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| Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » | |
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| Sujet: Re: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Dim 28 Oct - 19:10 | |
| Killian & April. « Never give up, it's such a wonderful life... » CRÉDIT - CSS Je me souvenais que quand j'étais petite, j'aimais bien faire des peinture. Le genre de tableau qu'on fait sur une grande feuille avec des pinceaux et de la peinture à eau dans la cuisine, un après-midi d'été après avoir fait un tour au zoo et mangé une glace à la fraise. Un jour où on cours sur ses petites pattes pour montrer la merveille qu'on a faite à sa mère, qui hochera péniblement la tête en faisant semblant d'être captivée par vos gribouillis. Je me souvenais que quand je faisais ce genre de peinture, je ne savais jamais quelle couleur utiliser, j'ai toujours adoré le bleu, mais j'adorais aussi les autres couleurs, bien colorées qui vous agresse les iris quand vous y jeter un coup d'oeil. Alors je peignais toujours des arc-en-ciel pour qu'il y ai toutes les couleurs. Je me souvenais aussi que je ne savais pas choisir entre les couleurs parce qu'après je croyais qu'elles allaient être jalouses, et qu'elles allaient se fâcher, donc je les mettais toutes, et tout le monde était content. Moi j'avais mon arc-en-ciel, chaque couleur avait une place, et ma mère pouvait lire ses magasines féminins tranquillement, dans le salon avachie sur le canapé, ses chaussures à talons gisant sur le parqué parfaitement ciré de notre immense maison. Parfois il y a des choses qui nous rappelle des choses comme ça, ça me revenais et puis après ça ressortirais de mon esprit, mais pour le moment, les couleurs ça m'inspirait les chaussures noires à talons sur le parqué, la glace à la fraise qui dégouline et les ratons laveur enfermé dans des cages. En regardant le grand bâtiment, je me demandais sérieusement quelle couleur j'allais pouvoir choisir pour repeindre ces murs blancs. J'en avais marre de nager dans cet océan de blancheur, c'était trop propre pour moi. Du bleu peut-être ? Non, le bleu ça me faisait penser à la fée clochette et ses amies et tout le tintouin, après j'allais vomir des paillettes en repensant aux licornes et tout ... Non franchement, le bleu ça me rappelait des trucs du genre paillettes, licornes, fées, et tout ça, l'esprit féerique et j'allais être traumatisée de ma chambre en aillant l'impression de vivre en concurrence avec des peluches. C'était peut-être totalement idiot, mais les couleurs s’empreigne de mes souvenirs, et sérieux la fée clochette... Du vert ? Non, le vert déjà faut trouver la bonne teinte, vert foncé c'était un peu trop foncé pour moi, et puis vert pomme trop clair, et le vert anis ça me faisait penser au carrelage de ma cuisine. Et le vert bleu ça me faisait penser aux plumes des canards... l'image des canards sur le lac dès que je regarde le mur c'était pas terrible. Le rose, ben... c'est du rose quoi, donc non. Le jaune ça déchire les yeux, et le orange ça déchirait les yeux aussi, et en plus ça me faisait penser aux pokémons... Il me restait le rouge et le violet. Kilian poussa mon fauteuil à l'intérieur du bâtiment. Il n'y avait que des gens pressés, ils se bousculaient, ils marchaient vite, les talons des femmes claquaient violemment sur le sol, brisant les bavardages, hachant leur démarche. Les hommes, eux, portaient de gros sacs plastiques avec un air hautain, ils ne faisaient pas attention à moi, leurs hanche se heurtait aux accoudoirs de mon fauteuil, le faisant rouler en arrière, ils ne s'excusaient pas. Ceci dit, les femmes non plus. Pas un sourire, juste des regards qui vous faisait clairement savoir que vous encombriez le passage sur votre gros fauteuil. J'avais envie de leur dire que si j'étais assise sans pouvoir marcher c'était pas par envie, et encore moins pour bloquer le passage. Kilian prenait un air protecteur avec moi, comme toujours. J'adorais ça, même sans vraiment m'en rendre compte, j'aimais bien qu'on prenne soin de moi, même si je n'oserais jamais remercier Kilian pour "tout ce qu'il a fait pour moi" et tout ça... comme dans les films. j'étais beaucoup trop orgueilleuse pour ça. Nous arrivâmes au rayon peinture. Rouge ou violet... mes yeux allait de l'un à l'autre des pot de peinture, regardant les différentes teintes. "Allez, choisis les couleurs qui te font envie. Si elles sont moches, je me foutrais juste un tout petit peu de ta poire…" je me tournais vers lui et lui lance un regard de défi. "Ah, ben toi qui a de si bons goûts dis-je sur un ton ironique, tu vas peut-être m'aider à choisir : rouge ou violet ?" |
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| Sujet: Re: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Sam 3 Nov - 5:15 | |
| Allez savoir pourquoi je n'avais jamais vraiment l'air aimable avec les gens autour de moi. Non content d'être un grincheux par nature - si je devais être un personnage de Disney, ce serait sûrement ce nain de Blanche-Neige - j'avais horreur qu'on fasse preuve d'autant d'ignorance envers les gens qui se trouvent en moins bonne santé physique. Ils passaient tous autour d'April comme s'il ne s'agissait que d'une sorte de plot, un obstacle sur leur passage qu'il faut contourner ou écraser s'il devient trop gênant. Voilà pourquoi le personnel de l'hôpital refusait souvent qu'elle sorte toute seule : les gens sont d'un irrespect total, c'est à vous rendre malade du genre humain. Je les regardais tous avec méchanceté, ne rêvant que d'une chose : qu'ils se mangent un accident de la route et qu'ils finissent eux aussi dans un fauteuil. C'est cruel, comme pensée, mais j'assume. Peut-être que là, au moins, ils sauront que la vie d'handicapé ne se résume pas à se faire emmener d'un point A à un point B en restant tranquillement assis dans un fauteuil. A plusieurs reprises, des hommes me rentrèrent dedans avec leurs épaules... mais je ne bougeais pas d'un pouce. Je n'étais pas une grande perche d'un mètre quatre-vingt cinq, mais j'étais du genre assez trapu. Costaud et solide sans en avoir l'air, je devais ça à mon goût prononcé pour le sport, à commencer par la boxe. S'il y en a un qui voulait me bouger, il allait devoir appeler des potes car je ne bougerais pas d'un demi-millimètre. A un moment donné, l'un d'eux me percuta mais il tomba au sol. Je le regardais sans même l'aider à se relever. "Vous pourriez vous excuser !! - Tu parles à qui, toquard ?!" lançais-je sur un ton agressif et mauvais, m'approchant même de lui avec un air menaçant. On comprend mieux la réaction de la mère d'April, la dernière fois : je ne suis pas le gentil garçon docile qui fait le dos rond devant les adultes. Je ne suis pas le gendre idéal. Le type regarda April et comprit son erreur. Il se releva en grommelant et s'éloigna d'un pas rapide. Je reprenais donc le fauteuil en main pour pousser April jusqu'au rayon des peintures. Bizarrement, l'incident n'avait échappé à personne et tout le monde s'écartait devant nous. De vrais moutons. Une fois arrivés aux peintures, j'attendais sagement qu'elle choisisse. Je savais que ce choix serait complexe, elle avait un mal fou à se décider sur ce plan. Elle m'avait raconté qu'étant gamine, elle dessinait avec toutes les couleurs, de peur qu'elles se disputent si elle en favorisait une seule. Ce jour-là, je l'avais chambrée par rapport à ça, mais intérieurement, j'avais trouvé ça très mignon. Si elle savait tous les trucs idiots que j'avais fait étant petit. Entre autres, j'avais toujours eu la sale manie de gober tout ce que mon père racontait... quand bien même il s'agirait d'un improbable mensonge plus gros que le continent. Bref, j'attendais donc avec les bras croisés, bloquant ostensiblement le passage en m'appuyant contre une poutre métallique. Si les gens veulent passer, ils feront le tour, inutile de songer à "enjamber" April tant que je serais dans le secteur. "De si bons goûts ? Ca me plait que tu te décides enfin à le reconnaitre. T'es pas un cas si désespéré que ça, finalement." lâchais-je avec ce même sourire ironique que le sien. Ping, pong, un renvoi incessant animait nos discussions. Rouge ou violet ? Je fronçais les sourcils en regardant les pots. Personnellement, j'aurais choisi le rouge d'entrée de jeu. Mais je n'en fis pas mention. "Alors, admettons que je suis April Joy Sullivan, la fille qui se lasse de tout en trente secondes. Qu'est-ce que je choisirais...?" Et c'est parti pour ce nouveau numéro du "payons nous la tête de cette ravissante demoiselle", interprété par Kilian Salaun. "Si je mets du rouge, ça va vite m'exploser les yeux et j'en aurais marre au bout de trois jours. Rapport au sang, tout ça... Mais si je mets du violet, ça va faire trop fille et j'aurais envie de changer aussi vite." Je me tournais vers elle avec un petit sourire en coin. Une vraie tête à claques. "Je te propose de prendre les deux. On alternera les couches pour que Sa Majesté Sullivan se sente un peu moins blasée d'une seule et même couleur. T'en dis quoi ?" |
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| Sujet: Re: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Dim 11 Nov - 15:38 | |
| Killian & April. « Never give up, it's such a wonderful life... » CRÉDIT - CSS "De si bons goûts ? Ca me plait que tu te décides enfin à le reconnaitre. T'es pas un cas si désespéré que ça, finalement." je levais les yeux vers Killian, qui souriait d'un air ironique. "J'ai jamais été un cas désespéré, toi par contre..." les coins de ma bouche se levèrent un à un, jusqu'à ce que mes lèvres soient tordues par un sourire de défi. Mes yeux se déplacèrent du pot rouge au pot violet, puis du pot violet au pot rouge, rouge, violet, rouge, violet... c'était sans fin et je n'arrivais pas à choisir. Je passais ma main sur les deux pots de peinture. Ils étaient froids et durs. Ma main s'attarda sur le métal des pots avant de revenir se poser sagement sur ma cuisse. Finalement, je posais mes coudes sur mes cuisses, et posais ma tête sur mes deux paumes, l'air las. "Je sais pas choisir, c'est quand même la couleur des murs quoi... on peut pas en changer tout les deux secondes." bougonnais-je, impatiente d'avoir le précieux avis de mon tuteur. "Alors, admettons que je suis April Joy Sullivan, la fille qui se lasse de tout en trente secondes. Qu'est-ce que je choisirais...?" Je relevais brusquement la tête, et la pivotais lentement vers Killian, je plantais mes yeux pleins de défi dans les siens. "Hé ! Je me lasse pas de tout tout le temps, arrête ! J'aime bien le changement, c'est tout." m'exclamais-je, en appuyant bien mes mots. Je n'étais pas réellement vexée, comme toujours, j'étais un peu susceptible, peut-être. Bon, avouons-le, j'étais très susceptible, à quoi bon le nier, mais il devait y avoir pire... Enfin toujours est-il que, quand c'était Killian qui me taquinais, je ne me vexais que très rarement, et sinon j'essayais simplement de me défendre un peu, histoire de lui montrer, que non, je n'allais pas le laisser faire son petit numéro sans essayer de lui répondre un peu. Je levais les yeux au ciel puis regardais une fois encore les pots de peinture. "Si je mets du rouge, ça va vite m'exploser les yeux et j'en aurais marre au bout de trois jours. Rapport au sang, tout ça... Mais si je mets du violet, ça va faire trop fille et j'aurais envie de changer aussi vite." j'hochais lentement la tête, il n'avait pas tort. Les yeux dans le vague, la bouche entrouverte, je réfléchissais à quelle solution il allait envisager. Je savais bien que Killian n'allais pas me laisser comme ça sur un choix où il savait qu'aucunes des deux solutions ne me plairait, il allait me proposer un compromis, ou un truc dans le genre dont lui seul a le secret. "Si je mets du rouge, ça va vite m'exploser les yeux et j'en aurais marre au bout de trois jours. Rapport au sang, tout ça... Mais si je mets du violet, ça va faire trop fille et j'aurais envie de changer aussi vite." j'ouvrais de grands yeux surpris, stupéfaite. Du rouge et du violet ? Je me demandais bien quelle couleur ça allait donner. Je m'humectais les lèvres tout en réfléchissant. "Hum, admettons que je suive ton conseil et que je mette les deux couches de peinture. Même si je sais que je fais une erreur car c'est toi qui me l'a conseillé, mais admettons rajoutais-je, en souriant. Eh ben, quelle couleur ça va me donner ?" je laissais la phrase prendre tout son sens en continuant de réfléchir. Je me disais que ça donnerai un violet un peu écarlate avec des nuances un peu étranges mais qui seraient, à mon avis, très jolies. J'allais devoir donner raison à Killian, et après il n'arrêterai sans doute pas de me rappeler que c'est lui qui avait eu la merveilleuse idée de peindre les murs dans cette jolie couleur, mélange de rouge et violet. Mais après tout, ce n'était pas bien grave, vu que la couleur rendrait très bien. " Ben, maintenant que tu le dis ... ça peut bien rendre, hein." J'attrapais les deux pots et les posais sur mes genoux, en les maintenant fermement contre moi. Je levais un bras vers le ciel et m'exclamais d'un air triomphant et plein de joie "Aller, c'est parti ! Direction le rayon des cadres photos ! Et après celui des rideaux ! " je laissais tomber ma tête en arrière, offrant mon visage à la lumière des néons suspendus au plafond. "Et, si on se fait pas tuer par les infirmières ou l'équipe médicale, fais-moi penser à te dire merci." soufflais-je à l'intention de Killian. Le fauteuil roula jusqu'au rayon des cadres photos où je posais mes mains sur le rebords des étagères où s'entassait des cadres de bois, de métal, en plastique, en n'importe quoi. Carrés, ovales, triangulaires, rectangulaires, tout ce qu'on voulais. Rouge, violet, vert, gris, il y avait de tout. J'en attrapais un dans mes doigts osseux et le contemplais longuement avec curiosité. J'hochais la tête, je l'aimais bien. C'était un cadre noir en métal où on avait gravé des mots sur le cadre, des adjectifs, on ignorait qui ils désignaient, mais je les aimais bien. Je levais la tête vers Kilian. "T'en penses quoi de celui-ci, Salaun ?" Il avait la sale habitude de m'appeler par mon nom de famille, un des seuls trucs que je devais tenir de mon père, si ce n'est de ses mains - car il paraissait qu'on avait les mêmes - alors, forcément, c'était un des trucs que j'aimais le moins chez moi. Parfois j'aimais bien le taquiner avec cette vieille habitude qu'il avait, en faisant la même chose avec son nom de famille. Il était le seul à m'appeler comme ça. Quiconque aurait osé m'appeler comme ça aurait été tué écrasé sous un fauteuil roulant. Tous, sauf Killian. Il m'appelait n'importe comment, et ça m'était bien égal. Tant qu'il m'appelait pas "mon poussin" ou d'autres noms super gentils. De toute façon, entendre Kilian m'appeler comme ça, entendre ces mots sortirent de sa bouche, c'était tout bonnement improbable. Il aurait fallut qu'il ai bu je ne sais combien de litres de vodka et qu'il ai été heurté par un marteau à la tête, ainsi que victime d'une attaque extra-terrestre dans l'heure qui aurait précédé. Je passais une main dans mes cheveux et posais le cadre sur mes genoux. |
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| Sujet: Re: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Dim 18 Nov - 12:53 | |
| "J'aime bien le changement, c'te bonne excuse en carton, ouais..." lâchais-je en roulant des yeux avec un air profondément sarcastique sur le visage. En même temps, c'est aussi pour ça que je l'aimais bien. April avait son petit caractère, une indécision typiquement féminine, elle se lassait souvent et s'armait d'une immense mauvaise foi dès qu'on pointait l'un de ses défauts du doigt. Mais en même temps, c'est sa façon de s'ennuyer des choses qui la rend aussi attachante selon moi. Il faut savoir renouveler le genre, faire des surprises pour l'étonner. Avec elle, la routine n'existe pas. Elle n'est pas une fille facile, ni à vivre ni de caractère, et c'est pour cette raison que je suis bien avec elle. Sa manière d'en remettre une couche pour me provoquer et me rendre la pareille me fit sourire en coin. Si je n'avais pas peur de lui faire mal, je lui aurais mis une tape à l'arrière de la tête, tiens. Au lieu de cela, je lui tirais la langue. Puérile, n'est-ce pas ? Il n'y a bien qu'avec April que je me permettais de l'être. Ca fait quelques changements comparativement au grognon taciturne que je suis d'ordinaire. Après une petite réflexion, elle finit par pencher en faveur de mon conseil. "Au pire, au lieu de mélanger, on peut aussi faire des bandes de couleurs différentes sur les murs. C'est plus long, mais l'effet serait peut-être plus original que des murs unis." Et Dieu sait que dès qu'il est question d'art, même décoratif, il est difficile de stopper mon imagination. J'ai toujours envie de repousser les limites, de tester des trucs complètement fous et souvent compliqués. Bon là, pas d'excitation, c'est juste des bandes sur un mur. Mais par principe, la facilité m'ennuie. Je voulais que la chambre d'April soit parfaite, qu'elle s'y sente comme un cocon et non comme dans un environnement hostile. Egoïstement, je voulais qu'elle pense à moi dans cette chambre... qu'elle se dise que peu importe l'endroit où je suis, je pense à elle. Un peu perdu dans ces réflexions, je prends mécaniquement les pots de peinture sur ses genoux ainsi que quelques pinceaux et rouleaux. "Donnes, tu vas te salir." C'est surtout que je n'avais pas envie qu'elle porte quoique ce soit, même sur ses genoux. Ce n'était pas pour la diminuer, mais surtout pour lui laisser l'opportunité de bouger un minimum sans avoir quoique ce soit sur elle. Nous partîmes donc à la recherche de cadres et de rideaux, menés par l'excitation prodigieuse d'April. J'en avais un sourire au coin, j'aurais donné ma chemise pour qu'elle soit aussi heureuse en permanence. Si seulement les médecins étaient là... ils comprendraient qu'avec une bonne surveillance pour éviter les accidents, April serait mille fois plus heureuse avec quelques sorties autorisées que cloîtrée dans ce foutu hôpital. "Oh, j'te le rappellerai quoiqu'il arrive, t'en fais pas pour ça." ajoutais-je avant de me pencher à son oreille. "T'es ma bonne action du jour, miss." Ca, c'était juste pour la provoquer et la taquiner alors qu'au fond, je me moquais allègrement des remerciements. Je déposais un furtif baiser dans sa nuque avant de me redresser. Qu'importe ce que les médecins ou infirmières diraient. "Puis t'sais, si un de tes médecins fait une remarque, on lui balance de la peinture dessus." Bonne idée, non ? Je regardais les cadres avec April, partant à la pêche d'un cadre plus original que ceux qu'on a l'habitude de voir. Mon regard bleu azur courrait sur eux, les détaillant avec attention, jusqu'à ce qu'elle en désigne un assez classe et dont les couleurs étaient en harmonie avec ce que nous avions choisi comme couleurs pour la chambre. "Mouais, il a l'air chouette..." Je n'avais même pas relevé le 'Salaun' utilisé pour me parler. Au fond, je n'avais absolument pas honte de ma famille, ou du moins de mes origines bretonnes. J'en étais même très fier. La seule chose qui me chagrinait, c'était le parallèle avec mon père. Ce point commun entre la demoiselle Sullivan et moi nous avait rapproché on ne peut mieux, tous les deux. A la différence que elle, son père, elle sait qu'il est là. Quelque part dans le monde. Moi, c'est à peine si j'imagine qu'il est mort au combat dans l'armée française, puisque c'est ce qu'il a choisi de faire au lieu de s'occuper de moi à la mort de maman. Méchamment, j'espère parfois qu'il soit vraiment mort. Peut-être par peur de le voir un jour revenir et que je ne sache absolument pas quoi faire devant lui. Oui, Logan Salaun est un sujet extrêmement complexe, mais lorsque April m'appelle par mon nom de famille, je le vis bien. Car nous savons tous les deux que ce sujet nous est très sensible. Et que nous ne plaisantons jamais avec. "Mais c'qui m'ennuie, c'est que t'as aucune photo pour tes cadres... enfin si, mais comme t'es moche dessus à chaque fois, faudrait en refaire de nouvelles." Bam. Ca, c'est fait. Je m'étais armé de mon sourire le plus moqueur sur les lèvres avant de mimer un baiser à distance juste pour l'agacer un peu. Avec cinq nouveaux cadres dans le chariot derrière son fauteuil, je nous emmenais jusqu'à un photomaton dans un coin un peu plus isolé de la galerie. "Viens, on fait les cons devant l'objectif !" Elle pourrait utiliser des photos de famille ou de paysages pour ses autres cadres. Mais elle pourrait également se servir d'un panel de photos que nous nous apprêtions à faire. Une fois le rideau tiré et à l'intérieur, j'approchais mon visage du sien. "Première grimace, t'es prête ?" disais-je en attendant que la première photo soit prise. |
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| Sujet: Re: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Sam 8 Déc - 13:26 | |
| Killian & April. « Never give up, it's such a wonderful life... » CRÉDIT - CSS "J'aime bien le changement, c'te bonne excuse en carton, ouais..." Kilian roula des yeux d'un air sarcastique. Je grimaçais sans le quitter du regard. D'accord, c'était pas vraiment une excuse très crédible, et c'était bien vrai que j'avais le don de me lasser de tout en très peu de temps, mais bon, orgueilleuse comme je l'étais, impossible d'admettre ce "petit défaut" devant Kilian, il en aurait profité. Il me tira la langue comme un enfant qui en embête un autre. Cela ne me gênais pas qu'il se comporte de manière un peu bizarre parfois. Franchement, je pense ne jamais pouvoir me lasser de la compagnie de Kilian. Nous avons une relation tellement bizarre, et aussi tellement imprévisible que c'est vraiment une chose que je veux préserver à tout prix. En fait, plus je réfléchissais à la façon dont nous nous comportions quand on était en présence des autres, plus je me disais qu'on pouvait dire que notre relation c'était une amitié mais plutôt du style "je t'aime, moi non plus". C'était quand même bizarre de penser qu'on était les seuls à savoir qu'on était amis. Je suis sûre que si je n'avais pas suivi ma scolarité par correspondance, en allant en cours, les autres aurait sans doute cru que Kilian et moi on s'était adressé la parole quoi... une fois ? Peut-être deux ? Même pas sûre qu'ils auraient pensé une seule seconde que je savais qui était Kilian Salaun. Alors qu'en fait, j'avais l'impression de le connaître mieux que personne. C'était sûrement faux étant donné qu'il devait avoir une pelletée d'amis dans l'établissement où il devait aller pour étudier. "Au pire, au lieu de mélanger, on peut aussi faire des bandes de couleurs différentes sur les murs. C'est plus long, mais l'effet serait peut-être plus original que des murs unis." je réfléchis un instant. Des bandes sur les murs... C'était vraiment pas une mauvaise idée, étant donné que rouge et violet c'était peut-être un peu bizarre. Enfin, je n'en savais rien. Je hochais pensivement la tête, absorbée par mes pensées rouges et violettes. Kilian s'approcha du fauteuil et saisit les pots par leur hanse métalliques et les souleva avec une grande facilité de mes genoux. Il les garda et s'avança calmement juste à côté du passage où les pots étaient exposé, flambant neufs. Il saisit deux pinceaux et quelque rouleaux. Il saisit les pots sur j'avais sur mes genoux, de peur que je me salisse, il ajouta que j'étais sa bonne action du jour et qu'il n'oublierai pas de me rappeler que je devais le remercier. C'était l'humour de Kilian, quoi. "Puis t'sais, si un de tes médecins fait une remarque, on lui balance de la peinture dessus." je pouffais de rire. C'est vrai que plus j'y pensais, plus je me disais que les médecins et toute l'équipe médicale allaient nous détester jusqu'à la fin de nos jours. Mais de toutes façons, une fois sortis des murs blancs du bâtiments, je me souciais peu de l'avis du personnel, du moment que j'avais ma petite liberté et que j'étais avec Kilian. D'ailleurs, il inspectait très attentivement les cadres, traquant le moindre petit détail avec ses yeux bleus. Comme Kilian était un artiste, il regardait tout les produits de décoration du magasins avec attention, j'avais l'impression qu'il essayait de les photographier mentalement pour pouvoir faire l'inventaire des tons utilisés, des formes et voir si ça suivait. Il regarda d'un oeil critique le cadre que je brandissait fièrement. "Mouais, il a l'air chouette..." son ton, sa façon de parler, son regard, tout était neutre. Tant pis, j'allais trancher toute seule. Il ne sembla pas sur le moment réaliser que je l'avais appelé par son nom de famille. Mais à un moment son regard s'assombri un peu, et j'eus peur qu'il le prenne mal. J'avais l'impression que notre amitié était très forte, et c'était vrai, mais parfois il y avait des petits points sensibles, des choses à ne pas ébranler qui la faisait devenir très étrange. J'aimais bien le taquiner, mais peut-être que je n'aurais pas du chatouiller ce sujet là, après tout il y en avait pleins d'autres où j'aurais pu le taquiner, mais non, je m'étais contentée de toucher le plus douloureux. Genre, je remue le couteau dans la plaie, c'était pas très mâlin. "Mais c'qui m'ennuie, c'est que t'as aucune photo pour tes cadres... enfin si, mais comme t'es moche dessus à chaque fois, faudrait en refaire de nouvelles." à peine avait-il prononcé ces mots qu'il se ruait sur la caisse pour payer. Nous entrâmes dans une cabine pour faire des photos. Kilian me leva de mon fauteuil et me porta sur le tabouret. Les gens nous regardait bizarrement. C'est vrai que les gens n'imaginaient pas que les handicapés aussi devait faire des photos d'identité dans ces cabines, ou tout simplement faire des photos. Nous introduisîmes quelques pièces dans la fente indiquée à cet effet. Bientôt, une voix féminine nous donna quelque explications sur la manière de procéder. On n'essaya même pas de rentrer nos deux têtes dans le cercle, elles dépassaient, alors je commençais à gigoter sur le siège en cuir et à faire des grimaces devant l'objectif. Kilian faisait de même. Je tirais la langue, penchais la tête avec un air surpris, faisais des sourires niais, et puis on s'arrêta et on commença à rire. La voix féminine nous donna un aperçut des photos que nous avions fait, et nous demanda si nous voulions les garder. Un bruit discret mais audible nous fit comprendre que les photos avaient été imprimées et qu'elles attendaient à l'extérieur. - Et maintenant ? m'écriais-je, folle de joie. On va tout repeindre ? ajoutais-je avec un air malicieux. |
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| Sujet: Re: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Dim 9 Déc - 21:45 | |
| Dire qu'April me connaissait mieux que les autres n'avait rien de faux ou d'absurde, bien au contraire : c'était tout à fait vrai. J'avais des amis, mais appelons-les plutôt des camarades. Nous parlions de sujets superficiels, je m'abstenais toujours de parler de ma vie privée car j'étais loin d'avoir suffisamment confiance en eux. En revanche, avec April, les choses avaient toujours été très simples. Je ne l'avais jamais prise en pitié, mais il va de soi que j'avais toujours éprouvé de la compassion à son égard. Je comprenais ce que cela pouvait représenter d'être isolée, pas spécialement en fauteuil. Juste loin des autres. Cette solitude nous avait rapprochés et, avec elle, je ne craignais pas de parler de sujets très personnels. Je lui avais déjà parlé de mon père, elle du sien. Deux sujets tabous mais que nous pouvions aborder sans trop de difficulté si le besoin s'en faisait ressentir. Je n'avais jamais eu personne, jamais de soeur ou de frère. Et pourtant, j'en avais souhaité, avant que ma mère ne décède... Je crois qu'au fond, April est devenue la soeur que je n'ai jamais eue. Ce genre de personne à qui on peut tout dire et pour qui on se saignerait afin de ne voir apparaitre ne serait-ce qu'un peu d'éclat dans le fond de ses yeux. J'aimais la voir sourire, j'aimais la voir me répondre avec aplomb. J'aimais qu'elle m'engueule autant qu'elle me demande de la serrer dans mes bras. Nous avions une relation riche et particulièrement honnête, c'était le principal. Une fois dans la cabine, je l'avais installée sur le tabouret de cuir afin de pouvoir s'amuser à reproduire tout un tas de mimiques qui auraient fait bondir les officiels qui attendent toujours des photos où on doit tirer une tête d'enterrement. Ou de serial killer, au choix. Perplexe, rageur, vampire, niais, guignol... Toutes les émotions furent passées au crible sur le papier glacé que je retirais à la fin pour le regarder en même temps que la jeune fille. "Voilà ! Là, t'as des photos sympa à mettre dans ta chambre. De toutes manières, à partir du moment où j'suis sur la photo, elle est forcément géniale." Modestie, bonjour. J'en faisais exprès, n'étant absolument pas prétentieux en temps normal. Je lui fis un petit clin d'oeil avant d'hocher la tête suite à sa demande. Elle était surexcitée à l'idée de se débarrasser de ce fichu décor aseptisé dans lequel elle vivait depuis trop longtemps. J'appelais donc l'ambulancier pour qu'il repasse nous prendre et repartir enfin vers l'hôpital avec tout notre chargement. Et là, c'est le plus compliqué : rentrer sans se faire griller. Devant les portes vitrées du bâtiment, je réfléchissais. Soudain, j'eus une idée. Je retirai ma veste puis plaçai le matériel sur les genoux d'April, à nouveau dans son fauteuil. "Et maintenant, on va faire genre t'as un peu froid. De toutes manières, t'es une vraie p'tite nature, t'auras même pas besoin de surjouer pour faire illusion." Bam, une autre petite vanne sarcastique au passage. Je dissimulais donc le matériel en déposant ma veste par-dessus comme s'il s'était agi d'un drap. Mine de rien que je t'embrouille et visages innocents à l'appui, nous rentrons donc dans l'hôpital, je poussais vivement son fauteuil vers l'ascenseur pour éviter qu'on se fasse griller. Nous parvînmes jusqu'à l'étage de sa chambre, jusqu'au moment où une infirmière croisa à notre chemin. Elle posa ses yeux sur la veste que j'avais déposé sur April, sceptique. "Elle a pris de l'embonpoint, faudrait voir à la rationner." lançais-je de façon décontractée. Ok, là, Sullivan va me démonter, mais c'est la seule parade que j'ai trouvé pour qu'on s'épargne la curiosité de cette infirmière. Je poussais ensuite April jusque dans sa chambre avant de fermer derrière nous en bloquant la porte avec une chaise. "C'est bon... quoi, arrêtes de me faire ces yeux-là, tu sais bien que je déconne avec ton poids ! Même un moineau serait plus léger, alors décoinces !" De mieux en mieux. M'excuser avec la gent féminine, c'est un point qu'il faudra retravailler, si je ne veux pas me faire taper dessus. Je lui enlève ma veste et lui montre l'un des grands murs blancs. "C'est parti, lâches-toi, fais-toi plaisir !" Le seul ordre qu'il fallait donner à April pour qu'elle soit heureuse : la liberté. Qu'elle fasse ce qui lui chante avec ce pot de peinture et ce mur. Pour ma part, je me mis à repousser les deux ou trois meubles des autres murs pour pouvoir peindre à mon tour. On allait forcément se faire griller à un moment ou à un autre, alors autant commencer vite. |
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| Sujet: Re: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Dim 13 Jan - 19:35 | |
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