tant que le coeur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions » « Tant que le coeur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions »	    EmptyJeu 4 Avr - 0:04


« Ce n'est pas un coeur qu'elle a, c'est une pierre tombale »

Zak avait été mon premier et mon dernier amour, Zak était l’amour de ma vie et quoi qu’en dise les gens il serait irremplaçable. J’avais avec lui des souvenirs qui ne s’effaceraient jamais, je l’avais aimé de façon inconditionnelle, je l’avais placé au centre de mon univers, j’avais bâti un temple à la gloire de ses yeux. Jusqu’à la dernière seconde, à la dernière palpitation de coeur je l’avais aimé et encore aujourd’hui je m’entêtais à chérir son fantôme car it était tout ce qui me restait. Parfois, lorsque je fermais les yeux très fort j’arrivais à entendre sa voix, à ressentir sur ma peau brulante la chaleur de ses mains, une illusion. Depuis sa mort, j’étais la proie du destin, il jouait avec moi comme si je n’étais qu’un vulgaire pantin articulé, et chaque année il envoyait droit en enfer une personne à qui je tenais. Mon père, mort au combat dans les pays du moyen-Orient, ma mère qui avait finit par prendre gout à la boisson, Zak ... Et la question qui me brulait les lèvres n’était autre que : « Qui est le suivant ? A qui le tour ? ». Je voyais ma vie comme une succession d’échec, un entassement de cadavres, une multitudes de rêves qui ne se réaliseraient jamais. J’avais brulé la vie par les deux bouts, profitant de ma jeunesse comme personne et désormais bien malgré moi j’en payais les pots cassés. Sortir la tête de l’eau et reprendre gout à la vie me parait bien plus simple lorsque l’on a quelqu’un à ses cotés, à qui parler, se confier, sur qui s’appuyer. un soutien. A l’heure d’aujourd’hui je n’avais plus personne, tout le monde me voyait comme la Doyenne des Gamma, personnage certes emblématique mais pas pour les bonnes raisons. J’étais le stéréotype de la fille infréquentable, de la rebelle en puissance, et on m’avait même remis la médaille de la meilleure dealeuse de Berkeley. Je n’avais rien à voir avec les princesses des contes pour enfants, je n’étais pas une personne qui inspirait la pitié et vers qui les gens allaient tendre une main amicale. On me fuyait comme la peste et ce n’était peut être pas plus mal. La réputation des Gammas n’était plus à faire de toute façon et cette confrérie m’allait comme un gant. Depuis plusieurs semaines désormais je courais après un fantôme, après ce Nael. Je l’avais suivi à travers les couloirs de Berkeley, et je m’étais un peu renseignée sur lui, il appartenait à la confrérie Sigma. Plus je l’observais, plus la ressemblance était flagrante, comment était il possible qu’il ressemble tant à Zak. Ce n’était pas seulement physique, ses attitudes, sa démarche et même l’intonation de sa voix me faisait penser à celui que j’avais perdu. Je n’avais jamais osé l’aborder avant aujourd’hui, pas par manque d’audace ou de courage, mais uniquement parce que je n’arrivais pas à y croire, j’avais sans doute peur d’être déçu en me rendant compte qu’il n’était pas celui que je pensais. En cette matinée glaciale à San Francisco j’avais décidé de bruler une étape, d’aller à sa rencontre, de forcer le destin. Cette envie de le connaitre me rongeait, à tel point que ça en devenait un besoin, presque une obsession. Retirant mes écouteurs et tirant sur ce qui restait de ma clope je me postais devant lui tout en engageant un semblant de conversation. Je n’y allais pas par quatre chemins, ce n’était pas du tout mon genre, j’étais d’un naturel franc et direct parfois un peu trop, les gens pouvaient se sentir agressés lorsque je m’adressais à eux, mais faire dans la dentelle très peu pour moi. Première bonne nouvelle, il connaissait mon nom, à vrai dire sur le campus tout le monde me connaissait mais plus en tant que doyenne des Gamma ou dealeuse qu’en tant que Lux. Je ne manquais rien de son timbre de voix, et j’eus la sensation que quelque chose le frustrait, l’agaçait. « Lux, en personne. Quelque chose ne va pas ? », me risquais-je à lui demander. C’était de la curiosité mal placée certes, mais une fois encore je me fichais pas mal de lui donner une bonne ou une mauvaise impression, sachant pertinemment qu’il avait déjà sur moi des préjugés. Je me demandais ou cette conversation allait nous mener, j’avais envie d’apprendre à le connaître, mais en temps normal je n’allais pas vers les gens. De nature asociale et agressive, je me complaisais dans mon coin avec mes pilules, mes bouquins de chimie et mes vinyles des groupes de rock des années 70. Tout ceci était nouveau pour moi, j’avançais dans le noir sur un terrain inconnu et semé d’embuches, plus belle en serait la chute. Une rafale de vent vint alors me glacer le sang, je ne supportait pas l’hiver, j’avais vécu durant toute mon enfance à L.A et après un cours séjour à Oxford j’avais longtemps profité de la chaleur du Mexique. Immédiatement je l’invitais à prendre un verre, et sans attendre sa réponse j’étais déjà en route. Néanmoins Nael semblait surpris, hésitant, dans quoi se lançait il en acceptant ce café avec moi ? Il savait que je n’étais pas une fille sympa et fréquentable et pourtant l’image que je véhiculais à l’instant présent était complètement différente. Zak m’avais toujours apaisé, en serait il de même pour Nael ? Sarcastique il lui m’affirma que j’étais directe, trop directe même. J’haussais les épaules avant de me retourner furtivement en sa direction. « C’est juste un café, il n’y a pas cent trente manières de le proposer ... » sauf qu’en l’occurrence je ne lui laissais pas vraiment le choix, mais qu’importe. Je remontais doucement l’Allée des grecs suivit de Nael, dans le fond lui aussi avait besoin d’un café j’en étais convaincue. Soudain sa voix brisa de nouveau le silence qui s’était installé et ce léger malaise. « Médicament », il avait avait vraiment dit ça ? Je tombais de haut, c’était donc ça le deal, un café contre quelques pilules. En temps normal j’aurais ri au nez de celui qui aurait osé me dire ça, mais avec Nael c’était différent, l’envie de le connaitre dépassait l’envie d’écouler mes créations à prix d’or. Mes pilules se vendaient à prix d’or, à un tarif atrocement élevé et tous les étudiants ne pouvaient pas en profiter, je le savais. J’ignorais si Nael était un fils à papa ou non, j’hésitais plusieurs secondes avant d’enfoncer mes yeux noirs dans les siens.  « Je vois très bien ce que tu veux dire ... » ajoutais-je. A Berkeley pas mal de personnes étaient au courant de mes activités extra-scolaires, je ne fut pas étonnée qu’il le soit aussi. « Le café d’abord, ensuite je te donnerais ton « médicament ». ». Par chance j’avais toujours des pilules sur moi, juste au cas ou. Le café n’était plus très loin désormais mais une question me trottait dans la tête, et si Nael comptait profiter de ma curiosité pour lui pour que je lui offre de la drogue, après tout malgré ses airs de type gentil se cachait peut être un énième sale type.
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: « Tant que le coeur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions » « Tant que le coeur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions »	    EmptyJeu 25 Avr - 23:15

Les clichés, on les entend dès la primaire; ils prennent de l'ampleur au collège, on nous en rabâche les oreilles au lycée, et ils deviennent comme une sorte de rituel basique qui accompagne la vie des étudiants à l'université. Les alphas, les bêta, les sigma, ou les omégas, tous en écopent, et vas-y qu'on lance des rumeurs à la gueule des autres à tout va, gammas vs epsilon, alphas vs omegas, exetera, exetera. On peut comparer ce phénomène à une sorte de guerre, de tradition un peu vache, que les étudiants se font un plaisir de faire perpétuer dans l'optique de renforcer l'esprit de rivalité amicale (ou pas, d'ailleurs). Nael n'était pas un homme superficiel et à vrai dire, les étiquettes, il n'en avait que faire. Le métier de son père lui avait enseigné depuis belle lurette que sous les apparences se cachent souvent toute autre vérité, et par conséquent, le jeune homme apportait peu de crédit aux personnes qui jugeaient untel vis à vis de son "étiquette". Malgré tout, vivant dans une société moderne où les rumeurs vont plus vite à se colporter que la lumière à se propager -j'exagère à peine-, Nael ne pouvait faire totale abstraction de toute cette histoire d'étiquettes collées au front des gens. Et il avait beau se foutre des clichés, à force d'être répétés à longueur de journées, certains se frayaient tout de même un chemin dans son esprit et d'ailleurs, certains se révélaient être plutôt exacts. Ainsi, Lux, en bonne doyenne des gammas, représentait donc la "bande d’asociales agressifs dégénérés" de l'université. Mais on ne pouvait dire que la jeune femme faisait grand chose pour démentir cette image quelque peu péjorative; il ne semblait pas à Nael que la mystérieuse brune allait souvent à la rencontre des autres. Par conséquent, son attitude avec lui le surprenait, allant même jusqu'à le dérouter. Il essaya de s'apaiser en répondant, ne voulant pas transmettre sa mauvaise humeur sur Lux qui n'y était strictement pour rien dans l'affaire de la voiture non-réparée. Néanmoins, il n'avait pas dû faire grande performance dans sa tentative d'abstraction des émotions, puisque très vite, la jeune femme lui demanda si quelque chose le tracassait. Un sourire se posa sur ses lèvres à l'entente de la question. Mais c'était qu'elle paraissait sensible aux émotions des autres, madame la doyenne ! Encore une fois, les clichés avaient fait des ravages, Nael n'aurait jamais pensé qualifier de sensible une personne comme elle un jour. « Disons que mes projets tombent à l'eau, à cause d'incompétents qui ne savent réparer une voiture rapidement. » Il avait répondu cela sans aucune trace d'agacement, et pourtant, Dieu sait que lorsque Nael était de mauvaise humeur, il avait tendance à se montrer particulièrement désagréable avec les personnes un peu trop indiscrètes, et même, avec les personnes tout court. Mais là, c'était différent. Lux était loin de tourner autours du pot et ces questions posées de but en blanc l'amusaient plus qu'autre chose. Cependant, Nael venait d'avoir la preuve démontrée par a+b qu'il ne connaissait rien de cette fille... Par conséquent, pourquoi accepter d'elle un café ? N'était-elle pas légèrement flippante, à le suivre dans les couloirs ? Pour être tout à fait honnête, si c'était flippant, et l'était encore plus pour le jeune homme, le fait de ne pas savoir la raison de cette "nael-obsession". Et tandis qu'il remontait l'allée des Grecs en sa compagnie, l'idée d'un marché lui vint à l'esprit. Le jeune bordelais dévoila très vite à voix haute ce qu'il avait en tête, et vit la stupeur s'afficher très nettement sur le visage de Lux. Elle ne s'y attendait pas à celle-là, apparemment. Mais pour Nael, ce deal était, en plus d'un petit plane gratuit, une manière de voir à quel point Lux tenait-elle à son café avec lui. Après tout, le jeune homme s'était déjà renseigné des tarifs de la jeune gamma, et avait pu voir que madame ne vendait pas ses pilules au prix où l'on vend des croquettes pour chiens. Il concevait donc qu'elle puisse le renvoyer paître, d'autant plus que malgré la hausse des prix dans les starbucks, un café et une discussion valaient toujours moins chers que de la drogue. Elle finit cependant par acquiescer, lui promettant les pilules après le café. Il était si étonnant de voir la jeune femme accepter de brader sa marchandise, en l'échange d'une petite heure avec lui que Nael se surprit à avoir plutôt hâte d'être devant sa tasse. Le jeune homme était curieux de nature sans l'être démesurément non plus, mais cette Lux attirait décidément une multitudes de questions dans son esprit; était-ce une technique de drague ? Voulait-elle son numéro, venir faire un tour dans son pieu ? L'étudiant était plutôt dubitatif, l'attitude de la jeune femme n'étant pas plus enjôleuse que cela, mais il ne voyait pas d'autre explication au fait qu'elle désire tant se retrouver avec lui. A moins qu'elle ait entendu parler de la profession de son père, et qu'elle cherche à se retrouver dans les tabloïd. Là encore, Nael était sur la réserve quand à cette hypothèse, Lux n'avait rien de ces petites bêtas prêtes à tout pour attirer l'attention sur elles, bien au contraire. Il glissa un coup d’œil à la jeune femme, espérant lire dans ses pensées, mais il n'avait hélas, jamais hérité de ce don. Soupirant, il reporta son attention sur la rue. Le café était à quelques mètres d'eux, et cinq minutes plus tard, l'étudiant poussait la porte de l'enseigne, laissant Lux entrer avant lui. Il y avait étonnement peu de monde dans le lieu pourtant incroyablement hype pour la population américaine -et pas que !-, si bien que les places étaient nombreuses. Il s'installa à une table, face à la jeune femme, et tandis que le silence s'installait entre eux, il la dévisagea de ses prunelles noisettes. Il ne cessa de regarder l'étudiante qu'à l'arrivée du serveur, venant s'inquiéter de leur commande. « Deux cappuccinos s'il vous plait... Enfin non, désolé Lux, je ne te laisse pas répondre, tu veux quoi ? » Trop habitué à commander son café favori, il avait failli en oublier la politesse élémentaire de demander à l'autre ce qu'il désirait. Secouant la tête à cette pensée, il attendit que le serveur s'éloigne pour rentrer dans le vif du sujet. Il ne voulait brusquer la jeune femme, mais la curiosité était trop forte pour pouvoir retenir sa question plus longtemps. « Tu m'excuseras ma brusquerie, mais pourquoi ce café ? Pourquoi m'avoir déjà suivi dans les couloirs ? Tu peux toujours prétexter que ce n'était qu'un simple hasard, mais sincèrement, je ne pense pas. » demanda-t-il avec un sourire entendu. Il faisait son pressé, le Nael. Mais à vrai dire, il s'en fichait un peu. Il avait accepté, ou du moins, avait été contraint d'accepter un café avec Lux. A son tour de ne pas passer par quatre chemins, et donc de se montrer direct.
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MessageSujet: Re: « Tant que le coeur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions » « Tant que le coeur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions »	    EmptyMer 12 Juin - 1:27


« Ce n'est pas un coeur qu'elle a, c'est une pierre tombale »

Je ne savais rien de lui mis à part son prénom et la confrérie qu’il fréquentait. Pourtant, j’avais la sensation de ne pas tromper en affirmant qu’il se méfiait de moi. Etait-ce courant chez lui de garder une certaine distance avec les personnes qu’il rencontrait ? Etait il convaincu que tout le monde jouait en permanence un double jeu ? J’ignorais s’il était le genre de personne à se fier aux rumeurs ou s’il préférait se faire sa propre opinion des gens. Quoi qu’il en soit, ma réputation me précédait et je ne pouvais m’en défaire, je ne pouvais le nier. Les Gammas ne bénéficiaient pas d’un blason doré comme certain, nous n’étions réputés ni pour notre argent, ni pour intelligence exceptionnelle, pas non plus pour des exploits sportifs. Clairement, les étudiants nous définissait comme la zone d’ombre de Berkeley, l’antre des rebelles, des marginaux, des gens infréquentables. Je renvoyais cette image en tant que doyenne, et j’en avais pleinement conscience. Je ne faisais pas d’efforts particulier pour me mélanger à cette foule insipide et j’entretenais la haine et les conflits avec les autres confréries, en particulier celles qui étaient persuadées d’avoir tous les droits, d’être au dessus des autres. Déjà gamine je n’étais pas spécialement avenante, mon intelligence hors norme ne me valait pas que des amis, en grandissant et en subissant de plein fouet les épreuves de la vie, cela n’avait fait qu’empirer. La gamine peu avenante était devenue une rebelle endurcie, une brune solitaire qui préférait la compagnie de ses formules chimiques à celle de ses pairs. De Los Angeles à Oxford, je construisais un mur entre moi et le reste des gens, ils n’avaient pas le droit d’essayer de changer ma personnalité, de me façonner à leur image. Nael avait remarqué que je n’étais pas une fille comme les autres, je n’étais pas dans la norme. Certaines pouvaient passer des heures à choisir une paire de chaussures ou une robe, parler de futilités durant des heures, ce n’était pas mon cas, j’étais plus branchée dope et Rock’N’Roll que lunettes de soleil Gucci et cupcakes colorés. Il y avait un certain malaise entre nous, et j’avais la sensation que tout n’était pas uniquement de ma faute, quelque chose semblait l’agacer au plus haut point. Sans détour je lui posais la question, et il ne tarda pas à reconnaitre que sa voiture était la cause principale de son humeur détestable. Au fond de moi je riais, s’il y avait bien une chose pour laquelle j’étais particulièrement douée en dehors de la chimie c’était bien la mécanique. Je savais qu’il était de plus en plus difficile de trouver des garagistes compétents à des prix convenables. A sa mort Zak m’avait légué sa sublime Mustang sortie d’une toute autre époque. Cette petite merveille avait beau avoir de l’allure elle n’était rien d’autre qu’une véritable pompe à fric, les problèmes mécaniques s’enchainaient constamment, de l’embrayage aux plaquettes de freins. « Tu veux que j’y jette un coup d’oeil plus tard ? » lui proposais-je avec un large sourire. Il était possible que sa précieuse voiture n’ai quasiment rien et que je sois en mesure de la réparer en deux temps, trois mouvements. Jamais elle ne me causerait autant de soucis que la Mustang, j’étais prête à le parier, avoir les mains dans le cambouis ne m’effrayais pas qui plus est. Je remontais l’Allée des Grecs à ses cotés, et j’en profitais pour observer de plus près les points communs qu’il avait avec Zak. La ressemblance était troublante, frappante, étais-ce une mauvaise farce du destin ? Me renvoyer en plein visage ce que j’avais perdu depuis plusieurs années, les fantômes d’une période de ma vie que j’avais tout particulièrement aimé et qui désormais était bien loin derrière moi. Je ne cherchais pas à la séduire ou à obtenir de lui certaines faveurs, d’ailleurs s’il n’avait pas eu ce visage aux traits parfaits jamais je ne l’aurais approché. Il devait me prendre pour une barge, une fan en délire, ou simplement pour une fille qui avait une idée derrière la tête et dans les trois cas, ça ne présageait rien de bon. Ma curiosité allait au delà de l’argent, oui, pour la première fois j’allais barder mes pilules pour apprendre à connaitre quelqu’un. Ce deal n’était en rien équitable mais j’étais forcée de m’y contraindre. Ce café représentait bien plus de choses à mes yeux qu’aux siens, et il valait quelques sacrifices de ma part. Entrant dans le café, je fus immédiatement happée par une vague de chaleur, rien à voir avec le froid glacial qui régnait à l’extérieur. Silencieuse je marchais dans les pas de Nael jusqu’à une table à l’écart des autres. L’endroit était presque désert, ce qui n’était pas plus mal étant donné que j’ignorais encore tout de la tournure qu’allait prendre cette conversation, ce premier échange. Un silence étrange s’installa entre nous tandis qu’une serveuse vint prendre notre commande. Il ne me laissa pas le temps de dire le moindre mot, que déjà il choisissait pour nous deux, à vrai dire rompre ce silence semblait être une priorité, une nécessité. « un cappuccino, ça ira très bien » dis-je à l’intention de la serveuse qui déjà rebroussait chemin. De nouveau, nous nous retrouvions l’un en face de l’autre, les yeux dans les yeux. Un regard que je ne connaissais que trop bien, un regard que je n’étais jamais parvenue à oublier. Etant à l’initiative de ce café j’aurais du lancer la discussion mais je ne savais pas par où commencer, ou quoi lui dire, ce genre de situation ne me mettait pas particulièrement à l’aise. Nael se jeta à l’eau à ma place, franc, direct, au moins ses paroles avaient le mérite d’être claires. Il avait remarqué mon comportement de groupie assoiffée de sa petite personne, mon manège stupide qui avait duré depuis trop longtemps. Je m’étais faite grillée comme une débutante. Je détournais le regard bêtement à la recherche d’une réponse pas trop stupide, et pas trop directe. Je ne pouvais pas lui déballer toute la vérité sur un plateau. J’haussais un sourcil tout en tentant de masquer mon désarroi. « Tu te doutes bien que je n’ai pas décidé de sympathiser avec certains étudiants durant la nuit dans le souci de redorer mon blason. ». Nos deux cafés arrivèrent, m’obligeant à marquer une pause dans mes paroles. Portant la tasse à mes lèvres, je tentais d’examiner la moindre de ses réactions. « A vrai dire, tu me rappelles quelqu’un. C’est seulement de la curiosité mal placée n’y vois rien d’autre. » finis-je par lâcher, j’avais répondu vaguement à sa question, sans en dire trop. Sur la fin, j’avais tenté de le rassurer sans grande conviction, non, il n’était pas la pièce maitresse du futur plan diabolique de l’odieuse doyenne Gamma que j’étais. Passant négligemment une main dans mes cheveux, j’enfonçais toujours plus mes pupilles noisettes dans les siennes. « Tu n’y vois aucun problème rassure moi ? » le questionnais-je tout en connaissant déjà sa réponse. Discrètement, je sortais un sachet de pilules magiques de mon sac, la meilleure qualité qui soit, fabriquées le matin même. J’avançais ma main sur la table en direction de la sienne, la laissant glisser sur le bois, le sachet était juste en dessous il suffisait de le saisir. C’était le deal.
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: « Tant que le coeur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions » « Tant que le coeur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions »	    EmptyMar 16 Juil - 18:24

Jusqu'à sa majorité, Nael avait toujours vécu en France. Oh certes, sa liberté et le travail de son père lui avait permis de voyager, et de partir à la découverte des autres pays. Ainsi, à l'aube de ses quinze ans, il avait déjà visité plusieurs contrées, ce qui avait d'ailleurs attisé jalousie et convoitise de la part de ses copains d'école. Mais si le jeune homme avait beaucoup voyagé, il n'avait toujours vécu qu'en France, durant toute sa scolarité. Par conséquent, même s'il en avait déjà entendu parler, ces histoires de confréries du système universitaire américain lui avaient toujours paru abstraites, pas vraiment réelles. Et quand il avait posé le pied en Amérique dans l'optique d'y vivre et d'y suivre un cursus cinématographique, il avait donc été dérouté par la marche à suivre: monter un dossier pour prétendre appartenir à une confrérie, en l’occurrence, celle des Sigma. Et si cela faisait maintenant trois ans qu'il adorait en faire parti, heureux d'y avoir été accepté puisque son expérience au sein de la fraternité lui avait permis des rencontres avec des personnes aux motivations proches des siennes, ça n'empêchait pas le fait que Nael était plutôt critique vis à vis de ce système. Déjà, rien que pour choisir sa confrérie. Ça n'avait pas été très difficile pour lui, véritable artiste dans l'âme, mais tout de même: il restait convaincu du fait qu'il n'appartenait pas à une seule et même fraternité, puisqu'il avait un petit bout de personnalité accroché dans chacune d'entre elles. Le côté yolo des omegas, le train de vie aisé des epsilon, le caractère séducteur des bêta... Chacun de ces trais pouvaient le définir, et en enfermant ainsi les gens dans des cases, Nael pensait qu'on contribuait à fabriquer des stéréotypes. Faire parti d'une confrérie créait un sentiment d'appartenance, et participer à développer les liens sociaux avec les personnes du groupe, mais cela pouvait aussi se révéler traître; Nael réalisait désormais à quel point il était manipulé par les images véhiculées par les confréries. Ainsi, Lux avait peut-être bon nombre de traits de caractère qui appartenaient à l'esprit rebelle gamma, mais elle était aussi loin d'être complètement agressive et réfractaire au contact avec les autres, comme tout le monde le pensait pourtant. Le fait qu'elle propose à Nael de jeter un coup d’œil à sa voiture le prouvait. Le jeune homme appréciait le geste, bien qu'encore une fois, il était un peu étonné. « Et bien ma foi, j'aimerais beaucoup, oui. Mon égo de mâle en prend un coup, mais bon, ça va. » déclara-t-il, sur le ton de la plaisanterie. Nael n'était pas macho, mais comme tous les hommes, il avait sa petite fierté. Du coup, la proposition de Lux le gênait dans une certaine mesure, puisque lui-même était dans l'incapacité de régler le problème avec sa voiture. Mais d'un autre côté, elle l’enchantait également, parce qu'il était quand même drôlement pratique de se voir proposer ce genre de service le jour où l'on est en galère avec son véhicule. Une fois avoir accepté le deal que lui proposait Nael, les deux étudiants se hâtèrent en direction du café le plus proche. Et si Nael percevait le regard de Lux sur son visage, il n'en dit rien. Être détaillé de la sorte l'embarrassait quelque peu, mais il décida de ne faire aucune remarque. Bientôt, il saurait l'explication de cette attitude envers lui. Du moins, il allait tout faire pour l'obtenir. Et quelques minutes plus tard, ils étaient assis à une table du café, avaient tout deux commandé un cappucino, et maintenant, ils attendaient. Ils attendaient que l'autre ose briser le silence qui s'était installé entre eux. Nael était surpris du mutisme de la jeune femme. Après tout, elle avait fait preuve de panache en l'abordant alors qu'elle ne le connaissait pas. Et désormais, plus rien. Alors il ne savait pas vraiment comment réagir. Devait-il continuer d'attendre en silence qu'elle ouvre le dialogue, ou était-ce à lui de briser la glace ? La seconde option lui sembla finalement la plus adéquate; déjà parce qu'il n'avait jamais été d'une nature patiente, mais aussi parce que la curiosité le démangeait. Aussi, il entama directement la conversation par la question qui lui brulait les lèvres depuis qu'elle l'avait accosté. Peut-être était-ce un peu maladroit d'amener la discussion immédiatement sur ce terrain-là, mais Nael ne se voyait pas commencer à parler petits pains et confiture avant de savoir réellement ce que Lux lui voulait. « Tu te doutes bien que je n’ai pas décidé de sympathiser avec certains étudiants durant la nuit dans le souci de redorer mon blason. » Il acquiesça, attendant avec une impatience non dissimulée la suite. Il fut même à deux doigts de grogner après le serveur, qui s'éternisait à leur table, tout ça pour poser deux café devant eux. Mais il se contint de justesse, puisque de toute manière, agresser verbalement le serveur ne ferait que retarder un peu plus les révélations de Lux. Qui vinrent finalement, après une gorgée de café avalée. Il s'avérait qu'il lui faisait penser à quelqu'un. A vrai dire, la réponse le déroutait, d'une part à cause de son côté flou, d'autre part parce que son comportement restait étrange, malgré ses explications. « Je vois. » lâcha-t-il finalement, alors qu'il ne voyait en fait, pas du tout. Il fallait quand même être sacrément curieux pour vouloir aborder une personne, juste parce qu'elle ressemble à quelqu'un que l'on connaît. Surtout pour une femme comme Lux, pas vraiment proche des gens, pas vraiment du genre à faire copain-copain avec le premier venu. « Et cette personne... Elle t'est familière ? Elle étudie dans notre université ? Non parce que tu comprends, j'aimerais beaucoup rencontrer ce fameux double ! » Il avait dit ça sur le ton de la plaisanterie Nael, mais sa légèreté cachait en fait, une curiosité bien réelle. Lux avait répondu sans vraiment lui répondre, et cela n'avait fait qu'attiser un peu plus l'intérêt du jeune homme. Que représentait cette personne qui lui ressemblait tant, pour Lux ? C'était ce que Nael avait envie de savoir, mais il se rendit compte qu'il était peut-être un peu trop pressant, si bien qu'il ajouta. « Excuse-moi pour toutes ces questions, mais tu piques ma curiosité, je dois bien l'avouer. » Si Lux avait voulu jouer l'évasive pour éviter les questions ennuyantes, c'était mal barré. Nael, une fois qu'on a attisé sa curiosité, il n'est pas du genre à lâcher le morceau. Surtout lorsque le morceau le concerne. Après quelques minutes d’inattention, son regard se porta à nouveau sur la jeune femme, lorsque celle-ci lui demanda s'il y avait problème à ce qu'ils apprennent à se connaître. Elle n'avait pas poser cette question sans mettre en avant son atout majeur, qui se révélait être un petit sachet, caché par sa main, mais dont Nael pouvait tout de même deviner ce qu'il contenait. Avec un sourire charmant, il avança sa main, la glissant sous celle de la gamma pour s'emparer du sachet. « Aucun problème, non. » Les pilules en sa possession, il les enfourna dans sa poche, d'un geste naturel, histoire de ne pas attirer l'attention et par conséquent, les problèmes à leur table. Il passa la main dans ses cheveux, les ébouriffant comme il avait l'habitude de le faire depuis toujours, et reprit, toujours avec le sourire. « Bon, et bien, il ne nous reste plus qu'à parler, je crois. » plaisanta-t-il, d'un air amusé. La réplique sonnait complètement naze, mais Nael ne savait pas trop comment honorer sa part du marché autrement qu'en lançant une phrase comme celle-ci. De toute façon, c'était bien pour ce motif qu'elle l'avait amené ici, Lux. Pour prendre un café, et pour discuter, sinon, à quoi bon. Et même si les raisons qui motivaient la jeune femme à vouloir le connaître restaient pour lui encore obscures, Nael pensait qu'après tout, ce serait en parlant qu'il comprendrait un peu plus de quoi il en retournait exactement.
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